11. Rituel

18 minutes de lecture

Scott et Karl étaient choqués par ce que venait de dire Anne. Elle tomba à terre en larmes. Scott n'arrivait plus à bouger tout comme Karl. Emmanuel resta silencieux. Aucune parole ne pourrait réconforter le trio. Mais, ils n'avaient pas le temps de se lamenter. A l'aide de sortilèges,il protégea l'ensemble de leur campement afin d'être tranquille. Ils n'avaient pas besoin d'une nouvelle attaque pour l'instant. Ils devaient d'abord digérer la nouvelle et également se reposer. Anne n'arrivait plus à se calmer,elle pleurait toutes les larmes de son corps. La disparition de Jason l'affectait beaucoup plus qu'elle ne l'aurait imaginée. Elle s'était éclipsée au bout de quelques minutes afin d'être seule, et aussi parce qu'elle n'aimait pas être vu dans cet état. Elle était dans sa tente allongée sur son matelas. Finalement, elle s'était assoupie à force de pleurer.

Scott était silencieux depuis la disparition de Jason. Il refusait de manger quoi que ce soit. Il avait perdu l'appétit et s'était réfugié à l'écart sous un arbre. La nuit était tombée et il observait le ciel à travers les feuillages, il distinguait quelques étoiles. Il soupira et sortit son téléphone de sa poche puis l'alluma et alla dans sa galerie photos. Il resta bloqué sur une photo. Jason était dessus à côté de lui, riant aux éclats, Karl était de l'autre côté et faisait une grimace. Scott se rappelait de cette journée. Ils venaient d'obtenir leur diplôme. Scott avait gardé cette photo comme fond d'écran de son téléphone. Cette journée avait été parfaite. Une larme coula le long de sa joue. Son meilleur ami lui manquait et il se demandait ce qu'il comptait lui faire. De son côté Karl était devant le feu et remettait des branches pour ne pas qu'il s'éteigne, le regard fixé sur les flammes. Il ne pouvait pas croire que Jason ait disparu. Tout comme Scott, il avait à peine mangé son repas. Il ferma les yeux sentant la fatigue le gagner.

Karl, va te reposer. Je vais m'occuper du feu

Emmanuel venait de s'asseoir près de lui devant le feu.

Je suis fatigué mais je ne suis pas sûr de vraiment dormir.

Si tu veux retrouver Jason, il te faut des forces. Je sais bien que ce n'est pas facile pour vous mais je suis certain que nous retrouverons Jason très rapidement.

Tu as vu dans quel état s'est retrouvé Anne ? dit-il en ouvrant à nouveau les yeux. Elle est complètement anéantie. Je crois bien qu'elle a craqué pour lui bien qu'elle le nie

Je crois plutôt qu'elle ne sait pas elle-même ce qu'elle ressent à son égard. C'est quand nous perdons quelqu'un que nous savons à quel point nous tenons à la personne

Jason avait été projeté dans les airs. Il savait qui était à l'origine de ce phénomène et c'était loin d'être rassurant. Il cria après ses amis, en vain. Ils ne l'entendaient pas. Il cessa donc de parler et de se débattre. La sorcière l'avait kidnappé. Il ne sait combien de temps il fut ainsi dans les airs. En tous les cas, la nuit venait de tomber lorsqu'il se retrouva à terre. Rider se posa non loin de lui. Jason était assis à terre et se redressa aussitôt en voyant la sorcière s'approcher de lui.

Si tu essaies de t'échapper, je te rattraperais aussitôt. Tu ne peux rien faire contre moi.

Qu'est-ce que vous me voulez ?

Tu fais partie de ce monde et tu es dans le mauvais camp.

Je ne crois pas. Je n'ai rien à faire avec vous.

Jason croisa ses bras, agacé par lespropos de cette vile sorcière.

Vous n'arriverez pas à me faire changer de camp

C'est ce que nous verrons. Tu es loin d'imaginer de quoi nous sommes capables

C'est ce que vous avez fait avec Jérémy ? 

Ne me parle pas de ce gamin

Jason constata qu'elle fut furieuseen entendant le prénom de Jérémy et vu le ton employé et lagrimace qu'elle venait de faire, elle ne portait pas Jérémy dansson cœur.

Pourquoi l'avez-vous kidnappé ?

Parce que son père voulait retrouver ton demi-frère.

Jason resta muet comme une carpe à saréponse.

