Prière

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La nuit a tant battu la coulpe millénaire

De la forêt profonde ignorée des passants,

Et elle a tant chassé de nuages grégaires

Au-delà de la plaine abolie des grands vents ;

La pluie a tant ployé l'échine de la brume

Par-delà la colline à l'épaule incertaine ;

Elle a tant souffleté le croissant de la lune

Et versé tant de sang aux rivières hautaines...

Oh ! qu'il nous soit donné à l'abri de nos ruines,

De goûter une fleur de paix à la fenêtre !

Qu'on confie un instant à nos cœurs immobiles

Sur la rive du temps les clefs de la tendresse !

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