Je suis la mort

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Avec le soutien de  Lilas :), roger_findi 
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Image de couverture de Je suis la mort

<Il y a des jours où être la mort peut être épuisant. La redondance de la tâche fatigue mes nerfs bien plus que mon corps. Je ne peux jamais avoir de sommeil complet à cause de mes astreintes. Une tâche si importante se doit d’être faite avec sérieux et assiduité. >

Je regardais le corps devant moi, il avait été décapité. Sa tête reposait quelques mètres plus loin et son corps pourrissant attirait les charognards. Je me rapprochais de la tête, le corps ne m’intéressait guère. Alors que le visage tuméfié était à ma portée, des souvenirs d’un autre temps me happaient.

Un hall d’immeuble, les murs étaient blanc immaculé. On aurait dit qu’ils avaient été javellisés, pourtant l’odeur ne ressemblait en rien à la désagréable senteur du nettoyage. Des fleurs fraîches dans un pot rose se trouvait devant moi. J’étais si nerveux que je jouais avec le nœud bleu de ma cravate. J’avais le sentiment que mon costume de location m’oppressait. Des perles de sueurs coulaient sur mon front, je tentais d’éponger avec ma manche de costume.

< C’est ma dernière chance …>

La pression jouait avec mes nerfs, et une main invisible m’enfonçait dans ma chaise tissée. Tout ici me disait que je n’étais pas à ma place. L’éclairage tamisé donnait un sentiment intime, pourtant seul dans ce couloir. Mon instinct me criait de fuir.

C’est alors que j’entendis la porte à ma droite s’ouvrir. Le grincement sourd me fit sursauter.

« Monsieur Monroe ? » Demanda une voix suave

« Oui ! » Criais-je en me levant d’un bon de ma chaise

Je vis de longues jambes sortir de l’embrasure de la porte. Des jambes dans des collants noires fins et des talons aiguilles rouge. Une jupe rouge moulait les cuisses et le bassin de la personne. A mesure que je remontais mon regard, je vis un chemisier noir à carreaux rouges sous la jupe et un décolté dévoilant la peau blanche. Cette femme avait un physique plus qu’attirant. J’avalais ma salive alors que je regardais le visage de l’intruse. Elle portait un chapeau, ce qui était incongrue au vu du lieu dans lequel nous étions. Son chapeau large blanc cachait totalement son visage.

« Veuillez entrer je vous prie mon bon monsieur » poursuivit la demoiselle

Je hochais la tête alors que je suppliais mes jambes de bouger. Lorsque cela fus chose faite je rentrais à la suite de l’hôtesse.

Elle pris place dans un fauteuil en cuir qui couina à son contact. Ses jambes étaient croisées et ses mains jointes. Je fus soufflé par ce tableau. La pièce était bien différente de celle du hall. On aurait cru à la tanière de la bête. Du rouge sang en gage de peinture, une peau de loup blanc sur le sol en marbre.

« Veuillez-vous asseoir » m’invita t’elle

Je pris place en face d’elle, une chaise simple pour siège. Malgré le peu de classe par rapport au siège en face de moi. Il était confortable. Une table basse noire nous séparait, une carafe d’eau ainsi qu’un verre en cristal y étaient posés.

« Vous êtes libre de vous désaltérer »

Je crus entendre une pointe de rire, mais je laissais cela à mon imagination.

« Merci infiniment ! » Dis-je en me servant

L’eau brûlait presque ma gorge, je finis aussi tôt mon verre non sans m’étouffer.

« Nul besoin d’être stresser, vous savez pourquoi vous êtes là. Alors soyons confortable l’un avec l’autre » chanta mon hôtesse

Des sueurs coulaient de nouveau sur mon front. Je ne voulais pas m’essuyer devant elle, pourtant je vis sur la table un objet qui n’y était pas plus tôt. Un mouchoir cousu, il était beige avec des fleurs de chrysanthèmes. Je le pris aussitôt et m’essuyais.

« Merci pour cette attention » dis-je alors

« Commençons si vous le voulez bien. Vous êtes ici pour le poste de dieu de la mort. Êtes-vous toujours désireux d’occuper ce travail ? »

Les choses allaient commencer, mon entretien d’embauche. Après des années à chercher un emploi, je me retrouvais à postuler pour l'emploi de la mort. J’étais désespéré. Les créanciers menaçaient de me prendre le peu de chose encore en ma possession. Ce travail était m’a dernière chance de m’en sortir.

