comment écrire une nouvelle ?
par Ely Ays il y a 2 ans
j'ai jamais essayé d’écrire des nouvelles et je cherche a savoir s'il ya un truc en particulier a apprendre sur ce sujet ? :-)
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- Pas de bavardage. Une nouvelle bavarde est une mauvaise nouvelle, quelle que soit la qualité de style ou l’originalité de l’idée. On ne l’empêchera certes jamais d’être longue, tant que la taille se justifie. La concision est de bon aloi sinon de règle et seule la nécessité dictera s’il faut que le texte tienne en cinquante pages et non en quinze ou en cinq.
- Concentration absolue sur un événement central, décisif. Inutile de raconter en détail la morne existence de M. Lepetit, amer vigneron bordelais: elle est hors de propos. En revanche, on se plaira à narrer ce jour de décembre durant lequel sa superbe fille adorée lui avoua qu’elle partait en Lozère vivre son idylle avec une ingénieure aéronautique toulousaine plutôt que succomber aux soupirs d’un prétendant du genre particulièrement niais (alors que la famille rêvait de l’union de ces deux êtres pourtant fort dissemblables).
- Réduction du nombre de personnages à l’essentiel (M. Lepetit, fifille, Sigismonde [l’ingénieure], Robert, tenancier du café-tabac-épicerie-journaux-plomberie-essence, qui conseillera à Lepetit de reprendre un coup de rouge au lieu de chasser les deux amantes à grands coups de carabine dans le fondement, et le niaiseux transi d’amour – ces cinq-là suffiront, c’est même déjà beaucoup). La nouvelle n’est pas un roman russe, il ne faut surtout pas l’oublier. En outre, il n’y aurait jamais de place pour tout le monde.
- Une chute est bienvenue (mais pas obligatoire, sur ce point je suis formel quoique en contradiction avec bien des avis autorisés). Ici, dans les deux dernières pages, Robert séduira Sigismonde en lui montrant sa collection complète des œuvres de Marguerite Duras, et tous deux s’envoleront pour le Paraguay tandis que le niauseux du coin obtiendra enfin la main d’une fifille écoeurée, juste avant que Lepetit ne décide qu’il est temps d’avouer sa flamme longtemps tenue secrète à l’apprenti boulanger le plus proche. Si ce n’est pas de la chute, ça…
La nouvelle est avant tout autosuffisante et doit se refermer sans qu'il soit besoin de grommeler: "Bon, et ensuite?" ; en cela j'estime que la chute brutale qui fait sursauter n'est pas indispensable, le tout est de bien boucler sa nouvelle pour rendre impossible toute prolongation de l'histoire. L'erreur courante est de bricoler une chute juste parce qu'on a décrété qu'elle était obligatoire, et en fait on se casse juste la gueule. En fait, que la chute soit dure ou douce, il faut la préparer dès le début et qu'on ne l'entende pas venir. "Que n'y ai-je pas songé plus tôt!" s'exclamera-t-on, et le grand mérite de l'auteur aura été de nous dévoiler où il voulait en venir pile au moment où on y sera arrivé sans s'en rendre compte.
- une accroche (qui donne envie, le plus facile est de poser un cadre et d'apporter un élément perturbateur)
- un développement (qui est l'intrigue, et une seule intrigue pas de sous intrigues...)
- et, enfin, une chute en guise de conclusion (qui doit être inattendue, forte... elle doit marquer).
Après, tu peux t'extraire de ces contraintes, remplacer la chute par une morale, rien ne l'interdit.
Ce qu'il faut surtout respecter à mon sens c'est que contrairement à un roman, la nouvelle ne comporte pas de sous intrigues, de personnages inutiles à l'intrigue (ils sont alors peu nombreux), de descriptions inutiles (car quand on décrit, on raconte peu voire pas), tout doit aller à l'essentiel. Bref, elle se développe autour d'un seul axe, contrairement au roman qui peut se permettre d'ouvrir des tiroirs, si tu vois ce que je veux dire.
Si tu n'es pas familier, je te conseille d'en écrire de très courtes, pour tester, puis d'allonger progressivement le format si besoin. N'hésite pas à demander mon avis si tu en veux un.
Je ne sais si j'ai répondu correctement à la question mais j'espère avoir éclairci un peu le sujet.
Ps: word ça marche aussi. ;)
Plus sérieusement, un plan et une fiche pour chaque personnage serait un bon début.
Le roman, tu es dans un TER. Tu t'arrêtes toutes les 20 minutes et tu as le temps de fumer une clope à chaque fois. En bref, tu peux te permettre de prendre ton temps, de tout observer, voire même de déborder et d'être à la bourre.
La nouvelle, c'est un TGV direct. Tu vas droit au but sans avoir le temps d'observer le paysage. Faut être concis, précis et aller à l'essentiel. Le lecteur ne doit pas avoir envie de tourner la tête. Tu l'accroches, tu l'emmènes et sans qu'il s'en rende compte, il est arrivé.
Voilà ma vision ^^
- situation initiale
- élément perturbateur
- péripéties
et comme c'est une nouvelle tu insères l’étape de la chute avant la situation finale
pour chaque étape tu écris une phrase et puis quand tout est fait tu te lances dans l’écriture :)
Je pense qu'une bonne nouvelle doit avoir une bonne chute (comme relevé plusieurs fois sur cette communauté). Réussir a captiver le lecteur dès la première ligne et faire un bon concentré d'émotion !
Mais pour mieux apprendre, je te conseille d'aller lire des nouvelles sur Scribay (je te conseille Seiren...)
A une prochiane
Si, une fois au bout du chemin, on n'est pas satisfait de la destination, on regrettera forcément d'avoir fait le voyage.
Ce n'est pas propre à la nouvelle, selon moi.