Suivez, soutenez et aidez vos auteurs favoris

Inscrivez-vous à l'Atelier des auteurs et tissez des liens avec vos futurs compagnons d'écriture.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
Image de profil de null

Yass on stage

4
œuvres
0
défis réussis
5
"J'aime" reçus

Œuvres

Yass on stage

Faredj, Mina Singh, et moi nous connaissons.
2 Kabyles qui fréquentent les lieux mondains, et une Française qui va à la Chicha.
"Wallah ! Si l'mande à l'onvers...", aurait dit mon père.

Je fais mon entrée sur Scribay.
Si tu passes par là et que tu me lis : Je m'appelle Yass, humoriste, et un très proche de Mina...
Les présentations sont faites, je propose ma réflexion, si je puis appelé cela ainsi, avec toujours du décallage et de l'autodérision.
Souvent, j'écris comme je parle, avec un style plutôt direct, et toujours rattrapé par l'envie de dire une ânerie. Donc méfie toi, ça peut partir dans tous les sens, mais tu comprendras les idées globales. Concrètement, si j'étais couturier, je ferais un blouson avec plus de capuches que de manches. Mais bon, tu n'es pas plus con qu'un autre, tu vois bien que c'est un blouson. Après tu mets ta tête ou tu peux, ou tu le refiles à un pote de Tchernobyl.
Tchernobyl, en avant les histoires...

Eh oui ! Comme tu le sais Faredj, ma mère avait 24 de tension.
Tu ne le sais pas parce que tu connais ma mère, mais tu as surement la même maman.
Elle nous a dédié sa vie !
La religion, la mentalité, la culture, l'époque : tout a été réuni pour qu'elle travaille dur, avec le seul objectif de nous voir grandir en bonne santé physique, financière, et psychologique. Je mets psychologique en dernier car chez nous la psychologie n'est pas la priorité. Peut-être parce que ma mère qui s'est occupés de ses onze enfants, n'avait plus le temps pour penser à elle... Elle ne pouvait pas être "au four et au four". Bah si, c'est possible ! On n'avait pas de moulin, mais pour nourrir tout le monde, les deux fours n'étaient pas de trop. Je ne sais même pas si ma pauvre maman a déjà entendu parler du mot psychologie...
Ça te dit quelque chose à toi, Faredj, la psychologie ?

Heureusement pour elle, maman n'est pas la seule à m'avoir élevée. Mes parents ont offert un petit Yass aux ainés, et la tension qui va avec... Tu parles d'un cadeau...
Petit dernier, j'ai reçu l'Amour et l'attention de mes six soeurs. Et dans "attention", il y "a tension" !
Et tout les gens qui ont connu le "Denis la Malice" que j'étais enfant te le diraient.
J'ai découvert à travers mes différentes mamans, que la tension est présente à tout les instants dans la vie d'une femme.
Pour commencer, dans un triste inconscient collectif : une fille ne deviendra une femme qu'au moment où elle deviendra maman. C'est l'épreuve ultime qui s'ajoute à toutes les difficultés. C'est le sprint final mais à la fin du marathon. Le sprint durera 9 mois. À la ligne d'arrivée, Madame remporte un magnifique trophée... Rempli de tension à volonté pour la vie. Maman aura son trophée, elle pourra le chérir, le levé si haut, et le montrer au monde entier avec fierté. Elle le verra grandir de si près, et nous, l'entourage, verrons sa capacité à stocker la tension. Normal quand on prend de la hauteur... Effectivement, vue de dessus...
D'abord il y a l'horloge biologique qui met une pression terrible sur les femmes qui veulent avoir un enfant. "Vite, il faut que j'ai un enfant avant 35 ans !" Comme si elles avaient une date de péremption. Malheureusement, Dame Nature est ainsi ! La Mère Supérieure doit faire soufrir ces soeurs... À 35 ans, c'est le principe des vases communicants entre les réserves ovariennes qui s'éteignent, et la pression psychologique qui explose. Pression psychologique maintenue à son maximum. Et par qui ?... Les femmes ! Oui, les femmes ! Surement cette solidarité féminine :
Sylvie et Brigitte - "Alors Samia, ça fait longtemps, ça te fait quel âge ?
Samia - 42 ans...
Sylvie - Ah génial, et tu as des enfants ?
Samia - Non...
Sylvie et Brigitte - Ohhhhhhhh T'AS PAS D'ENFANT ????!!!!".
Bon, à ce moment là on est sur de la très haute tension. Sam est à 300000 Volts. Tu l'as touches t'exploses !
C'est comme ça aujourd'hui. Tu n'as pas de gosse, donc tu es une extra-terrestre pestiférée qui mérites la question hurlée avec mépris et les yeux exhorbités d'un carlin* en plein AVC : "Ohhhhhhhh T'AS PAS D'ENFANT ????!!!!". Tu n'as pas de gosse donc... Tu es détendue !... Mais bon sang, c'est pour ça que les femmes veulent absolument que Sam aie un enfant : pour qu'elle soit en tension ! Un petit dialogue valant mieux qu'un grand discours :
Sylvie - "Non mais ?! Qu'est ce que c'est que ces idées de vouloir être bien dans sa vie ? Mais ça va pas la tête !
Brigitte - Allez Sylvie, ne parle pas avec elle, viens on va boire un verre de gasoil... (C'est mon texte ! Je dis ce que je veux !)
Sylvie - Je peux pas ! Je dois amené Mathéo acheter un jean !
Brigitte - Mais il n'a pas 26 ans ton fils ?
Sylvie - Si ! Mais j'en ai fait un assisté chronique !
Samia - Quelle vie de merde !
Sylvie : Oui peut-être, mais ça me garde en tension !"

