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Stéphane Antonini

Villefranche-sur-Mer.
Stéphane Antonini
C'est comme ça, ça se passe, ça dépasse nos perceptions et ça nous revient dedans, boum ! comme ça.
Les petites choses qu'on ne voit plus, les gros ennuis qu'on frôle du regard, les bonheurs en poussière, les sourires trop vite évanouis, les cris stridents du temps qui rigole, et la vie, juste comme ça, vivre un peu, un peu tous les jours.
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Stéphane Antonini
Réponse à "Le jeu des micronouvelles - semaine 21"

Rage rouge.

(Photo de Wolfgang Hasselmann sur unsplash.com)
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Défi
Stéphane Antonini


- Et maintenant, on fait quoi ?
- J’sais pas, j’suis fatigué.
- Tu veux qu’on l’attende ? Pour le défoncer ?
- Y a plus rien à casser, ça m’a épuisé.
- Ça t’a pas fait du bien, de tout péter chez lui ?
- Oui, peut-être… Il va faire la gueule.
- Ça, c’est sûr !
- C’est con, pour la bagnole.
- La bagnole ?
- Je l’aimais bien, sa putain de bagnole. J’aurais peut-être mieux fait de…
- De quoi ?
- De juste lui voler sa bagnole.
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Stéphane Antonini
Photographie de Kristina Manchenko sur unsplash.com
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Stéphane Antonini
Ma participation : "Le jeu des micronouvelles - semaine 22" - dimanche

(Photographie de DocuSign sur unsplash.com)
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Stéphane Antonini


