Sebastien

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2eme année 1er semestre 2eme partie : (01/100) (Reims) (Mathis) (suite)

Damien revient très vite les rejoindre dans la cuisine, tout heureux de constater que ce que lui a dit sa mère est entièrement vrai et que la chambre de Guillaume et de Florian est aussi vide de meubles que la sienne.

Il n’assiste pas à la conversation que Mathis a eue avec Annie mais remarque quand même que quelque chose en lui vient de changer, en effet il retrouve Mathis souriant et rayonnant, sans plus aucune gêne dans ses gestes en se découvrant maintenant librement devant sa mère.

- M’man ? On peut aller dans la chambre d’« Aurel » ranger les affaires de « Mat » avant le repas ?

- Bien sûr les garçons, je vous appellerai quand ton père sera rentré et que ce sera prêt.

Annie leurs fait un clin d’œil.

- Ne faites pas de bêtises, j’ai l’oreille fine.

- Oh!! M’man!!

Mathis à voix basse, mais s’arrangeant quand même pour être entendu par Annie.

- Tu n’auras qu’à mordre dans l’oreiller Hi ! Hi !

- (Annie) J’ai entendu !!

Les deux garçons détalent jusque dans la chambre pour s’y enfermer à double tours, Damien prend le sac de son copain en s’agenouillant ensuite devant l’armoire pour y ranger ces affaires dans un espace visiblement dégagé pour eux par sa mère.

Il remarque également quelques vêtements de rechange lui appartenant, il s’en amuse maintenant qu’il a bien compris la petite farce qu’elle lui a faite juste pour le faire marronner.

Mathis profite qu’il lui tourne le dos en ne faisant plus attention à lui pour se déshabiller entièrement, il s’allonge ensuite nu sur le lit dans une position qu’il est sûr qu’elle fera craquer son petit copain.

Damien termine en entassant le sac à dos dans le fond de l’armoire, il se redresse en soupirant de contentement d’en avoir enfin terminé avec l’intendance.

- Tu aurais pu me donner un coup de main quand même !!

Mathis sourit et bien sûr ne répond pas, Damien se retourne vers lui pour lui en remettre une couche et découvre son beau blond dans la tenue d’Adam qui le fixe avec espièglerie, heureux de constater son petit effet sur le visage de son ami qui en reste la bouche ouverte à admirer son corps s’offrant sans pudeur à sa vue.

- Wouah !!

- Ferme la bouche et viens plutôt me rejoindre Hi ! Hi !

Damien se remplit les yeux du spectacle que lui offre son petit copain, ses cheveux blonds bouclés recouvrant lascivement sa nuque et ses épaules avec la frange coquine lui couvrant en partie les yeux d’un bleu si pur fixés dans les siens, qu’il en frémit d’excitation.

Le dos magnifiquement sculpté avec une chute de reins incroyable, la paire de fesses bien ronde et charnue avec en son centre cette ligne plus sombre où il sait trouver le trésor palpitant qui lui fait tourner la tête et le rend fou quand il y pose ses lèvres.

Les longues jambes fuselées à la pilosité blonde presque transparente qui à la lumière du jour irise ses cuisses musclées, son regard s’attarde aussi sur les petits pieds tout mignons que Mathis remue d’une façon si sensuelle que Damien sent les gouttes de transpiration perlées sur son front tellement il ressent soudainement l’envie de se jeter sur lui et de le couvrir de caresses et de baisers.

Mathis comme un mannequin sur une scène se laisse admirer, il sait l’effet qu’il fait sur le jeune garçon resté debout comme figé telle une statue grecque.

Lui aussi admire son apollon, son cœur s’emballe sous le regard de convoitise qu’il sent parcourir tout son corps.

L’envie qu’il s’approche et le touche devient si forte, que ses reins se cambrent sous l’effet du désir qu’il a de sentir les mains de Damien sur sa peau déjà brûlante.

D’une voix chaude toute en sensualité.

- J’ai envie de toi « Dami », qu’est-ce que tu attends pour enlever tes vêtements et venir me faire un câlin ?

Damien est parcouru par un long frisson, il obéit comme dans un nuage à la demande de Mathis et ses affaires tombent sous lui au fur et à mesure qu’il les ôte en quelques gestes nerveux.

Son corps petit à petit se découvre dans toute la beauté de sa jeunesse à son ami, ses membres finement dessinés dont les muscles saillent à chaque geste de son corps donnent l’eau à la bouche de celui qui ne rate pas un centimètre de chair se dévoilant sous son regard avide jusqu’à ce qu’il soit bientôt nu comme à son premier jour et qu’il se montre sans pudeur au garçon qui lui a volé son cœur depuis la première fois où il l’a rencontré.

Mathis salive devant le membre à la raideur sauvage montrant combien il est désiré par ce garçon qu’il aime, il se retourne à son tour pour lui montrer qu’il est également dans le même état que lui et apparaît à Damien la Xème plus belle chose dont ses yeux se repaissent sans jamais se lasser qu’est la petite touffe de poils blond doré cernant l’Obélisque de chair palpitante, Mathis lui tend une main pour qu’il le rejoigne et vienne se serrer contre lui, tellement l’envie de le sentir et de le toucher devient irrépressible.

2eme année 1er semestre 2eme partie : (02/100) (Reims) (Mathis) (suite)

Damien lentement s’allonge sur lui et le contact brûlant de leurs peaux leur laisse échapper à tous deux un son de gorge sourd rempli de désir, les yeux dans les yeux leurs visages s’approchent et leurs lèvres s’attirent.

Le baiser à peine engagé que leurs langues se mêlent en se redécouvrant, les mains de Mathis caressent doucement l’échancrure des reins de Damien pendant que celles de son ami se perdent dans sa chevelure soyeuse.

Les frissons qui parcourent leurs corps leurs font fermer les yeux, leur baiser devient plus viril mais également plus marqué par l’excitation qui les gagne alors que les respirations deviennent haletantes et bruyantes.

L’humidité de leurs bas-ventres qui se frôlent puis se frottent avec de plus en plus de vigueur, les emmène très vite dans une course à la jouissance qu’ils refrènent avec peine.

Mathis repousse doucement le visage de Damien et leurs yeux se rouvrent en même temps, brillant de plaisirs et de l’envie qu’ils ont l’un pour l’autre.

Les jambes du beau blond se lèvent et s’écartent, son compagnon comprend le message et un sourire entendu illumine son visage rouge de l’excitation ressentie précédemment autant par leurs caresses que leurs frottements lascifs.

***/***

Plus rien n’a compté durant ses quelques minutes où ils se sont octroyés un plaisir toujours plus fort.

Les respirations rauques à la recherche de l’air salvateur s’échappent des deux poitrines douloureuses.

Mathis est heureux d’appartenir à ce garçon près de lui qu’il a choisi et auquel il se donne corps et âme sans condition, tellement il éprouve pour lui un amour inconditionnel.

Damien et lui aussi dans le même état de félicité, il dévore des yeux le jeune homme souriant reprenant son souffle à ses côtés, sa beauté lui donne le tournis et il bénit la chance qu’il a eue de l’avoir rencontré mais surtout conquis pour en faire celui avec qui il en est sûr, il passera le restant de sa vie.

« Toc » ! « Toc » !

- (Annie) Vous ne les avez pas trouvés apparemment ?

Damien relève légèrement la tête, surpris.

- Quoi donc m’man ?

- (Annie) Les oreillers pardi !! Parce que là vous avez fait fort il me semble !!

Damien capte le regard de Mathis, le magnifique bol qui rougit ses joues le faisant encore plus ressembler à son cousin.

- M’man ! S’te plaît !!

2eme année 1er semestre 2eme partie : (03/100) (Aix) (Premier Pont de Novembre) (suite)

Une fois dans la chambre de Thomas, ils reprennent leurs respirations en se regardant comme des conspirateurs.

Thomas fixe Florian bizarrement.

- C’est toi qui fais ça ?

- Qui fait ça quoi ?

- Mes parents ! Il y a longtemps que je ne les ai pas vus aussi amoureux.

- Ils s’aiment, non ?

- Bien sûr mais ils ne le montrent pas de façon si flagrante devant quelqu’un d’habitude.

- (Éric amusé) On n’était pas mieux qu’eux je te rappelle et j’ai bien vu qu’il se passait un truc pas net entre les deux rouquins.

Thomas toujours ses yeux rivés dans les miens.

- Tu nous expliques ce qu’il t’a pris de faire ça à table ?

Je capte le pied déchaussé de Raphaël et j’éclate de rire en le montrant du doigt.

- C’est l’autre zozo, vous n’avez qu’à lui demander ce qu’il a fait de sa godasse Hi ! Hi !

Éric jette un œil sur les pieds de Raphaël.

- Tiens ! C’est vrai ça ! Elle est où l’autre ?

- (Raphaël) Sans doute où je l’ai laissée, sous la table de la salle à manger.

Éric qui cherche à comprendre le rapport avec le début de la conversation.

- Qu’est-ce qu’elle fout sous la table ?

- C’est parce que je l’avais enlevé figure toi.

- (Éric) Ça, je m’en doutais un peu, prends-moi pour un débile en plus !

- (Thomas) Ce qu’on aimerait savoir c’est pourquoi et surtout le rapport avec « Flo ».

- (Raphaël) Je faisais de l’exercice Hi ! Hi !

Éric a le déclic.

- Ah ok ! Je vois le genre ! Tu imagines un peu si les parents de Thomas s’en étaient aperçus ?

Thomas dans les choux sur ce coup là.

- Mais enfin ! Aperçus de quoi ?

- (Éric) Qu’il était en train d’exciter « Flo » en lui pelotant la queue tiens donc !

- (Thomas) Non ! Sans déconner !!

Éric me regarde d’un œil lubrique.

- Ça avait l’air de faire son petit effet en tous les cas, pas vrai « Flo » ?

Je me mordille la lèvre en y repensant.

- Hum ! Oui c’était cool !

- (Éric) Mais t’es un vrai queutard toi, rien ne t’arrête Hi ! Hi !

Raphaël remue les doigts de pied de celui qui n’a plus de chaussure.

- Vous voulez que je vous montre comment je lui faisais ?

- Oh oui !!!

Ils se tournent tous les trois vers moi et devant la tête que je fais, ils éclatent de rires.

Une fois calmés les regards changent, l’ambiance de la pièce commence à se charger d’excitation.

Éric s’approche de la porte, nous dévisage et devant l’acceptation tacite qu’il peut lire en nous, sourit en tournant la clé pour la verrouiller à double tour.

Chacun commence à se tortiller et à se regarder avec cette fois-ci une énorme montée de libido dans les yeux.

Raphaël pousse alors un soupire accompagné d’un sourire des plus craquant.

- Enfin !!!

Ce simple mot déclenche l’hilarité générale, chacun ayant eu la même pensée que lui mais n’ayant pas encore eu l’occasion de l’exprimer.

Éric soudain troublé, a le regard fixé sur l’entrejambe de ses amis.

- Waouh !! Ça grimpe à la vitesse grand « V » les mecs !!

Sa réflexion nous pousse à contempler avec amusement nos braguettes complètement déformées par nos libidos respectives, Éric s’apercevant que je le fixe depuis déjà un moment s’approche de moi et vient me prendre par la taille.

Éric d’une voix douce.

- Tu m’as manqué tu sais ?

Nos lèvres se joignent pour un bref baiser.

- Toi aussi !

Thomas arrive derrière lui et le prend également par la taille, Éric se retourne et lui sourit.

- Nous sommes tous les quatre ce soir, alors j’espère que tu vas te lâcher.

Thomas sourit à son meilleur ami.

- T’inquiète mon « Riquet » j’en ai bien l’intention.

Raphaël l’attrape par la taille, il le retourne face à lui pour l’embrasser avec une infinie douceur.

- Alors là !! Qu’est-ce que ça fait du bien !! On attend quoi ?

- J’ai une idée les gars pour pimenter la soirée, si on fermait les volets et qu’on s’éclate dans le noir sans savoir qui est qui ?

Ils me regardent tous les trois en souriant, l’idée apparemment les branche bien et nous mettons alors mon petit plan à exécution.

Nous bouchons les quelques rais de lumière qui passent encore puis une fois que tout est parfait, nous nous regardons une dernière fois tandis que Thomas se dirige vers l’interrupteur prêt à éteindre.

- Attends « Thom » !!

Thomas se fige et me regarde.

- Oui quoi ?

- N’oublions pas que tes parents ne sont pas loin, une fois la lumière éteinte chacun se déshabille dans son coin et après ça c’est silence total, ok ?

Raphaël me regarde d’un air moqueur.

- C’est bien à toi de nous dire ça Hi ! Hi !

- Je vais essayer promis, vas-y « Thom » ! Ça va être « waneguene » !!!

La lumière est éteinte et nous voilà dans le noir absolu, j’entends quelques rires dus à ma dernière expression d’argot et surtout ce qu’elle implique pour le reste de la nuit.

Ensuite ce sont les froissements des vêtements qui s’enlèvent et volent dans la pièce, le silence se fait enfin et nous n’entendons plus que les respirations déjà rapides, marquant l’excitation qui nous prend.

Quelques mouvements se font, moi-même je me déplace dans la chambre pour changer de place afin que personne ne sache où je suis.

Je sens un corps près du mien et je frémis d’envie quand une main me touche et me palpe, descendant sur ma taille pour ensuite l’empoigner et me plaquer contre un corps chaud, déjà tremblant de désir.

2eme année 1er semestre, 2ème partie : (04/100) (Aix) (Premier Pont de

Novembre) (suite)

Je me laisse faire en me contentant juste de prendre également la taille de celui qui enserre la mienne, ses mains deviennent curieuses en cherchant à savoir qui je suis.

Elles me palpent avec douceur et une fois posées sur mon sexe, des doigts nerveux le serrent pour en faire le tour en reconnaissant de toute évidence son propriétaire à la crispation de l’autre main sur mon fessier.

Mes yeux s’habituent d’une façon étrange à la nuit, c’est comme si j’avais mis des lunettes spéciales ou je verrais maintenant tout ce qui se passe dans la chambre.

Éric me serre dans ses bras alors que plus loin allongé sur le tapis Thomas est sur Raphaël, il l’embrasse à pleine bouche en se frottant langoureusement contre lui.

J’approche mes lèvres de celles d’Éric pour l’embrasser avec fougue, lui montrant par ce simple geste ma joie de le retrouver et de pouvoir l’aimer tout mon soûl.

Puis une idée me vient du fait de ma vision de tout ce qu’il se passe dans la chambre, apparemment il n’y a que moi qui en suis affecté car je vois bien les gestes hésitants de mes copains dans les tâtonnements qu’ils font.

J’embrasse une dernière fois Éric et m’échappe de ses bras souplement, je me fais le plus silencieux possible pour le contourner en lui donnant une petite tape sur ses fesses qui le fait sursauter et me chercher en brassant l’air autour de lui.

***/***

Tout ce ramdam qui se passe ensuite autour de lui laisse Éric songeur, jusqu’à ce qu’il n’ait plus vraiment de doutes et s’exclame.

- Ah le salop !!! Ôtez-moi d’un doute les mecs ? Un chat ça voit bien dans le noir, pas vrai ?

- Hi ! Hi !

- Et en plus il se fout de nous, écoutez-le !

- (Raphaël ahuri) Je comprends mieux !

Il libère doucement Thomas pour lui dire à l’oreille.

- On va lui faire payer ça d’accord ?

Thomas d’une voix à la fois amusée à l’idée, mais aussi contrarié que Raphaël cesse de s’occuper de lui car il était proche de l’orgasme.

- Éric !! Bloque la porte pendant qu’on ratisse la chambre !!

- (Éric) Ok les gars ! Et toi le matou si on te chope tu vas prendre chère !

- Miaou ! Hi ! Hi ! Va falloir déjà m’attraper les bouseux.

S’en suit alors une véritable partie de colin-maillard dans la chambre, je les vois venir et les évite sans difficultés, sans me priver par la même occasion de toujours les titiller en passant près d’eux.

J’arrive doucement derrière Raphaël et lui glisse rapidement à l’oreille avant qu’il ne se retourne pour tenter de m’attraper.

- Va te mettre sur le lit que je termine de m’occuper de toi.

Il se fige et son regard se plisse afin de tenter à tout prix de discerner quelque chose, je me suis reculé suffisamment en faisant attention de toujours surveiller les deux autres qui avancent en se tenant la main pour brasser plus d’espace.

Je souris en voyant les traits du visage de Raphaël qui a les lèvres pincées par l’envie, il prend sa décision et retourne lentement à tâtons jusqu’au lit ou il s’agenouille en écartant un maximum les cuisses et appuie sa poitrine sur le drap en me présentant sa croupe de la façon la plus excitante qui soit.

Je vais prendre le temps d’aller énerver un peu plus les deux compères qui prennent au sérieux le fait de me trouver dans le noir, alors qu’ils leur suffiraient d’allumer la lumière pour que tout soit fini.

Je pense que ce petit jeu les excite plus qu’autre chose et je rentre dedans encore une fois en allant doucement leur prendre les parties les plus sensibles chacun leurs tours.

- (Éric) Il est par là !

- (Thomas) Non par-là !

Raphaël mord dans l’oreiller, moitié pour ne pas rire à les entendre, moitié parce qu’il prend cher depuis que je suis revenu m’occuper de son « cas ».

Malgré tout, les autres ne sont pas fous et finissent très vite par entendre les petits couinements de « Raphi » qui tremble sous mon assaut et commence à prendre un super pied.

Thomas entraîne Éric avec lui vers son lit.

- Cette fois-ci ça va être ta fête mon minet.

2eme année 1er semestre, 2ème partie : (05/100) (Aix) (Premier Pont de

Novembre) (fin)

Les quatre jours se terminent et tous se retrouvent cet après-midi-là pour passer les dernières heures ensemble avant qu’il ne soit temps de reprendre le chemin du retour.

Chloé et Léa sont collées chacune à leurs hommes et elles rient aux éclats pour la moindre occasion tellement elles sont heureuses de ce week-end prolongé qui leur a permis de se retrouver tous ensemble.

La bande des quatre a du mal à dissimuler les cernes tout comme les poches qu’ils ont sous les yeux, marquant leurs nuits agitées et le manque de sommeil qui en résulte.

La tête qu’ils tirent et en partie également la cause de l’amusement des deux couples qui ont été eux beaucoup plus sages, quoique certaines nuits pour ne pas dire toutes ont été elles aussi plutôt agitées.

- (Aurélien) Vous êtes sur les gars que c’était des vacances pour vous ? À voir vos petites mines on ne le dirait pas Hi ! Hi !

- (Raphaël) C’était chaud j’avoue, mais putain quel pied ! Quand je pense qu’il va falloir attendre Noël maintenant pour qu’on se retrouve tous ensemble.

- (Guillaume) Plains-toi ! Tu seras avec Éric, alors que nous ceinture.

- (Raphaël) C’est vrai que ce n’est pas de bol pour vous.

- (Thomas) J’aurais « Flo » tout à moi le week-end prochain donc ça va pour l’instant, mais après ça c’est la galère qui reprend.

- (Chloé) Dis-moi Florian ? Tu comptes revenir définitivement à Aix après tes études ou quoi ?

Tous les visages de mes amis se tournent vers moi, dans l’attente d’une réponse à une question que tous se sont au moins posée une fois.

Je sais que ma réponse de toute façon ne satisfera pas tout le monde car si je dis oui, Guillaume et Aurélien vont être tristes et si je dis non, ce sera pareil pour les filles et mes amis Aixois.

- J’ai un projet pour après mes études, je ne pense pas rester en France désolé.

Les filles qui sont les plus sensibles commencent à avoir les yeux larmoyants et je vois bien qu’il va en être de même pour les garçons qui commencent à avoir les yeux brillants eux aussi, je reprends très vite la parole pour mieux expliquer ma dernière phrase.

- Laissez-moi finir avant de vous imaginer que je vais vous laissez tomber, mon projet est de créer une structure hospitalière quelque part où le plus de gens possible en auront besoin. Il y aura de la place pour tous ceux qui voudront se joindre à moi, j’espère que beaucoup de mes amis seront à mes côtés pour le mener à bien. De toute façon ce n’est encore pas pour demain, d’ici là beaucoup de choses peuvent encore changer vous ne croyez pas ?

- (Aurélien) Si tu as besoin d’un pompier, je suis partant ! Et Chloé pourrait s’occuper de la partie sociale, tu en penses quoi ma puce ?

Chloé se jette à son cou en pleurant.

- Bien sûr oui, comme ça, on resterait tous ensemble.

- (Éric) Je pourrai m’occuper de la maintenance et s’il reste un petit coin dans ton centre pour que « Raphi » puisse ouvrir une clinique vétérinaire ce serait le pied.

Ému par leurs paroles je sens une boule d’émotion me crisper l’estomac.

- Bien sûr qu’il pourra le faire.

Guillaume prend la main de Léa en la serrant tendrement.

- Nous n’avons encore pas choisi d’orientation professionnelle mais ce serait étonnant que quelle qu’elle soit, il n’y ait pas une petite place pour nous aussi et je sais pour en avoir parlé avec « Dami » qu’il sera aussi partant lui aussi pour qu’on ne se quitte pas.

Thomas s’aperçoit du trouble de Florian et le prend gentiment dans ses bras.

- Personne n’a envie de te voir t’éloigner de lui et tu n’as pas à t’en faire, je suis certain qu’où que soit ton projet tu n’y seras pas seul.

Je renifle un grand coup, geste instinctif qui comme d’habitude les fait sourire, je capte leurs regards amicaux pour leurs sourire à mon tour.

- Je vous aime tous vous savez, ce que vous venez de me dire me touche énormément soyez en sûr. Il est encore trop tôt pour faire des plans sur la comète, mais le moment venu je vous promets que vous serez tous impliqués dans ce projet qui sera alors celui de toute notre communauté à parts égales.

Chloé se lève et vient embrasser son ami.

- On t’aime tous « Flo », certains depuis moins longtemps que d’autres mais j’en suis certaine avec tout autant de force.

La discussion qui suivit leur fit refaire le monde plusieurs fois, ponctuée souvent d’éclats de rire joyeux.

Malgré tout le temps des aux revoir arrivent et c’est avec de grands gestes de la main, qu’ils repartent en voiture direction la gare.

À Aix chacun retourne à ses occupations avec dans la tête un nouveau projet commun, qu’ils n’ont tous pas fini de cogiter dessus seul ou à plusieurs.

***/***

Les journées qui suivirent pour Florian passèrent très vite, ses heures partagées équitablement entre la fac et le CHU.

Ce n’est que le vendredi soir qu’il rentre chez lui heureux, pour préparer sa chambre afin d'y accueillir son chéri qu’il va bientôt retrouver à la gare.

Il sourit en voyant les nouveaux meubles qui les avaient fortement surpris lui et Guillaume, quand ils rentrèrent de leur grand week-end dans le sud.

Pour pouvoir faire de la place afin d’y caser les deux grands lits doubles, Frédéric a fait installer un long placard en remplacement de l’armoire qui était vraiment trop encombrante.

Guillaume s’est mis alors à rire comme un malade, en faisant allusion aux paroles de ses parents quant à la praticité d’avoir chacun un grand lit afin de pouvoir y accueillir son ou sa petite ami(e) le cas échéant.

N’ayant très certainement pas pensé qu’il ou elle ne serait sans doute pas là juste pour dormir, l’idée d’assister aux ébats de Florian et Thomas n’étant pas dans les intentions du garçon, ni de lui faire assister aux siens avec Léa bien sûr.

Ils se sont mis d’accord avec Aurélien et Damien pour que l’un d’eux accepte celui qui serait seul, Aurélien leur signalant simplement que s’ils faisaient venir au même moment leurs moitiés respectives, le problème reviendrait alors d’actualité.

Florian rit tout seul dans la chambre en y repensant, malgré tout le dernier cas de figure a peu de chance de se présenter un jour et pour ce soir c’est lui seul et son Thomas qui y seront.

Il enfile un tee-shirt propre, pour ensuite en sifflotant quitter la pièce et partir à la rencontre de son chéri.

2eme année 1er semestre 2eme partie : (06/100) (Deuxième Pont de Novembre) (Reims)

Florian arrive gare de Reims avant le train de Paris, il décide d’aller prendre un café en attendant son entrée en gare.

Il ne fait pas chaud dehors aussi ne s’y éternise-t-il pas et il entre dans le bar en grelottant.

Florian s’accoude au comptoir en passant sa commande, il voit dans la glace du bar un véhicule rouge d’intervention arriver et se garer sur une place de parking réservée, juste de l’autre côté de la vitre où lui se tient.

Curieux, il attend de voir qui en sort et sourit en reconnaissant Grégory avec son ami de l’autre fois.

Celui-ci regardant dans sa direction, l’aperçoit et met un coup de coude dans les côtes de « Greg » en lui montrant Florian du doigt.

- Ce n’est pas ton pote là-bas ?

Grégory regarde dans la direction indiquée et aussitôt un large sourire éclaire son visage.

- Si ! C’est « Flo » ! Tu viens prendre un jus que j’aille lui dire bonjour ?

- Ok de toute façon notre client n’est pas encore là, son train n’entre en gare que dans dix minutes.

Les deux hommes referment le véhicule et courent pour se réchauffer jusqu’à la porte vitrée où ils entrent à leur tour.

Les deux pompiers se dirigent directement vers Florian, Grégory le prend dans ses bras pour lui donner l’accolade.

- Ça va « Flo » ? Justement j’avais l’intention de t’appeler pour t’inviter à la maison, « Juju » m’a dit que tu repartais sur Paris demain mais si tu veux la semaine prochaine tu viens casser une croûte chez nous, d’accord ?

- Avec plaisir, bonjour Vanyel ! Ça boom ?

- (Vanyel étonné) Tu te rappelles de moi ?

- Bah oui qu’est-ce que tu crois ? Pourquoi ? Pas toi ?

- Si bien sûr, mais d’habitude les gens ont du mal avec mon prénom pour s’en souvenir.

- Eh bien tu vois, ce n’est pas mon cas et puis j’ai toujours kiffé les beaux pompiers alors !!!

- (Grégory amusé) Fais gaffe « Van » ! C’est un charmeur ce loustic.

- (Vanyel) Je vois ça ! Hi ! Hi !

- Qu’est-ce que vous faites là les gars ?

- (Grégory) Nous devons prendre en charge un gars qui est tombé dans le coma dans le train venant de Paris, et toi ?

- (Je blêmis) J’attends « Thom » !!

Grégory en me voyant devenir tout blanc.

- T’inquiète « Flo », d’après nos renseignements le type est beaucoup plus vieux que Thomas.

Je suis pris maintenant d’une bouffée de chaleur, j’avais craint un instant que ça ait pu être lui.

- Ouf ! Tu me rassures.

Un haut-parleur annonce l’arrivée du train, nous buvons rapidement notre café en nous dirigeons ensuite vers la sortie des voyageurs.

Deux employés de la SNCF arrivent alors en portant un quadragénaire sur un brancard, Grégory avec Vanyel se dirigent aussitôt vers eux et les guident vers le véhicule de première urgence.

Je reste là en surveillant malgré tout du regard tous leurs faits et gestes, deux jeunes filles qui gloussent pas loin de moi me font tourner la tête et j’aperçois avec amusement la cause de cette agitation venant de ces deux demoiselles.

Un grand blond au sourire “Colgate” habillé tout en noir avec un sac à dos en bandoulière apparaît dans le hall, son regard tombe tout de suite sur moi et il vient alors à ma rencontre en accentuant encore plus son sourire.

Je vois du coin de l’œil une des jeunes filles se tenir la poitrine et sourire à son tour quand elle le voit se diriger vers elle et sa copine.

Sourire de courte durée puisque le grand blond les dépasse sans même les voir et m’enlace tendrement en déposant un baiser sur ma bouche.

- Ça va m’amour ?

J’éclate de rire, autant à cause du petit nom qu’il vient de m’affubler que de voir la tête des deux filles en comprenant que celui qui leur a fait autant d’effet ne sera jamais pour elles.

- Hi ! Hi ! C’est nouveau ça ? Pourquoi pas Ti’t’am pendant que tu y es ?

- (Thomas amusé) Pourquoi ? Tu préférerais ?

- Arrête ton char et embrasse-moi mon « Thomamounet »

Ses lèvres sans hésitation reviennent se plaquer contre les miennes et cette fois c’est un vrai baiser que nous nous donnons en plein milieu de la gare sous les yeux d’un grand nombre de personnes.

Je fais un clin d’œil aux deux jeunes filles qui nous regardent, les yeux ronds de stupeurs et qui comprennent que je me moque d’elles.

- Tu as fait un bon voyage ?

- J’ai connu mieux tu sais, à peine sorti de Paris il y a un type qui nous a fait un coup de « Calgon ». J’espère qu’il s’en remettra mais je n’en suis pas sûr, tu as dû le voir passer d’ailleurs non ?

Je lui montre la camionnette rouge.

- C’est « Greg » avec son pote qui s’en occupe, tu veux qu’on aille voir ?

- Ouaih ! Si tu veux.

Une fois près du véhicule, nous attendons que « Greg » nous voie et je m’approche de l’arrière pour apercevoir Vanyel poser un masque à oxygène sur le visage du gars.

- C’est grave ?

- Comment veux-tu que je le sache, je ne suis pas toubib. Il respire difficilement et il est toujours inconscient.

- (Grégory) Tu veux y jeter un œil ?

- S’il te plaît, oui !

- Ok ! Monte avec « Van » ! Je referme derrière vous pour pas qu’on se pose des questions au cas où.

2eme année 1er semestre 2eme partie : (07/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(Reims)

Une fois devant la civière, je commence à ausculter le gars sous le regard étonné de Vanyel qui ne pipe pas un mot mais n’en pense pas moins.

Le pouls est lent, la respiration hachée et difficile, mais ce sont ses lèvres qui m’alarment le plus.

Celles-ci sont bleuies comme s’il s’étouffait, alors que rien ne gêne sa respiration tout du moins en apparence.

- Tu peux m’aider à lui enlever ses vêtements ?

Vanyel toujours muet hoche la tête en commençant à lui ôter sa veste, il déboutonne ensuite sa chemise et ce n’est que quand le cou devient bien visible, que je l’arrête et ausculte le renflement que l’homme a à la gorge.

J’y détecte une piqûre avec un aiguillon resté fiché en son centre.

- Passe-moi la trousse d’urgence vite !

Le ton de ma voix lui en impose et sans poser de question, il va décrocher la mallette au fond du véhicule pour l’ouvrir devant moi.

Je regarde vite fait à l’intérieur et soupir de soulagement en voyant l’ampoule d’anti allergène à large spectre rangée dans sa boîte, je prends la pince à épiler et j’ôte le dard d’un mouvement vif.

- Prépare une injection de 2 cc.

J’appuie sur la boursoufflure qui doit lui bloquer le larynx en le compressant, la respiration devient sifflante et l’homme a de plus en plus de mal à trouver l’air nécessaire à sa survie.

Je prends la seringue des mains du pompier en lui faisant un sourire rassurant et je pique l’homme juste au-dessus de sa gorge, puis y injecte le liquide.

J’attends un instant mais je me rends vite compte que l’effet ne se fera pas à temps, un nouveau coup d’œil dans la mallette et j’en sors une paire de gants en caoutchouc que j’enfile.

Je prends ensuite un petit scalpel pour couper un morceau du tuyau relié à la bouteille d’oxygène après l’avoir refermée, je fixe dans les yeux Vanyel qui me regarde faire sans broncher mais avec une attention marquée d’un extrême étonnement.

Je tends le morceau de tuyau et le scalpel devant moi.

- Tu peux y verser du désinfectant s’il te plaît ?

Vanyel réagit aussitôt en arrosant d’alcool les deux ustensiles en appuyant sur le flacon, le vidant presque entièrement.

- C’est bon ! Maintenant tiens-lui la tête en arrière, fais surtout attention à ne plus bouger.

Il prend la position demandée et bloque fermement l’homme qui a les lèvres de plus en plus bleues.

J’incise alors sans hésiter sa gorge juste au-dessous de la piqûre et aussitôt un énorme râle en sort quand les poumons du gars aspirent l’air goulûment.

J’entre alors le tuyau dans sa gorge pour ensuite refermer en appuyant fermement sur la coupure.

- Il faut que je suture, regarde dans la mallette tu devrais y trouver une grosse aiguille et une bobine de fil spécial, coupe s’en cinquante centimètres environ et passe le dans le chas, ensuite tu fais comme tout à l’heure avec l’alcool qui reste.

Pendant qu’il fait ce que je lui ai demandé, de mon autre main je soulève la paupière de l’homme et lui reprends ensuite son pouls qui bat déjà beaucoup plus normalement.

Ses lèvres commencent à perdre leurs teintes bleues et redeviennent d’une couleur rose plus normale, rassuré je reporte mon regard vers Vanyel qui au même moment me tend l’aiguille encore toute humide d’alcool.

Je suture alors tranquillement la petite incision faite auparavant, en prenant bien soin de placer correctement le tuyau qui lui permet maintenant de respirer normalement.

Je replonge dans la mallette de premiers secours pour en sortir cette fois une bande de gaze et du collant, j’en découpe au scalpel un petit carré que j’applique en le tendant bien sur l’ouverture du tuyau.

Vanyel comprend mon intention et me prend le rouleau de collant des mains, il en déroule un morceau et scotche la gaze sur le pourtour du tuyau, puis m’aide à mettre une compresse auto collante autour des sutures.

Une fois terminé, nous nous regardons en souriant et nous allongeons doucement l’homme sur le lit solidement fixé au véhicule.

Je sangle la partie haute du corps pendant que Vanyel s’occupe de la partie basse, une fois terminé j’enlève mes gants que je mets dans un petit sac-poubelle et je lui serre la main avant de sortir tranquillement du véhicule, sous les yeux impressionnés du pompier.

- (Grégory inquiet) Vous avez été long ? Il va comment le type ?

- Bien t’inquiète mais il était moins une, par contre préviens les urgences qu’ils prévoient un bloc opératoire. De mon côté je vais les appeler, pour prévenir René de ce que je lui ai fait pour qu’il tienne jusque-là.

-(Grégory ahuri) Ce que tu lui as fait ????

Vanyel sort à son tour de l’arrière du véhicule, encore estomaqué par ce qu’il vient de vivre.

- Tu verras ça avec ton copain, on se revoit plus tard.

Je l’embrasse et prends Thomas par la taille en nous éloignant d’eux pour repartir tranquillement à la maison.

Vanyel retrouve alors la parole.

- Mais enfin !!! C’est qui ce gamin ?

- Bonne question ! Si tu trouves un jour la réponse, pense à m’en informer ! Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2eme partie : (08 / 100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre des médecins)

Alain accompagné de Robert, ont fait le trajet ensemble et se soutiennent mutuellement avant d’entrer dans le saint des saints de leur profession, la convocation à caractère impérative qu’ils ont reçu l’avant-veille par courrier recommandé ne les rassure pas plus que ça.

Ils se doutent bien de qui en est à l’origine, pourtant Gérôme et Dorian quand ils leurs en ont parlé, leurs ont juste répondu de s’y rendre et qu’ils verraient bien.

Robert une fois arrêté en bas des marches de l’imposant bâtiment.

- Nous y voilà !!

Alain stressé comme un ado avant un oral de philo.

- Croisons les doigts, tu crois que ça a un rapport avec les deux fouilles merdes ?

Robert soupire, c’est au moins la centième fois qu’il lui pose la même question.

- Qui d’autres crois-tu ? Mon avis qu’ils ont eu du mal à digérer l’intervention musclée de la police et qu’ils ont blindé leur rapport pour nous enfoncer le plus possible.

Alain moins négatif que son ami.

- Pourtant Dorian n’avait pas l’air inquiet et tu sais combien la tranquillité de Florian compte pour lui.

Robert soupire une deuxième fois en regardant l’heure à sa montre.

- Nous ferions mieux d’y aller, sinon nous allons être en retard pour de bon.

Les deux hommes montent lentement les marches de pierres qui mènent au hall d’entrée du conseil de l’ordre des médecins.

Conseil qui à tout pouvoir pour reconnaître ou renier que ce soit les diplômes, les actions personnelles ou encore collectives qui impliquent de près ou de loin au domaine médical.

Un homme aux cheveux poivre et sel, d’une carrure militaire les fixe avec une certaine bienveillance dans le regard.

Il les laisse passer devant lui, préférant attendre qu’ils ressortent pour éventuellement s’il le fallait se faire reconnaître.

Ce ne sont pas les deux Rémois qu’attend Maurice, quoiqu’il les connaisse depuis longtemps par ouï-dire pour Alain et pour l’avoir rencontré une fois l’an passé pour Robert.

La personne qu’il attend lui doit un « service » comme beaucoup de personnes d’une quelconque influence dans le pays, « service » donc qu’il compte bien se faire rembourser rubis sur l’ongle dès ce matin.

***/***

Nicolas Bellot se presse ce matin-là, la réunion à laquelle il se rend aiguise sa curiosité et les derniers témoignages des personnes convoqués seront décisifs pour une décision qu’ils s’apprêtent à prendre.

Décision qui sera sûrement la plus incroyable qu’ils prendront depuis la création de l’ordre.

Il monte les marches rapidement malgré son surpoids évident car Nicolas est un quinquagénaire dès plus porté sur la bonne chère et les sucreries, ce qui ne manque pas de se remarquer par son aspect rondouillard qui ne serait sa fonction des plus prestigieuses aurait été certainement le sujet à des quolibets des plus douteux de la part de ses collègues.

Une fois en haut des marches, il stoppe un petit moment histoire de reprendre son souffle et sursaute en apercevant l’homme qui se dirige sans aucun doute possible vers lui.

Maurice avec un petit sourire en coin.

- Bonjour Nicolas ! Tu devrais faire du sport, je t’ai connu en meilleure forme physique.

Nicolas n’apprécie pas vraiment la remarque.

- Bonjour Maurice ! Toi par contre tu tiens toujours la forme à ce que je vois.

- (Maurice) Faut ce qu’il faut ! Peux-tu m’accorder cinq minutes ?

Nicolas regarde sa montre, agacé de ce contretemps.

- Pas vraiment ! J’ai une réunion importante et j’ai juste le temps de m’y rendre !! Excuse-moi mais ce sera pour une autre fois, tu n’auras qu’à prendre rendez-vous avec ma secrétaire.

Il se tourne alors pour reprendre son chemin, quand une main ferme lui bloque le bras et le fait revenir en arrière.

- C’était juste par politesse que je posais la question, ta réunion « importante » devra t’attendre ou commencer sans toi, désolé.

Nicolas va pour protester énergiquement, quand il rencontre le regard chargé de colère de l’homme dont il connaît parfaitement la fonction au sein de l’état et surtout la raison qu’il a eu d’en faire la connaissance il y a quelques années déjà.

Il soupire en se résignant à écouter ce que Maurice a à lui dire.

- D’accord ! Cinq minutes ! Suis-moi jusqu’à mon bureau.

Maurice avec un sourire entendu.

- Passe devant.

Ils traversent un couloir, montent un étage et traversent un nouveau couloir, jusqu’à se retrouver devant une porte capitonnée où est inscrit sur une plaque dorée « Nicolas Bellot directeur ».

Maurice émet un léger rire devant la plaque qui n’échappe pas à Nicolas, qui se crispe un peu plus en sachant combien il doit à cet homme et en regrettant soudainement son apparente hostilité.

- Entre Maurice et excuse-moi si je t’ai paru désobligeant mais vraiment j’ai une réunion importante ce matin, enfin ! Assieds-toi et dis-moi ce qui t’amène de si urgent.

Maurice comprend qu’il est sincère et se détend.

- Ce qui m’amène Nicolas ? Eh bien justement c’est lié à cette réunion !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (09/100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre) (suite)

Nicolas sursaute et cette fois-ci il commence à avoir une réelle envie de connaître la suite tant les dernières paroles de Maurice avivent sa curiosité, il passe derrière son bureau et s’assoit lourdement.

- Eh bien je t’écoute.

- Vous avez déjà pris votre décision ? Si oui je veux savoir laquelle !

Nicolas fixe intensément celui qu’il considère comme un ami.

- Tu connais ce garçon pas vrai ?

- Oui !

- Et ???

- J’en sais certainement beaucoup plus que toi sur lui. Alors ? J’attends ta réponse ?

- Il nous reste encore deux personnes à entendre, nous prendrons les décisions qui nous sembleront les meilleures quant à l’avenir de ce garçon une fois que nous les aurons entendus.

- Que sais-tu sur lui ?

- Suffisamment pour avoir déclenché cette réunion extraordinaire, et toi ? Qu’attends-tu de moi ?

- De pouvoir témoigner moi aussi.

Il tapote sur sa serviette en cuir.

- Je pense pouvoir amener des éléments fondamentaux qui j’en suis sûr pèseront sur votre décision si elle n’est pas déjà prise bien sûr.

- (Nicolas étonné) Et c’est tout ?

- (Maurice) Tu croyais que j’allais te demander quoi ? D’être partial et aller dans mon sens ? Tu me connais pourtant ?

Nicolas sourit cette fois-ci de façon nettement plus chaleureuse.

- Ça m’a parcouru un instant l’esprit je t’avouerai. Donc si nous t’écoutons, nous serons libres ensuite de prendre notre décision ?

Maurice se lève satisfait.

- Oui !

Nicolas quitte son fauteuil à son tour.

- Une dernière question si tu me permets ?

- Je t’écoute !

- Depuis quand ce garçon est-il sous ta protection ? Et est-il bien tout ce qu’on entend sur lui ?

- Ça fait deux questions ! Mais je vais y répondre. Pour la première je te répondrai très longtemps, pour la deuxième et bien je pense que ce que tu as pu apprendre n’est que la face visible de l’iceberg, même moi je n’ai pu en mesurer la totalité.

- Tu ne te mouilles pas trop là ?

- Je pense t’en avoir dit assez pour te faire réfléchir !

Il tapote une deuxième fois sa serviette.

- Le contenu de ce porte-documents devrait suffire à confirmer les dires des deux personnes qui doivent attendre de savoir ce que vous leur voulez.

- Tu les connais ?

- Oui !

- Et ils sont ?

- Bien ! Très bien et je ne doute pas une minute de leur honnêteté.

- Cette affaire n’est vraiment pas simple, elle paraît même incroyable.

Maurice avec un petit sourire narquois.

- « Flo » est un garçon incroyable, vous auriez dû le convoquer lui et vous auriez très vite compris où je veux en venir.

Ils se taisent, c’est en silence qu’ils parcourent une nouvelle fois les couloirs jusqu’à une salle impressionnante par le luxe de ses fresques datant du dix-septième siècle.

Une dizaine de personnes y sont déjà installées autour d’une table en arc de cercle faisant penser à un tribunal.

De l’autre côté assis dans deux fauteuils, attendent nerveusement Alain et Robert qui les voient entrer avec soulagement mais aussi pour Robert un certain étonnement, il reconnaît un des deux hommes pour être celui qu’il a reçu l’année précédente dans son bureau avec Philippe le « tuteur » de Florian.

Sa surprise est encore plus grande quand celui-ci après les avoir salués, vient s’asseoir à leurs côtés pendant que le deuxième personnage prend la place centrale restée vacante jusque-là au sein du conseil.

