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Petit Brouillard Debout

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Petit Brouillard Debout

Malgré le soleil,

L’eau se déverse d’en haut,
Naissent les couleurs.
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Petit Brouillard Debout
Élargissons sans gène aucune la gamme "Petit Brouillard Debout", dans la joie et l'allégresse. A venir,
- "Les romans de gare de Petit Brouillard Debout"
- "Les poèmes torturés et adolescents de Petits Brouillard Debout"
- "La cuisine de Petit Brouillard Debout ou l'art de faire bouillir des féculents"
- "Fut-il falloir qu'il faille?" Un essai philosophique opposant l'action à la paresse, par Petit Brouillard Debout.
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Petit Brouillard Debout
Réinvention du Conte "Raiponce" des frères Grimm dans le cadre d'un ancien concours.
Temps d'écriture: 2 semaines.
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Petit Brouillard Debout


Retirez-donc tous vos préjugés
Et enfilez-donc ce pyjama
Promis-juré, de Messieurs les jugés
Crachez-nous donc vos diaporamas

C’est à vous, Messieurs les tout-contres
De nous montrer vos monstres à vous
Le temps, Messieurs les monstres à montres
De vous épanouir avec nous

Ôtez-donc vos pyjs’
Et-changez avec les nôtres
N’ayez pas peur du vertige
Ne repoussez pas les autres

C’est à nous, Messieurs les messires
De soufflez sur vos empires
D’essuyer enfin tous vos soupirs
De les changer en sourires.
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Petit Brouillard Debout


Au beau milieu de l’océan, Moussaillon le voilier dort paisiblement.
Il serre contre lui son doudou Ourson, tendrement.
Mais soudain « BADABOUM ! », c’est la tempête !
Ça réveille Moussaillon ! Il en fait une drôle de tête !
Alors, tout est sans dessus dessous ! Moussaillon se renverse !
La tête la première, il boit la tasse ! Ses petons sous l’averse !
En un ! En deux-trois coups de brasse, il se remet à l’endroit !
Il respire l’air marin, ça le remet d’aplomb mais il a un peu froid.
Moussaillon reprend ses esprits, il vérifie que tout va bien.
Ses bras, ses jambes, sa voile, son mât. ça va, ils n’ont rien !
Son épée en bois, son bouclier en carton, son seau et ses pelles, aussi !
Et son doudou Ourson… Il n’est pas par là… Ni par ici…
Où es-tu passé, Ourson ? « Ourson ?! Ourson ?! OHE?!»
Moussaillon crie à tue-tête, mais c’est inutile car Barnabé est muet…
Le petit voilier se met à nager, nager vers le fond de l’océan
Mais par ici, il n’y a rien et puis par là, c’est le néant !
Au fin fond des abysses, sur le sable qui les tapisse,
Une troupes de petits crabes bruns et cinq nobles écrevisses.
Moussaillon leur demande s’ils n’ont pas vu Ourson
Les petits crabes font « non » de la tête à l’unisson
Les écrevisses, pareil, elles lui souhaite bonne chance quand même
« Ne perds pas espoir ! Il est bien quelque part ! » lui dit la cinquième
Moussaillon nage, nage. De haut en bas ! De gauche à droite !
Au bout d’un moment, il tombe nez à nez avec une étrange boîte.
Il l’ouvre pour voir si Ourson ne s’est pas caché à l’intérieur !
Mais non, c’est une perle qui vit là et lui fait peur !
Le petit voilier est si blême qu’il remonte aussitôt à la surface !
Il décide d’aller voir le roi de l’océan, le grand Wallace !
Mais lui non plus ne veut pas être dérangé. Il le souffle et Moussaillon !
Et bien, Moussaillon échoue sur une île tout trempé de postillons !
Un dragon à l’air féroce crie sur la plage. Moussaillon dégaine son épée ! « MEURT! »
Mais c’est un dragon de plage et il ne veut pas se battre, en fait il pleure…
Il a trou dans l’une de ses pattes et ça fait « Pschiiit ! Pschiiit ! »
Moussaillon dit « Oh ! » et trouve une solution : « Vite ! Vite ! »
Moussaillon lui pose deux pansements et le dragon le remercie, il est sauvé !
« De rien ! J’ai perdu mon doudou, alors désolé de m’être énervé ! »
Le dragon qui s’appelle Hameçon décide d’aider Moussaillon à retrouver « Ourson »
Alors ils prennent la mer à deux, Moussaillon sur le dos d’Hameçon…
Ils se dirigent vers le soleil couchant… La lune n’est plus très loin…
Ils demandent aux dauphins qui disent « Désolé, on ne la vu point ».
Le soleil se couche… Les nuages descendent… La lune approche…
Les larmes coulent sur les voiles de Moussaillon, c’est moche…
Hameçon essaie de le réconforter en lui racontant :
« Qu’est-ce qui est vert, qui monte et qui descends ? »
« Un petit pois dans un ascenseur ! »
Mais le soleil se meurt…
Et Moussaillon n’aime pas ça…
« OURSON ! REVIENS FISSA ! »
Le soleil est parti… Les nuages encadrent la lune…
« Tout ce voyage compte pour des prunes ? »
« Je ne reverrais pas Ourson… Je l’ai perdu à tout jamais » se plaint Moussaillon…
« Ourson voudrait que tu sois heureux ! » dit la lune en lui tendant des cotillons
« Vous croyez ? » demande le petit voilier. « Bien sûr ! » répondent en chœur la lune et le dragon
« Où qu’il soit, je suis certaine qu’Ourson est heureux ! » ajoute l’astre pâle aux yeux lagons.
« Et puis, demain est un autre jour ! Tout n’est pas perdu ! Il reste de l’espoir»
Continue la lune, cette dernière lueur qui flotte dans l’air du soir...
Moussaillon sourit. Il sait bien que ses deux nouveaux amis ont raison…
Ils s’endorment alors tous les trois en avançant dans l’horizon...
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Petit Brouillard Debout


