3. L'enlèvement...

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Jérémy grogna lorsque la sonnerie du réveil retentit dans la chambre. Il avait l'impression qu'il venait à peine de fermer les yeux. Il soupira. Anne était toujours à côté de lui et celle-ci ne semblait pas réveillée. Il se hissa au-dessus de la jeune femme pour couper le réveil. A ce moment-là, il remarqua qu'il n'était que 7 heures du matin. Il n'avait dormi que trois petites heures. IL passa une main sur son visage alors qu'il était assis. Il ne parviendrait pas à se rendormir, il le savait. Il alluma la lampe de chevet posée à sa droite sur la table de nuit. Il s'assit sur le bord du lit prêt à se lever.

Anne remua au même moment et s'étira longuement avant de se lever et d'enfiler une robe de chambre ainsi que ses chaussons. Elle était frigorifiée. Elle alla vers la fenêtre pour ouvrir les volets.

Le son des chants d'oiseaux se fit lorsque la fenêtre fut ouverte. Le soleil avait déjà pointé le bout de son nez. Anne observait le jardin perdue dans ses pensées. Jérémy s'était levé pendant ce temps et s'approcha de la jeune femme.

- Bien dormi ? demanda-t-il, quand il fut à côté d'elle

- Comme un bébé, et toi ? dit-elle, en se tournant face à lui. Apparemment non, pas aussi bien que moi. Tu as une petite mine.

- Je ne dors pas vraiment bien depuis quelques jours. Mais, ne tant fait pas pour moi. Ça m'arrive par périodes, ça me passera.

- Tu es sûr que tout va bien ? Tu sembles soucieux, je me trompe ?

- Non. Et dis-moi, tu te lèves tôt tous les jours ? Tu n'étais pas miss marmotte ?

- Oui tous les jours depuis que je suis ici... Je vois que tu as bonne mémoire. Au début, c'était un peu dur mais je suis habituée désormais. Et il faut bien si je veux m'entrainer.

- Mais, tu t'entraines à quoi au juste ?

- J'apprends à me battre.

- Pourquoi faire, dans quel but ?

- Je te l'ai déjà dis... tu n'y crois pas, n'est-ce pas ?

- Je n'ai pas dis ça

- C'est tout comme... écoute, je comprends très bien. C'est vrai, ça semble fou... cette histoire.

- C'est le cas. Mais, j'essaie seulement de te comprendre. Es-tu sûre de vouloir continuer ?

- Pourquoi est-ce que je ne le ferais pas ?

- Tu es sérieuse ou tu prends cette histoire à la légère ?

- Pour l'instant, je me contente de profiter du moment présent. J'ai fais la rencontre d'Emmanuel, Scott, Karl et Jason. Et je t'assure qu'ils sont très gentils avec moi. Tu sais bien, j'ai un côté folledingue et j'aime l'aventure. C'est avant tout pour cela que j'ai suivi au départ mais la raison principale est que des gens me cherchaient l'autre soir quand Scott est venu me chercher. A ce moment-là, j'ai réalisé qu'il y avait un véritable enjeu et qu'on me voulait du mal. Donc, le fait d'apprendre à me battre me permettra de savoir me défendre. C'est aussi simple.

- Des gens... A quoi ressemblaient-ils ? tu les a vus ?

- Je les ai entendus, ils parlaient de moi mais je ne les ai pas vus. On était cachés avec Scott.

- Mais, ça ne te fait pas peur ?

- Bien entendu que j'ai peur mais je ne veux pas y penser. Je me contente du moment présent. Donc, si on oubliait un peu ceci et qu'on pensait au reste. On a enfin l'occasion de se voir.

- Tu as raison, je vais arrêter de te poser des questions sur ce sujet. Par contre, j'ai une autre question... tu penses pouvoir t'éclipser un peu aujourd'hui afin de passer du temps ensemble ?

- Je trouverais bien du temps à te consacrer, ne t'inquiète pas. Je compte bien profiter de ta présence. Je n'ai pas envie de gâcher cette occasion de te connaitre davantage.

La discussion fut interrompue par un coup frappé à la porte. Jason fit son entrée sans attendre une réponse comme à son habitude. Il observa Jérémy un instant avant de regarder Anne.

- Tu n'es toujours pas prête

- Y a le petit-déjeuner...

- Depuis quand est-ce que tu manges avant de courir ? ça fait un quart d'heure que je t'attends alors tu bouges ton popotin... ce n'est pas comme s'il pleuvait. Et ton invité surprise tu le verras plus tard, il ne va pas s'envoler entre temps me semble-t-il.