Les membres entourent leur président, ils se renseignent sur la présence de cette troisième personne parmi celles qu’ils ont convoquées.

La réponse doit les satisfaire puisqu’ils reprennent rapidement leur place et que le calme revient dans la salle.

Nicolas met un peu d’ordre dans ses fiches avant de prendre la parole, sa voix marquée par l’habitude remplit la pièce et annonce l’ouverture de la commission d’examen sur le cas du jeune Florian De Bierne.

Il s’adresse alors aux trois hommes en face de lui.

- Messieurs !! Si nous avons sollicité votre présence, c’est au vu de certaines informations qui nous sont parvenues et dont nous voudrions en connaître la véracité afin de prendre les décisions qui je l’espère sincèrement seront impartiales et serviront au mieux les intérêts de notre corporation. Dans un premier temps je vous demanderai de vous présenter, afin que nous connaissions vos implications dans cette affaire.

Alain se lève.

- Je suis Alain Dupré, doyen à la faculté de médecine de Reims qui accueille depuis quatorze mois le jeune De Bierne dans un cursus de médecine chirurgicale.

André attend que son ami se rasseye avant de se lever à son tour.

- Robert Mercier directeur du Centre Hospitalier Universitaire de Reims, j’accueille depuis presque douze mois au sein de mes équipes le jeune Florian De Bierne et je suis fier d’avoir ce jeune homme parmi mes collaborateurs.

Maurice sourit et se lève à son tour.

- Maurice Désmaré, directeur de la Direction de la Sécurité du Territoire de la République Française. J’ai tenu à être parmi vous pour donner tous renseignements utiles sur le jeune De Bierne, j’ajoute que ce garçon est sous la surveillance de la République depuis son plus jeune âge et qu’il est sous ma protection personnelle depuis plusieurs années.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (10/100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre) (suite)

Les heures qui suivent resteront dans les mémoires du comité, pour plusieurs raisons toutes plus extraordinaires les unes que les autres.

Alain en toute honnêteté envers ses pairs, relate avec une émotion non feinte l’admiration qu’il a pour Florian.

Depuis sa première rencontre dans son bureau où le jeune homme lui a prouvé connaître par cœur chaque livre de son énorme bibliothèque, jusqu’à la façon qu’il a eu de prouvé à certaines « éminences » envoyées par ce même Conseil qu’il en connaissait beaucoup plus qu’eux dans leurs spécialités respectives.

Il termine en conclusion de son exposé qu’il n’y a absolument plus rien à apprendre à son jeune protégé, mais qu’au contraire ça serait plutôt à lui de faire profiter de son exceptionnelle intelligence à ses pairs.

Nicolas la voix prise de stupeur.

- Ce que vous nous dites là est purement incroyable, nous reviendrons vers vous pour certains éclaircissements s’ils s’avèrent nécessaires. Monsieur Mercier, nous vous écoutons.

Robert à son tour amène son témoignage, il commence lui aussi par sa première rencontre avec Florian et son extrême compétence d’analyse quant à diagnostiquer ceux parmi les patients présents ce jour-là dans la salle d’attente des urgences qu’il était primordial de prendre en charge, ainsi que ceux qui n’étaient là que pour obtenir un arrêt de travail alors qu’ils étaient en parfaite santé.

Il poursuit par l’aide aux soins apportés par le jeune homme auprès des différents services, la maternité où les bébés à son passage cessaient presque immédiatement de pleurer.

Les personnes en fin de vie qui retrouvaient à son contact un bref instant de bonheur et son aide au même service d’urgence, où il devint vite l’un des piliers sur qui le chirurgien chef n’hésitait jamais à utiliser les services.

- (Nicolas ahuri) Quand vous dites un des piliers du service, vous pourriez développer ?

Robert hésite car il a peur d’aller trop loin, il regarde Maurice qui l’encourage à poursuivre avec un grand sourire, les yeux humides encore de ce qu’il vient d’entendre.

Le brave homme retrouve alors le courage de continuer son témoignage, il reprend la parole et commence à dévoiler, ce qui jusqu’à ce jour était un des plus grands secrets de son établissement.

Il explique donc ses premières interventions chirurgicales, qui ont donné à Florian l’énorme notoriété qu’il a maintenant auprès du personnel de l’hôpital.

Il commence par l’accident sur l’autoroute où tous les chirurgiens se sont retrouvés débordés, l’intervention du garçon sur une fillette qui sans lui n’aurait certainement pas survécu.

Robert donne alors les détails sur les différentes fractures, hémorragie et contusions dont elle était atteinte et desquelles Florian est venu à bout sans stress ni hésitation.

Il liste ensuite toutes les interventions auxquelles il a encore souvenance, ainsi que la décision commune prise de créer l’équipe spéciale et tous les bienfaits que celle-ci a occasionnés sur les familles et amis des employés des différents services.

Il explique ensuite l’attention de toutes ses personnes pour le jeune homme toujours souriant et les collectes mensuelles pour qu’il ait une rémunération et puisse se payer les petits plaisirs d’un garçon de son âge.

Enfin les yeux remplis de larmes, il se rassoit et se prend la tête des deux mains, le corps rompu par l’émotion et il arrive encore à prononcer quelques derniers mots qui prouvent l’immense attachement du vieil homme pour ce garçon si brillant.

- J’espère qu’il ne lui arrivera rien de fâcheux après ce que je viens de vous révéler, je l’aime beaucoup vous comprenez ?

Un silence impressionnant dans la salle ou juste les sanglots du brave homme se font entendre, Maurice se lève et vient près de lui.

Son bras entoure amicalement ses épaules, il le réconforte ensuite en lui chuchotant à l’oreille.

- Si je suis là c’est justement pour qu’il ne lui arrive rien.

Il attend le temps nécessaire pour que Robert se calme suffisamment, puis retourne à sa place y prendre sa serviette et l’ouvrir pour en sortir une liasse de documents.

Chaque membre du Conseil peut y voir le tampon rouge marqué « SECRET DEFENSE » et l’intérêt soudain d’en connaître la teneur se lit alors sur leurs visages.

Maurice relève la tête et les fixe un à un en leur faisant chacun leur tour baisser les yeux devant le regard impitoyable de cet homme, dépassant rien que du fait de sa fonction leur petite existence malgré la fierté qu’ils ont de leurs appartenances.

- Messieurs ! Mesdames !

Il montre bien les documents.

- Tout ce qui va être révélé à partir de maintenant ne devra en aucune façon, vous m’entendez bien !! En aucune façon, sortir de cette pièce. Les risques encourus pour quiconque ne respectera pas cet avertissement seraient des plus désastreux pour cette personne. Si quelqu’un parmi vous ne veut pas entendre ce qu’il va se dire, il ou elle est libre de sortir maintenant et je ne lui en tiendrai pas rigueur.

Maurice attend quelques minutes où il observe de ses yeux habitués à juger les hommes, les réactions et les comportements de chaque personne présente.

La curiosité d’en savoir plus est telle que tous restent à leurs places, attendant nerveusement les révélations qu’est prêt à leur apporter cet homme si sûr de lui dont ils ne peuvent supporter l’acuité du regard porté sur eux.

- Bien ! Alors à mon tour de vous parler de Florian De Bierne.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (11/100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre) (suite)

Il se racle la gorge, ému par ce qu’il va révéler.

- Ses parents voyageaient beaucoup……

***/***

Maurice remonte très loin dans le temps, l’accident et le premier rapport du lieutenant M’bala.

Il montre les photos qui font le tour de l’assemblée, tous ne peuvent s’empêcher de vérifier les heures de prises tellement cela leur semble inconcevable.

Il revient ensuite sur la convocation de ses grands-parents par la directrice de l’école maternelle, ainsi que sa première visite auprès d’un éminent psychiatre et ses conclusions après lui avoir sans en avoir l’air, fait passer différents tests dont l’enfant alors âgé de quatre ans seulement s’était sorti haut la main.

Les rapports confidentiels de Philippe Espinach le psychiatre où est noté que l’enfant qu’il a reçu ce jour-là avait la maturité d’un adulte déjà doter d’une forte intelligence, mais qu’il le cachait soigneusement afin de pouvoir paraître « normal » pour ses petits camarades.

L’enfant ayant la hantise de passer pour un animal de cirque à leurs yeux, il faisait tout pour ne pas montrer qu’il était différent d’eux.

Il montre ensuite les clichés pris lors de l’hospitalisation d’une jeune fille de treize ans amie de Florian.

Celle-ci lors d’un jeu s’étant ouverte profondément à la jambe, son ami âgé alors de onze ans l’a soigné et lui a fait les points de sutures qui apparaissent sur les photos et qui ont sidéré le médecin urgentiste qui a reçu la jeune Chloé ce jour-là, par la qualité et la précision avec lequel ils ont été faits.

Il continue ainsi jusqu’aux moments déjà racontés par les deux hommes prêts de lui et qui étaient convoqués ce jour-là.

Il change alors de sujets en ressortant les dossiers démontrant la sensibilité et l’énorme empathie envers l’homme dans sa généralité, qui marque les rapports qu’à Florian avec les personnes qui croisent sa route.

Maurice revient ensuite sur les « dons » manifestent et reconnus que ses différents rapports font états, il les liste alors à voix haute tout en surveillant les réactions des personnes qui l’écoutent avec une avidité évidente.

***/***

- Voici mesdames et messieurs la liste exhaustive de ce que nous appellerons des « dons » faute d’un autre terme plus approprié. Celui de se guérir comme le prouve de façon irréfutable la façon dont il s’est soigné seul de ses brûlures étant bébé et également lors de sa fracture de la jambe quelque temps après son arrivée à Reims. Pour cette seconde guérison, nous avons les rapports des premiers intervenants sur les lieux de l’accident et qui affirment la cassure nette d’un membre inférieur. Ensuite vient son QI extrêmement développé, vous me direz que ce n’est pas forcément un « don » dans la définition littérale du terme et je pourrais vous rejoindre là-dessus si ce n’était le chiffre de cent quatre-vingt-un atteint lors du seul test qui lui a été fait et qui n’était pas suffisamment étoffé à cette époque pour avoir une vraie valeur. Disons simplement qu’un enfant jonglant avec les algorithmes à la vitesse d’un ordinateur, connaissant par cœur chaque chose qu’il lit sans jamais rien oublier, crayonnant des portraits de mémoire qui ressemblent à s'y laisser prendre à des clichés, parlant je ne sais combien de langues étrangères car lui-même à ses propres dires ne saurait les compter et j’en passe et des meilleurs, à ce point-là le mot « don » a toutes ses raisons d’être prononcé.

Maurice laisse passer le moment d’étonnement et le brouhaha des discussions avant de reprendre ses fiches et son exposé.

- Un peu de calme s’il vous plaît !! Je n’ai pas encore fini !! Je reprends le défilement de ma liste par celui qui pour vous semble le plus important : Le « don » de guérir !! Florian sait quoi faire devant chaque situation auquel il est confronté, il est d’une habilité redoutable dès qu’il se trouve en situation. De plus il est pluridisciplinaire dans ses actes car que ce soit un os brisé, un cerveau endommagé, une hémorragie interne ou même la séparation de bébés nés siamois, rien ne l’arrête et à chaque fois avec le succès au bout de l’acte quel qu’il soit. Bien sûr tous mes rapports circuleront parmi vous après que j’en ai terminé, il me reste encore une ou deux petites choses à vous révéler et une qui restera secrète même pour vous car trop explosive en serait sa révélation fortuite à un public non averti.

Nicolas qui cherche ses paroles tellement tout ce qu’il vient déjà d’entendre lui paraît surnaturel.

- Que peut-il y avoir de plus explosif comme tu dis, après ce que tu viens de nous révéler ?

Maurice sourit, il comprend bien que le tutoiement que vient d’utiliser son ami n’est que la conséquence d’une forte émotion.

- Tout ce que je viens de vous révéler n’est rien comparé à ce que nous avons découvert sur Florian, seul quelques personnes y ont accès et je dirai… heureusement pour lui.

- (Nicolas) Tu te rends compte de ce que tu dis ? Ne serait-ce la fonction que tu as et qui ne me laisse aucun doute sur la véracité de tes paroles, je serais tenté à te faire interner séance tenante pour des propos pareils. Rien comparé à tes révélations ? Non mais tu te rends compte de ce que tu sous-entends ?

Maurice amusé du trouble que ses paroles occasionnent.

- Et j’en ai encore quelques-unes qui vont vous surprendre crois-moi !!

Nicolas se rassoit.

- Eh bien nous t’écoutons !

Maurice ressent la pression due à l’énorme curiosité de l’assemblée.

- Eh bien disons que ce « don » là est assez spécial, j’ai eu moi-même du mal à y croire et il y a fallu que j’aille de visu interroger certains témoins pour m’assurer de la véracité des éléments qui m’ont été rapportés. Florian serait protégé et se ferait comprendre et obéir des animaux et en particulier des félidés.

Comme Maurice l’avait prévu, c’est un vrai tollé qui résonne alors dans la pièce.

Il laisse passer l’orage et ce n’est que quand ils s’aperçoivent de son air sérieux, que tous se rassoient et laissent parler leur porte-parole.

- (Nicolas) Des félidés ? Tu veux dire des chats ???

2eme année 1er semestre 2ème partie : (12/100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre) (fin)

Maurice sourit d’amusement.

- J’ai dit « plus particulièrement par les félidés » les chats entre autres mais pas que, il dort aussi à l’occasion avec des tigres et même si ça me fait sourire, je ne vous raconte que des vérités étayées par plusieurs témoignages directs. Vous comprenez bien maintenant que ce garçon mérite à lui seul toutes les attentions des plus hautes instances et de vous-mêmes de par le fait, lui-même ne sait pas tout ce que nous avons découvert sur lui.

Il hésite.

- Du moins je crois, parce qu’avec lui rien n’est moins sûr.

- (Nicolas) Et c’est tout ?

Maurice n’en revient pas, ses révélations devraient leur donner mal au crâne et il n’a droit qu’à un malheureux « c’est tout ».

- Comment ça, c’est tout !!! Vous n’avez pas l’air de bien vous rendre compte de la portée de ce que je vous ai révélés ce matin et qu’il vous faudra taire absolument faute de quoi les retombées à votre encontre seraient instantanées et malheureusement pour vous collectives. Ne prenez pas ça pour une menace, mais vous comprendrez très certainement la valeur de ce garçon pour notre pays et que rien ne doit filtrer de cette salle pour sa propre sécurité. Pour clore mon intervention il me reste une petite chose qui n’a pas vraiment de rapport avec les raisons qui m’ont fait participer à cette réunion. Le jeune Florian De Bierne est également une des personnes les plus riches de notre pays, c’était à l’origine une des raisons de la surveillance qui lui était rattachée et qui nous a fait découvrir tout le reste. Sur ce dernier point il n’est apparemment toujours pas au courant, le connaissant j’en doute un peu mais rien ne nous a jamais fait penser le contraire aussi faute de preuves je reste sur le fait que ce serait toujours d’actualité.

Un silence de cathédrale tombe alors dans la salle, où chaque personne ressasse dans sa tête le flot d’informations qu’il vient d’y engranger.

Maurice cherche à déceler la moindre expression négative sur les traits tirés des intervenants, il connaît déjà pour s’être renseigner car c’est en cela qu’il est le meilleur, le passé de chacun.

Tous ont derrière eux une carrière honorable qui les a poussés à l’approche de la retraite, à accepter ce poste qui il le sait est une consécration pour eux de l’avoir obtenu par la reconnaissance de leurs pairs.

Il ne fait aucun doute que rien ne sortira jamais de cette salle et que le secret médical qu’ils ont respecté pendant toutes ses années, les aidera beaucoup à taire celui-là et le garder comme une marque extrême de confiance que leur fait l’état.

Lui-même doit se rendre cet après-midi même pour rapporter ses impressions à la personne unique qui a autorité sur lui et avec qui a été prise cette décision d’aider par ses révélations, à mettre le coup de pouce nécessaire pour obtenir l’accord officiel qu’ils escomptent bien tous les deux sortira de cette réunion.

Nicolas après de longues minutes reprend la parole.

- Nous remercions le directeur de la DST pour son intervention et nous l’assurons ainsi que la personne qu’il représente, qu’il ne sortira rien de cette assemblée des révélations qui nous ont été faits. Poursuivons maintenant l’ordre du jour qui était lié à une décision à prendre sur la prise en compte des différents éléments connus sur le jeune De Bierne. Nous allons délibérer quelques instants et donnerons ensuite notre verdict sur la suite à donner quant à l’avenir de ce garçon. Nous aimerions entendre de messieurs Dupré et Mercier, les propositions qu’ils auraient à nous faire en ce sens.

Alain se lève encore tout remué par toutes les révélations qu’il vient d’entendre.

- Florian devrait sauter plusieurs années d’études je pense, disons que nous devrions lui reconnaître un cursus équivalent à une troisième année d’internat.

Robert se lève à son tour.

- C’est aussi ce que j’allais proposer !! De cette façon il ne lui resterait plus trop longtemps à attendre pour obtenir ses diplômes, sans pour cela lui donner un blanc sein immédiat qu’il n’accepterait pas forcément car ça le mettrait encore une fois dans une position de privilégiée qu’il a toujours refusée intérieurement.

Maurice sourit en pensant très fort que « oh oui, c’est sûr » et s’enfonce dans son fauteuil, heureux du cours que prennent les événements.

Pendant la petite demi-heure où ils restent tous les trois dans la salle, seul des sourires complices et amicaux prouvent combien ils sont satisfaits de leurs interventions.

Les pas indiquant que la décision est prise, résonnent dans le couloir et les membres de l’ordre rentrent d’une façon solennelle dans la pièce pour reprendre leurs places.

Seul Nicolas reste debout et profite de l’installation de ses collègues pour faire un petit clin d’œil rassurant à Maurice.

- (Nicolas) Bien !! Après délibération, il a été décidé à l’unanimité que comme proposé par Monsieur Alain Dupré doyen de la faculté de médecine de Reims et par monsieur Robert Mercier directeur du Centre Hospitalier Universitaire de la même ville, le susnommé Florian De Bierne aurait un cursus de troisième année d’internat en chirurgie préparatoire à valider à la fin de cette année universitaire. Il lui sera donc validé les années antérieures, une condition malgré tout lui sera imposée !! Celle de se présenter une semaine par mois à l’hôpital militaire Bégin sis à Saint Mandé en région parisienne où il officiera en tant qu’interne de troisième année avec le grade d’aspirant et cela afin que nous puissions nous assurer d’une totale impartialité quant à ses réelles connaissances dans la pratique de la chirurgie. Messieurs !! La séance est levée, je vous remercie pour votre dérangement et vous souhaite une bonne fin de journée. La confirmation de notre décision sera inscrite très prochainement dans le registre de l’ordre, il en sera mentionné la teneur dans le journal officiel de notre profession à sa prochaine parution.

Maurice traverse les couloirs vers la sortie, Robert et Alain s’empressent à le rejoindre, ils lui demandent s’il accepterait de venir prendre un verre avec eux afin de le remercier pour son intervention.

Celui-ci accepte volontiers et ils se retrouvent rapidement installés à la table d’un bar à savourer une bière pression, Maurice sait très bien qu’ils ne sont pas là juste pour le remercier et les aide en amorçant lui-même la conversation.

- Vous devez vous demander comment j’ai pu apprendre toutes ces choses-là sur votre petit protégé, n’est-ce pas ??

- (Alain honnête) Même nous n’en connaissions pas la moitié.

- (Robert) Je me rappelle bien de vous quand vous êtes venu l’an passé avec le docteur Espinach, je ne pensais pas malgré tout que cette protection envers Florian était aussi importante.

- (Maurice) J’ai un peu omis certaines choses à mon ami ainsi qu’à certains de mes hommes sur le terrain, mes services suivent ce jeune homme depuis le premier jour. Philippe a cru un moment donner le change en envoyant des rapports tronqués, mais nous ne nous y sommes jamais laissé prendre et continuions notre surveillance sans qu’il s’en doute. Maintenant rassurez-vous, j’aime vraiment ce gamin et je ferai tout pour qu’il ne lui arrive rien, mais depuis quelques temps beaucoup trop de choses commençaient à filtrer et cette reconnaissance de vos pairs nous était nécessaire. La décision qu’ils viennent de prendre va nous faire gagner du temps, je sais bien qu’un jour toute cette histoire éclatera plus ou moins au grand jour mais si nous arrivons à gagner un an ou deux ce sera plus facile ensuite.

- (Robert) Mais cette histoire avec Bégin ?

- (Maurice) Ce n’était pas prévu mais ce n’est pas grave, je vais m’arranger pour que les militaires qui entreront en contact avec lui soient sûrs. D’ailleurs je vais m’y atteler dès aujourd’hui de façon à ce qu’il y ait le moins de monde possible qui fasse le rapprochement avec son arrivée.

- (Alain) Vous l’aimez vraiment vous aussi, ça se voit dans votre regard quand vous parlez de lui.

- (Maurice) Et oui ! Il m’a eu comme beaucoup d’autres ! Hi ! Hi !

- (Robert) Reste plus qu’à le prévenir sans qu’il y voie votre patte.

- (Maurice) Pour ça c’est facile, je vous laisse faire !! Juste un conseil, dites-lui s’en le moins possible. C’est qu’il n’est pas sorti de la dernière pluie le gaillard.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (13/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(Aix)

Michel observe le couple qu’il vient de faire entrer chez lui et s’installer dans le salon, l’homme au visage buriné marqué par les travaux manuels et la vie au grand air lui inspire confiance.

Sa femme vêtue d’une longue robe gitane devait être merveilleuse de beauté dans sa jeunesse, son allure fière et altière malgré son âge impressionne le vieil homme qui s’assoit en face d’elle pour entamer cette discussion qui lui a fait leurs demander de venir ce jour-là.

Michel montre une photo de Florian.

- Vous reconnaissez ce garçon ? C’est mon petit-fils.

- (L’homme sourit) Comment l’oublier !

Sa femme troublée.

- La destinée de ce jeune homme est déjà toute tracée, il réalisera de grandes choses mais rencontrera des embûches sur son chemin qu’il lui faudra traverser. L’amitié et le dévouement de son entourage l’aideront, mais ne feront pas tout.

- (Michel sidéré) Mais de quoi parlez-vous donc madame ?

- (L’homme) Mon épouse a des dons de voyance, elle a des flashs quand elle est devant les personnes et arrive souvent à en comprendre le sens. Je vois que vous souriez comme beaucoup le font, mais croyez-moi beaucoup reviennent également la consulter à nouveau après coup.

Michel vraiment sceptique.

- Et vous avez ressenti tout ça au contact de mon petit-fils ?

La femme le fixe étrangement dans les yeux.

- Ce garçon a une aura très forte, plus forte que toutes celles que j’ai connues. Cette maison en est imprégnée et vous-même en subissez les signes.

- (Michel troublé) Comment ça ?

La femme amène le dos de sa main devant ses yeux et dodeline de la tête comme envoûtée.

- Il vous a rendus plus fort !

L’homme voyant bien le trouble de Michel.

- Les flashs de mon épouse ne sont pas toujours aussi clairs qu’ils le paraissent pour vous.

Michel ne dit rien mais se lève pour réfléchir en marchant, il voit la femme revenir de son espèce de transe et retourne s’asseoir.

- Surprenant !

- (La femme) L’aura qui baigne cette maison est très puissante et ma vision ne fait aucun doute pour moi, ce garçon vous protège vous et votre femme d’une manière que je n’ai pu saisir, mais il vous protège c’est certain.

L’homme fixe à son tour Michel.

- Si nous en venions à la raison de notre présence ? J’ai cru comprendre que vous auriez une certaine proposition à nous faire.

Michel revient au présent, intrigué néanmoins par les paroles de la gitane.

- Heu ! Oui en effet ! Pour être tout à fait honnête avec vous, ma demande est intimement liée à mon petit-fils Florian. Nous avons besoin de la présence de votre cirque d’une façon permanente afin que vous puissiez y accueillir disons, un pensionnaire.

- Un tigre ?

- (Michel sourit) Presque ! Une jeune panthère pour être exact.

L’homme répond du tac au tac.

- Il me faudra une nouvelle cage !!

- L’argent n’est pas le souci majeur, vous connaissez je pense les réglementations de notre pays.

- (L’homme sourit) Heureusement, avec la ménagerie que compte mon cirque vous pensez bien.

Michel voit les yeux de l’homme brillés d’excitation.

- Ma demande à l’air de vous plaire on dirait ?

L’homme devient très sérieux.

- Vous n’étiez pas là ce jour-là sinon vous ne poseriez pas la question, encore aujourd’hui je pense fréquemment à cette matinée pas comme les autres. Alors oui bien sûr que je serai heureux de prendre en charge votre panthère, il vous suffit d’obtenir les autorisations d’exportations et pour le reste nous avons toutes les qualifications nécessaires pour nous en occuper.

- Et le fait de rester dans la région ?

- Nous y sommes déjà les trois-quarts de notre temps alors il nous suffira de chercher d’autres villes plus près d’ici, si vous pouviez de votre côté nous obtenir un droit d’installation semi-permanent sur Aix pour la période hivernale se serait parfait et nous ne vous demanderions rien de plus.

- Vous l’aurez !!

L’homme sursaute de surprise.

- C’est très difficile à obtenir vous savez ?

Michel amusé, lui indique des yeux sa femme.

- Votre épouse lit l’avenir alors demandez-lui, pour le reste c’est comme si c’était fait. Maintenant dites-moi ce que va coûter tout ça à votre niveau, vous m’avez déjà parlé de l’achat d’une cage et puis je pense qu’il y aura la nourriture et les soins ?

- (L’homme) Avant de vous répondre j’aimerais juste savoir une chose, sera-t-il possible de la faire travailler et de la montrer au public ?

- Je n’y vois pas d’inconvénients au contraire, puisqu’elle sera chez vous autant que vous puissiez en tirer quelque argent.

- (L’homme sourit) Alors le financement de la cage suffira ainsi que l’emplacement pour l’hivernage, quand arrive-t-elle ?

- Je ne saurai dire le jour exact mais assurément très vite, il y a des personnes sur place en Afrique qui s’occupent de son transfert.

L’homme tend la main à Michel pour sceller leur accord.

- Je vais préparer le contrat dans les termes que nous venons de discuter ensemble, le propriétaire de la panthère sera votre petit-fils je présume ? Il faudra qu’il suive une formation s’il veut pouvoir s’en occuper avec nous.

- Vous pourriez vous en charger ?

- Bien sûr ! Il faudra juste qu’il passe le temps nécessaire avec nous, disons une semaine ou deux minimums.

- Entendu, je lui en parlerai la prochaine fois qu’il redescendra chez nous, pour le chèque vous n’aurez qu’à m’indiquer la somme et je vous le remettrai à la signature du contrat. Rappelez-vous qu’il faut s’organiser au plus vite si nous voulons accueillir à temps votre nouveau pensionnaire, pour ma part j’espère avoir bouclé tout pour la fin de la semaine.

- (L’homme) Pour la cage ce n’est pas un souci, nous payerons un supplément de consigne au transporteur qui nous livrera l’animal le temps que je la reçoive.

Michel sourit et se lève.

- Tout est parfait alors ?

La femme repositionne brusquement le dos de sa main sur ses yeux et entre une nouvelle fois en transe.

- Il faut faire très vite, je vois un grand malheur arriver autour du garçon.

Sa main retombe sur son corps qui paraît soudainement à bout de force, sa tête part en avant et son mari n’a que le temps de la retenir pour ne pas qu’elle se fasse mal.

- (L’homme alarmé) Vous devez prendre très au sérieux les prédictions de mon épouse, surtout quand elles sont aussi violentes.

- (Michel) Je vais engager toutes les dispositions nécessaires pour activer le transfert.

- (L’homme) J’espère que ça se fera à temps.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (14/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(Maxime/Julien)

- « Max » !! On part à quelle heure demain ??

- Dans la matinée !! Il n’y a pas le feu tu sais ? C’est à peine à trois heures de route et en plus le stage ne débute qu’à quatorze heures !

- C’est cool alors ? On a toute la soirée à nous tout seul.

- (Maxime) Presque, tu oublies qu’on est invité à dîner chez tes parents.

Julien prend son homme par la taille et l’embrasse.

- Hum !! Il ne faudra pas rentrer tard alors.

Il pousse alors Maxime en arrière, toujours enlacé à lui jusqu’à ce qu’il se retrouve le dos plaqué au mur et subisse les assauts de son fougueux compagnon qui lui couvre le visage de baisers enfiévrés en appuyant fermement son bas-ventre contre le sien pour bien lui faire sentir le… « faudra pas rentrer tard ».

Maxime se laisse faire trop heureux d’être ainsi désiré par cet ange brun avec qui il partage depuis peu sa vie, son regard pétille d’adoration quand ses mains à son tour pétrissent la chair musclée de son corps si ardent.

Ils ont quasiment le même âge mais Maxime a toujours l’impression de s’être mis en couple avec un grand ado tellement Julien est toujours à cent à l’heure et s’éclate à chaque instant.

Maxime repousse doucement sa boule de nerfs.

- Si on allait faire un petit coucou à Thomas ? Normalement il doit être arrivé, demain nous ne sommes plus là ni l’un ni l’autre et après ça nous n’aurons certainement plus l’occasion de le voir avant Noël au minimum, qu’est-ce que tu en penses ?

Julien comme un jeune tout fou essaie de retourner dans les bras de Maxime qui l’en empêche en riant.

- Rahhh !! D’accord mais avant on se fait un câlin.

C’est donc une bonne grosse heure plus tard qu’ils se présentent chez les Viala à la plus grande joie de Thomas, agréablement surpris qu’ils aient pensé à lui et soient venu le voir.

Florian s’amuse à les taquiner car il s’aperçoit bien à les entendre qu’ils ont hâte d’être au lendemain pour s’éclater sur la piste, Julien ayant su faire parler Maxime depuis un moment déjà sur la destination « mystérieuse » de leur week-end prolongé.

Le temps passé entre amis s’écoule beaucoup trop vite et il est bientôt l’heure de se quitter, Thomas les regarde partir depuis le balcon en leurs faisant de grands signes de la main.

Quand il revient dans le salon, il ne peut laisser échapper un mouvement de surprise en découvrant son ami prostré sur le canapé.

- « Flo » !! Qu’est ce qui se passe ?

L’angoisse de mort maintenant de plus en plus imminente que ressent Florian lui noue les tripes, la question de Thomas le ramène à la raison.

Il esquisse un pâle sourire, ne voulant pas l’inquiéter outre mesure avec tout ça alors que lui-même n’arrive pas à en comprendre le sens, si sens il y a.

- Hein !! Mais rien, pourquoi ?

- Ecoute !! Ça fait déjà plusieurs fois que je te vois prostré comme ça, déjà le week-end dernier à Aix. Ce n’est pas dans tes habitudes, dis-moi au moins à quoi tu penses ?

Je le fixe dans les yeux et comprends à la force de son regard, qu’il ne se contentera pas d’un faux-fuyant de ma part.

Je lui fais signe de venir s’asseoir près de moi et une fois qu’il s’est installé, je viens me blottir contre lui afin qu’il me prenne en me serrant fort dans ses bras.

- Tu te rappelles de notre conversation sur la vie et la mort ?

- Bien sûr mais j’aurais certainement préféré l’oublier, pourquoi ?

- Parce que je sens que ça se rapproche et que quelque chose va m’arriver.

Thomas le serre encore plus fort.

- Qu’est-ce que c’est encore que ses conneries !!! Depuis quand tu sais ce qu’il va ou pas t’arriver toi ?

- J’ai comme une boule d’angoisse à l’estomac, en plus la nuit je fais des cauchemars.

- Quel genre de cauchemars ???

Je frissonne dans ses bras rien que d’y repenser.

- Je vois la mort Thomas, elle m’emporte loin de toi !

- Tu es sûr que c’est moi ?

- Qui veux-tu que ce soit d’autre ?

- Tu devrais en parler à Philippe, après tout c’est son métier pas vrai ?? peut-être que tu n’interprètes pas les choses correctement. Tout le monde fait des cauchemars tu sais ?? ce n’est pas pour ça qu’ils se réalisent, heureusement d’ailleurs.

Ses paroles me réconfortent, je me dis que c’est lui qui a sans doute raison tandis que c’est encore ma sensiblerie qui me joue des tours.

Je lève légèrement ma tête pour l’embrasser doucement sous le menton, ma langue lui lape la gorge.

Je me pelotonne encore plus dans ses bras en continuant les bisous et les léchouilles jusqu’à ce qu’il comprenne mon envie.

Thomas me prend la tête dans ses mains pour la repousser doucement en me fixant dans les yeux.

- On dirait bien que mon petit chaton va beaucoup mieux et qu’il a envie de papouilles ?

- Miaou !!!

- Je vois ! Je vois !

Il se lève en me gardant dans ses bras.

- Allons-nous occuper de ça dans un endroit plus tranquille, qu’est-ce que tu en penses ?

Je pose mes lèvres dans le creux de son cou et le lui mordille doucement, sa peau devient grumeleuse quand un long frisson lui parcourt le corps.

Ses pas s’accélèrent jusqu’à le mener dans notre chambre, ses mains étant prises à me tenir dans ses bras c’est moi qui ferme la porte à clé en passant et nous nous retrouvons presque aussitôt enlacés sur le lit.

Thomas d’une voix rauque.

- Tu sais que je ne serai plus rien sans toi mon petit chat ?

- Alors ne me quitte plus, quand je suis avec toi toutes ses angoisses disparaissent comme par miracle.

- C’est parce qu’elles ne nous concernent pas voilà tout, embrasse-moi plutôt ! De t’avoir contre moi depuis tout à l’heure me donne envie de toi à un point que tu n’imagines même pas.

- Détrompe-toi mon grand, pour moi c’est pareil.

Soudain, la pièce devient silencieuse quand leurs lèvres se scellent et que leurs corps encore une fois fusionnent dans la magie de leur amour.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (15/100) (Paris/Afrique) (suite)

L’hélicoptère s’élève avec quatre personnes à bord, le pilote ainsi que les deux agents de la DST mais également le jeune Akim qui a accepté ce baptême de l’air alors que son père tout courageux soit-il n’a pas accepté de s’en approcher à moins de cent mètres.

Malgré tout le jeune Massai n’est pas plus rassuré que ça et trouve refuge malgré sa fierté, dans les bras de Camille qui est heureuse de tant de confiance de la part du jeune sauvage.

Le pilote est venu les prendre au dispensaire ce matin-là, après plusieurs journées passées en paperasseries diverses accompagnées de quelques billets donnés en sous-main à quelques personnes influentes connues par le père Antoine.

***/***

Pour « Kinou » tout est réglé, la somme plus que coquette qu’a reçue le haut fonctionnaire aurait fait pâlir certaines personnes bien pensantes croyant au mirage de l’honnêteté des hommes au gouvernement de ces républiques bananières.

L’animal a donc quitté l’Afrique la veille au soir et ne devrait plus tarder à arriver à l’aéroport du Bourget où l’attendra le transporteur spécialement affrété pour l’emmener jusqu’au cirque, ce même cirque qui pour l’occasion a monté son chapiteau en banlieue parisienne près du centre de Belle Épine.

Un vétérinaire accompagnant le transporteur ainsi qu’un membre des douanes pour viser les papiers et donner les derniers vaccins obligatoires, avant la prise en charge par le nouveau propriétaire ou plutôt la personne mandatée par celui-ci.

Mandataire qui n’est autre que Michel De Bierne, ayant signé les documents au nom de son petit-fils Florian.

***/***

Il ne faut pas bien longtemps à l’hélico pour survoler la zone du crash de l’avion, Patrice lui indique ensuite la direction à suivre.

Il lui recommande de faire de larges cercles, afin de ne pas risquer de manquer quoi que ce soit dans cette végétation luxuriante.

Akim avec sa vue perçante habituée à la région même si pour lui la perspective de hauteur lui était jusque-là inconnue, pousse une exclamation de surprise en pointant du doigt une longue ligne dénuder ressemblant à une large route au milieu de la jungle.

- Quelque chose mange la forêt !! Regardez là-bas !!

Patrice tape légèrement sur l’épaule du pilote pour lui faire prendre la direction indiquée par le petit garçon, ils constatent bientôt eux aussi l’énorme saignée dans la jungle qui s’étend sur des kilomètres de long avec une bonne centaine de mètres de large.

Patrice et Camille sortent leurs jumelles-caméra et filment pour pouvoir y revenir plus tard, toute la scène se dévoilant sous leurs yeux ébahis.

- (Patrice) Regarde au début de la ligne !! On dirait des machines qui abattent les arbres ?

- (Le pilote surpris) Mais ce n’est pas autorisé !! Je ne comprends pas ce qu’ils font ici ?

- (Camille) Du bizness tout simplement sans se préoccuper de détruire tout derrière eux.

Patrice s’adresse au pilote.

- Pouvez-vous vous rapprocher de ses engins et ensuite parcourir la ligne d’arrachage jusqu’à son début ?

- (Le pilote) Entendu, mais nous garderons suffisamment de hauteur par prudence !!

- (Camille curieuse) Pourquoi donc ?

- (Le pilote) Vous croyez qu’ils vont se laisser survoler comme ça alors qu’ils sont manifestement en infraction ?

- (Patrice alarmé) Vous pensez qu’ils pourraient chercher à nous nuire ?

- (Le pilote) C’est une possibilité et c’est bien pour ça que je ne préfère pas tenter le diable. Je vais déjà les signaler par radio aux autorités de surveillances, même s’il y a de grandes chances qu’elles soient elles aussi dans le coup.

- (Patrice inquiet) Ce n’est pas dangereux ?

- (Le pilote) Je ne pense pas car il y aurait trop de risques pour eux si leur gouvernement ignore toute l’affaire, au mieux ils ouvriront une enquête et stopperont tout ça. Au pire ils feront traîner les choses et finiront par perdre le dossier.

- (Patrice) Vous avez l’air bien au courant de toutes ces pratiques ?

- (Le pilote) Ça fait quelques années déjà que je suis dans le coin, alors j’en ai déjà vu des vertes et des pas mûres si vous saviez ?

Camille qui zoom sur l’énorme bulldozer, pousse un cri de surprise.

- Non !!! Putain !! Plus rien ne m’étonnera après ça !!

Patrice se retourne vers son amie.

- Qu’est-ce que tu as vu ?

Camille tend le doigt vers le sigle inscrit en gros sur la carène de l’engin.

- Lis toi-même !!

Patrice pointe ses jumelles en faisant une mise au point nécessaire, il compte une bonne vingtaine d’hommes qui s’affairent à l’arrachage sauvage des arbres centenaires.

Il arrive ensuite sur les engins de chantier et sursaute à son tour sur le logo de la compagnie qui œuvre sans vergogne, faisant fi des accords internationaux en la matière.

- Putain… les salops !!

En noir sur fond rouge il peut lire alors les cinq lettres qui lui ont amené à lui aussi cette exclamation d’indignation.

« DBIFC »

2eme année 1er semestre 2ème partie : (16/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(Reims) (fin)

Leur train part à dix heures et comme ils se sont levés tôt, Thomas et Florian décident d’aller faire un petit coucou à ceux du CHU qui sont de permanence.

La vision du jeune couple arrivant main dans la main devant l’entrée des urgences, fait comme à son habitude son petit effet auprès du personnel qui leur sourit et vient les saluer.

René s’en rend compte et s’empresse également de venir les accueillir.

- Tiens !! Voilà le couple de l’année Hi ! Hi ! Pas facile de passer inaperçu hein ?

- (Je l’embrasse) C’est « Thom-Thom » qui fait sa star que veux-tu ?

- (René amusé) Si tu le dis !! Au fait merci pour ton intervention d’hier !! Une certaine personne te doit une fière chandelle !! Tu lui as sans doute sauvé la vie, d’ailleurs puisque tu es là !! Il voudrait te remercier si tu as cinq minutes.

- Bien sûr !! Tu nous présentes ?

Ils partent tous les trois vers l’étage où le patient a sa chambre, Florian pendant tout le trajet serre des mains et reçoit incrédule tout un tas de félicitations desquelles il n’en comprend pas la raison, mais qui fait sourire de manière ravie pour lui tous ceux et celles qui s’arrêtent pour les lui données.

- Qu’est-ce qu’ils ont tous ?

- (René) Ah oui c’est vrai ! Tu n’es pas encore au courant !

- Au courant de quoi ?

- Les hauts pontes ont examiné ton cas suite à un audit surprise, il ne faut pas demander s’il y a eu des fuites. Tout ce que je sais c’est que Gérôme et Dorian ont pris les choses en mains et qu’en conclusion tu as eu plusieurs années de validées sur ton cursus universitaire, c’est noté au journal officiel de ce matin.

- Comment ça ?

- Tu demanderas à Robert !! Quand il est revenu de Paris, il avait un sourire jusqu’aux oreilles en nous disant qu’à partir de maintenant tu n’avais plus à te cacher et que toi et ton équipe, allaient intégrer officiellement un service de chirurgie.

Je m’arrête complètement décontenancer par la nouvelle.

- Ils m’ont validé combien d’années ?

- Quatre !

- Waouh !!! Mais alors ça voudrait dire que je suis maintenant en...

René trop heureux ne le laisse pas finir.

- Troisième année d’internat et qu’il ne te reste plus qu’à peine deux ans à faire pour obtenir tous tes diplômes.

Je suis suffoqué par ce qu’il m’annonce.

- Tu me la coupes là !!

Thomas qui a tout suivi.

- Hé !!! Faites pas les cons avec ça Hi ! Hi !

C’est en riant tous les trois qu’ils arrivent devant la porte de la chambre, après un coup bref sur celle-ci, ils l’ouvrent et entrent à l’intérieur d’une pièce bien éclairé par les rayons du soleil.

Un homme est allongé sur le lit entouré par sa famille, une femme d’une quarantaine d’années pas déplaisante à regarder et deux grands ados ou jeunes adultes.

Une jeune fille d’une vingtaine d’années et un garçon un peu plus jeune qu’elle, mais qui ressemble beaucoup déjà à son père par une forte carrure et des cheveux d’un même brun foncé.

Tout le monde se regarde quelques secondes, surpris pour cette famille de voir arriver ses jeunes inconnus accompagnés par le chirurgien qui a opéré le mari dans la soirée précédente.

Nous passerons sur l’effet qui n’est plus une surprise que font les deux arrivants sur les deux rejetons, pour suivre les présentations du chirurgien au couple tourné vers lui le regard mangé par la curiosité.

René qui profite d’être là pour vérifier l’état du pansement et le dégonflement de la gorge de l’homme pour voir si tout va bien.

- Comment va monsieur le député ce matin ?

- Je vais bien merci docteur.

René capte le regard curieux de l’homme vers les deux garçons.

- Ah oui j’oubliais ! Que je vous présente le jeune homme qui s’est occupé de vous hier à la gare !

Il prend Florian par l’épaule en souriant.

- Voici Florian le jeune interne dont nous avons parlé ce matin et son ami Thomas.

Le député en se redressant avec un large sourire, s’exclame d’une voix presque inaudible suite à l’intervention chirurgicale.

- Je ne sais comment te remercier mon garçon, d’après ce que j’ai cru comprendre si je suis en vie aujourd’hui c’est grâce à toi.

