1er janvier 1914

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1er janvier 1914, quelque part en France.

"Bonne et heureuse année, qu'elle vous apporte, joie, bonheur et prospérité", telles sont les paroles prononcées dans la plupart des foyers français en ce 1er janvier 1914.

En ces moments de fêtes, les familles sont heureuses de se retrouver pour vivre ensemble ce passage à l'an nouveau. On ripaille plus que d'habitude, on rigole, on pousse la chansonnette, certains font quelques pas de danses au son d'un phonographe sur les succès du moment. C'est aussi le moment où les jeunes gens s'effleurent sous l'œil vigilant des parents.

Les enfants gardent en mémoire le souvenir du goût juteux de l'orange qu'ils ont reçu à Noël, tandis que les femmes s'affairent derrière les fourneaux pour préparer les victuailles qui seront servies à table. Les hommes jouent aux cartes ou parlent politique en évoquant les évènements survenus dans les pays européens. Ainsi va la vie en ce premier jour de l'année 1914.

L'insouciance est là, chacun se veut optimiste. Il y a bien quelques bruits menaçants de guerre mais, depuis 1905 la guerre, tant évoquée maintes fois dans les journaux, plus personne n'y prête attention et puis, tout ça, c'est loin de chez nous. Non vraiment, en ce 1er janvier 1914, il n'y a pas lieu de s'angoisser.

Les cartes de vœux, porteuses de mots d'espérance ont été écrites et postées avec soin, les 30 ou 31 décembre 1913, afin qu'elles arrivent dans les boîtes aux lettres des familles et des amis dès les premiers jours de janvier 1914, après, ce serait trop tard ! Surtout, il faut faire attention de n'oublier personne, car cela serait source de fâcherie et puis ça pourrait porter malheur !

L'euphorie des fêtes étant passée, chacun reprend sa vie ordinaire en ces premiers jours de l'année 1914, s'intéressant de loin aux évènements du pays.

Le 28 juin 1914, on apprend l'assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand héritier du trône d’Autriche Hongrie et de la duchesse de HOHENBERG, mais cela n'est qu'une crise de plus dans la "poudrière des Balkans". Le 31 juillet 1914, c'est l'assassinat de Jean JAURES, la menace est réelle.

Le 1er août 1914, tombe l'ordre de mobilisation générale, les hommes en âge de se battre quittent du jour au lendemain, parents, femmes et enfants pour rejoindre leur caserne de rattachement. "Aux vendanges, nous serons de retour". Tout le monde se rassure, cette guerre ne durera pas longtemps.

La suite, on la connaît, ils l'ignoraient.

Beaucoup ne sont pas revenus, plongeant des familles entières dans une profonde détresse.

Ils sont partis mourir sur une terre qui n’était pas leur sol natal. Certains d'entre eux y reposent pour l'éternité, loin de leur foyer, dans un village dont ils ignoraient même le nom en ce 1er janvier 1914.

Et pourtant, à tous, la famille et les amis avaient souhaité "une bonne et heureuse année 1914", heureusement que ces mots furent prononcés ou écrits, car dans le cas contraire, cela aurait pu porter malheur !

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