« Oui ! S’il vous plaît, j’ai besoin de cet emploi… »

Je baissais la tête à mes paroles. Les conditions d’embauche étaient bonnes. Mes dettes seraient effacées, je ne manquerai plus jamais de quoi se soit. Cela aurait pu être à certains égards le boulot idéal...

« Avez-vous des questions ? Vous devez en avoir n’est-ce pas ? » Dit la mort

La voix douce et suave était devenue plus grave. Une nouvelle fois mon corps voulait disparaître de cet endroit mais je tenais bon.

« L’offre était vague... vague sur mes obligations à ce poste. Est-ce que je vais devoir tuer ? » Demandais-je presque dans un murmure tant la peur m’envahissait

Un rire résonnait, je relevais alors la tête. Pourtant, j’avais l’impression que l’être devant moi n’avait pas bougé.

« Nous sommes la mort, il est normal que les gens se méprennent à notre sujet. Nous ne tuons pas, nous nous assurons juste que ceux qui sont destinés à mourir, meurt. La vie doit avoir une fin, notre principale mission est que cette fin survienne. » dit la voix grave

« Alors, est-ce que cela vous dérange de le faire ? Je veux dire, faire en sorte que les gens meurent ? » Poursuivais-je

« C’est un travail qui doit être fait, il est aussi important que d'apporter la vie » répondit la mort

« Comment cela se passe, est ce que je dois suivre des humains tout le temps ? »

« Bien sûr que non, nous sommes peu nombreux par rapport au nombre de clients. Vous aurez une liste, avec l’heure, la date et le nom du client ainsi que les circonstances de sa disparition. Vous devrez vous assurer que tous les critères soit respecté. Dans le cas contraire, vous aurez le devoir de rectifier les actions des humains. »

Je hoquetais face à ses paroles, que voulait elle dire par rectifier ? J’étais effrayer à l’idée de demander. Pourtant la voix froide poursuivit

« En tant que maître de la mort, nous pouvons rejouer les actions. Dit clairement, on peut remonter le temps et faire les modifications nécessaires. Nous sommes des employés, nous avons quelques privilèges. Une rémunération, un toit, du temps libre. »

Je hochais de la tête, elle n’avait pas besoin de me dire plus. J’étais si désespéré que même si j’avais dû tuer, je l’aurais peut-être fait. Pourtant, dans mon cœur battant la chamade. Je ressentis comme un soulagement à l’idée de ne pas avoir à tuer mes semblables.

« Je veux faire ce métier ! »

« En êtes-vous sûre ? Il n’y aura pas de retour en arrière »

« Oui ! » Dis-je avec le peu de fierté restante

« Bien, si tel est votre souhait » dit la mort en se levant de son siège

Je la vis retirer son chapeau, je criais alors d’effroi.

« Il est temps pour vous de nous rejoindre »

L’ombre de la mort bougeait. De l’obscurité jaillit un immense molosse. Ses dents rouges acérés et son regard mauvais bondit sur moi.

Je regardais le visage de l’être décapité, son regard de surprise était encore visible. Il n’avait pas vu la mort venir, comme voulu il était mort sans souffrir. Je sentis la présence d’être vivant en approche. Il était l’heure pour moi de disparaître. Avec un peu de chance, je pourrais profiter du reste de ma journée.

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En réponse au défi

Je suis la Mort

Lancé par Lilas :)

Vous êtes la Mort. Peu importe à quoi vous ressemblez, c'est vous qui mettez fin à la vie de nombreuses personnes. Est-ce que vous vous sentez bien ? avez-vous des critères ou vous tuez n'importe qui ? ou vivez-vous ? avez-vous un chien des enfers ? a quoi ressemblez-vous ? racontez nous ce que ça fait d'être la Mort... mais attention ! un critère :

- VOUS DEVEZ PRESENTER CA SOUS FORME D'INTERVIEW. Une personne bien vivante doit interviewer la mort.

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Je suis la mortChapitre4 messages | 2 ans

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