Un pas en avant

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Quelle bêtise avons-nous fait que de nous revoir ce soir là... Mais quand je te revois à ce moment là sur ce banc, là en face de moi, je m’apaise en face de toi. Je me serais blottie dans tes bras si je pouvais. J’aurais pleuré, pour toi et pour moi. Etait-ce une tactique de ta part, que de me dire que tu m’avais sentie à distance ?

Je t'avais attendue sur la grande place à la sortie du travail. L'agitation fébrile d'un 18h15 parisien, j'étais au téléphone avec une amie sans vraiment prêter attention à la conversation. Et je t'avais vu venir, ton écharpe autour du coup, dans ton pull gris avec les premières fraicheurs d'une soirée précoce de mai. 

Avais- tu vraiment ressenti que ça n’allait pas chez moi à ce moment là ?

Ce fut une soirée si belle, si pure.

Tu avais essayé de me rassurer, de me dire que le temps ne pressait pas… Toi tu l’entendais que le temps ne pressait pas pour conclure et s’engager, mais est-ce que moi, inconsciemment, je me disais que c’était pour s’arrêter moins brusquement ?

J’avais aimé marcher près de toi dans la rue. Paris était romantique. L’heure du soir printanier qui tombe, plein d’ombres dorées… J’étais en souffrance, tu m’avais apaisée.

J’avais pu te dire pardon en face. Te regarder dans les yeux que tu dérobais, et te répéter, comme une possédée, pardon. Je pouvais voir que tu ne l’acceptais pas ce pardon. Tu ne le légitimais pas. Tu ne voulais pas l’entendre, pour toi, il ne fallait pas que je demande pardon, car l’histoire allait continuer. Je n’en étais pas sure, et j’essayais de le faire passer, pour toi et pour moi, sans oser te le dire, ce pardon douloureux, pour le passé, le futur, et l’instant présent, car, à ce moment, je continuais de te mentir. Devant tes yeux avides, je m’aveuglais moi-même.

Je te laissais dire, que tu ne me retrouverais nulle part, que j’avais tout ce que tu cherchais, que… Oh mon D.ieu comment aurais-je pu t’exprimer les doutes qui m’assaillaient, quand je te voyais ainsi, presque suppliant ? J’étais pressée de rentrer, car te sentir là, attendre à cause de moi me rendait malade. Je ne savais plus quoi faire. Par pitié, tais la chose tant que je ne suis pas sure !! Tu voulais dire à tout le monde, et moi, j’avais peur…

J’étais tétanisée. On était à la bouche du métro Gambetta. Les flâneurs parisiens nous collaient par derrière et on avançait lentement, près des cafés bondés qui s’allumaient avec les premières obscurités du soir. Je voulais faire trainer les choses, tu étais d'accord, pourtant, on ne pouvait pas, cela n'était pas acceptable... Et tu m'avais dit pour me sonder: "N'as tu pas peur que je change d'avis avec le temps? Chez nous on nous dit de battre le fer tant qu'il est chaud, de s'engager quand on le sent..." Je t’avais dit « Ce n’est pas que je ne tiens pas à toi… »

Une dame qui nous suivait derrière nous avait dépassés attendrie, et je me disais que j’étais pressée de me retrouver dans le métro seule avec moi-même. Tu avais encore ton billet à repousser, je sentais que je te laissais dans le désarroi.

Comme tu me dirais plus tard, « typique toi de faire du mystère, et de laisser les autres dans le désarroi… » Oh pardon ! Crois tu que je veuille faire du désarroi à qui que ce soit ?

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