Intimidé par qui il est.

- Je n’ai fait que porter secours à une personne en danger monsieur.

- Émile ! Tu peux m’appeler par mon prénom ! C’est vrai que tu parais bien jeune ?

Il prend le journal sur la table de chevet.

- Je suis heureux pour toi car depuis ce matin il n’est que ce sujet de conversation dans les couloirs, j’ai eu droit aux explications de la part d’une infirmière charmante qui en pleurait d’émotion.

- Merci monsieur !

- Emile si tu veux bien ! Ne soit pas intimidé avec moi.

Thomas pouffe de rire, Florian intimidé ? Il ne s’attend sûrement pas à ce qui va suivre pense-t-il.

Tout le monde se tourne vers lui en cherchant à comprendre le pourquoi de ce rire, Thomas reprend alors vaille que vaille son sérieux non sans remarquer les sourires amicaux des enfants d’Émile posés sur lui.

- Excusez-moi !

- (Émile curieux) Puis-je savoir ce que j’ai dit de si comique ?

Thomas lui fait alors son merveilleux sourire, comme à chaque fois qu’il s’apprête à parler à quelqu’un de son ami.

Celui-ci n’échappe pas à la famille tout entière qui consciemment ou inconsciemment le trouve trop craquant.

- C’est de penser à « Flo » comme à un garçon timide Hi ! Hi ! On voit que vous ne le connaissez pas Hi ! Hi !

René sourit lui aussi.

- (Thomas) Bon ! Nous allons vous laisser en famille ! Florian ? N’oublie pas que tu as un train à prendre.

- Oups !! C’est vrai !!

Un grand sourire accompagne ses paroles, il prend Thomas par la main et l’entraîne vers la sortie.

Arrivé à la porte, Florian se retourne en faisant un gros clin d’œil au député.

- À plus « Mimile », au plaisir de se revoir un de ces quatre.

Leur sortie est ponctuée de plusieurs éclats de rire, ceux de la femme et des enfants, devant la tête ahurie que vient de faire leur mari et père, suite à cet au revoir peu orthodoxe.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (17/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(Paris)

Gare de l’Est quand ils descendent du train, plusieurs cris leurs font tourner la tête et c’est avec un énorme plaisir, qu’ils voient leurs trois amis courir vers eux en hurlant de joie.

L’accolade en pleine gare leur vaut de nombreux regards de la part des gens autour d’eux, surpris d’autant de bruits faits par aussi peu de personnes.

Vue l’heure, ils décident de se faire un bon restau et prennent un taxi qui accepte de prendre cinq personnes moyennant un supplément.

Arrivés devant le forum des halles, ils en descendent et Yuan tend sa carte d’abonnement au chauffeur qui enregistre le paiement et repart quelques secondes plus tard.

Thomas qui regarde admiratif autour de lui.

- Ça a l’air bien comme quartier ?

Chan qui le connaît plutôt bien et pour cause.

- Oui mais ça dépend des rues aussi.

- (Thomas curieux) Ah bon !!

Chan lui montre un endroit précis de la main.

- Ce coin-là est assez réputé « Bobo » alors que par là c’est plutôt la route du sexe, tu n’as jamais entendu parler du gaie Paris.

- Si bien sûr, mais je ne savais pas où c’était.

- (Chan moqueur) Eh bien comme ça c’est fait, suivez-moi ! Je connais un bon restau, vous m’en direz des nouvelles.

Pendant le court trajet à pieds, Chan explique à ses amis la réputation des lieux ainsi que le nom des rues ou les sex-shops et autres peep-shows sont tellement l’un près de l’autre que quasiment aucune autre boutique n’y a pignon sur rue à part quelques bars spécialisés dans la prostitution et les rencontres par genre.

Il explique aussi comment fonctionnent le proxénétisme ainsi que les différentes composantes qu’on peut y trouver suivant dans quelle rue on se trouve.

Les trois garçons l’écoutent avec une moue dégoûtée, ils ne leur viendraient pas à l’idée de fréquenter ce genre d’endroits et sont surpris que leur copain en sache autant.

- (Yuan) Tu m’as l’air de bien connaître tous ses endroits ?

Chan en palissant.

- Hélas oui ! C’est là où j’ai plongé dans la drogue, alors pour connaître c’est sûr que je connais.

Une question me brûle les lèvres.

- Tu t’es déjà tapé des putes ?

- (Chan sincère) Non ! J’avoue avoir été tenté plusieurs fois mais non, jamais. Pourtant il y en a qui sont super-bien gaulés et aussi bien des mecs que des filles.

- (Yuan dégoûté) Pouah !! Comment peut-on en arriver là ? Je te demande un peu.

- (Chan) Tout le monde n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche comme nous tu sais ?

Thomas en frémissant de dégoût.

- Brrr !! Bonjour les maladies.

- (Chan) Sûr !! Bon ! Nous sommes arrivés les gars, vous m’en direz des nouvelles.

Le restaurant nommé « les trois cochons » paraît en effet assez select et les prix affichés sur la carte sont loin de les détromper.

- (Thomas) Oulah !! C’est bien trop cher pour moi, rien que le prix d’une entrée suffirait à nous nourrir tous les quatre ailleurs.

- (Chan) T’inquiète « Thom » ! C’est moi qui invite.

- (Thomas gêné) Oui mais quand même !

Yuan observe le grand blond d’un regard pétillant d’amitié.

- Tu sais Thomas, ce n’est pas dans la tombe qu’on mettra notre pognon alors autant en profiter maintenant.

Je prends mon ami par la main et l’entraîne à l’intérieur.

- Faudra bien que tu t’y habitues, n’oublie pas que tu es le futur PDG d’une multinationale. Allons voir si c’est aussi bon que c’est cher, j’espère juste qu’il y aura une ambiance sympa.

Chan attrape Dante par la main car le jeune homme à l’instar de Thomas, est rester figé devant les prix qui lui semblent exorbitants pour son salaire de libraire.

- Et toi c’est pareil, si tu n’es pas encore un futur chef d’entreprise n’oublie pas que nous sommes ensemble et que tout ce qui est à moi est aussi à toi. Et puis au diable l’argent, il est fait pour ça après tout.

Nous ne disons plus rien, mais comprenons que nos deux amis n’ont pas été éduqués comme nous l’avons été à vivre comme tout un chacun et que pour eux les réserves que nous émettons, leurs semblent pour le moins incompréhensibles.

Le serveur qui nous accueille nous détaille de la tête aux pieds et ne serait-ce notre physique qui apparemment lui inspire confiance voire plus, il est certain qu’il nous aurait certainement priés de sortir.

Ce que d’ailleurs son patron qui s’avance rapidement vers nous est prêt à faire, en nous faisant remarquer poliment malgré tout et avec un certain tact, que son établissement n’était certainement pas pour la bourse de jeunes étudiants comme nous.

Ce n’est qu’au moment où Chan sort de son portefeuille sa carte gold et qu’il lui demande si ce sera suffisant, que l’homme change du tout au tout et prie son chef de rang de nous mener jusqu’à notre table.

J’ai suivi avec le reste de la bande le garçon qui semble légèrement énervé.

- Il se prend pour qui ton taulier ?

Le serveur avec un petit sourire en coin, me répond à voix basse.

- Ton copain lui a coupé la chique avec sa carte gold, désolé pour l’accueil mais ce n’était pas comme ça du temps de l’ancien proprio.

D’une voix plus forte.

- Cette table vous convient ? C’est la plus tranquille, c’est moi qui m’occuperais de vous si vous voulez.

Thomas se plante devant lui et lui adresse le sourire qui tue, il s’amuse de la rougeur quasiment instantanée que prennent les joues du jeune homme.

- Ah oui !! Et de quelle façon ?

Nous restons tous les trois comme deux ronds de flans, Thomas ne nous ayant jamais habitués à autant d’effronteries.

Il s’en rend compte avec amusement et s’assoit tranquillement sans laisser au garçon rester figer le temps de se remettre de cette question pour le moins ambiguë.

Nous attendons qu’il reparte chercher les cartes, le visage rouge comme une tomate pour nous asseoir à notre tour et nous moquer de Thomas sur sa dernière répartie.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (18/100) (Le stage de conduite sur circuit)

Maxime et Julien arrivent dans le centre de formation à la conduite sportive, en se présentant à l’accueil sitôt entrer dans l’établissement.

L’hôtesse qui les reçoit après s’être enquise de leurs pièces d’identité, leur fait signer différents formulaires et assurances, puis les dirige vers les chambres qui leurs sont réservées pour les deux nuits qu’ils vont passer au centre.

- (L’hôtesse) Voilà messieurs, je vous souhaite un bon séjour parmi nous. N’oubliez pas votre premier cours théorique qui débute à quatorze heures. Rendez-vous au rez-de chaussée près de l’entrée principale, un moniteur vous prendra en charge.

- (Maxime) Merci beaucoup pour votre accueil mademoiselle.

La jeune fille sourit aux deux garçons qu’elle trouve au demeurant très à son goût, une fois seul dans le couloir Maxime et Julien se regardent, chacun devant une porte de chambre.

- (Julien amusé) On prend laquelle ?

Maxime avec un grand sourire.

- Chacun la nôtre sinon ça semblera louche, rien ne nous empêchera de nous retrouver la nuit.

- Pourquoi tu as pris deux chambres ? Tu as honte d’être avec moi ou quoi ?

- Mais non banane !! Juste que c’était comme ça dans le forfait !!

- Alors pourquoi tu n’en rends pas une ?

Maxime en soupirant.

- Parce qu’ici c’est un monde de macho, je ne sais pas trop comment ils réagiraient en nous sachant en couple. Suffit de montrer que nous les occupons toutes les deux, mais rien n’empêche qu’on dorme ensemble.

Julien pas convaincu.

- Ouaih !! Bon et bien si tu le dis, faisons comme ça alors !!

- Allez ! Va poser tes affaires dans ta chambre, on a juste le temps d’aller casser une petite croûte avant que ça commence.

Aussitôt dit, aussitôt fait et après un sandwich avalé vite fait sur le pouce, ils retrouvent un groupe de personnes dans l’entrée principale qui apparemment participent eux aussi au stage.

Un gars souriant en tenue de compétition arrive quelques minutes plus tard et leurs demande de le suivre jusque dans une pièce assez grande remplie de fauteuils qui font face à un mur visiblement destiné à la vidéo projection.

Une fois tous installés, il note les présents sur sa feuille de route et leurs présente ensuite le planning des deux jours et demi qu’ils vont passer tous ensemble.

Les matinées étant destinées à la théorie ainsi qu’à la mécanique, tandis que les après-midis le sont aux leçons de conduite et aux compétitions sur piste.

La bonne humeur est de mise car bien sûr tous sont en vacances et venus là pour s’éclater ensemble, aussi les deux premières heures passent-elles sans qu’ils s’en rendent vraiment compte tellement leur instructeur a la passion de son métier et sait la transmettre à ses élèves.

En milieu d’après-midi, il leurs demande de le suivre pour leurs montrer les engins qu’ils vont piloter pendant le stage.

Les Porsche alignées sur le parking, allument les regards de convoitises des jeunes hommes et femmes, qui frétillent à l’idée de s’en retrouver bientôt au volant.

Maxime en a les yeux qui brillent tellement la vue de ses magnifiques voitures le transporte dans ses rêves les plus fous.

Lui qui ne rate jamais les courses de Formule 1 quand ils passent les grands prix à la télé, se dit que ça va bientôt être à son tour de ressentir les sensations sublimes de la vitesse.

Julien est un petit peu moins enthousiaste car lui qui est d’un naturel prudent, craint un peu de ne pas pouvoir maîtriser suffisamment ses engins et de terminer bon dernier derrière toute cette troupe d’aficionados, qu’il entend vanter les centaines de chevaux enfermés sous le capot des bolides garés devant leurs yeux.

Ils ont droit malgré tout chacun à un tour de piste avant que la liberté leurs soit rendue et que le rendez-vous pour le lendemain matin tôt soit pris.

La soirée entièrement libre passe à lier des amitiés autour de la passion automobile qui les réunit tous ensemble en ce lieu réputé et connu partout en France pour ses courses fabuleuses.

Le repas du soir est l’occasion pour eux de fêter leur début de stage, un chahut bonne enfant couronne la soirée jusqu’à ce qu’il soit l’heure de regagner les chambres afin d’être frais et dispos pour le lendemain matin.

Julien arrivé devant la porte de sa chambre, s’adresse à son compagnon.

- Dites-moi jeune homme ? Seriez-vous partant pour venir prendre un dernier verre ?

Maxime amusé mais aussi excité de la bouille que fait son copain en lui demandant ça.

- Avec plaisir mon garçon ! Juste le temps de prendre une petite douche, ensuite de me changer et j’arrive.

Julien en riant car il a bien remarqué lui aussi le regard brûlant de désir de son ami.

- Bonne idée Hi ! Hi ! Ça va éteindre l’incendie que je vois dans tes yeux Hi ! Hi !

- Attends mon gaillard ! Tu vas voir l’incendie ce qu’il te réserve.

- Hum !! N’oublie pas que demain nous devons être en forme.

- Fallait pas me chercher ! Je te rejoins dans un petit quart d’heure, alors profites-en pour te faire tout beau toi aussi.

Julien en rentrant dans sa chambre.

- Je ne sais pas ce qu’il te faut de plus Hi ! Hi ! Je suis déjà tout beau de nature Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (19/100) (Le stage de conduite sur circuit) (suite)

Julien referme la porte derrière lui en souriant, ces quelques phrases échangées et le fait de faire chambre à part, l’émoustille fortement.

Une énorme envie de câlin, lui redresse soudainement la chose qui se retrouve vite à l’étroit dans son pantalon.

Le passage sous la douche se fait à la vitesse supersonique et c’est allongé lascivement sur le lit, qu’il attend que son homme entre pour venir le combler de la meilleure des façons qui soient.

Maxime sort de sa chambre peu de temps après, une simple serviette de bain enroulée sur ses hanches avec le devant qui pointe de façon subjective.

Il tient ses affaires de rechange pour le lendemain sous le bras, entre dans la chambre de Julien et s’arrête, un instant subjugué par la vision qu’il a de ce magnifique garçon alangui sur le lit les fesses offertes à son regard.

Maxime entre et referme derrière lui en prenant soin de verrouiller la porte, il détache la serviette qui tombe à même le sol et vient recouvrir de son corps frémissant celui de son compagnon qui frissonne de bien-être au contact de sa peau.

Julien remue doucement les fesses pour bien faire rouler dans son sillon le sexe en érection de Maxime qui le laisse faire sans bouger, appréciant au plus haut point ses petits mouvements excitants sur son membre ériger.

Ses lèvres couvrent la nuque et le cou de son ami de baisers enflammés, qui amènent très vite aux lèvres de Julien les petits râles rauques montrant combien il les apprécie.

Maxime sent bien qu’il ne tiendra pas bien longtemps s’il se laisse caresser de cette façon, il décide alors de changer de position et faisant se retourner son chéri, il se place tête bêche au-dessus de lui et s’applique alors à lui donner du plaisir.

La réciprocité étant de toute évidence le but recherché, ils se retrouvent très vite dans un ensemble parfait à s’octroyer cette caresse buccale qu’ils apprécient tout autant l’un que l’autre.

***/***

Le temps ne compte plus, la suite démontrera qu’une fois encore leur amour ne se contentera pas de si peu et qu’ils éprouveront le besoin d’aller jusqu’au bout de leurs forces.

Ce n’est que beaucoup plus tard dans la nuit, qu’ils se retrouvent enfin repus et alanguis l’un contre l’autre.

Maxime sourit et vole un baiser à Julien avant de se relever pour récupérer la serviette éponge traînant au sol devant la porte, afin de venir essuyer la poitrine de son compagnon couverte de la preuve manifeste du plaisir qu’ils viennent de prendre.

- (Julien) Je ne m’en lasserais jamais !!

- Moi aussi, mais il faut qu’on dorme maintenant sinon demain on ne va pas pouvoir se lever.

Julien le fixe tendrement en tapotant le lit près de lui.

- Viens te coucher alors et serre moi fort dans tes bras que je fasse de beaux rêves.

Maxime sourit tendrement, il éteint la lumière et vient comme demandé se serrer tout contre son homme qui tourne la tête pour un dernier bisou avant de se blottir tout contre lui pour s’endormir presque immédiatement.

Il entend malgré tout la petite phrase de Maxime qui lui va droit au cœur et le fait frissonner.

- Dors mon cœur, je t’aime.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (20/100) (Paris/Afrique) (suite)

Patrice et Camille arrivent à l’aéroport international peu après midi heure française, depuis la découverte qu’ils ont fait sur la « DBIFC » tout s’est accéléré pour eux.

Maurice après les avoir entendus au téléphone, leurs a donné l’ordre de rentrer immédiatement avec toutes les vidéos prises aussi bien de la clairière que de l’avancée vers celle-ci des employés de la société forestière.

Société qui inexorablement défrichent chaque jour des centaines de mètre carré de jungle, dans le seul but de s’enrichir aux dépens des lois.

Ils montent dans l’avion non sans avoir une petite pensée émue pour « Kinou », qui doit se sentir abandonner depuis que lui aussi a pris l’avion de fret pour Paris enfermé dans une cage.

***/***

La semi-remorque arrive en vue du cirque ou l’immense chapiteau est visible de très loin, le passager près du conducteur raccroche à l’instant son téléphone en se tournant vers le chauffeur.

- Ils nous attendent ! Prends la deuxième sortie et c’est tout droit, ne soit pas si nerveux.

- Ouaih ! Je serai rassuré quand notre colis sera livré et pas avant.

- Le véto a dit qu’il ne se réveillera pas avant encore deux bonnes heures alors relax.

- T’en as de bonnes toi ! Tu as vu la bête ? Brrr ! J’en ai froid dans le dos rien que d’y penser.

- Il est tout jeune encore et il n’a pas l’air si méchant que ça, une fois adulte je ne dis pas mais là tu abuses un peu quand même.

- Je ne peux pas encadrer ces bestiaux-là, je n’y peux rien c’est physique.

- Ralenti !! Nous sommes arrivés !! Dirige-toi vers le gars qui nous fait signe là-bas et va doucement.

- Oh !! Prends le volant si tu es si malin !!

Il stoppe devant l’homme et ouvre sa vitre.

- Bonjour ! Je vous amène le colis, j’espère que vous avez prévu de quoi pour le déchargement de la cage ?

Tony le directeur du cirque remarque tout de suite le stress du chauffeur.

- Oui ne vous inquiétez pas pour ça, avancez jusque devant le porteur là-bas et débâcher votre semi, nous nous occupons du reste.

Tony fait signe à un de ses employés qui arrive avec un manitou et en deux temps trois mouvements rodés par l’habitude, la cage est transférée sur le porteur près de celle des deux énormes tigres qui observent nerveusement toute cette agitation autour d’eux.

Une fois les papiers en mains et signé le bordereau de livraison, la semi-remorque fait une manœuvre et s’éloigne du cirque avec à son bord un homme heureux de quitter cet endroit, sous le regard moqueur de son passager.

Pedro et Miranda le couple de dresseur, s’approchent alors de la cage et regardent d’un œil appréciateur l’animal endormi au pelage d’un noir luisant de bonne santé.

- (Pedro) Magnifique !!

- (Miranda) Le mot est faible chéri, ce mâle une fois adulte sera d’une carrure exceptionnelle, regarde ses pattes comme elles sont énormes.

- (Tony) Eh bien ! Ils ne vous restent plus qu’à commencer sa prise en mains, je vous donne jusqu’à cet été pour qu’il entre en piste !! N’oubliez pas qui est son propriétaire et essayez de ne pas trop vous y attacher. Il devra juste apprendre à vous obéir et à vous respecter, mais c’est à son maître qu’il devra s’attacher réellement.

***/***

Kinou revient à lui en milieu d’après-midi comme prévu, au début il est désorienté et commence à tourner en rond dans sa cage, peu habitué à être enfermé.

Son regard capte les deux pensionnaires de la cage près de la sienne, un court feulement s’échappe de sa gorge qui les font se diriger lentement vers lui.

Pedro est posté derrière une roulotte et surveille tout ça d’un œil surpris, habituellement les rapports entre les deux races ne se passent pas avec autant de calme et les petits feulements qu’ils échangent lui semblent bizarrement amicaux.

Il observe encore un moment les attitudes calmes des trois félins et décide de s’en approcher pour vérifier l’accueil qui lui sera fait par la jeune panthère, le premier contact il le sait bien donnera le tempo de la relation qu’il pourra se permettre d’avoir avec lui.

« Kinou » voit l’homme approcher et ressent le calme de ses congénères à sa venue, l’intelligence exceptionnelle de l’animal lui fait tout de suite comprendre que celui qui s’avance ne lui veut aucun mal.

Aussi s’approche-t-il jusqu’à tout contre les barreaux de sa cage pour le fixer de ses yeux perçant, sans montrer l’ombre d’une animosité envers lui.

Pedro comprend aussitôt qu’il a affaire à un jeune animal habitué au contact avec l’homme, il sourit en s’approchant doucement et lui parle avec douceur.

- Eh bien mon beau ! Bienvenu parmi nous, tu m’as tout l’air d’un bon gros matou.

Kinou grogne doucement.

- Rrrrrr !!!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (21/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(Paris) (suite)

Le repas comme il leurs a bien fallu le reconnaître, était à la hauteur de leurs exigences et quand ils sortent de l’établissement, c’est avec un grand sourire aux lèvres.

Le jeune serveur les regarde s’éloigner en tenant toujours dans sa main le billet que lui a glissé Yuan et qui est sans aucun doute un des plus gros pourboires qu’il n’ait jamais eus depuis qu’il travaille ici.

- (Thomas) On fait quoi maintenant ?

- (Chan) Profitez du guide si vous avez envie d’aller quelque part, je connais bien Paris depuis le temps et s’il y a un endroit qui vous branche, nous avons tout l’après-midi pour aller y faire un tour.

- (Yuan) Bonne idée, « Thom » ? Il y a un endroit qui te ferait plaisir à visiter ?

- Bah ! Je n’en sais trop rien en fait et toi « Flo » ?

- Moi vous savez du moment qu’on est ensemble c’est le principal, on a qu’à y aller au hasard. Et toi Dante tu aimerais aller où ?

- J’aime bien ton idée et puis c’est vrai que depuis que je vous connais, je me sens bien quand on est tous ensemble et ça me suffit.

Chan les regarde avec le sourire.

- Faisons du lèche-vitrines alors ! Il y a un moment que je n’ai pas acheté de fringues, si ça vous dit on va aux Puces à Saint Ouen !! Vous verrez c’est cool et il y a de bonnes affaires à faire.

Le reste de l’après-midi passe donc en shopping, chacun trouvant quelque chose qui lui plaît et ce sont les bras chargés de paquets qu’ils reprennent le chemin de l’appartement.

Chan et Dante discutent encore un moment avec eux, puis les quittent en leurs donnant rendez-vous pour le début de la soirée qu’ils ont décidé à passer ensemble.

Le jeune libraire les ayant invités à dîner chez eux en insistant à tout prix pour leurs faire déguster sa cuisine, ils décident qu’ensuite ils iront se faire un ciné et qu’ils resteront pour terminer la soirée et la nuit avec eux dans l’appart de Chan et Dante.

Une fois seuls, les trois garçons s’installent au salon et discutent à bâtons rompus de tout ce qu’ils leurs passent par la tête, ils rient souvent et l’heure s’avançant, ils décident d’aller chacun leur tour prendre une douche et se préparer pour rejoindre leurs amis.

C’est Yuan qui entre le premier dans la salle de bains, il se déshabille en se glissant ensuite sous l’eau chaude de la douche qui aussitôt lui fait du bien et le détend.

Il n’entend pas la porte s’ouvrir ni ses deux amis entrer à pas de loup, une fois les boxers et les tee-shirts enlevés, Florian et Thomas le même sourire aux lèvres, ouvrent en grand la porte vitrée de la douche et entrent à leurs tours, amusés par le petit cri de surprise que pousse leur ami.

Ils le poussent contre la faïence et le chatouillent en riant aux éclats, Yuan se tortille mort de rire et essaye de leurs échapper en vain car il est bien coincé par ses deux amis qui bloquent la sortie.

- Hi ! Hi ! Arrêtez les gars !! Hi ! Hi ! Qu’est-ce qui vous prend vous êtes fous !

Quand ils arrêtent, Yuan est rouge d’avoir trop ri et reprend sa respiration en les regardant les yeux pétillant de joie.

Il remarque leurs petits sourires en coin et sent d’un coup son cœur s’accélérer en comprenant qu’ils n’en ont pas fini avec lui, mais que cette fois-ci ce n’est pas de chatouilles qu’ils vont le gratifier.

Thomas lui emprisonne d’une main son bras gauche au-dessus de sa tête pendant que Florian en fait autant avec son bras droit.

Leurs mains libres lui caressent la poitrine et il croit suffoquer sous l’extrême choc émotionnel qui lui monte au cerveau, les lèvres de ses amis s’appliquent alors chacune dans le creux de son cou et viennent rapidement lui mordiller les lobes d’oreilles, le rendant encore plus tremblant sous ses attouchements aussi intimes que sensuels.

Les deux compères contemplent le jeune asiatique qu’ils maintiennent fermement, mais sûrement pas contre sa volonté contre la cloison de la douche.

Ses grands yeux noirs en amande posés sur eux et sa chevelure corbeau lui mangeant le visage, le rendent d’une beauté qui submerge les deux garçons.

Son corps fin pressé contre le leur, fait cogner leurs cœurs dans leurs poitrines et l’envie de partager leur amour avec ce jeune asiatique magnifique, devient si fort que leurs corps en tremblent.

Yuan voit parfaitement sur leurs visages et dans leurs yeux, que ce qu’ils éprouvent pour lui est beaucoup plus fort qu’une simple envie de sexe partagé.

Sa poitrine lui fait mal sous les coups de son cœur qui tape à l’intérieur de sa poitrine comme un marteau sur une enclume et le feu qui bouillonne en lui prouve à quel point lui aussi les aime.

Les mains qui lui maintenaient les siennes au-dessus de sa tête le libèrent, elles descendent le long de son dos jusqu’à lui enserrer les flancs avec douceur.

Les deux autres mains libres de ses amis en viennent à s’enlacer également autour de leurs reins, les trois corps se pressent enlacer les uns aux autres sous le jet chaud de la douche.

Les lèvres se scellent, les sexes se tendent et se pressent contre les corps chauds et bouillonnant de désirs.

Les respirations se font haletantes et ils communient en parfaite osmose, partageant leurs tendresses équitablement entre chacun d’eux en profitant de ce moment hors du temps qui les transporte aux portes de la félicité sans que pour cela le sexe soit présent mais simplement liés par un puissant sentiment de sensualité partagé.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (22/100) (Le stage de conduite sur circuit) (fin)

Maxime est le premier à ouvrir les yeux ce matin-là, il s’étire comme un fauve et son regard accroche le corps toujours endormi de Julien.

La vue de ce garçon qui partage sa vie lui amène un grand sourire et son visage s’épanouit comme à chaque fois, il se dit pour la millième fois au moins qu’il a vraiment eu de la chance de l’avoir rencontré.

La tentation est très forte de le réveiller par des caresses, voire même d’autres façons les plus coquines les unes que les autres.

Seulement il est conscient que s’il commence à s’exciter à cette heure, ils n’arriveront jamais à temps au premier cours de la matinée.

Aussi se contente-t-il à le secouer doucement, jusqu’à ce qu’il ouvre les yeux et s’étire à son tour.

- (Julien) C’est déjà l’heure ?

Maxime l’embrasse rapidement.

- Oui, allez debout !!

- Hum !! Je veux un autre bisou avant.

- (Maxime) Tout à l’heure quand tu seras habillé, sinon je sais comment ça va finir et nous n’avons pas le temps.

Julien fait mine de bouder en faisant glisser la couette et se montrer nu sous les yeux qui s’allument de désirs de son compagnon à la vue de ce corps tout lascif, chaud et désirable.

- Juste un et je me lève, s’teu plaît.

Maxime soupire et se sachant vaincu d’avance pose ses lèvres sur celles de son homme, celui-ci en profite pour l’attirer sur lui.

Le contact de son corps fait frémir d’envie Maxime qui n’a qu’un désir, celui de se frotter contre cette peau si douce aux muscles durs.

Il arrive avec un énorme effort de volonté à ne pas céder à la tentation et se lève puis se dirige sans se retourner vers la douche dans laquelle il rentre sans attendre que l’eau soit à température, histoire de se rafraîchir les idées mais surtout de faire baisser sa "tension".

Julien fait la grimace, il aurait bien aimé un gros câlin du matin comme ceux qu’ils se donnent quand ils sont comme aujourd’hui en vacances.

Il ne rate rien malgré tout de la plastique musclée et de la belle paire de fesse qu’il mate sans vergogne, la salive à la bouche d’aller y mettre une main coquine pour les malaxer à loisir.

Maxime sort de la douche en s’essuyant les cheveux, il soupire en constatant que Julien n’a pas bougé d’un poil et le regarde avec les yeux brillants.

- Allez « Ju » s’il te plaît ! Bouge un peu, je te promets que ce soir tu pourras faire tout ce que tu veux.

- Miam ! Promis ?

- Promis, allez… bouge-toi !!

Ils n’ont que le temps de prendre un café et manger une tartine, que déjà tous les stagiaires quittent la salle de repas pour rejoindre le moniteur pour le cours théorique qui durera jusqu’à dix heures trente.

Ensuite pendant le reste de la matinée, ils apprennent l’entretien des moteurs en assistant à la révision d’un des bolides du parc.

Julien trouve ça plutôt instructif et s’intéresse aux explications alors qu’il voit bien que les autres trépignent sur place en regardant leurs montres, assurément ils ont hâte d’être à cet après-midi et de prendre le volant de ses engins de rêve.

Un repas de midi équilibré suivit d’une petite heure de temps libre, qu’ils passent tous ensemble à discuter de leurs futures performances qu’ils entendent bien montrer à tous pendant la course promise en fin de journée.

Les trois premières heures passent à l’apprentissage de la conduite, tantôt comme passager et tantôt comme pilote.

Quand les moniteurs jugent qu’ils ont suffisamment en mains les bolides, ils forment les équipes en leurs donnant les règles à suivre pour la course à venir.

Maxime prend le volant alors que Julien l’assiste comme passager, ils changeront à mi-course qui comprendra pour chacun une dizaine de tours de cette piste qui fait environ cinq kilomètres avec une ligne droite de deux kilomètres où ils vont pouvoir faire hurler les chevaux et mettre la gomme.

Les dix autos partent sur les chapeaux de roues et l’adrénaline augmente à la même vitesse dans les habitacles, les premiers tours sont malgré tout un peu timides surtout à l’approche des virages.

Ensuite une fois l’assurance au rendez-vous, c’est le pied au plancher que la Porsche entame la ligne droite et monte à presque trois cent à l’heure.

Julien n’en mène pas large et se cramponne à la poignée au-dessus de la portière, Maxime pousse des « Youppiiiii » tonitruant en prenant les virages de plus en plus vite.

Un autre bolide le double et accélère à la sortie du virage, aussitôt imité par Maxime vexé de s’être fait dépasser.

Il remonte dans les tours en faisant crisser les pneus et surprend l’autre pilote en le collant sur la gauche.

Celui-ci stupéfié de voir l’autre véhicule aussi près du sien à plus de deux cent cinquante kilomètres heures, fait une embardée et vient heurter la roue avant de la Porsche que conduit Maxime.

Un énorme bruit de ferraille monte aux oreilles de Julien qui voit tournoyer le ciel autour de lui, c’est à ce moment-là qu’il entend le cri de terreur s’échappant de la gorge de son compagnon.

Sa dernière vision horrifiée va pour le mur qu’il voit arriver sur eux, il ressent l’énorme choc quand la voiture vient le percuter de plein fouet avant qu’il ne perde connaissance.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (23/100) (Aix en Provence)

« Pendant ce temps-là. »

La conversation plutôt animée se poursuit depuis plus d’une heure, la colère de Michel ne baisse pas d’un iota depuis qu’il a appris les agissements de l’entreprise.

Sont présent Philippe, Maurice, Maryse, Patrice et Camille, les parisiens sont arrivés en début d’après-midi et depuis déjà plus d’une heure, ils lui font découvrir les agissements filmés de la « DBIFC ».

Michel se lève en attrapant le téléphone d’un geste rageur, il compose un numéro et attend impatiemment que son interlocuteur réponde à l’autre bout.

Quand enfin il a Franck à l’appareil, il ne lui laisse pas le temps des politesses d’usage et le convoque séance tenante en lui précisant toutefois que c’est dans son intérêt de ne pas le faire attendre.

Michel revient ensuite vers ses invités et regarde une nouvelle fois les images prises par les deux policiers, il sourit néanmoins devant les scènes où « Kinou » câline le père Antoine ou qu’il joue avec le jeune Akim.

La vue d’Okoumé lui fait également un certain effet et il l’observe avec un fort regain d’intérêt.

Déjà parce qu’il met enfin un visage sur l’homme qui a sauvé son petit-fils, mais aussi sur l'impression de force sauvage que son aspect physique et ses tatouages donnent au vieil homme.

- Je ne pensais pas que ça existait encore ce genre de tribu, c’est impressionnant à voir.

- (Patrice) Je ne vous raconte pas la première fois qu’il nous est apparu au dispensaire, Brrr !!!! J’en ai eu froid dans le dos. Sinon une fois qu’on le connaît pas de soucis, cet homme est sûrement plus civilisé que beaucoup qui s’en donnent le nom.

- (Camille) J’avoue qu’il a du charme.

- (Patrice amusé) Dis plutôt que tu as flashé sur ses fesses, ne dis pas le contraire ou je te traite de menteuse devant tout le monde.

Camille sourit à son collègue et ami.

- Ah !! Je vois que tu as remarqué aussi.

Patrice en levant les yeux au ciel.

- Pff !!!

- (Maurice) Bon !! Revenant aux choses sérieuses, quelle suite allez-vous donner à tout ça ? Si j’en juge par la direction et la vitesse que prend cet arrachage, je dirais que grosso modo il reste encore… disons un mois et demi, peut être un peu moins avant qu’ils n’atteignent la clairière.

Michel en tapant de son poing sur la table.

- Je vais faire arrêter tout ça immédiatement !! De plus je vais prendre les dispositions nécessaires pour le reboisement rapide de cette saignée dans la jungle. Ce n’est pas dans la culture de la « DBIFC » d’agir ainsi sans prendre en compte le respect des lois internationales, ni notre charte sur le reboisement systématique afin de respecter l’écologie et préserver l’environnement.

- (Maryse) Tu crois que Franck est au courant ?

Michel est surpris par la question.

- Évidemment !! Un tel chantier doit coûter une fortune en salaires et en matériels, comment veux-tu qu’il ignore une telle dépense.

- (Maryse) Pourquoi fait-il ça ?

Michel qui s’énerve à nouveau.

- C’est justement ce que j’ai bien l’intention de lui demander, figure toi !! En plus d’après mes calculs, ce chantier date d’au moins trois ans. Je m’étonne quand même que rien ni personne ne s’en soit aperçu avant ça, ou alors il doit arroser largement tout autour depuis tout ce temps.

- (Maurice) C’est sans doute le cas, l’argent ouvre bien des portes et les dirigeants de ses pays n’ont pas une réputation de père la vertu, loin de là.

Maryse regarde sa montre.

- Franck t’a dit quand il arrive ?

- (Michel) Dans la soirée, il était à Paris.

- (Maryse) Eh bien dans ce cas, je vais préparer le dîner et les chambres pour nos invités.

Camille se levant à son tour.

- Je peux vous aider ?

- (Maryse) Volontiers.

Les hommes décident de se détendre en faisant une petite marche dans le quartier, ensuite le repas copieux et un petit digestif pris dans le salon, termine ce début de soirée malgré tout plutôt agréable.

Ce n’est que vers vingt-deux heures qu’ils entendent une voiture se garer devant le portail, Michel retrouve aussitôt son regard noir quand il se dirige vers la porte et fait entrer Franck, qui se demande encore ce que lui vaut cette convocation expresse.

Ce n’est qu’au moment des présentations que son visage pâlit, en effet il ne voit qu’une raison pour que soit présent un personnage aussi important que Maurice et le sigle de la société resté affiché en gros plan sur l’écran de l’ordinateur ne lui laisse aucun doute.

Michel a lui aussi surpris son regard et l’expression qui s’en est ensuivi.

- Nous t’écoutons !! Mais avant j’aurais une question, y a-t-il d’autres chantiers comme celui-ci ailleurs ?

- Non bien sûr !!

- Alors pourquoi ?

- Mais !! Pour Pierre !! Pour Florian !!! Pour qui d’autre ?

2eme année 1er semestre 2ème partie : (24/100) (Aix en Provence) (fin)

Un long moment de surprise suit ses quelques paroles, Michel ne trouve rien d’autre à faire que s’asseoir dans son fauteuil pour ensuite regarder fixement celui qu’il a toujours considéré comme un second fils.

- Quel rapport avec Florian ?

- J’ai promis lors de l’enterrement de Pierre de remettre à son fils lorsqu’il serait en âge, une entreprise saine et reconnue mondialement. Je crois y être arrivé et si j’ai sciemment agi ainsi dans ce pays, c’est par pure vengeance pour la mort de mes amis.

- (Maurice ahuri) Comment pouvez-vous rendre coupable un pays tout entier à cause d’un accident auquel il n’est absolument pour rien vu les circonstances dans lequel il est advenu ?

Maryse s’assoit près de Franck et se serre contre lui.

- C’est la façon que tu as trouvée pour juguler ta tristesse de les avoir perdus ?

Franck se prend la tête dans ses mains et maugrée sourdement.

- Fallait pas me les prendre ! C’était ma famille !

Michel toute colère disparue.

- Si nous ne nous en étions pas aperçus, tu aurais pu perdre bien plus.

Franck redresse la tête, étonné d’entendre ce que lui dit le vieil homme.

- Comment ça bien plus ? J’ai perdu les deux personnes qui comptaient le plus pour moi !! Est-ce que depuis je me suis marié ? Est-ce que j’ai eu des enfants ? Non !! J’ai mis toute ma vie dans cette entreprise pour qu’une des rares personnes qui compte un tant soit peu pour moi en soit fière, alors qu’est-ce que j’aurais pu perdre de plus ?

Michel d’une voix douce.

- Florian justement, ton attention est bien d’amener tes équipes jusqu’à cette clairière où l’avion s’est écrasé ?

- Oui !!

- Pour la détruire ?

- Oui !!

- Alors il faut que tu saches certaines choses sur ce lieu et les interactions qu’il semble y avoir avec Florian. Je suis désolé de ne pas t’en avoir parlé plus tôt, pas par manque de confiance crois-moi mais simplement parce qu’on a toujours évité ce genre de discussion.

Les explications qui s’ensuivirent laissèrent Franck stupéfié, il fallut souvent lui apporter les preuves nécessaires afin qu’il puisse s’assurer in visu de l’exactitude des paroles et des sous-entendus que celles-ci impliquaient quant aux phénomènes pour le moins surnaturels mettant en avant Florian et ses « dons », desquels il entend parler pour la première fois.

Franck se sent vexé de n’en être informé que maintenant, alors qu’apparemment les autres personnes dans cette pièce étaient déjà au courant.

Il a toujours pensé faire partie de cette famille et considère depuis toujours Florian comme son neveu.

Le manque de confiance envers lui qu’il ressent dans l’instant, lui fait très mal au cœur et son expression le montre suffisamment pour que Maryse le ressente, avec elle aussi un pincement au cœur de lui avoir caché ce secret de famille si longtemps.

- Ne sois pas amer envers nous « Francky », je t’assure que si nous ne t’en avons jamais parlé c’est juste par manque d’opportunité de le faire et non par défiance contre toi.

- (Franck dépité) Vous et vos secrets !! Vous vous rendez compte du mal que vous faites ? J’ai l’impression d’avoir été mis à l’écart comme un vulgaire étranger !! Et « Flo » ? Comment va-t-il prendre tout ça quand il le saura, déjà que vous lui cachez sa fortune depuis tout ce temps. J’espère qu’il n’aura pas comme moi le sentiment d’avoir été manipulé.

- (Michel) Je comprends ta rancœur, maintenant pour Florian c’est notre choix et je ne te permets pas d’en juger. Nous nous excusons pour t’avoir fait penser que tu n’avais pas toute notre confiance et je t’assure que c’est loin d’être le cas. Maintenant tu en sais autant que nous et il faut immédiatement faire cesser l’arrachage sauvage qui a lieu là-bas, il en va de la santé de Florian car je suis persuadé qu’elle est intimement dépendante de cette clairière.

Patrice qui jusque-là s’était contenté d’écouter en regardant les films sur le PC.

- Je pense la même chose et aussi que tout est lié à cet endroit, je vous écoute depuis tout à l’heure et je crois avoir fait certains rapprochements entre des choses que j’ai vues et d’autres que j’ai apprises récemment. S’ils s’avèrent exacts, ce n’est pas que la santé de Florian qui est en jeu mais aussi celles de tous ceux ou celles qui ont profité de sa protection.

Camille revoit les dernières minutes où son ami tout en écoutant la conversation faisait des zooms sur les images de l’ordinateur.

Elle revient machinalement en arrière pour visualiser à son tour les photos qui ont attiré l’attention de Patrice, elle sursaute elle aussi en croyant avoir saisie ce qu’il cherche à leurs faire comprendre.

Elle s’écrit alors, faisant sursauter tout le monde.

- Mon Dieu !! Les arbres !!

Patrice lui sourit.

- Ah !! Toi aussi tu as compris ? Regardez bien l’état de ses arbres, j’ai noté en interrogeant Okoumé à quel moment ils lui sont apparus dans cet état torturé. Attendez que je vous montre et vous allez comprendre, voici les deux premiers.

Il liste un à un au fur et à mesure qu’ils défilent sur l’écran les particularités et la date auxquels ils sont rattachés aux dires d’Okoumé.

Au début à par Camille qui comme lui a vécu l’atmosphère étrange du site, personne ne semble interpréter comme il le voudrait ses explications jusqu’à ce que Maryse avec son intuition toute féminine lui prenne la souris des mains et revienne en arrière jusqu’à la première image qu’il leurs a montré comme preuve et qu’elle pointe son doigt sur les deux arbres éminemment vieux et décharnés, en poussant un cri de stupeur.

- Ses deux arbres là !! Mon Dieu !! Mais alors c’est nous ?

2eme année 1er semestre 2ème partie : (25/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(Paris) (suite)

« Pendant ce temps-là. »

Yuan se réveille tard ce matin-là quand les pensées de la soirée lui reviennent à l’esprit, il est dans une des chambres d’amis chez son cousin Chan et s’étire en souriant.

La douche prise à trois avec les deux garçons qu’il aime est restée gravée dans sa mémoire comme un des moments les plus précieux de sa vie, Florian et Thomas lui ont montré combien il comptait très fort pour eux, mais aussi qu’ils préféraient attendre encore avant de pousser plus loin leurs relations avec lui.

Ils se sont embrassés et caresser longuement, leurs mains s’occupant chacun leurs tours des deux autres jusqu’à s’amenés tout naturellement au plaisir.

