28. Sea, Sex and Moon

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Clémentine

Je finis par poser mon front contre son épaule, cherchant ma respiration. Je sens sa virilité toujours aussi dure et imposante entre mes cuisses, son souffle chaud sur ma peau sensible et sa barbe qui vient délicieusement stimuler mon épiderme. J’ai une conscience accrue de toutes ces sensations et c’est juste divin. Après une telle période d’abstinence, après toute cette tension entre lui et moi, cette délivrance est clairement la bienvenue, même si elle a un goût de trop peu, trop vite, trop précipité.

Alexei ne me lâche pas, ses mains toujours ancrées à mon postérieur. Il ne bouge pas non plus, si ce ne sont ses lèvres qui se promènent sur mon épaule et dans mon cou, quand un fou-rire me prend, incontrôlable et qui le fait grogner.

— Qu’est-ce qui t’arrive ? bougonne-t-il en donnant un léger coup de rein qui a le mérite de me couper la respiration une seconde.

— Tu n’as pas mis de capote, je viens de m’imaginer devoir raconter aux copines pendant un “action ou vérité” comment j’ai chopé une mycose.

— J’ai pas de mycose.

— Bien Monsieur, tu me rassures. Dis-moi, tu prends la pilule ? Parce que tu es arrivé en mode conquérant sans rien demander, là.

— Ça n’a pas eu l’air de te déplaire, à ce que je sache, bougonne-t-il en desserrant sa prise alors que je resserre mes cuisses autour de lui.

— Ne bouge pas de là ou je te la coupe. Attends, je suis trop lourde ? percuté-je en cherchant à descendre. Pardon, putain c’est toi qui m’as soulevée comme une cagette de fruits et légumes.

— Ne bouge pas de là, c’est pas la question. Tu prends la pilule ?

— Tu veux que j’épilogue sur les hormones qui détraquent le corps ? ris-je avant qu’il ne me pince la fesse.

— Clem.

— J’ai un contraceptif, pas d’inquiétude, Thor. En revanche, pour la mycose, je ne peux pas te l’assurer.

— Clem !

— Oh ça va, je plaisante ! Je sors couverte quand un Russe ne s’amuse pas à me culbuter contre ma baie vitrée.

— Pardon, il te faut le confort total ? Le roi de la levrette, c’est uniquement au lit qu’il te baise ? Et techniquement, c’est ma baie vitrée, pas la tienne.

— Tu peux me dire à quel moment tu trouves judicieux de parler de Thomas alors que, techniquement parlant, toi et moi on est en pleine partie de Tétris ?

Alexei me regarde quelques instants, silencieux, avant qu’un rire ne s’échappe de sa gorge, créant une onde de plaisir au creux de mes reins. Ce doux son est tellement agréable à entendre… Je suis foutue, c’est sûr.

— Un Tétris, hein ? continue-t-il de rire tout en nous déplaçant.

Je sens la douceur du drap dans mon dos et le moelleux du matelas, à l’opposé de la dureté de la vitre, il y a quelques secondes. Alexei ne s’est pas détaché une seconde de moi et recouvre mon corps du sien.

— Qui gagne ?

— Personne ne gagne, nous sommes les pièces et ça se joue tout seul, de toute façon, ris-je.

Il secoue la tête à plusieurs reprises, un sourire aux lèvres, se moquant clairement de moi, et me fait les gros yeux quand j’ouvre la bouche pour parler.

— Tu parles même aussi pendant l’amour ? T’es vraiment terrible !

— Oh ça va hein ! Faut bien compenser avec ton côté taiseux.

— Taiseux ?

— Oui, tu parles pas beaucoup quoi.

— Parfois il vaut mieux se taire plutôt que parler pour ne rien dire.

— Oui, c’est sûr mais…

Il ne me laisse pas finir et appuie davantage son bassin contre le mien, me tirant un gémissement alors que son regard se fait satisfait.

— Je préfère entendre ça.

— Il ne tient qu’à toi de m’empêcher de parler, Thor.

Sa bouche s’écrase sur la mienne presque brutalement et j’accueille ce nouvel empressement avec plaisir. Ce serait mentir que de dire que je n’en avais pas envie, mais je n’osais pas m’abandonner à un quelconque geste qui pourrait le faire revenir sur terre à nouveau, encore moins à présent qu’il est niché au creux de mon corps. Je réponds à ses lèvres avec autant de ferveur qu’il peut en avoir et parcours son corps de mes mains alors que je le sens bouger très lentement en moi.

J’agrippe gentiment son délicieux fessier pour l’inciter à accélérer la cadence, mais Alexei fait tout le contraire et se retire même, me tirant une complainte qui me ferait honte si j’étais du genre timide.

