
«Un écrivain doit lire». Oui mais comment ?
Bonjour à vous !
On dit souvent qu'«un écrivain doit lire». J'ai donc lu pas mal de romans et ce n'est que très récemment que j'ai compris que cette maxime était mal formulée. On devrait dire «un écrivain doit étudier d'autres romans»
Je voudrais donc étudier d'autres romans pour améliorer mon écriture. Seulement, je suis un peu coincée. Sur le premier, j'ai analysé chaque chapitre, déterminé les points «essentiels» du récit, à peu près compris pourquoi il introduisait tel ou tel personnage mais je suis sure qu'il y a plus que ça à extraire.
Par exemple, dans ce roman que j'étudie, j'apprécie les scènes d'action et les descriptions des repas. Mais comment faire pour les étudier ? Comment faire pour étudier les romans en général ?
Comment faites-vous ?
Et surtout qu'on s'inspire de tout ce qu'on lit pour écrire !
Revenons plus spécifiquement à l'écriture. Sans recopier du texte comme un âne, tu as sûrement des auteurs et autrices que tu admires pour leur style, les personnages, leur capacité à tricoter des phrases de vingt lignes sans virguler, leur propension éhontée à néologiser en verbalisant du subjonctif à tour de bras ou leur faculté inégalée à pratiquer l'incise sans tomber en syncope. On ne va pas se le cacher, quand on commence à avoir des prétentions, on ne fait que pasticher ce qu'on aime. C'est d'autant plus flagrant en fanfic.
Au lieu d'essayer d'y échapper, ce n'est pas une mauvaise chose que d'embrasser la pâle copie tant qu'on en a conscience. On apprend en reproduisant tel style là, en faisant vivre un personnage décalqué d'ici, on rejoue la même histoire, etc. Idem avec n'importe quel format narratif : tout est bon à prendre pour alimenter son inspiration, à condition de garder un oeil critique. Pas dans le sens péjoratif, mais avec l'idée de cherher à formuler ce qu'on a pensé de telle oeuvre, de tel extrait en particulier. Même sans les outils adaptés, sans le vocabulaire idoine, verbaliser ses impressions est toujours un bon exercice.
Le résultat sera bien sûr cent coudées en dessous des modèles, mais varier les influences aboutit à des prémices de style propre. Le résultat ne sera jamais immédiat comme d'autres l'ont dit. C'est l'art poétique de Boileau qu'on doit garder en tête.
Enfin, mas non de moindres, on n'apprend pas à courir le jour du marathon. ;)
Je pense que ton avant-dernier paragraphe est rempli d'exercices potentiels mais j'ai du mal à les identifier. Je vois «tenter d'écrire une histoire/un paragraphe à la manière de tel ou tel auteur», «écrire une histoire en prenant le personnage de tel roman» (de la fanfic, je suppose) le tout en essayant d'être le plus proche du style originel. Est-ce bien ça ou ais-je mal compris ?
Et quand tu dis «rejouer une histoire» je prends le principe du roman (prenons l'exemple du tour du monde en 80 jours) et je le réécris à ma sauce en racontant les mêmes aventures ? (l'inde, l'attaque des indiens, etc. ?)
As-tu d'autres exercices qui pourraient m'aider ?
Tous les défis ne vont pas être une véritable gageure, certains seront une voir d'autoroute et d'autres un chemin vicinal parsemé d'ornières. Alterne entre les facilités. Le but est de progresser tout en se faisant plaisir.
Lire pour écrire mieux consiste bien entendu à s'inspirer des autres. L'écriture née d'une interprétation des mêmes histoires de différents auteurs à travers les époques mais à chaque fois ils la reprenait en ajoutant leur truc à eux, souvent trouvé en eux par la lecture d'un autre lui même passé par le même processus, lecture qui se passent des uns aux autres et revisitent les mêmes thèmes. Comment alors les mêmes histoires ont pu fournir autant de pages différentes ? Et pourquoi ? C'est ça qu'il faut saisir je pense.
Analyser les textes permet de comprendre le mécanisme de la forme mais cette analyse n'entre pas dans l'écriture, elle rentre dans la lecture. Beckett était le premier à dire de ses oeuvres qu'il n'avait aucune intention lorsqu'il les écrivait autre que de dire ce qui le poussait à écrire. La forme de ses pièces, C'est sa forme à lui sans doute née d'inspirations d'auteurs passés. D'époque en époque les oeuvres constituent un formidable mille feuille.
Comprendre les couches antérieure est pour moi une façon de saisir le sens de l'écriture. Comprendre ce qui a poussé tel auteur à écrire une énième fois une histoire d'amour oui mais de cette façon ! Une énième histoire de bataille oui mais de cette façon là. Comprendre l'intention de l'auteur peut aider à saisir la sienne et elle entrera naturellement dans l'écriture. Mais pour ça il faut comprendre l'histoire de notre littérature.
Pour moi, quand je lis ici, quand je compare avec les livres que j'achète, ou même les auteurs entre eux dans la qualité de leurs oeuvres, la différence n'est pas dans la maîtrise de l'orthographe ou du vocabulaire, dans la syntaxe ou les figures de style, la grosse différence de niveau est dans l'intention et quand l'auteur sait réellement pourquoi il écrit et ce que ça implique et signifie, quand il a réellement saisi son intention à lui qui lui est personnelle et pas un défi quelconque, ben là ça donne des textes qui sonnent justes.
