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Johane REGAUD

Johane REGAUD
Un démarrage dans l’univers de l’écriture avec des textes courts, inspirés ou non de mes expériences.
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Johane REGAUD
La planète nous explique ce qu'elle ressent face aux actions de l'humanité.
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Johane REGAUD
Le Doudou d'une petite fille de cinq ans raconte ses souvenirs ou anecdotes.
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Défi
Johane REGAUD
Comment interpréter ?
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Défi
Johane REGAUD

Je suis tombée amoureuse de toi.
Faut dire, je n'avais plus beaucoup de choix !
Les plus beaux étaient déjà pris ;
Restait celui qui a de l'esprit.
Tu n'avais rien de Bête ou de Charmant,
Mais moi je ne suis pas plus Belle en me réveillant !
Ensemble, nous comtemplions les cieux,
Timides, et des étoiles plein les yeux.
Tu me désignais les constellations ;
Je les observais sans grande attention.
Pour mieux nous connaître,
Nous ne cessions de parler.
Très vite, tu te mis en quête,
Tu voulais me la montrer.
A l'instar de Cendrillon,
Tu me fis valser.
Minuit au carillon,
Tu sortis ton épée.
Tel un chevalier valeureux,
Tu t'es battu toute la nuit.
Tu peux être heureux :
Tu t'en es bien sorti !
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Défi
Johane REGAUD

Lutter contre le sommeil,
C'est l'heure du réveil.
Vingt minutes pour me préparer,
Les enfants vont se lever.
Supporter leurs disputes :
Dès le matin, ça chahute.
Puis direction le boulot,
M'ennuyer derrière un bureau.
Un peu de sport pour me détendre
Après tout ce linge à étendre.
Sans oublier de faire les devoirs,
Et aussi le repas du soir.
Garder le sourire en toute circonstance,
Passer mes émotions sous silence.
Grandes journées pleines de défis :
Quotidien d'une mère de famille !
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Johane REGAUD


Arrghh ! C’est quoi ça ?! De la musique… C’est le réveil qui sonne. Déjà ! J’ai mal dormi, j’ai encore sommeil, moi.
Ça y est, elle aussi l’a entendu. Elle bouge. Elle se retourne. Va falloir se mettre au boulot. Mais ? Qu’est-ce qu’elle fait ? Elle a éteint la musique, elle repose sa tête sur l’oreiller en m’attrapant par le bras, elle me serre fort contre elle. Bon bah d’accord ! Rendormons-nous, alors. Je suis bien là, au chaud, tout contre elle.
La pauvre puce. Elle aussi doit être bien fatiguée avec la nuit agitée qu’elle a passée. Qu’elle nous a fait passer, d’ailleurs. Elle a fait un cauchemar terrible. Ça l’a réveillée en sursaut et en larme. J’ai dû reprendre du service en plein milieu de la nuit. Essuyer les larmes qui coulaient sur ses jolies petites joues, me faire tirer les poils tellement elle était nerveuse. Heureusement, Maman est venue. A nous deux, on a réussi à calmer Amy. Et elle a réussi à se rendormir.
- Toc, Toc !
C’est quoi ça encore ? Tient, la porte s’ouvre. C’est Maman. Bon bah cette fois-ci, il faut vraiment se réveiller.
- Amy, Chuchote Maman, Amy, réveille-toi ma puce. C’est l’heure de se lever.
Elle est douce Maman, quand elle réveille Amy. Elle lui caresse les cheveux calmement. Au moins, elle a un réveil apaisé. Quand Léo est là, c’est beaucoup plus brutal : il allume la lumière, il parle fort, il s’assoit sur le lit… Et ça la met en colère, mon Amy. Ah voilà, elle se réveille. Elle se redresse dans son lit.
- Il est où Doudou ?
C’est moi Doudou !
- Il est là mon cœur.
Maman me prend et me tend à Amy.
- Aller ma chérie, tu te lèves. Je t’attends en bas pour le petit dèj’.
Maman sort de la chambre après avoir ouvert le volet. C’est l’aube, le soleil n’est même pas encore levé, lui !