Ensuite ils se sont encore câlinés longuement avant de sortir de sous la douche et de prendre le temps de faire le point sur leurs sentiments.

Florian a été comme à son habitude très directe et lui a avoué qu’il l’aimait vraiment mais qu’il ne se sentait pas prêt à une relation aussi intime avec lui.

Du moins pas tant que lui Yuan ne serait pas absolument certain que ce soit ce qu’il veut réellement, sachant qu’il ne sera jamais aussi important que Thomas dans son cœur et qu’au mieux il ne pourrait prétendre qu’être mis au même niveau qu’Éric et Raphaël.

Thomas d’une manière un peu plus nuancé lui a dit la même chose et qu’il préférerait comme son petit ami avant d’aller plus loin dans sa relation avec lui, qu’il trouve déjà quelqu’un.

Seulement ensuite s’il en éprouve toujours l’envie, faire partie de leur « petit cercle » très fermé d’amis/amants avec qui les sentiments très forts qu’ils ressentent les autorisent à s’exprimer sexuellement en toute liberté sans jalousie, tabous et fausses pudeurs.

Pour lui prouver qu’ils tiennent vraiment très fort à lui, ils l’ont embrassé chacun leur tour d’une façon tellement formidable qu’il en a eu les papillons dans l’estomac pendant tout le trajet jusque chez son cousin.

Yuan a très bien compris maintenant ce qu’il pourra se permettre avec eux sans qu’ils n’y voient rien à redire et ce qu’il ne connaîtra pas pour le moment tant qu’il sera célibataire et surtout vierge car il pense que c’est surtout ce fait qui les dérange.

Florian tout comme Thomas préférant qu’il offre sa virginité à quelqu’un qu'il aimerait et avec qui il voudra et pourra passer sa vie.

Cette maturité dans les sentiments venants de ses deux garçons magnifiques qui auraient pu profiter de lui sans qu’il y trouve à redire, lui fait chaud au cœur et le conforte dans l’amour passion qu’il a pour eux.

Maintenant il y a un hic dans le deal proposé, il ne se sent pas capable d’avoir une relation sérieuse avec un autre garçon et du coup il n’est pas prêt pense-t-il de faire partie du fameux « cercle ».

à savoir que pour lui il ne serait exclusivement composé que de « Flo » et « Thom » car même s’il trouve mignons leurs deux copains, il ne ressent dans l’instant pas du tout mais alors vraiment pas du tout l’envie de coucher avec eux.

Fort de ses décisions, Yuan se lève pour aller jeter un œil dans la chambre où doivent encore dormir le petit rouquin et son grand blond.

Il y entre doucement et sourit tendrement en les trouvant enlacés, le bruit quoique léger qu’il fait en ouvrant la porte puis en entrant, les réveillent.

Le naturel avec lequel ils lui sourient à leurs tours en s’écartant l’un de l’autre pour lui faire une petite place dans le lit, lui réchauffe le cœur et le fait s’allonger entre eux pour profiter d’un gros câlin.

Chan depuis sa cuisine a bien sûr surpris le petit manège de son cousin, il le connaît suffisamment pour ne pas avoir à le juger et retourne en soupirant à la préparation du petit-déjeuner/déjeuner du fait que l’heure tardive ne leur donnera pas envie de faire les deux.

Dante le rejoint en caleçon en se collant à lui, déjà en manque du contact de ce beau gosse qui à chambouler sa vie.

De savoir ses amis dans l’appartement lui fait vraiment plaisir et sa joie communicative amène un énorme sourire à son compagnon qui lui prend les lèvres dans un baiser tout en tendresse.

Bizarrement quand il pense à Florian et à Thomas, Dante n’éprouve plus cette envie qu’il a eue au début de partager leur lit et accessoirement leurs corps.

Il les trouve toujours aussi craquant c’est sûr, mais Chan maintenant qu’ils sont tombés amoureux lui a ôté toute velléité d’aller voir ailleurs et ils ne sont plus pour lui que ses meilleurs amis.

Il en a parlé avec son bel adonis et Chan a été heureux de tant de franchises venant de sa part, lui assurant que pour lui c’était pareil et qu’il ne les voyait lui aussi que comme des amis même s’il les aime vraiment beaucoup.

Thomas et Florian frissonnent quand le corps tout chaud de Yuan se glisse entre eux deux, ils se resserrent aussitôt contre lui et s’octroient une petite séance de baisers et de caresses non dépourvue malgré tout d’une forte accélération de leurs cœurs dans leurs poitrines.

Yuan ferme les yeux et se laisse aller en toute confiance dans les bras de ses amis, son cœur également joue la chevauchée fantastique et rien ne pourrait lui faire plus plaisir que ce fort moment d’intimité et de partage, même si le sexe en est pour le moment absent.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (26/100) (Reims) (L’annonce)

Robert allait quitter l’hôpital pour retourner chez lui quand René arrive comme un fou dans son bureau, l’état de son collègue et ami le fait se rasseoir aussi sec, l’appréhension d’une terrible nouvelle lui noue l’estomac.

- Qu’est ce qui est arrivé ?

René la gorge serrée.

- C’est Maxime et Julien !!

Robert sent son corps se figer.

- Oui et bien ??

- Un accident de voiture ! Julien est dans le coma, l’hélico les amène ici et il parait que c’est très grave.

- Et Maxime ??

- Le médecin qui est avec eux dit qu’il n’y a plus rien à faire pour lui, il s’étonne même qu’il respire encore.

- Oh non !!!

- Il faut prévenir Denis et Frédéric !!

- (Robert) Pourquoi Frédéric ?

- Il faut qu’il prévienne Florian, j’ai essayé plusieurs fois mais je tombe direct sur sa messagerie comme si son portable était coupé.

Robert blanc comme un linge se lève.

- Je me charge de prévenir Denis, toi occupe-toi de rapatrier Florian au plus vite et demande à Frédéric de venir au plus vite également. Si Florian n’est pas là, c’est le plus apte ici pour s’occuper d’eux.

René va pour sortir, hésite et se retourne.

- J’ai peur Robert ! Le toubib que j’ai eu au téléphone était très réservé dans ses pronostics, quand il s’est rendu compte que je les connaissais sa voix ne m’a pas rassuré du tout.

- Alors ne perdons pas plus de temps.

Robert sort comme une fusée de son bureau malgré son âge, il grimpe quatre à quatre les escaliers en marbre jusqu’au deuxième étage et entre dans le bureau de Denis Malvile le chef du service gériatrie et le père de Julien.

Celui-ci en le voyant entrer comprend tout de suite qu’il y a un problème, il va à sa rencontre et l’aide à s’asseoir afin qu'il puisse reprendre sa respiration.

- (D’une voix tremblante) Qui !!

- Julien et Maxime !... Un accident !

Denis se prend les cheveux à deux mains.

- Oh ! Nonnn !!!

***/***

René arrive dans le bureau de Frédéric Viala et comme Denis juste avant lui, celui-ci comprend tout de suite que quelque chose de terrible vient d’arriver.

Aussitôt sa pensée va pour celui avec sa famille qui est le plus important à ses yeux.

- Florian ?? Il lui est arrivé quelque chose ??

- Non c’est « Max » et « Ju », un accident !! l’hélico arrive et d’après le toubib qui vient avec eux, c’est foutu pour « Max » et « Ju » est dans le coma. Ne m’en demande pas plus, c’est tout ce que je sais. Je n’arrive pas à joindre « Flo » et Robert te demande de te préparer pour le bloc, il faut prévenir Florian ! C’est peut-être la seule chance pour « Maxou »

Frédéric sort son portable et lance l’appel, comme pour René il tombe sur la boîte vocale.

Il lance un deuxième appel sur un autre numéro, celui de Thomas et il tombe également sur le répondeur.

Il fouille dans son répertoire pour tenter une nouvelle fois sa chance en commençant à s’énerver, quand enfin il entend une voix à l’autre bout.

- ….

- C’est toi Yuan ?

- ….

- Florian est avec toi ?

- ……

Il attend quelques secondes en triturant nerveusement l’appareil, ne sachant pas comment annoncer la mauvaise nouvelle qui il le sait va être désastreuse pour son « fils » en connaissant l’attachement qu’il a pour ses deux amis.

- …

- C’est toi « Flo » ?

- …

- Il faut que tu rentres tout de suite « Flo », c’est Maxime et Julien !! Ils ont eu un accident et c’est très grave, peut-être même trop tard pour « Max » d’après les médecins. Allô !! Allô !!

Frédéric les larmes aux yeux raccroche et s’affale sur sa chaise, il regarde un long moment son portable et sursaute quand celui-ci se met à sonner.

- Allô ? Florian ?

- …

- Ah ! C’est toi Thomas ? Qu’est-ce qu’il se passe avec "Flo" ?

- …………

- Calme-le et venez vite !! Lui seul peut faire quelque chose pour eux.

Il entend le téléphone de René qui sonne à son tour, voit le visage de son ami qui devient encore plus blême qu’il ne l’était déjà.

- Attends deux secondes, nous recevons des nouvelles.

Frédéric pose un regard interrogateur sur René.

- (René livide) C’est le toubib de l’hélico !!

Frédéric se tend en attente de la suite.

- Et !!

René en éclatant en sanglots.

- C’est « Max », il est mort !!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (27/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(Paris) (fin)

Quelques minutes avant le coup de téléphone à Yuan. »

L’après-midi passe tranquillement pour les cinq garçons. Après un en-cas léger leur servant à la fois de petit-déjeuner et de déjeuner étant donné l’heure tardive à laquelle ils se sont levés, ils décident en fin d’après-midi d’aller s’aérer la tête dans un parc non loin de chez Chan et c’est au Parc Montsouris qu’ils arpentent les allées, curieux de tout ce qu’il y a à voir.

***/***

L’homme promène ses deux dobermans dans une allée parallèle à celle du groupe de copains, il est énervé d’une dispute un peu plus violente que d’habitude avec sa femme et sa nervosité se ressent sur les deux chiens qui tirent de plus en plus sur leurs laisses.

Le jeune garçon qui traverse à ce moment-là, heurte l’homme qui du coup en lâche les laisses qui se rembobinent jusqu’à pendre au-dessous du cou des deux chiens qui se sentant libre détalent loin de leurs maîtres.

L’enfant s’excuse mais se fait rabrouer durement par l’homme inquiet de la disparition soudaine des deux animaux, connaissant leurs agressivités et ayant omis comme le préconise la loi, de leurs mettre une muselière.

Dante se raidit quand il voit apparaître les deux molosses, il n’y a pas de doute qu’ils se dirigent droit vers eux et il alerte ses amis.

- Attention les gars !! Deux Dobermans en liberté !! Bordel !! Ils viennent droit vers nous.

Thomas qui aussitôt se place devant Florian et le plaque derrière lui des deux mains.

- Ne bougez pas ! Si nous ne faisons rien ils nous laisseront très certainement tranquille.

Yuan pas plus rassuré que ça.

- T’es sûr de ton coup ? Parce que là, ils n’ont pas l’air commode.

Les deux chiens ne sont maintenant plus qu’à quelques mètres d’eux et s’arrêtent en grondant, les oreilles pointées vers le haut et les babines retroussées.

Ils hésitent un instant puis s’avancent pas à pas, impressionnants dans leur beauté mais aussi par l’agressivité qu’ils montrent envers eux.

Florian passe la tête sous le bras de Thomas pour les fixer avec curiosité, il voit également l’homme qui se dirige vers eux en courant et à qui doivent certainement appartenir les deux chiens, poils hérissés prêts à bondir au moindre signe de fuite de la part des garçons.

- (L’homme essoufflé) Zeus !! Apollon !! Au pied !!

J’éclate de rire à l’énoncer des noms qui me rappellent trop une série que je regardais avidement quand j’étais plus jeune.

Les dobermans tendent l’oreille aussi bien vers leur maître que vers moi et perdent instantanément l’agressivité à laquelle ils avaient fait preuve jusque-là.

- (L’homme) Ne bougez pas, ils ne vous feront rien !! Allez !! Vous deux, au pied !!

Bien sûr ils n’en font rien et dès qu’il s’approche, ils filent quelques mètres plus loin ce qui commence à nous amuser beaucoup car à ce petit jeu il n’est pas rendu.

Je m’adresse à l’homme qui recommence à être furieux, mais sur les deux dobermans cette fois.

- Je peux vous aider monsieur ?

- Tu te crois plus malin que moi ?

- Moins énervé surtout !! Ils le sentent et ne vous écouteront pas tant que vous ne serez pas plus calme.

- Laisse-moi faire tu veux !! Ce ne sont pas des toutous à sa mémère ceux-là !!

- Ça !! C’est vous qui le dites !!

- Je vois !! Eh bien vas-y gros malin, appelle-les !!

Je me tourne vers les deux chiens qui sont assis et nous regardent avec curiosité la tête légèrement penchée de côté, j’avance vers eux en les fixant droit dans les yeux.

- (L’homme inquiet) Fais attention !! Ils pourraient être dangereux.

Une fois suffisamment proche d’eux, je m’accroupis et tends mes mains vers eux en gardant les yeux plongés dans les leurs.

- Venez ici vous deux, arrêtez de faire les méchants toutous.

Le reste du groupe regarde la scène sans broncher, leurs regards vont de Florian aux deux chiens qui se sont redressés et approchent lentement des deux mains de leur ami tendues vers eux.

Les dobermans qui il y a cinq minutes à peine leurs montraient les crocs, reniflent maintenant les doigts de Florian qui leurs gratouille la truffe et leurs parle d’une voix douce.

- Vous pouvez venir les chercher, ils ne se sauveront plus.

L’homme regarde le jeune rouquin caresser ses deux chiens et hoche la tête, surpris de leurs comportements amicaux envers cet étranger.

Il s’avance pour reprendre les laisses en mains, regarde le jeune homme se redresser et lui sourire en lui faisant un gros clin d’œil amusé.

- Ce n’était pas plus compliqué que ça, vous voyez bien.

- Heu !! Excuse-moi pour mes paroles de tout à l’heure, c’est l’énervement tu comprends ? Merci pour ton aide.

Je caresse une dernière fois les deux magnifiques chiens.

- Pas de quoi !

Je les regarde repartir et soupire en souriant malgré tout avant de rejoindre mes amis qui me félicitent, étonnés quand même de la facilité que j’ai eue à les attraper.

- (Thomas) T’es fou !! Tu aurais pu te faire mordre !!

- (Dante) En plus tu as vu les monstres ?

C’est à ce moment-là que Yuan entend son téléphone sonner et qu’il décroche.

- Allo !!

- ….

- Oui !!

- …..

- Oui, je te le passe !! Florian c’est Frédéric, il veut te parler !!

Je souris à mon ami et lui prends le téléphone des mains car je me rends compte que j’ai laissé le mien chez Chan.

- Allô ! P’pa ?

- ……….

Les quatre amis voient alors Florian devenir tout blanc, le téléphone lui échappe des mains et tombe au sol.

Thomas réagit très vite et vient le prendre dans ses bras, Florian tremble et cherche à dire quelque chose, mais aucune parole n’arrive à sortir de ses lèvres.

- Qu’est-ce qu’il se passe « Flo » ?? Qu’est-ce qu’il t’a dit ?? Yuan !! Aide-moi s’il te plaît !! Tiens-le et essaie de le faire parler, je rappelle Frédéric.

Pendant que Yuan, Chan et Dante entourent Florian, Thomas se baisse pour récupérer l’appareil.

Il rappelle le dernier appelant et tombe presque aussitôt sur Frédéric.

- ……

- Non c’est Thomas !

- ……

- C’est justement ce que j’aimerais savoir ? « Flo » est décomposé, il tremble comme une feuille.

- ………

Thomas va pour demander des explications.

- ……..

Il entend une voix dire qu’il a le toubib de l’hélico en ligne, Frédéric pose une question et Thomas entend la réponse venant de l’autre personne en pleurs comme quoi « Max » est mort.

La voix est suffisamment forte pour que tous entendent, un cri s’échappe des lèvres de Florian en leurs glaçant le sang.

- Noonnn !!!!!!!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (28/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(CHU)

Thomas repasse le téléphone à Yuan et reprend Florian dans ses bras, il tente par tous les moyens de le consoler pendant que Yuan discute avec Frédéric.

Thomas et Chan vont asseoir Florian sur un banc en ne sachant pas quoi faire de plus, ils restent près de lui en attendant que le plus gros des émotions soit passé.

Yuan raccroche et revient vers eux le visage défait, il ne connaît pas Maxime et Julien, mais en a suffisamment entendu parler pour savoir combien Florian et Thomas leurs étaient attachés.

- Il faut que tu reprennes ton calme « Flo », ils ont besoin de toi là-bas. Julien est encore vivant et Frédéric te demande de rentrer le plus vite possible pour lui venir en aide. Je n’ai pas bien compris ce qu’il attend de toi, mais ça paraissait très important.

Thomas d’une voix éteinte.

- Florian ne tiendra pas le coup, en plus s’il nous faut aller jusqu’à la gare en métro et prendre le train.

Yuan regarde ses deux amis avec compassion, il se rend bien compte que Thomas tout comme Florian même s’il paraît moins touché ne sera pas capable dans l’immédiat de prendre suffisamment sur lui pour un tel voyage.

- On va prendre un taxi, vous deux occupez-vous de « Thom » et de « Flo » pendant que je m’occupe du reste.

Les deux heures qui suivirent furent les pires de sa vie pour le jeune asiatique, le taxi ne tarda pas à arriver et comprenant la situation, le chauffeur fit le plus rapidement possible pour les emmener à destination.

Thomas pleura durant tout le trajet alors que Florian resta prostré le visage inondé de larmes contre la portière du taxi.

Yuan préférant ne rien dire en se contentant de leurs tenir la main en les serrant très fort pour montrer qu’il est de tout cœur avec eux et qu’il partage leurs tristesses.

Le chauffeur en sortant de l’autoroute.

- Nous arriverons d’ici dix minutes, où dois-je vous déposez ?

- (Yuan) Devant l’entrée des urgences s’il vous plaît.

- (Le chauffeur) Très bien !

Yuan appelle Frédéric pour le prévenir et répond également à ses inquiétudes sur comment se sentent ses deux amis, ce qui est loin de rassurer le brave homme à l’autre bout du fil.

Le taxi entre dans le complexe de l’hôpital en se garant juste devant la porte, Yuan règle la course avec sa carte d’abonnement pendant que tout s’agite autour de lui.

René et Frédéric n’ont pas le temps d’ouvrir la porte arrière, que Florian en sort et qu’il les apostrophe.

- Que quelqu’un s’occupe de « Thom », il lui faut un lit et un calmant. Yuan tu nous attends chez Frédéric, va y en taxi nous te rejoindrons là-bas. J’ai besoin du dossier d’examen de Julien ! Préparez l’équipe et demandez à Patricia de se joindre à nous. Je serai au bloc dans une demi-heure, le temps de lire les résultats et de voir ce qui cloche chez « Ju ». « P’pa » !! Tu viens avec moi et tu m’expliqueras en chemin ce que tu sais sur l’accident et les implications sur l’état de Julien.

René et Frédéric se regardent ahuris, ils s’attendaient à trouver Florian dans un état émotionnel tel qu’il n’aurait pu compter sur lui alors qu’au lieu de ça, ils retrouvent le chirurgien méticuleux et sûr de lui qui a fait sa réputation dans tout l’établissement.

Yuan écoute en restant figé d’étonnement, il se demande à quoi rime tout ce manège et pourquoi les deux hommes boivent les paroles de son ami sans le remettre à sa place.

Thomas n’est pas le moins étonné des deux, ne s’attendant certes pas à voir Florian dans cette forme olympique alors que comme lui, il a passé les deux heures dans le taxi en larme et sans une parole.

Il redresse la tête et accepte la main de René qui l’aide à sortir de véhicule pour l’emmener prendre la prescription donnée par Florian avant de le mettre au lit.

- (Thomas) Il faut faire quelque chose pour « Flo ».

René surpris car il l’a trouvé en pleine forme.

- Comment ça ?

- Le contrecoup va être terrible, il a pris sur lui pour s’occuper de Julien mais ensuite….

- Je comprends, je vais voir ce que je peux faire. Si tu as une idée, c’est le moment.

Thomas ne se sent pas en état et les larmes lui reviennent aux yeux.

- Je ne sais pas…. Pourquoi ???

René comprend et soutient le jeune homme qu’il sent au bord de la crise.

- Si je savais tout !! Allez !! Viens, il faut que tu te reposes. Demain ça ira mieux tu verras

« Dans son for intérieur. »

- Du moins je l’espère de tout cœur mon garçon.

Frédéric fait une synthèse à Florian de tout ce qu’il a appris sur l’état de Julien, le moins qu’on puisse dire c’est que ce n’est pas réjouissant.

Les examens montrent un coma de type deux dû à un choc brutal au lobe frontal, heureusement que l’airbag à jouer son rôle malgré tout et qu’il ait pu être rapidement mis sous respirateur par les pompiers arrivés rapidement sur le lieu du crash.

Pendant que Florian prend sa douche et se prépare, il lui liste également les diverses fractures et hématomes dont son corps tout entier est couvert.

Florian écoute attentivement et commence dans sa tête à préparer l’opération, qui au vu de toutes ses données lui fait craindre le pire.

Il retrouve « Juju » et Émilie qui il s’en rend vite compte vu l’état où ils sont tous les deux, ne seront pas en mesure d’assumer correctement leurs tâches à ses côtés.

- Allez-vous occuper de Thomas !! Dans l’état où vous êtes, vous ne me servirez à rien. « P’pa » il va falloir que tu prennes leurs places avec René et Patricia mais vérifie avant que ça va pour elle car c’est une amie de « Ju » elle aussi, ça ne te dérange pas ?

- Bien sûr que non enfin !! Mais dis-moi fiston ? Comment fais-tu pour être aussi calme ?

Je le regarde surpris car pour moi c’est une évidence.

- Ai-je le choix ? Notre priorité pour le moment c’est Julien, il sera temps après ça de repenser au reste.

Il se dirige au sous-sol vers le bloc pendant que Frédéric court chercher René et Patricia, puis prenne le temps de se préparer à son tour.

Florian feuillette en marchant le dossier d’examens, le front plissé par l’ampleur de la tâche qu’il va devoir mener s’il veut que son ami ressorte vivant et sans trop de séquelles de tout ça.

Denis l’attend en bas à la sortie de l’ascenseur et une lueur d’espoir anime ses yeux rougis d’avoir trop pleuré en le voyant aussi déterminer.

- Ca va aller « Flo » ?

- Ne t’inquiète pas pour moi, j’aurai la force nécessaire pour aller jusqu’au bout.

- (Denis livide) Tu vas sauver mon fils hein ??

Je le fixe dans les yeux.

- Je n’accepterai pas de perdre deux amis le même jour, sois en certains.

2eme année 1er semestre 2eme partie : (29 / 100) (Afrique)

Les six hommes lourdement chargés marchent depuis des heures sous l’étouffante frondaison gorgée d’humidité, la détermination peut se lire sur leurs visages en même temps qu’une extrême colère.

Mathieu le chef d’équipe s’arrête pour contrôler avec sa boussole s’ils sont toujours dans la bonne direction, puis il se tourne vers ses compagnons visiblement exténués.

- C’est bon !! Nous y serons dans à peu près une heure de marche, en attendant nous allons faire une pause.

Alain en posant la lourde tronçonneuse.

- Ce n’est pas du luxe, putain de jungle !!

Mehdi en laissant à son tour tomber l’énorme sac à dos.

- Je suis mort !!

- (Mathieu) Arrivé sur place, il sera trop tard pour commencer. Nous planterons les tentes et nous nous mettrons au boulot demain à l’aube, j’espère que nous serons rentrés au camp avant la nuit.

***/***

La veille au soir, le coup de massue leur est tombé dessus.

L’ordre de repli du chantier a fait comme l’effet d’une bombe sur ces tâcherons qui y travaillent depuis le début, s’échinant douze heures par jour pour arriver le plus rapidement possible au but qui leur avait été fixé.

Les six hommes ont largement dépassé la cinquantaine et ont tous connu le couple De Bierne.

Quand Franck leur a expliqué ses intentions, ils ont été tout de suite partants pour l’aider à assouvir son idée de vengeance contre ce pays et en particulier ce lieu maudit, qui a causé la perte de leur jeune patron et de sa femme.

Il n’y avait pas une heure que l’ordre d’abandon du site leur était parvenu qu’ils avaient pris cette décision de mener jusqu’au bout la promesse faite à Franck, qui ils en sont convaincus a été contraint pour quelque raison que ce soit de retirer ses équipes aussi rapidement.

Après un quart d’heure de pause, ils se relèvent et reprennent leurs chargements pour continuer leurs marches.

En file indienne, ils slaloment entre l’arborescence luxuriante en jouant de leurs machettes avec une dextérité liée à l’habitude.

***/***

Elle les suit depuis un moment déjà, son instinct et son intelligence exceptionnelle, lui font comprendre leur destination tout comme leurs intentions.

Le félin s’élance alors pour rejoindre l’endroit sacré qui l’attire depuis son plus jeune âge, elle pénètre dans la clairière et s’allonge sur la dépouille de sa mère en fermant les yeux.

La panthère noire reste ainsi plusieurs longues minutes sans faire un seul mouvement, comme si elle était soudainement entrée en transe.

Elle se redresse et revient se placer au centre de la trouée d’arbres puis de sa gorge s’échappe un appel puissant, bientôt suivit par d’autres qui y répondent en faisant résonner la jungle sur plusieurs kilomètres.

***/***

Mathieu tend l’oreille, tout son corps frissonne à ces sons emplissant soudainement l’air et ne lui disant rien qui vaille.

- Putain !! Qu’est-ce que c’est encore que cette merde ?

Bruce surpris de son brusque arrêt, lui rentre dedans.

- Excuse-moi, mais tu pourrais prévenir !

- Chut !! Écoute !!

- Qu’est-ce que sait d’après toi ? Brrr !!! Ça fait froid dans le dos.

Mathieu en armant son fusil.

- Prenez vos armes les gars !! Je ne sais pas ce que c’est, mais ça ne me dit rien de bon.

Les hommes qui l’accompagnent prennent leurs armes, ils écoutent tendus les feulements et autres sons semblant venir de toutes les directions.

L’inquiétude se lit sur leurs visages, ils sont loin d’être des trouillards car ils connaissent bien tout le potentiel de dangers qu’ils pourraient rencontrer.

Seulement c’est la première fois qu’ils ressentent cette impression étrange que tous ces feulements sont dirigés spécialement contre eux.

Ils forment un cercle en observant chacun une zone de forêt et se resserrent malgré eux pour se retrouver épaules contre épaules, attendant que leur chef d’équipe donne les ordres.

- (Mathieu) Nous allons rester là pour ce soir, cherchons un coin dégager pour monter le campement et nous tiendrons une garde à tour de rôle cette nuit, ce sera plus sûr.

Il ne leur faut pas longtemps pour trouver un endroit suffisamment éloigner des grands arbres pour avoir une certaine vision au cas où quelque chose s’approcherait d’eux de trop près.

Le camp est vite établi et un feu est allumé pour décourager un éventuel prédateur, ils s’installent autour et entament leurs provisions, non sans ressentir l’ambiance pesante qui s’est abattue soudainement sur eux.

***/***

Dans la clairière à moins d’un kilomètre de là, la panthère accueille d’un feulement puissant ceux qui ont répondu à son appel.

Elle les regarde arriver de plus en plus nombreux et après un dernier grognement, s’élance dans une course folle prévenir celui qu’elle a appris à respecter et à qui elle a donné sa confiance, après toutes ses années passées à veiller ensemble à la préservation de leur secret commun.

2eme année 1er semestre 2eme partie : (30/100) (Reims) (Chez les Viala)

Yuan descend du taxi en remerciant encore une fois le chauffeur qui va se taper le retour à une heure somme toute plus que tardive.

Il sonne à la porte en bas de la résidence et s’annonce à Annie surprise de sa visite, Frédéric dans toute cette histoire ayant complètement oublié de prévenir sa famille.

Elle accueille le jeune homme au pas de sa porte et comprend tout de suite à son visage défait qu’il y a un problème.

Aussitôt sachant que Florian et Thomas passaient cette journée avec lui, son cœur s’emballe à la peur qu’il soit arrivé un accident à l’un ou l’autre des deux jeunes hommes.

- « Yu » !! Mon Dieu !! Il est arrivé quelque chose à un des garçons !!

Yuan lui prend la main pour la faire rentrer gentiment dans l’appartement.

- Florian et Thomas vont bien ! Enfin si on peut dire ça !

Les trois frères alarmés par le cri d’angoisse de leur mère, arrivent à toute allure dans le couloir.

- (Guillaume) « Yu » ? Tu es tout seul ?

Yuan rapidement sans reprendre son souffle.

- Maxime est mort et Julien dans le coma, Florian est avec Thomas au CHU et doit à l’heure qu’il est commencé à s’occuper de Julien, même si je ne sais pas ce qu’il peut bien faire pour lui à son niveau.

Il reprend son souffle en regardant les quatre personnes autour de lui, qui ont pris de plein fouet ses explications volubiles.

Aurélien fond en larme, étant le plus proche des trois frères de Julien avec qui il a une amitié très forte.

Damien et Guillaume n’arrivent pas à croire à la disparation de Maxime et restent figés comme des statues jusqu’à ce qu’enfin leurs cerveaux acceptent cette nouvelle morbide de la perte de ce garçon si gentil, avec qui ils ont partagé pendant plusieurs semaines des vacances hors normes.

Chacun à sa façon réagit à cette annonce aussi soudaine que terrible, qui vient de lui tomber dessus sans prévenir.

Annie est la première à reprendre le contrôle de ses émotions, pour elle ce qu’elle a surtout retenu c’est que Florian et Thomas n’ont rien, mais elle se doute bien que ce n’est pas si simple et qu’elle va devoir avoir à gérer le contrecoup qui ne va pas manquer de marquer fortement les deux garçons.

Yuan explique alors plus calmement tout ce qu’il sait depuis l’appel téléphonique de Frédéric jusqu’à son départ en taxi du CHU.

Les questions pleuvent sur lui entre deux crises de sanglot de ceux qui les lui posent, il comprend alors l’attachement de cette famille envers les deux victimes de l’accident et l’énorme empathie qu’ils ont avec le malheur qui vient de les toucher.

Damien complètement décomposé, préfère regagner sa chambre et s’y enfermer pour s’abandonner seul à sa tristesse d’avoir perdu un ami et d’en savoir un autre aux portes de la mort.

Guillaume et Aurélien sont l’un contre l’autre sur le canapé, ils ressentent le besoin de ce contact fraternel pour tenir le coup.

Leurs visages ravagés par les larmes et leurs corps soudainement sans force, parcourus par les soubresauts occasionnés par l’énorme sentiment de désespoir qu’ils ressentent.

Yuan leurs laisse le temps de se remettre du mieux qu’ils peuvent, avant de revenir sur la peur qu’il a des retombées après coup sur Florian.

- C’est « Flo » qui m’inquiète maintenant.

Annie en levant les yeux sur lui.

- Comment ça ?

- Il avait l’air fort quand je l’ai quitté tout à l’heure, seulement j’ai peur pour lui pour après quand il va relâcher la pression.

- Thomas est avec lui, ça devrait aller.

- Thomas est sous tranquillisant à l’heure qu’il est et je ne le crois pas en meilleur état que Florian tu sais.

Annie semble également dépourvue d’idées.

- Je suis aussi impuissante que toi.

Guillaume d’une voix éteinte.

- Peut-être que ses grands-parents sauraient quoi faire eux ?

- (Annie hésite) Ils sont âgés et je ne suis pas sûre qu’il faille les inquiéter plus que nécessaire.

Aurélien la voix tremblante.

- Il y a Philippe, c’est un grand psychiatre et il saura quoi faire lui.

Annie sourit à son grand fils.

- Tu as raison, je vais le prévenir.

Elle va chercher le répertoire dans le tiroir du meuble de l’entrée où est posé le téléphone et après avoir trouvé ce qu’elle recherche, compose le numéro d’une main fiévreuse.

***/***

Philippe raccroche et se passe une main moite dans ses cheveux, il reste un moment à réfléchir avant de reprendre à nouveau le téléphone et envoyer l’appel.

- Allô Maurice ? Je pense que nous avons un gros problème ! J’ai encore une fois besoin de ton aide.

2eme année 1er semestre 2eme partie : (31 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (CHU) (suite)

Patricia apprend la nouvelle en même temps que la demande venant de Florian de l’assister pour tenter de sauver son ami.

Tout se mélange dans sa tête, la mort de Maxime qu’elle commençait à apprendre à connaître et dont la relation avec Julien la faisait fondre tellement elle les trouvait chou quand elle les voyait ensemble.

Ensuite l’état critique de son ami de fac qu’elle aime d’ailleurs un peu plus qu’un ami, mais duquel elle s’est fait une raison au vu de ses préférences sexuelles et enfin par la demande du jeune rouquin qu’elle idolâtre depuis la première fois qu’elle lui a été présentée et sa demande d’assistance qui lui va droit au cœur.

C’est d’ailleurs pour être près de lui qu’elle a choisi de faire son internat au service des urgences, bien qu’elle soit sortie major de sa promotion et que d’aucuns s’attendaient à ce qu’elle choisisse un service plus facile et valorisant pour elle.

C’est une belle fille de vingt et un ans, brune aux cheveux longs qu’elle est obligée de nouer en chignon pendant ses heures de services à l’hôpital pour des raisons évidentes d’hygiène.

Un mètre soixante-douze bien charnue là où il faut, elle attire les regards aussi bien de ses collègues masculins que des patients dont elle s’occupe.

Mais ce qui est le point fort de cette belle jeune fille, c’est son calme et son caractère entier qui ne la laisse pas souvent s’apitoyer sur les misères qu’elle côtoie journellement et qui sans doute a été la raison du choix de Florian pour remplacer un de ses équipiers manquants et pour cause à l’appel.

C’est donc après avoir fait le tri dans sa tête, qu’elle se présente ce soir-là au bloc opératoire.

Florian et ses deux aides exceptionnels tournent la tête vers elle et respirent un grand coup de soulagement en constatant la parfaite maîtrise de ses sentiments quand elle entre dans la pièce.

- Salut « Pat » ! Maintenant que tu es là, nous allons pouvoir commencer. Ça va ? Si tu ne t’en sens pas capable je comprendrai tu sais ?

- Merci « Flo » mais ça va aller, de toute façon il faudra bien.

Je me retourne vers le lit où est allongé « Ju » en me disant que comme moi, elle verra à plus tard pour laisser s’épancher toute sa tristesse.

René se positionne devant les moniteurs et vérifie les branchements reliés au corps de Julien, il change la poche de sang pour ensuite régler le débit d’oxygène avant de faire signe aux autres que tout est ok.

Frédéric assiste Florian en exécutant en temps réel toutes ses demandes dites de façons brèves et précises, toujours autant impressionné par la dextérité avec laquelle il mène ses interventions.

Patricia s’occupe d’aspirer le sang et autres liquides qui suintent du corps de Julien, ainsi qu’à lui passer les outils chirurgicaux dès que Florian tend sa main droite paume en avant.

Les hémorragies sont petit à petit jugulées et les chairs refermées, les fractures les plus importantes sont remises en place.

La nuit est déjà bien entamée quand ils arrivent au point critique, ne sachant pas trop ce que la trépanation va leur faire découvrir.

Frédéric rase le crâne de Julien et lui passe ensuite toute la zone au désinfectant, l’ouverture du lobe frontale se fait avec rapidité et sans hésitation, montrant une fois encore l’extrême précision des gestes de Florian ainsi que son impressionnante connaissance du corps humain.

C’est à ce moment que René regarde avec inquiétude le moniteur cardiaque et pose sa main en avertissement sur l’épaule de Florian.

- Son rythme cardiaque descend en vrille « Flo »

- Injecte 3cc

- Ce n’est pas un peu beaucoup ?

- Tu veux prendre ma place ?

René sursaute du ton sec employé.

- Excuse-moi, ok pour 3cc

Nous restons un moment le regard figé sur la courbe de l’appareil qui finit par remonter légèrement, me faisant pousser un profond soupir de soulagement.

- Allez !! On continue !!

La partie avant du cerveau est maintenant apparente, je suis aussitôt interpellé par une zone tuméfiée couverte de sang.

J’espère ne pas être arriver trop tard, aussi je commence rapidement par aspirer la poche de sang afin de voir les dégâts qui l’ont occasionné.

Mon sang se glace devant la vision du lobe frontal en partie sclérosé et je comprends que c’est inopérable car visiblement les zones endommagées sont irrécupérables dans l’état.

Je relève la tête en fixant les trois personnes qui eux aussi voient la même chose que moi et savent très bien ce qu’en seront les conséquences.

Patricia les yeux se remplissant de larmes.

- Il n’y a rien à faire n’est-ce pas ?

Frédéric me regarde fixement.

- Fais le « Flo », pour lui, pour ses parents qui n’ont que lui, pour toi et tous ceux qui l’aiment.

- (Patricia) Fais le quoi ?

Frédéric d’une voix de commandement.

- René et Patricia vous sortez à présent, ce que va tenter Florian est très difficile et surtout expérimental. Je ne voudrais pas qu’en cas où ça se passerait mal vous soyez impliqués.

- (René surpris) Mais de toute façon il est foutu sinon !! Et toi ? Pourquoi tu restes alors ?

Frédéric se retrouve à court d’arguments, il va pour répliquer quand Florian enlève son masque et sourit.

- Restez si vous voulez mais pas un mot à quiconque sur les prochaines dix minutes, c’est bien compris ?

Je vois à leurs regards qu’ils ont bien compris le message et que je peux compter sur eux, je fais alors comme pour Ludovic et remplis la partie endommagée du cerveau de salive, sous les cris de surprises que poussent René et Patricia.

- (Frédéric) Je vous avais prévenus alors silence, nous parlerons de tout ça plus tard.

Quatre paires d’yeux regardent l’endroit couvert de salive et bientôt s’écarquillent en en voyant les effets, la partie en « bouillie » reprend forme petit à petit pour redevenir parfaitement saine.

Voyant que tout se passe comme prévu, j’envoie une nouvelle dose et referme la calotte frontale, en m’attelant ensuite aux sutures qui me prennent un certain temps.

Je laisse ensuite le soin à Frédéric de mettre en place la protection que Julien devra porter pendant plusieurs semaines, le temps que tout se ressoude.

J’ouvre la perfusion et injecte plusieurs longs jets de salive dans la poche de sang avant de tout remettre en place et me tourne vers eux, captant les deux regards sidérés de René et Patricia, alors que Frédéric termine ses bandages le sourire aux lèvres.

- Eh bien quoi ??? Comme ça, il guérira plus vite.

René me regarde comme un extra-terrestre et d’une voix criarde frisant l’hystérie.

- Mais alors !!! Ce n’est peut-être pas trop tard !!!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (32/100) (Afrique) (suite)

Okoumé rentre de la chasse avec ses hommes, ils amènent les deux antilopes qu’ils ont tuées aux femmes qui s’empressent de les dépecer afin que rien ne se perde.

Les anciens avec les plus jeunes sont autour du feu, ils racontent pour les uns et écoutent pour les autres, les histoires ancestrales de la tribu qu'ils raconteront à leurs tours à leurs petits-enfants.

Il entre dans sa case pour poser ses armes, quand un mouvement presque imperceptible l’alerte et le fait reprendre en main sa lance.

Elle s’avance alors lentement et s’arrête pour lui laisser le temps de la reconnaître, Okoumé baisse son arme pour s’approcher d’elle à son tour.

La question principale qu’il se pose maintenant est de connaitre le pourquoi de sa présence, c’est la première fois qu’elle et lui se rencontrent ailleurs que dans la clairière, aussi Okoumé se doute bien qu’il doit y avoir quelque chose d’important pour qu’elle ose se rapprocher aussi près de son plus grand prédateur qu’est l’homme.

- Eh bien ma belle ! Qu’est-ce que tu me veux ?

- Rrrrrr !!!

- Un danger ?

- Rrrrrr !!!

- Reste là ! Je reviens, attends-moi ici !

Okoumé sort de sa case à reculons en lui faisant signe des mains de ne pas bouger, une fois dehors il pousse le cri de ralliement que tous les chasseurs de la tribu connaissent bien.

Une trentaine d’adultes s’empressent de répondre à son appel, accompagnés d’une ribambelle d’ados et de plus jeunes, curieux de cet appel proféré en dehors de la chasse mais surtout en plein milieu du village.

Okoumé dans sa langue natale.

- Baissez vos armes ! Je vais faire sortir de ma case une « amie » qui ne vous veut aucun mal, restez calmes et tout se passera bien. Si je vous ai appelés c’est justement pour ne pas qu’il arrive quelque chose, ni à elle ni à l’un d’entre nous à cause d’un mouvement de panique, c’est bien compris ?

La curiosité gagne très vite tout le village, que ce soit les anciens comme les femmes et le reste des enfants qui sont maintenant quasiment tous attroupés devant la case de leur chef.

Okoumé réitère ses recommandations avant de retourner dans sa case, d’où il ressort quelques minutes plus tard avec une magnifique et impressionnante panthère noire, qui surprend et fait reculer toute la tribu dans un murmure de crainte respectueuse.

Okoumé pour bien montrer que c’est bien une « amie » lui caresse le crâne entre les deux oreilles, ce qui provoque un ronronnement de satisfaction de la bête à la couleur de nuit qui tourne sa tête vers lui et le fixe de ses yeux verts perçants.

Le grand chef a repris ses armes chasse, quand Akim arrive comme un fou pour se jeter sur la panthère.

Il l’embrasse et la caresse à son tour, sous les murmures stupéfaits et respectueux de son courage venant de toute la tribu

- Je peux venir avec toi père ?

- Je ne sais pas mon fils, c’est peut-être dangereux pour qu’elle soit venue me chercher jusqu’ici.

- Alors n’y va pas seul toi non plus !

- Tu as sans doute raison mais l’acceptera-t-elle ?

Okoumé désigne une dizaine de ses chasseurs qu’il envoie chercher leurs armes.

Quand ceux-ci reviennent, Okoumé leurs demandes d’avancer en restant quelques pas derrière eux pour voir si son « amie » accepte leurs présences auquel cas ils viendront avec lui.

Akim sort de la case avec sa lance d’enfant et fixe son père sans ciller, lui démontrant par là qu’il allait venir également.

Ses deux autres fils plus âgés imitant leur frère cadet pour se présenter à leur tour en arme au côté de leur père, celui-ci hésite mais la fierté qu’il ressent ce soir vis-à-vis de ses enfants est trop forte pour qu’il les renvoie et il acquiesce donc d’un signe de tête à leurs demandes implicites.

Okoumé et ses fils avancent de quelques mètres vers la sortie du village, puis s’arrêtent et se retournent pour voir la réaction de la panthère.

Celle-ci s’avance à son tour et passe devant les guerriers en les fixant un à un d’un regard pénétrant, aucun d’eux ne baisse les yeux et apparemment satisfaite, elle s’élance à son tour et passe devant Okoumé en lui lançant un long feulement que le guerrier prend pour une acceptation.