Les autres écrivent bien et quand on a fermé la page, il ne reste rien de ce qu'on a lu. C'est joli mais c'est vide plat et insipide... C'est la énième histoire qui parle de la même chose mais sans rien apporter de plus à la couche du mille feuille et ça constitue l'écrasante majorité des textes de ce site.
En tant que lectrice, C'est vraiment décevant de voir autant de personne vouloir écrire et rejeter la lecture ou la littérature en brandissant le mot "élitiste" à tout bout de champ, comme si la littérature leur était inaccessible et qu'il préférait lui coller tous les maux au lieu de reconnaître qu'ils ne la comprennent pas. S'il est fort probable d'avoir besoin de lire pour écrire, il n'est pas besoin d'écrire pour savoir lire et saisir vraiment le sens d'un texte et la comprendre cette littérature qui est notre histoire et façonne donc notre système de pensée comme le langage le fait.
L'écriture est un langage à part entière. Comme toutes les langues elle évolue et se transforme selon les besoins de ses utilisateurs. Mais si ces utilisateurs ne savent pas identifier leur besoin propre... ben on écrit comme tout le monde, pas comme soi. CQFD.
Je ne connaissais pas ce site, je vais aller jeter un coup d'œil, merci. ^^
Bonne soirée à toi aussi.^^
Mais tu as raison en un sens, ma question peut inclure les schémas narratifs mais je ne suis pas sure qu'un roman se résume à ça en fait. Il y a autre chose en plus de la structure et je me demandais comment on faisait pour l'étudier, l'analyser, la comprendre pour en extraire l'essence et la mouler à notre plume.
Je ne pense pas qu'il faille "étudier" un roman. Cela en couperait tout le charme.
Par contre, "décortiquer" des textes amateurs (comme ici), en mettant le doigt sur ce qui ne va pas, aide à nous corriger nous mêmes.
Il me semble...
(pour les deux premières, oui, le corps est mort mais du coup, on en retrouve la beauté dans d'autres textes. ^^)
Le défaut d'une rigueur préalable c'est qu'elle empêche l'aventure, à ne vouloir se perdre on découvre peu.
Cela va d'ailleurs un peu dans le même sens que la réponse que je ferais à ta question principale "Comment doit lire un écrivain?". Le comment ici décide beaucoup de l'écriture, dès lors à decider de celui-ci on décide de celle-ci. Le faut-il ? Faut-il décider de son écriture plutôt que nous décider par elle ?
Je pense qu'il y a pas mal de domaines où la rigueur préalable n'empêche pas l'aventure. Dans celui de l'écriture, je crois que cela tient alors de la sensibilité de chacun. ^^ Pour moi, ça ne me gêne pas, mais j'ai l'impression que je suis la seule (ou alors me poserai-je ces questions car je suis trop perfectionniste ?)
Bien sûr, il n'y a pas de bon ou mauvaise technique pour écrire, les techniques d'écriture sont diverses et variées et tu trouveras sur le net tout un tas d'articles pour t'aider.
Tu me parles d'aides sur le net, aurais-tu des liens à me passer ?
J'ai pas de lien directement là, mais cherche "envie d'écrire", "cocyclic", "mécanisme d'histoire" etc ... Stephen King a aussi écris un livre sur comment écrire un roman. Beaucoup d'auteurs et d'autrices sont leurs blogs perso font aussi passer des techniques (ou Samantha Bailly sur sa chaine youtube) et ...
Le fait est qu'on a tendance à considérer que pour être cultivé et pour écrire, il faut avoir beaucoup lu. La lecture est une forme de passation de savoir légitime. D'autant plus que, dans le cas le la lecture en vue d'écrire, la lecture est présentée comme une panacée : en lisant, tu t’imprégneras de la substantifique moelle de l'Histoire, fagocytera les rouages de l'intrigue, absorberas le style, bref, mieux qu'une cuillère d'huile de foie de morue, ça te profitera à tous les étages. C'est d'ailleurs un grief que j'ai souvent entendu, alors que je ne suis professeur que depuis peu "Mais les jeunes, ils ne lisent plus".
D'un, ce n'est pas vrai. Les jeunes lisent, beaucoup. De deux, ils ont également à leur portée d'autres canaux par lesquels ils peuvent acquérir du vocabulaire, des structures, des inspirations, etc. Tous comme les "vieux" en leurs temps, mais les vieux préfèrent se cacher derrière leur Télérama que de l'avouer.
Donc au final, NON il n'est pas obligatoire de lire. Bien évidemment, quand tu écris, tu as souvent débuté parce que tu aimais lire à la base, car on émule ce qu'on aime. (Même si pas forcément, une de mes élèves de l'an dernier a commencé à écrire (en anglais) parce qu'elle voulait écrire des fan fiction sur son groupe préféré. Or il s'avère que Grace à cela, elle a un SUPER niveau en anglais. Donc oui, certes, le chemin emprunté n'est pas conventionnel, mais du moment qu'elle arrive au but, qui s'en soucie ? Pardon, cette parenthèse était trop longue)
En conclusion : je ne pense pas qu'un auteur doive nécessairement lire pour écrire. Lire, et étudier la littérature nous donne une longueur d'avance au niveau de la technique, cela dit, car nous sommes plus à même de mettre au jour les rouages d'un texte et donc nous pouvons plus facilement nous les réapproprier. Mais ce n'est pas forcément une nécessité.