Hum Bon on y va Hum Surtout n’oubliez pas les points sur vos i vous savez à quel point je déteste quand vous les oubliez Hum Oui Jules une question avant de commencer Vas-y je t’écoute Euh Oui sur dix comme d’habitude Hum Plus de question Non Hum Bien Bon Parfait Allons-y Ahem
Ouvrez les guillemets Hum Tous les Z’êtres  Z’humains adultes âgés de trente ans ou plus et vivants sur cette planète sont devenus des morts-vivants Virgule Hum Je répète Virgule Tous les Z’êtres Z’humains adultes âgés de trente ans ou plus et vivants sur cette planète sont devenus Ahem des morts-vivants Point Kof Kof Pardon Il vous faut à tout prix les exterminer Virgule C’est pourquoi je vous demanderai lorsque vous rentrerez chez vous Virgule Hum hum Ce soir Virgule De rassembler le plus d’objets contondants et dangereux possibles et de vous Z’en armer Deux points Barres à rideaux Virgule Casseroles Virgule Ustensiles Virgule Couverts Virgule Spatules Virgule Extincteurs Virgule Tondeuz’ à gazon Virgule Tronçonneuseuh Virgule Hum Marteau Virgule Fer à repasser Et cetera Trois petits points Ahem Commencez par vos parents Point Je sais Virgule Ce ne sera pas très facile Virgule Ils vous ont donné la vie et vous Virgule Vous allez la leur reprendre Point Hum Mais c’est comme ça Virgule Vous n’avez guère le choix Point J’ai bien peur que nous soyons face à ce qu’ils appellent dans la fiction populaire Deux points Une Ouvrez les guillemets Apocalypse zombieuh AHEM Fermez les guillemets Point Kof kof Tous les coups sont permis et plus spécialement ceux portés à la tête Virgule Car vous n’êtes pas sans savoir que la seule manière de se débarrasser d’un zombieuaRGL HUM HUM c’est en faisant de la bouillie avec sa cervelle Point PS Deux points Je tiens à préciser qu’ayant moi-même vingt-sept ans et demi dans deux jours Kof Virgule Je ne suis pas devenu mort-vivant Virgule Que je suis donc de votre côté Ahem et qu’il ne faut en aucun cas me tuer Virgule Car ce serait fort regrettable et peu charitable d’exterminer la personne vous ayant mis Z’au parfum Point Merci Point à la ligne AHEM KOF KOF KOF
Avec devoir et responsabilité Virgule à la ligne
Votre professeur de littérature tabagiste Virgule Monsieur Jeremiah Nice Point Fermez les guillemets Hum Hum
 