Après s’être habillée, Amy et moi descendons dans la salle à manger. Elle me pose un peu négligemment sur un canapé. Je ne vois pas bien d’ici, mais je les entends tous s’agiter dans tous les sens. Maman met la bouilloire en route, Léo sort des bols pour y verser du lait, Amy vient voir ce que fait Léo…
- Non c’est moi qui le fait toute seule !
- Mais ! Amy, laisse-moi ! J’ai déjà commencé.
Ah là là, ça commence. Les deux enfants lèvent la voix et se chamaillent dès le matin. Dans quelques secondes, Maman va devoir se fâcher. C’est comme ça presque tous les matins. Pfff…
Après leur petit déjeuner, qui s’est déroulé plutôt calmement finalement, les enfants se préparent pour partir à l’école : brossage des dents et des cheveux, les chaussures, les manteaux…
- Maman, je veux emmener Doudou à l’école aujourd’hui !
- Nan Amy, t’as pas le droit !
Léo a tendance à réagir avant les parents. Il se mêle parfois de ce qui ne le regarde pas.
- Léo, tu n’as pas à répondre à ma place, ce n’est pas ton rôle. Tu ne t’en mêles pas, s’il te plaît ! Amy, tu es sûre ? Non mais parce que Doudou préfère peut-être se reposer à la maison…
Un point pour Maman. Oui j’avoue que je préfère rester à la maison que d’être traîné partout à l’école. A l’école, ça crie tout le temps, ou ça pleure. Et puis, il y a les microbes, et les mains sales. Ahhh, et le panier à doudous : quelle horreur ! On se retrouve tous là-dedans pendant que les enfants travaillent. Sauf qu’il y en a certains qui puent, c’est une infection ! Beuuurrkkk !
- Oui, s’il te plaît ?
Léo s’approche silencieusement de moi et m’attrape. Qu’est-ce qu’il va faire ? Où est-ce qu’il m’emmène ? A voilà, il me repose. Mais ! Pourquoi est-ce qu’il me met un coussin sur la tête ?
- Bon, tu prends Doudou, mais tu le laisseras tranquille dans ton cartable, d’accord ?! Tu ne l’emmène pas dans la classe. Tu iras lui faire un bisou-câlin quand tu en auras besoin, mais tu le laisse dans le cartable. C’est OK ?
- D’accord !
J’entends la voix soulagée d’Amy. Elle a encore besoin de moi, la petite. C’est vrai que je n’aime pas trop aller à l’école, mais j’aime bien qu’elle veuille m’y emmener encore. Je dois bien avouer que je suis un peu jaloux quand elle veut emmener une autre peluche. Un jour, elle ne voudra peut-être même plus jouer avec moi. Elle me mettra dans une caisse avec d’autres jouets qu’elle ne voudra plus non plus. Ça me rend triste rien que d’y penser.
Mais aujourd’hui, elle veut m’emmener. Positivons. J’aime pas l’école, mais j’aime bien être avec Amy. Il faudrait déjà qu’elle me retrouve.
- Il est où mon Doudou ? Léo ? C’est toi qui l’as pris, j’en suis sûre. Où tu l’as mis ?
J’entends la voix de Amy qui part dans les aigus et le reniflement indicateur des pleurs qui arrivent…
- Mais non je ne l’ai pas.
La voix de Léo, un peu trop forte, un peu trop excitée. Et c’est reparti… encore des chamailleries.
- Amy, tu l’avais posé où ? Aller on se dépêche, maintenant. On est encore une fois en retard !
Maman s’impatiente de plus en plus, j’ai l’impression.
- Je l’avais mis sur ce fauteuil, là !
- Léo ? C’est toi ? Tu l’as pris ?
- Mais non ! C’est même pas moi.
Même moi, j’entends sa voix un peu moqueuse. Il va se faire disputer. J’imagine le petit sourire qui étire ses lèvres et qu’il doit essayer de réprimer. J’imagine l’air malicieux qu’on peut voir dans son regard dans ces moments-là.
- Léo ! ça suffit, c’est bon maintenant. Tu arrêtes d’embêter ton monde.