(Ps : vous me le dites si je vous saoules avec mes histoires de prof, hein, c'est juste que souvent, mes questionnements en tant qu'enseignantes et les questionnements de mes élèves rejoignent ceux sur ce site, alors je réunis volontiers les deux).
Et puis on ne voit pas forcément les résultats tout de suite. Je sais que durant ma scolarité, j'étais au ras des pâquerettes en anglais, mais ma professeure au lycée avait toujours quelque chose de gentil à mettre sur mon bulletin. Et au final, la sauce a finie par prendre gâce à un jeu vidéo. Donc bon. Il faut savoir faire feu de tout bois.
J'analyse peut-être un peu beaucoup mais cela me vient aussi de mon cursus et de mon passif. Toutefois, l'un n'empêche pas l'autre. J'ai envie de lire pour lire mais j'ai aussi envie d'analyser quelques ouvrages que j'aime pour mieux comprendre le style et tout ça et pouvoir les réutiliser dans mon écriture si le besoin s'en fait sentir. Les deux ne me semblent pas incompatibles. ^^
Je sais que la lecture ressort parfois dans l'écriture inconsciemment (j'ai eu le cas avec une description proche de Zola que je lisais à ce moment) mais justement, j'ai envie que ce soit conscient. Je n'ai plus vraiment réussi à faire ce genre de description dont j'étais pourtant très fière. ^^
Gobbolino, j'aime bien avoir ton avis, même si c'est celui d'un prof (je ne vois pas en quoi, il serait à jeter à la poubelle de par ta profession. Tu es bien prof d'anglais ?) Ensuite, sache que malgré mon âge, je me considère encore parmi ces «jeunes».
ensuite, je te cite «Lire, et étudier la littérature nous donne une longueur d'avance au niveau de la technique, cela dit, car nous sommes plus à même de mettre au jour les rouages d'un texte et donc nous pouvons plus facilement nous les réapproprier. » EXACTEMENT ! c'est tout à fait ce que je veux faire. Ce n'est pas obligatoire mais je veux passer au niveau supérieur. Et alors ? Comment on fait pour étudier ça ? Tu as des idées ? (et/ou tes collègues de français ont des conseils ? ^^)
Donc, la grande question : comment est-ce qu'on apprend la technique ? Bah en autopsiant des textes. L'apprentissage est en deux temps 1) On se penche sur le contexte des textes, pour comprendre les enjeux de l'époque, les courants qui l'agitaient, les questionnements, et 2) on se penche sur un extrait pour voir en quoi cet extrait LA peut être rattaché à tout ce contexte. Les cursus de littérature, ce n'est que ça, pour ainsi dire. Tu peux le faire sans cursus, bien sûr, sois en prenant des manuels scolaires qui sont découpés ainsi, en général : présentation d'un mouvement / temps fort puis texte, sois en lisant une oeuvre, puis en essayant d'en lire une analyse.
Je te conseille par ailleurs d'aller lire La bibliothèque de K. De K_Ghist (je crois qu'elle t'a mis le lien), qui raconte la littérature avec humour et didactique, ou de prendre l'ouvrage d'un critique sur un livre que tu aimes beaucoup, pour voir ces liens. Petite anecdote rigolote, parfois, ça apparaît assez n'importequoitesque. Par exemple, lorsque j'ai étudié Jane Austen, mon professeur a commencé par nous faire un cours sur... les jardins anglais de la régence. Sur le coup on s'est tous dit "OK....". Mais en fait il y a bien un lien, et on comprend bien mieux certaines subtilités de l'oeuvre une fois qu'on a ce bagage.
Gobbolino non le cursus de littérature n'est pas "que ça, pour ainsi dire", loin de là... ou alors ça a changé depuis... @-@
Mais, rendons à Caesar ce qui appartient à Jules, je n'ai certainement pas fait que cela dans mon master de littérature, loin de là, tu as raison de me tirer l'oreille sur ce point (à condition que tu me la rendes ensuite, j'en ai encore besoin).
Alors bon, pour partager une expérience très personnelle sur la question de « doit-on obligatoirement lire? », j'ai très, très longtemps défendu le point de vue du « pas nécessairement ». Pourquoi? Parce que dans mes jeunes années heureuses d'enfant douée au primaire et au secondaire, j'avais du temps et, ayant du temps, j'écrivais tous les jours. Mon loisir principal étant les forums RP français, c'était probablement sans exception, même si c'était aussi à mon insu. Résultat, que ce soit une histoire originale ou une fanfiction, un texte court, un défi, un exercice, je n'avais aucune difficulté à me mettre devant mon écran et écrire. Pourtant, à l'époque j'avais pratiquement arrêté de lire (après, si lire des mangas compte, cela dépend de vous, mais pour moi, non. On apprend des choses, mais en plus ce sont des traductions et il manque le dosage des descriptions, comment gérer l'action en mots, etc. donc pour moi ça ne compte pas).
