Chapitre 16. Malentendus.

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Pour une énième fois, je me réveillé, secouée. Une fille (enfin !) est a genoux au dessus de moi. Elle a des cheveux blonds décolorés. Elle est comme nous tous, le même ton gris que mes yeux. J'ai presque envie de revoir quelqu'un de normal.

— Tu es blessée ?

— Oui mais non, c'est bon, pas vraiment.

Je me sens vaseuse. Elle plisse les yeux, m'observe et avec un sourire dit :

— Ah... Ah ! Je viens de comprendre. Tu n'as pas encore fait ta transformation hein ?

— Non en effet. Pourquoi ?

— Parce qu'après on ne "les" a plus, crétine !

Son ton est affectueux, elle me dit aussi qu'elle a un abris. Elle me tend une main que je saisis. Je pensais qu'elle allait se présenter en me serrant la main, mais elle m'aide a me relever. En un clin d'oeil nous nous retrouvons dans un jardin, le premier coin de verdure que je vois. Je déduis que nous nous sommes téléportées. Sa maison suit le même principe que mon igloo, fait des mêmes éléments. Elle s'est même fait des meubles avec des planches en bois. Pas d'éléctricité ni eau potable. Je lui demande quelle est l'étendue de son don. Elle me regarde un long moment et me demande pourquoi je veux savoir ça. Son visage est impassible et je répond honnêtement que j'en ai besoin pour une question de vie ou de mort, j'ajoute que je m'appelle Sélène. Suzanne, se présente t-elle. Elle peut prendre une personne avec elle, elle n'a jamais essayé plus, elle peut emmener des objets, aller sur la Terre mais c'est risqué car elle ne prévoit pas le temps et ça peut être mortel. Elle n'a jamais été sur Terre avec quelqu'un, et ne se téléporte que dans les endroits qu'elle connait. Elle me dit qu'a part le Reste elle a tout visité et connais les égouts presque par coeur. Je lui demande si elle a des plans et ce qu'est le reste. La planète est en trois grandes parties, la Ville, le Palais et le Reste. Elle me dit qu'elle souhaite m'aider et prend un carnet pour dessiner. Avant qu'elle parte, je l'interroge pour savoir si elle peut faire des doubles plans, pour avoir la ville superposée sur les égouts. Elle dit qu'elle assemblera ses plans après et me dit d'aller dans la salle de bains pour mes règles.

En une fraction de seconde elle disparaît. Elle a des protection est des affaires de rechanges, alors je me sers. Mon tee-shirt AC/DC est taché et déchiré alors je le change aussi. Si Stan m'a trouvée en me "voyant" avec son don, il a dû la "voir" arriver et moi disparaître. J'espère qu'il ne me cherche pas. C'est lui qui m'a abandonnée, je n'oublie pas. Je cherche un morceau de tissu noir, du fil et une aiguille pour réparer mon tee-shirt. J'hésite à rentrer dans la chambre de Suzanne mais la porte est fermée et elle peut revenir d'une seconde à l'autre. Un bruit dans le salon me fait dire que j'ai bien fait de ne pas vouloir entrer et va dans la pièce. Suzanne est allongée par terre, une chaussure en moins et les cheveux ébourriffés. Elle est essoufflée, je l'aide a se relever sans tirer sur mon épaule et me dit qu'un sauvage brun torse nu l'a agressée en prononçant mon nom.

— Change toi vite et emmène moi là bas !

— Pas question, ce fou va nous tuer !

— Il me cherche et point sur lequel tu te trompes, il ne me fera rien. Il sait que j'ai disparu et que c'est toi qui m'a prise. Emmène moi !

— Au moindre problème on rentre, c'est clair ?

— Très clair, Suzanne, très clair.

Elle enfile de nouvelles chaussures et arrange ses cheveux. Elle soulève un pull d'une chaise et prend le canif qui était en dessous. Je lui prend sa main libre et nous nous regardons. Je finis par hôcher la tête de haut en bas ; je suis prête. En deux battements de paupières nous y sommes déjà. Stan est juste devant moi, s'il faisait un pas nos corps seraient collés. Ses beaux yeux foncés sont verrouillés aux miens. Ile ne s'intéresse pas à Suzanne et m'etreind, sauf qu'elle était sur ses gardes et lui entaille le bras en nous téléportant, pensant qu'il m'a lachée. Tous les trois, nous arrivons dans le salon de Suzanne :

— T'es complètement barjo, ma vieille ! Ça ne va pas d'aggresser les gens comme ça ! J'ai le droit de la prendre dans mes bras non, elle n'est pas a toi que je sache. Espèce de aaaah, lache mon bras, lache mon braaas !