- Tu ne vas pas commencer Jason

- Je n'ai encore rien dis.

- C'est bon. Vas-y, il a raison. Je ne vais pas disparaitre pendant ton jogging. Je vais aller me prendre un café en attendant.

- Tu vois, même lui, il est d'accord.

- Il ne veut simplement pas te contredire par politesse. Y en a au moins un des deux qui est sympathique. Bon, tu peux y aller, j'arrive dans cinq minutes.

- Tu as intérêt sinon je reviens te chercher.

Jason quitta la chambre, laissant la porte ouverte. Anne soupira puis alla vers l'armoire pour prendre son jogging. Jason avait l'art de lui taper sur les nerfs. Et depuis quand venait-il courir avec elle, le matin ? En général, il arrivait une heure après, ou il venait de terminer son footing quand elle commençait. Elle était persuadée qu'il faisait exprès pour l'éloigner de Jérémy.

- Je suis désolé pour ce crétin, dit-elle au bout de quelques minutes

- Tu n'as pas à l'être. Je me fiche pas mal de ce qu'il peut penser. Je ne suis pas venu pour lui, ni pour ses amis. C'est toi qui m'importe. Je te laisse te changer, on se voit tout à l'heure.

Une fois seule, Anne se changea en deux trois mouvements puis enfila ses baskets. Elle jeta un œil par la fenêtre. Jason était dans le jardin, il se dirigeait vers la piste de course aménagée un peu plus loin. Elle attacha ses cheveux en une queue de cheval puis s'équipa de ses deux oreillettes et lança la musique. Elle parcourut le couloir au son d'une musique assez rythmée joué par 100 Monkeys, l'un de ses groupes favoris. Elle se mit à chanter et à danser tout en avançant. Arrivée en bas des marches, elle croisa Karl et lui fit signe de la main. Elle n'avait pas envie de parler.

Devant la porte d'entrée, elle se stoppa en sentant la bise soufflée sur son visage. Elle frissonna, il faisait vraiment frais à l'ombre. Elle accéléra le pas jusqu'où se trouvait Jason. Une fois sur la piste, elle se mit à courir. Elle ignora délibérément Jason durant tout le temps de son footing. Elle prit congé. Jason lui attrapa le bras avant qu'elle n'ait le temps de vraiment s'éloigner.

- Qu'est-ce que tu lui trouve à ce type ? Et comment arrives-tu à lui faire confiance au point de dormir avec lui alors que tu viens à peine de le rencontrer ? Serais-tu inconsciente ?

Anne dégagea son bras en fusillant du regard Jason. Combien de temps allait-il encore lui casser les pieds ? Elle en avait assez de son comportement. Elle croisa les bras.

- Dis-moi Jason, en quoi ça te concerne ? Et c'est une impression ou tu t'inquiètes pour moi ? Et si tu veux tout savoir, ma vie ne te regarde pas le moins du monde. Tu n'es pas mon père, ni un ami intime donc occupe-toi de tes oignons pour une fois. Maintenant, si tu veux bien m'excuser, j'aimerais aller manger avant de tomber dans les pommes.

Karl était dans la cuisine avec Scott et Emmanuel. Tous les trois étaient en grande conversation quand Jérémy fit son entrée. Il les observa un moment avant d'aller se glisser sur une chaise libre. Il n'avait pas vraiment envie de parler ce matin. Un café était la première chose dont il avait besoin. Celui-ci ne se fit pas attendre. Scott venait de se lever et de lui servir une tasse.

- Merci.

- Je t'en prie. Ça se voit que tu en a besoin. Mal dormi ?

- Plus ou moins, en effet...

- Tu sais Jérémy, on n'est pas les méchants de l'histoire. Tout ceci te dépasse surement...

- Ecoute, je n'ai pas très envie de parler de cette histoire. Enfin de parler tout court. Je ne suis pas très matinal ou même de bonne compagnie. Je ne dors pas très bien depuis un certain temps. Et honnêtement, j'aimerais prendre mon café pour me réveiller avant d'engager la conversation si cela ne t'embête pas.

- Oh bien sûr, pas de problème. Je comprends. Mais, tu sais, je voulais seulement te dire... si tu as besoin d'une oreille attentive... Nous ne sommes pas contre toi.

- D'accord, je tâcherais de m'en souvenir. Merci.