Les années ont passées, j'ai eu de moins en moins le temps d'écrire et j'ai eu un énorme blocage pendant 3 ans où je n'écrivais plus du tout. Maintenant, j'ai du mal à comprendre le « fil » et à coucher les mots sur papier. Le tout sort néanmoins beaucoup plus facilement lorsque je viens de lire un roman en français et, encore davantage un roman original en français (AdA Éditions devrait virer tout ses traducteurs, ils sont en train de corrompre la jeunesse québécoise, c'est monstrueux).
Du coup j'ai l'impression que « non, lire n'est pas obligatoire »... tant que l'on écrit sans interruption.
Circonstances particulières, toutefois, j'habite au Québec. En plus, pendant ces années d'arrêt, j'étais en plein dans une phase de kpop, je jouais de plus en plus aux jeux vidéos maintenant que je comprenais l'anglais et ensuite ça a été l'explosion des séries américaines et les plateformes dédiées aux « fandoms » anglaises ont explosées et correspondaient davantage à ce que je cherchais. Si l'on ajoute le fait que j'avais cessé de faire du RP, il y a de bonnes chances que mon problème vienne davantage d'une perte de contact avec un français que je considère plus esthétique, donc peut-être qu'un jeune français pourrait reprendre l'écriture après de longues années de pause sans trop de problèmes.
Même en parlant de "technique" pure, c'est à dire le style, il suffit de lire et surtout d'écrire pour le façonner. Si tes lacunes ne t'apparaissent pas facilement, le site est fait pour ça. :]
La forme devient ensuite une habitude ! Vie ton art et tout se passera bien...
pour la technique pure, je lis et j'écris déjà mais je ne suis pas sûre que ça me suffise. Si pour toi, cela suffit, je t'envie grandement. Je crains de n'être ce type de personne à devoir travailler un peu plus pour acquérir le même niveau que quelqu'un qui a déjà des facilités initiales. ^^'
Le site est fait pour ça, en effet : moi qui me croyais pas mal en orthographe ait décidé d'investir dans Antidote car je m'aperçois que j'ai plein de lacunes. En revanche, au niveau du style, je n'avais pas pensé ça comme ça, tu as raison. En plus de me pencher sur les corrections de chaque annotation qu'on me donne, je vais aussi tenter de faire des méta-analyses. C'est une bonne idée. Merci beaucoup. ^^
Je pense qu'au delà d'analyser ce que tu lis/vois, il faut comprendre l'oeuvre d'un point de vue humain, savoir qu'une bonne histoire se bâtit avant tout sur des sentiments vraisemblables. Il ne faut aussi pas hésiter à y mettre de soi quand on créé, ne pas avoir peur de connaître sa propre manière de ressentir ^^
Ce qui compte énormément, c'est cette faculté à observer les relations humaines et à tenter de les comprendre, en bref, il faut aussi cultiver son empathie !
Tu peux te dire que encore dans mon cas, j'utilise aussi les jeux-vidéos pour puiser ce que je peux retranscrire. Exactement comme les idées te viennent quand tu vas au musée, il ne faut pas oublier que l'écriture est un art et que quelque soit sa forme l'idée de l'art demeure la même, une réflexion humaine !
Voilà, désolé je m'étaye un peu mais ça peut toujours servir...
Pour revenir au niveau du style et tout... Bah à part lire et écrire tout ce que je peux dire c'est de ne pas hésiter à recommencer un chapitre entier, une, deux fois peut-être, pour être satisfait. La passion pousse au perfectionnisme, un style spontané qui satisfait du premier coup ça ne peut venir qu'après quelques années, je pense. Si ça vient un jour, d'ailleurs.
Je dois oublier quelque chose mais si tu as une question, la réponse me reviendra probablement ^^
Et entre les deux j'ai bcp aimé Camus, Barjavel, Camus encore, Werber (pour les fourmis seulement), Camus toujours !! Et côté anglophone, j'ai deux influences majeures : Jerome K Jerome et Douglas Adams.
Mais je connais peu le style vraiment moderne (mouvance "young adult" et autres). Je n'ai rien contre, bien sûr, mais je n'en ai pas eu l'habitude ni l'occasion.
En conséquence, mon écriture a finalement été beaucoup influencée par autre chose que j'ai bcp fait : écouter des artistes (surtout humoristes) des années 50 à 80. Desproges, les Monty Python, etc. Avec ça, Jerome K Jerome et Douglas Adams que je citaient plus haut ont tous ensemble façonné dans mon esprit un ton volontiers humoristique, même s'il m'arrive parfois de faire autre chose.
Mais est-ce que je lis d'une manière "active", en cherchant des astuces et autres techniques ? Pas vraiment, je m’imprègne d'un style. Sans être un imitateur parfait, bien sûr, et de toute façon ça n'est pas le but... mais je me rapproche un peu naturellement de ce que je lis. Tout simplement parce que si je prends plaisir à la lecture, je ne pense pas au style en général.
Sauf avec Camus.
En lisant Albert Camus il m'est arrivé plusieurs fois de "sortir" un peu de l'histoire pour me faire des réflexions sur le style. L'approche simple et directe de l’Étranger, ou la gestion asymétrique de certains dialogues dans La Peste. Lorsque j'ai ce type de ressenti, j'essaie alors, oui, d'en déterminer les ingrédients afin de tenter ça sur un texte personnel plus tard.
