45. Les couleurs de l'Univers

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Alexei

Avant d’aller me coucher, je m’approche de Lisa qui dort dans le salon qu’elle a transformé en chambre, en y mettant notamment des posters de paysages russes partout aux murs. Notre pays lui manque et je m’en veux un peu de la déraciner ainsi, mais je sais qu’elle va vite s’habituer. Surtout si Clem continue à bien s’en occuper comme elle le fait depuis qu’elle la connaît.

Lisa s’est vite endormie après la soirée d’anniversaire de Clémentine. Je sais que moi, je ne vais pas pouvoir faire comme elle, trop de pensées se bousculent dans ma tête. Que j’aimerais retrouver l’innocence de mes dix ans ! Cet âge où les problèmes des adultes nous semblent si loin, si irréels !

A dix ans, tu n’aurais jamais pu profiter du corps de Clem comme tu l’as fait ce soir !

Ah non, c’est vrai ! Mais il faut que j’arrête de me parler à moi-même, sinon, je vais finir par devenir fou. En tous cas, je suis bien content de n’avoir plus dix ans, vu le plaisir que j’ai à être un homme qui apprécie la compagnie de sa jolie voisine et patronne.

Je me débarrasse de mes vêtements et enfile un petit short de pyjama avant de me glisser entre mes draps. J’essaie de retrouver les sensations que j’ai ressenties lors de la danse que j’ai partagée avec Clem. C’était enivrant, féérique, magique. L’impression d’être seuls au monde était divine. Je ferme les yeux et je la revois se coller à moi dans un mouvement sensuel. Je nous imagine entre les nuages dans le ciel, en train de refaire cette danse alors que la musique retentit au loin, de plus en plus loin de nous, comme si le son mourait petit à petit.

Tout à coup, un petit bruit dans le salon. Tout de suite, je passe du mode rêve dans lequel je m’étais glissé sans trop m’en rendre compte en mode alerte, sur le qui vive. Ce n’est pas Lisa, je l’entends encore respirer doucement au rythme de ses rêveries à elle. Un espion ou un criminel envoyé par Hervé pour se venger ? Tout est possible. Je me glisse sans bruit hors de mon lit et me cache derrière l’armoire, prêt à bondir sur l’intrus qui vient ainsi nous importuner.

L’ombre avance doucement, faisant attention à ne pas faire de bruit. Je suis prêt à intervenir si elle se fait menaçante envers Lisa mais elle rejoint ma chambre sans dévier de sa trajectoire. Alors que je m’apprête à assommer cet invité inattendu, une petite voix que je reconnais chuchote :

— Thor, tu es là ? Tu dors ?

Mais qu’est-ce qu’elle fait là ? Clem ? Chez moi, à cette heure si tardive ? Je pose une main sur son épaule, ce qui la fait sursauter. En réalisant qu’il s’agit de moi, elle me sourit et murmure :

— Qu’est-ce que tu fais debout ? Pourquoi tu te planquais ? Tu m’as prise pour G.I Joe ou quoi ?

— Je croyais que c’était quelqu’un envoyé par Hervé ou par des Russes… Désolé, mais je ne m’attendais pas à ce que tu viennes à cette heure-ci. Je te croyais endormie.

— Je… Morphée ne veut pas de moi ce soir. Et puis… Pour être honnête avec toi, j’avais finalement envie de ce câlin dont tu parlais. Et d’un peu de compagnie. Enfin, de ta compagnie, quoi. Bref, je m’embourbe dans mes explications, désolée.

— Chut, je comprends. Chose promise, chose due.

Je passe mon bras autour de ses épaules et l'entraîne vers le lit où je m’installe alors qu’elle hésite encore en restant debout. J’admire ses jambes, à peine cachées par un long tee-shirt qui lui arrive à mi-cuisses. J’ai l’impression qu’elle ne porte rien d’autre. Je lui laisse le temps de se décider, me contentant de lui sourire.