- Mais elle a pas le droit d’emmener son doudou à l’école !
- Ce n’est pas toi qui décide si ta sœur peut emmener son doudou ou pas, d’accord ?! Alors maintenant, tu lui rends, et on part !
Et voilà, Maman est en colère, et Amy chouine… Une bonne journée qui commence. Léo souffle bruyamment pour signifier son mécontentement et soulève le coussin en-dessous duquel je suis caché. Il me lance à Amy. Je vois son visage figé qui se détend un peu lorsqu’elle me rattrape.
Nous sortons tous de la maison. Et en voiture, direction : l’école.
Arrivés sur le parking, Amy se détache et descend de la voiture après que Maman a ouvert sa portière.
Elle me fait un bisou sur la tête puis me repose délicatement dans son siège auto. Je ne comprends pas, pourquoi elle fait ça ?
- Ba Amy ? qu’est-ce que tu fais ? T’emmènes pas Doudou finalement ?
- Je vais le laisser dans la voiture, Maman. Il sera tranquille comme ça.
QUOI ? Tout ça pour ça ?!!!
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Défi
Johane REGAUD

Il fait chaud. Il a chaud. Il transpire.
Il s'approche doucement.
Il doit être attiré par l'odeur : ce léger fumet qui envahit l'atmosphère.
La chaleur ne semble pas lui avoir coupé l'appétit.
Cela dit, il faut le voir : il faut nourir la bête !
Il tourne en rond. Il attend en faisant les cent pas.
Il les observe. Elles finissent le travail.
Ça a été long, mais ça valait le coup. C'est son met préféré !
Il en a l'eau à la bouche. Il salive.
Il s'approche un peu plus.
Il s'impatiente à présent. Et donc, il râle.
Alors elles le laissent passer. Elles s'éloignent et lui laissent la place.
Elles ont faim elles aussi. Elles se sont donné du mal pour en arriver à ce résultat.
Elles peuvent en être fières. Elles ont hâte de goûter.
Mais elles se résignent. Elles sont soumises à leur Roi.
C'est à lui que revient l'honneur de commencer ce festin. C'est la règle. Leur tour viendra.
Il s'avance. Il hume avec avidité les effluves qui se dégagent.
Il prend son temps. Il savoure le moment.
Pas question d'aller trop vite, ce serait du gâchis.
Maintenant, il lèche le sang qui suinte des blessures. L'extase !
Puis, dans un mouvement rapide et précis, il plante ses crocs acérés dans le coup de l'antilope.
Un festin de Roi !
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Défi
Johane REGAUD

N'imagine pas que c'est facile pour moi.
Pour être honnête, t'es dans ma tête.
Je pense à toi, quoi qu'il en soit.
Des souvenirs ancrés, des souvenirs heureux.
Qui laissent un goût sucré, qui laissent un goût de trop peu.
Et ce désir inassouvis qui me titille les papilles...
Mes sentiments sont incompréhensibles,
Ce que je voudrais n'est vraiment pas possible.
Impossible de vous aimer à deux.
Impossible de vous dire adieu.
Impossible de le quitter.
Impossible de t'oublier.
J'aime pas l'idée de faire un choix, j'ai bien trop peur de faire le mauvais.
Mais impossible de vivre à trois, je ne suis pas sûre que ça vous plairait...
J'ai envie qu'on se revoie, et qu'on se serre dans les bras.
Mais en ai-je le droit ? Je ne le pense pas...
Alors comment faire pour l'avenir ? S'esquiver ? Ne plus venir?
S'éviter ? Ne plus s'écrire ?
Si tel est ton vœu, je respecterai
Ce que tu veux, j'accepterai.
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Défi
Johane REGAUD

Encore un dimanche tout pourri d’automne. Il pleut. Il y a du vent. On tourne un peu en rond pour occuper la journée.
Après une bonne heure à se chamailler, rire, sauter sur leur lit pour faire passer le temps, Léo, Amy et moi descendons à la cuisine.
- Maman ?! Est-ce qu’on peut jouer à la tablette ?
- A la tablette ? Non ! Pas d’écran. Vous avez déjà regardé un film ce matin.
