Encore retomber sur ses pieds

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Nous avons achevé nos deux semaines. Il a repris le train pour me voir et pour que l'on se retrouve. Je nous vois encore, lui et moi, chacun d'un autre coté de la route. Je marche pour me rapprocher de lui, mais je ne peux traverser, donc je me retrouve encore plus éloignée. Jusqu'à ce que les bandes blanches nous réunissent au milieu de la chaussée.

J'ai un plaisir mitigé à le retrouver. Car il me fait part de ses hésitations, et de sa peur de l'engagement. Il s'assoit en face de moi dans un êtit stabuck, ses longues jambes étendues, et j'admire ses beaux traits et le mouvement de ses cheveux au dessus de son visage. Il détourne le regard et me confie ses peurs, tandis qu'en face de lui je ne lui répond que par le regard. Que pourrais-je dire? Je suis trop fière. Je ne te convaincrai pas. Je ne suis pas à brader...

Nous sortons et marchons vers l'inconnu. Il essaie de me raconter des choses, mais je le supasse à chaque fois quand il cherche une connaissance. Bien que j'aie le dessus de la discussion, je me mords les doigts, car en réalité, il ne veut pas de cela. Qui voudrait d'un femme qui le supasse? Et, entre nous, qui voudrait d'un mari qui ne le supasse pas?

L'après midi automnal laisse rapidement la place à un soir précoce, avec les premières lueurs roses de l'Occident. Il fait un froid terrible, qui me pénètre les os. Nous nous dirigeons vers le rer. Tandis qu'il me comble de souhaits, j'ai un pincement au coeur. Qui sait si je le reverrai?

J'ai aimé sa compagnie, j'ai aimé sa personnalité, mais j'ai peur de m'engager. D'autant plus qu'il m'a l'air fragile, et pas vraiment aguerri à la vie. Comment faire?

Une semaine plus tard.

J’ai encore ce creux au coin du cœur. Ce n’est plus ce creux de la déception, ni le creux de son manque à lui, mais ce trou qui s’est creusé au plus profond de mon âme et qui me fait me sentir aussi incomplète. Je rêve tant de le trouver, lui être inconnu que j’ai tant attendu. Je me rends compte que je l’avais tant désiré, que j’étais prête désormais à l’accepter sous n’importe que visage ou presque. Et que là, en réalité, ce n’était pas lui que je souhaitais, mais l’amour, ce n’était pas lui que je me faisais dessiner dans ma tête, mais cette image de dualité, de complicité, cette sensation que quelqu’un est là près de toi et qu’il t’aime, qu’il souhaite construire avec toi.

Alors certes j’ai souffert. Car le temps qui est passé a fait germer peu à peu l’image tant désirée de cette union que je souhaitais tant rendre possible. J’ai tu tout ce que je souhaitais avant, pour réinitialiser mon idée de l’homme idéal, même si j’avais peur de me trouver face à un pis aller, pour moi, ça n’existait pas, si c’était peut-être lui, comment aurais-je pu le savoir ? Heureusement qu’il a du décider à ma place, et je le plains, car il a du vivre de durs moments, je le sentais emballé et freiné à la fois, comment comprendre les voies de la providence ?

Et, au fond de moi, avec cet instinct féminin, je sais très bien ce qui l’a freiné, ce qui l’a fait tant hésiter jusqu’à se dire stop. C’est cette peur de ne pouvoir m’impressionner, cette sensation de se retrouver face à lui démuni. J’avais beau lui montrer que ce qui l’impressionnait m’impressionnait aussi, il sentait peut-être que je l’englobais. Que je remplissais toute sa case et que j’en sortais aussi, et pour lui, il ne pouvait l’admettre. C’est qu’on n’était pas destinés…

J’aimerais tant que le fameux se présente enfin… Pouvoir à mon tour le rencontrer et lui déclarer que oui je serai prête à lui donner ma vie, sans avoir l’impression de faire un choix et de renoncer à quelque chose… Que tous les autres potentiels ne me semblent comme rien auprès de lui, et que je sente, confiante, dès les premiers instants qu’il s’agit de la moitié de mon âme, de l’autre partie de moi qui me manque. Que lui aussi le sente et que tout cela se fasse très vite, sans question ni doute ni retournement sans fin.

Je sais qu’il est quelque part sur cette terre, cette vaste terre où tout est possible, qui recèle en potentiel tant d’amour et de bonheur.

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