Ensuite il faut trouver un mec !
Et il suffit de laisser trainer l'oreille dans les discussions féminines pour comprendre que 95% de celles-ci tournent autour des hommes. Eh oui, nous sommes les amis ou les énemis, les chefs ou les subordonnés, les beaux inconnus ou les voisins moches, les princes ou les pigeons, les chéris ou les ex, les amours ou les connards, les maris ou les cauchemars, les papas ou les enfants. La boucle est bouclée. Je la boucle !
Enfin, les deux amoureux, ou pas d'ailleurs, vont décider, ou pas d'ailleurs, de faire un enfant, qui sera le fruit de leur Amour, ou pas d'ailleurs... Ils se désir, ils se rapprochent, et là clairement la tension est au max ! Ils passent à l'acte ! Et bim ! La future maman part pour neuf mois pendant lesquels elle sera tendue physiquement, tension du ventre, psychologiquement, tension des nerfs, et bientôt financièrement, tension du porte-feuille !
Et c'est au bout de ce sprint de neuf mois, qu'un magnifique petit ange va éclairer la vie de la famille, et deviendra instentanément le centre de l'attention. En deux mots...
"Ohlala mais qu'il est beau ! Ohlala mais qu'il est chiant !... Appelons-le Yass !"
Eh oui ! J'étais le centre de la tension. Les mots résonnent, se dévoilent, et se découpent. On y trouve des mots à l'intérieur des mots, la tension comme l'enfant de l'attention. Je comprends pourquoi ma soeur me menaçait en me criant : 'TENSION YASS !!!... Avant d'en prendre une derrière la tête.


Tension et détension...
On suggère naturellement à une personne tendue de se détendre, et pourtant tension n'est pas l'inverse de détension. Tu me diras Faredj, détente n'est pas l'inverse de tante, sinon tu imagines la tronche de mon oncle ?!
Personnellement je ne pouvais pas dire à ma mère de se détendre : "Eh détends toi maman !"
Elle l'aurait mal pris, m'aurait tendu sa main dans la gueule, et aurait tendu son doigt en direction de ma chambre pour que j'aille la faire. Dieu merci, onze gamins, j'avais pas de chambre !
Elle l'aurait mal pris, m'aurait mis un revers de la mains, pour balayer la situation du revers de la manche, avant de retourner... balayer. En clair, elle se détend, en me refilant sa tension. Le principe des baffes communicantes. C'est peut-être ça la détension ! Elle prisonnière de la situation, et moi prisonnier de la prisonnière, c'est décidé : c'est cette définition que je noterai dans mon dictionnaire intime, et non sans une certaine tension ! PAN !