Emmanuel fit un signe à Scott et il hocha la tête puis s'en alla avec Karl.

- Tu devrais cesser ce que tu es en train de faire. Tu es loin d'imaginer l'ampleur de la situation. Si tu tiens vraiment à elle, tu partiras d'ici.

- Je ne vois pas ce que vous voulez dire

- Tu sais parfaitement de quoi je suis en train de parler. Tu n'es pas franc avec nous. Je le sais. Je ne t'ai rien dis devant Anne, mais là, nous sommes seuls. Et si Scott a essayé de te le faire comprendre, moi je te le dis clairement. Tu n'es pas dans le bon camp.

- Quel camp ? De quoi parlez-vous ?

- Je sais que tu es là uniquement à cause de l'ennemi. Alors, je veux bien accepter le fait que tu passes la journée ici voir même deux jours mais je te conseille de partir après. Ma patience a des limites aussi tout comme celle de mes amis. Nous ne te laisserons pas lui faire de mal. Et dans un sens, Jason a raison. Tu restes un étranger autant pour elle que pour nous.

Emmanuel se leva et laissa Jérémy seul dans la cuisine. Celui-ci passa une main sur son visage. Il ignorait comment Emmanuel avait deviné mais il s'en fichait. Il se sentait tellement mal par rapport à Anne. Lui mentir ne lui ressemblait pas. En quatre ans, il n'avait jamais menti à la jeune femme bien qu'il aurait pu le faire. Mais, il n'avait tout simplement jamais réussi jusqu'à aujourd'hui. A vrai dire, il aimerait lui dire mais il n'y parvenait pas. Lui-même croyait qu'il avait rêvé mais pourtant. Il fixa le mur devant lui un bout de temps, perdu dans ses pensées. Il finit par se lever et grimpa les marches à la hâte. Il s'habilla et récupéra ses affaires. La fenêtre claqua avec un bruit sourd. Il constata que le vent s'était levé et les nuages à l'horizon étaient gris. Le temps avait subitement changé.

- Tu comptes partir ? demanda Anne alors qu'elle venait d'arriver dans la chambre

- Je... non...

- Ne me mens pas Jérémy. Tu es en train de ranger tes affaires. Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Ai-je manqué un épisode ? Tu es bizarre depuis ton arrivée...

- Rien du tout. Je prépare seulement à l'avance.

- Tu n'es pas bien avec moi ?

- Mais, si... qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Ce que tu fais en ce moment dit le contraire.... Ton attitude est également très bizarre.

- Je t'assure que je suis bien avec toi.

- Prouve-le.

Jason n'avait pas décroché un mot pendant le footing avec Anne. Il n'était pas d'humeur. Et visiblement la jeune femme n'avait pas envie non plus de lui parler. Quand elle s'éloigna, il l'avait très vite rattrapé. Mais, il n'aurait peut-être pas dû. Ses paroles raisonnaient encore dans sa tête. Il n'était même pas un ami à ses yeux. Il se renfrogna et tapa dans un caillou d'un air rageur. Il essayait en vain de se rapprocher d'elle. Il aurait aimé être un ami à ses yeux. Même pour cela, il avait échoué. Et non, il ne comprenait toujours pas, pourquoi elle était plus proche de ce type. Il ne lui avait pas non plus répondu, mais effectivement, il était inquiet à son sujet. Il venait de franchir le hall d'entrée quand il croisa Scott et Karl.

- On part dans deux jours, l'informa Scott

- Pourquoi soudainement ?

- Emmanuel pense la même chose que toi.

Jason fut surpris de ce revirement de situation.

- Et pour Jérémy, qu'est-ce qu'on fait de lui ?

- Il part dans deux jours également, répondit Emmanuel qui venait d'arriver. Je viens de le lui annoncer.

- Et il est d'accord ?

- Je ne lui laisse pas le choix. Il ne viendra pas avec nous.

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Jérémy resta silencieux et immobile un moment. Il croisa le regard de la jeune femme, elle semblait triste et il eut le cœur brisé. Il s'approcha d'elle.

- Je suis désolé, seulement, je ne suis pas le bienvenue ici. Tes amis ne veulent pas de moi.

- Je me fiche de ce qu'ils pensent. Je veux que tu restes. Tu viens à peine d'arriver.

- Je ne compte pas partir dans la seconde. Je partirais demain. Et la prochaine fois, je te préviendrais de mon arrivée et on organisera différemment les choses, d'accord ? En attendant, profitons un peu de nous voir.

