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Anna Condor

Défi
Anna Condor
Lorsque la Terre se soulève, menant un ultime combat contre l espèce humaine .. Les éléments se déchaînent, des créatures nées des abîmes se lèvent prêtent à livrer bataille ... Jusqu au dernier souffle de vie ...
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Défi
Anna Condor

'Où vas tu ? ' 
' Suis moi !'
Un sourire en coin, elle me prit la main, et m'emmena au sommet de la colline Carmin.
' Peux tu la voir ? ' 
' Quoi donc ? ' 
' La tâche blanche ... là-haut ....'
Je levai les yeux.
Le ciel écarlate, lançait en effluve, les humeurs de Nix, notre lune.
Je regardais autour. Je ne voyais rien.
Un désert doré s'étendait à perte de vue.
Des poussières étoilées naissaient du sol écorché.
Tout était silence, les flocons seuls semblaient murmurer.
Aucune tâche blanche. Je me tournai vers mon amie :
' Je ne comprends pas ...'
Elle me dévisagea. 
Ses yeux pourpres me transpercèrent, sa peau satinée et ses cheveux argentés me troublèrent.
Elle paraissait fascinée.
Transmission de pensée :
'Lyoulia ... que vois tu donc, que je ne puis voir ? '
' C'était si furtif ...tu as tout loupé !'
' De quoi parles tu  ? '
' D'une fusée !'
' Une quoi ?! ' 
La Brume se leva, il était l'heure de rentrer à la maison.
Lyoula fila, tel un coup de vent, promettant de tout m'expliquer au prochain Levant.
Je passai prés des fleuves orangés, des lacs de fumé, et des roches de glace.
Maman m'attendait devant la baie vitrée.
Elle m'enlaça, me remplit de pensées sucrées, puis d'un baiser, nous échangeâmes le souvenir de cette journée.
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Défi
Anna Condor

'Attrape moi' 
Le son de sa voix me bouscula.
Elle était là , frêle, fine, les yeux noirs.
Je continuai mon exercice.
Mes longues griffes sombres glissaient sur la harpe, laissant les songes au bord de ses lèvres délicates.
Elle se tourna vers moi, la langue malicieuse, un sourire de soie :
' Viens, attrape moi ! ' 
Et ses jambes de la porter, loin de la masse de jais, le rire déployé. 
Je la regardai.
Son visage pur, son cœur innocent, protégeait mon âme endormie.
Je n'avais pas peur  de l'obscurité.
Mon corps n'était  qu'un réceptacle de ténèbres mêlées.
' Joue avec moi ! Cette fois , tu ne m'auras pas !!' 
Ses cheveux s’évadèrent, son souffle s'accrut, la lumière disparut.
Des éclats de voix se firent entendre plus loin.
J'arrêtai mes notes, l'air se figea.
Je parcouru la pièce, me nourrissant d' ombres délaissées.
Tout était noir. Seul dans un recoin, une lueur subsistait.
Je m'avançai, puis murmurai :
' Je t'ai trouvé '
Ses prunelles scintillèrent, elle illuminait de joie :
' Tu me retrouveras toujours , dis ? Promets le ! '
 Elle me fixa intensément.
Son âme avait connu la noirceur de l'abandon.
Dévorant sa solitude, elle devint mon démon.











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Anna Condor

Je ne sais plus écrire.
Les mots sont  mon monde, mon monde s'éteint, les mots ne sont plus que grains.
Je ne signifie plus, trop de 'je' à la fin renverse, si ce n'est détruit , tout écrin.
Je vogue sur les bulles qu'offrent la lune, et me perche vers les notes des astres pour en écouter le chuchot.
Aucun murmure ne me parvient, je reste ainsi suspendue dans les nues...
Le pourquoi se fait trop froid, et le parce que s'incline, au bord de l'adieu ..
Fébrile désaveu que ma bouche se complaît à faire déborder.
Trouble rosaire, bien rose, mais aussi épineux, s'offrant mon corps à l'équilibre hasardeux.
Que faire de tout, d'eux, de vous, de toi, de moi ? De ces personnes qui ne forment que quelques lignes, fragiles sur papier, soupirantes au toucher …
Elle t'aime et ne t'aime pas, laissons le 'Je' dans ce double jeu ..
Pourquoi de ses yeux de verre, ne caresse t-elle que la nuit, là où ton regard fait d'elle un ange de pluie ?
Pourquoi ses mains se délectent seulement du blanc papier, lorsque les tiennent s'empressent sous la langueur de ses formes courbées ..
Son désir s'éprend de l'encre noir des lignes, le tient se cristallise en son creux, buvant à son calice le miel dont déborde ses yeux .
Embrasses tu encore l'espoir de ne la laisser choir ? 
Toi qui veux sa chair et sa peau, tu ne lui es qu'un doucereux fléau, mais voilà qu'à présent son âme tu réclames .. Prés de toi tu veux la garder, brûlant ainsi l'éternité.
Seulement du blanc de ta passion, tu ne peux l'entendre .. Écoute  là , cette âme sans attache, là voilà qui se tient, sans frémir, la lyre à la main.
Laisse toi inonder par ses notes, elles ne blessent, si ce n'est qu'elles tuent dans l'ombre d'un murmure.
Sens tu cette grâce glacée venant te frôler ?  Peux tu frissonner par delà son toucher ?
Elle est de brume et de neige la muse que tu étreins …
Souffriras tu l'absence de soleil ?
Ton ardeur peut elle te permettre une telle candeur...Car quelque soit l'amour dont tu lui fera présent , l'encrier restera son plus pressant amant …
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Défi
Anna Condor

