7. Dans un miroir - 2/3

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Le trajet est une vrai torture. Des questions sans réponse ne cessent d'affluer dans mon esprit. Quand ? Comment ? Où ? Avec qui ? Et cet éternel Pourquoi ? qui me persécute. Qu'avons nous fait pour précipiter ça ?

Ce n'est qu'arrivée dans le couloir immaculé de l'hôpital que je m'extirpe de ce tourbillon malsain de questions. La tête dans les mains, Charlie est assis sur le banc devant moi. Sa vue me met mal à l'aise. Il ne connaît même pas Bryan. Que vient il faire ici ? Cette question se rajoute aux autres. Je sens la fureur monter en moi.

C'est seulement à cet instant que je remarque la présence de Noah derrière moi. Il me fixe d'un regard que je ne prends pas la peine de déchiffrer. Je m'assois le plus loin possible de cet imposteur qu'est Charlie. Sans prendre gard, Noah passe son bras autour de mes épaules et ma tête se loge dans le creux de son épaule comme si c'était là sa place. Sa main caresse délicatement mes cheveux. Je me sens bien ici. Je ne veux pas partir. Jamais.

L'arrivée d'une infirmière dans le couloir me ramène au présent. Je me lève d'un bond, le cœur battant et je me précipite vers elle.

- Comment va-t-il ? Où est-il ? Je peux le voir ?

La femme en blouse semble sincéremment déboussolée par mon attitude oppréssante. Elle bafouille quelques instants avant de désigner une porte du doigt.

- Seuls ses parents sont autorisés à entrer.

Sa réplique, sans inflexion dans la voix, me fige dans mon élan. Cette fois-là, c'est moi qui me met à divaguer.

- Que... que... ses parents... Mais pourquoi ?

Elle tente de maquiller son visage en une expression peinée mais je vois bien qu'elle n'en a rien à faire de moi.

- Voyez-vous, il est en état de choc. Nous nous pouvons pas nous permettre d'introduire des étrangers à son chevet.

Mon sang ne fait qu'un tour.

- Des... des étrangers !

Son petit air suffisant m'horripile au plus haut point. Je prends seulement un instant pour peser le pour et le contre et j'explose. Comme ça, dans le couloir.

- Je ne sais pas si vous êtes mère, sœur ou même tante. Je ne sais pas si vous savez ce que ça fait d'aimer quelqu'un tellement que vous ne pouvez pas vous empêcher de penser à lui à chaque instant de la journée. Vous vous oubliez et son bonheur passe avant le vôtre. Non, je ne sais pas si vous avez déjà ressenti ça au moins une fois. Mais moi si. Voyez vous, si je suis là, ce n'est pas pour piquer la place de sa mère, à ça non, je ne pourrais pas, mais plutôt pour tenter de combler un peu le vide qu'elle laisse dans son cœur ! Sa mère se fiche complètement de lui. Alors laissez moi le voir pour le rassurer.

Je m'arrête pour reprendre mon souffle et je sens la main de Noah se poser sur mon épaule, comme pour me donner du courage.

Même si l'infirmière se fiche royalement de mes paroles, au moins elle m'ouvre la porte de la chambre de Bryan, sûrement pour que je lui fiche la paix, et je me précipite à l'intérieur.

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