Petite mort

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 Putain, tout s'enquille dans ma tête comme des shots d'eristoff ce soir. Qu'une seule solution pour se débarrasser de ces pensées qui me brûlent les tripes, aller vers l'écran-chiotte et les vomir. J'aimerais encore avoir le petit soldat au garde à vous quand je vais caner. Et cela avec une fripée grand mère de mon âge. On nous aurait diagnostiqué des problèmes à nos ptits coeurs et ainsi nous aurions décider de nous suicider par un ultime coïte. Après des mois à la maison de retraite on appellerait nos petits fils et on leur demanderait de nous faire sortir. De toute façon ils nous devraient bien ça. Une fois seuls, on regarderait nos corps, on aurait pris du gras entre 50 et 75 ans, ce après quoi on l'aurait perdu suite à des années de problèmes à nos ptits corps. Nos deux ventre pendouilleraient comme de vieux ballons de baudruches, accrochés devant la maison où des jours, des mois, des années avant il y aurait eu une fête qu'on aurait voulu indiquer. On les aurait oublié là. Ils se seraient lentement dégonflés, auraient perdu leurs couleurs flamboyantes. On se toucherait, hésitants, on glisserait nos mains sur ces peaux enreliefées par des côtes qui pointeraient là comme les arceaux de tentes quechuas. Le moment de plier bagage serait venu, on se regarderait, on s'embrasserait rageusement. Déjà les palpitations se feraient sentir, une douleur dans le bras gauche. On taterait nos culs flasques, elle chercherait la prostate perdu, je chercherais la rigidité d'un chassi sous la féssé envolée. On poserait nos dentiers, et là de nouvelles sensations s'offriraient à nous. Clitoris tendrement coincé entre les gencives, ils se gonflerait dans ma gueule édentée. Ma langue le mettrait au supplice. Aerodynamisme d'une bouche sans dents sur ma queu couplée à la dextérité d'une vie entière à avaler. Ça y est, je bande, elle mouille, un peu, pas beaucoup, quelques crachats feront l'affaire, dernier cadeau qu'on aurait pu offrir au patron suite à une vie à trimer. On se positionne, on se mouvoit lourdement, douleurs aux bras gauches. On rigole une dernière fois, on se caresse une dernière fois, je rentre, elle s'ouvre. D'un coup on retrouve la jeunesse. On oubli tout, on flane, on danse, on prend notre temps. Les douleurs aux bras gauches nous clous d'un coup, l'un contre l'autre, écrasé par le temps. Ça se calme, on reprend. Vite atteindre l'orgasme et en finir. Mais ça nous poursuit, ça nous mord aux coeur. Ça peut pas se terminer comme ça, si près du but? Baste! On poursuit la course! On hurlerait de plaisir, de joie, de douleur et d'horreur si on le pouvait, mais le souffle nous manque. On pleure seulement. On suffoque sous l'ardeur… On s'embrasse alors une dernière fois, un baiser tendre comme une plume qui se balance dans l'air au milieux de notre apocalypse et se pose délicatement sur nos lèvres mouillées. On jouit de concert. La vie nous écrase, la mort nous souffle. Nous sortons de nos corps. Nous dansons puis nous disparaissons.

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