Il n'a pas eu le temps de l'insulter qu'elle a pressé son entaille jusqu'a ce qu'il crie d'une voie aiguë. Je plisse les yeux, sachant ce que ressent Stan, même sans pouvoirs.

— Suzanne, arrête ! Il ne nous a rien fait !

— Et toi, arrête de me parler sur ce ton surpérieur ! Je t'ai receuillie, je t'ai parlé de mon don, je t'ai donné une solution à ton problème et j'avais l'intention de t'aider pour tes plans, et toi tu me parles comme un chien !

Stan réplique avant moi :

— Parce que tu ne sais pas qui elle est.

Puis, comme Raven avant lui, il récite la prophétie d'un ton solennel, il enchaine :

— C'est elle qui les a délivrés de la prison de... de... de Carlson. C'est e-l-l-e !

— Tu n'étais pas obligé d'insister comme ça, la prophétie m'a suffit. Je crois que tu l'as compris, mais je m'appelle Suzanne.

— Moi c'est Stan.

Il n'a pas donné son nom en entier, sans doute pour éviter qu'elle ne l'énerve avec son nom complet. Mais au lieu de ça elle relance le débat, toujours énervée :

— Ce n'est pas une raison de me parler mal.

— Elle est notre salut, donc tu fais ce qu'on te dit, ce qu'elle te dit.

Je pars dans la salle de bains pour n'en entendre d'avantage, surtout en espérant soigner le bras de mon ami, et resoigner mon épaule. Je les vois de loin se chamailler, tous les deux arqués vers l'avant, se pointant mutuellement d'un index ferme. Je trouve de l'alcool et des compresse, je ne pense pas qu'il faille recoudre. Ils ne me remarquent pas revenir. Suzanne dit qu'il m'a abandonnée en premier et lui rétrorque qu'il n'a pas pu faire autrement et que c'est moi qui lui avait demandé de partir. Elle le traite alors de lâche et l'accuse d'aggression. Il se justifie par le fait qu'elle m'a enlevée et qu'il ne savait pas comment réagir, il ironise en ajoutant qu'il n'allait tout de même pas lui offir des fleurs. Elle dit que si, elle aurait préféré en avoir. J'hausse la voix pour intervenir en les traitant de gamins et de cesser. Stan crie quand que touche sa plaie. Suzanne disparaît pour réapparaître derrière lui et faire un pathétique "bouh". Stan avait repéré son amusement et s'y attendais. Je le soigne sans emcombre. Je lui met des bandages en lui recommandant d'éviter les grands mouvement. Il balaye la pièce du regard et demande où est passée sa présumée "ennemie". Je l'informe que je lui ai demandé des plans et me dit qu'elle est partie les faire. Il hausse les épaules en baîllant, affirmant que nous sommes débarrassés de cette vipère. Il arpente alors la pièce a la recherche de quelque chose et annonce que l'on s'en va. Je l'attrape par le bas valide et assume que je ne veux pas partir, et que s'il le fait ce sera sans moi.

Il abdique mais décide quand même de se faire un sac de vêtements et peut être un autre avec des affaires plus importantes. Dans sa cuisine, je découvre un magnifique arsenal de couteaux, j'en prend un et me tient dans l'embrasure de la porte au moment où Stan tend sa main vers une pile de pulls. Concentrée, je lance le couteau selon les indications de mon cerveau opéré. Il tournoie dans l'air à une vitesse folle avant de se planter au bord de l'un des ongles, transperçant le tissu fin. Il se tourne vers moi, éberlué et s'exclame qu'il ne s'y attendait pas. Je ne sais pas s'il blague ou pas, mais il est sérieux. Je n'ai pas exprimé d'émotion, en fait c'était presque comme quand j'étais évanouie mais pas trop non plus. Je demande à réessayer, en lui demandant de se concentrer lui aussi mais sur autre chose. Cette fois, je prend une cuillère et une serviette de table. Je marche au hasard, m'arrêtant quelques fois. L'opération n'est pas si inutile, je suis plus concentrée, a l'affut, précise. Une fois prête, ma cible verrouillée, je les lance. La tête et le dos son touchés. Il m'assure qu'il n'a rien vu du tout.

Je pense alors à tous ces gens opérés, c'est exilés. Alors, je demande qu'il me raconte tout, depuis la prophétie et l'exil. Tout, depuis le début.

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