Belle rentrée des classes

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Cette fameuse rentrée des classes, un beau 2 septembre. Ma deuxième année d'enseignement.

Là, je pense que la plaie s’est refermée. Je pense que le temps est passé dessus comme un baume guérisseur, et qu’il a délicatement soufflé dessus. Je pense que peu à peu, les fantasmes ont diminué pour disparaître, et que, comme tout dans la vie, on se relève, et on recommence à aimer, à savourer la vie pleinement, sans obsession permanente au creux de l’esprit comme autrefois.

J’aime mes élèves, ils me le rendent. Et pour moi, c’est un trésor précieux, pour lequel, j’ai tant œuvré ! J’ai encore la délicieuse sensation du travail accompli et de cette sérénité quand on se sent comblée dans Ses bras…

Je me revois dans le métro du retour de ma soutenance, et que d’un coup, tout me revient. Les difficultés qui sont maintenant derrière, j’ai entendu dire plusieurs fois « bon travail »…

Ca y est, j'ai validé, de concert avec mon enseignement, mon master 1 d'un métier que j'ambitionne.

Cette sensation d’achèvement -car j’ai peiné-, cette sensation d’être aimée et prise en main, murmurant le cœur trop plein, merci mon D.ieu…

Quand je n’arrivais plus à voir le bout, comment ai-je eu les forces de continuer ? J’avais l’impression que l’échec m’attendait à tous les coins de rue… Que dans toutes les voies où je m’étais engagée, j’allais finir par trouver une impasse… Oh merci mon D.ieu, merci ! Trouver le bonheur après le désespoir, s’attacher et se dire "bientôt tout sera derrière et tu seras heureuse et accomplie"… Je me souviens de ces chiffres mystérieux, je pensais que je n’allais pas y arriver…

J’ai vu que tu as transformé le gout du néant en perspectives immenses. J’ai vu que, au contraire, je me suis sauvée de peut-être certaines choses plus graves… J’ai ressenti que, au-delà de là où l’on est, il faut voir plus loin. La lumière est là, au-delà dans l’ombre.

A présent, je suis toute songeuse. J’ignore encore ce que l’avenir me réserve, mais, la perspective, là en coin, qui me sourit doucement et qui me semble si belle, puis-je y croire ? Toi qui sait tout, qui gère tout, puis-je y rêver, me projeter ? Me donnes tu le droit d’y penser, de l’attendre, comme un ami que l’on a si longtemps attendu, ou bien, je risque de me fracasser encore une fois de plus? Faut-il que je me protège de tout cela, ou puis-je encore miroiter doucement, comme si ça allait enfin être cela ?

J’ai la carte de chana tova, de voeux de bonne année, qui me sourit là sur mon bureau, j’ai l’impression de récolter des fruits que j’ai semé avec tant de peine.. Cette élève si touchante, prophétise-t-elle, dans sa carte de vœux dans laquelle elle a mis tant de cœur ? Je ne sais pas si j’ai encore les forces de tout ça. Les forces des doutes, des questions sans fin. Les forces de retourner, aller et venir psychologiquement, m’arrêter sans crier gare, me fracasser contre le sol. Les forces d’attendre encore d’espérer encore et encore, de penser que rien ne me conviendra.

J'ai mis du temps avant de complètement tourner la page. Pourrais-je y aller sereinement, à cette nouvelle histoire? Sera-t-elle la bonne, la belle?

J'aime la vie, et je sais qu'il est là sur cette terre. J'espère juste que nos routes se croiseront très vite.

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