Après, même si je ne suis donc pas expert en étude de texte, il doit certainement y avoir moyen de s'exercer efficacement. Tout s'apprend, y compris le style ! Je suppose qu'il serait par exemple intéressant de tenter de choisir un passage d'un auteur, pour le réécrire avec le style d'un autre auteur. (une scène de Zola écrite à la manière de Céline ?? =))
Le but n'étant pas singer durablement un auteur, bien sûr, mais de s'exercer à améliorer notre contrôle de l'écriture, tout simplement.
Pour ce qui est de la structure du récit, par contre, je pense qu'il vaut mieux se tourner vers les manuels qui parlent spécifiquement de cet aspect. Il y en a des tonnes !!
Je n'ai encore jamais lu un Camus ni Jerome K Jerome (pour moi, il me fait toujours penser au héros de la bd Jerome K Jerome Bloche) ni Douglas Adams. J'ai beaucoup entendu parler de ces noms par contre (normal pour Camus, me diras-tu). Aurais-tu des titres à me proposer pour découvrir ces auteurs ?
Peux-tu me parler plus précisément de tes expériences de «sortie» avec Camus ? Quelles sont les questions que tu te poses pour déterminer les ingrédients des scènes ?
Sinon, ton exercice de choix d'un passage d'un auteur pour le mettre dans le style d'un autre auteur me semble une bonne idée (bien qu'elle me fasse très peur, il faut sacrément analyser les caractéristiques des deux auteurs avant pouvoir le faire)
pour la structure du récit, oui, je connais déjà. Mais si tu as des préférés à me conseiller, n'hésite pas à me les passer, j'y trouve toujours des bonnes idées. ^^
hors sujet : je fais aussi du jdr. Quels sont tes préférés ? Peut-être pourrais-je te faire lire le mien lorsque je l'aurai terminé ?
Peut être que mon niveau est "basique" mais bon je vis avec.
Je reviens sur le fait qu'il t'arrive de t'inspirer d'une scène. Peux-tu prendre un exemple et/ou m'explique comment tu fais ? Si c'est possible, pourrais-tu me mettre un extrait de la scène dont tu t'es inspiré et ce que ça a donné ensuite dans ton texte ?
Je ne connais pas ce livre de Stephen King (même si maintenant que tu me le dis, j'en avais entendu parler) aurais-tu le nom à me passer ? (j'avais lu l'équivalent de Umberto Eco, paix à son âme, mais j'avais été assez déçue de ça à l'époque, assez peu transposable à ma manière d'écrire. Cela dit, par pure culture générale, il était intéressant et je te le conseille aussi. ;) )
J'ai probablement un niveau «basique» également mais je veux l'améliorer pour publier plus régulièrement (ou facilement). ;)
https://www.scribay.com/text/2122815281/la-bibliotheque-de-k---petite-histoire-amoureuse-de-la-litterature-francaise-
(PS : ça reprend le propos de Lucas Dalva et aussi celui de Nicolas Raviere dans l'idée de comprendre le mouvement et la forme plus que de pomper un type de scène)
le lien que tu me passes me semble être un résumé intéressant de l'histoire de la littérature. Je n'ai pour l'instant fait que survoler quelques chapitres mais j'irai lire cela plus en détails plus tard. (par contre, je n'ai pas vu tes sources. Tu t'es basée sur quoi pour écrire ce texte ?)
Cela dit, j'ai du mal à voir le rapport entre ton œuvre et ma question. Cela doit te paraitre plus évident. Peux-tu me réexpliquer et me mettre les points sur les i ? (désolée, mais j'aimerai comprendre ton cheminement)
Un moyen de puiser dans ce qui existe déjà, ça répond à ton sujet qui est de savoir lire pour mieux écrire.
Voilà.
Lire est déjà un apport énorme pour ton écriture, sans étude. Lire est un vécu par procuration. Lire est une compréhension d'un langage d'un autre. Lire est un voyage en dehors de soi.
Ce qu'on recherche à la lecture, ce sont ces choses-là, elles forgeront ta propre écriture, tes propres récits, ton propre langage... Et dont on a déjà (trop) parlé, le style.
L'étude n'est pas si intéressante que cela je crois. Et je plussoie dans ce cas la proposition de Nicolas, lire un livre théorique sur l'écriture te fera gagné bien plus de temps.
Je suis d'accord avec toi : lire est fantastique, c'est la voie ouverte vers la connaissance, l'ouverture de soi. Saint Augustin disait d'ailleurs «le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page». En tant que globe-trotteuse et écrivaine, celle-ci résonne à plusieurs niveaux.
Seulement, vois-tu, je lis déjà beaucoup (même si pas forcément que des romans) et je vois bien que cela ne suffit pas. Il faut pour m'améliorer et viser l'excellence que je passe au niveau au-dessus. Les théories de la construction du récit, je connais* (d'ailleurs, chose amusante, mais ce sont eux les premiers qui précisent qu'il faut aussi étudier les auteurs). C'est le reste qu'il faut que je m'améliore.
Je ne suis pas de nature perfectionniste mais je sens bien qu'il faut que je passe un palier pour continuer. ^^ Et pour cela, je sens qu'il faut que j'étudie aussi les œuvres de manière plus approfondie.
*je connais mais si jamais tu as des bons titres à me passer, je suis preneuse. J'y trouve souvent de bonnes idées.
