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Pierre "djagerno" Celka

Sète.
Pierre "djagerno" Celka
Un trou ! L'ami, ils t'ont creusé un trou ! hurla William sans vraiment parvenir à retrouver son calme.
Un trou ? Mais de quoi tu me parles ? Un trou de quoi ?
Au cimetière ! Un trou pour toi !
Et vous ? Que feriez-vous si un ami venait vous annoncer que votre tombe vient d'être creusée et que vos funérailles sont déjà programmées ?

Le 5 mars est paru aux éditions RROYZZ « Talion » écrit par Pierre Celka, un jeune auteur sétois.
Hommage assumé au grand maître de la littérature romantique Edgar Allan Poe, cette nouvelle, illustrée par Fabrice Landais, vous entraînera pour une aventure haletante au cœur du monde ouvrier du début des années 1900.
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Pierre "djagerno" Celka
Petit texte très court, au second degré, ou pas...
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Pierre "djagerno" Celka
Vous aimez les cascades? Prenez quelques secondes et plongez dans l'ambiance des tribunes survoltées!
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Défi
Pierre "djagerno" Celka

-Monte ta grade Kiki ! Monte ta garde !

Voila la phrase qui, comme un ultime réflexe, vient à mon esprit pris de panique. A ce moment du combat, où tout semble mal tourner et où le titre semble vouloir s'envoler vers le camp opposé, ingrate ceinture !

Kiki, ou plutôt Christophe, je sais, cela n'a strictement aucun rapport. Ce sobriquet avait jailli, sans réflexion ni analyse, un mercredi soir après un entraînement particulièrement éprouvant. Ça m’était sorti comme ça et Christophe n'avait jamais semblé perturbé par ce nouveau surnom, subitement attribué. Au contraire cela scellait notre complicité et cela l'officialisait aux yeux des autres gars du gym. Ce n'était plus un de mes boxeurs, il devenait à cet instant mon boxeur. L'éclosion de la confiance réciproque après une longue gestation faite d'efforts, et de sueur ,de sacrifices et d'écoute.
Ce gamin est un bon, je le sais depuis toujours, motivé, déterminé, assidu, curieux et toutes ces qualités qui sont les plus dures à réunir sont chez lui accompagnées pas celles qui sont indispensables : les qualités physiques. Il est vif, frappe fort, encaisse dur et dispose d'un souffle inépuisable . Un diamant, un talent pur, un cadeau pour le vieux coach que je suis. Malgré tout cela et notre préparation qui s'était plus que bien déroulée, tout s'est assombri en un instant, en un mauvais coup, un bon crochet adverse qui fait mouche, qui touche et qui bouleverse. Le combat a pourtant bien commencé et Christophe est parvenu à appliquer notre plan tactique à la perfection. Il a dominé, touché, marqué et comme toujours impressionné, fait reculer.
Le cubain a quant à lui encaissé, chancelé, posé le genou mais n'est jamais tombé. Les trois premiers rounds sont pour nous, j'en suis sûr par expérience, et notre adversaire semble perdre sa lucidité sous la pluie de coups. Ses hommes de coin multiplient les poses qui traduisent leur inquiétude voir leur désillusion. Mains sur la tête, regards en biais, soupirs et dents serrées. Puis un contre cubain, le contre, The « latino counter » qui bouscule tout. La boite crânienne de Christophe qui entrechoque sa confiance et ses certitudes.
L'assemblée se tait ne sachant plus quoi penser, ni qui pousser. Le combat semblait joué et le flux des encouragements jusqu'alors faciles à diriger vers le jeune qu'on surnomme Kiki et qui boxe à domicile. Mais ce cubain, ce satané cubain, a courbé l'échine, encaissé avec courage tout en tentant de maintenir une boxe de classe. Tant et si bien qu'il ne donne pas envie à la foule de le détester comme le font les bons méchants, facilitant par là même l'attribution des applaudissements ou des sifflets. Ici, le choix se fige. En quelques secondes quelque chose se joue. Le public est atteint du syndrome bien connu qui le pousse à encourager le donné perdant. Alors en quelques secondes ce soir, la foule se met à pousser celui qui quelques minutes plus tôt était, dans l’esprit de tous, sûr de tomber . Le perdant programmé en train de tout chahuter.

La foule a toujours aimé la tragédie. Assister à une défaite procure souvent autant de plaisir que d'assister à une victoire facile. Tout dépend du scénario, de l'ambiance et de tout ce qui enrobe ou accentue cette distribution de sentiments, d'adrénaline, qu'elle soit saine ou plus vicieuse. La foule veut des jeux, peu importe le vainqueur du moment que la mort fait son entrée dans l’arène avec panache.

Les coups du cubain s’enchaînent, précis, efficaces. Kiki vacille et sa tête bourdonne. Le monde autour de ce qui se joue devient flou. Je pose mes mains sur mes yeux un court instant pour ne pas voir ce qui semble inévitable.
La fin de la pièce semble écrite et nous avons trop longtemps cru en être les personnages principaux alors que nous n'en n'étions en réalité que les faire-valoir. Je sais, par expérience, que certaines fois, la graine du doute peut faire pousser une vie de laquelle tout folie à disparue, est exclue. Kiki titube, sert ses poings devant son visage. Il ne boxe plus, il subit, cherche uniquement à ne pas tomber, à ne pas sombrer, à ne pas laisser sa vie entière changer de socle. Sous chaque impact son futur s'effrite comme un mur trop sec et ses projets vacillent avec lui. Il sert les coudes sur ses flancs pour tout retenir un peu. En vain. Ça frappe, ça percute... Choc instantané, un éclair blanc... puis le noir... le noir absolu... Les étincelles apportent donc aussi la nuit...
Une vie de gloire éteinte par l'étincelant cubain. Deux trajectoires se croisent et les destins s'inversent. Plus rien ne sera jamais pareil pour Kiki redevenu Christophe aux yeux de tous.
Un enfant qui tombe la première fois qu'il court ne connaîtra plus jamais cette sensation de course sans retenue. La course lui insufflera toujours l'idée d'une possible chute.
Le travailleur se relève d'un échec car il sait que tout va se chercher, rien ne se donne. Pour lui ce n'est qu'un pas à refaire, rien de plus. Le génie, le doué, ne se relève pas... ou en tout cas jamais au même endroit et jamais sans une cicatrice. Pour lui pas de pas en arrière, après sa chute il se relève en position de travailleur forcé. Le génie n'est plus. Il est alors un travailleur qui débute sa quête là où les autres ne l'ont pas attendu.
Je ne le sais que trop bien et lorsque je me jette aux côtés de mon boxeur qui rouvre à peine ses yeux baignés de larmes, je crois qui nous savons tous les deux que Christophe ne sera plus jamais Kiki, jamais plus...
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Pierre "djagerno" Celka
Cratac entre dans l'arène...
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Pierre "djagerno" Celka
Brève histoire très courte à grignoter...
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Pierre "djagerno" Celka
Petite promenade en Kayak? Vous n'en reviendrez pas indemne!
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