- Tu restes deux jours... est-ce là, ta façon de me prouver...

Elle n'eut le temps de finir sa phrase que Jérémy s'était emparé de ses lèvres. Il l'embrassa doucement alors qu'il glissait une main dans ses longs cheveux.

- Hum hum

Anne recula d'un pas au son d'une voix. Jason se tenait sur le pas de la porte. Elle baissa les yeux, mal à l'aise, rouge comme une pivoine. On avait l'impression de voir un enfant qui venait de faire une bêtise.

- Emmanuel t'attends pour son cours.

Jason fit demi-tour sans ajouter un mot.

Jason ne pouvait croire ce qu'il venait de voir. Anne et Jérémy qui s'embrassaient. Il était sidéré. Il avait fallu moins de 24 heures pour qu'il l'embrasse. Elle avait embrassé ce type, cet étranger. Il dévala les escaliers pour se rendre dans le salon. Il ouvrit la porte du meuble pour en sortir une bouteille de whisky. Il se servit un verre qu'il but cul sec puis s'en servit un autre puis un troisième. Pourquoi se mettait-il dans un état pareil ? Il secoua la tête puis il prit la bouteille dans la main et alla se poser sur le canapé avant de boire au goulot de la bouteille. Se bourrer la gueule, voilà ce qu'il comptait faire.... Il voulait oublier cette image. Pourquoi avait-il fallu qu'il arrive à ce moment ? IL haïssait encore plus ce mec. Il ferma les yeux un instant.

- Jason... est-ce que tout va bien ?

- Scott, le bon samaritain arrive juste à pic comme toujours... mais franchement ce n'est pas le moment pour une leçon de morale ou je ne sais quel discours. Je veux juste me prendre une bonne cuite.

- Et pour quelle raison, cette fois-ci ? Tu sais bien que ça n'enlèvera pas ton problème.

- Je m'en fous. Pour le moment, il n'y a que cela pour me soulager un peu.

- Raconte-moi ce qui se passe. Tu sais bien que je suis toujours là pour toi.

- Tu n'es pas obligé de le faire.

- Je le sais, je le fais parce que je suis ton ami. Alors, tu me racontes...

- Ce type... je... bon sang, je ne peux pas croire ce que je viens de voir... il l'a embrassé.

- Jérémy ?

- OUI hurla-t-il, qu'est-ce qu'elle lui trouve à ce type ? Et il vient à peine d'arriver. Je sais ma réaction est insensé et ça ne me regarde pas.

- Et pourtant tu es bouleversé. La vraie question est de savoir pourquoi tu l'es

- Ce qui me bouleverse, c'est le fait que ça fait trois semaines et je ne fais même pas parti de ses amis alors que lui vient de débarquer et elle l'embrasse.

- Tu oublies un détail non négligeable. Ça fait des années qui discutent ensemble donc ils se connaissent mieux tous les deux que tu ne la connais et qu'elle te connait. De plus, Jason, si tu persistes à la rejeter au lieu d'ouvrir ton cœur, forcément, elle ne risque pas d'être proche de toi. Tu devrais peut-être calmer le jeu et lui montrer ta véritable personnalité. Tu as un grand cœur Jason, montre-lui. Je sais bien que tu appréhendes avec ton passé mais toutes les filles ne sont pas identiques. Et je pense que tu la bien vu par toi-même. Anne est une fille extra, elle comprendra.

- Je ne peux pas. Je n'y arrive pas. Et puis, je suis comme ça... un emmerdeur.

- Non, tu t'efforces de l'être. Mais, tu n'étais pas comme ça, auparavant. J'aimerais vraiment qu'elle puisse découvrir combien tu es un mec génial. Et tu mérites d'être heureux. D'ailleurs, si tu veux son amitié, tu n'as pas vraiment le choix. Et cela t'éviterais d'être jaloux de la complicité de Jérémy avec elle.

- Ce n'est pas de la complicité... c'est plus fort vu ce qui s'est passé. Je ne fais pas le poids.

- Tu veux plus que son amitié alors...

- Non.

- Tu n'as pas l'impression de te contredire ?

- Je... je ne sais pas ce que je veux. Enfin si, je veux qu'on puisse être amis.

- Dans ce cas, efforce-toi de faire ce qu'il faut. Mais, je persiste à dire que pour y parvenir, tu dois rester toi-même et arrêtez de te comporter comme un crétin.