Mange moi !
Je croustille comme de la soie !
Oui, oui je t'assure !
Regarde ma parure !
Je suis d'or et de pépite, viens savourer l'ocre qui m’enorgueillit !
Quel grand mot, pour des miettes aussi sveltes !
Moi aussi  je veux plonger dans les abysses d'un cacao lacté ..
Savoure moi !
Je crépiterai sous ta langue, laissant choir quelques dorures sur le bord de tes lèvres impures...
Goûte moi !
Juste comme un baiser, le dernier d'une vie tartinée.
Surtout ne me brise pas, avant que mon être n'éclate en toi !
Déguste moi !
Moi, petite biscotte, qui n'attend de toi qu'une morsure, l'ultime, qui engloutira toutes mes fêlures. 
 - Crac- 
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Anna Condor

Par ton ombre j'apprends.
Par ton absence je crois.
Le silence m'épargne lorsque les vers viennent me murmurer les mots que l'hiver avait dissimulé.
Tu joues avec le vent, tes cendres s'éparpillent quand vient le printemps.

Rien ne brûle, hormis toi.
Rien de mortel, hormis toi.
Un souffle emporte nos espoirs fanés.
Tu vibres, t'écries ..sublime tension.
Où dérives tu sinon loin de moi ? 
Où s'évade mon âme sinon prés de toi ? 
Laisse mon corps se briser aux écueils de tes lèvres fissurées..
Mon rêve t'appartenait...
Ton rêve s'étouffait en secret ..
Vole, éteins toi.
Vole, pardonne moi.

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Défi
Anna Condor



Elle ouvrit les yeux. 
Le son du violon  s'était tu, les yeux noirs ne la dévisageaient plus.
Elle se leva, son corps trembla. 
Des milliers de scintillements s'évadaient du lac, donnant des nuances vives et éphémères à chaque élément.
Un soupir se fit entendre au loin. Elle décida de poursuivre le chemin.
Baignée de lumière,elle était nue.
Le cœur muet, l'esprit ouvert, les yeux fermés, elle avançait.
Un vibrato s'élança dans les airs, et fit frémir la terre.
Une brise vint nouer ses cheveux, ses paupières se découvrirent, la pénombre dominait.
Devant elle, l'ombre dansait, l'archet à la main, il faisait pleuvoir une nuit là ou le soleil s'essoufflait.
Elle voulut s'approcher, mais de nouveau les yeux noirs l'envahirent, la paralysant entièrement. 
Des ailes dorées, vinrent alors se poser, sur son épaule dénudée. 
Un murmure l'étourdie : 
"Rêve moi. Invente mes désirs, imagine mes dons et mes larmes. Modèle mon être en un songe meilleur. Rêve moi, je t’en conjure." 
 Elle sourit.
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Défi
Anna Condor

Elle était opaline, comme la neige pleurant sur la lune.
Brume la berçait en son creux, laissant Crépuscule à des songes fiévreux.
Nuage, dans ses dentelles, séduisit Tempête en un éclair.
Tonnerre arriva, et dans ses bras, recueilli notre pâle ballerine. 
La peau lactée, les yeux argentés, elle ondulait dans les flammes de la Foudre tombée.
Voyage incandescent, au son  d'un feu cliquetant, elle tombe et sans cesse renaît.
Voyage ascendant, aux nuances cendrés, elle tombe, la belle petite lueur dorée.
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Anna Condor