Je suis très sérieuse. Je t'assure, je ne mens pas à ce sujet. Et si ça ne tenait qu'à moi, ton précieux demi-frère serait mort à l'heure qu'il est. Marvin est ton père tout comme il est le père de Jérémy. Il sera heureux de savoir que tu es également de retour.

Jason se posa sur un rocher qui étaitderrière lui car il sentait ses jambes lâcher. Cette femme étaitsa mère et ce malade de mage son père. Il nageait en plein délire.Et pour couronner le tout, Jérémy était soit disant du même sang.Il avait un lien de parenté avec ce type, ce mec qu'il haïssaitparce qu'il avait la chance d'être plus proche d'Anne, qu'ilne le serait sans doute jamais.

J'ai été kidnappé parce que vous êtes soit disant mes parents ? Quel genre de parents ferait une chose pareille ? Vous ne pouviez pas vous présenter à nous et discuter ? Il y a anguille sous roche. Vous avez une idée en tête. J'ignore laquelle mais je ne vous fais pas confiance. Et je n'arrive pas à vous croire.

Tu trouves des ressemblances avec ta mère adoptive ? Elle est rousse, non ?

Comment le savez-vous ?

Je me suis informé dernièrement. De plus, ton père est loin de te ressembler enfin ton père adoptif. Et tu n'as pas remarqué la ressemblance entre Jérémy et toi ?

C'est une coïncidence. Cela ne prouve rien.

Bientôt, nous serons une vraie famille.

Dans vos rêves.

Jason ignorait depuis combien de tempsil était installé dans cette tente, les mains liées par une cordeet les chevilles par une chaine. Pourquoi l'avait-on ainsi attachési on ne craignait pas qu'il s'échappe ? Malgré sesavertissements comme quoi il ne pourrait s'en aller, Jason comptaitbien tenter sa chance par n'importe quel moyen. Il étendit sesjambes afin de se dégourdir un peu. Il soupira nesachant comment se débarrasser de cette chaine. Cette sorcière luifilait la frousse. IL avait la sensation qu'ellecomplotait quelque chose et il ne voulait pas rester pour savoir cequ'elle avait prévu. Alors qu'il essayait de se défaire de sacorde, quelqu'un approcha de la tente. Il redressa la tête, Ridervenait d'entrer. Il croisa son regard, impassible.

Bien installé ?

Le confort laisse à désirer... et pour quelqu'un qui pensait que je n'allais pas fuir, pourquoi suis-je ciselé à ce point ? Je peux à peine bouger les mains tellement je me sens serré. Et si je suis celui que vous prétendez, est-ce nécessaire ?

Ça ne durera pas, mon fils. Mes soldats prennent de simples précautions. Nous ne voulons pas te perdre à nouveau. Perdre l'héritier serait tragique. Et ils ne veulent pas mourir, ce qui arriverait si cela se produisait.

Vous avez de drôles de façon de traiter vos semblables, qui plus est, vos supérieurs.

Rider tira sur sa corde et le força àse lever. Elle siffla. L'instant d'après la chaine fut défaite. Jason était tiré par la sorcière. Une fois àl'extérieur, ils furent entourés en l'espace de quelquessecondes par plusieurs elfes. Jason ne pourrait rien faire pourl'instant ce qui l'agaçait beaucoup. On l'amena près d'unarbre et il ne comprenait pas exactement ce qui se passait. On lecolla à un tronc d'arbre et Rider lui arracha son t-shirt d'ungeste vif au niveau de son dos.

Le moment que j'attends depuis tellement longtemps. Findècano, me revient.

Jason sursauta lorsque la sorcièrearracha son t-shirt et se retint pour se retourner. Une enviesoudaine de la frapper le démangeait au plus haut point. Garder soncalme n'était pas sa principale qualité. Afin de se contenir, ilse mordilla l'intérieur de la joue. Mais, il cessa aussitôtet hurla de douleur la seconde suivante. On le maintenait de forcedebout contre l'arbre alors que sa peau le brulait tout le long dudos. On le frottait avec quelque chose de brûlant. Sans doute, unelame. La douleur était telle qu'il n'arrivait pas à s'empêcherde crier. Il essaya de repousser les elfes qui le tenaient mais iln'y parvenait pas et la pression se fit plus intense de leur côté.Il eut une pause et il souffla essayant de reprendre ses espritsalors que la douleur s'estompait un peu.

Qu'est-ce que vous faites ? vous êtes complètement fous.

Le rituel... nous te marquons nos symboles. Ceux de ton peuple, Findècano.