— Je suis pas sûre que ce soit une bonne idée, soupire-t-elle en venant s’allonger malgré tout.

— Je ne suis pas sûr qu’il y en ait de meilleure, moi.

J’étends mon bras et elle y pose sa tête afin de m’utiliser comme oreiller. Je joue avec ses cheveux en la regardant mais sans trop me rapprocher, n’osant rien faire qui puisse briser la magie de ce moment.

— Je sais que je suis ingrate en déprimant alors qu’on m’a préparé une grande fiesta, murmure-t-elle en regardant le plafond, surtout quand je pense à votre situation à Lisa et toi, mais je n’arrive pas à remonter la pente, ce soir…

— Tu sais, Clem, nous ne sommes pas à plaindre. Nous sommes à deux pour affronter nos difficultés alors que toi, depuis que je… Enfin, depuis quelque temps, tu es bien seule. Je peux te serrer dans mes bras sans que tu ne me repousses ?

— Je crois que je suis un peu seule depuis bien trop longtemps. J’ai les filles, bien sûr, mais c’était très compliqué avec mon père et j’avais pris mes distances depuis un moment, continue-t-elle en bougeant pour se coller contre moi, comme si elle m’autorisait à agir.

— Si seulement tu pouvais me pardonner, murmuré-je en l’enlaçant, tu ne serais plus jamais seule. Je ne sais pas comment te redonner confiance en moi, Clem, et ça me tue à petit feu.

Je dépose un petit bisou sur son front et lui masse le dos et les épaules doucement. Je respire avec plaisir le parfum de vanille qui se dégage de ses cheveux et qui m’avait tant manqué.

— J’ai envie de te faire confiance, mais je doute de tout, maintenant. Je me pose des questions tout le temps sur tes intentions…

— Clem, je sais que je n’ai pas été honnête avec toi au départ, mais tu n’étais qu’un marché à remplir pour avoir mon argent. Et puis, j’ai découvert qui tu étais vraiment, j’ai tout fait pour t’aider. Vraiment. Je ne t’ai plus trahie et je ne le ferai jamais plus. Ce n’est pas moi, ça.

— Est-ce que c’est toi, les tags ? me demande-t-elle après être restée silencieuse un moment.

— Non, ce n’est pas moi. J’étais vraiment en colère contre ton oncle quand j’ai découvert les dégâts, m’exclamé-je de manière plus véhémente que je ne m’y attendais.

— Et… Tu étais au courant pour Linguini ?

— Au courant ? Je me suis douté qu’il n’allait pas t’aider du tout quand j’ai vu que c’est ton oncle qui le ramenait. Mais que pouvais-je faire ? Je n’ai rien fait pour lui faciliter la tâche… Je n’avais qu’une envie, c’était de le mettre hors d’état de nuire…

Elle se blottit contre moi et je referme mon étreinte sur elle, mes mains se posant sur le bas de son dos alors que je sens sa respiration contre mon torse nu.

— Ne me laisse pas m’attacher davantage à vous deux si…

— Si quoi, Clem ? Je n’ai plus rien à cacher, plus rien à me reprocher. Juste envie de passer le reste de ma vie à me faire pardonner en te donnant tout ce que tu pourrais attendre de moi.

— Rien que ça ? T’as pas peur… Mon propre père ne me supportait pas plus de quelques heures, rit-elle doucement.

— Eh bien commençons par déjà profiter de ces quelques heures qui arrivent, et on verra si je survis. Je prends le risque.

— Qu’est-ce que tu as en tête, au juste, Thor ? murmure Clem en glissant sa main sur mon ventre.

— Je ne sais pas si ce que j’ai en tête est raisonnable, Clem…

Elle reste silencieuse un moment et j’imagine qu’elle a compris où je voulais en venir. Je m’attends à ce qu’elle se lève pour regagner son appartement à tout moment, mais elle finit par relever la tête dans ma direction et vient caresser mes lèvres des siennes.