Très loin d'ici, sur un bateau qui navigue, qui navigue , loin des flots ,,, bouée, naufrage, sauvetage perdu , à moitié dénudée sur la lune, dis moi où est l'autre versant, pour que d'un mouvement je rejoigne les ondes encore dorées ,,,
Les portes vaseuses s'offrent dans une sonde brumeuse, et je m'éloigne à leur portant, voulant être l'une de ces vagues qui se brisent dans un éclat impénétrable.
Je vogue et survole quelques buées, avant de plonger dans la noire marée .. là bas la lune m'attend, descendue de son écrin céleste, dévêtue de sa parure lactée, elle vient me recueillir pour la dernière danse à finir ..parmi le jais ondulant, je sens le froid valser sur ma peau, tendant les bras vers la vanité diaphane, je coule dans ses bras, caressant sa rondeur opaline ..
Me murmurant de venir me mirer aux bords de son vertige, elle s'étend dans l'eau tourmentée, noyant ainsi les écumes de son lait étoilé...
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Défi
Anna Condor

Il attendait. Assis, seul, sur un banc, le regard vers la lune pâle.
Il écoutait. Une note, un son, un délicieux tourbillon, toute une symphonie, qui se faisait dans l'ombre de la nuit.
Il ferma les yeux.
Son corps se lève, il avance, danse, pris d'une soudaine inconscience, il se laisse tourner, chuter, son cœur pris dans un incontournable chaos.
Ses paupières s'éveillent.
Un indéfinissable halo s''éprend de sa peau.
Un frisson ... il se laisse choir dans un chuchot.
La nuit commence, tirant sa plus moqueuse révérence.
 Le son du violon s’élève, se perd, frôlant les brumes du paresseux ciel … La caresse de l'archet vient transpercer tous ceux qui s'attardent sur cet amant à la vibrance sans égale … Chênes et  bois précieux constituent son aveu, les cordes l'embrassent pour que de l'écrin posé, les notes prennent grâce ...
Il écoute ainsi, ce secret pourvu de mélodie, l'âme engourdie, enhardie, par telles traînées de volupté …
Il décide alors de s'approcher.
L'entrée n'est qu’à quelques foulés, avec langueur il peut s'y faufiler.
Par la grande porte entrouverte, il laissa son regard errer.
La foule, assise,  telle une multitude grise, s’enlisait, se déversait dans les versants de l'éclatant violon.
Sensible à ses épanchements, du souffle le plus ardent, au délice le plus piquant, l'âme à la rosée d'une rose, aussi modeste  qu'une prose, l'air candide, magnificence splendide. Tel est, de par ses doigts filés, ce que jouait la musicienne aux courbes incertaines…
Il l'observait là, le geste adroit, le corps dansant de cette violoniste au caractère  envoûtant.
La mélodie se finit, la foule dans un silence applaudit.
Il resta à l'écart, laissant le monde s'en aller dans de doucereux regrets ...
Enfin fut le moment où elle vint. Le violon à la main,  d'un drapé noir recouvert, donnait  légèreté  à ce corps frêle, seul éclairé par la voie lactée.
Il la considérait, ses prunelles se délectant, de ces délicats tracés qu'elle revêtait.
Fragile, posée comme un éclat blanc sur une toile de jais, la peau d'une pâleur lunaire, vulnérable comme la porcelaine, elle se détachait, sans un bruit, de l'éblouissante nuit.
Il s'attarda, effleura, de ses yeux ce visage mystérieux. Il goûta d'un regard le vin qu'offraient les tendresses de son cou  …
Ce cou... divin cygne, même blanc, se dévoilant par les cheveux ainsi tirés en crochet. Il en vint aux lèvres, brûlant la vue, d'un carmin épure, appelant savoureusement l'ivresse    d'autres lèvres débordant des siennes.
Elle semblait attendre, palpitante, que la nuit l'emporte.
Il fit un pas vers elle.
Elle se retourna. Il était maintenant visible à ses yeux...
Son regard, d'un noir venant mourir à l'orée d'un secret, s'égarait en lui...
Tout  son être s'épanchait vers cet homme à l'âme bleutée.
Une tristesse grisée de vie, était là le parfum qu'elle arborait.
Elle sourit. Il frémit. 
Une folie le prit, dans ses bras il la voulait, dans ses bras se donner, à  un imperceptible soupir.
La pluie tomba. Ils partirent se réfugier dans la salle à présent désertée.
Sur l'estrade vide, le piano à queue semblait se languir.
Il alla s’asseoir devant les touches vierges et fit valser l'air..
Subrepticement, la violoniste aux doigts de verre, vint le frôler comme dans un rêve.
Elle se posa à ses côtés, et dans une même harmonie, leurs mains se mirent à chanter.
Ils jouaient à deux, comme l'on s'aimait, d'une seule passion, tels des âmes s'entremêlant…
C'était là la mélodie des amants, d'une enivrante  présence, d' une sulfureuse absence, d'un désir qui ne cesse de s'étourdir, d'un cœur qui s'éprend, de corps s'exaltant … d'un phœnix saoul, se faisant mendiant d'amour, exquise brise d'un délire..
Tout devint lourd, le crépitement des pas du jardin, l'espace vide, le jour d'avant demain…
L'odeur du bois, de la scène, du violon, du piano,  ce parfum brut, implacable, d'une ardeur délectable, tout cet effluve impétueux prenait au corps ceux restant en ces lieux…
 