Je pense plutôt le contraire, certes il faut s'être fait une culture, avoir étudié des classiques, canoniques ou non, essayer de disséquer (étudier) pour comprendre les attentions de l'auteur, l'adéquation fond / forme, la mécanique des récits et enfin le style qui fait souvent la singularité de l'oeuvre ; pour ma part, je l'ai fait dans mes études.
Je pense que pour ce que tu sembles chercher, c'est à dire de la construction, il existe tout un tas de livres théoriques à ce sujet, ça te prendrait nettement moins temps ; ils citent sûrement des oeuvres en référence pour expliquer, à toi ensuite de les lire tranquillement si tu as le temps.
Je pense plutôt qu'il faut s'intéresser davantage à la forme (et la forme relative au fond) et que pour cela l'angle de la stylistique et quelques connaissances en linguistique et littérature (ce qui différencie les mouvements) est la meilleure approche ; seule la stylistique demande un peu d'investissement je pense. Parce que bon, beaucoup ont des idées, des histoires mais la réalisation, elle, n'est pas là ou alors ça pourrait être écrit par quelqu'un d'autre. Si tu veux étudier des scènes d'action : de repas, c'est l'angle de la stylistique qui convient le mieux d'après moi.
Par contre, pour ma part, je ne lis des oeuvres littéraires et/ou narrative que quand je n'écris rien pendant une période assez longue, histoire de conserver mon propre style, car on s'inspire de tout (idée, style, tic de langage, niveau de langage), tout le temps, à notre insu, au travers du temps et je préfère conserver au maximum mes spécificités (en espérant que le fait de dire ça ne passe pas pour prétentieux, car je ne le suis pas). Donc je restreints.
non, je ne cherche pas plus de construction que ça : j'ai déjà une vingtaine de bouquins de théorie là-dessus dans mes armoires. (Si tu as des bons titres, cela dit, je suis preneuse, il peut toujours y avoir des bonnes idées ou de l'inspiration dedans)
Ensuite, tu mets exactement le point là où est ma question. Tu me dis d'étudier la stylistique et justement, ma question (mal formulée, je me le rends compte mais parce que c'est vos réponses qui me l'ont fait réaliser) est «comment étudier cette fichue stylistique ?» As-tu des conseils à me donner à ce sujet ?
Tu l'as fait dans tes études, dis-tu ? Quelles étaient ces études ? Penses-tu que cela existe en cours du soir ? Qu'est-ce que tu me conseillerais ? (perso, dans mes études d'ingénieur, le seul truc qui se rapprochait un peu de la littérature, c'étaient les langues et le droit. XD)
Pour la vampirisation du style, c'est sur que tout ce qu'on lit nous modèle, mais comme le reste de la vie. Et ce n'est pas forcément négatif. Je suis encore trop jeune (ou inexpérimentée, hélas le temps passe) pour avoir mon propre style qui soit vraiment reconnaissable. (D'ailleurs au final, qu'est-ce qui définit vraiment un style ? Si tu peux m'expliquer ta vision des choses, je serai contente) Comprendre les styles d'excellence et m'en inspirer me parait être une bonne voie pour améliorer ma façon d'écrire.
Pour l'anecdote, un des textes que j'avais soumis à un appel à texte à été publié, je pense, pour deux choses : l'histoire mais aussi une petite description d'un magasin de bonbons qui fait écho aux descriptions de Zola (ici, le Bonheur des Dames) que je lisais à l'époque. Effectivement, sur ce coup, ma façon d'écrire a été influencée mais pour le mieux ! Je regrette juste que cette façon de faire les descriptions soit partie, j'en étais très contente. Je n'ai pas réussi à l'intégrer.
Enfin, voilà, voilà, je vais arrêter de raconter ma vie et attendre ton opinion avec plaisir. ^^
Si tu veux, la stylistique, ça rejoint un peu le commentaire de texte qu'on fait au lycée, sauf que là, c'est beaucoup plus technique et spécialisé sur le style, tu vas au delà de la surface, le but en fac étant de théoriser pourquoi c'est écrit de telle façon. Existent des manuels d'analyses stylistique, j'en avais un à la fac, je suppose que ça existe toujours. Hélas, je ne l'ai pas à portée, donc je ne pourrais pas de dire le titre. (Ca doit s'appeler précis d'analyse stylistique, ce genre de titre...). Un tour sur gogole et le tour est joué.
Ce que ça m'a apporté n'est pas un changement, mais une amélioration, après, c'est difficile de faire son auto critique, on est moins objectif quand il s'agit de sa propre production. Je sais en revanche que mes écrits sont depuis plus structurés. Je fais plus attention au fait que la forme doive servir le fond, sans m'égarer, je questionne mes choix quand j'utilise différents niveaux de langue, le reste n'a pas changé (tonalité générale, vocabulaire....)
Si tu prends la définition Larousse de style cela donne "Façon particulière dont chacun exprime sa pensée, ses émotions, ses sentiments".
Cela signifie déjà que ça doit être personnel "particulier" et "chacun" ne sont pas des choix anodins. On peut écrire bien et n'avoir pas de style voire le style de quelqu'un d'autre, du coup.
Le style, selon moi, évoque cette définition. Personnellement - et je crois l'avoir dit dans ce fil - si je ne trouve pas la voix d'un auteur (même dans ses essais de faire autre chose, étant assez proche de l'Oulipo), avec ses particularités, pour moi, le livre peut-être bon, l'auteur par contre...
