Chapitre 35 : Enquête urbaine.

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La ville extérieure est entourée d'un rempart de quatre mètres de haut en bois, comme la plupart des villages Kitsune.

Le rempart intérieur, lui, joue dans une tout autre catégorie.

Fabriqué par les Inus, meilleurs artisans d'Ichimono, c'est un rempart de pierre composé de gros blocs d'un tenant formant la partie inférieure et une maçonnerie complexe formant la partie haute et les tours. Faisant plus de neuf mètres de haut, leur présence écrasante est intimidante. La vue de tous ces postes de tirs pour archers et de trappes pour déverser huile bouillante et rochers prouve, si besoin était, que l'endroit a bien été conçu par ces maîtres de l'ingienerie.

Le fait que les murs closent un endroit parfaitement carré, lui, prouve que les clients étaient Kitsune.

-Bonjour mon père.

-Bonjour, fils. Je suis un moine pérégrin suivant le rituel de sainte Josepha. Pourriez-vous me guider vers le lieu de culte dédié ?

-Navré mon père mais je ne peut pas quitter mon poste. C'est la chapelle du Dernier Heurt. Elle sonne tous les quart d'heure, guidez-vous au bruit.

L'homme est d'une incroyable politesse ! Il n'a qu'une simple armure de cuir et un calot de métal sur le crâne mais n'est pas grossier pour un sou. Il vérifie rapidement les couvertures de nos livres avant de nous laisser passer.

Alors que les maisons étaient toutes en bois jusqu'à présent, tout est de pierre derrière les murs. Les voies sont plus étroites et beaucoup de monde marche dans la rue dans un tourbillon d'odeurs et de couleurs.

Marché aux épices, soies sur présentoir, pièces de viande fine, poissons à la criée... La cité transpire l’opulence et le luxe.

Aucun de nous n'est habitué à ça.

On est tous figés, l'impact culturel étant trop puissant.

Le carillon d'une cloche me réveille et je tire le reste du groupe à ma suite. Impossible de discuter tant il y a de personnes autour de nous donc on progresse en silence à la « moi moine en train de prier, veuillez ne pas déranger ».

Quel chaos !

Où commencer à chercher ?

On finit par trouver la chapelle, bâtiment massif adossé au remparts, et la prêtresse Hitsuji, ravie de nous voir, nous installe dans des chambres réservées aux pèlerins. Je sort de mon Inventaire quelques uns des cadeaux qui m'ont été faits dans les deux villages en guise de compensation pour le temps que nous resteront sur place. Je guette une réaction face à l'offre de nourriture et de biens courants mais n'obtient rien qu'un merci poli.

Les gens du culte ne souffrent donc pas de rationnement non plus.

C'est à ne plus rien y comprendre !

Venant de rater les vêpres, j'ai la fin de l'après-midi de libre mais la prêtresse, une vieille dame du nom de Constantina m'informe que je n'ai pas à m'imposer le rituel des soins du guérisseur de long chemin. La ville a assez de magiciens pour se passer des prêtres et les mages se livrant une concurrence sanguinaire les prix des sorts sont corrects.

Je l'informe que nous irons plus tard faire le tour des lieux de culte et elle a la gentillesse de me fournir une carte grossière de l'intérieur des murs. On s'effondre sur nos lits une fois qu'elle est repartie dans ses quartiers.

-†Quelle ville...†

Les pèlerins sont dans une longue pièce dotée d'une dizaine de lits. Un paravent sépare le coin des dames de celui des messieurs. Les lits se résument à une couche de paille limitée par des bouts de bois cloués en un rectangle grossier mais vu toute la marche dans la neige de ces derniers jours, on accueille tout ce qui est chaud et moelleux avec délice. La neige a cessée de chuter aujourd'hui, peut-être est-ce pour ça que les rues sont aussi délirantes ?

-Tout va bien.

-Oui... pas encore... repéré.

-Muh !

-Non, je veux dire que tout va bien pour les habitants de cette ville ! Pas d'épidémie, de révolte, de démon qui rôde... bref, rien qui nécessiterait de tout bloquer !