Une main se leva, dans l'ombre d'une note elle s'égara , pris d'une étroite maladresse, elle s'abandonna à une caresse … faisant courir,  valser ses doigts sur cette main qui avait tenu l'archet d'une passion effrénée …
Il s'en amusa, s'en détourna, la porta par milles fois à ses lèvres , la priant d'en être souveraine , prière sans baiser porté, seul par le regard désiré... elle, continuait de jouer, ses doigts fiévreux  se donnant au piano dans un sublime jeu.
La musique seule se faisait aveu dans ce silence assourdissant, pénétrant et se fourvoyant en eux, tel un désir au délice capricieux  ... 
Le mouvement s’accéléra, son corps vibra, il était près d'elle, à un souffle de ses lèvres, une brise de sa nuque, à un soupir de son être...
Un voile para le temps … tout se perdait au delà de ce mélodieux secret…
Une étreinte devenant complainte, deux âmes qui s'enlacent sans jamais s'effleurer, l'absence des corps se consumant dans une brûlante présence...
Il joua plus fort. Ce n'était plus les touches qu'il frôlait, mais elle, elle, dont la pensée le dévorait.
Elle respirait, doucement, soulevant quelques mèches retombées sur ses joues rosées.
Il se troubla. Elle croisa son regard.
Dans ses prunelles s'élevait un  océan gris, prit d'assaut par une mélancolie…
Il pouvait apercevoir au fond, l'eau précieuse qui la faisait nymphe d'une partition.
Il se rapprocha, encore plus près qu'ils ne l'étaient..
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Anna Condor

Sous la lune, lumière pâle, au loin la musique du bal, qui continue de vibrer, parfum des fleurs qui vient s'enhardir au creux de ceux qui se sont éloignés .. :
 