Mon nom est Jason, cracha-t-il furieux. Et ce n'est pas mon peuple, bande de barbares.

SILENCE ! Et cesse de geindre comme une fille. Tu es un Homme, conduis-toi comme tel.

Jason n'eut le temps de répondre caron recommençait à lui enfoncer une lame chauffer à blanc. Son dosle faisait atrocement souffrir. Il se tortilla et se mordilla la jouepour retenir ses cris. Il devait éviter à tout prix de donner uneraison à cette femme de le rabaisser car il détestait cela.

Anne était restée dans sa tentependant un long moment à se morfondre avant de s'assoupir. Lajournée suivante n'avait pas été plus fructueuse. Finalement,elle décida de se reprendre. Elle ne pouvait se permettre deflancher et passer son temps à pleurer. Ce n'était pas cela quiallait ramener Jason et Jérémy. Le matin suivant, elle se leva tôtet enfila ses vêtements en deux minutes chrono. Elle ramassa sonarmure et son épée elle prit son sac sur le dos et sortit de satente. Elle siffla après sa jument qui répondit tout de suite ets'arrêta à sa hauteur. Elle attacha l'épée et son sac aprèsavoir sellé la jument et avoir mis son mords. Elle prit sonélastique et s'attacha les cheveux. Ensuite, elle s'occupa deseller les autres chevaux pour ses compagnons puis elle alla versleur tente.

DEBOUT LA DEDANS ! DEPART DANS CINQ MINUTES !!

Elle secoua la tente avec sa main pourles faire réagir. Les deux compères marmonnèrent des chosesincompréhensibles pendant quelques secondes puis ce fut le silence.Karl sortit le premier.

On part ? Ou est-ce que tu veux aller ?

Tu oses poser la question ? Nounours, il est temps de sortir de l'hibernation. On a un ami à sauver alors cette fois, vous cessez de vous morfondre et vous prenez votre courage à deux mains et vous vous bouger. Jason a besoin de nous. Ce n'est pas en restant là qu'il va revenir. Il a besoin d'aide. Nous ne pouvons le laisser plus longtemps dans les mains ennemies tout comme Jérémy. Nous avons déjà trop tardé. Alors zou, en avant.

C'est bien beau, mais, sais-tu au moins dans quelle direction, faut-il aller ? intervint Scott qui venait de sortir de la tente tout en enfilant son t-shirt.

Non. Mais, mon instinct me dit qu'il faut se rapprocher des montagnes rocheuses et ce de façon urgente. Ils ne sont pas encore là-bas. On a encore une chance de les rattraper, j'en suis persuadée. Vos chevaux sont prêts. Vous avez dix minutes pour défaire la tente, cinq pour avaler quelque chose à manger et cinq pour vous armez et monter à cheval. GO !

Anne fit demi-tour et alla défaire satente. Elle chercha des yeux Emmanuel. Sa tente n'était plus là.Cela intrigua la jeune femme. Elle se demandait ou il était passé.Seulement, il apparut l'instant d'après derrière la jeune femmeet elle sursauta alors qu'il s'adressait à elle.

Bonjour Anne. Je suis heureux de constater que tu aies retrouvé ton énergie. Visiblement, tu viens de motiver Karl et Scott par je ne sais quel miracle.

Ou étais-tu ? En fait, je m'en fiche. Et pourquoi n'as-tu rien fait pour les motiver ? Nous somme une équipe, non ? Est-ce aussi interdit d'être présent pour ses amis ? Y-a-t-il au moins de l'amitié entre vous ? Si c'est le cas, c'est en ce moment qu'il faut le prouver. Je ne veux pas entendre tes justifications. Par contre, il me semble qu'il faut que tu fasses attention. Tu les as déjà trahis, ne recommence pas, si tu ne veux pas les perdre.

Jason était à bout de force. La douleur l'épuisait littéralement et il n'arrivait plus à tenir debout. Il fut allongé sur une couverture en laine. Il essayait de garder les yeux ouverts mais c'était de plus en plus difficile. Il se sentait très fatigué et son dos lefaisait toujours autant souffrir. Il ignorait depuis combien de tempson lui infligeait ce soit disant rituel. Pour lui, c'était latorture et rien d'autre.

Nous continuerons demain. Nola, tu seras chargée de le soigner.

Bien madame. 

Prends soin de mon fils ou tu le regretteras.

