Retraite

Moins d'une minute de lecture

J'aurai dissimulé sous une écorce amère

Mes rancœurs étouffées comme avec un coussin

Et j'aurai inventé autant d'affreux Cerbère

Que j'aurai eu de rêves soldés d'espoirs vains.

J'aurai caché mes pleurs au velours de la nuit

J'aurai tenu serrée la rampe chaque jour

Je me serai méfiée des hasards de la vie

Jusqu'à en oublier la candeur et l'amour.

Je veux laisser couler désormais les eaux vives

Quels que soient les écueils et quels que soient les ponts ;

Je veux me reposer aux herbes de la rive

Je veux d'un cœur tranquille observer l'horizon.

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