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Petit Brouillard Debout
Issu d'un rêve que j'ai fait au Lycée.
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Colas est un matou. Un matou, oui ! Mais un matou pas comme les autres !
En effet, Colas est un matou, oui ! Mais un matou qui n’a pas peur de l’eau ! Oh-oh ! Bien au contraire !
Vous ne me croyez-pas ? Ne vous en faite pas!C’est normal ! C’est que ce n’est pas banal, tout ça !
Mais croyez-moi ! C’est pourtant bien le cas !
Tenez ! Vérifiez par vous même ! Allez ! Vous n’avez qu’à le lâcher dans le grand bain, juste comme ça !
Alors ? Vous voyez ? Il y est heureux comme un poisson-chat !
Aujourd’hui, c’est un grand jour ! Aujourd’hui, c’est Dimanche ! C’est la grande compétition de natation !
Alors Colas a enfilé son slip de bain et il a bien serrées ses lunettes. Il a fier allure comme ça, ne trouvez-vous pas ?
En lice pour le grand prix de nage crawlée, le matou n’est pas tout seul. Il y a aussi quatre autres participants : Nic le toutou, Lili le hamster, Joffrey le lièvre et Annabelle la tortue.
Ils sont tous très fiers d’avoir été sélectionnés.
Aux côtés de ses adversaires, Colas se tient droit sur le plongeoir. Il ressent un mélange de peur et d’excitation. C’est normal, c’est le vertige des grands moments !
Allez ! Il fronce son petit museau rosé : il doit resté concentré.
Tout le monde se prépare, chacun à sa manière. C’est crucial, ce sont les derniers instants avant le top-départ ! La tension est à son comble !
3, 2, 1, l’arbitre donne le coup de sifflet fatidique ! C’est parti ! Les concurrents s’élancent !
Chacun fait de son mieux, chacun veut la victoire. Chacun à sa manière. Certains donnent tout des pattes. D’autres utilisent leurs têtes.
Colas, lui, fait de son mieux pour rester concentré.
Il ne faut surtout pas qu’il regarde les autres. Il doit resté focalisé sur son couloir et sur rien d’autre !
Et plouf ! Tête dans l’eau ! Et plouf ! Tête hors de l’eau ! Et on continue comme ça jusqu’à la ligne d’arrivée !
Colas a fait le vide dans son esprit. Il n’écoute pas les spectateurs, ni même le commentateur !
Attendez une seconde ! C’était quoi ce bruit ? Le sifflet a-t-il déjà retentit ? Non-non, tout ça c’est dans sa tête !
Plus que quelques mouvements et hop ! Colas a enfin terminé !
Mais il n’est que deuxième… Nic le toutou est arrivé en premier…
Mais l’arbitre s’exclame :
– Nic a triché !
Mais l’arbitre gronde :
– Voyez donc ces fusées !
Nic est disqualifié. Tant pis pour lui ! Il n’avait qu’à respecter les règles et les autres nageurs.
Colas est déclaré vainqueur ! Hourra ! Il remporte la coupe ! Bravo !
Toute sa famille est venue le voir et le soutenir ! Ils sont tous très fiers de lui !
FIN
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Petit Brouillard Debout


