1. Dis est-ce qu'elle m'aime - 1/4

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- Kayla, peux-tu rester à la fin du cours, s'il-te-plaît ?

Je hoche la tête tandis que monsieur Daniels me rend ma copie. J'espère qu'il va faire vite, je dois récupèrer les filles à la danse. Je jette un coup bref coup d'œil à la note mais j'ai la surprise d'y trouver un espce vide. À l'opposé, le bandeau d'appréciations est rempli de commentaires : «Tu as un avis bien arrêté sur la question. Essaie de t'ouvrir un peu pour, peu-être, avoir un nouveau point de vue.»

La sonnerie retentit tandis que les sauvages de ma classe sortent en hurlant pour profiter au mieux du week-end. Je range tranquillement mes affaires. Il ne reste qu'un élève dans la salle de cours. Je me dirige vers le bureau du professeur. Le garçon en fait de même.

- Est-ce vrai ce que tu as écrit, Kayla ? Je veux dire, le pensais-tu sincèremment ?

- Bien sûr, pourquoi mentirais-je ?

Sa question m'étonne. Le professeur devrait quand même le savoir, je ne mens jamais : je n'ai pas le temps pour ça. Il hoche la tête pour lui-même et se tourne vers le garçon. Je ne l'ai jamais vu auparavant. À vrai dire, je ne pense pas avoir retenu le visage de quiconque dans ce lycée. Comme si je n'avais que ça à faire.

- Et toi, Noah ?

- Oui, répond-il simplement.

Monsieur Daniels tape dans ses mains, soudain enjoué.

- Alors c'est réglé : vous avez deux semaines pour me refaire ce devoir. Vos copies m'ont interloquées. J'aimerais vous donner la possibilé d'ouvrir votre esprit. Pour cela, vous ferez ce travil en binôme. Vous l'exposerez devant la classe. J'espère que comme ça, vous aurez des positions beaucoup moins arrêtées.

Je secoue vivement la tête. Je ne peux pas. Et le prof le sait pertinnement.

- Mais monsieur, je n'ai pas le temps, rétorque-je.

Par réflexe, je jette un coup d'œil à ma montre. Et merde, je suis déjà en retard.

- Il faut que j'y aille, je vais rater mon bus.

Le garçon, Noah si je me souviens bien, désigne la fenêtre où l'ont voit le bus redémarrer et tourner au coin de la rue.

- Trop tard, répond-il avec un sourire en coin.

Je sens une colère profonde bouillir au fond de moi. Je me tourne vers Monsieur Daniels qui nous regarde, amusé.

- Je ne peux pas. Monsieur, et vous le savez.

Je poursuis en soupirant.

- Je suis déjà en retard pour récupérer les filles à la danse et les petits à la crèche.

- Tu pourrais demander à Sam et Alex de te donner un coup de main, propose-t-il.

Je lève les yeux au ciel en poussant un énième soupir. Si c'était aussi simple que ça, la vie me semblerait plus tranquille. Ma nièce et son demi-frère sont eux aussi au lycée et les profs sont persuadés que la vie est plus facile. Mais non, la vérité est beaucoup plus complexe qu'elle n'y paraît.

- Ils sont occupés. Et puis, ils viennent déjà me donner un coup de main quand ils le peuvent. Je ne peux pas tout leur demander.

- De toutes les façons, je ne vous laisse pas le choix. C'est ça ou zéro.

Il nous plante là. Noah se tourne vers moi, un grand sourire étalé sur les lèvres.

- Quand est-ce que tu es libre ?

- Jamais.

Il n'y a rien d'autre à ajouter. Je balance la feuille de consignes dans les airs avant de tourner les talons et de sortir sur le parking, réfléchissant à une solution pour arriver à l'heure au plus vite. Ne trouvant rien, j'entame le parcours à pied.

Une voiture passe à côté de moi. Elle s'arrête à ma hauteur et le conducteur baisse sa vitre.

- Je te dépose ? me demande Noah, son éternel sourire aux lèvres.

Je n'ai pas d'autre solution. Excédée, j'ouvre la portière. Il démarre aussitôt.

- Le centre culturel.

Je sors mon téléphone. Plusieurs messages s'affichent. Un est d'Alex et l'autre de Bryan.

Alex : Peux pas venir mais on arrivera plus tard.

Bryan : Dylan se sent pas bien.

- Merde.

Et d'un coup, j'ai comme un flash. C'est peut-être la pub pour un nouveau parfum qui s'affiche sur le panneau d'en-face ou la vieille dame qui traverse la rue à quelques mètres, mais en tout cas, je viens d'avoir une idée. Je tourne vivement la tête vers Noah.

- Tu es libre ce soir ?

Son sourire s'étire encore sur ses lèvres. Mince, il a mal compris.

- C'est un rencard ? demande-t-il.

Je lève les yeux, sans répondre. Je prends ça pour un oui.

- Tu t'y connais en enfants ?

Ses sourcils se froncent.

- Quel âge ?

Je réfléchis un peu.

- Entre quatorze et un ans.

- Alors c'est d'accord.

On se serre la main au dessus du levier de vitesse. Je lui file mon adresse.

- Dix-neuf heures, chez moi, déclaré-je.

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