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Annasthasia Jund

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œuvres
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défis réussis
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"J'aime" reçus

Œuvres

Annasthasia Jund
Une balade dans les rues parisiennes
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Annasthasia Jund
quelques pensées couchées sur le papier. Un brin de révolte et d'indignation face à ce qu'il se passe aujourd'hui.
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Annasthasia Jund


L’histoire d’un bout de papier détourné (23.03.2020)
L’encre s’incruste sur moi, le bruit de l’imprimante est une cacophonie sans fin. J’ai l’impression que cette torture ne s’arrêtera jamais. Pourtant, je le savais, quand on m’a placé entre ces deux barres de plastique, je me doutais bien que ce qui allait m’arriver ne serait pas forcément joyeux. Ça y est, cette monstrueuse machine me relâche enfin, une main m’attrape. J’entends une voix qui peste. Je ne comprends pas, c’est bien cette même main qui est à l’origine de ma torture à la base, non ? Je prends le temps d’étudier ce qui a été écrit, je ne comprends pas tout, mais je ressens la gravité des mots employés, on parle d’autorisation de sortie. Apparement, mon ennemie n’a pas fait son travail correctement, car ma face ne montre que la moitié du document. Une panne d’encre ! C’est bien ma veine, il va certainement falloir que je retourne … Ah ! Je n’ai pas le temps de finir mes pensées que je suis froissé dans tous les sens, transformé en une vraie boule qui ne demande qu’à rouler. Et, c’est ce que je fais, je roule sur le bureau et continue ma course jusqu’à la fenêtre. Je pensais que j’allais rester là, à attendre qu’une main me dépose dans la poubelle. Mais, une brise amie en décide autrement, je sens la fraicheur du vent m’envelopper et me transporter hors de cet appartement, me rendant libre.
Rebondissant sur le trottoir, j’entends, pour la première fois des bruits étranges, des piaillements que l’on entendait que rarement dans la frénésie parisienne. Je me laisse porter par le souffle du vent qui frôle la grisaille du bitume. J’entraperçois quelques personnes avec des masques ou des écharpes couvrant leurs visages. J’ai du mal à comprendre. Le soleil diffuse sa douce chaleur printanière, les sourires et la bonne humeur devraient remplacer ces morceaux de tissus. Je continue ma route, tributaire du vent et de ses caprices. Les heures défilent, certaines mains tentent de m’attraper, peut-être pour essayer de percer mes secrets froissés, pour coucher des mots d’amour ou me découper pour laisser parler leur créativité.
Profitant du silence qui enveloppe la capitale dans une bulle, je ne sens pas tout de suite que le vent a cessé de me pousser vers de nouvelles contrées. En revanche, il ne me faut que quelques secondes pour sentir une main calleuse me soulever délicatement. J’entends le pouls irrégulier, ce cœur qui bat d’émotions comme celui de la personne qui court pour attraper son train, pour ralentir un amour presque perdu, ou lorsque son univers est chamboulé par une grande annonce. Je me laisse, donc, guider à travers les vieux quartiers parisiens par mon nouveau propriétaire. Son pas est saccadé. Aie, arrêt brutal. On me déplie, je vois un stylo passer entre les lignes de l’encre craché par l’imprimante. On m’écrit dessus, de façon fébrile, ou, peut-être, peureuse. J’en profite pour voir plus que cette main mystérieuse, je vois que mon récent propriétaire porte une vieille chemise trouée. Je suis avec un sans-abri, qui finit de ponctuer ses écrits par sa signature. Il me montre à un homme en costume bleu. Il a l’air sympathique et compréhensif, mais vu le rythme cardiaque que je sens dans la main qui me tient, ce n’est peut-être pas toujours le cas…
On avance à nouveau, le soleil entame sa descente sur les bords de la Seine, dessinant des arabesques dans l’eau. On s’arrête près du pont d’Arcole qui mène à la Cité. Je peux voir Notre-Dame, même si elle se cache derrière de nombreux échafaudages. La main me caresse, comme si elle voulait enlever les fissures qui se sont creusées lorsque l’on m’a froissé. L’hésitation transparait dans ce geste, cela ne dure qu’une seconde. Puis, je suis à nouveau réduit à une boule, avant d’être jeté dans un bidon. La chaleur m’enveloppe, je brûle doucement. Le feu dessine des corolles noircies sur mes angles. Les flammes se font rassurantes, me consumant délicatement.
Je suis un vulgaire bout de papier, qui a vécu une aventure dans les rues de Paris en ce 23 mars. Et ce soir, je suis en cendres. Le vent soulève ce qu’il reste de moi et m’entraîne dans une danse virevoltante. Je frôle les toits parisiens avant de disparaitre, emportant avec moi quelques histoires que je ne confierais qu’à la lune.u n
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

Pourquoi écrivez-vous ?

Pour mon plaisir, parce que j'adore la littérature et m'inspirer des objets et du quotidien pour créer.
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