Ben-ben le robot est triste. Le matin, le midi et même le soir.
Ben-ben le robot est triste. Mais il ne sait pas pourquoi.
Ben-ben le robot essaie d’être heureux mais il n’y arrive pas.
Ben-ben le robot voudrait être heureux, mais il ne sait pas comment faire : les robots n’ont pas été programmés pour ça.
Alors il essaie plein de choses différentes :
D’abord, il essaie de regarder la télévision, il paraît que ça donne le sourire. Mais ça lui donne mal à la tête, alors il soupire…
Ensuite, il essaie de passer l’aspirateur.Ça tombe bien, il en a un d’intégré. Mais la poussière lui donne mal au ventre : il a du mal à la digérer.
Alors il décide de s’allonger et de faire une sieste. Mais il n’y a rien à faire : le sommeil ne vient pas.
Ben-ben ne laisse pas tomber : il essaie d’autres choses :
Il va voir les autres enfants pour leurs demander s’ils veulent bien jouer avec lui. Peut-être qu’ils diront « oui », cette fois-ci… Mais non, visiblement ils n’ont pas envie. En plus ils le regarde tous avec une drôle de tête. Ils sont tout rose. Ben-ben lui, il est tout gris.
Ben-ben continue ses expériences.
Il va voir Bob-bob le grille pain et Jack-jack le mixeur. Peut-être qu’eux, ils voudront bien jouer avec lui ? Qui sait ? Mais non, ce sont des grandes personnes et les grandes personnes ont du travail à faire répondent-ils en chœur. Ils n’ont pas le temps de jouer.
D’accord, d’accord ! Ben-ben n’insiste pas ! Bob-bob semble déjà tout rouge de colère et Jack-jack s’agite dans tous les sens !
Ben-ben ne sait plus quoi essayer…
Alors, en dernier recours, il décide d’aller voir le soleil, il a deux ou trois petits trucs à lui demander.
Le soleil sourit comme d’habitude.
Ben-ben demande :
– Pourquoi suis-je triste, il fait pourtant si beau ?
Mais le soleil ne dit rien. Il continue de sourire sans rien faire d’autre.
C’en est trop pour Ben-ben. Il et à bout de force. Il en a assez. Alors il pleure. Des larmes de robot. Bien sûr, il sait que c’est dangereux : il risque de griller ses circuits. Mais il s’en fiche : il n’y peut rien s’il est triste : c’est comme ça c’est tout. Et puis, il a tout essayé !
Soudain, le soleil se détourne de lui. Soudain, il fait tout noir. Mais Ben-ben s’en fiche, il est équipé de deux lampes intégrées : ses yeux ! La nuit sèche les larmes de Ben-ben qui avance dans l’obscurité avec d’infinies précautions. Dans les ténèbres, Ben-ben rencontre un petit chien. Il reconnaît cette race : c’est un terrier écossais. Le chiot se jette sur le robot et lui donne d’affectueux coups de langue ! Ben-ben tombe à la renverse et éclate de rire ! Soudain, la lumière est revenue ! Ben-ben le robot a un nouvel ami ! Ben-ben le robot n’est plus triste. Ben-ben est heureux !
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Petit Brouillard Debout