C’est au pas de course qu’ils avancent tous dans la nuit maintenant complètement tombée, éclairée par la lune heureusement dégagée de tous nuages.

Les dix kilomètres qui séparent le village de la clairière sont avalés en un temps record, quand elle arrive au vu de son but la panthère s’arrête et se retourne en grognant un avertissement.

Okoumé lève la main et fait stopper ses hommes, puis s’approche seul de l’animal.

Celle-ci grogne à nouveau son avertissement en s’engageant seule dans la trouée, ils entendent alors des sons bien connus d’eux mais en nombre et en variété tel, qu’ils se regardent avec effroi.

La panthère réapparaît peu de temps après, elle pousse un long feulement vers les hommes en repartant lentement d’où elle vient.

Okoumé prend ça comme une autorisation, il fait signe à ses guerriers de le suivre avec précautions et sans gestes menaçants.

La surprise des chasseurs en pénétrant dans la clairière est telle qu’ils en ont un mouvement commun de recul, le sang glacé par la vision qu’ils ont de tous ses animaux réunis au même endroit et surtout se côtoyant alors que ce n’est certainement pas dans leurs natures de le faire.

Panthères, jaguars, guépards, tigres et lions, ils sont au moins une soixantaine la gueule tournée vers eux plus impressionnants les uns que les autres.

Ne voyant aucune animosité dans leurs comportements, Okoumé depuis qu’il a mis la première fois les pieds dans cet endroit ne cherche plus à en comprendre les mystères.

Il fait signe à ses hommes de déposer leurs armes et s’avance avec ses fils au milieu de la clairière pour aller s’asseoir tranquillement sur sa souche habituelle.

Elle s’approche de lui et prend son bras doucement dans sa gueule en le tirant avec elle pour qu’il se relève et la suive.

Silencieusement comme il lui voit faire, Okoumé traverse la clairière et entre à nouveau dans la jungle.

Ses hommes font le geste de s’avancer à leurs tours mais en sont empêchés par les autres animaux qui leurs blocs le passage en silence, mais sans laisser de doutes dans leurs intentions de ne pas leurs permettre d’aller plus loin.

Okoumé comprend à sa façon de se déplacer qu’elle veut lui montrer quelque chose et son instinct de chasseur prend le dessus quand il la suit.

Une lueur vive attire son regard, venant de quelques dizaines de mètres plus loin et bientôt ils arrivent à la limite du camp éclairé par un feu.

Okoumé aperçoit aussitôt l’homme de garde et les armes ainsi que le matériel entreposé près des tentes, il comprend alors l’intention qu’ils en ont de s’en servir pour détruire les arbres et ravager la clairière.

Il sent la panthère revenir lentement sur ses pas et l’imite pour rejoindre ses hommes, en prenant toutes les précautions pour ne pas se faire repérer.

Une partie de la nuit passe ensuite à de longues explications données à voix feutrées, comprenant qu’il leur faudra attendre le jour les guerriers s’allongent à même le sol et s’endorment avec une sérénité inhabituelle au vu de la promiscuité avec tous ces prédateurs allongés à quelques mètres d’eux.

Une étrange onde émane des pierres durant la nuit, faisant disparaître les marques laissées sur eux par tant d’années de chasses.

Ce que ne s’apercevront que plus tard avec étonnement les hommes de la tribu qui garderont de cette nuit une ferveur mystique.

Une croyance décuplée envers leurs dieux qui les ont appelés, ils n’en douteront pas un instant pour protéger ce lieu étrange et maintenant pour eux devenu tabou à toutes autres personnes en dehors de la tribu.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (33/100) (au cirque)

La BMW file sur l’autoroute depuis déjà plusieurs heures avec à son bord Maurice, Patrice et Camille, que Philippe est venu rechercher chez les De Bierne.

Il a été fortement étonné en appelant son ami de le savoir à Aix, aussi une partie du trajet est passée en explications et en révélations sur les événements des derniers jours.

Maintenant arrivés aux portes de Paris, les quatre amis sont plongés dans leurs pensées respectives et ne serait-ce le ronronnement feutré du moteur, rien ne viendrait perturber le silence dans l’auto.

Philippe assimile toutes les données reçues sur l’Afrique et cette mystérieuse clairière aux arbres soi-disant le réceptacle des divers maux guéris par Florian, il se demande quand même avec une pointe de moquerie à quoi peut bien ressembler un arbre asthmatique.

Patrice et Camille ont pris durement l’annonce de la mort de Maxime, ils se retiennent depuis lors d’exprimer leurs chagrins envers ce jeune homme devenu très vite leur ami.

Ils prient également pour que Florian qui en ce moment doit opérer Julien, arrive à le sauver.

Ils connaissent pourtant l’extraordinaire pouvoir qu’il a, mais les informations sur l’état physique de Julien après l’accident sont quand même peu encourageantes.

Maurice reçoit les accusés de réceptions des différents messages qu’il a envoyés et commence à retrouver en semblant de sourire.

Maxime et Julien ne sont que des noms pour lui, il n’est donc pas autant affecté que ses amis par ce qu’ils leur arrivent.

Florian l’inquiète par contre beaucoup plus, il espère sincèrement que ce qu’ils ont décidé pour lui venir en aide sera suffisant et que son jeune protégé ne soit pas affecté trop longtemps par ce malheur de la perte d’un de ses meilleurs amis, ni d’avoir la vie du second entre ses mains.

Déjà il a pu récupérer toutes les traces des rapports et du dossier médical que les premiers secours ont ouvert suite à l’accident.

Si comme il le pense, Florian doit utiliser plus que ses aptitudes chirurgicales pour sauver Julien et bien au moins il n’y aura plus de traces écrites quant à leurs états lors de la prise en charge.

Pour l’hôpital Maurice se fait moins de soucis, il a déjà pu constater combien tout ce qui se rapporte à Florian reste un secret très difficilement percé à jour.

Maurice entend le clignotant et vérifie que c’est la bonne sortie, rassuré il observe la route et voit bientôt apparaître l’enseigne du « Toys “R” Us » pas loin duquel le cirque a pris ses quartiers.

Une bonne idée ma foi qu’ont eu les grands-parents de Florian de le faire monter sur Paris, alors qu’ils auraient pu plus facilement faire venir le transporteur jusqu’à Aix.

Comme s’ils avaient senti que leur petit-fils aurait rapidement besoin d’entrer en contact avec le jeune animal qu’il est d’ailleurs curieux de connaître, vu comment il en entend parler par ceux-là même qui l’ont rencontré pour la première fois en Afrique.

- (Patrice) A droite là !!! On dirait bien un chapiteau !!

Philippe jette un œil dans la direction indiquée et sourit.

- Oui c’est bien ça ! Nous y serons dans moins d’un quart d’heure maintenant.

- (Camille) Tout est prévu pour y emmener « Flo » patron ?

Maurice tourne la tête vers elle pour lui répondre.

- Oui pas de soucis, dès qu’ils sortent lui et Thomas du CHU. Ils seront pris en charge par l’hélico de l’hôpital qui les amènera directement ici.

- (Philippe reconnaissant) Ça n’a pas dû être des plus faciles à organiser ?

Maurice avec un petit sourire en coin.

- Détrompe-toi ! Dès que j’ai dit pour qui c’était, tout s’est arrangé comme par miracle. Il a suffi à Robert de prétexter une urgence médicale, en plus le pilote qui n’était pas chaud pour attendre a eu droit à la visite disons pour le moins persuasive de quelques infirmiers fortement motivés si tu vois ce que je veux dire ?

Patrice qui a eu Gérôme et Dorian au téléphone, apprenant ainsi leurs désagréments suite à leur visite surprise au CHU.

- J’en ai entendu parler, ils sont assez persuasifs d’après Gérôme.

- (Maurice) On peut dire ça comme ça, en tous les cas après ça il n’y a plus eu de problèmes pour qu’il attende sagement qu’on l’appelle Hi ! Hi !

La BMW se gare enfin près de l’entrée principale du cirque, un petit homme râblé les voit arriver et se dirige directement vers eux.

Camille et Patrice reconnaissent immédiatement cet homme et lui sourient quand il vient leurs serrer la main.

- (Patrice) Content de vous revoir.

Tony les scrute un moment avant de sourire à son tour en les reconnaissant.

- Ah oui ! Vous étiez là le jour où ce jeune homme a pris une de mes cages pour une chambre d’hôtel !

- (Camille amusée) Exactement et vous avez de la chance qu’il n’ait pas porté plainte sur la tenue de la literie.

- (Maurice) Votre colis est bien arrivé je crois ?

- (Tony) Oui bien sûr ! Vous voulez le voir ?

- Bien entendu !! À la façon dont on m’en parle, j’ai hâte de voir le phénomène.

- (Tony amusé) Alors suivez-moi, c’est par là.

Tony passe devant et emmène ses visiteurs vers les roulottes, il passe le long de la ménagerie sans s’arrêter et continue plus loin vers une grande caravane à doubles essieux d’où on entend des rires d’enfant en sortir.

Maurice et Philippe se regardent, étonnés alors que Camille et Patrice se font un clin d’œil entendu.

Arrivé à la caravane, Tony ouvre la porte et fait entrer ses visiteurs qui restent scotchés devant le spectacle auquel ils assistent.

Un petit garçon de neuf ou dix ans jouant au cow-boy, jucher sur une jeune panthère noire qui semble aussi ravie que le gamin de se trouver là.

Tony avec un sourire jusqu’aux oreilles.

- Et voilà le colis, vous comprenez bien qu’il ne pouvait pas jouer avec mon petit-fils dans une cage ? Ce n’est pas un endroit décent pour un enfant Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre, 2ème partie : (34/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(CHU) (suite)

Je me tourne vers lui surpris par son ton.

- Je dirai même qu’il devrait normalement s’en remettre, maintenant il va falloir laisser le temps au temps. Son coma peut durer encore un moment. Mais si ça fait comme pour « Ludo » qui en est sorti rapidement, je préférerais qu’on l’y maintienne le temps que son corps efface toutes traces de l’accident.

René toujours aussi fébrile.

- Mais je ne parlais pas de Julien !!!

Nous nous tournons tous vers lui en essayant de comprendre ses paroles.

- (Frédéric) De qui tu parles alors ???

René d’une voix rauque.

- De Maxime !!!

Il nous aurait dit que le plafond de la salle allait s’effondrer sur nos têtes, qu’il n’aurait pas fait plus d’effet.

Frédéric me regarde avec les yeux marquants un tel ahurissement, que comme lui je reste figé un long moment avant de revenir vers René.

- Maxime est mort !! Je ne suis pas le bon Dieu non plus.

René comprend alors qu’il a été insuffisamment clair dans ses paroles.

- Suivez-moi et vous comprendrez !!

Nous quittons le bloc à sa suite pour entrer deux blocs plus loin où un corps recouvert presque entièrement d’un drap est allongé sur la table, maintenu en état végétatif par tout un appareillage spécifique.

René devant notre état de choc.

- Maxime a été déclaré mort car il est en coma profond de stade quatre, les appareils maintiennent son corps en état en attendant d’avoir l’autorisation de sa famille pour y prélever les organes en vue de greffes sur des patients compatibles.

- (Frédéric atterré) Mais un stade quatre c’est la mort cérébrale ??

J’enlève le drap et ausculte le corps de mon ami en constatant très vite qu’au contraire de Julien, il n’a aucune trace d’hématomes ni d’os brisé.

René me rejoint avec différentes radios et résultats de scanners, qu’il me tend d’une main tremblante.

- Il n’a quasiment rien physiquement si ce n’est le côté gauche de sa tête qui s’est écrasée contre la vitre latérale lors du choc de l’accident.

- Un « encéphalo » vite !!

Patricia a déjà l’appareil dans la main au moment de ma demande.

Cette fille ira loin dans son métier car instinctivement elle a su quoi faire, elle m’aide ensuite à placer les électrodes et à mettre l’appareil en service.

Une ligne entièrement plate apparaît alors sur l’écran, connaissant ce genre d’appareil et le type de réglage par défaut entré en sortie d’usine, j’augmente la sensibilité au maximum et reviens vers l’écran muni d’une règle et d’un feutre à pointe ultrafine.

Je trace alors une ligne correspondant au point zéro et j’augmente petit à petit le réglage de la mesure avec la molette associée.

Mon cœur rate alors un battement quant au moment où je l’ai presque tournée à fond, une ondulation presque imperceptible amène le marqueur au-dessus de la ligne que j’avais tracée précédemment.

- Préparez-le pour une trépanation du lobe temporale gauche !!!

Frédéric me regarde avec tristesse, croyant fermement que je ne fais ça que par désespoir alors que Patricia commence déjà à lui raser la partie du crâne correspondant à ma demande.

Une partie violacée apparaît alors à l’endroit du choc, elle n’en poursuit pas moins son travail en terminant de bien dégager la zone.

René prépare le matériel nécessaire, pendant que j’insère dans l’ordinateur le fichier du scanner.

Je visualise dans ma mémoire chaque coupe de détails et repère très vite l’importance de la lésion ayant occasionné le coma avec le presque arrêt de fonctionnement du lobe cérébral qui s’en est suivi.

Je me remémore alors mes lectures sur toutes les recherches faites sur les différentes parties du cerveau humain et leurs utilités propres.

D’après ses études il s’avérerait que la partie endommagée correspondrait à un pont entre la partie pure du cerveau et les neurotransmetteurs le reliant aux nerfs en permettant d’en transformer les influx en impulsions vers les différents muscles.

Donc pour synthétiser les choses, je dirais que normalement son cerveau n’a rien perdu de ses connaissances ni du pouvoir d’en acquérir d’autres mais que « simplement » il ne peut plus les transmettre au corps qui par ce fait n’a plus l’autonomie de fonctionner aussi bien pour donner l’ordre au cœur de battre que pour toutes les autres fonctions vitales.

Réparer cette partie du cortex cérébral devrait en toute logique remettre la machine en route, même si ça n’a jamais été tenté faute de connaissances suffisantes pour effectuer une telle reconstruction.

Ma salive devrait pouvoir y parvenir, donc c’est avec un grand sourire aux lèvres et un immense espoir au cœur, que je m’attelle à la tâche.

Pendant que je commence mon intervention sur Maxime, j’explique mon déroulement de pensées aux trois personnes qui m’apportent l’assistance nécessaire et qui au fur et à mesure de mes explications argumentées reprennent espoirs, aussi infimes soient-ils.

2eme année 1er semestre, 2ème partie : (35/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(CHU) (suite)

Comme visualisé sur les images du scanner, une fois la partie du cerveau mise à nu j’aspire toute trace de sang en ôtant le plus possible de la partie endommagée.

Une fois que tout me semble propre, j’agis comme précédemment avec Julien puisque de toute façon à ce stade il n'y a rien d'autre à tenter et j'envoie dans la partie manquante plusieurs jets de salive.

Au début rien ne se passe, je commence une nouvelle fois à douter qu’il ne soit pas possible de régénérer une partie aussi importante de cet organe qui est le plus sophistiqué qui soit qu’ait créé la nature.

J’ai peur que les cellules ne puissent se régénérer avec autant de matière manquante, mais c’est sans compter sur l’énorme potentiel qu’ont celles-ci à se remplacer pendant toute une partie de la vie humaine et sur l’extrême jeunesse de Maxime, qui leur permettent encore d’en avoir la capacité.

Sa phase de développement n’étant pas encore terminée pour ensuite entamer celle du vieillissement qui l’amènera à terme à la fin de sa vie, une fois justement que ses cellules n’auront plus cette aptitude régénératrice.

Pendant que je suis plongé dans mes pensées l’œil toujours rivé sur la plaie béante, le miracle du « don » qui m’a été donné fait une nouvelle fois son œuvre et les cellules neuves viennent comblées petit à petit la partie manquante.

Un bruit sourd nous fait nous retourner, le temps que je me rende compte de ce qui arrive que déjà Frédéric et Patricia relèvent René qui est tombé dans les pommes.

Son esprit n’ayant pas résisté à l’énorme pression due à la vision surnaturelle de ses derniers instants, a préféré le protéger en créant cet état d’évanouissement pour relâcher la tension trop forte à cet instant précis.

Pendant qu’ils s’occupent de lui, je termine ma tâche sur Maxime et lui referme la boîte crânienne en apposant une plaque au-dessus des os endommagés en attendant qu’ils se ressoudent.

Sutures, bandages et protection crânienne ne sont plus qu’un jeu « d’enfant » pour moi, l’affaire ne me prenant que quelques minutes.

Nous passons ensuite un assez long moment à attendre les prémisses annonçant la reprise des fonctions vitales, c’est l’encéphalogramme qui réagit le premier en indiquant brusquement une remontée spectaculaire de sa courbe.

Je remets les réglages de la machine à l’état d’origine, les différentes mesures qu’indiquent l’appareil redeviennent alors plus conventionnelles.

Après vérification du rythme cardiaque, j’enlève avec précaution la pompe auquel le corps de Maxime était raccordé en suivant avec attention le « bip-bip » du moniteur prêt à tout remettre en place au moindre signe de défaillance.

Celui-ci restant stable, je débranche à son tour le respirateur et comme précédemment j’attends d’être certain qu’il respire normalement de façon naturelle, pour arrêter et repousser l’appareil plus loin.

Frédéric qui tient René par la taille de peur qu’il n’ait encore un moment de faiblesse.

- Alors ???

Je le regarde avec un sourire marqué par l’épuisement que je ressens tout à coup, une fois la pression nerveuse de ses longues heures d’opérations retombée.

- Si mon diagnostic est bon, il devrait se remettre mais comme pour Julien nous ne saurons à quoi nous en tenir qu’une fois qu’il sera sorti de son coma. Encore une chance que vous l’ayez appareillé en vue d’une prise d’organes, sinon c’était cuit.

Patricia réagit à mes paroles en sursautant :

- Qui est au courant pour Maxime ?

Frédéric tilt tout de suite.

- J’espère que personne n’a encore prévenu ses parents !! Je vous laisse !! J’ai des coups de fil à donner, pourvu qu’il n’y ait personne qui ait eu la langue trop longue sinon on est dans la merde pour expliquer qu’il est encore vivant.

- Erreur de diagnostic !!!

Frédéric se retourne vers René qui vient de prononcer ses paroles.

- Hein !!!

- Nous n’aurons qu’à dire que c’était une erreur de diagnostic et que nous nous en sommes aperçus par hasard.

Patricia maintenant que ses nerfs à elle aussi se sont relâchés, a les larmes aux yeux.

- Remarquez plus c’est gros mieux ça passe !! J’aimerais quand même que quelqu’un m’explique tout ce que je viens de vivre ce soir ?

- (Frédéric) Demain ma grande ! Pour l’instant va te reposer, moi j’ai encore des coups de téléphone à donner.

René me fixe intensément depuis un bon moment déjà.

- J’attendrai donc demain moi aussi, mais crois-moi il va falloir que je comprenne ce qui vient de se passer ce soir. Florian !! Tu viens de sauver deux personnes en qui je tiens beaucoup et pour ça je te suis redevable, mais la façon dont ça s’est fait me fait me poser la même question en boucle depuis tout à l’heure… Qui es-tu ??

Je le fixe et le sens frémir sous mon regard.

- Une énigme !! Voilà ce que je suis et surtout pour moi sois en sûr !! Maintenant je suis crevé et nous en reparlerons demain si vous le voulez bien ? Pour l’instant je n’ai qu’une envie, retrouver Thomas.

Je quitte le bloc et rejoins le vestiaire où je mets mes affaires souillées de sang dans la corbeille spécialement prévue à cet effet.

Je prends ensuite une bonne douche en sifflotant comme un pinson, alors que quelques heures plus tôt j’étais abattu par le chagrin d’avoir perdu un ami.

Je remets mes affaires « civils » et redescends en courant jusqu’à l’accueil pour savoir dans quelle chambre a été mis Thomas.

L’infirmière de l’accueil est visiblement surprise de me voir si joyeux.

- Chambre deux cent douze. Comment tu fais pour avoir le sourire après les événements d’aujourd’hui ?

- Quels événements ??

- (L’infirmière décontenancée) Eh bien la mort de « Max » pardi !!!

Je la regarde amusé.

- « Max » est mort ??? Première nouvelle !!! Va falloir que tu changes d’informateurs ma belle Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (36/100) (Deuxième Pont de Novembre)

(CHU) (fin)

Je n’attends pas sa réaction et je fonce dans les escaliers, direction la chambre deux cent douze.

Une fois dans le couloir, je croise un infirmier surprit de me voir et avant qu’il ne dise quoi que ce soit, j’entre en trombe dans la chambre.

Mon premier regard va vers le lit, je souris rassurer en voyant une touffe de cheveux blonds dépassant de sous la couette.

Ensuite seulement je m’aperçois que Denis est assis près de lui et me regarde avec fièvre, le visage bouffi d’avoir trop pleuré en n’osant pas me poser la question qui pourtant lui brûle les lèvres.

Je lui souris à mon tour en lui faisant un clin d’œil, il se lève alors d’un bond pour me prendre dans ses bras.

- Julien va bien ?

- Dans quelques semaines il devrait avoir oublié ses misères.

Les larmes de joies cette fois inondent à nouveau son visage.

- Merci « Flo » !!! Tu es un garçon formidable !!

Il m’embrasse en retournant s’asseoir, trop ému pour pouvoir rester plus longtemps debout.

- Son corps va aller mieux oui ! Mais son âme tu y as pensé ? Maxime était son rayon de soleil, depuis qu’ils sont ensemble il n’avait jamais été si heureux.

- Il le sera à nouveau fais-moi confiance.

- Sans doute oui ! Mais dans combien de temps ?

- Hum !! Au pire je dirai d’ici un mois peut être deux, le temps que...

Denis lui coupe la parole, scandalisé par ce qu’il entend.

- Mais tu t’entends Florian ? Tu crois que s’il arrivait quelque chose à Thomas, tu ne mettrais que deux mois à t’en remettre ?

- Si tu me laissais finir ma phrase au lieu de t’énerver après moi comme ça ? Je disais donc que d’ici un voire deux mois, tout rentrerait dans l’ordre quand Julien et Maxime retourneront chez eux.

Denis va pour répondre visiblement sidéré par mes paroles, quand la porte s’ouvre brusquement et que quelqu’un me ceinture pendant que je ressens l’effet d’une piqûre à la base du cou, je n’ai pas le temps de me rebeller que d’un seul coup tout s’efface autour de moi et que je m’écroule dans les bras de l’inconnu, qui m’empêche ainsi de m’effondrer sur le sol de la chambre.

- (Denis surpris) Mais !!

- (L’infirmier) Pas de panique ce sont les ordres d’en haut et c’est pour son bien.

- Mais !!!

L’infirmier lance un appel dans le couloir, deux hommes arrivent à la rescousse des deux déjà dans la chambre et sous les yeux ébahis de Denis, ils chargent sur leurs épaules Thomas et Florian, comme on le ferait de deux sacs de pommes de terre.

Denis se précipite pour les suivre et essayer de comprendre ce qui arrive, ils les voient dévaler les escaliers et prendre la porte de secours puis déposer leurs deux colis endormis dans l’hélicoptère.

Aussitôt le « chargement » attaché avec les ceintures de sécurité celui-ci décolle vers une destination inconnue, enfin apparemment pas pour tout le monde.

Denis se sent complètement perdu, déjà par l’annonce faite juste avant par Florian qui laisserait à supposer que Maxime serait toujours vivant et ensuite par cet enlèvement des deux garçons rondement mené sous ses yeux.

Il appelle l’ascenseur et va pour descendre au sous-sol vers les blocs opératoires, histoire de trouver quelqu’un encore présent qui pourrait lui en dire plus.

Au moment où les portes s’ouvrent, il se retrouve nez à nez avec deux infirmiers accompagnant deux patients endormis allongés sur des lits et qui sortent sans conteste des blocs, pour aller les déposés en chambres de soins intensifs.

Il les laisse sortir, sans se douter une minute au vu des pansements qui leur couvrent entièrement le crâne et la moitié du visage, que se sont son fils et son petit ami qui passent ainsi près de lui.

Il entre dans l’ascenseur toujours en état de transe et une fois au sous-sol, il prend le chemin de la salle de repos où il trouve René et Patricia en pleine discussion.

Patricia est face à lui quand il entre et aussitôt se tait en faisant signe à René d’un mouvement de tête, qu’il y a quelqu’un qui arrive.

L’urgentiste se retourne, il sourit en venant prendre son ami dans ses bras et lui annoncer pour la deuxième fois mais ça il l’ignore, la bonne nouvelle.

- Ton fils va bien, « Flo » a encore fait un miracle et il devrait s’en sortir sans trop de casse.

Denis encore perturbé par ce qu’il vient de voir et d’apprendre.

- Je sais, il me l’a dit ! C’est vrai pour Maxime ??

René toujours souriant.

- Encore grâce à Florian, il a voulu le voir quand on lui a dit qu’on maintenait artificiellement son corps en vie pour récupérer des greffons. Il a voulu à tout prix vérifier avec l’encéphalogramme qui apparemment était mal réglé et après l’avoir trifouillé, il s’est mis à crier que « Max » vivait encore et bien sûr comme pour ton fils, il a fait ce qu’il sait faire de mieux dans ces cas-là et voilà notre Maxime en bonne voie de guérison maintenant. D’ailleurs tu les as manqués de peu, ils viennent juste d’être remontés.

- (Denis) C’était eux ?

- (René) Je t’assure que oui, il est presque cinq heures du matin et Florian n’a pas arrêté depuis hier quand il est arrivé. Un sacré phénomène quand même tu m’avoueras !!

Denis pousse un cri.

- Ah !!! Mais j’y pense !! Tu sais où ils l’emmènent ? Il y a les gros bras qui lui ont collé une dose de sédatif et direct avec Thomas dans l’hélico !!

- (René) Et merde !!! On n’y pensait plus ! Bordel !!

Denis en criant presque.

- Qu’est-ce qu’il y a encore ???

- Rien de grave en fait !! Juste un truc pour ne pas que « Flo » subisse le contrecoup à cause de Maxime, une fois qu’il aurait eu fini de s’occuper de Julien !!

- Ils les emmènent où ???

- Qu’est-ce que j’en sais !! Demande à Frédéric ou va voir Robert s’il est encore là. Juste que je sais que c’est pour son bien parait-il et merde !!! Putain !! Fais chier !! J’aurais dû les prévenir que ce n’était plus la peine !!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (37/100) (Afrique) (fin)

C’est l’aube qui réveille les guerriers de la tribu et beaucoup croyant avoir fait un rêve, sursautent à se retrouver au milieu de la clairière cerné par des fauves.

Okoumé et ses fils se lèvent, ils rejoignent les premiers arbres par où devraient arriver les hommes blancs.

Ils écoutent les bruits de la forêt et reviennent vers les autres membres de la tribu quand ils constatent qu’ils ne sont pas encore prêts à arriver.

Les fauves une demi-heure plus tard, se lèvent à leur tour et forment une ligne tous leurs sens en éveil, face à la direction d’où les bucherons devraient arriver.

Okoumé et ses hommes fourbissent leurs armes, pour venir ensuite se placer derrière les fauves toujours silencieux.

L’ambiance est étrange et chaque homme surmonte comme il le peut ses peurs viscérales d’être en présence d’autant de puissants prédateurs.

Le surnaturel de la situation étant difficile pour eux à accepter, seul la confiance sans borne qu’ils ont en leur chef leur permet de garder la superbe qu’ils affichent ce matin-là.

***/***

Les forestiers terminent silencieusement de boire un café réchauffer à la va vite et replient le camp avec la dextérité due à l’habitude.

Mathieu quand il constate qu’ils sont tous prêts, reprend son arme en leurs faisant signe qu’il est temps pour eux de reprendre la route.

***/***

La panthère tend l’oreille et se tourne vers les hommes en poussant un feulement d’avertissement, Okoumé fait signe à ses guerriers et arme sa lance, aussitôt imiter par les dix adultes et ses trois fils.

Il emploie alors la gestuelle de la chasse pour les faire se déployer dans la jungle alentour, il s’avance ensuite seul au-devant des hommes blancs.

Des bruits de branches écrasées lui indiquent qu’ils ne sont plus loin et qu’ils arriveront bientôt directement devant lui.

Il plante son arme au sol à ses pieds pour les attendre bravement, ses fils restés en arrière à quelques mètres de lui observent fièrement leur père et se redressent à leur tour pour lui faire honneur.

Mathieu quand il voit le guerrier Massai fait signe à ses hommes d’arrêter, il s’avance en tenant son fusil prêt à tirer au cas où il montrerait le moindre signe d’agressivité.

À quelques mètres de lui, il s’arrête à son tour et le jauge du regard, les prunelles froides et inflexibles du « sauvage » lui donne un frisson dans le dos, il comprend tout de suite qu’il n’est pas là par hasard.

- (Okoumé) Faites demi-tour hommes blancs !! Vous êtes sur le territoire Massaï et moi Okoumé chef de la tribu, ne vous autorise pas d’y rester plus longtemps.

Mathieu reste figé un instant, décontenancé par ce sauvage qui parle aussi bien sa langue.

Il se tourne vers ses hommes et a un rictus aux lèvres, en constatant qu’ils ont pointé leurs armes et sont prêts à en découdre s’il leur en donne l’ordre.

- Retourne dans ton village koukou de mes deux !! Et nous ne te ferons pas de mal !!

Okoumé fait un bref signe de la main et ses hommes sortent de toutes parts autour des six forestiers, ceux-ci se resserrent les uns contre les autres impressionnés malgré tout par ses guerriers nus aux peintures de guerre pointant leurs arcs bandés sur eux.

- Rebroussez immédiatement votre chemin hommes blancs, ce lieu est sacré pour notre tribu !! Nous n’y tolérerons pas votre présence plus longtemps.

Mathieu le doigt sur la détente, rit au nez d’Okoumé.

- Ah ! Ah ! Ah ! Et tu crois nous faire peur avec tes bouts de bois !!

- Nous sommes plus nombreux que vous et vos bâtons de feu ne nous impressionnent pas.

Mathieu appuie sur la détente et la balle vient s’écraser aux pieds du guerrier qui ne bouge pas un cil, impressionnant par sa bravoure le chef d’équipe maintenant décontenancé par tant de courage.

- La prochaine te sera fatale si tu insistes, alors rappelle tes hommes et laissez-nous faire ce que nous avons à faire.

Un des hommes d’Okoumé bouge pour prendre un meilleur appui, Kader qui croit à une attaque tire et le guerrier tombe dans une mare de sang.

Un cri de guerre retentit alors dans la jungle où tout se passe alors très vite, les flèches et les balles sifflent dans tous les sens.

Un autre homme d’Okoumé s’effondre et du côté des forestiers, Medhi regarde horrifié sa poitrine traversée par un trait empenné et dont le sang s’échappe à grand flot.

Les guerriers s’embusquent rapidement derrière les arbres, pendant que le groupe de Mathieu se jette au sol et qu’ils tirent sur tout ce qui bouge.

Okoumé sent une balle lui frôler l’oreille et s’élance à son tour derrière un arbre plusieurs fois centenaire en envoyant sa lance qui termine l’œuvre de la flèche précédente dans la poitrine de Medhi qui s’étale mort pour le compte.

Mathieu et ses hommes entendent alors un concert de rugissements, quand la meute de fauves se précipitant sur eux apparaît à leur vue.

Ils n’ont que le temps de souiller leurs vêtements, que des griffes et des crocs les lacèrent déjà, la dernière vision qu’ils ont est une vision de cauchemar et leurs vies s’arrêtent sous leurs cris d’agonie, sans qu’ils n’en comprennent jamais la raison.

Le moment de folie s’arrête aussitôt, les guerriers survivants s’approchent avec effroi de la scène étrange et macabre qu’ils ont sous les yeux.

La panthère s’approche d’un des guerriers blessés et se tourne vers Okoumé en feulant doucement, elle se dirige ensuite vers la clairière pour s’allonger au milieu des pierres en lançant à nouveau son appel.

Okoumé met quelques longues secondes à comprendre, puis fait signe à ses hommes de transporter les blessés jusqu’à elle et ensuite une fois qu’elle s’est relevée, de les allonger à sa place.

Ensuite ils partent rechercher les deux guerriers morts et confectionnent rapidement deux espèces de litières avec des branches et des lianes.

Une fois terminé, ils les déposent dessus avec leurs armes et quatre guerriers valides les emmènent loin d’ici vers leur village où ils auront droit à la cérémonie funèbre de leur peuple, digne de guerriers valeureux morts au combat.

Okoumé, ses fils et ses hommes restant, enterrent les hommes blancs avec leurs matériels et leurs armes pour qu’il ne reste plus aucune trace de leurs passages.

Ils retournent ensuite dans la clairière rejoindre les deux blessés, qui déjà commencent à se remettre et se redressent étonnés en se palpant le corps à la recherche des traces de leurs blessures.

La journée approche de sa fin, quand ils rentrent au village accueillis comme des héros par toute la tribu.

Okoumé et ses fils entrent dans leur case alors que le fier guerrier s’interroge pour la millième fois au moins sur les raisons qui le pousse depuis si longtemps à protéger ce lieu étrange, cette clairière où il a trouvé et ramené un enfant aux cheveux de feu qui n’aurait jamais dû en toute logique en ressortir vivant.


2eme année 1er semestre 2ème partie : (38/100) (Reims) (Yuan)

Yuan termine son petit-déjeuner avec Guillaume, le reste de la maison étant encore endormie.

Il n’a pas eu de nouvelles de Frédéric rentré très tard, aussi s’inquiète-t-il de ne pas en avoir eu non plus de Florian et de Thomas.

- (Guillaume) Tu m’as l’air bien nerveux ce matin ?

- Pourquoi ? Pas toi ? On ne sait même pas ce qui s’est passé. « Flo » et « Thom » ne sont toujours pas rentrés et Julien ? Est-ce que ça va ou Florian n’a-t-il pu rien faire pour lui ?

- (Guillaume) Tu as raison ! Finis ton bol, après nous irons aux nouvelles.

- Où ça ? Au CHU ?

- Eh bien oui ! Où veux-tu sinon ?

Yuan termine rapidement son petit-déjeuner, il s’apprête tout aussi vite pour rejoindre Guillaume qui l’attend déjà dans la rue.

Les deux amis décident d’y aller à pied et c’est une petite demi-heure plus tard qu’ils se présentent à l’accueil, demandant à voir une personne qui saurait les renseigner où sont leurs amis.

L’hôtesse en souriant à Guillaume qu’elle a déjà vue avec Florian ou occasionnellement avec son père.

- Florian et Thomas ne sont plus ici depuis tard cette nuit, il faudra demander où ils sont à ton père ou peut-être voir si Émilie ou Julien peuvent te renseigner.

- (Guillaume) D’accord ! Et sinon pour Julien Malvile ?

- Tout ce que je sais c’est qu’il est toujours dans le coma, il est en chambre de soins intensifs.

- (Yuan) Mais il va bien ?

L’hôtesse sourit au bel asiatique sur lequel elle louche depuis son arrivée.

- D’après la rumeur, il devrait s’en remettre sans trop de casse. Heureusement que « Flo » est intervenu à temps, sinon ….

Guillaume prend le bras de son ami.

- Merci pour les renseignements, nous allons voir si nous trouvons quelqu’un qui en saurait un peu plus.

Ils traversent la salle et prennent le couloir qui mène aux urgences.

René est déjà là malgré le peu de temps qu’il a eu pour se reposer, il reconnaît aussitôt Yuan et bien sûr Guillaume, il se dirige alors vers eux avec un grand sourire.

- Eh bien !! On peut dire qu’on a eu chaud cette nuit, vous venez aux nouvelles pour vos amis je présume ?

- (Guillaume) Oui !! Florian et Thomas ne sont pas rentrés et je voulais savoir comment ça s’était passé pour « Ju »

- (René) Notre couple d’amoureux doit encore dormir à l’heure qu’il est, sa famille les a fait rapatrier sans doute chez eux pour qu’ils soient tranquilles après tout ce stress.

Yuan en hochant la tête.

- J’ai peur pour « Flo », après s’être occupé de Julien il lui reste à gérer la mort de son ami Maxime et vu dans l’état où il était quand nous sommes arrivés cette nuit, j’ai bien peur qu’il ait besoin de tous ses proches autour de lui.

René regarde le jeune asiatique en comprenant qu’ils ne sont pas au courant des rebondissements de la soirée.

Il se retourne pour cacher le sourire qu’il ne peut s’empêcher de se dessiner sur ses lèvres et leurs dit.

- Suivez-moi les gars, je vous emmène voir votre ami.

Ils se laissent guider en silence, la mort de Maxime leur redevenant bien présente suite à la conversation qu’ils viennent d’avoir.

Guillaume plus touché que Yuan recommence à avoir les larmes aux yeux, son ami lui entoure les épaules de son bras pour tenter de le réconforter.

Ils arrivent devant une porte que René ouvre sans bruits en leurs faisant signe de rester silencieux.

Deux lits séparés par un paravent apparaissent à leurs yeux, Julien est là inconscient, perfusé et relié à divers appareils de contrôles.

Ils entendent également les sons des mêmes types d'appareils venant de derrière le paravent, se doutant bien que la personne qui y est raccordée doit être elle aussi entre la vie et la mort.

Guillaume se précipite sur Julien pour lui prendre la main puis éclater en sanglots, autant à cause de l’état dans lequel il le découvre que la pensée de son autre ami disparu pour toujours.

Yuan s’approche à son tour et découvre pour la première fois le jeune garçon dont il a souvent entendu parler par ses amis, il le trouve très beau malgré les pansements et les bandages qui lui ceignent la tête.

René en profite pour vérifier les enregistrements dans la mémoire des appareils, rassuré par les courbes normales des dernières heures.

Il va ensuite contrôler l’autre patient, sourit par avance de la surprise des deux garçons quand ils comprendront qui il est et constate avec satisfaction que ses fonctions vitales sont toutes normales, bien qu’il soit toujours dans un coma très profond alors que pour Julien celui-ci n’est qu’artificiel le temps nécessaire pour que son cerveau récupère suffisamment de son opération de la nuit.

Il pense l’y maintenir encore plusieurs jours, voir encore plus loin quand Florian refera parler de lui et qu’il pourra avoir son avis sur la question.

Yuan laisse Guillaume au chevet de son copain à lui parler doucement et va regarder par curiosité de l’autre côté du paravent ce que fait le chirurgien, mais surtout pour voir à quoi ressemble la personne allongée.

Il voit comme pour Julien un garçon raccordé de partout par des perfusions et la filerie issue des appareils de surveillance, il trouve une certaine ressemblance entre les deux garçons aussi bien pour l’âge que pour le physique.

Peut-être celui qu’il regarde en ce moment est-il légèrement plus vieux et encore ce n’est pas sûr, en tous les cas il est aussi agréable à regarder que Julien et Yuan lui souhaite comme pour l’ami de Florian, qu’il se rétablisse lui aussi au plus vite.

- (Yuan à René) Qu’est-ce qu’il a eu ce garçon ?

- (René) Un accident de voiture !

- Lui aussi !!! Décidément les carrossiers ne risquent pas de connaître le chômage au train où ça va.

- (René amusé) Pas forcément du fait que ses deux-là étaient dans la même.

Un cri de surprise arrive depuis l’autre côté du paravent.

- De quoi !!!!

Guillaume arrive comme un fou et reste planté devant le visage qu’il reconnaît aussitôt.

- « Maxou » ????

2eme année 1er semestre 2ème partie : (39/100) (Reims) (Yuan) (fin)

- (René) En chair et en os !!

- (Guillaume ahuri) Mais !!! Je croyais qu’il était mort ?

- (René) Nous aussi figure toi.

Il explique alors aux deux garçons sidérés la deuxième partie de la nuit et tout ce qui s’en est ensuivi.

Yuan écoute en n’en croyant pas ses oreilles, il essaie de comprendre tout ce que raconte le chirurgien mais le peu de connaissance qu’il a de la médecine lui parle quand même suffisamment pour se rendre compte de l’impossibilité de ce qu’il entend.

René en effet croyant mordicus que les deux garçons connaissent les particularités de Florian, dévoile tout ce à quoi il a assisté sans rien cacher des faits et gestes de celui-ci.

Il s’aperçoit quand même au bout d’un moment qu’il y a un problème avec les deux garçons, car aussi bien Guillaume l’écoute avec attention mais sans marquer plus de surprises que ça, autant le grand brun en a les yeux qui lui sortent de la tête comme lui cette nuit quand il a été mis en présence du « don » qu’a Florian pour reconstituer avec sa simple salive les chairs endommagées normalement de façon définitive.

- Ton ami n’était pas au courant ?

Guillaume détache avec peine son regard de Maxime tant le fait de le voir en vie lui amène depuis qu’il s’en est rendu compte un plaisir incommensurable, il comprend malgré tout la question de René et se tourne vers Yuan.

- Je t’expliquerai « Yu » !! Je suis sûr que Florian t’en aurait parlé si seulement il y avait pensé, il est comme ça alors ne lui en veut pas.

- Mais alors pour mon eczéma ?

Guillaume en souriant de voir la tête qu’il fait.

- Un anti ride de mamie Maryse avec une bonne dose de bave du crapaud rouquin et voilà le travail. En tous les cas c’est grâce à ça que Maxime n’a pas servi de donneur d’organes et qu’il est là aujourd’hui.

Yuan n’en revient toujours pas.

- Eh bien vous m’en direz tant !!! Il va m’entendre celui-là.

Il rit en imitant son ami en mettant ses deux mains sur ses hanches.

- Non mais !!

Les autres n’ont pas le temps de répondre que la porte de la chambre s’ouvre et que Denis accompagné de sa femme, entrent à leurs tours.

Simone se précipite sur son fils le visage bouffi d’avoir trop pleuré, elle s’effondre littéralement sur les genoux et l’embrasse sur tout le visage, le corps encore tremblant du stress qu’elle a eu pendant toutes ses longues heures à le croire perdu.

Les quatre hommes la laissent seule et retournent voir Maxime, Denis vient l’embrasser affectueusement sur une petite partie de son front resté dégagée et laisse à son tour perler quelques larmes, de bonheur cette fois de les savoir en vie.

Yuan remarque une autre personne restée dans l’encadrement de la porte, une jeune fille aux longs cheveux bruns et aux magnifiques yeux verts qui les regarde émue elle aussi de temps de bonheur, car Patricia a bien cru elle aussi perdre son ami et a tenu à venir vérifier que la nuit qu’elle a vécue n’était pas qu’issu de son imagination.

Elle entre à son tour dans la chambre, sans manquer de sourire au garçon si craquant qui ne la lâche pas des yeux depuis qu’il s’est aperçu de sa présence.

Elle rejoint Denis au chevet de Maxime en comprenant bien aux pleurs qu’elle entend de l’autre côté du paravent, que la femme qui est au chevet de Julien a besoin de rester seule avec lui en se doutant bien de qui elle peut être.

Patricia lit à son tour l’historique des moniteurs et après avoir vérifié les débits des perfusions, reporte son attention sur le beau jeune homme brun à la peau cuivré et aux yeux sombres, si merveilleusement fendus en amande.

- Bonjour ! Je suis Patricia une amie de Julien et de Maxime.

- Bonjour ! Moi c’est Yuan un ami de Florian et Thomas.

