Chapitre 13 - Dissonnance...

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Difficile de soutenir son regard.

Et encore plus difficile d'admettre que ça le soit.

Notre famille est si ancienne, si prestigieuse et influente, qu'il m'est douloureux de ne pouvoir affronter le portrait de mon aïeul. Sa posture en majesté n'y est pas pour rien, surtout en hauteur sur le manteau de la cheminée de mon bureau, mais lire dans ses yeux qu'il me juge à travers la mort et le temps, qu'il me méprise... et que je mérite ce mépris...

Avoir régné de près ou de loin sur le monde des sorciers pendant des siècles et, ce faisant, des moldus, et obéir servilement aujourd'hui à un avorton de sorcier dément et malfaisant, cruel et narcissique - mais tellement puissant !

Je préfère encore le dégoût ressenti devant le miroir, devant ma face blafarde et humiliée, devant mes yeux rougis par les nuits blanches et les larmes dissimulées.

Tant que je préserve les apparences.

Deux coups discrets frappés à la porte.

- Occulto episto ! Revigor momentum !

Les deux formules murmurées précipitamment masquent ma correspondance et donnent à mes traits une apparence moins pitoyable bien qu'éphémère.

- Entrez !

Une jeune sorcière pénètre avec crainte dans la pièce, regard baissé et un plateau fumant à la main.

- Madame m'a demandé de vous monter un repas chaud, se sent-elle obligée d'expliquer face à mon silence crispé.

Cette "cousine" m'a été "recommandée" par Voldemort pour "aider" aux tâches domestiques maintenant que je n'ai plus d'elfe de maison...

Cette plaie de  Potter. Ridiculisé par un avorton d'orphelin.

Les mangemorts en avaient fait des gorges chaudes.

Humiliation bue jusqu'à la lie.

Ivre de honte.

Et gueule de bois, encore.

Et faire les basses commissions pour mon maître n'arrange pas mes affaires. Et d'autant moins que je suis suivi.

Les aurors, je peux en faire mon affaire : soumis au Ministère, je peux détourner leur attention par des voies dont j'ai le secret.

A défaut d'amis, d'elfe de maison et de dignité, j'ai encore assez d'argent pour m'acheter quelques consciences peu regardantes.

Me procurer du sang de licorne, c'est plus compliqué. Et coûteux.

Mais Dumbledore est d'une autre trempe et ses alliés plus difficiles à duper. Et ils me suivent comme mon ombre.

Et je suis bien seul.

Ma femme ? Pétrie d'angoisse à l'idée de perdre notre fils.

Drago ? Pétri d'angoisse à l'idée de me déplaire.

Et moi ? Incapable de savoir si je veux qu'il nous rejoigne ou bien qu'il s'échappe. Mais comment pourrait-il s'échapper.

Comment lui échapper ?

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