-          Et toi et Félix alors ?
-          C’est terminé. J’ai enfin réussi à l’oublier.
-          Comment as-tu fait pour l’oublier ?
-          La distance et le temps, je crois. Et puis aussi j’ai fini par le remplacer par quelqu’un d’autre.
-          C’est certain que ce sont trois facteurs qui aident. Tu lui as dit ?
-          A qui ? A Félix ou à quelqu’un d’autre ?
-          A quelqu’un d’autre.
-          Non.
-          Tu devrais je pense.
-          Je ne sais pas. C’est qu’on est très potes. Je n’aimerai pas que ça fiche en l’air notre amitié, tu vois ?
-          Oui, je vois, mais tu ne sais pas ce qu’il ressent, peut-être qu’il t’aime en secret, lui aussi, qui sait ?
-          Qui sait… Je ne veux pas prendre le risque. Il compte vraiment beaucoup pour moi.
-          Et tu préfères ne jamais savoir ? Tu préfères être juste proche de lui plutôt qu’être avec lui ? Tu ne risques pas de souffrir ainsi ?
-          Si… Mais c’est le prix à payer. Le prix de l’amitié.
-          Bref, tu vas devoir l’oublier lui aussi. Mais seulement sur le plan amoureux. Pas sur le plan amical. Ce sera plus difficile que pour Félix. Tu le sais ?
-          Oui.
-          Tu me diras, je suis dans le même cas de figure que toi…
-          Ah bon ?
-          Oui, j’aime également une amie en secret.
-          Et tu ne sais pas non plus ce qu’elle ressent ?
-          Non.
-          Et qu’est-ce que tu comptes faire ?
-          Je pensais foncer. Mais maintenant après ce que tu viens de me dire, j’ai des doutes. Son amitié compte aussi beaucoup pour moi.
-          Ah… Moi, en plus, je lui ai dit.
-          C’est-à-dire ?
-          C’est-à-dire qu’il sait que j’aime un ami et que je n’ose pas lui dire de peur de briser notre amitié. Sauf qu’il ignore totalement que c’est de lui dont il s’agit… Ouais, je sais c’est bête, hein…
-          Ah, ah ! C’est marrant parce que moi aussi, elle sait que j’aime quelqu’un tout en ne sachant pas que c’est elle… On est vraiment des crétins…
-          C’est clair… Et toi, elle ne se doute vraiment de rien ?
-          Non. Et le tien ?
-          Non. Il est bête.
-          Ah bon, pourquoi ?
-          Parce que je n’ai qu’un seul ami mec, que c’est lui et qu’il le sait.
-          Oui, c’est vrai ça que t’as qu’un seul ami mec ! Oh mais oui, quel imbéci… Ah.

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Petit Brouillard Debout


L’inaccessible cécité de l’aveugle mortifère
Dans sa descente ascendante n’égalera
Les régales de monsieur l’océan de verre
Dans sa pâleur de légende amovible.
 
Je retire un à un les nouveaux hémisphères
Pour les remplacer par des extincteurs rouges
Irrespirables sont ces tangibles atmosphères
Irascibles cocons de peurs violentes colorées.
 
Oh j’hurle ton nom oh toi l’univers !
Mais mon interrogation ricoche en vain.
Pourquoi aliens, êtes-vous si pervers ?
 
Ils m’ont ouvert la tête, ils y ont mis la guerre
Ils ont ôté mon cœur de mon crane
Et mon cerveau de ma poitrine, j’ai le mal de mer.
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Petit Brouillard Debout


