Orage

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L'orage gronde au loin dans un remuement sourd,

L'obscurité se fend de brèves lueurs vives,

Comme si le ciel noir soudain sur le qui-vive

Agitait, en éveil, ses longs membres trop gourds.

L'air se fait plus épais, sa moiteur se répand,

Aux berges de la chambre aux persiennes bien closes ;

Deux ou trois craquements, un élan, quelque chose,

Puis dans les frondaisons le frou-frou crépitant

De la pluie qui déverse aux épaules des anges

L'obole inattendue de ses cheveux étranges.

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