Bol - Foudre

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George se retrouve à l'entrée du temple. Toutes ces aventures, toutes ces courses poursuites, ces dangers, ces nuits blanches, ces moments où il a frôlé la mort l'ont menés ici. Fatigué mais intrigué, et surtout excité, il avance lentement sous l'épaisse voûte de pierre qui forme l'entrée. D'étranges bas reliefs de cuivre décorent un long couloir. A bien les regarder ils semblent représenter un être sortant de son lit. Mais George se dit qu'il manque de connaissance en décryptage de bas reliefs, et continue son chemin, machette en main. Il se trouve face à une intersection. Un panneau indique : "Face à la difficulté d'agir, il faut parfois savoir se vouer au Ciel". Un message religieux ? Non c'est une énigme évidemment. Et George n'est pas homme à se laisser déstabiliser. Les énigmes, ça le connait.

Alors, il regarde au dessus de sa tête, et il aperçoit, une lanière de cuir, qui se confond avec les lianes grimpantes du temple. Après l'avoir saisi, il fait ainsi descendre un escalier du plafond. Ses bottes sales gravissent les marches, son regard est alerte, son corps entier est sur le qui-vive. Sa coupe en brosse suante est la première chose qui passe le pas de la pièce suivante.

Ffffsssshhhttt ! Une flèche vient effleurer ses mèches grisonnantes. Il aurait avancé plus vite, sa tête ornerait à présent le mur d'en face. Mais Georges est un homme prudent. Ce n'est pas la première fois qu'il explore un temple de ce style. Les énigmes, les pièges, les mécanismes, tout ça, ça le connait. Et rien ne se mettra en travers de lui et du Bol des Orages. Une fois debout dans cette pièce, il analyse l'endroit, se déplace ça et là, à la recherche d'une issue. Car il n'y a aucune porte, aucun couloir.

Malgré son expérience, George est toujours maladroit. Et trébuchant sur une dalle piégée, qu'il aurait mieux valu repérer et désactiver, il enclenche un mécanisme... Un grand bruit d'eau se fait soudain entendre, et en quelques secondes, le sol est inondé. Le niveau monte progressivement. L'oeil affuté de l'explorateur estime le remplissage total de la pièce à 2 minutes. Il faut agir rapidement.

Et il agit. Repérant un mécanisme à enigme, il fait fonctionner ses méninges en réservant le stress au interactions avec d'autres êtres humains. Le mécanisme se libère. Une porte cachée s'ouvre, et une bonde se fait jour au sol, évacuant l'eau. Encore un danger mortel évité. Décidément...N'y a-t-il donc pas de défi à sa hauteur ? 

En avançant à travers le labyrinthe, George passe plusieurs fois à côté de la mort, et montre autant de fois la chance, et le génie dont il est béni. Rien de bien compliqué au final. Les bas reliefs de cet étage représentent visiblement des travaux agricoles et d'élevages d'animaux. A priori on a décidé de représenter le processus de la fabrication des céréales et du lait. Etrange pour un temple censé être l'apostolat d'une religion antique et dangereuse. Un endroit mortel où se trouve cachée cette relique improbable capable d'entraver la foudre... Le Bol des Orages.

Un éboulement rocheux se fait entendre derrière lui. Et voilà... Perdu dans ses refléxions il a encore enclenché quelque chose. Ici la ruse et l'esprit ne servent plus à rien. George soufflant, suant, se met à courir à travers le couloir. L'éboulement le rattrape !  Sera-t-il assez rapide ? C'est dans ces moments là qu'il se maudit d'être un véritable fénéant au quotidien. 

Mais l'instinct de survie est plus fort, et il parvient à se soustraire à la pluie lapidaire. En reprenant son souffle, il lève les yeux. Et le voit ! Le Bol des Orages ! Il est là ! En face de lui. Bon, il va falloir franchir le précipice de 30 mètres d'abord. Et ce pont entre lui et la relique est étrange.

Longiligne, métallique, incurvé et arrondi au bout. Sa couleur évoque l'acier et détonne avec l'ambiance chromatique des lieux. En posant le pied, il constate que c'est assez glissant. Alors précautionneusement, il fait un pas après l'autre, retenant son souffle. Il ne lâche pas des yeux son objectif. Et dans le fond de la pièce, derrière le Bol, un bas-relief représente clairement une figure divine en train de prendre son petit déjeuner.  Attends quoi ? 

George s'arrête en plein milieu du pont. Il l'observe. Ouais... C'est bien une cuillère... Interloqué, il avance néanmoins, plein d'interrogations. Il ne pense même plus à être prudent. Son pied foule la terre ferme. Il observe l'autel, la relique, le bas-relief, la stèle à proximité. 

Ci repose le Bol des Orages avec lequel Oragès prenait son divin petit déjeuner. Avec ce récipient, il capturait les foudres du ciel et les croquait goulûment. Cette relique revient désormais au royaume des hommes. Quiconque survivra au divin petit déjeuner pourra maitriser la puissance des Orages. 


Un fatras d'inepties stupides. Le Bol en poche, la cuillère retraversée, le temple refait en sens inverse, George se perd dans ses pensées. Combien tirera-t-il de cet objet précieux ? Mais alors que la lumière du jour vient caresser sa coupe en brosse, des policiers locaux et des représentants politiques se trouvent à l'entrée. Ils attendaient l'explorateur. On lui fait comprendre qu'il va falloir rendre cet objet sacré au peuple auquel il appartient. On le remercie, et on s'avance prendre le Bol. Il comprend qu'avec la puissance du Bol des Orages, bla bla bla.... 


Voilà un défi à sa hauteur. Déjouer des pièges et frôler la mort, c'est simple finalement. Mais parler aux gens et les convaincre de ne pas faire n'importe quoi, c'est bien plus compliqué.

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