- Quel impatiente, se moque-t-il avant de venir poser ses lèvres sur l’un de mes tétons dressés.

Dans chacun de mes fantasmes en présence du beau blond, il passait un temps fou à jouer avec ma poitrine. Il faut dire qu’il la regarde toujours avec une envie certaine, et sentir sa langue jouer avec mes pointes sensibles me fait réaliser à quel point son regard appréciateur me fait du bien au quotidien. J’en viens à jurer lorsqu’il joue avec ses dents, pinçant délicatement mon téton alors que sa main caresse mon sein libre. Ce type va me rendre complètement dingue, sans même toucher à ce qu’il y a de plus intime.

Je ne sais combien de temps il fait durer le plaisir, mais je suis à deux doigts de le supplier de passer à la suite quand il relève la tête et me lance un sourire goguenard en venant presser sa main entre mes cuisses.

— Je vois que tu peux être patiente quand on s’occupe de toi.

— Tu peux parler un peu moins et agir un peu plus, s’il te plaît ? osé-je en tentant de rester sérieuse.

— Demander à un taiseux de moins parler, c’est un comble, non ?

— Non, le vrai comble c’est que tu bandes comme un âne et que je suis trempée comme la Manche, et que tu préfères parler plutôt que de me prendre, ris-je en me redressant. Je peux y aller si tu préfères.

— Oui, vas-y ! Mais ton chemin implique de venir me chevaucher, Madame je suis trop mouillée pour parler.

Je l’observe s’allonger sur le dos comme un pacha, un sourire en coin sur les lèvres. Evidemment, je pourrais faire le tour du lit et ne le toucher à aucun moment , mais sa main se promène sur ma cuisse et me brouille les neurones. Ou l’idée de le chevaucher est trop délicieuse pour passer à côté. Je fais pourtant mine de réfléchir un instant avant de me mettre en position le plus gracieusement possible, pressant mon intimité contre son sexe dur et tentateur.

— Je croyais que tu allais me réclamer une levrette, pour être honnête, dis-je en promenant mes doigts sur son torse.

— Ce sera pour le round trois, ça, ma jolie voisine. Là, j’ai trop envie de profiter de tes seins magnifiques, répond-il en tendant à nouveau les lèvres pour happer mon téton.

— Un troisième round ? T’es fou ? J’ai un restaurant à faire tourner moi, il faut que je dorme aussi !

— On fera la levrette au restaurant alors ! Tais-toi et viens, J’ai encore envie de toi ! me dit-il en pressant sa verge tendue en avant et la faisant ainsi buter contre mon clitoris.

— Très bien, mais ton ordre de me taire se paiera, je te préviens.

Je me soulève juste assez pour pouvoir le positionner et ainsi descendre lentement sur sa queue jusqu’à le sentir niché aussi loin que possible. Ses mains pressent mes cuisses et sa bouche se crispe autour de mon téton, et moi je ne tarde pas à entamer les mouvements qui nous permettent de ressentir à nouveau les sensations d’il y a quelques minutes, quand nos corps s’épousaient déjà et se répondaient, s’appelaient et réclamaient la délivrance par la jouissance.

Je note tout, dans la brume du plaisir, de ses mains baladeuses à son souffle qui devient plus rapide, de ses petits grognements à ses mouvements de hanches qui répondent aux miens, de sa langue qui joue aussi bien avec la mienne qu’avec mes tétons. Sans oublier ce regard empli de désir qui me fait chavirer déjà d’ordinaire.

Alexei finit par agripper mes hanches charnues et s’y accroche pour me faire imprimer un rythme plus soutenu. Je ne peux qu’y répondre, avide de jouir à nouveau, de le sentir se vider en moi, me remplir d’un peu de lui, avide de l’entendre à nouveau gémir au moment de se déverser en moi. Je veux sentir tout son corps se contracter sous le mien, me sentir comblée et désirée encore et encore.

Je me redresse et pose mes mains sur son torse musclé. Il en profite pour venir empaumer mes seins et les masser comme s’il n’avait jamais pu approcher une poitrine féminine, ce qui m’excite plus que de raison. Ses yeux qui ne perdent pas une miette du spectacle que je lui offre sont remplis d’une admiration qui m’envoie vers les étoiles. Je prends une de ses mains et viens la poser entre nous, près de son sexe qui va et vient en moi, sans arrêt. Il comprend le message car ses doigts viennent s’occuper de mon clitoris. Son habileté avec ses doigts me surprend, il trouve les gestes justes, ceux qui me font gémir.

