Chapitre 10

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Jack se retrouva sous une pluie battante dans une pénombre indescriptible. Il n’y voyait pas à deux mètres. L'endroit lui parut inconnu tandis qu'il avançait péniblement dans l'osbcurité. Derrière lui,deux yeux jaunes énorme l’éclairaient.

Pris par la peur, Jack tenta d’échapper à ces immondes lueurs mais quelque chose saisit sa jambe. Se tordant dans tous les sens, l’énorme créature amena vers elle Goldhand. Le détective hurlait de plus belle quand soudain, il se réveilla en sursaut.

-Arrête de beugler comme ça ! Tout le quartier va savoir que t'es debout !

Jack bondit hors du lit où il était allongé, effrayé car perdu dans son environnement. Il aperçut les pansements autour de sa poitrine ainsi que ses affaires, posées sur une chaise près de lui. Sur un fauteuil, son ami moustachu Robert le dévisageait. A l’embouchure de la pièce, Susan Moody l’observait, une tasse brûlante dans les mains.

-Tu vas nous expliquer dans quel bourbier tu t’es encore fourré mon vieux, sermonna le barman.

Jack prit quelques temps pour retrouver ses esprits. Puis, il attrappa un vêtement avant de plonger son regard dans le vide.

-J’ai reçu des menaces et un poulpe au sang bleu dans mon cabinet. Quelqu’un me demandait d’arrêter mes recherches sur les meurtres près du fleuve de la Vapeur Bleu. C’était signé d’un culte obscur que j’ai découvert il y a quelques jours : « les fanatiques d’Oc’dal ». Je suis partit durant la nuit pour aller en découdre avec ses religieux, comprendre cette menace. En allant chercher un jeune dans le port abandonné car il connaît bien les lieux, je suis tombé sur une créature étrange, ressemblant à un animal marin, une pieuvre peut-être. Elle semblait énorme. Elle me fixait avec deux immense yeux jaunes. Elle m’a mis dans un sale état. »

Robert gratta sa moustache alors que Susan glissait son index sur les contours de la tasse.

-T’es sûr que tu prends pas trop à cœur toute cette histoire de meurtre près du fleuve ? demanda le barman après un court silence. J'veux dire, il faudrait p’têt que tu prennes une pause.

Jack ne daigna pas répondre à ce conseil du barman, redirigeant son regard vers le sol de la pièce.

-Je commence un job et je le finis toujours, Robert.

-Moi, je veux bien te croire, coupa Susan Moody.

Jack dévisagea les deux compères avant de prendre silencieusement ses affaires. Il mit rapidement son manteau pourpre avant de quitter la chambre du barman moustachu.

-Vous faites un beau couple, diit le détective avant de quitter le bâtiment.

-On n’est pas ensemble, tenta de dire Susan alors que la porte du bar claquait.

Puis, les deux se regardèrent en silence, un sourire aux lèvres.

-Il est bizarre ton pote, non ?

Après quelques minutes sous une pluie battante, Goldhand rentra dans son cabinet.

Des lettres trempées jonchaient le sol devant la porte verrée du détective. Tout en déballant les écritures, Jack constata que son cabinet n’était plus fermé à clé. Il prit alors son revolver doré en lâchant à terre les quelques lettres qu’il avait rapidement lues. Il ouvrit doucement sa porte avant de constater que personne n’était présent dans son bureau.

Cependant, il entendait quelques mouvements dans sa chambre proche comme un glissement sur le parquet. En quelques pas, il s’approcha de la pièce fermée avant d’entendre un souffle léger résonner dans la petite chambre proche de lui. Goldhand, n’hésita que quelques secondes, il donna un violent coup dans la porte avant de braquer son arme devant lui. La personne qui était sur son lit tomba à la renverse. Jack baissa son arme avant de s’approcher de l’autre côté du lit, rassuré.

-Tobey.

-B’jour m’sieur Goldhand, souria le jeune homme en attrapant son béret tombé au sol.

-Qu’est-ce que tu fais chez moi au beau milieu de la nuit ?!

-Hé moi je pourrais vous demander pourquoi vous êtes rafistolé de partout ? Pourquoi vous avez frappé chez moi la nuit dernière, alors ?

-N’inverse pas les rôles, je…

Jack perdit son élan avant de s’asseoir mollement sur le lit. Tobey Parsons observa l’étonnante moleese de Goldhand qui perda son charisme habituel. Le jeune conducteur de taxi à vapeur se releva tranquillement avant de s’asseoir sur une chaise sur le côté du lit. Un court silence régna au rythme de la pluie sur le toit de la demeure de Jack Goldhand.