L'elfe hocha latête et s'en alla chercher une bassine d'eau chaude ainsi quedes serviettes. Jason entendait du bruit autour de lui mais il nebougea pas pour autant. Il ne pouvait pas le faire même s'ill'avait voulu et c'est à ce moment-là qu'il comprit laraison pour laquelle Rider était certaine qu'il ne pourraits'échapper. Dans cet état, il lui serait impossible d'aller ouque ce soit. IL regrettait de ne pas avoir trouvé de solution pours'éclipser de ses bourreaux. Le visage d'Anne apparut sans satête et une larme coula le long de sa joue. Il aurait donné cherpour se trouver en sa compagnie en ce moment-même. On passa uneéponge sur son dos. Il gémissait de douleur, les mains serréesaprès la couverture.

Pitié, laissez-moi, murmura-t-il 

Je suis navré, sire. Cela ne durera pas longtemps.

Non, pitié.... Ça fait des heures que vous me torturez. Je vous en supplie, gémit-il

Je n'ai pas le choix, répondit l'elfe alors qu'elle continuait

Jason ferma lesyeux et se crispa à nouveau alors qu'il sentait à nouveaul'éponge sur son dos. Il espérait vraiment qu'elle allaitbientôt s'arrêter. C'était un supplice. Il ferma les yeux semordant la langue. Son esprit se mit à divaguer et il revit encorele visage de la jeune femme. Il regrettait d'avoir été aussicrétin avec elle, de l'avoir embêté pendant tout ce temps, del'avoir laissé de côté et de s'être moqué. IL s'en voulaitde ne pas avoir fait d'efforts assez tôt avec elle. Alors qu'ilétait perdu dans ses pensées, Jason sombra peu à peu dans le sommeil.

Nola était près de Jason et continuait de s'occuper de ses blessures. Elleremarqua qu'il commençait à se détendre et qu'il sombrait dansun sommeil profond. Elle eut un sourire. C'était une bonne chosecar il aurait besoin de force pour demain. Le rituel n'était pasterminé. Elle le trouvait fort courageux malgré qu'il ait hurlé.D'ailleurs, aucun homme n'avait jamais pu éviter les cris lorsdu rituel.

Anne chevauchait depuis des heures en compagnie de ses amis à la recherche de Jason.Ils firent halte près d'un ruisseau alors que la nuit était surle point de tomber. Ils établirent un campement en peu de temps puisAnne alla cueillir du bois au sein de la forêt. Elle s'arrêta aubout d'un moment afin de reprendre son souffle. Elle soupira carelle ignorait dans quelle direction elle devait se rendre. Mais, ellesavait qu'elle devait se rapprocher des montagnes qui pointaient lebout de leur nez. Elle allait reprendre son chemin quand Sybilapparut devant elle.

A l'est à une vingtaine de kilomètres, il y a une armée d'elfes ennemis. Et à l'ouest, à une cinquantaine de kilomètres se trouve votre ami. Hâtez-vous, il est en mauvaise posture...

Anne l'écoutaet resta clouée sur place. Elle lâcha le bois qu'elle avait enmain. Sybil s'était évaporée et Anne courut jusqu'aucampement.

On mange, on dort deux heures maximum et on repart.

Mais, on vient à peine d'arriver, répondit Karl

Jason est à 50km d'ici. On se rapproche. Il faut aller en direction de l'ouest.

Comment sais-tu tout ça ? demanda Scott, surpris

Sybil, répondit Emmanuel à sa place. Il semblait soucieux.

Oui. Elle vient de m'informer. Ça n'a pas l'air de t'enchanter, Emmanuel

Ce n'est pas cela. Sybil n'a pas le droit d'intervenir, elle risque d'être bannie.

Bannie ? 

Du paradis, enfin... du monde des Archanges. Elle risque d'être rétrogradée voir retirée.

C'est un Archange, répéta Scott ébahi

Oui. Ce n'est pas un fantôme.

Je communique avec un archange, répéta Anne à son tour

C'est l'une des particularités en tant que mage et en tant que sorcière. 

Revenons au sujet principal, coupa Karl. Tu as dit cinquante kilomètres, mais comment fait-on avec les chevaux ? Ils ne vont pas tenir un rythme soutenu aussi longtemps. Il nous faut plus de temps.

Mais, on est proche. Enfin façon de parler.

Karl a raison. Les chevaux ont besoin de repos. Nous avons galopé pratiquement toute la journée. Deux heures ne suffiront peut-être pas.

D'accord.