— Depuis quand est-ce que tu es raisonnable ?

Je m’empare de ses lèvres et l’embrasse doucement, effleurant juste les siennes. Lorsque je constate qu’elle ne me repousse pas, je passe une main sur sa nuque et l’attire franchement contre moi afin de profiter de ce contact retrouvé, de cette douceur que je pensais perdue à tout jamais. Tout son corps se presse contre le mien et la main qu’elle pose sur mon torse est fraîche mais je sens que sa caresse est appuyée. Nous nous embrassons en silence, sans vraiment bouger, comme si nous étions effrayés l’un comme l’autre d’aller plus loin. Je redécouvre avec plaisir la sensation de sa langue qui joue avec la mienne jusqu’à ce que je la repousse doucement.

Je plonge mon regard dans le sien et le désir que j’y lis dans la pénombre me conforte dans mes intentions. Je glisse mes mains sous son tee-shirt que je relève au-dessus de sa tête et jette au pied du lit. Comme je le pensais, elle est nue et ses tétons qui pointent sont une véritable invitation à venir y déposer mes lèvres et mes mains gourmandes. Ses seins sont imposants et je ne peux résister à l’envie que j’ai de retrouver leur douceur et leur fermeté à la fois, excitant mélange renforcé par les petits gémissements qu’elle commence à faire entendre sous mes caresses.

Ses mains sont tout aussi dans la déraison que je le suis et je la sens qui serre ma verge tendue dans mon short. J’interromps un instant mes caresses pour me déshabiller et retirer mon sous-vêtement avant de me positionner entre ses jambes. Je constate qu’elle a profité de ce petit instant où je l’ai délaissée pour venir caresser son clitoris et un de ses seins alors que son regard est posé sur moi. La vision qu’elle m’offre est excitante à souhait et je crois qu’elle aussi apprécie le spectacle que je lui offre.

J’avance le bout de mon gland vers sa main et elle s’en saisit pour continuer à caresser son petit bouton que je sens bien gonflé contre mon sexe. J’adore quand elle m’utilise comme si j’étais un sextoy, surtout que je peux ainsi concentrer mes caresses sur sa poitrine qui me fait tant bander. De sa main libre, elle vient caresser mon visage et elle s’amuse à me tirer vers elle en enroulant ses doigts dans ma barbe. Je l’embrasse pour étouffer ses gémissements et éviter ainsi de réveiller ma fille qui dort à côté, et il ne faut pas beaucoup de temps de ce traitement pour qu’elle jouisse sous moi. Je sens son corps se tendre et elle me mord la lèvre pour éviter de pousser un cri.

Je la laisse redescendre un peu tout en continuant mes caresses et mon baiser, mais j’ai envie de dépasser le rôle du sextoy de luxe pour redevenir l’amant et lui faire l’amour comme jamais nous ne l’avons fait jusqu’à présent. Le fait de nous être perdus et de nous retrouver rend les choses tellement plus intenses. Je suis ravi de voir qu’elle a la même idée car sa main positionne mon sexe entre les lèvres de son intimité que j’écarte en m’enfonçant lentement. Ses jambes s’enroulent autour de ma taille et elle me presse contre elle, avide de ce sentiment de plénitude qu’on ne peut ressentir que quand les âmes comme les corps s’unissent.

Je m’empare de ses poignets et j’immobilise ses bras au-dessus de sa tête puis je reprends le torride baiser qui semble l’embraser autant que les mouvements que je fais au fond d’elle. Elle a les yeux fermés et s’offre totalement à moi et mes caresses, ce qui m’excite encore plus. Au-delà de tous mes fantasmes, Clem est la partenaire idéale et son corps est un vrai délice à aimer et honorer. J’accélère peu à peu mes mouvements et je ne peux résister à l’orgasme que je sens monter en moi. Elle ondule sous mon corps échauffé et je la sens qui frotte le bas de son ventre contre le mien, multipliant ainsi ses sensations si j’en crois les petits cris qu’elle pousse. Lorsque je jouis au fond d’elle, je ne peux retenir un râle de contentement et je continue d’aller et venir encore longtemps après que mon sperme s’est répandu en elle. Nous sommes comme hors du temps. Sans elle, je n’étais plus rien. Avec elle, en elle, c’est là que mon univers retrouve toutes ses couleurs, toute sa justification.