Anne n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui venait de se passer car Jason était intervenu. Elle avait croisé le regard de Jason et elle fut vite mal à l'aise et elle était sure qu'elle ressemblait à une tomate. Du coup, elle avait détourné les yeux. Il ne s'était pas attardé dans la pièce. Anne resta immobile un moment. Elle avait l'impression d'être en plein rêve. Elle venait de vivre son premier baiser avec Jérémy. Puis la réalité l'avait frappé quand Jason était entré. Elle ne savait plus comment elle devait se comporter face à Jérémy. Elle avait pourtant rêvé de cet instant

- Je suis désolé, je n'aurais pas dû. Excuse-moi.

Elle leva les yeux pour regarder Jérémy.

- Tu n'as pas besoin de t'excuser.

- Si car visiblement, ce n'est pas une bonne idée. Tu as l'air bouleversée.

- Je... je... je ne m'attendais pas à ce que tu m'embrasse... je suis juste surprise

- Est-ce qu'il y a quelque chose entre Jason et toi ?

- Je te demande pardon ? Qu'est ce qui te fait dire ça ? Jason est de loin et même de très loin un ami pour moi. Il ne fait que me casser les pieds. Je ne le supporte pas. Et je ne vois pas pourquoi tu parles de lui dans un moment pareil

- Parce que j'ai l'impression que ça te gêne qu'ils nous ait vus nous embrasser et apriori c'est précisément à cause de sa venue que tu sembles bouleversée.

- Tu te trompes totalement. Je suis juste gênée qu'il nous ai vus car ça ne regarde personne ce qui se passe entre nous. Je ne suis pas le genre à m'étaler en public

- C'était un simple baiser.... Nous n'étions pas dans une situation compromettante

- Ce n'était pas qu'un simple baiser pour moi... c'était autre chose mais apparemment nous ne partageons pas la même opinion à ce sujet. Et si ce n'était rien pourquoi l'a tu fais ?

- Je n'ai pas dis ça

- Si tu viens précisément de le dire. Un simple baiser veut bien dire...

Jérémy posa une main sur ses lèvres pour la faire taire et la fixa dans les yeux.

- Chut.... Arrête un peu de t'énerver. Je me suis peut-être mal expliqué. Ce baiser en effet n'était pas un simple baiser. Il représente beaucoup pour moi. Mais, en voyant ta réaction, je ne sais pas trop ce que je dois penser. Cela ta plu ou est-ce que tu m'en veux de l'avoir fais ?

Tu n'es pas obligé de me répondre maintenant. Je te demande juste d'y réfléchir. Je m'excuse si je t'ai prise au dépourvu mais je ne regrette pas d'avoir tenté le coup.

Alors qu'elle était sur le point de lui répondre, un bruit se fit. Anne tourna la tête vers la fenêtre au même moment ou celle-ci se brisait à plusieurs endroits. Elle n'eut le temps de comprendre vraiment ce qui se passait qu'une flèche parmi plusieurs traversa la chambre et alla se planter dans le ventre de la jeune femme. Elle tomba à la renverse. Jérémy fut touché également.

Jason était toujours en compagnie de Scott mais il aurait bien aimé qu'il le laisse en paix. L'effet de l'alcool avait déjà commencé son bout de chemin et il se sentait plus détendu. Il ne répondit pas à la dernière phrase de Scott préférant se laisser aller. Son état de béatitude fut interrompu par du bruit à l'étage. Il tourna la tête vers Scott qui semblait aussi surpris que lui. Des cris provenant de l'étage le sortit aussitôt de sa léthargie. Il se leva en même temps que Scott. Arrivé dans le hall d'entrée, Karl déboula de la cuisine, épée en main.

- On est attaqué, il y a une dizaine d'individus dans le jardin.

Jason courut à l'étage sans attendre suivit de Karl et Scott. Les cris « A l'aide » continuaient et provenaient de la chambre de la jeune femme. Jason avait le cœur qui battait la chamade. Il redoutait ce qu'il allait trouver dans la pièce. C'était Jérémy qui appelait.

Anne était à terre, une flèche plantée dans le ventre. Son sang coulait et formait une marre. Elle n'avait jamais ressentie pareille douleur. Elle n'arrivait même plus à bouger. Elle se mit à pleurer de douleur se demandant si Jérémy avait été touché. Elle voulut lui demander mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle tenta alors de se retourner.