Alors oui Mesdames, la tension est au centre même de votre vie, vous vous la créez, vous la subissez, rassurez-vous, vous la faites subir également.
Ça y est c'est le moment du réquisitoire. Pour les nerveuses, c'est le moment d'allumer une clope. Pour les allumées, c'est le moment d'éteindre son pétard. Moi, je me charge de l'explosion...
Oui le trophée déborde ! Mais sur qui ? Tiens tiens, je me demande bien ?
Sincèrement, et électriquement, si certaines femmes sont de vrais générateurs, certaines autres sont de vraies centrales nucléaires !
La tension, avant même d'être contagieuse, est communicative. Factuellement, ceci n'est pas réservé aux femmes, mais simplement Humain. Donc Messieurs, on se calme ! Je ne veux pas être taxé de connard misogyne. Ça c'est mon côté justicier ! Je ne veux pas être taxé de connard. Ça c'est mon côté susceptible ! Et surtout, je ne veux pas être taxé. Ça c'est mon côté Français !
Terrain balisé et justifié, je me concentre sur les faits. Sans vouloir étaler mon éminent savoir en terme de psychologie Lacanienne, tu connais l'histoire de la culture et de la confiotte, on observe généralement que nos conseils trahissent nos angoisses, nos interdictions révèlent nos peurs, nos cris répondent à notre stress, nos combats s'acharnent sur nos défaites, nos rires séchent nos larmes, nos émotions naissent des tensions.
Le coeur et les nerfs sont intimement liés. Ils sont réciproquement causes et conséquences.
C'est ainsi que fleurissent les magnifiques paradoxes féminins dans les jardins de l'absurdité parentale.
Nous connaissons tous une maman qui pleure plus que son enfant qu'elle vient de punir !
"- Mais pourquoi tu pleures Chantale ?
- J'ai mis une baffe à Romain !
- Et tu as mal à la main ?"
Bon comme dans 90% des cas, le mari n'y connait rien en terme de culpabilité. Dans 30 ans Romain posera la même question à sa femme. Les cons ne font pas des chats !

Et si l'émotion peut être la conséquence de la tension, je te rappelle Faredj que l'inverse est vérifiable quotidiennement dans nos foyers, et encore plus absurde.
Nous connaissons tous une maman capable de dire à son fils :
"Joyeux anniversaire mon grand, pour tes 18 ans je t'ai acheté une moto. Par contre si elle sort du garage je te tue !"
La tension et l'émotion, l'émotion et la tension. CQFD !

L'objet qui illustre le mieux cette alchimie des deux états est le fameux rouleau à patisserie qui souvent finissait sur ta tête lorsque tu agassais ta maman qui te préparait ton gateau préféré.
Chez nous le rouleau à patisserie servait exclusivement à nous mettre des raclées.
Les ustensiles de cuisine communs n'avaient pas leur place chez nous, avec onze gamins à nourrir, j'ai compris sur mon premier chantier que notre machine à pain familiale servait en réalité à faire du béton.
Moi ma mère c'était une déménagère de moins de 50 ans.

Pour conclure...

Aujourd'hui, indiscutablement la femme est un élastique, tendue par chacun de ses membres entre ses enfants, sa carrière, sa famille, ses amis, ses amours, ses problèmes de santé, ses désirs, ses joies, ses peines, ses difficultés, ses passions, ses, ses, ses, ses... Ca fait beaucoup de membres, c'est plus un corps, c'est une association ! Je ne sais pas laquelle, mais en tout cas, pas féministe !

Les mots sont drôles. Ça tombe bien, il faut rire de ses maux...
Les femmes aujourd'hui se battent pour leur carrière, alors que leurs mères travaillaient dans des carrières. Aujourd'hui elles batissent, quand hier elles creusaient. Du combat pour aller plus haut, au combat pour aller plus profond. Si les combats ne sont pas les mêmes, si leurs natures diffèrent, si les fruits récoltés sont incomparables, il subsiste un état qui lie indéfectiblement le combat de cette fille et de cette mère : la tension ! La tension du combat, la tension de la difficulté, la tension du risque, la tension d'un avenir incertain, la tension de la force physique et psychologique qui, en bien ou en mal, les font avancer...

Alors chere lectrice, cher lecteur, si tu as lu jusqu'ici, j'espère que mes mots auront fait écho en toi, et que des sourires ce seront dessinés sur ton visage au fil de la lecture.

Non ! Tout le plaisir est pour moi !

Merci pour la tension !

Yass


3
20
60
8
0