Je m’effondre sur elle en relâchant ses poignets et sens ses mains glisser dans mes cheveux alors que je caresse paresseusement sa poitrine de ma joue barbue. Tous les deux, nous cherchons à reprendre notre respiration tandis que je dépose de petits bisous sur la peau si tendre de ses seins. Je sens ses lèvres se poser sur mon front alors que mon sexe est toujours enfoui en elle. Nous n’échangeons toujours aucune parole, comme si les mots étaient inutiles tellement nos corps ont pu communiquer tout ce que nous avons réfréné ces derniers jours. Je la sens contracter son périnée sur mon sexe, comme si elle voulait aspirer tout mon sperme. Je vois à son petit sourire qu’elle est consciente de l’effet que ça me fait, et qu’elle apprécie la vigueur retrouvée de ma queue trop longtemps privée du plaisir de la pénétrer.

Maintenant que je lui ai lâché les poignets, Clem reprend un peu le contrôle de notre étreinte. Elle me repousse, se dégageant de mon corps qui devait l’écraser un peu, et je m’attends presque à ce qu’elle reparte dans son appartement, mettant ainsi fin à ce rêve merveilleux que je suis en train de partager avec elle, mais je suis vite rassuré lorsque sa main s’empare à nouveau de ma verge. Elle me la lèche quelques instants afin de s’assurer que je reste bien excité puis vient se caler contre moi. Elle utilise son corps pour me caresser, la pointe de ses tétons parcourt mon torse alors qu’elle fait glisser ma queue entre ses lèvres sans me laisser la pénétrer. Son excitation fait que mon sexe se retrouve rapidement à nouveau couvert de son humidité et cette sensation m’excite.

J’attrape ses hanches pour lui signifier ma frustration et mon envie de retrouver à nouveau son délicieux fourreau. Le sourire qu’elle m’adresse alors est une merveille, j’ai l’impression d’avoir retrouvé toute notre complicité perdue. Elle doit avoir autant envie que moi de réunir nos corps car elle se laisse faire et vient s’empaler sur moi en se redressant afin de me chevaucher et m’offrir la vision de son corps nu. Je tends les mains pour pouvoir à nouveau m’emparer de ses globes qui sont vraiment au cœur de tous mes désirs. Débute alors un rodéo silencieux où l’un comme l’autre, nous cherchons à faire craquer l’autre avant de connaître notre propre jouissance. Nous échangeons de nombreux regards, essayons de nous surprendre en alternant caresses, baisers et coups de reins. Si je ne venais pas de jouir, je n’aurais eu aucune chance de résister à toute la sensualité qu’elle dégage, à tout le désir animal qu’elle démontre alors qu’elle m’enserre dans sa chatte. Elle accélère peu à peu le rythme de sa chevauchée fantastique et je sais que le combat est perdu d’avance. Elle est en train de me faire perdre totalement pied, j’oublie toute raison et je ne pense plus qu’au plaisir qui est en train de me faire succomber. J’abandonne toute résistance et je jouis à nouveau en elle, ce qui suffit à déclencher son orgasme qui m’offre la vue la plus merveilleuse possible. Nous avons tous les deux retenu notre cri, mais dans ma tête, il résonne et j’ai l’impression que toutes les cloches de la cathédrale de Saint-Pétersbourg font un concert dans mon cerveau complètement bouleversé par cette étreinte qui scelle nos retrouvailles. Clem et moi ne faisons à nouveau plus qu’un et ensemble, nous allons pouvoir affronter l’avenir.

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