— Oh oui, Clem, comme ça, c’est si bon…

Sa voix emplie d’un désir qu’il peine à réfréner me fait vriller totalement. Je me déchaîne sur sa queue, telle une fauve en manque de sexe. Mes hanches claquent contre ses cuisses et plus rien ne va m’empêcher d’atteindre ce Nirvana que peu d’hommes parviennent à me faire connaître. Mais avec Alex, j'ai l’impression que je vais décoller comme une fusée. La vague de l’orgasme qui naît au creux de mon corps remonte tout à coup jusqu’à ce que je m’y noie totalement dans un gémissement que je n’essaie même pas de contrôler.

— Oh Clem, tu es si belle quand tu jouis !

Il arrive à parler en jouissant et cela me rend encore plus folle de le sentir si gros et si dur se déverser en moi alors que je continue tant bien que mal mon rodéo fantastique, le corps tremblant et en cherchant mon souffle. Je ralentis petit à petit la cadence quand nos deux corps commencent à se relâcher, et viens finalement presser mon torse contre le sien, le nez enfoui dans son cou. Le grand sportif musclé sous moi est lui aussi haletant et je pourrais bien me foutre de lui si je n’étais pas totalement engourdie par l’orgasme. Y a pas à dire, la froideur russe, c’est du flan quand il s’agit de sexe !

— Bravo, tu as réussi à me faire taire, finis-je par articuler.

— Et moi, je suis content d’être allé au bout cette fois. Incroyable. J’ai jamais connu ça.

— Oh arrête, ris-je en me redressant. T’as vu ta belle gueule, ton physique ? Des nanas qui te chevauchent, je suis sûre que tu en as eu tellement que tu ne peux pas les compter.

— Aucune ne m’a fait ce que tu m’as donné, Clemchka. Tu es magnifique et j’ai côtoyé le Nirvana. C’est la première fois que… Non, si je dis ça, tu vas me prendre pour un fou.

— Un fou ? ris-je. Je crois que le plus dingue de nous deux… C’est clairement moi !

— Pourquoi toi ?

— Ne cherche pas à changer de sujet, Thor ! Dis-moi ce que tu voulais dire, dis-je en plantant un baiser sur ses lèvres.

— J’ai vraiment eu l’impression que mon esprit quittait mon corps et rejoignait le tien. Qu’on s’unissait pas que physiquement, tu vois ce que je veux dire ? C’est pour ça que je dis que je suis fou…

— C’est… Plutôt romantique en fait, fais gaffe, te voilà en train de beaucoup parler !

— Tu veux que je te fasse taire à nouveau ? Dis-moi plutôt pourquoi tu es folle, toi.

— Pourquoi je suis folle ? Je ne sais pas… Mon caractère ? Ma bande de copines ? Mon acharnement à sauver ce restau pour une promesse à la con ? Le fait que je couche avec un de mes employés à peine devenue patronne ? Et ne boude pas sur le statut, s’il te plaît, c’est pas l’objectif…

— Tu as raison pour le restau. Tu fais un boulot formidable. Et moi, j’avoue, j’aime bien baiser la patronne.

Il me décoche un sourire en coin qui me fait fondre.

— Va falloir en profiter alors, bientôt ta fille sera là et tu n’auras plus aucune intimité, ris-je avant de piquer un fard. Enfin… Si tu veux recommencer bien sûr…

— Tu rigoles ? Je ne veux plus arrêter, maintenant ! Quand on rencontre son paradis, on n’a pas le droit de l’abandonner.

Je glisse doucement à ses côtés en masquant comme je peux mon manque de confiance. J’ai envie de croire à chacune de ses paroles, mais je ne suis pas toujours très à l’aise avec mon corps et j’ai du mal à croire qu’il puisse me trouver si attirante. Pourtant, ce soir, je n’ai pas hésité à le chevaucher, chose que je ne fais pas très souvent, parce que mon partenaire a vue sur tout ce qui n’est pas lisse, svelte et tout ce qui me gêne.

— Très bien, ça me va alors, dis-je embrassant son épaule. Va falloir qu’on prenne des rendez-vous, par contre, je suis du genre très occupée.

— Je réserve tous tes moments libres jusqu’à nouvel ordre, Clem. Et même ceux où tu ne l’es pas !

— Au moins ça, oui. Je vais pouvoir respirer un peu, quand même ?

— Bien sûr, faudra que tu retrouves ton souffle après l’amour, rit-il en m’attirant contre lui. Allez, dors un peu, il paraît que tu as un restaurant à faire tourner.

Alex vient de faire fondre le début de malaise stupide du “je reste ou je pars ?” en un geste. Je me love contre lui en soupirant de contentement. J’ai bien l’impression qu’il y avait longtemps qu’une partie de jambes en l’air ne m’avait pas autant satisfaite, et ça n’a rien à voir avec le fait que j’étais devenue une abstinente notoire.

— Bonne nuit, Thor.

— Bonne nuit, jolie patronne.

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