Anne n'insista pas. Mais, elle était embêtée de ne pas pouvoir reprendre la route toute de suite.

Jason fut réveillé par la douleur dans son dos. Il se redressa doucement pour se mettre en position assise. Il constata qu'il faisait à peine jour. Il ne savait pluscomment se mettre. La douleur était intense comme si on venait delui passer à l'instant la lame sur le dos. Il serra les dentspour ne pas crier.

Sire... est-ce que tout va bien ? demanda Nola qui venait d'ouvrir les yeux.

Jason ne pouvait répondre étant donnéqu'il se concentrait pour ne pas crier de douleur. Nola se mit enface de lui et posa une main sur son avant-bras tout doucement.

Je vais vous soulager.... Dans un instant, vous ne sentirez plus rien.

Jason se contenta d'hocher la tête.Et l'elfe alla chercher de l'eau dans une bassine qu'ellechauffa préalablement. Le temps lui parut long, même très long.Finalement, elle s'occupa enfin de son dos. Au début, ce fut trèsdésagréable pour le jeune homme mais la douleur s'estompa trèsrapidement à son grand soulagement. Il pouvait à nouveau respirerlibrement. Il passa une main sur son visage. Il voulait se lever maisil n'avait pas la force de le faire.

Tenez, mangez, cela vous fera du bien.

Jason jeta un œil à l'elfe près delui. Elle avait les cheveux longs couleur chocolat. Il croisa sonregard et constata qu'ils étaient semblables à sa chevelure. Elleavait un sourire mais Jason ne le lui rendit pas. Il baissa les yeuxsur ce qu'elle tenait dans sa main, un bol. Celui-ci était pleinde viande et de légumes à première vue. Il prit le bol parmécanisme.

Merci, murmura-t-il

Cependant, il n'avala rien. Il restales yeux fixé sur son bol. Il n'avait qu'une seule envie à cet instant. Être seul. Il ignorait encore comment se sortir de ce pétrin. Il posa le bol sur le sol puis passa sa main sur son jean puis ses poches doucement au cas où la douleur surgirait à nouveau.Il constata que son portable était toujours dans sa poche. De toute façon, il ne lui serait d'aucun secours ici.

Bonjour Findècano, bien dormi ? demanda Rider qui venait d'apparaitre devant lui.

Jason en renversa son bol, elle l'avait encore fait sursauter. Il leva les yeux pour regarder lasorcière. Il haïssait cette femme de tout son être. Elle neserait jamais sa mère. Jason n'était pas inhumain comme elle, iln'avait rien en commun.

Va voir ailleurs si j'y suis, répondit-il sur un ton sec

Rider ne prit pas en compte sa réponseet s'installa à côté de lui.

Tu ferais bien de manger un peu... tu vas avoir besoin de force.

Vous comptez me torturer encore longtemps ?

Ce n'est pas de la torture

Parce que se faire brûler le dos n'est pas considéré comme tel ? Vous êtes vraiment folle.

Cesse un peu de me dire « vous ». Je suis ta mère.

Jamais.

Anne avait quitté le trio pour se dégourdir les jambes. Elle ne tenait pas en place. Jason était à50km de leur position et elle n'avait qu'une envie, le rejoindre.Elle était inquiète par les propos de Sybil. Que voulait-elle direpar '' en mauvaise posture '' ? Elle pensa à cettesorcière et elle serra les poings. Elle allait lui régler soncompte à cette vipère. Elle avait failli la tuer, elle lui avaitenlevé Jérémy et maintenant Jason. Elle l'avait atteinteplusieurs fois mais il était temps d'inverser les choses. Elle nelui donnerait plus l'occasion de la prendre au dépourvu. Elleétait déterminée à éliminer cette bonne femme ou plutôt cetteabomination car on ne pouvait être humaine quand on agissait commele faisait cette sorcière. Alors qu'elle pensait à Rider, uneboule de feu se forma dans le creux de ses mains et lorsqu'elledesserra les poings, celle-ci fila sur le sol et provoqua un feu.Anne sursauta en voyant le feu à ses pieds et chercha des yeux dequoi l'éteindre mais elle ne savait pas comment faire. Ellesentait la panique monter et ferma les yeux. Il fallait qu'ellereste calme. Elle se concentra puis elle ouvrit les yeux, les mainstendues sur le feu. Sans savoir comment, de l'eau tomba sur le feuet l'éteignit directement. Elle resta bouche bée.