- Ne bouge pas. Reste comme tu es.... Ça va aller, je suis là, je vais bien

En entendant Jérémy lui ordonner de ne pas bouger, elle fut soulagée de savoir qu'il était encore vivant. Elle ne voyait plus clair à cause de ses larmes. Jérémy rampa jusqu'à elle car il avait été touché à la jambe et aussi parce qu'il ne voulait pas être vu depuis la fenêtre. Il parvint à la hauteur de la jeune femme. Lorsqu'il remarqua la marre de sang, il tressaillit. Il appela à nouveau à l'aide. Il ne savait pas ce que fabriquaient les autres mais il commençait à trouver le temps long. Anne se vidait de son sang et il ne savait pas si elle tiendrait encore longtemps. Il retira son t-shirt et appuya sur le ventre d'Anne ou se trouvait la flèche, elle hurla de douleur.

- Je suis désolé...

Une seconde après, la porte de la chambre claqua d'un bruit sec. Jérémy leva la tête, elle était fermée. Il remarqua ensuite qu'ils n'étaient plus seuls dans la chambre. Une femme était présente. Elle était loin d'être comme les autres femmes qu'on pouvait rencontrer. Ses cheveux ainsi que ses yeux étaient violets. Elle portait également un bandeau autour des yeux assorti à leur couleur. Quant à ses habits, elle portait une combinaison mettant ses formes en avant. Elle avait dans la main gauche une canne ou plutôt un bâton. Jérémy n'avait jamais vu de personne ayant cette couleur pour les yeux. Il se demandait si elle ne portait pas des lentilles de contact.

- Bonjour Jérémy...

Elle s'avança lentement vers eux. Elle jeta un œil à la blessure de la jeune fille.

- Marlus est toujours aussi doué à ce que je vois. Je peux au moins compter sur quelqu'un.

- Qui êtes-vous ? comment connaissez-vous mon prénom ? Et je vous interdis de la toucher ne serait-ce que d'un cheveu.

- Tu n'as pas besoin de savoir. Et crois-tu être de taille à m'affronter ?

Elle leva la main et Jérémy fut projeté l'instant d'après. Elle éclata de rire en le voyant se débattre dans les airs. Elle regarda à nouveau la jeune femme et la fit se retourner sur le dos. La flèche était toujours plantée dans son abdomen. Elle s'avança sans prêter attention au jeune homme qui hurlait de la laisser tranquille. Puis, elle s'accroupit et avec un grand rictus, elle arracha la flèche d'un coup sec. Le sang s'écoula alors plus vite sur le sol.

- Tu aurais peut-être dû réfléchir avant de choisir de nous affronter, élue. Sur ce, Adieu.

Elle se redressa et fit un geste et propulsa Jérémy hors de la chambre à travers la fenêtre ouverte. Elle sauta la seconde suivante alors que la porte de la chambre éclatait en morceaux. Jason avait prit une hache pour défoncer la porte. Il fut horrifié par le spectacle qui se trouvait sous ses yeux. Il aperçut une femme avant qu'elle ne saute par la fenêtre. Scott courut près de la fenêtre et tira une flèche dans sa direction mais celle-ci fut dévié et tomba au sol.

- C'est une sorcière.... Elle a emmené Jérémy avec elle. Emmanuel est dehors...

Karl était près d'Anne et appuyait sur sa blessure. Jason n'avait pas réussi à avancer. Il fixait le sang qui se trouvait sur le sol. Elle se vidait de son sang... elle était en train de mourir...

- Emmanuel est dehors, c'est une blague ?

- Dois-je te rappeler qu'il est capable de se débrouiller seul contrairement à nous ?

- Oui sauf qu'on a besoin de lui ICI, râla Karl

- Il essaie de libérer Jérémy.

- Qu'il reste avec l'ennemi, lâcha Jason. Elle est en train de mourir uniquement par sa faute.

Jason avança vers la fenêtre et hurla après Emmanuel de revenir sans savoir s'il l'avait entendu.

- Elle ne va pas mourir, répondit Scott

- Comment peux-tu en être aussi sur ? Regarde la quantité de sang qu'elle a perdu

- Au lieu de parler, agissez, coupa Karl

- Tu as raison, je vais chercher du sang...il lui faut une transfusion. Jason vient m'aider.

Jason ne comprenait pas comment ils en étaient arrivés là. Elle ne pouvait mourir ainsi, ce n'était pas possible. Ils n'avaient même pas eu le temps de l'emmener sur Kalypso. C'était incohérent par rapport à la prophétie. C'était tout bonnement impossible.

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