Patricia avec un léger clin d’œil pétillant de malice.

- Comme nous tous ici je pense ?

Yuan lui rendant son clin d’œil.

- Comment pourrait-il en être autrement ?

Guillaume redresse la tête pour regarder avec amusement la façon qu’ils ont se tortillé en se parlant.

Connaissant très bien les sentiments de Yuan pour ceux dont il s’est dit être un ami, il s’étonne de le voir aussi troublé au contact de Patricia.

Que Patricia flashe sur le jeune asiatique par contre il trouve ça tout à fait naturel car il reconnaît que celui-ci est d’une rare beauté, même si c’est d’un garçon qu’il parle et qu’il n’est pas du tout attiré par la gent masculine.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (40/100) (Au cirque)

Thomas commence à émerger doucement du sommeil, les médicaments que lui a donnés René ayant terminé de faire leurs effets.

Il ouvre les yeux et contemple surpris un plafond comme il n’en a jamais vu auparavant, bas et de couleurs vives comme on en voit dans les films des mille et une nuits.

Son regard commence à parcourir la pièce quand il se fige instantanément et qu’une peur viscérale lui arrache une douleur dans la poitrine.

Ses yeux sont figés dans ceux d’un fauve, un animal à la gueule énorme et à la fourrure d’un noir de nuit.

L’animal sauvage est allongé sur le lit, la tête dressée dans sa direction et le fixe intensément sans bouger.

Thomas sent la sueur couler de son dos et de ses tempes, la peur le fige comme hypnotisé alors qu’il se sait complètement à la merci des réactions de l’animal.

Kinou fixe le garçon et le sonde, il sent bien la peur venant de lui mais aussi qu’il appartient également à l’autre jeune homme encore endormi à ses côtés et qui rend Kinou heureux comme jamais d’être en sa présence, sachant très bien pour l’avoir senti que c’était vers ce garçon qu’allait sa destinée.

Thomas ferme les yeux et ose bouger lentement sa main qui trouve rapidement le contact avec un avant-bras, il reconnaît le propriétaire à la douceur de sa peau et à la réaction épidermique qu’il ressent à son toucher.

Doucement il secoue Florian qui assurément dort à côté de lui, son cœur rate un battement quand il sent l’animal se rapprocher de son visage.

Thomas se dit alors que si personne n’intervient dans les minutes voir les secondes qui suivent, s’en est fini de lui et de son ami.

Une langue râpeuse vient s’écraser sur sa joue et ses dents commencent à claquer sous l’impulsion de la peur qui lui noue les nerfs.

La langue parcourt complètement sa joue, Thomas se dit que le fauve est en train de goûter son futur repas et tremble de plus bel.

Un museau humide entre en contact avec son nez, il sent le souffle chaud à l’odeur animal entrer dans ses narines.

Un deuxième coup de langue qui cette fois-ci lui mouille l’arête nasale, un troisième puis un quatrième avant que Thomas commence à comprendre ce qu’il lui arrive.

Kinou sentant le garçon en pleine frayeur lui donne des petits coups de langue amicale, ne comprenant pas qu’il n’ait pas droit à une caresse en retour comme il en a pris l’habitude.

Il continue donc son débarbouillage en règle jusqu’à ce qu’enfin les yeux du garçon s’ouvrent et se fixent une seconde fois dans les siens, un petit coup de langue sur le nez fait s’écarquiller de surprise cette fois le regard bleu magnifique de Thomas.

Le grand blond frémit en plongeant dans ceux du même vert étrange que Florian fendu en son milieu, comme il l’a vu une fois juste une fraction de seconde dans ceux de son ami.

- Rrrrrr

Le ronronnement qui vient de s’échapper de la gorge du jeune fauve n’a rien d’agressif tout au contraire et Thomas commence à réaliser qu’il n’est sûrement pas plus en danger que le jour où il est entré dans la cage aux tigres pour y récupérer son petit rouquin, également endormi cette fois-là.

La porte s’ouvre quand un petit garçon entre en souriant, il se retourne et parle d’une voix aiguë...

- Grand père ? Il y a un des deux garçons qui s’est enfin réveillé.

- Rappelle la panthère !! Elle risque de les effrayer.

Le gamin capte la traînée de sueur sur les côtés du visage de Thomas.

- Un peu tard, c’est déjà fait grand père.

L’homme arrive derrière l’enfant, il regarde le spectacle sur le lit des deux garçons dont un est encore endormi et de Kinou au milieu, allongé de tout son long le regard fixé sur le jeune homme blond.

- N’ayez pas peur jeune homme, Kinou ne vous fera rien.

- (Thomas railleur) Fallait l’écrire en grand au plafond, je vous assure que ça m’aurait bien aidé il n’y a pas encore cinq minutes.

Tony amusé de la repartie :

- Bah !! Tu as l’habitude pourtant si je me rappelle bien.

Thomas a comme un flash.

- Mais je vous connais ??? Le cirque du Pilat c’est ça ? Où sommes-nous ?

- Eh bien comme tu viens de le dire mon garçon ! Vous êtes chez moi dans mon cirque et la petite bête qui se prend pour « Garfield » eh bien il appartient à ton ami.

- À Florian ???

- À ce qu’il paraît qu’il est envoyé d’Afrique pour qu’ils se rencontrent.

- D’Afrique ???

- Wouah !! Je vais te laisser remettre tes idées en place, parce que là t’as le cerveau qui est raccord avec tes cheveux Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (41/100) (Reims) (De vrais amis)

Ce matin-là les téléphones sont dégainés dans tous les sens, la « résurrection » de Maxime tout comme l’opération réussie de Julien font vite le tour de toute la bande et de leurs familles et amis.

Il n’est pas dix heures du matin que déjà tous ceux qui habitent la région se bousculent dans le couloir, au grand dam du personnel hospitalier gêné que tant de personnes bloquent le passage.

L’infirmière en chef les gronde gentiment en leur conseillant d’aller s’installer dans une salle de repos toute proche qu’elle leur ouvre pour l’occasion.

Elle leur conseille également de ne pas visiter les deux patients à plus de deux personnes en même temps par lit et ce dans le but de ne pas bloquer la chambre en cas de problèmes.

De toute façon pour l’instant l’ampoule rouge allumée au-dessus de la porte indique qu’ils sont en soins et que l’accès ne leur est pas permis.

Aussi profitent-ils tous d’être ensemble pour discuter un peu entre eux de toute cette histoire pour le moins bouleversante, mais également du départ de Florian et Thomas en pleine nuit par hélicoptère.

Flavien tient Carole par la taille en amoureux, il fait un tour d’horizon satisfait en constatant.

- Presque tout le monde est là et c’est bien, ça prouve que nous sommes tous solidaires avec nos amis. Maintenant nous sommes quelques-uns très bien placés pour savoir que « Ju » et « Max » ont encore besoin de nous tant qu’ils seront dans le coma, je propose que chacun de nous prenne sur son temps disponible pour maintenir une présence auprès d’eux et leur parler pour garder leurs esprits un maximum en éveils.

« Seb » et Sylvain opinent de la tête et commencent à inscrire leurs temps libres sur la feuille que leur tend Émilie qui avait déjà anticipé la chose en préparant un tableau du fait qu’ils ont eu la même idée dans la matinée en discutant avec « Juju », René et Patricia.

La feuille fait rapidement le tour tandis que les cases horaires se comblent petit à petit.

Mélanie entre quelques minutes plus tard, accompagnée de ses parents et de Sébastien, qui tiennent à participer eux aussi dès qu’ils comprennent ce qu’ils font.

Frédéric, Annie et leurs deux garçons restés avec eux à la maison arrivent à leur tour, accompagné par Yuan et Guillaume qui les ont vus arriver depuis la fenêtre donnant sur le parking.

Ils tiennent en apprenant ce qu’ils font à y participer eux aussi, Denis arrive avec sa femme suivit peu de temps après par Marc qui s’excuse d’arriver si tard auprès de ses amis.

Émilie reprend la feuille et organise avec « Juju » les tours de garde afin que jamais les deux accidentés ne se retrouvent seuls pendant les temps de visite autorisée.

Elle propose alors un roulement qui devrait satisfaire tout le monde sans toutefois qu’il soit trop contraignant, quelques ajustements et tous les intervenant tombent d’accord en signalant quand même qu’ils laisseraient la place en cas de visite d’autres personnes, famille ou ami des deux garçons.

Yuan préfère retourner sur Paris depuis qu’il a appris par Frédéric où étaient ses deux amis, il compte bien aller les y retrouver afin de voir si tout va bien.

Quand René arrive après sa visite aux deux accidentés, il s’étonne de voir la salle bondée d’autant de monde et sourit en comprenant qu’ils sont tous là pour la même raison, en se faisant la remarque que le petit Florian en un peu plus d’un an a réussi à réunir autour de lui un nombre assez impressionnant de personnes.

Personnes qui sans lui ne seraient certainement pas ici aujourd’hui à se faire du souci pour la santé des deux jeunes hommes.

Quand Gérôme et Dorian se présentent à leur tour, René repart en priant que ceux d’Aix et d’Orléans ne radinent pas dans la foulée, n’étant pas sûr qu’il y aurait assez de place dans la salle qu’il trouve pourtant spacieuse d’habitude.

Denis avec son épouse entre dans la chambre pour s’assoir prêt du lit de leur fils, Gérôme et Dorian en font de même autour de celui de Maxime en commençant le premier tour de garde.

Ce n’est qu’une heure plus tard, qu’un couple inconnu frappe discrètement à la porte de la chambre et entrent timidement en saluant les visiteurs déjà en place qui tournent des visages curieux vers eux.

L’homme d’une voix grave marquée par l’anxiété.

- Excusez-moi mais on nous a dit que Maxime Baye était hospitalisé dans cette chambre ?

- (Dorian se lève) Il est ici monsieur et vous êtes ?

L’homme prend la main de sa femme et s’approche du lit, les yeux brillants d’avoir trop pleuré.

- Nous sommes les parents de Maxime et vous ?

Gérôme se lève pour leurs laisser la place.

- Des amis de votre fils, nous allons vous laisser seul avec lui mais nous ne serons pas loin au cas où vous voudriez nous parler.

L’homme sourit tristement.

- S’il vous plaît oui, nous aimerions en savoir un peu plus si ça ne vous dérange pas.

- (Dorian) C’est tout naturel, nous serons dans la salle à côté. Les médecins disent qu’il faut lui parler, ça l’aidera à revenir plus vite parmi nous.

La femme prend en tremblant la main de son fils.

- Mon chéri, qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?

Les deux policiers préfèrent ne pas répondre et attendre qu’ils se remettent un peu, ils viendront les voir tout à l’heure pour leurs donner toutes les explications dont ils auraient besoin.


2eme année 1er semestre 2ème partie : (42/100) (Au cirque) (suite)

***/***

- Te voilà enfin ! Pourquoi es-tu parti ?

- Un besoin impulsif de venir en aide.

- Te rends-tu compte que depuis nous attendons ton retour ?

- Pourquoi ? Nous sommes bloqués ici pour longtemps maintenant et tu le sais aussi bien que moi.

- Nous sommes à chaque fois moins nombreux et tu es notre catalyseur, nous avons besoin de ta présence… il te faut revenir parmi nous.

- Oui mais Comment faire ?

- Comment j’ai fait moi pour te retrouver ?

- Tu as été chanceux tu le sais bien, nous ne contrôlons pas tout. Et puis ici je me sens utile, j’apprends beaucoup.

- Tu sais bien qu’il te faudra revenir, que notre place n’est pas ici parmi eux.

- Je reviendrai le moment venu, nous avons l'éternité devant nous alors qu'eux ne sont que des feux follets.

***/***

J’ai l’impression que quelqu’un parle à quelqu’un d’autre et tout ça dans ma tête, c’est comme un rêve où je ne serais que spectateur.

Je sens une présence à mes côtés qui me fait ouvrir les yeux, un visage souriant illumine alors mon univers quand un baiser tout en tendresse m’éveille pour de bon.

- (Thomas) Ah !! Te voilà enfin réveillé, eh bien mon cochon ! Quand tu roupilles, tu ne fais pas semblant.

Les idées claires me reviennent brusquement, le déroulement de la nuit avec les dernières minutes quand j’ai subi ce qui s’apparente étrangement à une agression.

- J’ai été drogué on dirait, je me souviens juste que quelqu’un me tenait de force et qu’ensuite j’ai ressenti une piqûre dans le cou, puis plus rien jusqu’à maintenant.

Thomas a eu le fin mot de l’histoire depuis que Tony lui a tout expliqué, il renseigne son compagnon à son tour ce qui ne manque pas de le faire se relever brusquement, manifestement en colère.

- Il faut que nous retournions à Reims « Thom » !! Julien et Maxime ont besoin de moi là-bas !

Thomas se demande si l’esprit de Florian n’a pas basculé.

- Maxime est mort « Flo » !!

- Mais non justement !!

- De quoi !!!

C’est à mon tour de lui expliquer les péripéties de cette nuit de folie, Thomas tombe sur le cul d’apprendre comment je me suis aperçu qu’il n’en était rien et comprend aussi que ce que j’ai fait cette nuit, personne d’autre n’aurait pu le faire.

Je lui explique qu’au vu de l’état actuel de la médecine Maxime était bien perdu, que ce n’est qu’un extraordinaire cumul de circonstances à ajouter à mon refus d’accepter de le perdre qui a fait que j’ai pu mettre ma « magie » en œuvre pour lui sauver la vie.

- Tu comprends pourquoi je dois être près d’eux maintenant ?

Thomas toujours dans la joie de ne pas avoir perdu « son », voire même « ses » amis.

- Maxime vivant !! Waouh !! Tu es vraiment super « Flo » !!

Je comprends sa joie, je prends le temps de regarder autour de moi en attendant qu’il revienne à la réalité.

Nous sommes à non pas douter dans une caravane décorée à la façon des bohémiens, une odeur reposante pour moi émane de cet endroit et me fait revenir un souvenir vieux de quelques mois où j’avais déjà remarqué cette odeur.

- Où sommes-nous ? Je connais cette odeur, c’est la même que quand je me suis réveillé la fois ou j’ai fait ma crise de somnambulisme.

- (Thomas étonné) Tu as raison et en plus c’est le même cirque.

- Nous sommes au Pilat ?

- Non rassure toi, ils nous ont emmenés en banlieue de Paris où le cirque t’attendait.

C’est à mon tour d’être surpris.

- Comment ça m’attendait ?

- (Thomas sourit) Enfin au début !! En fait ce n’est pas vraiment pour ça qu’ils sont venus jusqu’ici, mais pour venir y chercher quelque chose pour toi !! Un cadeau en quelque sorte.

- Tu vas encore parler par énigmes longtemps comme ça ou tu vas te décider à cracher le morceau une bonne fois, parce que là je suis complètement à la ramasse.

Thomas se lève pour se diriger droit vers la porte, il s’amuse à l’avance de la réaction de son ami quand il va voir débouler sur lui le jeune fauve et ne doute pas un instant que comme lui, il va avoir un choc.

- Le mieux c’est encore que tu voies par toi-même de quoi il s’agit ! Hi ! Hi !

Il ouvre la porte de la caravane et bien sûr y trouve "Kinou" assis juste derrière à attendre.

Thomas n’a pas le temps de dire ou de faire quoi que ce soit que déjà la jeune panthère d’un bond souple se retrouve à l’intérieur et d’un second encore plus impressionnant, se retrouve sur le lit.

Sa gueule n’est qu’à peine à quelques centimètres de Florian quand celui-ci pousse un cri de surprise en se plaquant apeuré le dos contre le montant du lit.

- Arrh !!!!!!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (43/100) (Aix)

L’agence « DBIFC » d’Aix en Provence est sens dessus dessous, la nouvelle vient de tomber brutalement en laissant les employés de l’agence sans voix.

Franck s’est enfermé dans le bureau de la direction avec Louis et cherche à joindre les autorités locales du secteur impliqué par la disparition des six hommes.

Disparition qui lui a été signalée en fin de matinée par le contremaître chargé du repli suite à ses derniers ordres.

- (Franck) Mais où peuvent-ils bien être ?

Louis cherche à le rassurer en attendant d’en savoir plus sur l’affaire.

- Tu te fais sans doute du souci pour rien, si ça tombe ils ont pris une cuite suite à ta décision pour le moins rapide d’arrêter le chantier.

- Écoute Louis, tu les connais aussi bien que moi !! Ce n’est pas leurs genres d’aller se cuiter la gueule et de ne pas être au boulot le lendemain.

- (Louis pensif) Où alors ils n’ont pas compris ta décision et sont partis à la concurrence sous un coup de colère.

- Mathieu est un gars que je connais depuis longtemps, je dirais même que c’est un ami. Il ne me ferait jamais un coup pareil derrière le dos. Non ! J’ai un mauvais pressentiment, je serai plutôt enclin à penser qu’il leur est arrivé quelque chose.

- Attends encore un peu, après tout ça ne fait que quelques heures que nous n’avons plus de nouvelles.

Franck se lève et arpente le bureau de long en large.

- C’est trop dangereux d’attendre, ils ne sont pas dans un pays civilisé. Tu sais aussi bien que moi qu’il peut leurs être arrivés n’importe quoi !! L’entreprise n’abandonne pas ses hommes.

- Envoie des équipes de recherche alors !!

Franck se rassoit pour reprendre le téléphone. Dès qu’il a son contremaître à l’autre bout, il redemande pour la cinquième fois de la journée.

- Alors !!

- …………..

- Bon écoute !! Embauche des équipes et ratisse-moi tout le secteur, ils ont peut-être eu un accident.

- ………….

- Je me fous du prix que ça coûtera !! Retrouve-les au plus vite et tiens-moi au courant.

- …………..

- Oui ! Tu continues le repli des gros équipements, tu lances ensuite l’équipe de reboisement dans la foulée.

- ……………..

- Un cargo t’attendra dans trente jours pour récupérer une partie des hommes avec le matériel, d’ici là tu auras un nouvel ordre de mission. Nous avons la grosse commande de Ming Tsu à honorer. Les essences rares qu’il recherche sont réservées, nous avons eu l’accord de Sydney pour la zone de coupes.

- ………….

- Entendu, mais avant tu me retrouves Mathieu et son équipe, six hommes ne disparaissent pas comme ça quand même !!

- …………

- Je m’occupe des autorités locales, peut-être qu’ils savent quelque chose.

- ………..

- Salut et surtout tu me rappelles dès que tu as des nouvelles.

Franck raccroche en se relevant nerveusement, cette histoire l’inquiète et il a un mauvais pressentiment quant à sa conclusion.

C’est bien tombé que tout cela arrive justement après sa décision d’arrêter le chantier, Mathieu connaît le pourquoi de la présence de l’entreprise à cet endroit et il a peur qu’il fasse une connerie en voulant poursuivre son objectif malgré les ordres.

Ce qu’il a appris dernièrement sur l’étrangeté des lieux et surtout de la protection dont il semble être l’objet ne lui dit rien de bon.

L’histoire de cette panthère qui en serait la gardienne lui amène des frissons d’angoisse pour les disparus, il prie intérieurement qu’il ne soit rien arrivé de fâcheux à ses hommes à cause de son entêtement à vouloir venger la mort de ses amis.

Un bref au revoir à Louis, il quitte l’entreprise pour aller chez les De Bierne dans le but d’avertir Michel des dernières nouvelles pour le moins inquiétantes.

Quand le vieil homme lui ouvre la porte, il comprend à son air anxieux que quelque chose d’important vient d’arriver.

Il fait entrer Franck, puis le laisse s’installer dans le salon avant de lui tendre un verre de whisky et de prendre place en face de lui.

- Tu m’as l’air bouleversé ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

- J’ai bien peur que mes conneries ne coutent très cher à six de mes hommes.

Michel le fixe interloqué.

- Raconte-moi ça !!

Franck lui relate alors tout ce qu’il vient d’apprendre, l’angoisse manifeste dans sa voix fait comprendre à Michel qu’il ne lui dit pas tout.

- Mathieu savait pourquoi il était là-bas ?

Franck relève les yeux vers le vieil homme.

- Oui !!

Michel hoche la tête en signe de désaveux.

- Tu t’es mis dans une sacrée panade, mais qu’est ce qui t’a pris bon Dieu !! Tu imagines les conséquences s’il leurs est arrivé quelque chose de grave ? Leurs femmes et leurs gosses, tu y as pensé ?

- Je me rends bien compte que j’ai merdé sur ce coup là, mais pourquoi ne se sont-ils pas contentés d’obéir aux ordres aussi ??

Michel en soupirant.

- Tu as la mémoire courte Franck !! Mathieu était en admiration devant Pierre et tu le savais, tu t’étonnes qu’il ait voulu reprendre ta vengeance à son compte après ça ?

Franck se triture nerveusement les doigts.

- J’espère juste me tromper et qu’ils vont les retrouver en bonne santé.

Michel lit en lui comme dans un livre ouvert.

- Mais tu n’y crois pas ?

Franck fixe son regard dans celui de son ami.

- Non… malheureusement !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (44/100) (Au cirque) (suite)

La surprise passée, je m’assieds sur le lit et la panthère puisque c’en est une, vient se positionner sur mes cuisses le ventre en l’air et ronronne doucement.

Je lui passe la main sur le poitrail où je le grattouille en réfléchissant à cent à l’heure, les questions que je me pose n’amènent aucune réponse et je reporte mon regard sur Thomas l’air complètement perdu.

- Un cadeau tu dis ? Mais de qui ? Et qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de lui ?

Thomas vient s’asseoir près de Florian, il caresse lui aussi machinalement l’animal qui redouble ses ronronnements de plaisirs.

- Ce n’est surtout pas à moi que tu dois poser ce genre de questions !! j’ai eu la peur de ma vie quand je me suis réveillé tout à l’heure avec ton « cadeau » qui me fixait, les crocs à quelques centimètres de la figure.

J’imagine sans difficulté la tête qu’il devait faire et je ne peux m’empêcher de rire.

- C’est sûr que ça doit surprendre Hi ! Hi !

- Mouaih !! Bon ! On fait quoi maintenant ? Tu prévois de lui acheter un collier et une laisse pour le balader dans la rue ou quoi ?

- Il y a bien quelqu’un qui va nous expliquer de quoi il retourne ne t’en fais pas.

Thomas attrape une patte du fauve pour la mettre sous le nez de Florian.

- Regarde-moi ses paluches, elles sont énormes !! Imagine un peu comment il sera d’ici six mois un an ?

Je repousse doucement le félin pour me lever.

- Alors allons trouver quelqu’un pour nous renseigner, tu viens ?

Nous sortons de la caravane, accompagnés comme il se doit par le jeune mâle qui reste pressé contre ma jambe en marchant et en me démontrant par ce geste qu’il n’a pas l’intention de me lâcher d’un poil.

Je regarde dans la pièce, j’ôte un des longs cordons qui maintient un des rideaux et je confectionne vite fait une espèce de laisse, que j’attache ensuite autour du cou de la panthère qui se laisse faire sans problème en semblant comprendre mon geste.

Le cirque fourmille de monde qui doivent certainement s’activer ainsi pour préparer le spectacle du soir.

Les gens nous regardent et plusieurs nous montrent du doigt l’énorme chapiteau vers lequel du coup nous nous dirigeons, un petit garçon en sort et fonce aussitôt sur nous avec un énorme sourire aux lèvres.

Le gamin s’adresse à Thomas qu’il semble connaître.

- Ton ami est réveillé je vois. Suivez-moi à l’intérieur, mon grand-père y est avec Pedro et Miranda les dresseurs. Pourquoi tu as attaché Kinou ? Il ne se sauvera pas tu sais ?

Je regarde l’enfant avec une certaine surprise du fait qu’il ne semble pas effrayé par celui qu’il appelle « Kinou ».

- Il y a longtemps qu’il est avec vous ?

- Depuis hier seulement, mais Pedro a dit qu’il était encore jeune et habitué déjà à l’homme. Il a dit aussi que pour l’instant il n’était pas dangereux, mais tu verras à l’intérieur il y a « Rax » et « Phtilie » et eux ils sont dangereux, autant que « Némo » et « Talesse », quoique « Némo » commence à se faire vieux mais bon ! Faut se méfier quand même de lui.

- (Thomas surpris) C’est qui ceux-là ?

- (Joachim) Les premiers ce sont des tigres et les seconds des lions, deux couples qui sont chez nous depuis tout petit. Pedro et Miranda s’en occupent et les font travailler devant le public, c’est un des meilleurs moments du spectacle vous verrez.

Nous suivons donc le gamin en sachant maintenant à quoi nous attendre à l’intérieur et en effet sur la piste principale, dans une gigantesque cage se trouve le couple de dresseurs en plein travail avec les deux couples de fauves.

Plusieurs personnes assistent à l’entraînement, ils nous voient arriver en faisant de grands gestes pour que nous allions les rejoindre.

Je marche sur la piste avec Thomas et « Kinou » toujours tenu en laisse, je regarde ébahi autour de moi les diverses répétitions qui ont lieu en même temps.

Des funambules au-dessus de nos têtes, des acrobates sur une piste secondaire ainsi que deux éléphants qui font le beau sous la houlette d’une jeune femme sur la dernière piste.

Il y a aussi des clowns, un petit chien monté sur un poney qui monte et descend de celui-ci dès qu’un jeune gars fait claquer son fouet en l’air.

Toute cette agitation me rappelle mes souvenirs de gosses quand ma grand-mère nous y emmenait avec Thomas, Chloé et Éric, mes yeux s’arrondissent comme à cette époque devant le spectacle qui se déroule sous mes yeux en me faisant sourire bêtement comme un gosse.

Thomas surveille son chéri du coin de l’œil avec amusement, il lit sur son visage tout le plaisir qu’il éprouve à se trouver au milieu de tous ses forains comme un enfant devant son premier spectacle.

Ils s’arrêtent devant une petite piscine où deux otaries jonglent avec un gros ballon, celui-ci est envoyé directement vers les deux garçons qui ne réagissent pas assez vite pour l’attraper tellement le geste de l’otarie les a surpris.

Le ballon atterri sur le sable de la piste devant Florian qui éclate de rire de sa voix cristalline si communicative, que les adultes assis sur les gradins sourient en les regardant.

Florian lâche la corde avec laquelle il tenait la jeune panthère qui en profite pour secouer la tête et s’en débarrasser vite fait, il attrape le ballon et le relance vers la piscine aussitôt récupérer lestement par une des otaries qui le lui renvoie aussitôt en faisant des bravos avec ses pattes avant.

Thomas comprend alors que son ami est reparti des années en arrière et en souriant le laisse s’amuser pour aller rejoindre les personnes leurs ayant fait signe et parmi lesquelles il a reconnu Tony le patron du cirque.

Il vient s’asseoir près de lui et regarde à nouveau son petit ami s’éclater comme s’il était dans son élément.

Florian relance pour la énième fois le ballon tout en se rapprochant du bassin, il en est bientôt tout au bord en se faisant asperger copieusement par les deux otaries qui jonglent toujours magistralement avec le ballon.

Celui-ci finit par se retrouver une nouvelle fois au sol, Florian se baisse alors pour le ramasser quand « Kinou » arrive derrière lui et le pousse d’un coup de tête dans les fesses.

Un énorme « Plouffe » précédé d’un cri de surprise fait se retourner tout le monde, une marrade générale retentit alors sous le chapiteau quand il ressort sa tête de l’eau et recrache la tasse qu’il vient d’avaler.

Son air ahuri et de le voir tremper les bras ballant le long du corps, déclenche alors un fou rire général.

Thomas n’est pas le dernier qui regarde Florian avec les yeux brillants occasionnés par son fou rire bien sûr de le voir dans cette situation aussi pittoresque, mais également de l’énorme amour qu’il lui porte.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (45/100) (Thillois) (Sébastien) (Quelques jours plus tard)

Sébastien est installé confortablement dans le canapé du salon, il lit tranquillement en attendant l’heure de sa séance de kiné.

Des bruits accompagnés de divers petits cris très caractéristiques lui font lever la tête de son livre et sourire en regardant vers l’étage, Sylvain et « Seb » ne sont vraiment pas discrets et comme souvent, ils font participer à leurs ébats amoureux ceux qui vivent avec eux dans la maison.

Sébastien imagine sans peine en suivant le rythme des cris et des soupirs qu’ils poussent, à quel stade ils en sont.

Un Arrh !! Plus puissant le fait sourire, il est sans aucun doute le « bouquet » de la joute intime qu’il écoute depuis plusieurs minutes.

Son sexe comme de bien entendu est depuis longtemps au zénith de sa forme, mais il n’arrive pas à se résoudre à quitter le confort du canapé pour aller jusqu’à la salle de bains se soulager comme son bas-ventre le lui demande avec insistance.

Quelques minutes plus tard, des pas dans l’escalier annoncent l’arrivée des deux garçons qui entrent dans la pièce avec le sourire aux lèvres et des poches sous les yeux.

Le petit rituel auquel Sébastien vient encore d’assister étant d’une fréquence pour le moins soutenue, prouvant s’il en été besoin que les deux amoureux n’en n’ont jamais assez.

Sébastien replonge dans sa lecture en espérant qu’ils ne s’apercevront pas de l’effet que leur petit spectacle vocal a pu occasionner au jeune handicapé qui est devenu pour Sylvain et « Seb » un véritable ami depuis qu’il habite avec eux.

Bien sûr c’est sans compter sur le regard acéré de « Seb » qui ne manque pas à peine devant son ami, de remarquer son état d’excitation.

- (« Seb ») Oups !! On a encore exprimé un peu fort notre petit câlin de l’après-midi on dirait.

Sébastien lève la tête vers lui avec un regard moqueur.

- Un peu fort ?????

Sylvain sent le rouge qui lui monte aux joues.

- C’est de la faute à « Seb » aussi !!

- Comment ça de ma faute ? Ce n’est pas moi qui fais des vocalises au moindre petit truc que je te fais.

Sylvain se défend des accusations.

- Tu appelles ça un petit truc toi ?? J’ai eu l’impression qu’on m’enfilait un manche de pioche dans le cul.

- (« Seb» amusé) Pour une des rares fois que c’est toi qui t’y colles, fallait bien que tu prennes chère sur ce coup là.

- (Sébastien) Oh les gars !! Merci d’éviter vos sous-entendus lubriques devant moi Hi ! Hi ! N’oubliez pas que je suis célibataire.

« Seb » fixe avec amusement sa braguette gonflée à mort.

- Hum !! C’est vrai que ce n’est pas sympa de notre part, mais si tu veux on peut arranger ça Hi ! Hi !

Sébastien le regarde en se demandant s’il a bien compris le sous-entendu.

- Ah oui ? Et comment tu verrais ça ?

« Seb » et Sylvain se regardent en se faisant un clin d’œil, ils viennent s’asseoir de part et d’autre de leur ami pour y placer chacun une main sur une cuisse du garçon qui commence à s’affoler.

- Hé !! Qu’est-ce que vous faites ?

- (« Seb ») Rien pour l’instant mais si tu as besoin d’un coup de main on est là, tu n’as qu’à demander.

Sylvain a toujours les yeux rivés sur la bosse énorme qui déforme le pantalon du jeune handicapé.

- À moins que tu préfères qu’on passe le message à quelqu’un d’autre ?

- Mais de quoi vous parlez ?

Sylvain rapproche dangereusement sa main de l’érection de son ami, celui-ci le regarde sans savoir comment réagir tellement il se sent seul et que l’envie lui vrille les reins.

- Comment ça de quoi ? Je pensais plutôt à quelqu’un en particulier, du genre beau brun ténébreux aux yeux verts si tu vois de qui je veux parler ?

Sébastien avale difficilement sa salive.

- Mais tu es déjà avec « Seb » ?

Sylvain sourit visiblement amuser, la main presque contre le renflement du jeune blondinet qui commence à trembler d’excitation et dont il sent la chaleur du sexe à travers le tissu du pantalon.

- Qu’est-ce que tu veux, les Sébastien blonds m’attirent Hi ! Hi ! Mais non banane ! Je pensais à un autre beau brun si tu vois de qui je parle ?

Sébastien perd soudainement toute excitation, alors que ses yeux s’assombrissent de tristesse.

- Tu sais bien que lui non plus n’est pas libre et puis rien ne dit que je cherche un mec !

« Seb » rit cette fois à gorge déployée.

- Tu ne manques pas d’air vieux ! Tu étais prêt il y a pas une minute à cracher dans ton futal et tu dis que les mecs ne te font pas d’effets ? C’est un peu fort de café tu ne trouves pas ?

- (Sylvain amical) Quand à ce qui est de « son » voir « ses » copains, je te signale quand même que depuis que tu es là, il n’en parle plus beaucoup. En plus il a eu plusieurs fois l’occasion d’aller faire un tour pour les voir et à chaque fois il a trouvé une excuse pourrie pour rester à Reims.

Sébastien sent son cœur battre la chamade.

- Tu insinues quoi là ?

- Mais absolument rien mon gars ! Juste que j’ai des yeux pour voir et ce que je vois c’est que le « Marco » trouve toutes les excuses pour venir ici ou pour être par « hasard » au CHU quand tu y es, alors à toi d’en comprendre la raison.

« Seb » enlève sa main de sa cuisse pour la placer sur son épaule.

- Avoue qu’il te plaît ? Sinon explique-moi pourquoi vous êtes toujours à vous tenir la main quand vous êtes ensemble ?

Sylvain imitant le geste de son copain.

- Oui tiens c’est vrai ça !! Bizarre quand même pour quelqu’un qui n’aime pas les mecs ?

- (Sébastien) Pfft ! Qu’est-ce que ferait un gars si gentil et si mignon avec un handicapé comme moi ? Je vous le demande ?

Sylvain sursaute à ses dernières paroles.

- Mais tu es con ou quoi ? Marc n’en a rien à foutre de ton handicap ! Et puis d’ailleurs dans six mois tu remarcheras aussi bien que nous.

Sébastien les larmes aux yeux.

- C’est vous qui le dites !

- (« Seb ») Non ce n’est pas nous, c’est « Flo » et s’il te l’a promis il le fera, en attendant il faut que tu parles avec « Marco » parce que nous sentons tous bien que vous êtes malheureux tous les deux.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (46/100) (Afrique)

Okoumé regarde les deux hommes lui tourner le dos pour repartir en quittant l’enceinte du village, c’est déjà la troisième fois que des hommes blancs armés font irruption ainsi dans la tribu.

Il a hâte que tout ça se termine, il se doute bien que leurs recherches se couronneront forcément par un grand fiasco et qu’ils finiront par abandonner.

Il y a fallu qu’il réorganise la vie du village suite aux décès de ses deux chasseurs, une des femmes encore très jeune ainsi que ses deux enfants ont été repris par un jeune adulte qui lui a demandé d’intervenir au niveau des parents de la femme pour qu’ils acceptent aussitôt qu’il l’épouse dans la tradition.

Le manque de femmes étant un des plus gros soucis de la tribu, il n’y a eu aucun problème pour faire valider devant les parents et les anciens ce nouveau couple.

L’autre femme et son jeune fils ont trouvé refuge chez les parents de celle-ci, qui les ont repris chez eux en attendant un futur prétendant qui ne saurait tarder à se déclarer.

Les funérailles ont été grandioses, ils ont chanté et dansé pendant deux jours complets en reconnaissance de la bravoure des deux défunts.

Puis ils ont été amenés sur le bûcher funéraire, leurs cendres ont été ensuite répandues comme la tradition le veut sur la stèle de leurs dieux les plus puissants.

Akim est triste, « Kinou » lui manque et ses frères ne savent que faire pour qu’il retrouve la joie de vivre.

Ils l’emmènent chacun leurs tours pour chasser, pêcher et s’exercer aux maniements des armes, mais pour l’instant rien n’y fait et le jeune garçon broie du noir aussitôt qu’il se retrouve seul.

***/***

Le père Antoine comme chaque jour reçoit les malades et les blessés de toute la région, certains faisant une quantité impressionnante de kilomètres à pieds pour venir jusqu’au dispensaire étant le seul établissement de soins d’une région très étendue.

Il souffre beaucoup à se lever chaque matin pour officier ensuite durant de longues heures et ce malgré son âge.

Il a fait une demande d’aide auprès de sa hiérarchie épiscopale depuis déjà de longues années, ses demandes restées sans suite faute de volontaires pour venir passer sa vie entière dans ce coin aussi reculé et si loin de la civilisation.

En plus pour tout arranger, le départ du jeune félin et l’absence de visites d’Okoumé depuis que « Kinou » est parti, lui donne une impression de solitude qu’il a de plus en plus de mal à supporter.

Les nonnes qui ne sont plus de toutes premières jeunesses elles non plus, s’inquiètent sur son état de santé ainsi que sur le devenir de l’institution une fois qu’elles ne seront plus en mesure d’y assumer leurs tâches.

Pourtant comme ils le constatent un peu plus chaque jour, la misère et la mauvaise santé des populations locales s’accentuent chaque année davantage, rendant ce lieu de soins indispensable à la survie même de ses populations autochtones.

***/***

Deux véhicules de police arrivent depuis le chemin qui mène à la ville la plus proche, située quand même à pas moins de cinq cents kilomètres presque principalement constitués d’une jungle luxuriante difficile à traverser.

Les hommes en descendent visiblement ravis d’être enfin arrivé au terme de leur voyage après ces longues heures d’inconfort.

L’officier entre dans le dispensaire pendant que ses hommes vont se désaltérer au puit, il remarque aussitôt le vieil homme au dos voûté s’occupant à nettoyer une plaie sur une petite fille souriante à mâcher avec application le bonbon que ne manque jamais de donner le vieil ecclésiastique.

Il sourit tristement à le voir aussi prévenant mais surtout aussi mal-en-point, il remplace le capitaine M’bala depuis que celui-ci a pris une retraite bien méritée après de très longues années au service de la police de son pays.

Lui aussi a déjà signalé le besoin de remplacer les personnes qui vivent ici depuis trop longtemps, il s’étonne encore de n’avoir jamais eu de réponses positives alors que la plus jeune des nonnes a passé la soixantaine depuis déjà un certain nombre d’années.

- Bonjour père Antoine !

Antoine sursaute, se retourne et sourit en reconnaissant son interlocuteur.

- Ah ! Bonjour lieutenant, que nous vaut cette visite ? Ce n’est pas la date habituelle pour faire le tour des tribus pourtant ?

- Non mon père ! On nous a signalé la disparition d’une équipe de forestiers dans la région et nous sommes venus enquêter.

- Des forestiers par ici ? Impossible !! C’est une réserve vous le savez bien et les gens d’ici n’accepteraient pas que quelqu’un coupe les arbres.

- Je sais tout ça mon père et c’est justement ce qui m’inquiète figurez-vous, me permettez-vous d’interroger vos ouailles ?

- Bien sûr si ça vous permet de retrouver ses hommes.

- Merci mon père, toujours pas de remplaçants en vue ?

- Toujours pas non ! Et je me fais vieux, c’est de plus en plus difficile chaque année mais je crains que nous soyons obligés de fermer ce centre de soins si rien n’est fait rapidement.

- Je peux vous aider ?

Le père Antoine réfléchit.

- Peut-être, oui ! Accepteriez-vous de poster un courrier pour moi ? Je connais peut-être quelqu’un qui pourrait nous venir en aide.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (47/100) (Orléans/Chez Mireille)

Ludovic écoute depuis un moment la conversation de son cousin avec Arnault, les deux garçons parlent de leurs études ainsi que de leurs futures sorties de week-ends avec les nouveaux amis qu’ils se sont faits depuis la reprise des cours.

Il s’étonne quand même qu’ils ne se demandent jamais comment vont Flavien et Marc, trop pris qu’ils sont à passer un maximum de temps ensemble en se comportant comme s’ils n’existaient plus.

Il quitte le salon en soupirant, n’osant pas leurs en demander la raison et préférant en parler à sa mère au cas où celle-ci en saurait plus que lui.

- M’man ?

Henriette sourit à son jeune fils.

- Oui mon chéri !

- Pourquoi ils sont comme ça maintenant « Alex » et « Nono » ?

Henriette ne comprend pas la question.

- Comment ça ?

- Ils sont devenus bizarres ! Quand je leur demande s’ils ont des nouvelles de « Flav » ou de Marc, ils disent juste que non et ça n’a pas l’air de les inquiéter.

- (Henriette songeuse) C’est peut-être parce qu’ils ont trop à faire avec leurs études, tu sais mon chéri parfois le temps défile si vite qu’on a l’impression de ne pas le voir passer.

- Pour s’embrasser ils ont le temps pourtant ! Dis m’man ? Il revient quand « Flav » ?

Henriette sourit à son fils mais se pose également la même question, son grand lui manque également beaucoup.

- Il te manque tant que ça ?

- Oh oui m’man !

- Téléphone lui et tu lui demandes, mais tu sais ton grand frère n’est plus tout seul maintenant et il doit aussi être avec sa chérie.

- Qu’ils viennent tous les trois alors !! Et puis Marc il a ses « chéris » ici aussi, alors je ne comprends pas pourquoi il ne vient plus lui non plus.

Henriette préfère ne pas répondre, elle aussi s’est aperçue que Marc était beaucoup moins présent depuis quelques temps dans la conversation des deux grands.

- Appelle ton frère, il sera content de te parler et peut être qu’il viendra quand il s’apercevra que tu es malheureux quand il est trop longtemps sans venir.

- D’accord m’man !

Ludovic sort de la cuisine pour prendre le téléphone en passant par le salon, Alexie voit son geste et lui demande gentiment.

- Oh toi !! Ton amoureuse te manque ?

Ludovic du tac au tac.

- Pas comme vous !!

Alexie fronce les sourcils du ton qu’a employé son jeune cousin pour lui parler.

- Pourquoi tu nous dis ça ? Explique-toi !

Ludovic les regarde, serrés l’un contre l’autre.

- Pff !! Excusez-moi, mais je n’ai pas que ça à faire que de parler à deux égoïstes.

Il prend le téléphone de sa base et sans plus faire attention à eux, part dans sa chambre d’où il appelle son frère.

Alexie se tourne surpris vers Arnault.

- Qu’est-ce qu’il a ?

- (Arnault) Qu’est-ce que j’en sais ! J’ai l’impression qu’il nous en veut, peut-être qu’il trouve que nous ne nous occupons pas assez de lui ?

- (Alexie perplexe) Je ne sais pas, il n’est pas comme ça d’habitude. Bon ! Ça lui passera !! Tu viens ? On va dans ta chambre ? Il va être bientôt l’heure de rentrer pour moi et j’aimerais un câlin avant.

Arnault lui répond avec les yeux pétillants de désir.

- Hum !! Juste un câlin ma couille ?

- (Alexie) Un peu plus quand même, allez !! J’ai envie que tu t’occupes de moi.

Arnault se lève pour le prendre contre lui et l’embrasser à pleine bouche, il sent son sexe tendu frotter contre le sien et l’emmène en courant presque dans sa chambre ou à peine la porte refermée derrière eux, ils se jettent sur le lit et ôtent leurs vêtements pour se retrouver bientôt nus à faire l’amour.

Ludovic sort de sa chambre après avoir eu son frère au téléphone, il entend les soupirs ainsi que les bruits du matelas maltraité par les deux garçons en pleine action.