Vous devriez faire attention, élue. La prochaine fois, vous pourriez provoquer une catastrophe. Je ne serais pas toujours là pour veiller sur vous.

Anne se retourna en entendant Sybil.

Désolé... ce n'était pas volontaire. 

Vous devez contrôler vos pouvoirs. Cela devient urgent. Votre ami a besoin de vous. Rider est présente dans le camp ennemi. Si vous ne savez utiliser vos pouvoirs, il sera perdu.

Dites-moi ce qu'ils ont fait. Est-ce que Jason va bien ? 

Il est vivant. Il ... dépêchez-vous de le trouver. Je dois partir.

Attend...

Anne n'eut le temps de dire saphrase, Sybil avait déjà disparue. Elle soupira. Elle ne pouvaitpas attendre une minute de plus. Elle devait le retrouver. Elleretourna près du camp et prépara ses affaires.

Qu'est-ce que tu fais ? demanda Karl 

Je pense que tu as très bien compris ce que je fais. Je continue. 

On ne peut pas.

Je me fiche de savoir qu'on peut ou pas. S'il le faut, j'irais à pied quand ma jument n'avancera plus mais il est hors de question d'attendre encore. Jason n'est plus très loin et il faut intervenir maintenant. Sybil est revenue me voir. Visiblement, le temps presse.

Je viens avec toi, intervint Scott

Parfait. Je pars dans dix minutes.

Vous n'allez certainement pas me laisser tout seul, ajouta Karl.

Ce n'était pas l'intention, Nounours.

Anne ramassa ses affaires en dixminutes puis elle s'occupa de défaire sa tente. Emmanuel n'avaitrien dit pendant l'échange. Il observait la jeune femme. Elleprenait en assurance ce qui était bon signe. Cela le fit sourire.

Jason s'était ramassé une giflemonumentale. Sa joue picotait encore et une belle marque rougetrônait à l'endroit où il avait été frappé. Rider n'avaitpas apprécié sa réponse et il s'en fichait pas mal. Il nechangerait pas d'avis. Elle ne serait jamais sa mère. Il eut unsourire plutôt content de l'avoir fait sortir de ses gonds. Ilfaut dire qu'il pouvait profiter de la situation car elle nepourrait le tuer. Il était son fils donc il ne risquait pas la mort,peut-être la torture en y réfléchissant, vu ce qui se passaitactuellement. Il ne savait pas encore ce qui était le mieux, mourirou être torturé ? Un soldat approcha d'eux et Rider eut unrictus.

Je pense que tu vas moins rigoler.

Jason perdit le sourire ce qui enchantala sorcière. Il fut emmené de force près d'un arbre. On luipassa une chaine l'attachant à l'arbre mais cette fois-ci, ilavait le dos contre le tronc de l'arbre. En face de lui,une foule d'elfes ennemis. Il frissonna à l'idée de se faireencore torturer. Il sentait son dos le picoter sous ses pansements,la douleur se réveillait. Super, il allait doublement souffrir.

Un elfe s'occupait d'alimenter unfeu près de l'arbre, une fois qu'il eut des braises. Jasondéglutit en voyant celui-ci plonger la lame d'épée dedans. Ilfixa la lame rouge qui fut retirée des braises et qui se rapprochaitdangereusement de son corps.

Vous comptez me brûler toute la journée ? Et ça rime à quoi ces brûlures ?

On vous marque les symboles. Et la lame n'est pas pour vous

Pour qui ?

Pour elle

Jason remarqua à ce moment-là, une elfe attachée à un arbre à côté du sien. Elle n'était pas comme eux. Elle était d'un autre camp. L'elfe passa devant Jason sans le regarder avec sa lame chauffée à blanc et s'arrêta vers l'elfe. L'instant d'après, la jeune elfe hurlait. Impuissant, Jason assista à la scène. Puis, il sentit quelque chose sur son bras. Un elfe était en train de lui enfoncer sa lame dans le bras et il se mit à saigner. Il allait le repousser mais il fut tenu par deux autres elfes. Jason commençait à en avoir assez d'être amoché sur tout le corps. Il se débattit et parvint à pousser l'un des elfes mais il fut frappé au niveau des genoux et il tomba à genoux.

Ne bougez pas, lâcha l'un de ses bourreaux en le frappant à nouveau cette fois-ci sur le crâne

Jason resta à genoux, complètement sonné par le coup qu'il venait de recevoir. Les elfes furent tranquilles pour continuer ce qu'ils avaient commencé.

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