-Il est vrai que c'est intriguant. Qu'avons nous comme information finalement ?

Les Nobles Paysans financent une armée recrutée rapidement, composée de soldats aguerris et de parfaits novices. C'est pour compenser le fait que l'armée du Fermier a tant perdu de moyens qu'elle en est réduite au rôle de Milice à l'intérieur des murs de la ville. Ce doivent être la personne qui n'était pas habillé comme les soldats à l'entrée de la ville externe ainsi que le portier de la ville interne par exemple. Mais ils semblent disciplinés, eux, par rapport à l'armée des Nobles.

On n'a pas croisés de monstres dans les plaines, peu étonnant vu que l'armée les as repoussés vers les ours récemment. Pas de bandits non plus.

Piégés dans leurs villages, les Kitsune s'en moquent un peu vu qu'ils passent les hivers à travailler en intérieur.

Piégés dans la ville, les Kitsunes urbains semblent s'en moquer tout autant.

Les personnes dans le fort Briseur sont donc les seuls dont l'existence est empoisonnée par ces décisions.

A ne plus rien y comprendre !

-J'ai fait une erreur... Jamais je n'aurai du croire que je peut comprendre ce qui se passe dans la tête d'un Fermier Général.

Je ne peut pas non plus me pointer devant lui pour lui demander pourquoi il...

Minute.

Je n'ai pas besoin de lui parler.

-Sourire ?

-†On dirait que tu as une idée. J'espère qu'elle implique de quitter ce lieu dont la sainteté m'empoisonne l'âme...†

Ce fut plus compliqué que je croyais ! Sur le plan, la demeure du Fermier Général est à un coin du carré formé par les remparts mais en fait il s'agit, comme pour le manoir des Briseurs, d'un château avec son propre pont-levis et ses douves. Ne voulant pas attirer l'attention outre mesure, on a envoyé Rada pour discuter avec des livreuses de pain.

Laisser le charme agir.

Il revient penaud, essuyant la trace humide laissée par un baiser sur sa joue.

-Bizarre les femmes... Kitsune...

-Tu te répètes. Alors ?

-Fermier... pas là. Jamais là.... Même pendant nuit.

-Il a quitté la ville ?

-Non... Dans casino... Salle de spectacle... Théâtre... Restaurant... Course de chien... Arène...

-Tout ça !

Je me rappelle avoir vu plein d'énormes bâtiments de pierre sur la route mais vu que je joue le moine il faut que je baisse le regard en permanence et n'ai pas vu les écriteaux au-dessus des portes.

Mais tout de même...

Les Kitsunes sont du genre fêtard mais seulement une fois que le travail est fait et bien fait. Passer tout son temps à claquer ses Ke est tout bonnement...

Minute...

L'armée n'avait plus de financement.

Ne me dites pas que c'est à cause de ça !

-Allons faire un peu le tour de tout ces lieux de débauche, mes enfants.

-Oui, « père ». fit Rada en caressant le pommeau de sa rapière. Lui aussi a dû comprendre.

Bien entendu, on ne nous aurait pas laissés entrer. On n'en avait de toute façon pas l'intention. Je voulait juste regarder l'allure générale des bâtiments, la quantité de personnes qui rentrent et qui sortent... Je ne suis pas déçu du voyage !

Tout ces lieux sont énormes, récents et très fréquentés par la haute société. Il doit y avoir vingt ou trente mille habitants dans cette ville et quelques centaines seulement ont les moyens de pénétrer dans ce genre d'endroits. Comment ça peut être rentable à ce point ?

Rada, lui, va parler avec quelques employées et, en plus de nouvelles marques d'affection, ramène des informations intéressantes.

Chaque fois qu'un endroit est visité par le Fermier Général, des soldats des Nobles Paysans le protègent et patrouillent autour du bâtiment. Donc, si on trouve des soldats à l'armure neuve sur tunique rouge neuve, le Fermier Général ne sera pas loin. Je veut le voir de mes yeux...

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