Défilent les lumières dans la nuit
Les lampadaires fantomatiques
Les silhouettes floues de bords de route
Dans la ville désintégrée
Roule-coule mon âme comblée

Claironne le chant de ta rivière
Sans le savoir depuis toujours
Dans le trou béant que je loge
Vide abyssal être esseulé
Jours monotones monde sans couleur

Défilent tes lumières dans ma nuit
Envolée l'âpre sourde croisade
Dans le silence de l'habitacle
Ton battement unis au mien
Eternelle allégresse rythmique

Bercée par le flot de tes eaux mémorielles
Je poursuis dans l'enveloppe de ta dense végétation
Mon incurable quête sidérale
Contemplant tes splendeurs picturales australes

Entourée de tes milliers d'oiseaux
Peuplant tes ciels limpides et colorés
Plus que jamais connectée
À l'univers qui danse dans le néant

Sans relâche elles battent le pavé
Sous un soleil de plomb
Quand toute la ville suffoque
Sous la pluie battante
Camouflant leur crachin vénéneux
Sous le ciel lourd et gris
Triste miroir délavé de leurs âmes hideuses
Rien n'arrête les crevures de ma street

M'arrachant aux vibrations vaines,
du tumulte frénétique de la city,
j'enfourchais avec toi le tempo de l'amour,
brûlant dans son sillage flamboyant,
tout ce qui me raccrochait à ma vie d'antan.

Dévalant tranquille les escaliers poisseux,
sombres et grouillants du tromé,
le coeur léger, gonflé d'amour,
dans les dédales souterrains,
d'une mégalopole inconnue,
mon chemin croisa la route d'un homme
à l'énigmatique visage tatoué.