Le style, c'est composé de plein de trucs : le niveau de langue, le choix du vocabulaire et son utilisation, notamment des champs lexicaux, le côté structurel du récit, via la syntaxe et par extension le phrasé, comment on met en adéquation la forme et le fond, les tics de langages, les mélanges que l'on peut faire avec tout ça etc etc Après, je ne suis pas théoricien là-dessus et puis ça remonte à très loin, mes études. Je pense que des personnes plus jeunes te donneraient une définition plus précise ou compléteraient.
Certains ont parlé de "ça s'apprend" ou opposition à "c'est inné" ; je pense que c'est un mélange des deux, on a au départ (ou pas) quelque chose et on le développe de deux façons, par la pratique, d'une part, par l'expérience, de l'autre (ce que l'on voit, ce que l'on vit, ce que l'on lit), les deux allant de pair.
Pour ceux qui veulent apprendre, je pense qu'ils le peuvent mais attention aux écueils. A titre d'exemple, j'ai fait un retour sur l'oeuvre d'un ami qui a écrit tardivement. Son oeuvre était un ensemble d'emprunt, assez indigeste, et mauvaise, aucune adéquation forme / fond, une grosse impression composite, comme un bric-à-brac de plusieurs auteurs du 19 eme ; depuis, il s'est bien amélioré. Sa voix commence à venir.)
Je me tourne vers un auteur qui parle de ce sujet que j'aime et/ou qui se rapproche du 'style' global que je veux suivre. Ensuite, je pose des questions. Comment fais l'auteur pour amener tel sentiments, quel est sa mise en scène, comment il introduit le lieux, son vocabulaire, etc...
C'est pourtant comme ça qu'on apprend le mieux, non ? Par répétition. Pour ce qui est de "choisir" son style, je ne vois pas ce qui est bizarre là dedans. Peut etre que "choisir" n'est pas le bon mot.
Je vais rephraser ça.
Quand j'ai du mal à écrire un passage, je me tourne vers des auteurs que j'apprecie et/ou parle des même thèmes et/ou on une façon d'écrire que j'aime. J'essaie ensuite de disséquer sa façon de faire sur un passage en particulier et le mêler à ma propre façon d'écrire.
Plus compréhensible ?
Pour en revenir au sujet en cours, ce n'est pas la première fois que j'entend parler de ça, et je comprends plus ou moins poruquoi on peut avoir peur d'etre trop influencer. Mais permet moi quand même d'aller un peu dans la provocation.
Si tu as si peur de cette corruption de style, est ce que cela veut dire que ton style est encore trop fragile ? S'il est remplacé par la première lecture venue, cela veut dire qu'il n'est pas suffisament marquant et spécifique pour rester au dessus de tout autre style. Donc que tu ferais bien de continuer à t'impregner et mettre à l'épreuve ton style jusqu'a ce qu'il soit incorruptible.
Bien sûr, tout ça c'est aller trop loin dans la provocation. Si c'est ta manière de travailler, et bien soit. Surtout si tu as tout un background technique derrière toi. J'espere qu'elle t'apporte ce que tu souhaite. Je n'ai absolument rien à dire dessus.
Nicolas, cette idée de choix de style peut sembler bizarre mais justement, c'est un peu là, l'objectif de ma question. ^^ L'idée est d'étudier les techniques des auteurs via leurs écrits pour se les réapproprier. Tant qu'à faire autant étudier des styles qui nous plaisent. Mais, d'un livre que j'ai lu, il conseillait aussi d'étudier des styles qui ne nous plaisent pas forcément pour analyser justement pourquoi ça ne nous plait pas. Évidemment, cette action doit se faire sur des grands auteurs, pas des mauvais récits. ^^
En revanche, l'idée de choix d'un style correspond selon moi à un manque d'identité de l'auteur : comment avoir sa voix quand on prend celle de quelqu'un d'autre ? Quelqu'un qui fait ça est selon moi plus un ventriloque qu'un auteur, à moins bien sûr de s'adonner au pastiche (et là, ça peut être intéressant parce que la personnalité de l'auteur apparaîtrait non pas dans la forme, mais dans ses choix)
Dans ta façon de voir, l'étude d'un style a pour but de le copier, comme une fourmi n'est qu'une copie génétique de sa soeur. Ce sont les deux mêmes ! Et là, effectivement, tu as raison, si tu veux refaire la même chose, aucun intérêt : on y perd son style.
Dans l'idée de Navezof (et ce que je cherche à faire), il s'agit plus de reproduction sexuée : tu prends un peu du patrimoine génétique de l'un, un peu de l'autre et tu mixes dans l'idée d'obtenir «un meilleur enfant». L'analyse de style est normalement à ce but : tu essaies de comprendre quelle est le patrimoine génétique de l'autre auteur pour le mixer à ton style et par là même améliorer ton propre style. Ton texte pourra avoir les yeux verts de l'autre auteur mais il aura toujours les cheveux roux de ton propre style.
L'analyse de style n'est pas là pour que tu apprennes à écrire, c'est un truc de "théoricien", donc ça ne te sert à tes écrits que si tu utilises ce que tu as appris dans le fait "d'analyser".
Ce n'est donc pas une démarche de calquage mais de dissection !!!!