Il hausse les épaules en regagnant le salon et s’assoit devant la télé, il a mal au cœur pour son ami Marc quand il s’apercevra qu’il compte beaucoup moins pour ses chéris qui s’arrangent manifestement très bien que tous les deux maintenant.

***/***

Flavien rejoint Carole après avoir raccroché, il est pensif et la jeune fille s’en rend bien compte quand elle lui en demande la raison.

- C’était qui ?

- Ludovic !!

- Un problème ?

- Je lui manque et je n’ai pas aimé sa petite voix au bout du fil, en plus je me sens coupable de le délaisser comme ça.

- Fais le venir le week-end ? Si tu veux demain nous irons voir à la gare ce que coûte un abonnement à l’année, comme ça tu le fais venir et tu pourras y aller également plus souvent sans que ça te coûte un bras.

Flavien la prend dans ses bras et la soulève en la faisant tourner.

- Tu es géniale ma puce !! En plus Marc sera content de le prendre avec lui dans sa chambre de temps en temps.

- Tu ne le trouves pas bizarre en ce moment ?

Flavien la repose au sol surpris.

- Qui ça ? « Ludo » ?

- Non ! Marc !

- Pourquoi tu me dis ça ?

- Rappelle-toi comment il était encore en septembre, il ne pensait qu’au moment où il pourrait retrouver Alexie et Arnault. Depuis on dirait qu’il fait tout pour ne pas y aller.

Flavien durcit le ton de sa voix.

- Ma mère m’a parlé d’eux et je crois bien que je vais avoir une conversation sérieuse avec mon cousin et son… Arnault, quand je retournerai à Orléans.

- Tu n’as pas à t’en mêler, ce sont leurs vies et puis je ne pense pas que ce soit ça qui retienne Marc ici.

- (Flavien) Je sais, j’ai des yeux pour voir moi aussi et je voudrais être une petite souris quand il annoncera ça aux deux autres.

Carole éclate de rire.

- Hi ! Hi !

- (Flavien surpris) Quoi !! Qu’est-ce que j’ai dit encore ?

- Je t’imaginais en petite souris Hi ! Hi ! Un énorme gros rat je veux bien Hi ! Hi ! Mais une petite souris je ne pense pas que ça va le faire Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (48/100) (Au cirque) (fin)

C’est la quatrième journée qu’ils sont là et il va bientôt falloir penser à repartir, Thomas qui doit reprendre ses cours en a déjà trop manqué pour se permettre plus de retard.

Florian lui aussi veut retourner à Reims pour s’occuper de leurs deux amis et reprendre lui aussi ses cours de fac, même s’il n’en a pas vraiment besoin.

Le mystère « Kinou » reste entier du fait qu’ils n’ont toujours pas eu l’explication de sa présence, juste qu’ils ont appris qu’il venait d’Afrique amener dans un dispensaire par la même personne qui avait retrouvé Florian après l’accident d’avion.

La jeune panthère et les deux jeunes hommes sont inséparables, les journées passées au cirque n’ont été que rires et émotions.

Rires parce qu’avec Florian et « Kinou » ensemble, les employés du cirque ont découvert un couple de clowns surprenants.

Pas une demi-journée sans qu’une pitrerie venant de l’un ou de l’autre n’amène des éclats de rire aux personnes y assistant.

Le coup des otaries n’était que le premier d’une longue liste qui en a fait pleurer plus d’un, à chaque fois l’amusement que le garçon et l’animal prennent ensemble, met du baume au cœur de Thomas qui assiste quasiment à toutes leurs frasques et qui en a été lui aussi la victime de quelques-unes pas piqué des hannetons.

Au point que Tony leur a demandé s’ils ne seraient pas d’accord pour faire un spectacle en live avec du vrai public, ce qui bien sûr a amené des étincelles dans les yeux de Florian qui lui a promis d’y penser.

Florian a encore eu les voix dans sa tête juste avant chaque réveil et commence à se demander s’ils ne sont pas le fruit de son imagination ou si elles sont bien réelles, auquel cas d’autres questions encore plus troublantes se posent à lui.

Ce matin-là ils sont prêts pour le départ, Thomas pour Aix et Florian pour Reims.

« Kinou » a été mis dans sa nouvelle cage le temps des séparations, Joachim leurs promettant qu’il resterait avec lui le temps nécessaire qu’ils se soient suffisamment éloignés pour ne pas que l’idée de les rejoindre ne lui vienne.

Ils font le tour du cirque pour dire au revoir à tout le monde et caresser une dernière fois tous les pensionnaires de la ménagerie quels qu’ils soient.

Les animaux ayant tous accepté Florian comme l’un des leurs, que ce soit les fauves ou les chevaux en passant par les otaries bien sûr qui ne manquent pas pour l’occasion de les asperger copieusement.

Les deux garçons s’isolent quelques minutes le temps d’un long baiser d’au revoir, comme à l’habitude leurs yeux sont mouillés et leurs voix tremblent en se promettant de se retrouver très vite et de s’appeler tous les soirs.

***/***

Arrivé en gare de Reims, Florian marche d’un bon pas sans regarder qui que ce soit et se dirige directement vers le CHU.

Il n’a pas arrêté de songer à ses deux amis et n’a qu’une hâte, les retrouver pour voir comment ils se portent.

Il prend son portable que Yuan lui a rapporté avec celui de Thomas, la fois où il est venu passer la journée avec eux au cirque.

Il appelle René qui il le sait s’occupe de surveiller Maxime et Julien, dès la première sonnerie celui-ci décroche et il le prévient de son arrivée.

Florian passe durant le trajet un petit coup de fil à chacun de ses amis pour leurs donner un peu de nouvelles, le temps passe du coup très vite et le voilà bientôt sur le parking de l’hôpital, se dirigeant droit vers le service des urgences.

La pseudo-mort de Maxime n’est plus maintenant qu’un souvenir lointain pour tous ceux qui en avaient été avertis à l’époque.

L’histoire vraisemblable que Frédéric, Patricia et René ont racontée à tout le monde est même passée aux informations régionales sans toutefois que son nom soit cité.

Malgré tout l’allusion à un jeune interne fraîchement reconnu par les instances supérieures de l’académie n’a pu être évité et Florian s’attend à ce que sa tranquillité toute relative ne soit bientôt plus qu’un ancien souvenir.

Malgré tout il ne regrette rien, la vie de ses amis est plus importante pour lui que tout le reste.

C’est avec ses pensées qu’il entre dans l’établissement en évitant le plus possible de se montrer, il arrive jusqu’à la chambre où « Max » et « Ju » attendent de sortir de leur coma.

Il entre dans la pièce baignant encore dans l’obscurité, son premier geste est d’ouvrir en grand les stores et d’y faire entrer la lumière du jour.

Les deux garçons reposent dans leurs lits respectifs et semblent dormir, ne serait-ce les « bips-bips » ainsi que toutes les sondes et perfusions raccordées à leurs corps qui affirment le contraire.

Un infirmier entre dans la chambre, il sursaute en y voyant Florian affairé à contrôler les graphiques enregistrés.

- Florian ?? Il y a longtemps que tu es rentré ?

- À l’instant ! J’aimerais que tu gardes ça pour toi le temps que je suis avec eux, tu veux bien ?

- Bien sûr !! J’étais parti chercher ce qu’il faut pour leurs faire la toilette.

- Laisse ton chariot ici et va prendre une pause, c’est moi qui vais m’en occuper.

- Pas de soucis « Flo », juste que les premières visites vont bientôt commencer alors si tu veux je peux rester à t’aider.

- Merci mais ça va aller !!

En repensant à un truc.

- Les visites ?

- Personne ne t’a dit ? Tous leurs amis font un roulement toute la journée pour qu’ils ne soient jamais seuls et le soir c’est nous qui prenons la relève. S’ils étaient seuls quand tu es arrivé, c’est juste parce que j’étais parti chercher le chariot.

Florian retient avec difficulté la boule d’émotion qu’il sent lui prendre les tripes, le dévouement et l’amitié qui découlent de ce qu’il vient d’apprendre, lui vont droit au cœur et il est fier d’avoir pour amis des personnes capables d’autant d’altruisme envers leurs prochains.

D’une voix rauque.

- Merci à vous tous.

- Mais c’est normal « Flo » ce sont nos amis, tu crois qu’ils vont bientôt sortir de leur coma ?

- Julien pourrait être mis en phase de réveil, mais je ne sais pas si c’est une bonne chose tant que Maxime ne revient pas parmi nous.

Le jeune infirmier sourit amicalement au petit rouquin qui représente tant pour eux tous.

- C’est peut-être aussi bien qu’il dorme, au moins il ne se fait pas de bile pour lui pendant ce temps-là.

- C’est ce que je pense aussi, allez ! Laisse-moi m’occuper d’eux avant que tout le monde déboule !! Hé Franck !!

Le jeune homme se retourne surpris.

- Oui ?

- Merci pour tout !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (49/100) (Maxime/Julien)

Je referme la porte derrière lui, j’appuie dans la foulée sur le bouton qui allume le voyant rouge signalant les soins en cours.

Je suis quasiment sûr comme ça que je vais être tranquille un moment, je commence par la toilette de Julien en vérifiant la parfaite guérison des interventions que j’ai faites sur lui.

Je ne suis pas trop habitué à nettoyer et raser un malade, encore moins quand celui-ci est inconscient et ça me prend un certain temps pour ne pas dire un temps certain.

Enfin « Ju » est tout beau tout propre, je contrôle le goutte-à-goutte le maintenant dans le sommeil en le réglant pour qu’il commence à être moins profond.

J’inscris sur le formulaire accroché au pied du lit la modification que j’y ai apportée et je signe mon nom avec la date et l’heure.

Mon cœur se serre quand je me dirige vers Maxime, c’est mon ami des premiers jours et je le revois sortant de l’ambulance avec la petite fille accidentée lors du crash sur l’autoroute.

Son sourire amical à mon égard alors qu’à l’époque il était plutôt moqueur ou surpris de ma tenue et de ma jeunesse, voir de mon « look ».

Ensuite avec Émilie et « Juju » leurs demandes de rester pour m’assister pendant mes premiers pas au bloc, sa gentillesse de tous les jours envers moi mais aussi vis-à-vis de tout le monde.

De le voir dans cet état sans être sûr à cent pour cent qu’il va bien revenir parmi nous m’angoisse, c’est avec encore plus d’attentions que je lui fais sa toilette en lui parlant doucement.

Je lui livre mon cœur, mes inquiétudes et l’immense perte que ce serait pour moi s’il lui arrivait quelque chose.

Je lui raconte tous nos souvenirs communs, nos déconnade, nos rires et nos conversations, en lui citant de mémoire ses mots les plus drôles et les plus émouvant aussi, comme ceux qu’il a dit à son Julien sur la plage pour lui faire comprendre qu’il l’aime et qu’il tient à lui.

Au bout d’un moment s’en est trop pour moi, ma voix tremble pendant que mes larmes coulent et inondent mon visage.

Je me penche sur Maxime pour l’embrasser sur le front et les joues en sanglotant, mes larmes s’écoulent sur son visage en lui créant très vite un sillon humide allant de sa joue jusqu’à ses lèvres.

Je pose ma tête sur sa poitrine et me laisse aller, ne cherchant pas à retenir ce que de toute façon je n’aurais pas réussi à faire.

« bip…..bip…..bip….bip….bip…bip…bip... bip.. »

Je me redresse d’un bond quand j’entends que son rythme cardiaque s’affole, je colle rapidement mes lèvres contre les siennes en lui envoyant ma salive en abondance.

Je surveille son visage des yeux, mon cœur cogne à son tour plus fort quand j’aperçois ses paupières tremblées.

Je continue comme un fou à déverser ma salive dans sa bouche, une main très faible me repousse doucement et une voix ténue sortie de sa gorge articule difficilement.

- Je… cro..y..ais.. que… j’ét..ais…tomb…er… de…dans… ét…ant pet..it.

Ses deux yeux noisette sont fixés maintenant sur moi et je m’écroule sur lui en l’embrassant sur tout le visage.

- Arr..ête… Flo…rian…sin…on je…vais…dev…enir…com…me sup…erm..an.

ga…rde…en…un…peu…pour…les…aut….res (bruit de toux)

Mon front vient se coller contre son front et mes yeux irradient dans les siens, je le sens trembler sous l’intensité de mon regard.

- Ne me fais plus jamais ça « Max », tu m’entends ? Plus jamais, j’ai eu trop mal !! Tu es mon ami, on m’avait dit que tu étais mort. Il y a fallu une chance extraordinaire pour que tu sois là en ce moment, promet le moi « Max » !! Plus jamais !!

Des larmes s’écoulent de ses yeux quand il les ferme enfin, que j’entende ensuite sa voix encore si faible prononcer ce mot que j’attendais de lui avant qu’il ne s’endorme cette fois d’un vrai sommeil.

- Pr…omis… « Flo » !!

Je me relève en essuyant mes yeux, ramenant la couette sur son corps pour qu’il n’attrape pas froid.

Je retourne en souriant vers Julien pour débrancher la perfusion, pour activer son éveil je joins à son tour mes lèvres aux siennes et lui envoie une bonne dose sortie tout droit de mes glandes salivaires.

Une fois chose faite, j’enlève le paravent et vais m’asseoir sur un fauteuil que je place entre les deux lits.

Je prends dans chacune de mes mains une de celles de mes deux amis et je reste là vaincu par les émotions, il ne me faut pas longtemps pour à mon tour piquer du nez et m’endormir, heureux que les choses encore une fois se soient arrangées aussi bien.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (50/100) (Maxime/Julien) (suite)

Denis accompagné de sa femme Simone arrive dans le couloir pour prendre le premier tour de garde de la journée auprès de leur fils.

Les deux heures passées à lui parler chaque jour, leurs ont permis également de se retrouver et de renforcer leur couple qui commençait petit à petit à entrer dans la monotonie.

Aurélien et Guillaume arrivent à leur tour pour être près de Maxime, Aurélien qui avec Florian est sans doute le plus proche des deux accidentés retient avec difficulté l’énorme sensation de tristesse qui l’étreint comme à chaque fois quand il approche de la chambre depuis qu’ils sont dans le coma.

Ils se disent bonjour près de la chambre en attendant que la lumière rouge s’éteigne et que la ou les personne(s) à l’intérieur en sorte(nt), Franck qui surveille la sortie de Florian depuis l’autre bout du couloir s’avance alors vers eux.

- Florian est à l’intérieur depuis un moment déjà, il a tenu à s’occuper d’eux pour les soins et la toilette.

- (Denis surpris) Il est rentré depuis quand ?

- (Franck) De ce matin apparemment, puisque tout le monde semblait étonner quand j’en ai parlé.

Aurélien a l’oreille collée à la porte.

- C’est bizarre, je n’entends rien ?

- (Denis) Je vais voir, attendez-moi là.

Il ouvre la porte et entre dans la chambre, il s’aperçoit des changements au premier regard.

La dépose du paravent et la perfusion de Julien repoussée plus loin l’interpellent, pourquoi Florian a-t-il pris cette décision ?

Il sourit ensuite à voir le jeune garçon endormi sur le fauteuil, tenant dans chacune de ses mains celle d’un de ses amis.

Denis ressort aussi silencieusement qu’il était entré et fait un signe aux quatre personnes attendant toujours dans le couloir pour venir assister au spectacle.

Guillaume en a une larme qui coule de ses yeux quand il regarde la position de Florian somme toute pas des plus confortables, mais montrant tellement l’attachement qu’il a envers ses deux copains.

Lui et Aurélien prennent quelques clichés avec leurs portables qu’ils envoient directement en MMS à tous ceux de la bande qui peuvent les recevoir.

Ils s’installent ensuite comme à l’accoutumée près des lits sauf que là au lieu d’engager les conversations, ils restent silencieux chacun dans ses pensées à regarder leurs trois amis « dormir ».

Denis sursaute au bout d’une demi-heure à rester ainsi dans le silence quasi total de la pièce, il vient de voir un mouvement au niveau de la main qui relie son fils à Florian.

Il croit d’abord que c’est le jeune rouquin qui bouge dans son sommeil mais constate très vite que ce n’est pas le cas, mais plutôt son fils qui serre et desserre la sienne en pressant la paume de Florian.

Ce geste réveille Florian qui sursaute et ouvre les yeux, d’abord surpris de voir autant de monde autour de lui et en reconnaissant les personnes, leurs sourit ravit de les revoir.

- Il y a longtemps que vous êtes là ?

Guillaume se lève pour venir embrasser son ami.

- Assez oui !!

- Il fallait me réveiller !

Aurélien lui donne l’accolade à son tour.

- C’était trop mignon à regarder, on se demandait quand tu rentrerais ?

- (Surpris) je vous l’avais dit pourtant ?

- (Aurélien) Sans préciser l’heure non plus !

- (Guillaume) Tu vas en avoir des choses à nous raconter, parais que tu aurais eu un cadeau plutôt encombrant ?

- (Je souris) On peut dire ça comme ça oui.

Denis regarde les mains de Florian qui tiennent toujours celles de ses amis.

- Julien a bougé la main tout à l’heure.

- Normal puisque j’ai arrêté la perfusion qui le maintenait en coma assisté, il ne devrait d’ailleurs plus tarder à revenir à lui.

Simone se place de l’autre côté de son fils pour lui prendre l’autre main, elle écoute les dernières paroles de Florian et demande.

- Vous ne deviez pas l’y laisser le temps que Maxime aille mieux ?

Je les regarde en souriant.

- En effet !

Denis attrape l’autre main de Maxime et lui prend son pouls.

- Tiens !! Il est plus rapide qu’hier.

- (Guillaume) Ça veut dire qu’il va mieux ?

- En fait il dort là, il s’est réveillé tout à l’heure et nous avons un peu discuté.

Aurélien sur le cul.

- Et il nous dit ça comme ça !! Nous, on est là à l’écouter et monsieur comme si c’était normal nous dit, « Tiens au fait !! J’ai tapé la discute avec « Maxou » les gars !! Vous avez le bonjour !!».

- (Amusé) Bah oui quoi !!

Guillaume sourit à son tour.

- T’es incorrigible « Flo », tu ne te rends pas compte que nous ne vivions plus depuis l’accident, à nous demander s’ils allaient s’en remettre ?

Simone avec gentillesse.

- Mais laissez-le donc tranquille, le principal c’est qu’il ait sauvé la vie de Maxime et de Julien.

- (Denis) Exactement et jamais je n’oublierai ce que tu as fait pour notre famille Florian. Je pense que les parents de Maxime t’en diront tout autant quand ils viendront tout à l’heure.

- Pourquoi ?? Ils sont où ?

- (Denis) Nous leurs avons laissé les clés de l’appartement des garçons, ils ont pris des congés le temps d’en savoir plus. En fait ils t’attendaient pour que tu les rassures je pense.

Il regarde ma tête et sourit.

- Mais pas sûr que ce soit la bonne idée Hi ! Hi !

L’annonce de ces bonnes nouvelles se ressent tout de suite, du coup les plaisanteries fusent à tout va.

Maxime en entendant tous ses bruits se réveille, personne ne s’en aperçoit vu l’ambiance et les regards portés presque exclusivement sur Florian qui fait le singe dans la chambre.

Maxime se sent en pleine forme, comme s’il se réveillait simplement d’une bonne nuit de sommeil.

Malgré tout il se rappelle très bien de tout et aussi de la promesse faite à Florian juste avant de s’endormir plus tôt dans la matinée, l’accident lui revient alors en mémoire avec une précision diabolique qui lui fait pousser un cri d’angoisse.

- Noonnn !!! Juliennnn !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (51/100) (Paris) (Hôpital militaire Begin)

La secrétaire ouvre comme chaque matin le courrier adressé aux différents services, pour le dispatcher ensuite dans les bannettes correspondantes à la personne apte à le traiter au mieux.

Un recommandé émanant du Conseil de l’Ordre signifiant la décision prise d’intégrer un interne civil de niveau troisième année l’interpelle, elle décide étant donné l’aspect inhabituel de ce genre de procédure d’aller le porter directement au général chirurgien biologiste de première classe responsable du site.

L’homme d’une bonne cinquantaine d’années, grommelle devant toutes ces décisions de mutations et d’incorporations de nouveaux effectifs, qui lui tombent dessus depuis plusieurs jours et qui commencent à désorganiser sérieusement ses services.

Quand il voit la « Maréchal des logis » au garde à vous devant son bureau, il a un mouvement de surprise ne l’ayant pas entendu arriver.

Pour qu’elle se déplace en ne tenant qu’un seul pli dans la main, c’est que celui-ci doit être urgent et n’annonce certainement pas une bonne nouvelle.

- Repos !

- Un courrier recommandé qui m’a semblé suffisamment inaccoutumé pour vous en référer rapidement mon général.

- Merci ! Posez-le sur le bureau, vous pouvez disposer.

La jeune sous-officier s’exécute et après un salut réglementaire, quitte la pièce en soupirant de soulagement.

Elle a depuis qu’elle est à son service, une certaine appréhension d’être mise en présence avec cet homme au fort charisme qui l’intimide toujours autant malgré de nombreuses années passées à ses côtés.

Le général attend qu’elle soit sortie pour prendre connaissance du courrier, au fur et à mesure de sa lecture ses traits se figent et une colère noire le prend.

- Qu’est-ce que c’est encore que ce bordel !! Pourquoi me foutent-ils un civil dans les pattes ses cons là !!!

Le téléphone est décroché d’un geste brusque, il attend quelques secondes en pianotant impatiemment sur son bureau de sa main libre.

- ……

- Passez-moi le secrétaire d’État s’il vous plaît !!

- …………….

- Comment ça, il ne répond pas ???

……………

- Je préfère attendre !

- …………

Il met l’appareil sur main libre pour relire une deuxième fois le courrier qu’il tient toujours dans sa main.

- Pfft !! Ce ne sont pas les hôpitaux qui manquent, mais non ! Il faut que ce soit à nous qu’ils nous demandent ça !! Comme si nous avions le temps de valider le cursus d’un civil ? En plus ils ont dû péter un plomb en précisant dans chaque service, comme si c’était possible !!

Une voix féminine sort du téléphone et le rappelle à l’ordre.

- Mon général ???

Il reprend le téléphone et coupe la commande main libre.

- Oui !!

- ……….

- Merci !! ……… Allô !! Fabrice ??

- ………..

- Dis donc !! Je viens de recevoir un courrier des pontes du conseil, ils veulent nous mettre un civil dans les pattes ?

- …………

- Ah !! Tu es déjà au courant ?

- ……….

- Hors de questions d’intégrer un civil dans mes équipes !!

- ……….

- Tu déconnes là !! ….. Aspirant ?? Mais on est où là ?? À la fête à Neuneu ??

- ……….

- Un peu que je lui ferai passer les tests !! On aura tout vu !! C’est qui ce type pour créer une merde pareille ?

- ……….

Son visage exprime alors une extrême surprise.

- Non !!! Le gamin dont on entend parler depuis six mois ?

- ……..

Un sourire entendu lui vient aux lèvres

- Et il arrive quand ?

- ………

- Déjà ?? Une semaine par mois tu dis ? Il faut lui prévoir l’hébergement ?

- ………

D’une voix beaucoup plus amicale qu’au début.

- D’accord on verra ça avec lui, si vraiment les potins qui traînent sur ce gosse sont exacts je lui fais signer un engagement pour au moins vingt ans.

- ……….

- Entendu comme ça, salut Fabrice et donne le bonjour à tout le monde de ma part.

Le général raccroche avec toujours le sourire aux lèvres, curieux maintenant de connaître enfin celui dont il entend parler sous le manteau depuis déjà un moment.

Il ouvre son ordinateur et tape le nom du garçon sur son fichier de recherche, un sursaut de surprise quand un sigle DST sur fond rouge indique que toutes les informations sont bloquées et rendues secrètes, mais surtout qu’il n’a pas l’accréditation nécessaire pour y accéder.

Il passe alors par les circuits conventionnels comme Google, Wanadoo et autres qui ramènent tous systématiquement sur une réponse similaire à chaque moteur de recherche : « information non disponible »

Par contre comme pour toutes les personnes qui tapent le nom de Florian, son adresse IP est aussitôt renvoyée vers le centre de surveillance de la DST qui en informe au plus vite son directeur.

Le général se lève au bout de quelques temps, il range machinalement le courrier en oubliant totalement de prévenir qui que ce soit de l’arrivée prochaine du jeune aspirant De Bierne parmi eux.

***/***

Maurice relit la missive qui vient de lui être apportée et sourit en la rangeant dans ses dossiers, il s'attendait à voir le nom du chirurgien général apparaître rapidement et n'est pas déçu.

- Eh bien!! Ça n'aura pas tardé!! On est curieux d'en savoir plus on dirait ? Attends qu'il arrive et tu ne pourras plus t'en passer, mon avis que ça va te faire un sacré choc « Général »...

2eme année 1er semestre 2ème partie : (52/100) (Maxime/Julien) (fin)

Le cri que pousse Maxime stoppe aussitôt l’ambiance assez bruyante de la pièce, Guillaume et Aurélien se précipitent vers lui pour le rassurer pendant que Florian le regarde sans rien dire avec juste un pincement des lèvres, contrarié qu’il soit en plein cauchemar.

Le jeune homme ouvre les yeux, ceux-ci sont hagards et cherchent celui que son cœur vient d’appeler, craignant de l’avoir perdu à jamais.

Aurélien et Guillaume lui prennent la main, ils lui parlent tout en douceur en cherchant à le faire revenir à la réalité.

Florian comprend que le seul moyen pour le calmé est qu’il ait un choc suffisamment fort pour que la réalité prenne le pas de sa peur liée à se remémorer l’accident terrible qui a failli lui coûter la vie ainsi qu’à son compagnon.

Il s’approche rapidement de Maxime, lui prend la mâchoire d’une main qu’il secoue suffisamment violemment jusqu’à ce qu’enfin le regard du jeune homme capte le sien.

- Julien est vivant et en bonne santé tu m’entends ?? Il est dans le lit près du tien et si tu ne me crois pas, tu n’as qu’à tourner la tête pour le voir.

- (Maxime) Vivant !!

- Oui vivant ! Regarde à ta gauche et tu le verras.

Maxime tourne la tête et voit le corps allongé de son ami entouré de ses parents qui le regardent lui avec un énorme sourire de joie.

- Qu’est-ce qu’il a ?

Je me veux rassurant.

- Il dort ne t’inquiète pas pour lui, repose-toi et d’ici ce soir vous pourrez vous retrouver.

- Pourquoi a-t-il la tête recouverte de pansements ?

- Tu as les mêmes et tu n’es pas à l’article de la mort alors pour lui c’est pareil, il ne devrait plus tarder à se réveiller.

Maxime voit Florian repartir vers la table pour revenir à nouveau prêt de lui avec une seringue, puis la lui planter dans le bras pour lui injecter un produit.

- Tu fais quoi ?

- Rien rassure toi, juste de quoi te calmer et te faire encore dormir un peu. Pas plus de quelques heures promis et après tu te sentiras mieux.

Il a à peine terminer sa phrase que déjà les yeux de Maxime se ferment, Florian lui prend le pouls et sourit, puis fait signe à tout le monde de se lever et de sortir dans le couloir.

- Tout va bien pour eux maintenant, juste qu’il leurs faut du calme.

Florian appelle une infirmière pour lui donner les consignes.

- Pas de visite jusqu’à ce soir, les visiteurs pourront s'installer dans la salle de repos de l’étage s’ils ont envie d’attendre. C’est bien compris ?

- (L’infirmière) Oui docteur !

Florian sursaute, c’est la première fois qu’il s’entend appeler docteur et un petit sourire apparaît sur son visage, montrant à quel point ce « docteur » est pour lui l’aboutissement de tant d’années vouées à l'apprentissage de la médecine.

Le reste de la journée voit la salle de repos toujours occupée et des rires s’en échapper régulièrement, prouvant par là même l’énorme soulagement de toutes les personnes pour qui les deux garçons comptent énormément.

Les parents respectifs de Maxime et de Julien, purent de cette façon faire enfin plus amples connaissances et apprendre à s’apprécier.

Roger et Sonia apprirent ainsi à Denis et Simone qu’ils n’étaient pas au courant de la liaison de leurs fils.

Ceux-ci leurs révélèrent qu'ils sentaient bien que Maxime leurs cachait quelque chose depuis quelques temps déjà, sans s'attendre à un tel choc.

Apprendre l’homosexualité de Maxime les a profondément choqués, mais l’accident a tout simplement supplanté l’information pour leurs faire comprendre que sa vie leurs était plus précieuse que tout.

Que le fait d’aimer un garçon n’était rien à côté de la simple et terrible idée de le perdre à tout jamais.

Quand Florian revient prendre des nouvelles en fin d’après-midi, ils ont appris tout ce qu’ils lui doivent.

C’est avec une émotion extrême qu’ils le prennent chacun leur tour dans leurs bras pour lui démontrer toutes leurs gratitudes, même s’ils sont au premier abord surpris de découvrir un garçon aussi jeune et aussi atypique ne serait-ce déjà par sa dégaine qui n’est certainement pas celle qu’on attendrait d’un chirurgien aussi expérimenté.

Florian s’en aperçoit et rigole dès qu’ils le lâchent, ses yeux pétillent de malice devant les visages incrédules de ses deux adultes à son égard.

- Je ne suis pas un martien vous savez ? Hi ! Hi ! Pourquoi j’étais venu moi ??? Ah oui !!! J’ai deux petits gars qui sont assis sur leurs lits et qui se demandent bien où sont passés leurs parents.

Il voit bien qu’ils n’ont pas compris.

- Hou-hou !! Je parlais de vous quatre !! Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (53/100) (Chez Mireille) (Vendredi en fin d’après-midi)

Flavien rentre de son cours de karaté, il voit la Clio que Sébastien et Carole se partagent équitablement, quand le garçon et sa sœur n’ont pas à aller à la fac.

Il entend Mireille parler gaiement dans sa cuisine, une voix enfantine qu’il reconnaîtrait entre mille lui fait accélérer le pas et entrer en trombe dans la pièce pour le serrer fortement dans ses bras.

- « Ludo » !!! Tu parles d’une surprise !! Comment va ma crevette préférée ?

La tête se frottant au cou de son grand frère.

- Tu me manquais trop « Flav ».

- P’pa et M’man sont là ?

- Non ! Je suis venu seul en train, j’avais une accompagnatrice et c’est « Seb » avec « Caro » qui sont venus me chercher à la gare.

Mireille sourit à assister à ses retrouvailles fraternelles, la différence de physique entre les deux frères est assez drôle pour elle en lui faisant penser à l’image d’un requin et son poisson pilote qu’elle a vus dernièrement sur une chaîne du satellite.

Elle adore le petit blondinet si mignon et aux reparties prouvant une maturité exceptionnelle pour ses huit ans.

D’ailleurs ils sont restés ensemble depuis son arrivée, prouvant bien que pour lui aussi la vieille femme représente toute l’idée qu’il se fait d’une grand-mère.

- Tu pourrais le reposer par terre, tu vas finir par l’étouffer à le serrer comme ça.

Ludovic se tourne vers elle en lui faisant un énorme clin d’œil.

- Mais non mamie t’inquiète je fais attention, je tiens trop à lui pour lui faire du mal.

Flavien l’assoit sur la table en riant.

- Regardez-moi ça ! Pas prétentieux en plus Hi ! Hi !

Ils restent un long moment tous les trois à rire et discuter gentiment jusqu’à ce que Carole et Marc descendent pour faire à leur tour leurs apparitions dans la cuisine.

- (Carole) La fratrie s’amuse bien ? J’emmène Marc voir Sébastien, nous serons de retour pour dîner.

Ludovic les yeux brillant.

- Je peux venir avec vous pour dire bonjour à Mélanie ?

- (Carole amusée) Bien sûr bourreau des cœurs.

Ludovic devient subitement tout rouge.

- Pfft !!! N’importe quoi !

Flavien fait alors semblant de faire la tête.

- Si je comprends bien ce n’est pas pour moi que tu es venu ?

Ludovic jette un regard noir à Carole qui pouffe en le voyant.

- Bien sûr que si !! C’est « Caro » qui dit n’importe quoi.

Marc est resté en retrait, il jette un bref coup d’œil à l’horloge.

- On y va ? Il est déjà tard.

- (Carole amusée) Mais oui ! Ne sois pas si pressé, tu vas le voir ton « Seb ».

Ludovic regarde Marc avec de grands yeux étonnés et saute de la table pour se rapprocher de lui, il hésite un instant et préfère ne rien dire tant qu’il n’en saura pas davantage sur ce « Ton Seb » dit sur un ton si bizarre.

Il connaît bien Sébastien et il sait qu’il est en couple avec Sylvain, la réflexion de Carole lui laisse à penser des choses qu’il n’apprécie pas davantage que le comportement de son cousin avec Arnault.

Il monte dans la voiture en se disant que décidément devenir grand n’amène pas que de bonnes choses.

Il passe le temps du trajet replié dans son coin à réfléchir à tout ça et se dit que lui ne sera pas comme eux, quand lui et « Mél » seront ensemble.

Déjà qu’il ne parle presque plus à Alexie et à son copain, pourtant il n’arrive pas à en vouloir à Marc alors qu’en toute apparence il se comporte exactement comme eux avec Sébastien et tout ça bien sûr dans le dos de Sylvain.

C’est une question venant de Marc quand en souriant il se tourne vers lui, qui lui fait desserrer les dents pour lui répondre.

- Personne ne t’a donné un bonjour pour moi ?

Ludovic va pour envoyer un pique amer mais il ne sait pas pourquoi ça ne veut pas sortir, il décide alors de mentir pour ne pas blesser Marc et lui faire plaisir.

- Si bien sûr ! Alexie et Arnault te donnent le bonjour, ils m’ont demandé de te dire que tu leur manques beaucoup.

- Ah !!!

Ludovic voit d’un seul coup le visage souriant de Marc devenir tout pâle avant de se tourner vers la route.

- Eux aussi me manquent.

Le ton employé par Marc manque de conviction, Carole tourne un instant la tête vers lui et le regarde l’air compatissant.

Ludovic se demande bien ce qu’il se trame et comprend qu’il n’en saura pas plus car ils le prennent toujours pour un gamin immature, alors qu’il sait très bien que ce n’est plus le cas.

Ils arrivent devant la maison des Dufour, le garçonnet reste sur sa réserve en arborant un sourire qu’il est loin de ressentir.

Carole et Marc ne s’y laissent pas prendre mais préfèrent n’en rien dire, ne comprenant pas ce qui a pu amener si soudainement autant de colère et de tristesse dans les yeux du petit garçon.

Mélanie le voit descendre de voiture depuis la fenêtre de la cuisine, elle pousse un cri de joie et court à sa rencontre.

Ludovic lui aussi pousse un petit cri en la voyant sortir de la maison et courir vers lui, il retrouve instantanément sa joie de vivre quand il s’élance à son tour vers elle.

À un mètre à peine l’un de l’autre, ils s’arrêtent et se regardent les yeux pétillants d’émotions de se revoir enfin.

Mélanie d’une voix timide.

- Bonjour « Ludo » tu vas bien ?

Ludovic a la même boule d’émotion dans la gorge.

- Bonjour « Mél » », je vais bien et toi ?

- Beaucoup mieux depuis quelques secondes.

- Moi aussi.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (54/100) (Chez les Dufour) (Vendredi en fin d’après-midi)

Les deux enfants se prennent par la main pour rentrer dans la maison, heureux de s’être retrouvés.

Fabienne dès qu’ils pénètrent dans la cuisine prend le petit garçon dans ses bras et l’embrasse avec tendresse.

- Ludovic !! Quelle surprise !!

- Mes parents m’autorisent à venir une fois par mois voir « Flav » parce qu’il me manque trop.

- C’est gentil de leur part, tu pourras venir nous voir quand tu veux pour jouer avec Mélanie.

Ludovic retient un sourire, jouer à la poupée avec Mélanie n’est pas vraiment dans ses intentions.

Il préfère lui tenir la main et discuter en la regardant le plus souvent possible, il voit au sourire de sa copine qu’elle a suivi ses pensées et lui fait un clin d’œil complice.

- Tu viens « Mél » ? On va "jouer" dans ta chambre ?

Il n’attend pas la réponse et part direct dans la chambre du rez-de-chaussée, en ouvrant la porte il tombe devant un jeune homme en fauteuil roulant qui travaille tranquillement installé devant le bureau.

Sébastien sursaute, surpris de cette intrusion et regarde le bout de chou tout blond qui le fixe avec de grands yeux étonnés.

- Bonjour !

- (Ludovic surpris) Heu ! Bonjour ! Pardon d’être entré comme ça mais je croyais que c’était la chambre de « Mél ».

Sébastien amusé par la bouille du bambin.

- Et tu rentres comme ça dans la chambre des filles toi ? C’est du beau !

Ludovic apprécie tout de suite le jeune homme qui lui semble des plus sympathique.

- Tu y es bien toi ?

Sébastien rit de la repartie.

- C’est vrai Hi ! Hi ! Mais moi ce n’est pas pareil, je ne peux pas monter à l’étage avec mon fauteuil.

Mélanie prend Ludovic par la taille, elle le sent tressaillir.

- Ma chambre est en haut maintenant, Sébastien a pris la mienne le temps que Florian le guérisse.

Ludovic fait un grand sourire au garçon.

- Tu es un copain de « Flo » ? C’est cool !! Tu vas remarcher très vite alors, ne t’inquiète pas. Mélanie était comme toi avant et moi j’étais presque mort, je le serais sans doute si « Flo » n’avait pas été un pote à « Flav » et à « Marco ».

Mélanie reprend Ludovic.

- Tu sais ce que Florian t’a dit sur lui ?

- J’ai rien dit de mal !!Juste que c’est grâce à « Flo » si je suis encore là, c’est tout. Tu es bien copain avec Florian ?

- (Sébastien amical) Je pense oui.

Marc arrive dans ces entrefaites, il passe devant les deux petits pour aller se positionner derrière Sébastien en lui entourant les épaules avec ses bras en guise de bonjour.

- Qu’est-ce que tu fais de beau ?

- Je révise mes cours, ce n’est pas parce que je ne peux pas aller au bahut que je dois rater mon année.

- Tu voudrais que je t’aide ?

- Si tu veux oui.

Mélanie attire Ludovic à l’extérieur de la chambre et referme la porte, elle regarde son copain en lui faisant signe de la suivre à l’étage.

Ludovic est encore étonné de ce qu’il vient de voir, il comprend qu’il s’est bien mis le doigt dans l’œil quand il a cru que c’était Sébastien le frère de Carole que Marc venait voir avec autant d’empressement.

Malgré tout dès qu’il est dans la chambre de sa copine, c’est plus fort que lui il faut qu’il pose la question qui lui brûle les lèvres.

- Il est bizarre Marc avec Sébastien tu ne trouves pas ?

Mélanie l’embrasse doucement sur la joue, ce qui amène un énorme sourire au petit blond.

- Je crois qu’ils sont amoureux mais qu’ils n’osent pas se le dire.

D’après Sylvain qui en parle à « Séb », Marc aurait des remords à cause d’Alexie et de son autre copain. Pour Sébastien c’est parce qu’il est handicapé et qu’il ne veut pas être un boulet ou un truc comme ça.

Ludovic comprend tout maintenant, il s’en veut de ses mauvaises pensées envers Marc.

Il rend sa bise à Mélanie et se dirige vers la porte.

- (Mélanie surprise) Tu vas où là ?

Ludovic se retourne vers elle.

- Je reviens dans cinq minutes. J’ai juste un mensonge à avouer à quelqu’un, je reviens aussitôt.

- Un mensonge ?

- Je t’expliquerai après, promis.

Il sort alors en coup de vent de la chambre pour descendre quatre à quatre l’escalier, il ouvre la porte de la chambre du bas et retrouve Marc avec Sébastien dans la même position que quand il en est sorti tout à l’heure.

Les deux garçons se retournent surpris, Marc voit de suite que le regard que Ludovic porte sur lui est redevenu amical.

- Oui ?? Qu’est-ce que tu veux « Ludo » ?

- T’avouer un mensonge que je t’ai dit tout à l’heure, j’espère que tu ne m’en voudras pas.

- Un mensonge ??

- Oui quand je t’ai dit qu’Alexie et Arnault pensaient à toi, en fait ce n’est pas vrai et je les ai même traités de tous les noms. Ils ne pensent qu’à eux deux tu sais, jamais un mot sur toi ou presque et quand ils parlent de toi, on dirait que ça les gêne.

Marc est blanc comme un linge.

- Et pourquoi tu me le dis maintenant ?

- Parce qu’on voit bien que tu aimes Sébastien et que lui aussi alors si vous voulez vous embrasser, n’hésitez pas parce que les deux autres n’en auront rien à faire vu qu’il n’y a plus qu’eux deux qui comptent. C’est maman qui l’a dit à papa et papa lui a répondu que ce n’était pas bien de faire ce qu’ils font sans te dire la vérité.

Marc sur le cul.

- Heu !!

Il voit Ludovic toujours planté devant la porte à attendre.

- Tu as encore un autre truc à me dire ?

- Non pourquoi ?

- Tu attends quoi alors ?

Ludovic avec un grand sourire.

- Que vous vous faisiez un bisou, tiens donc !!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (55/100) (Chez les Dufour) (Vendredi en fin d’après-midi) (fin)

Sébastien regarde l’enfant et son ami à tour de rôle, quand un sourire ému lui vient aux lèvres.

- Tu sais Ludovic ! Ce sont des choses assez intimes et ça ne se fait pas comme ça, tu veux que j’appelle Mélanie pour que je vous demande de faire pareil ?

Ludovic devient tout rouge.

- Bah non quand même !!

- Alors tu vois ?

Ludovic comprend le message.

- D’accord, je vous laisse les amoureux Hi ! Hi !

Il sort en refermant la porte, de l’autre côté il y a deux garçons qui se regardent les yeux brillants.

Marc d’une voix rauque.

- Eh bien !! Il n’y a pas été avec des pincettes notre « Ludo ».

- Tu connais l’adage ? "Les enfants ont toujours raison" ?

Sébastien sur le même ton.

- Bien sûr pourquoi ?

- Je me demande bien ce que tu attends alors ?

Marc a le cœur qui fait un bond dans sa poitrine.

- J’ai bien compris ce que tu me demandes là ?

Sébastien lui fait un sourire timide.

- Je crois oui, mais si tu n’as pas envie je comprendrai tu sais ?

Marc vient s’asseoir sur ses genoux face à lui, il lui pose ses mains sur les joues en dirigeant ses lèvres vers les siennes.

- Depuis que je t’ai vu j’en crève d’envie, que tu sois handicapé ou pas n’a rien à y voir. Oh! Sébastien ? Ça va ?

Sébastien sent le souffle léger de la respiration de son copain tellement ses lèvres sont proches, des larmes perlent alors de ses yeux montrant combien l’ont touché les paroles de Marc.

Son handicap est en effet une des raisons qui lui faisait refuser de croire que le beau brun aux yeux vert assis sur ses genoux puisse ressentir les mêmes choses que lui à son égard.

Le fait de lui dire en face que ça n’a aucune espèce d’importance, libère toute la tension qu’il ressentait depuis que lui a compris qu’il éprouvait autant d’attirance pour ce beau garçon devenu son ami.

