Chapitre 3.

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(Mon problème réside surtout à l'utilisation des temps pour que tout soit coherant avec les chapitres précédents et aux répétitions de verbes...toutes autres suggestions est bien venu. Merci d'avance pour l'aide. Bonne lecture )

Si je mettais installé en Géorgie c’était déjà pour ça. Pour avancer et ne pas regarder en arrière. J’ai eu une enfance éprouvante dans le Minnesota, alors venir vivre ici loin de mes racines familiales me rendais heureuse. La Géorgie était mon État d’adoption depuis de nombreuses années maintenant et j’aimais être là. Je m’y sentais bien. D’après les brochures publicitaires, c’était un lieu assez dynamique où il y faisait bon vivre si on oubliait l’humidité constante. C’est d’ailleurs grâce à l’une d’entre elles que j’ai choisi de débarquer ici. On y parlait de terres culturelles, de montagnes et de plages côtières. Tout le nécessaire pour me plaire. J’étais attaché à cet endroit et encore plus depuis que je le connaissais. Je ne voulais pas qu’il me fasse regretter d’être venue jusque-là.

 Une fois bien installée ici, je me suis aperçue que je ne pouvais pas échapper totalement à ma vie d’avant, des militaires vivaient là. Comme j’ai grandi avec l’un d’entre eux, il mettait facile de les reconnaître, même dans leurs tenues de ville. Au début, j’ai émis quelques craintes à être là, car mon paternel était capable de tout, même à l’autre bout du pays pour me faire rentrer dans les rangs. Mais en fin de compte, avec le temps, voyant qu’ils ne m’obligeaient pas à les suivre parce qu’ont leur en avaient donné l’ordre, je me suis détendu. Personne ne me connaissait de ce côté de l’Amérique et tous se contentaient de s’occuper de leur vie, en ignorant la mienne. Je pouvais donc tranquillement m’adapter.

 S’éloigner a eu du bon. J’ai évolué en une nana indépendante. J’ai repéré dans une rue passante, un vieux magasin en vente et je l’ai transformé en boutique de lingerie. Mon rêve.

 Après une petite étude de marché, j’ai fait une sollicitation de crédit dans une banque pour l’avoir. J’ai dû y apporter toutes une partie de mes économies pour constituer l’apport. Ne pouvant plus compter dessus, j’ai su qu’il me faudrait m’arracher un membre et le revendre pour que je puisse un jour le rembourser, ou alors travailler très dure sans compter mes heures, et c’est ce que je fais depuis.

 On dit parfois que les apparences sont trompeuses, ou que l’habit ne fait pas le moine. Dans mon cas, il n’y a rien de plus vrai. J’aime les joggings et les vêtements ultras confortables, surtout à la maison, pour autant, j’aime les dessous qui savent mettre en valeur en tous lieux et circonstances. Oh diable les culottes en cotons peu flatteuses et les rangers militaires.

 Comme à l’époque j’ai souhaité quelque chose de moderne et sexy tout en étant épuré sur ces quatre murs, et ce avant l’ouverture définitive, il a fallu que j’y apporte du rafraîchissement. Ce qui veut dire des dépenses supplémentaires. Du coup, dans un souci d’économie, j’ai voulu faire des travaux moi-même. C’est là que c’est présenté Rosa, jeune espagnole pleine de fougue aux cheveux longs, couleur de poudre à canon devant ma porte. Depuis le café dans face, elle m’a vu me débattant avec mon rouleau de peinture blanche, et me voyant pas faite pour ça, elle est venue me proposer ses services. C'est en la découvrant tous les matins devant la bâtisse pendant deux mois, prête a effectué gratuitement de multiples tâches auxquelles elle s’est avérée très douée, que j’ai choisi de l’embaucher.

 Mes clientes en sont ravies. Elle charme comme un serpent et sait transmettre son don de séductrice. C’est bon pour les affaires. Bien sur, je lui dois d’autres qualités qui en font désormais ma meilleure amie.

 Si mon père me voyait de ses yeux, il ne me féliciterait pas pour mon choix de carrière. Il ne comprend pas que je ne veuille pas lui ressembler. Je suis une femme libre qu’on ne régente pas. Cette grosse différence de point de vue sur la gestion de ma vie nous a divisé. Je n'ai plus pu supporter la pression qu’il me mettait alors j’ai fuis. Ma mère n’a pas eu son mot à dire. Elle est morte en me mettant au monde.

 Jay, je l’ai rencontré un jour où je marchais sur le trottoir en direction de ma boutique. J’avais les bras surchargés de cartons pour notre nouvelle collection et il était pris avec son téléphone. Vu qu’on ne pouvait pas se voir, il m’a bousculé. Après s’être maintes fois excusé, il a passé une main dans ses cheveux et a paru embarrassé en me voyant ramasser le contenu. Mes strings étaient étalés partout. C’était une scène plutôt comique quand on y pense. Pour autant ce jour-là, il a raccroché, a rangé son smartphone dans sa poche et ne s’est pas dégonflé. Il s’est baissé pour m’aider.

 J’ai été surprise par son altruisme. J’ai aimé ça en lui.

 Prise d’une soudaine nervosité à cause de sa trop proche proximité, j’aurais pu l’engueuler pour ne rien laisser transparaître, ou abandonner tout là, mais j’ai tout pris sur moi. Je n'ai pas voulu attirer plus l’attention sur nous, on en avait assez fait. Je m’étais faite à l’idée de côtoyer des mecs comme lui qui pouvait être armé, mais plus aussi directement, Pour ainsi dire, sa tenue camouflage m'a laissé aucun doute sur son métier et a rendu cet instant assez inconfortable. Je ne voulais pas du tout renouer avec cette part de ma vie. L’armée n’était pas faite pour moi. Toutefois, je n’ai pu refuser lorsque ensuite avec un sourire sur les lèvres, il m’a proposé un café pour se faire pardonner de sa maladresse.

 La bataille semblait déjà perdue, car il m’attirait plus que de raison. J’aurai fait preuve de trop de self-control que de refuser d’admirer, ne serait-ce qu’un peu, un tel atout physique. Si je l’avais fait, nos vies en seraient autrement aujourd’hui. Depuis ce jour, nous formons un détonnant mélange entre la force et la fragilité.

 La Géorgie c’était nous, ensemble. Pas l’un sans l’autre. C’était pour cela que j’ai espéré qu’il nous laisse cette chance de nous reconstruire. Je n'ai pas voulu qu’il donne juste l’illusion que tout était parfaitement OK pour faire bonne figure. Chacun de nous devait contribuer à ce que ça marche. Lui en premier.

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