-Qu’est-ce qui vous est arrivé ?

-Pourquoi tu n’as pas ouvert la nuit dernière ?

-Je vous signale que vous m’avez jeté comme une vieille chaussette ! J'avais pas trop envie de vous aider…

-Et pourtant tu es chez moi au beau milieu de la nuit.

-Oui bah je m’inquiétais ! J’ai entendu du vacarme dans le port abandonnée la nuit où vous êtes venu chez moi. Je me suis dit que…

-Rentre chez toi, Tobey. Je te promets qu’on reparlera de tout ça.

Coupé dans ses paroles, Tobey accepta la promesse du détective. Le jeune homme comprit que le détective avait passé des heures difficiles durant la nuit. Parsons partit en silence en fermant la porte avec délicatesse. Jack enleva ses vêtements difficilement avant de s’allonger sur son lit sombre. En a peine quelques instants, Morphée l’accompagna au rythme des tintements de la ville de Saltship.

Le lendemain matin, Jack examina les lettres qu’il avait ouvertes la nuit dernière. La plupart était sans intérêt sauf une. Elle provenait de Madame Abrahaman-Ford, la mère du marin Mikel. Le détective s’installa sur son bureau avant de lire avec intensité la lettre ornée d’un sceau doré.

« Cher Monsieur Goldhand,

Ma demeure est menacée par les partisans Isaac Copperfield. Avant que celui-ci ne me trouve, je tiens à vous implorer de faire ce qu’il faut pour dévoiler la vérité. Faites-le pour votre quartier et non pour la haute sphère de la ville. Faites-le pour vos amis et pour Mary.

Cordialement,

Madame Abraham-Ford, »

Jack comprit les allusions de la dame du quartier Ouest de Saltship et en lisant les quelques mots inscrits, une idée lui vint à l’esprit. Il attrapa ses équipements avant de franchir la porte de son cabinet, ayant retrouvé sa forme d’auparavant.

Après quelques instants, le détective arriva au centre du quartier de la locomotive rouillée au-devant du grand bâtiment de soutien au candidat Sir Thaddeus Anthony Newton. La bâtisse n’était pas aussi bondé que d’habitude. Le détective en profita pour rentrer facilement à l’intérieur.

En arrivant dans le hall décoré du bâtiment, Jack découvrit la porte en face de lui, close. Seul le petit annonceur de la dernière fois gardait l’entrée. Sans aucun mot, Goldhand décida de se ruer à l’intérieur de la salle sans écouter les avertissements du petit homme. Il ouvrit avec fracas les grandes portes de bois de la salle de conférence avant d’apercevoir Sir Pinkman, entouré de quelques hommes au milieu de la pièce. Ils dévisagèrent Jack Goldhand alors que celui-ci avançait rapidement vers le groupe.

-Sir Pinkman, j’ai à vous parler. Maintenant.

Devant la prestance du détective, les autres hommes quittèrent la pièce en silence. Sir Pinkman sembla intrigué mais il pria Jack de s’asseoir sur un banc de la salle.

-Que me vaut votre visite Sir Goldhand ? Vous m’avez l’air pressé aujourd’hui.

-Vous vous rappelez de la dernière fois que l’on s’est vu?

-Oui, c’était à cause de la disparition de notre ami Donovan ? Vous l’avez retrouvé ?

-En effet, mort à quelques minutes de mon arrivée. J’ai besoin de votre aide par rapport à cette affaire. Vous allez me servir d’appât.

Sir Pinkman se leva précipitamment.

-D’appât ? Malgré l’admiration que je vous porte, je ne peux me réduire à un rôle aussi dangereux.

-Si je vous dis que votre rôle permettra possiblement la victoire du candidat Thaddeus Newton sur son adversaire, qu’en pensez-vous ?

Sir Pinkman reprit alors ses esprits,s'asseyant à nouveau, sous le regard serein du détective.

-Hé bien, qu’en est-il ?

-Vos partisans et vous-même êtes en danger, des meurtres des deux côtés du fleuve de la vapeur bleu ont lieu depuis plusieurs jours. J’ai besoin de vous pour vagabonder près du fleuve ce soir. Je serais en couverture pour appréhender le meurtrier à ce moment-là.

Le représentant de Sir Thadeus Newton, perplexe, finit par accepter l’offre du détective.

-Je fais confiance en votre professionnalisme.

-Vous ne serez pas déçu. Retrouvez-moi ce soir dans le bar du requin brun. Ça devrait vous rappeler quelque chose.

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