Je contemple le bal et mon souffle se fige :
Tant de sombres remous sous ce lit de prestige !
Les danses de coton que l'on voit en ces cours
Blessent mon idéal de noblesse et d'amour ;
Ce ne sont que corbeaux cauteleux pantelants
Et perdrix des sous-bois aux sourires changeants.
Je préfère au soulier de dentelle et de soie
Le rude cuir épais, ou le sabot de bois ;
Aux rondes des galants la marche du cheval,
Aux bijoux des corsets le blé blond estival ;
Aux valses de salon la danse des oiseaux,
Au fracas des violons le doux chant des roseaux.

Alors que sous les feux vous voilà réunis
D'un regard embrassant je vous lis et souris
Devant tant de beauté présentée à mes yeux.
Merci d'illuminer ces quelques jours pluvieux...

En cadence et en rythme, nous cueillerons les vers
Comme des fruits offerts en grappe de merveilles,
Musique nous liant en des vies à l'envers
Jusqu'au bout de la nuit quand les âmes s'éveillent.

A la danse je me veux moi aussi partenaire
Si je ne sais valser, semblant je sais le faire
Un deux trois, retourné, me voilà sur la piste
D'un pas certes peureux, qui recherche l'artiste

Les mots doux m'échappent, alors je vais crier,
Pour te dire que bien sûr je vais participer,
Même si je n'y connais rien en alexandrins,
Comme le dit le proverbe, qui n'tente rien n'a rien.