René grand cœur

Une minute de lecture

Vous étiez son patron, pourtant vous travailliez

Ensemble lui et vous sans nulle hiérarchie,

En mettant en commun vos bras et vos idées,

Pour la prospérité de votre chère scierie.

Vous étiez de ces gens, simples en vérité,

Qui ont comme on le dit leur cœur pur sur la main...

Quand il disait "mon chef", c'était pour plaisanter,

Il eût pu dire "mon frère" , il n'eût menti en rien.

Je vous aimais autant que j'aimais mon grand-père

Qui s'en était allé bien trop tôt à mon goût ;

Et votre doux sourire était un univers,

Vous me faisiez sauter, enfant, sur vos genoux.

Vous étiez là toujours aux noirceurs de la vie,

Pour soutenir nos bras alourdis par la peine ;

Vous étiez encore là lorsque la maladie,

Vint à baigner mon père de sa fétide haleine.

Et c'est vous qui m'auriez menée jusqu'à l'autel

Si je m'étais mariée un jour en robe blanche...

Mais la vie est parfois d'une cruauté telle,

Que pour vous elle n'eut plus jamais de dimanche.

Vous n'aviez plus idée de qui je pouvais être

Quand je vous vis, René, pour la dernière fois

Mais vous aviez gardé toute la gentillesse...

A me tenir la main vous souriiez déjà.

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