26 Avril - 1

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26 Avril 2018

Quel rêve perturbant ! Mon dieu… le même genre de scène que la nuit précédente… mais avec monsieur Klarne ! Non mais sérieusement, je déteste mon esprit… Comment allais-je faire une fois devant lui maintenant ? Même si ça n’avait pas été « moi », j’étais quand même dans la tête de la fille avec laquelle il avait… enfin j’avais tout ressenti dans mon rêve… comme si ça avait été moi mais dans un autre corps… mais ça avait été… délicieux… un rêve délicieux… avec mon professeur ?!

Je tentai tant bien que mal d'effacer ces idées de mon esprits en prenant mon petit-déjeuner... Mais une fois dehors plus rien n'occupait mes pensées... Je levai mes mains à mon visage, faisant presque chuter mon sac de mon épaule. Je dois me calmer avant d’arriver au bus… vite. Le soleil n’étant pas parfaitement levé, l’ambiance des ruelles étaient orangée, cachant mes joues, mais une fois dans le bus ou sur les grandes avenues que je devais traverser… je n’aurais aucune chance de cacher mes joues rouges d’embarras.

Pourquoi mon esprit me faisait-il ça !

  • Hey petite, tu te sens bien ?

Je levai rapidement les yeux autour de moi.

Merde. Franc et sa bande… j'aurais dû partir plus tard que d’habitude…

Je tentai de reprendre une attitude sereine, même si c’était difficile.

  • Très bien.

Le fameux Franc, dealeur, trafiquant en tout genre et j’en passe, vient face à moi en marchant à reculons et en m’observant d’un sourire.

  • T’es sûr, t’as vraiment pas l’air.

Ses sbires m’entouraient déjà beaucoup trop… de toute façon avec eux je n’avais aucune chance si jamais ils décidaient de s’en prendre à moi…

Ce n’était jamais arrivé pour le moment… j’avais toujours réussi à y échapper… et ça ne rendait Franc que plus désireux de m’avoir bien sûr… comme il avait eu toutes les filles du quartier en âge de faire des choses… consentie ou non.

J’aurais voulu leur dire de dégager, que je n’étais pas d’humeur… mais c’était une très mauvaise idée… alors je me forçais à sourire :

  • Oui je vais bien, je risque juste d’être un peu en retard à l’école.

Franc ralentit, se rapprochant de moi :

  • Tu veux qu’on t’emmène ?
  • Non merci.
  • Oh pourquoi ? George conduirait et nous deux on serait à l’arrière… ton école est à une heure de route non ?

Je me raidis un peu plus… Il ne cachait même pas ses intentions… Je relevai une main à mon sac pour le tenir un peu plus fermement, et déverser ma colère et mon inquiétude dans mon poing…

  • Non ça ira, merci.

Franc fit la moue.

Mais on arrivait alors à l’angle d’une rue et par son regard je compris : cachée à l’angle opposé de notre position, une voiture blanche et bleue… mes sauveurs…

  • Tu termines à 17 heures c’est bien ça ?

J’hochai lentement la tête sans oser le regarder… mais je sentis son sourire :

  • On passera te chercher alors.
  • Non je… je ne rentre pas ce soir.

Il paru surpris. Au moins il semblait m’avoir cru :

  • Ah, tu vas où ?
  • Chez une amie.
  • Je vois…

Mais la voiture avait démarré et s’approchait à présent, alors il fit un signe à ses sbires :

  • Une autre fois.

Je poussai un long soupire lorsqu’ils furent enfin loin.

Mon dieu ! J’y avais encore échappé.

  • Ça va mademoiselle ?

Je souris au policier qui avait baissé sa vitre :

  • Oui, merci.

Sans attendre mon reste je partis vers l’arrêt de bus.

Il ne me restait plus qu’à trouver l’amie chez qui j’allais dormir ce soir… si jamais je rentrai et que je les croisai… Franc ou même un de ses gars… j’étais morte. Laquelle de mes très nombreuses amies pourrait m’héberger… ah oui… je n’avais pas d’amie…

Une journée ennuyeuse… et plus l’heure de fin approchait, plus je stressai… je n’avais toujours pas trouvé de solution… Comment est-ce que je pouvais faire ? Soit rentrer chez moi sans qu’un sbire de Franc ne me voie… soit être invisible… donc impossible… Soit ne pas rentrer chez moi, mais où allais-je dormir du coup ?

Mon livre, posé sur ma table devant moi, se referma très vite, me faisant sursauter. Je levai les yeux : le professeur était face à moi, un sourire amusé aux lèvres. En tournant les yeux je compris : on était seul dans la classe… non… pas déjà…

  • Il y a quelque chose qui ne va pas Ange ?

Ange… ce surnom me fit légèrement sourire… il avait prit l’habitude de m’appeler ainsi lorsqu’on était seul, simplement parce que c’était plus court qu’Angélique selon lui… mais chaque fois qu’il le prononçait j’avais une impression de tendresse immense s’échappant de sa gorge… très agréable… et il était le seul à m’appeler ainsi…

Bon… non… régler le problème de Franc était ma priorité… je ne dois pas repenser à ce merveilleux rêve que j’avais fais avec lui…

D’une main, monsieur Klarne me releva le menton, fixant ses pupilles bleu sombre dans les miennes. Tellement beau…

  • Qu’est-ce qu’il t’arrive ?

Je fermai un instant les paupières en frissonnant à l’idée qu’il laisse sa main glisser dans mon cou… non, stop…

  • Je… euh… Franc.

Je n’eus pas besoin d’en dire plus, son visage se durcie d’inquiétude :

  • Il t’a fait quelque chose ?
  • Non…

Il paru rassuré, mais je soupirai en tournant la tête, dégageant mon menton de ses doigts.

  • Il voulait passer me chercher ce soir mais j’ai dit que je dormais chez une amie…
  • Et tu n’as pas d’amie pour t’héberger en réalité ?

J’hochai lentement la tête. Il eut un léger rire mais finalement s’éloigna vers son bureau :

  • Range tes affaires.

Quoi ? Il n’allait donc pas m’aider ? Ou du moins ne pas me dire comment il voulait m’aider…

Mais je fini par lui obéir en voyant qu’il rangeait son bureau.

On sortit côte à côte de la classe et je le laissai refermer. Une fois dans le couloir, pourtant déjà vide à cette heure-là, il parla à voix basse :

  • Tu peux prévenir ta mère que tu ne dors pas chez toi ?
  • Euh… oui…

Je sortis donc mon portable et m’exécutai.

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