S'il faut faire un parallèle, tu dissèques, tu observes et comprends chaque partie de ce corps. Mais tu ne vas pas les mettre (ou en mettre juste une) sur une autre table de dissection, SURTOUT PAS, tu vas voir ton cadavre et tu vois ce qui ne va pas dedans avec la somme de tes savoirs.
Dans la façon dont la question est abordée, on dirait que c'est pour s'approprier un style et donc, fatalement, copier, ce qui personnellement me rebute. Dans ce sens, autant faire un copié collé et changer les mots, ça irait beaucoup plus vite !
Si par exemple j'ai du mal avec les descriptions, je vais aller voir chez un auteur qui lui y arrive, essayer de comprendre pourquoi il y arrive, quels sont les éléments qui font que j'aime ce qu'il fait et l'intégrer à mes propres descriptions. Répéter ensuite l'opération autant de fois que nécessaire avec autant d'auteur que nécessaire (soit même y compris). C'est ce mélange qui constitue au final le style d'un auteur.
Maintenant, pour en revenir aux questions qu'on peut se poser lors d'une étude d'un roman, je ne vais pas en faire une liste exhaustive, d'une part ce serait trop compliqué, tellement ces questions sont spécifique à tes objectifs.
Donc, la première choses à faire serait non pas de poser des questions à l'oeuvre étudié, mais à toi même : "Qu'est ce que tu cherches à améliorer?"
Une fois que cela est fait, tu pourra mieux cibler tes questions.
La plus importante des questions serait probablement : "Pourquoi l'auteur fait ça ?" Quand j'écrit, je fais en sorte que chaque mot est là pour une raison, en tout cas c'est un de mes objectifs.
Donc, quand tu lis un auteur, tu peux commencer par te poser la question : "Pourquoi l'auteur à utiliser ce mot ci, à cet endroit?" Est ce qu'il a voulu faire avancer l'intrigue, ou plus caractériser un personnage. Dans ce cas, pourquoi il a utiliser ce mot, alors qu'un autre aurait pus marcher aussi bien ?
Une fois que tu auras des bouts de réponses à ce pourquoi, tu pourras commencer à identifier une intention ou un message. (ex: l'auteur utilise beaucoup d'un champs lexical particulier, peut etre veut il mettre en avant tel probleme de société avec ça ?)
Avec ce message, tu pourras poser une deuxieme question très importante : "Comment?". "Comment l'auteur amène son message/intention dans son oeuvre?" Quel sont les phrases utilisés, les effets de styles, l'impact sur la structure, etc...
Une fois que tu auras le message/intention et la façon dont l'auteur fais passer ce message/intention, tu pourras ensuite continuer sur le "Quand?". Avec cette interrogation, on va plus parler de rythme. A quel moment l'auteur appuie sur son message ? A quel moment il le met de coté ? (et pourquoi il le met de coté, et comment il le met de coté)
Dans un même temps tu peux également étudier le "Où" (qui est similaire à Quand). Il s'agit d'étudier la structure du récit, pourquoi l'auteur à placer son message entre deux passage de descriptions ?
Il y a également le "Qui", avec les personnages du récit. Je pense qu'ils meriteraient une étude rien que pour eux. Il y a tellement à dire sur eux : "A quel archétype ce perso ce rapproche le plus ? Pourquoi utiliser cet archétype ? Pourquoi ne pas utiliser cet archétype ? Comment l'utilisation de ce personnage aide à faire passer le message/intention ? Etc...
Si dans la pratique ça parait simple, etant donné qu'il n'y a généralement pas un seul message/intention et celui ci peut etre plus ou moins clair, ou carrément caché. Ou bien l'auteur peut écrire sans message, juste pour la beauté du verbe. Bref, plein de raison pour rendre l'étude d'une oeuvre compliqué.
Je n'avais pas prévu d'en parler autant, d'ou l'aspect un peu brouillon de ce commentaire. J'espere tout de même que tu arriveras à en tirer quelque chose, et n'hésite pas à me relancer (ici ou par mp) si tu veux plus d'infos.
Le problème avec l'analyse, ben, c'est que ça reste de la théorie. Tu peux regarder autant d'enregistrements de match de boxe que tu veux, si tu t'entraîne pas physiquement t'auras peu voir pas de chance d'améliorer ta technique.
Pour certaines, il faut des bases beaucoup plus solides et si ce genre d'outil existe, ce n'est pour rien non plus, ça permet d'aller au delà de "ah oui, c'est cool".
Tout dépend de ce que l'auteur vise. Pour d'autres, nul besoin et tant mieux pour eux, j'ai envie de dire !
Après concernant la théorie et la pratique, ce sont deux choses différentes, je te l'accorde, mais l'une peut servir l'autre, tout n'est pas cloisonné ou blanc / noir... l'un n'empêche pas l'autre, bien au contraire.
Je sais aussi que la théorie sert la pratique, je dis juste de faire attention à ne pas ce qu'elle empiète trop sur cette dernière. L'une doit compléter l'autre. On peut essayer de tout étudier mais au final on ne peut pas tout comprendre !
D'accord avec ta conclusion sauf la dernière phrase : on peut. Mais ce n'est pas toujours nécessaire, loin de là, et ça demande effectivement de l'investissement. Personnellement, je préfère écrire.
Je vois :)