Soir

Une minute de lecture

L'eau tranquille frémit sous le soleil tardif,

En vaguelettes floues, fugitives, plissées ;

Le remous est causé par quelque poisson vif

Qui du chêne voisin a troublé le reflet.

Plus loin les araignées, par bonds lilliputiens

Tracent des cercles clairs aussitôt évanouis

Et une feuille morte se pose alanguie

Qui de son triste sort prend le ciel à témoin.

Un choc dur retentit : c'est une noix qui tombe ;

Sur le chemin pierreux elle roule un instant.

Les corneilles se sont toutes posées à l'ombre

Sur le bras que leur tend un tilleul vieillissant

Marie est là toujours sur son socle de pierre,

Qui veille les passants de la route et de l'eau.

Son regard de douceur et d'affection sincère

Nous enveloppe tous d'un chaleureux halo.

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