Rocket-Chicken, était perché de ses 93 centimètres et demi sur un bidon d’essence rouge flamboyant. Du haut de son monticule de déchets, il observait la ville. Ces géants gris qui grattent le bleu céleste plus si bleu que cela lorsqu’il est encroûté de nuage. Songeur, le jeune poulet miroitait dans ses iris la solitude. Il pensait à son frère qu’il avait abandonné et à sa mère, qu’il avait laissé. Il savait qu’ils vivaient encore là-bas, parmi les géants. Il ne savait plus où. Il avait oublié. Il rêvait parfois qu’il les retrouvait et qu’ils lui pardonnait. Ça le hantait en vérité. Mais jamais, ils ne lui pardonnerait. C’était forcé.
Rocket-Chicken, souhaitait plus que tout au monde retrouver sa famille. Les éclats de rire qu’il partageait jadis avec Suppa son grand-frère, lui revenait bien souvent en mémoire. Ils se fracassaient en échos aux quatre coins de sa tête. Les bagarres, même elles, lui manquaient. Ils se roulaient tout deux à terre. Souvent parce que l’un avait prit le cadeau dans le paquet de céréale et que c’était le tour de l’autre. C’était vain, mais au moins ça avait le mérite de défouler. Et puis souvent le cadeau, ils l’avaient déjà chacun en une demi-dizaine d’exemplaire… Mais ça défoulait. Point.
Ouais, Rocket-Chicken, voulait revoir sa mère. Ses tartes aux courges lui manquait terriblement. Et puis ses confits de pois-chiche et aussi ses roulés aux graines et ses cannelets à la bergamote. Ouais, la vie n’était plus la même sans les cannelets à la bergamote de Maman...
Ouais, et puis il y avait aussi le chien de la famille Chicken, Rex. Sous ce nom canin résolument classique, se cachait en réalité un fin limier qui aidait les deux bambins qu’avaient été Rocket et Suppa dans leurs aventures détectives. Car avant de se tourner vers le super-héroïsme, ils avaient aiguisé leurs sens via le noble art qu’était la déduction.
Ouais, mais ça c’était avant. Avant, que Rocket-Chicken ne se réveille un matin avec la capacité de courir plus vite qu’un guépard et de voler sans rien envier à une torpille. Chose qu’il apprécia au début. Jusqu’à ce qu’il produise sa première faille spatio-temporelle à force des frottements provoqués par une trop intensive utilisation de la fraction « V= D/T ». Gonflée à bloque, il arrive que cette dernière frôle l’explosion ou bien pire encore, qu’elle passe littéralement à l’acte ! Rex qui passait par là, parce que pas de chance, tomba dans la faille avant que Suppa ne parvienne à la colmaté avec de la colle forte… Lorsque Rocket vit l’air horrifié que lui lança Suppa, il prit la fuite, chose que ses pattes avaient bien malgré elles très bien apprit à faire…
Ouais, il y avait très peu de chance pour que la famille Chicken ne revoit Rex, un jour...
Ouais, Rocket-Chicken, regrettait amèrement le passé. Il s’était longtemps demandé s’il ne pouvait pas faire marche arrière. Remonter le temps. On avait beau être dans une adaptation animée de shonen de basse-facture, et lui avait beau avoir la capacité de courir à la vitesse de la lumière et de faire fondre le mur du son, c’était impossible… On ne réécrit pas son histoire. On l’accepte et puis c’est tout. Mais comment ? Comment pourraient-ils lui pardonner d’être parti, comme ça, sans raison apparente ? Mais comment ? Comment leur parler ? Il le savait, plutôt que de sortir, les mots se bloqueraient dans sa gorge, ou bien gonflerait son bec. Au risque de le faire exploser.
Ouais, Rocket-Chicken était orgueilleux. Ouais, Rocket-Chicken était timide, en réalité. Il avait beau être rongé par le regret et par la culpabilité, rien que de penser à son retour parmi les siens, parmi les seuls qu’il avait à jamais chéri en son cœur, il se sentait dépérir. Son teint vert deviendrait blême et il resterait là, figé, sans pouvoir disparaître. Et puis ? Comment réagiraient-ils ? Jamais ils n’accepteraient. Non, jamais… Impossible qu’ils soient d’accord pour qu’il revienne…
Une première larme coula le long de la joue plumeuse de Rocket, elle fut bientôt suivie par de nombreuses autres… Le soleil se couchait, sa teinte orangée présageait qu’on ne verrait plus clair bien longtemps… Rocket n’avait plus beaucoup de temps pour se décider… Alors, le ferait-il ? Il sauta du bidon et voleta vers les portes de la ville. Il posa une première patte sur le bitume. Allez, le plus gros avait été fait, la première patte est toujours la plus difficile à poser.
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