- Mais Maman ?!
- Pas besoin d’insister, Léo. J’ai dit non.
- Tu fais quoi, toi ? Interroge Amy en enlaçant Maman par la taille.
- Je m’apprêtais à faire un gâteau au chocolat. Ça vous dit ?
- Ohhh ! Je peux t’aider ? Je pourrais casser les œufs, moi. Je sais faire.
- Oui, moi aussi, moi aussi, je veux t’aider.
Je vois le visage de Maman qui s’assombrit un peu.
- Euhh… je sais pas ! vous n’avez pas envie de retourner jouer dans vos chambres, plutôt ?
- Non, on veut pas. On s’ennuie ! Lance Léo du tac au tac.
- Aller Maman, dis oui ! Dis oui ! Supplie Amy.
Maman prend une grande inspiration en fermant les yeux, puis dans un souffle :
- OK, allez vous laver les mains ! Amy, pose Doudou sur la table en passant.
- Je peux le mettre là ? Pour qu’il nous regarde !
Maman hoche la tête et Amy m’installe aux premières loges, sur une chaise faisant face au plan de travail de la cuisine.
De retour les mains propres, Maman indique leur mission à chaque enfant.
- Alors toi, Léo, tu commences par casser en morceaux toute la tablette de chocolat et tu mets tout dans la casserole. On va le faire fondre avec les cent-cinquante grammes de beurre que j’ai déjà préparés.
- Ouais… Cool ! Je peux manger un morceau ?
Il a ce sourire provocateur qu’on lui connait si bien. En guise de réponse, Maman lui jette un regard noir tout en secouant la tête de droite à gauche.
- Et moi je fais quoi ? S’impatiente déjà Amy.
- Toi… ?
- Aïe, c’est dur ! Coupe Léo. J’arrive pas à le casser.
- Léo, fait un effort. T’es grand ? T’es fort ? Ce n’est pas un carré de chocolat qui va gagner, quand même ?
- Non, quand même ! S’amuse-t-il en portant ses doigts chocolatés à la bouche.
Erreur ! Maman réagit immédiatement en lui expliquant que c’est interdit de se lécher les doigts quand on cuisine. Question d’hygiène, j’ai cru comprendre… Puis elle reprend le fil :
- Bon Amy, est-ce que tu sais beurrer un moule ?
- Non, j’ai jamais fait.
Elle sort un plat à gâteau et y met un petit morceau de beurre, puis explique à Amy comment faire. La petite est ravie : étaler cette matière grasse avec les doigts, c’est drôlement amusant. Mais soudain, une mèche de cheveux s’échappe de sa queue de cheval approximative, venant lui chatouiller le bout du nez. Ni une ni deux, les doigts plein de beurre, Amy commence à repousser cette mèche gênante derrière son oreille. Beuurkk ! J’en connais une qui aura droit à un bon shampooing ce soir…. Et je vous passe la description de l’attitude irritée de Maman. La scène est drôle, vue d’ici. Mais poursuivons la recette. Maman demande à Léo de remuer doucement le contenu de la casserole jusqu’à ce que tout soit fondu. Puis elle s’adresse à ma propriétaire :
- Amy, tu voulais casser les œufs, je crois ?
- Oui, je sais faire. J’ai appris à l’école.
Maman lui donne trois œufs et un saladier. Bien sûr, Amy s’applique. Bien sûr, les œufs sont cassés. Bien sûr, Maman part – non sans un certain manque de patience – à la pêche aux petites écailles…
Le repêchage terminé, Maman verse cent-cinquante grammes de sucre qu’elle fouette vivement avec les œufs, refusant à Amy de la laisser faire, parce que c’est un peu dur soi-disant. Mais moi, je crois plutôt qu’elle cherche à finir le gâteau plus rapidement.
- Maman, le chocolat est fondu. Je fais quoi maintenant ?
- Veux-tu mettre la farine dans le saladier ?
- Ouais d’accord !
Maman pose le saladier sur la balance.
- J’en mets combien ?
- Cinquante gramme, s’il te plaît.