–    Que vous êtes belle !
–    De quoi parlez vous ? 
la voix vaporeuse, vint souffler le jeune amant.
 - De votre beauté ! Vous resplendissez , votre éclat s’élève vers la lune.
–   Beauté ? . . . Vous la connaissez ?
–   Oui , la Beauté a votre visage, elle aime à s'évanouir au bord de votre sourire ..
–  Comment pouvez vous savoir cela ?
 son regard s'ancra dans les prunelles du courtisant.
–     Je le vois !
–     Comment ?
–    Avec mes yeux cher Amour..
–    Vous vous trompez, vous ne pouvez voir !
–    Cherchez vous à m'éprouver  ? Voulez vous me causer milles émois ?  que vos lèvres ne soient donc pas si cruelles ! Je ne  cherche seulement  leur tendresse , mais elles, dans un plaisant tourment  s'amusent de ma maladresse.
–  Mes mots ne sont que sons dissonants, tout comme vos yeux me semblent mal voyant..
- Pourquoi cela , dites moi, si mes yeux sont si aveugles qu'ils ne peuvent entrevoir ce que les vôtres décèlent ..
–    Je ne vois rien !
–    C'est faux vous pouvez me voir !
 il prit sa main et la baisa
- Voyez, je peux vous toucher !
–    Je peux  sentir vos lèvres glissant sur ma main, je peux effleurer  votre visage, même frissonner au rythme de votre souffle, mais vous, je ne vous vois pas.
–    Ne suis je qu'une ombre aux seuils de vos prunelles ?
–   Rien de cela.
–   Un reflet dans le miroir de vos yeux de jais ?
–   Nullement.
–  Que suis je donc dans ce cas  ?
son regard s'attarda sur elle, sa voix se brisa
–    Vous commencez à signifier .. !
–    Pourquoi vous délecter à me tourmenter ?
–   N'est ce pas vous qui parliez de Beauté ?  
sa voix d'une douceur sans fin , enveloppa le malheureux prétendant , qui ,grisé par tant de volupté, ne put que murmurer :
–    De la vôtre oui …
–     Que voyez vous ?
l' amant décontenancé :
–   Je vous vois vous !
–   Regardez mieux !
–    Je vois … je vois la lune, puis les arbres …
–   Quoi d'autre ?  elle ne détachait pas son regard, le fixant intensément 
–     Je vois la nuit, les étoiles , le ciel noir, les lumières  …
–    Vous ne faites qu’effleurer d'un battement de cil, regardez encore !
–    Je vois la lune, qui se pâme dans le ciel d’ébène, les étoiles suspendues à la nuit, tels des éclats de soleil s'éparpillant au vent … Je vois les lumières du bal, qui viennent mourir dans la noirceur du jardin, l'eau qui à leurs lueurs se cristallise pour devenir perles opalines..
–   Les aimez vous ?
–   Ces choses ?
–  Ce que vous voyez … tout cela … vous les aimez ?  elle se rapprocha insensiblement de son prétendant-
lui , troublé :
–   Pourquoi les aimerai-je ?
–   M'aimez vous, moi ?
– Comment faire autrement ..? 
–   Pourquoi m'aimez ? elle sourit, pour la première fois depuis cette nuit ..
–    Votre beauté m'éblouit... votre visage, mes lèvres  le réclame, votre bouche, mon être s'en délecte, la noirceur de vos cheveux , la courbe de votre nuque, mes mains les appellent … Et alors ,O combien je vous aime !
–    La lune n'est elle pas la beauté même, quand dans une pâle révérence, elle nous offre la plus insaisissable danse ? Ne voudrait on pas la frôler,et lui appartenir à  jamais ?
–    Ce n'est pas la lune que je recherche !
–     Quoi alors ?
–     Où compter vous me faire dériver ? Vous êtes d'une effroyable beauté, vos mots sont de glaces, et pourtant ils s'installent en moi, et me consument, comme la flamme d'un feu qui brûle ... La lune peut être splendeur  parmi splendeur , mais il lui manque ce froid , qui dans vos yeux fait loi .. les étoiles redoublent d'élégance, mais elles ne savent troubler comme votre voix le fait … Enfin la nuit peut sublimer le monde, mais rien n'égale, cette douceur qu i se perd au bord de vôtre être ..
 il s'arrêta là , vide , puis détourna les yeux de sa promise, qui dans un léger mouvement venait l'effleurer
–   Ce n'est donc point la Beauté que vous observez là …  sa voix était chuchotement, imperceptible, un souffle de vent
–   Non... la Beauté est au  monde, l'illusion aux êtres...
–    Que vois tu donc ?
–      Rien …
elle vint susurrer à son oreille :
–   Que suis je alors  ?
– Un rêve .., le mien .
Elle se rapprocha assez pour que  leurs ombres s'unissent...  Dans l'obscurité ne transparaissait plus  qu'une unique silhouette de jais.
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Anna Condor

Noircit, noircit mon cœur, pour blanchir ses heures.
Dévore cette étincelle, qu'elle puisse à tout jamais s'éteindre.
Fissure l'amour qui brillait trop fort, laisse le néant devenir ton ultime amant.
Délaisse toi dans l'oubli, vaincs ses souvenirs, ses rêves qui ne blessent plus qu'ils n’apaisent.
Quelle étrange morsure que la déception !
Quelle fulgurante blessure qu'une trêve sans passion !
Eteins la chaleur qui berce ton âme, le froid nourrit bien plus un cœur de glace.
Viens te nourrir d'amertume et de rancœur, ne me laisse pas en proie au manque et à la peur.
Donne moi la force de tout effacer, comme si rien, rien n'avait jamais existé.
Pourquoi rester de marbre ? Pourquoi te ries- tu de moi ?
Crois tu que je puisse te tromper ? Et de nouveau te faire aimer ?
Qu’attends-tu de moi ? Veux tu qu'en toi je me noie ?
Attends ... voici l'adieu de mes sentiments...
Je ferme les yeux, et une fois ouverts, tu ne seras plus qu'un interminable désert.
Aussi vide, aussi profond.
Fait de poussière.
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