Maman m’a dit qu’il ne fallait pas que j’écrive, que j’arrête de penser à l’écriture, les nouvelles, la poésie, les romans, le théâtre. Que c’était pas le moment de penser à toutes ces choses. Que ce qui compte, c’est trouver un job alimentaire, parce que ça c’est important, trouver un job physiquement éprouvant, mal payé, chronophage, qui permet juste de bouffer et payer les factures, même pas de partir en vacances.
C’est important, de se conformer aux souhaits et exigences de la société et de la conjoncture qui veulent faire du citoyen un bon petit soldat économiquement responsable et politiquement irréprochable.
C’est important, de se rappeler ce moment de vie, quand maman avait fait une énième tentative de suicide, que le docteur de la famille, le gentil docteur que je voyais comme un héros discret, humain, compréhensif, avait alors dit à l’élève brillant que j’étais (oui, oui), que je ferais mieux d’arrêter les études, à quinze ans, de trouver un job (alimentaire), une formation, un truc quoi, qu'il connaissait du monde, ça pouvait se faire, ça ne tenait qu'à moi en fait, pour aider papa-maman à payer les factures.
Les études, ça sert à rien, comme l’écriture, ce qui compte avant tout, c’est de gagner assez d’argent pour payer les factures, c’est important, les factures, c’est important, de palier à l’insuffisance parentale en sacrifiant quelques rêves, c’est pas grave, les rêves, ça se remplace, tu peux remplacer le rêve d’être écrivain par celui de finir à l’aube de ta retraite comme, allez, au mieux agent de maîtrise ou, au moins, ouvrier-employé qualifié.
C’est tout aussi important, de se rappeler de cet autre moment où deux de mes proches m’ont dit que ce que j’écrivais était trop « compliqué », et où l’un des deux m’a demandé expressément d’écrire des choses « plus simples » ; oui, car comme chacun sait, quand on écrit, on peut changer sa façon de dire les choses, on peut changer intégralement son état d’esprit, ses pensées, ses émotions, son style, pour faire un truc à l’opposé de ce que l’on veut vraiment faire, mais bon, du moment que c’est pas « compliqué », alors ça va. J’imagine que c’est ce que font tous les parents d’écrivain.e.s, dire « oulà c’est trop compliqué, tu dois faire simple. ». Et oui, mes mots sont incompréhensibles. Alors à quoi bon ?
Non, il ne faut pas perdre de temps, d’énergie à faire des choses inutiles.
Faut être responsable. C’est important, d’être responsable ; le fait d’être père, depuis bientôt vingt ans, ça compte pas ; le fait d’avoir un toit, pour lequel j’ai dû faire des sacrifices, me battre, pour lequel je me bats encore tous les jours lourdement, ça ne compte pas : ce qu’il faut, c’est trouver un job alimentaire, sans réelle ambition, juste pour survivre ; c’est ça, être responsable de nos jours : survivre.
Survivre, c’est le but, vivre c’est dépassé, espérer c’est suicidaire, non, il faut juste survivre, en râlant contre tout et n’importe quoi, en fustigeant les injustices sociales, en tirant la langue toutes les fins de mois, tout en continuant son job alimentaire, parce que c’est un CDI, c’est important un CDI, ça t’ouvre les portes des crédits à la consommation, pour acheter une nouvelle machine à laver, un nouveau frigo, une nouvelle voiture, c’est important pour l’économie, française, la voiture, prioritaire, puis grâce à ton job alimentaire tu rembourses ton ou tes crédits (tu en contractes plusieurs, tu t’en fous, t’as un CDI !) sur cinq, huit, dix ans, et tout va bien, ton compte en banque se remplit et se vide dix jours plus tard, mais grâce à ton CDI, il se remplira vite quelques jours après, et le cycle est sans fin, mais c’est pas grave, c’est un cercle vertueux, parce que tu es responsable, et ça c’est important ; tu es responsable de tes tâches professionnelles basiques et sans intérêt et bien faites, tu es responsable de la bonne humeur de ton supérieur, c’est important la bonne humeur, tu es aussi responsable du sourire de ton banquier, c’est important un banquier, plus que toi ; et puis tu es responsable de ton vote, c’est important de bien voter, ton vote qui vient pérenniser la structure sociale dans laquelle tu as ta place, en tant qu’individu responsable, la structure sociale qui se fige, tant mieux, tu as cette belle stabilité économique et professionnelle, stabilité vacillante tous les mois mais qui revient à l’équilibre entre le 2 et le 10 de chaque mois ; c’est important, la stabilité.
Maman m’a dit que j’étais pas sorti de l’auberge, c’est non-essentiel l’auberge.
Maman m’a dit que si je cherchais de la considération, fallait la mériter ; je sais pas trop comment on fait, j’ai cru que l’élève qui avait de très bonnes notes allait en recevoir au moins un peu, mais non, alors l’élève, il n’a plus eu de très bonnes notes, il a grandi et a fait le con, a perdu plein de temps, la jeunesse passée pour rien, et puis il s’est dit qu’il devait écrire, il a écrit, mais maman, elle n’aime pas. Papa non plus n’a pas aimé. Mais papa, il est mort.
Finalement, y a pas grand monde qui aime ; ça doit être trop compliqué à comprendre ; je manque d’humilité, c’est sûr. Je crois que je peux écrire alors qu’il faut juste trouver un job alimentaire, et là-dedans, je suis bon, j’en ai fait pas mal, des jobs alimentaires, les gens étaient très contents de moi, j’étais un bon soldat.
Mais voilà, y a ce con de truc de vouloir écrire. Comme j’arrivais plus à écrire, j’ai fait de la photographie, bon, c’était sympa, mais c’est pas ce que je voulais, alors ça n’a pas marché, la photographie, et puis tout le monde peut en faire, de la photographie, comme ça, hop, avec un smartphone, tu vas sur ton compte Instagram et hop, te voilà reconnu comme photographe ; et comme je voulais faire de l’art, à cause d’un manque d’humilité, ça n’a pas marché ; c’est important l’humilité, c’est rigolo, ça ressemble à humilié.
Des fois, je recommence à écrire, des trucs à droite à gauche, j’ai voulu écrire des trucs très engagés, très militants, mais en fait je veux juste écrire des trucs qui tapent, qui touchent, qui font un peu sourire ou un peu grincer des dents et, pourquoi pas, qui font réfléchir. Voilà, juste que le lecteur, il ait envie de continuer la ligne d’après, et celle d’après, et celle d'après...
Mais maman elle dit qu’il faut que je paie mes dettes ; qui paie ses dettes s’enrichit, je comprends l’idée mais je suis quand même pas certain de ça ; mais maman, elle l’a dit, pour sortir de l’auberge, faut que je fasse un boulot sans intérêt, mais c’est pas ce qu’on lui demande, au boulot, ni aux collègues, ni au patron, non, il faut que le boulot paie mes dettes, et mes factures, et mes impôts. C’est important les impôts ; sans les impôts on n’aurait pas de députés, de sénateurs, de ministres, tous ces gens qui organisent la structure sociale ; je paie pas d’impôts, j’ai pas les moyens ; c’est mal. Avec mon job alimentaire, je vais pouvoir payer des impôts.
Elle a raison maman, y a que ça qui peut sauver un vieux type de quarante-huit ans, dans une vieille maison de 126 ans, pourrie, mal isolée, sans chauffage efficace : un job, un bon job alimentaire en CDI ; et puis c’est bien, ce genre de job, tu bosses dur, tu rentres chez toi, t’es épuisé, tu penses à rien, tu fais rien, tu es à fond dans ton job, c’est comme ça qu’on s’en sort, y a pas de secret, faut bosser dur et après tu es bien, tu peux profiter d’une petite retraite bien méritée, ça c’est sympa, c’est comme ça qu’il faut se motiver. C’est important la motivation.
Bon.
Je vais chercher un job alimentaire. Peut-être que ça va être un peu compliqué, on va voir, ça va prendre un peu de temps.
En attendant, je vais écrire un peu.
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Stéphane Antonini
C'est du vécu. Ou pas. Ou de l'espéré-vécu. Ou du rêve. Ou du cauchemar.
Texte écrit il y a un temps certain. D'actualité. Ou d'anticipation. Qui sait ?

(photo de couverture : Ava Sol sur Unsplash.com)
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Stéphane Antonini
Proposition pour le défi "Et à la fin, la mort..."

Texte écrit il y a bien longtemps, mais auquel j'ai pensé immédiatement à la lecture de la consigne du défi :)

(Photographie de Glauco Zuccaccia sur unsplash.com)
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Défi
Stéphane Antonini
Je crois, très sincèrement et en toute modestie, que l'éclairage que j'apporte sur ma personnalité au travers de ce questionnaire va illuminer le monde par la puissance de ma réflexion et la profondeur de mon argumentation.
Ou pas.

(photographie de couv. par Wolfgang Hasselmann sur unsplash.com)
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