La chair tendre des jours

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Le fleuve encor dormait sous la laine de brume ;

Soleil encor roulait ses paupières fumeuses ;

Le ciel à peine ouvrait ses ailes silencieuses,

Une lune palie se penchait sur la dune.

Aube d'un jour de juin tardant à s'éveiller,

Dont la couleur s'efface et déjà se dilue

A la marche obstinée des aiguilles d'airain

Sur le cadran de fer blanc comme la peau nue.

Déjà s'en vient le soir écrasé de chaleur

Derrière la fenêtre aux rideaux de satin ;

A petits pas pressés s'avancera demain

Sur la chair ébahie des rêves sans valeur.

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