Léo plonge une cuillère dans le pot de farine. Il la ressort ultra bombée. Il s’approche doucement du saladier. Mais sa main tremble. Patatras ! Le contenu de la cuillère se retrouve pour moitié dans le saladier. Le reste est sur le plan de travail. Il y en a partout. Je crois que c’en est trop pour Maman. Elle semble très agacée par cette expérience de pâtisserie qui vire au cauchemar.
Après avoir fait l’appoint en farine, rajouter le mélange choco-beurre fondu et une petite pincée de sel, la recette est enfin finie. Maman glisse le moule dans le four qui a eu largement le temps de chauffer à deux-cent degrés.
- Il sera cuit quand le gâteau, Maman ?
- Dans vingt minutes environ, ma chérie. Ça nous laisse le temps de ranger tout ce bazar.
- Je peux lécher le plat ?
Maman accepte. Après tout, elle aussi a léché les plats quand elle était petite. Les trois se délectent en riant. Maman se détend enfin. Finalement, le plus important, c’est ce moment passé ensemble.
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Johane REGAUD


Neuf heures quatre. Elle arrive enfin à son bureau, déjà agacée par les quarante minutes de route. Les locaux sont vides ; ses collègues sont tous partis sur leur chantier respectif. Elle appuie sur l’interrupteur et deux néons sur quatre éclairent cette petite pièce d’une lumière blanche blafarde. La couleur saumonée des murs ne parvient pas à rendre l’endroit accueillant tellement ils ont été noircis par le temps et la poussière de métal. Aucune décoration. Juste un tableau blanc Velleda sur le mur du fond, et un autre en liège sur le mur est. Quelques affiches de l’INRS aussi : « STOP aux TMS », « Sécurité… suffit pas d’en parler ».
Elle entre dans ces neuf mètres carrés bien encombrés par un bureau plaqué hêtre au centre, deux armoires de la même série sur le mur mitoyen avec le bureau d’à côté et une petite commode, entre les deux armoires, sur laquelle est posée l’imposante imprimante A3.
Elle croche sa doudoune sur le portemanteau caché derrière la porte. Le pauvre croule littéralement sous ses vêtements de chantier. Les parkas fluo, vestes et pantalons de bleu manquent de le faire basculer tous les jours.
À côté il y a la fenêtre en PVC blanc à double ventail. Elle en ouvre le volet sans grande énergie. La vue qui s’offre à elle est bien triste : le parking recouvert d’un grattage de route gris, la route goudronnée, puis la façade blanche du garage Renault, et au loin, les plus hautes cheminées de la raffinerie. Pas un arbre, pas un brin d’herbe, aucune trace de verdure. Ce matin le ciel est gris, bas, il crachine, il fait froid. Elle frissonne. Elle remonte un peu le thermostat du radiateur sous la fenêtre. Ce grille-pain peu performant peine à réchauffer le bureau.
Après avoir rééquilibré quelques cartons empilés entre le radiateur et le portemanteau, elle contourne son bureau, pose son téléphone portable dessus et son sac à main dessous, puis allume son ordinateur et sa Senseo. Elle se prépare un café en attendant que ses deux grands écrans daignent s’allumer. Une douce odeur de café aromatisé caramel se propage dans la pièce. Elle prend sa tasse et s’installe dans son fauteuil ergonomique en enveloppant le mug de ses deux mains pour les réchauffer. Elle hume la fumée se dégageant du liquide chaud. Ça l’apaise un peu.
De son poste, elle perçoit les bruits qui s’échappent de l’atelier. Elle peut distinguer le hurlement strident d’une meuleuse, le vrombissement du pont roulant, les coups assourdissants d’une masse qui frappe une tôle en acier, les voix mélodieuses des chaudronniers…
Elle pose sa tasse pour encadrer son visage de ses mains à présent réchauffées. Les yeux fermés, elle masse légèrement ses tempes. Une lueur vive apparaît soudain. Les écrans se sont allumés. Il va falloir se mettre au boulot.
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Johane REGAUD
De Joie, de peine, de peur, de colère, de rire, de s’attendrir… Jamais ne s’arrêtent de couler les larmes d’une mère.
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