Il sent le tremblement dans sa voix quand il répond.

- Oui !! Je suis heureux comme je ne l’ai jamais été et je ne sais pas quoi dire.

Les lèvres de Marc font les derniers centimètres qui le séparent de celles de Sébastien et se collent à elles avec une douceur telle que les deux garçons en tremblent d’émotions.

Marc se rend compte alors, que tout ce qu’il a vécu jusque-là est sans commune mesure avec ce qu’il ressent à ce moment précis.

Alexie il l’aime oui et Arnault aussi mais là c’est autre chose, une espèce de symbiose entre lui et le garçon aussi ému que lui, qui maintenant resserre ses bras autour de sa taille en lui faisant naître une armée de papillons dans son ventre.

Marc comprend qu’il ne pourra plus être le même après ça et qu’il va devoir très vite mettre sa vie amoureuse à plat.

Il va devoir prendre les décisions qu’il sait inconsciemment avoir déjà prises depuis qu’il n’éprouve plus le besoin et qu’il trouve toutes les excuses possibles pour ne plus retourner à Orléans.

Bien sûr maintenant il va devoir s’expliquer, faire en sorte d’être compris sans pour autant perdre deux personnes qui lui sont chères.

Très chères mêmes car ce qu’il a partagé avec eux était trop fort pour qu’il n’en reste rien.

Ses lèvres se détachent avec difficultés de celles si tendres de ce garçon qui lui est devenu au fil des jours plus important que tout le reste.

Leurs paupières qui s’étaient fermées pendant toute la durée du baiser, s’ouvrent dans un parfait ensemble et les yeux bleu nuit de l’un plongent dans ceux d’un vert profond de l’autre, remplaçant toutes les paroles qu’ils auraient pu avoir envie de se dire.

Marc devant le trouble évident de Sébastien.

- Ça va toi ?

Sébastien en accentuant la douce pression de ses mains dans le dos de Marc.

- C’est nouveau pour moi mais c’est merveilleux tu sais ?

Marc sourit devant tant de candeur.

- C’était ton premier baiser ?

- Oui !

- Alors ?

- J’aimerais bien en avoir un autre.

Marc rit alors qu’il le dévore du regard.

- S’il n’y a que ça, je pense que je devrais pouvoir te sevrer très vite Hi ! Hi !

- Tu sais Marc ! Je suis sincère avec toi et je t'ai…

Marc voit bien le trouble extrême qui l’empêche de prononcer ce mot pourtant si simple mais aussi si dure parfois à dire.

- Moi aussi je suis sincère avec toi et je t’aime aussi Sébastien, de tout mon cœur crois moi (Il rit) Tu vois ? Ce n’est pas si compliquer à dire.

Les deux mains de Sébastien passent lentement sous le tee-shirt de Marc, lui procurant un énorme frisson de bien-être.

- Je t’aime Marc ! Tu vois ? Je l’ai dit aussi, tu es le premier à qui je dis ça à part à ma famille.

- Ce n’est pas mon cas tu le sais mais à ce moment-là je le croyais aussi et d’ailleurs je le pense toujours d’une certaine façon. Mais maintenant je sais que ce mot a trouvé sa raison d'être véritable avec toi et je comprends mieux Florian maintenant, même si je n'ai pas son esprit de partage.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (56/100) (Reims) (Rémi/Alice)

Le garçon hésite, ça fait déjà deux fois qu’il fait le tour des boîtes à lettres afin d’y chercher le nom de famille du jeune chirurgien qui a sauvé la vie de son père.

Il ne sait pas vraiment pourquoi il est là à faire son porte à porte, simplement il avait envie de le revoir lui et le beau blond qui semblait être son meilleur ami.

En soupirant, Rémi va pour faire demi-tour et retourner par chez lui, quand il voit sortir deux garçons de son âge à peu près dont l'un tient l’autre par le bras en semblant le guider.

Après les avoir suivis des yeux quelques secondes, il comprend très vite alors que le plus âgé des deux doit être aveugle.

Rémi ne sait pas pourquoi il s’approche d’eux, sans doute pour tenter une dernière fois de trouver où habite Florian.

- Excusez-moi les gars ! Vous pourriez peut-être me renseigner ? Je cherche un jeune homme qui doit habiter par ici, mais je ne trouve pas son nom sur les boîtes.

- (Anthony amical) Et c’est quoi son nom ?

- De Bierne !

- (Anthony songeur) Ça ne me dit rien !!

Baptiste sourit au gars en face de lui qui lui semble plutôt sympa.

- Tu as son prénom ? Il est comment ?

Rémi se rappelle de l’allure du jeune chirurgien, il ne peut s’empêcher de sourire.

- Florian, un jeune rouquin avec une bille de clown.

- (Baptiste) Tu aurais commencé par la description Hi ! Hi ! C’est certain qu’on t’aurait répondu tout de suite Hi ! Hi !

Il lui montre l’entrée de la résidence.

- Il vit là chez des amis à lui, les Viala. Je peux te poser une question à mon tour ?

- (Rémi) Bien sûr !

- Tu lui veux quoi à « Flo » ?

Rémi qui en fait n’en sait rien puisqu’il est venu jusqu’ici simplement pousser par sa curiosité et aussi peut être par l’envie de le rencontrer à nouveau.

- Heu !!! Il a sauvé la vie de mon père, je voulais mieux le connaître et pourquoi pas aussi devenir ami avec lui si c’est possible.

Anthony qui écoutait jusque-là.

- Il en a déjà beaucoup tu sais, nous avons la chance d’en faire partie et ce n’est pas pour ça que nous le voyons aussi souvent qu’on le voudrait.

- (Rémi étonné) Ah bon !!

Baptiste qui va dans le sens de son frère.

- « Antho » a raison tu sais, « Flo » est toujours par monts et par vaux. Il a déjà son copain Thomas à Aix et d’autres amis là-bas, il y a aussi « Yu » à Paris avec d’autres potes également et ici à Reims il n’en manque pas non plus. Avec ça il y a son boulot au CHU et ses études de fac, alors tu comprendras qu’il n’est pas facile à saisir le comique.

- (Rémi) Et il est dans le coin en ce moment vous pensez ?

- (Anthony) Je crois oui puisque ce soir il vient passer la soirée avec nous pour faire un peu de guitare.

- (Rémi ravi) Vous jouez de la musique ? C’est cool ma sœur et moi aussi.

- (Anthony intéressé) Ah oui ?? Et vous jouez de quoi comme instruments ?

- (Rémi) Ma sœur est premier prix de violon et moi je fais du saxo, je ne pense pas me débrouiller trop mal.

Baptiste en sautant sur place.

- Ça te dirait de venir avec ta frangine jouer un truc ou deux avec nous ? Ça fait une éternité qu’on cherche vos spécialités pour notre groupe, putain !! Tu parles d’une chance de t’avoir croisé aujourd’hui.

Rémi sourit devant la joie manifeste du garçon qui lui plaît décidément beaucoup, le seul

hic en fait qui le retient d’accepter c’est le boulot de son père et il a peur qu’en l’apprenant, ils ne soient plus aussi spontanés avec lui.

Maintenant il se dit également que ce serait une solution pour se rapprocher de Florian et peut être avec un peu de chance de revoir Thomas.

- Thomas vient aussi de temps en temps ?

Anthony sursaute à l’intonation de sa voix.

- Non pas pour l’instant mais si un jour il passe dans le coin, c’est sans doute possible que tu le rencontres à nouveau.

Baptiste toujours un peu amoureux de Florian.

- Ouaih mais bon !! Pour l’instant nous ne l’avons vu que de loin, pourquoi ? Tu le connais ?

- Pas plus que ça, je l’ai croisé la fois où Florian est venu voir mon père dans sa chambre d’hôpital.

Anthony certain maintenant de ne pas se tromper.

- Tu sais qu’ils sont ensemble ou pas ?

Rémi d’une voix bizarre.

- Heu !! Non, je ne savais pas.

Baptiste se rend compte comme son frère avant lui que le garçon semble troublé voire déçu.

- T’inquiète ça m’a fait pareil, ça passera et « Flo » vaut vraiment d’être connu tu verras.

Rémi regarde fixement Baptiste en comprenant son allusion, il décide néanmoins de faire comme s’il n’avait pas compris.

- Je n’en doute pas, alors comme ça il fait aussi partie de votre groupe ? Il joue d’un instrument ou il chante ?

Anthony mort de rire.

- Les deux tu verras Hi ! Hi ! Même si ce n’est pas pour les mêmes raisons, je ne doute pas un instant que tu apprécieras Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (57/100) (Reims) (Rémi/Alice) (suite)

Rémi sent bien dans l’intonation de voix du jeune aveugle qu’il y a anguille sous roche quant aux compétences réelles de Florian en chant ou au maniement d’un instrument quelconque.

- Il est où le lézard ?

- (Baptiste) Si on te le dit, où serait la surprise. Alors !! Vous venez ce soir toi et ta sœur ?

Rémi répond au sourire du garçon.

- Je vais essayer de convaincre Alice, si elle est d’accord on se retrouve où ?

- (Anthony) Ici vers vingt et une heure ? C’est bon ?

- Ça devrait le faire oui ! Mais ne nous attendez pas car ce n’est pas sûr du tout que ma sœur soit libre.

Baptiste d’une voix chaude.

- Ça ne t’empêche pas de venir, ça me ferait vraiment plaisir tu sais ?

Rémi en le fixant de nouveau.

- Je ferai tout mon possible.

Il lui tend la main

- Merci de votre gentillesse en tous les cas.

La poignée de main virile du début se termine par ce qui ressemble presque à une caresse et les deux garçons ont les poils qui se dressent au contact de leurs peaux.

Rémi s’étonne d’un tel ressenti et la lui lâche très vite subitement gêné, il attrape ensuite celle d’Anthony et cette fois-ci tout se passe normalement.

Anthony en l’entendant s’éloigner.

- Hé !! Rémi !! N’oublie pas ton saxo si tu viens !! On fera un peu de jazz !!

Rémi se retourne vers eux un instant, capte le regard fiévreux de Baptiste.

- Oui promis, t’inquiète !!

Anthony après quelques minutes de silence.

- C’est cool s’il vient avec sa sœur ! On pourra changer un peu de répertoires comme ça.

Baptiste qui regarde Rémi s’éloigner.

- J’espère qu’il viendra, il a l’air sympa ce mec.

- (Anthony moqueur) J’ai vu ça, dis-moi petit frère ? Faudra peut-être qu’un de ces jours tu te décides à me parler tu ne crois pas ?

- De quoi donc ?

Baptiste capte le petit air sarcastique de son grand frère.

- Oh !! Tu ne vas pas remettre ça comme avec Florian !!

Anthony comprend que ce ne sera pas encore pour cette fois-ci.

- Pff !!! Pourtant ce serait plus simple pour toi si tu avais envie de me faire confiance.

- Mais arrête !!! Merde à la fin !! Qu’est-ce que tu veux que je te dise que tu n’aurais pas encore deviné avec tes dons de monsieur je sais tout ? Que je suis homo ? C’est ce que tu veux entendre ? Eh bien oui là !! Tu es content maintenant ?

Anthony d’abord surpris et pris au dépourvu, il reste planté près de son jeune frère quand il l’entend pleurer.

Il le prend dans ses bras pour le bercer comme quand il était petit, que quelque chose n’allait suffisamment pas pour qu’il vienne chercher du réconfort auprès de son grand frère.

- Allons frérot !! Tu devrais te sentir mieux maintenant ? Je l’ai toujours su tu sais, j’attendais juste que tu m’en parles. Tu verras que maintenant ça ira mieux et tu veux que je te dise un truc ? Eh bien je pense que Rémi aussi est comme toi et même que tu lui plais, il ne lui reste plus qu’à s’en rendre compte.

Baptiste écoute son frère en séchant ses larmes.

- Tu crois ??

Anthony sourit au ton employé.

- Ma main à couper !! Je suis sûr qu’il est mignon comme tout en plus, pas vrai ??

- (Baptiste amusé) Comment tu peux en être aussi sûr que ça ? Rien qu’au son de sa voix ! Peut-être ?

Anthony réfléchit un instant, ses mains font mine d’enserrer une boule de cristal.

- Hum !! Voyons voir !! Je dirais qu’il est plutôt grand, un peu plus que toi, sportif et assez carré, disons un bon soixante-dix, soixante-quinze kilos, brun type méditerranéen et les yeux… hum !! Voyons voir !!!

Baptiste répond malgré lui.

- Vert !!

- (Anthony amusé) Oui c’est ça, vert !!

Baptiste sur le cul regarde son frère comme si c’était un sorcier.

- Comment tu as pu deviner ??

- Facilement pourtant, quand il est venu me serrer la main !! J’ai senti le souffle de sa bouche légèrement au-dessus de ma lèvre supérieure et comme je fais comme toi un mètre soixante-quinze ou seize à peu près. Ensuite sa main était épaisse, je sentais les muscles de ses bras quand il m’a dit au revoir.

- Ouah !!Et pour le reste ?

- Toujours aussi facile, le dos de sa main est très poilu alors vu son jeune âge, il ne pouvait qu’être brun je pense et donc ça plus sa voix chaude j’ai pensé à un gars originaire du sud de la France voire même d’ascendance italienne ou espagnole.

- Mais pour les yeux comment tu as pu savoir??

- Hi ! Hi ! Mais c’est toi qui me l’as dit banane !!

Baptiste regarde son frère avec adoration, il ne s’est jamais plaint de sa cécité du plus loin qu’il s’en rappelle et trouve toujours les mots qu’il faut pour le faire rire.

Depuis le décès de leur père, il a pris tout naturellement la place qui manquait et n’a jamais failli ni auprès de lui, ni auprès de leur mère.

Étant celui qui malgré son handicap, les aide par sa présence et sa bonne humeur de tous les jours, à garder fortement scellée et en parfaite harmonie, leur famille endeuillée par cette disparition aussi tragique que prématurée.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (58/100) (CHU)

Florian sort du bloc suivit de son équipe, parmi laquelle Patricia en fait partie maintenant à part entière.

D’ailleurs la jeune femme se demande ce qu’il adviendra d’elle lorsque Maxime et Julien reprendront leurs places, elle profite qu’ils ne soient que tous les deux dans le couloir menant aux douches pour lui poser la question.

- C’est très instructif et agréable de travailler avec toi « Flo ».

Je la fixe dans les yeux et je crois comprendre où elle veut en venir.

- Et tu te demandes ce que tu feras quand « Ju » et « Max » reviendront ?

- Eh bien oui, c’est normal non ?

- Bien sûr !! Mais ne t’en fais pas pour ça, je trouverai un moyen et d’ailleurs j’ai déjà ma petite idée.

Patricia avec un grand sourire.

- Ah oui ??

- Oui !! J’en ai déjà touché deux mots à Robert, je pense que Julien va rejoindre de façon permanente l’équipe de René à ta place.

- (Patricia surprise) Mais pourquoi ? C’est ton ami.

- Oui et alors ? Ça n’a rien à voir avec l’amitié que je lui porte, seulement je trouve que tu as plus d’aptitudes que lui à t’adapter aux opérations qui requièrent plusieurs spécialisations, alors que « Ju » n’est de toute évidence pas fait pour ça. Je préfère qu’il réussisse ses examens en restant monopolisé sur une seule spécialité tu comprends et j’ai vu qu’il appréciait beaucoup la chirurgie réparatrice, alors qu’il pédale un peu quand il s’agit du cerveau ou des organes internes.

- Maxime ne va pas apprécier ce changement.

- Faudra bien qu’il s’y fasse puisque de toute façon ma décision est prise, il ne faut pas tout mélanger non plus. Il pourra toujours faire sa demande à Robert pour le suivre dans l’équipe de René, si vraiment il ne peut pas rester cinq minutes sans son copain.

- Tu sais bien qu’il ne fera jamais ça ?

- (Je souris) Bien sûr que je le sais, mais il en aura l’opportunité si vraiment c’est ce qu’il veut.

- C’est vrai que c’est très difficile de te suivre dans tout ce que tu fais, mais j’adore ça tu sais ? J’ai l’impression d’éviter la routine, même si je stresse un peu c’est cool quand même.

- Je m’en suis rendu compte, c’est pour cette raison que je fais ces modifications au sein de mon équipe.

Je vois qu’elle me suit toujours, alors que je suis prêt à entrer dans les douches des hommes.

- Tu as l’intention de venir me savonner le dos Hi ! Hi !

- (Patricia surprise) Quoi ?? Oh !!! Ce n’est pas que ça me déplairait, mais ça risque de faire jazzer Hi ! Hi !

Je rigole car ça ne l’arrête pas.

- Mais tu vas filer dans ta salle de douche oui !! M’enfin « Pat » !!!

- Hi ! Hi ! J’avais la tête en l’air Hi ! Hi ! Dis-moi « Flo » ? C’est bien un copain à toi Yuan ?

Je m’arrête et l’observe un moment avant de répondre.

- Comme si tu ne le savais pas ? Je dirais même qu’il est un peu plus que ça, pourquoi cette question ?

Je vois ses joues s’empourprer.

- Ah d’accord !!! Je vois je vois !!

- (Patricia gênée) Pff !!! Tu vois quoi ?

- Qu’il ne t’est pas indifférent, ose me dire le contraire ?

- J’avoue que c’est un beau garçon et en plus il a l’air gentil et super-intelligent.

- Tu as oublié super-riche aussi, son père est une des plus grosses fortunes de Chine et c’est son fils unique alors tu imagines.

Patricia se rembrunit.

- Dommage, j’aurais bien tenté ma chance.

- (Surpris) Et pourquoi tu ne la tenterais pas ? Tu es très belle et intelligente ? En plus tu vas avoir un bon métier alors je ne vois vraiment pas ce qui t’empêcherait de tenter ta chance avec « Yu » ?

- Tu crois que je lui plairai ?

- (Amusé) D’après ce que j’en ai appris, ça avait l’air de ne pas le laisser indifférent quand il t’a vue dans la chambre avec « Max » et « Ju ».

- Oui mais… et toi ?

- (Surpris) Quoi moi ?

- J’ai bien vu comment il te regarde tu sais et tu viens juste à l’instant de me dire que c’était plus qu’un ami.

"Eh bien ! Je m’en sors comment moi maintenant ?"

- Laisse-moi le temps de prendre ma douche et de mettre toutes mes idées en place !! Ensuite c’est promis, nous discuterons de tout ça devant un bon café d’accord ?

- Entendu !!

L’eau chaude sur mon corps me fait un bien fou et me permet de réfléchir tranquillement à tout ce que je viens d’apprendre.

J’ai moi aussi remarqué que Yuan n’était pas indifférent au charme de Patricia et d’ailleurs il a amplement raison car c’est réellement une très belle fille, qui en plus à un cerveau et qui sait s’en servir.

Maintenant j’ai aussi très bien remarqué qu’il n’avait pas changé d’un iota également à mon sujet, du coup je me pose la question à savoir si mon « Yu » ne serait pas bisexuel.

Ce qui d’ailleurs m’arrangerait bien, si c’était bien le cas nous serions rassurés avec Thomas de le savoir en main sans qu’il y ait de risques d’amener encore une autre personne dans notre cercle restreint si cela devait toujours se faire.

Ce que d’ailleurs je m’avoue sans honte serait une vraie joie pour moi car mes sentiments pour Yuan sont restés tels qu’au premier jour, voire même qu’ils se sont amplifiés au fur et à mesure que notre amitié grandit.

Maintenant comment aborder un tel sujet avec Patricia sans la faire partir en courant ou encore pire qu’elle m’en veuille à mort après ça ?

J’arrête l’eau et me sèche en ayant toujours ces doutes en tête de tout lui dire ou pas.

Je connais bien sur la réponse du fait qu’il ne serait pas possible pour moi de mentir à une amie, juste que j’accepterais peut-être de lui mentir par omission et la laisser découvrir seule les sentiments qui nous lient fortement Thomas, Yuan et moi.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (59/100) (Reims) (Rémi/Alice) (suite)

Rémi retrouve sa voiture qu’il avait garée en arrivant dans le quartier.

Une fois à l’intérieur, il se pose cinq minutes le temps de faire le point sur les derniers événements qui il en est presque sûr, vont chambouler pas mal de choses dans sa vie jusque-là réglée comme du papier à musique et c’est peu dire.

Bon déjà pour Florian c’est cool, il sait maintenant où il vit et en plus si tout va bien il le verra ce soir.

C’était quand même le but de sa venue même si maintenant ça lui semble secondaire, la rencontre avec Baptiste et Anthony lui amène un grand sourire aux lèvres.

Les deux frères lui ont plu tout de suite, déjà ils sont super-cool et sympas mais ce qui ne gâche rien plutôt pas mal physiquement.

Bien découplés et châtains tous les deux quoique plus foncé pour Baptiste qui doit avoir son âge, dommage « qu’Antho » soit non voyant pense-t-il avec une pointe de tristesse.

Maintenant il a l’air de le vivre plutôt bien et son frère est visiblement aux petits soins pour lui.

La poignée de main avec Baptiste lui a fait un truc bizarre qui ne lui était encore jamais arrivé jusque-là, une étrange sensation de douceur et de bien-être qui lui a amené un frisson pas désagréable en soi, mais quand même assez surprenant surtout venant d’un garçon.

Rémi soupire en arborant un sourire amusé, quand il démarre pour ensuite s’infiltrer dans la circulation afin de rentrer chez lui.

Ses parents ont acheté récemment une maison en proche banlieue de Reims, dans un secteur où d’ici quelques années il y aura une gare TGV qui facilitera les allées et venues de son père qui du fait de sa fonction doit souvent se rendre à Paris.

Il arrive bientôt en vue de la grande maison et sourit de contentement quand il aperçoit la voiture de sa sœur.

Il va aller lui demander tout de suite si elle est libre ce soir pour faire un peu de musique avec lui et ses nouveaux amis, Rémi sait aussi que s’il lui dit que Florian y sera cela devrait le faire pour qu’elle accepte avec plaisir.

***/***

Alice est dans sa chambre à lire tranquillement allongée sur son lit.

Elle entend la portière claquer lui signifiant le retour de son petit frère et s’attend à le voir débouler comme à chaque fois qu’il ne l’a pas vue de la journée, un petit rictus amusé orne ses lèvres pulpeuses.

C’est une jeune fille plus grande que la moyenne, aux cheveux auburn naturels coupés assez courts.

Étant en plus d’une musicienne avertie une sportive assidue, sa silhouette musclée est magnifiquement proportionnée et fait se retourner plus d’un regard intéressé sur son passage.

Seulement voilà, Alice du haut de son mètre soixante-quinze et de ses vingt ans tout justes est toujours célibataire, elle n’a pas encore trouvé la personne qui saurait faire battre son cœur.

De plus les éternels déménagements qu’ils ont vécus jusque-là, n’aident en rien pour se créer des amitiés suffisamment fortes qui pourraient aboutir à quelque chose de plus sérieux.

- Alice !! T’es où ???

- Dans ma chambre !!!

Elle connaît suffisamment son "petit" frère pour comprendre qu’il est excité comme une puce et qu’il va venir lui raconter ce qui l’a mis dans un tel état.

La porte de la chambre s’ouvre en grand en laissant apparaître à sa vue Rémi souriant jusqu’aux oreilles, son visage rayonne de joie et elle est curieuse de connaître ce qui a bien pu le mettre à ce point de bonne humeur depuis ce matin.

Rémi vient tout d’abord s’asseoir pour ensuite s’allonger de côté tout contre sa grande sœur et il lui pose une main sur son ventre en le secouant doucement.

- J’ai trouvé où habite Florian !

- Oui ? Et alors ?

Rémi se rembrunit.

- Tu t’en fous ?

- Mais non !! Juste que je ne comprends pas pourquoi ça t’excite autant, tu lui as parlé ??

- Heu ! Non ! Mais j’ai rencontré deux de ses amis et tiens-toi bien !! Ce sont des musiciens comme nous et ils cherchent à agrandir leur groupe !!

Alice visiblement intéressée tout d’un coup.

- Et ??

- Ils nous ont proposé de faire un essai avec eux ce soir pour voir si nous sommes partants pour en faire partie, qu’est-ce que tu en penses ma grande ?

Alice sourit à son frère.

- Je veux bien essayer mais tu sais à quel point je suis difficile, alors s’ils jouent comme des amateurs ça va pas le faire.

- Tu n’en sais rien !! Et puis c’est juste un essai, on verra bien après coup si ça nous botte de continuer avec eux.

Alice connaît bien son frère.

- Hum !! Ça peut le faire alors ! Mais tu es sûr que c’est la seule raison d’autant d’entrain de ta part ?

- (Rémi rougit) Ben oui ! Qu’est-ce que tu vas chercher encore ?

Alice se rend compte qu’elle a frappé juste.

- Il n’y aurait pas autre chose tu es sûr ? Une jeune fille par exemple ? Tu es aussi fébrile que si tu étais tombé amoureux là !!

- Pff !!! N’importe quoi !! J’ai juste rencontré Baptiste et Anthony c’est tout !

Alice n’insiste pas, elle ne connaît que trop bien le caractère ombrageux de son frère.

Elle préfère attendre pour se faire une idée par elle-même, les yeux brillants de Rémi disant le contraire de ses paroles.

- D’accord ! J’irai avec toi et nous verrons bien ce que ça donne. De toute façon nous sommes ici pour un bout de temps apparemment et il serait temps de nous faire quelques connaissances.

- Tu verras ils sont super-cool !! Et en plus il y aura aussi Florian et tu avais envie autant que moi de le revoir, non ?

- (Alice sourit) C’est vrai ! Il me plaît bien le petit toubib Hi ! Hi ! Et son copain c’est un vrai régal des yeux Hi ! Hi !

- (Rémi amusé) T’affole pas ma grande, ils sont ensemble alors tu risques de te faire claquer la porte au nez Hi ! Hi !

Alice regarde son frère et soupire.

- C’est bien ma chance ! Pour une fois que je trouvais deux beaux gars qui me plaisaient !!

- Bah !! Tu en trouveras bien un dans la bande qui te fera kiffer, sale perverse Hi ! Hi !

Alice attrape son frère et le chatouille.

- Oh toi !! Tu vas voir la perverse ce qu’elle va te faire !!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (60/100) (CHU) (suite)

Une fois rhabillé, je sors de la douche et bien sûr Patricia est toujours là à m’attendre, aussi je passe devant elle en lui faisant signe de me suivre.

Pendant que nous nous dirigeons vers la chambre où sont Maxime et Julien, je prends mon courage à deux mains pour lui parler.

- J’aime Thomas tu sais ? Plus que tout au monde.

Patricia écoute avec attention.

- Mais ?

- J’aime aussi beaucoup quelques amis très proches et Yuan en fait partie.

Patricia s’arrête dans le couloir pour me regarder intensément.

- Tu les aimes beaucoup comment tes amis ?

Je capte son regard.

- Beaucoup plus que de simples amis.

Je lui explique alors la relation un peu spéciale qui nous lie avec Thomas à nos deux amis d’Aix et des conditions pour que nous nous éclations tous ensemble sans aucune arrière-pensée.

En toute connaissance de cause de nos envies respectives à fusionner et à nous montrer nos sentiments sans gêne ni fausse pudeur.

Patricia écoute celui qui est devenu son ami, la façon dont il présente les choses à sa grande surprise ne la choque pas le moins du monde alors que ce genre de relation lui semblait jusqu’à aujourd’hui impensable et que raconter par quelqu’un d’autre lui aurait certainement amené un rictus d’antipathie.

Des questions lui viennent alors sur Yuan et les sentiments qu’elle a pour lui.

Qu’il se livre à ce genre d’échange avec Florian et Thomas car elle a bien compris qu’il fallait que les deux soient ensemble pour que les choses puissent se faire, la laisse en plein désarroi.

Patricia n’est pas du genre prude et comprend très bien qu’on puisse aimer différemment.

Son côté fleur bleue lui a toujours fait penser que son premier amour serait le bon et qu’elle se donnerait à lui comme lui à elle pour la première fois.

Elle comprend alors que si elle veut continuer la relation qu’elle se sent prête à avoir avec le jeune asiatique, il faudra qu’elle fasse abstraction de ce rêve de jeune fille et l’accepter comme il est.

De toute façon, ce qu’elle éprouve pour ce magnifique garçon qu’elle n’a après tout rencontré qu’une seule fois n’en est encore qu’à l’état de fantasme.

Il faudrait déjà que ce soit réciproque et que lui aussi ait les mêmes pensées envers elle qu’elle pour lui, ce qui reste encore dans le domaine de l’imaginaire malgré la lueur d’espoir née de ce que lui a révélé Florian.

- Alors toi et Thomas avec Yuan ???

Je souris car je la regarde depuis tout à l’heure et le cheminement de sa pensée se lit comme un livre ouvert sur son visage.

- Il n’y a rien eu encore entre nous, ou pour être plus exact pas grand-chose. En fait nous en avons parlé tous les trois et même si Yuan aurait sans doute aimé aller plus loin, nous avons préféré attendre qu’il ait quelqu’un dans sa vie tu comprends ? À quoi ça servirait qu’il se languisse à attendre des relations qui ne pourraient être qu’épisodiques avec nous ?? une fois qu’il sera en main, alors nous verrons si l’envie de sa part est toujours là pour extérioriser plus précisément nos envies réciproques que nous avons-nous deux Thomas envers lui.

Patricia reprend espoir.

- Yuan est vierge ?

- (Amusé) Comme une huile d’olive première pression oui Hi ! Hi !

- Et vous n’avez pas voulu le…

- Et non !! Tu dois penser que nous sommes des simples d’esprits Hi ! Hi ! Mais je t’assure que ce n’est pas l’envie qui nous manque, malgré tout nous trouvons préférable d’attendre et que si en fin de compte ça se faisait et bien qu’il aurait une vie à lui quand nous ne serions pas présents.

- Pourquoi tu m’as raconté tout ça « Flo » ?

- Parce que je t’aime beaucoup et que je connais tes sentiments pour « Yu » qui doivent approcher de beaucoup les miens, j’en suis conscient.

- (Patricia ébahie) Mais alors tu serais prêt à le perdre ?

- Si c’est pour son bien alors un grand oui !!

Je lui fais un clin d’œil.

- Sauf si tu acceptes qu’il nous aime aussi et que de temps en temps tu lui lâches la bride pour qu’il aille voir de l’autre côté de la force Hi ! Hi !

Patricia fixe intensément le jeune homme à la franchise aussi déroutante, elle ne peut pas lui en vouloir ainsi qu’à Thomas ni même à Yuan d’avoir des sentiments aussi forts les uns pour les autres.

D’ailleurs elle doit reconnaître que s’ils n’étaient pas exclusivement portés vers les hommes, du moins pour Florian et son ami si craquant et bien elle aussi aimerait sans doute de temps en temps….

Tout dans leurs pensées, ils reprennent le chemin vers la chambre et ce n’est qu’une fois arrivé devant la porte juste avant de l’ouvrir, que Patricia prend le bras de Florian et lui dit.

- Je ne ferais rien pour vous empêcher de vous voir si vous en avez envie, je préfère savoir Yuan avec deux garçons comme vous que d’apprendre un jour qu’il sera allé voir ailleurs parce qu’il n’y tenait plus de connaître l’autre facette de sa personnalité.

Je la regarde, troublé par ses paroles aussi compréhensives.

- Merci « Pat » ! Tu m’enlèves un grand poids sur le cœur, si seulement tu savais à quel point !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (61/100) (Chez Mireille)

Pendant que Carole aide Sébastien à sortir de la Clio en lui préparant son fauteuil roulant qu’elle sort du coffre, Marc entre dans la cuisine et se dirige vers Mireille l’air embarrassé de ce qu’il a à lui demander.

Mireille le voit arriver et sourit intérieurement car elle commence à suffisamment bien connaître ses pensionnaires pour savoir que Marc a quelque chose de particulier à lui demander, le jeune homme que Carole aide à s’installer dans son fauteuil doit sûrement y être pour quelque chose.

Elle regarde Sébastien et trouve bien dommage qu’un aussi beau garçon en soi à son âge obligé d’utiliser ce mode de transport.

Le sourire jovial manifestement heureux qu’elle lit sur son visage lui va droit au cœur et connaissant suffisamment la vie, elle comprend que ce garçon est manifestement amoureux.

Comme Carole et Flavien sont en couple et qu’ils s’entendent à merveille, il ne lui est pas difficile de faire le rapprochement avec l’air emprunté qu’à Marc en ce moment.

Depuis qu’elle est sortie de l’hôpital, Mireille comme par « miracle » a retrouvé son ouïe de vingt ans et elle est parfaitement au courant de ce qui se trame entre Marc avec ses deux amis restés à Orléans.

Les appels téléphoniques journaliers des débuts se sont espacés jusqu’à avoir complètement disparu et la mine enjouée du jeune homme a suivi cet état de fait pour finir par devenir morose jusqu’à il y a peu où d’un coup d’un seul, le beau Marc est redevenu gai comme un pinson.

Tout ça pour dire que Mireille sait très bien à quoi s’attendre quand Marc prend timidement la parole.

- Heu ! Mamie ? Je peux te parler cinq minutes ?

Elle se tourne vers lui avec un grand sourire amical.

- Bien sûr mon « petit », tu sais bien que j’ai toujours du temps à vous consacrer. Vous êtes comme des enfants pour moi maintenant, quelque chose en toi a changé depuis quelques jours et j’ai suffisamment vécu pour en reconnaître le sens.

Marc en rougissant.

- Ça se voit tant que ça ?

- Tu es amoureux et c’est la plus belle des choses que la vie nous apporte. Je me doute bien que le beau jeune homme qui arrive y est pour quelque chose, en plus il a les yeux remplis de bonheur lui aussi.

Marc avec un grand sourire.

- Tu aurais dû être voyante tu sais ?

- Arrête de me passer de la pommade et dis-moi plutôt ce que tu veux me demander ?

- Est-ce que Sébastien pourrait passer une nuit ou deux ici de temps en temps ?

- Bien sûr mon « petit », mais ça risque de ne pas être très pratique pour lui.

- Ce n’est que pour quelques mois, après ça ira mieux quand « Flo » l’aura opéré.

Mireille a immédiatement l’image du petit rouquin en tête et en connaît maintenant suffisamment sur lui pour savoir que les paroles de Marc ne sont pas des simples mots jetés en l’air.

Depuis qu’il s’est occupé d’elle, Mireille a retrouvé la pêche qu’elle avait avant de prendre sa retraite et ne lui en sera jamais assez reconnaissante.

- Si ça peut vous aidez, prenez ma chambre du rez-de-chaussée en attendant, j’ai suffisamment récupéré maintenant pour en reprendre une à l’étage et puis comme ça, il aura une salle de bains rien que pour lui. Enfin pour vous deux Hi ! Hi !

Marc les larmes aux yeux de tant de gentillesse.

- Tu ferais ça ?

- Il n’y a pas de problèmes, à vous tous il ne faudra pas beaucoup de temps pour inverser les meubles. Tu n’auras qu’à demander à l’autre « petit gars » de te donner un coup de main et puis il y a Dorian et Gérôme qui ne vont pas tarder à rentrer eux aussi.

Marc se précipite dans ses bras pour la serrer très fort contre lui.

- Je t’aime vraiment très fort tu sais mamie ?

- (Mireille émue) Moi aussi je vous aime tous mes enfants, allez !! Présente-moi ton Sébastien tu veux bien ? Après ça je vais vous préparer à dîner, il ne faudra pas manger trop tard parce que Florian me sort ce soir.

Marc en se détachant de Mireille après l’avoir embrassée une dernière fois très fort sur la joue.

- Ah oui ? Il t’emmène où ?

- L’écouter jouer de la guitare avec ses amis musiciens.

Marc sourit car si Florian joue aussi bien qu’il chante, il va falloir que Mireille prévoie des couches.

- Ça ne va pas être triste je te préviens Hi ! Hi ! D’ailleurs c’est une bonne idée ça, peut-être qu’il voudra bien qu’on vienne nous aussi, ça ne fera pas de mal à Sébastien de s’amuser et à moi aussi d’ailleurs.

- Tu lui demanderas tout à l’heure, ce serait étonnant qu’il ne soit pas d’accord.

Des bruits dans l’entrée annoncent l’arrivée de Carole et Sébastien, Marc prend Mireille par la main et l’emmène dans le salon pour lui présenter son ami.

Dès qu’il les voit arriver, Sébastien cherche aussitôt sur le visage de Marc un signe qu’il n’y a pas de problèmes pour qu’il puisse rester passer la nuit avec lui et le sourire qu’il voit se dessiner sur ses lèvres lui amène un grand ouf de soulagement.

Mireille vient tout de suite au côté du jeune homme au sourire si angélique et lui fait une bise sur la joue.

- Bienvenue parmi nous mon garçon, considère-toi ici comme chez toi.

Sébastien troublé par tant de gentillesse.

- Merci beaucoup madame.

- Ah non !!! Pas de madame ici !! Dorénavant c’est Mireille ou mamie comme les autres !! C’est bien compris ?

Sébastien avec un grand sourire.

- Oui « mamie comme les autres ».

2eme année 1er semestre 2ème partie : (62/100) (CHU) (fin)

Je rentre directement dans la chambre et je surprends des mouvements précipités à l’intérieur.

Maxime comme un gosse termine de se rallonger sur son lit pendant que Julien devient rouge pivoine, ils me reconnaissent alors et poussent un énorme soupir de soulagement.

- (Maxime) Ah ! C’est toi !

- Bonjour l’accueil !!

- (Maxime) Non c’est pas ça, juste que j’ai eu peur que ce soit quelqu’un d’autre.

- Ouaih !! Bon ! Passons ! Je vois que vous allez bien en tout cas !!

- (Julien) C’est la super forme !! On va bientôt pouvoir sortir « Flo » ?

- Pourquoi, vous n’êtes pas bien ici ?

- (Maxime) On s’emmerde un peu quand même !

D’un ton ironique.

- J’ai vu ça !

- (Julien) Tu n’as pas répondu ?

- Pour que ça paraisse crédible vu ce qui vous est arrivé, il faut bien compter encore un bon mois facile.

- (Julien surpris) Tant que ça ?

- N’oubliez pas que vous ne devriez même pas être là les gars ! Enfoncement de la boîte crânienne avec trépanation, résorption de caillots dus à une hémorragie interne et je ne parle pas du reste ! Et vous voudriez sortir au bout d’une semaine ? Bonjour la discrétion.

- (Maxime) Excuse nous « Flo », on n’avait pas pensé à ça.

Patricia toujours derrière moi et qui écoute depuis le début.

- Il y a peut-être un moyen pour que vous ne restiez pas bloquer ici.

Je me retourne vers elle, curieux d’entendre ce qu’elle a à dire.

- Ah oui ! Lequel ?

- Je pensais à une cure quelque part pour qu’ils récupèrent plus vite.

Je fais semblant de m’insurger à son idée.

- Elle est bien bonne celle-là !! Ils font les cons et il faudrait en plus leur payer des vacances aux frais des contribuables !!

Julien devient rouge de honte.

- Tu as raison, ce n’est pas une bonne idée.

Patricia me regarde sans comprendre.

- Excuse-moi, je croyais bien faire.

Maxime qui heureusement connaît trop bien son petit rouquin.

- Arrête de nous faire ton « Kéké » tu veux bien ! Ça ne marche pas avec moi Hi ! Hi !

Alors tu vas nous envoyer au chaud pénard quelque part où ils ne sauront rien sur nous.

- Manosque ça vous dit les gars ? Bon, je sais c’est bientôt l’hiver mais il y a toujours une arrière-saison assez correcte et puis les bains ne vous feront de toute façon pas de mal.

Julien retrouve instantanément le sourire.

- Cool !!

- Je regarde à ça alors, c’est Patricia qui va vous ausculter ce soir. Je dois partir de bonne heure, j’emmène Mireille à un concert que nous organisons avec des potes.

- (Maxime amusé) J’en ai entendu parler figure toi, parais que tu t’es encore fait repérer sur ce coup là. Faudra que tu nous montres ça un de ces quatre.

- Pas de soucis, je joue avec eux une fois par semaine quand je suis là. Allez !! Les gars je vous laisse et ne faites pas de bêtises derrière mon dos. Hi ! Hi !

Je fonce à l’accueil pour y remplir la demande de prise en charge thérapeutique et laisse l’hôtesse terminer les démarches une fois qu’elle aura fait contresigner l’ordonnance par Frédéric qui est mon chirurgien tuteur.

Je prends ensuite le bus jusque chez moi pour me changer et repars aussitôt pour aller dîner chez Mireille.

J’ai laissé un mot sur la table du salon pour prévenir la fratrie qu’ils peuvent venir au hangar ce soir s’ils ont envie et j’en profite pour passer également le message à Grégory, Émilie et Julien.

Quand je me pointe chez Mireille, je m’étonne de la frénésie générale.

Les garçons changent visiblement des meubles de place et les filles les guident dans leur choix de la disposition finale.

Je m’approche de Carole.

- Qu’est ce qui se passe encore ?

- Mireille laisse sa chambre du bas à Marc pour qu’il puisse inviter Sébastien à y passer la nuit de temps en temps.

Je souris et me dirige vers le garçon pour lui faire la bise.

- Eh bien ça y est ? C’est officiel ?

Sébastien avec un grand sourire.

- On dirait bien oui ! Ça ne te dérange pas au moins ?

Je le regarde, étonné.

- Pourquoi veux-tu ? Je trouve même que vous allez bien ensemble.

- Oui… mais et Alexie ? C’est ton copain aussi ?

- Et alors !! Je n’ai pas à m’en mêler et puis j’ai appris qu’il n’était pas seul lui non plus il me semble ?

Marc arrive dans ces entrefaites.

- Ah « Flo » !! Tu es là ça tombe bien, je voulais te demander si tu serais d’accord qu’on vienne avec toi ce soir ? Mireille m’a dit que tu l’emmenais vous voir jouer, c’est d’ailleurs gentil de ta part d’avoir pensé à elle et elle est ravie.

- Elle le mérite largement, déjà en vous supportant comme elle le fait. Je vous dis ça comme ça mais vous pourriez y penser vous aussi à la sortir un peu de temps en temps.

Sur ce nous discutons encore un moment, puis Flavien, Dorian et Gérôme nous rejoignent, une fois que tout est remis en place comme ça convient à ses dames.

Mireille amène l’apéro et les papotages repartent de plus bel jusqu’au moment où le repas se termine.

Toute la tablée décide alors de venir et c’est serré comme des sardines dans les deux autos que nous arrivons au hangar où d’autres voitures sont déjà garées et où des sons se font déjà entendre depuis la scène.

Je remarque les intonations de deux nouveaux instruments et m’en étonne car cela veut dire qu’il y a de nouveaux musiciens, il me semblait pourtant bien que la bande était au complet.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (63/100) (Nouveaux amis)

La salle est déjà bien remplie quand nous y entrons, apparemment tout le monde ou presque est venu et nous nous installons auprès d’eux en mettant Mireille et Sébastien au premier rang.

Je reconnais les deux nouveaux sur la scène et je souris en pensant que décidément le monde est petit, les enfants d’Émile le député sont là et discutent ferme avec les quatre autres pour définir les morceaux qui seront joués ce soir.

Ils me voient arriver en souriant, bien sûr ils ont droit à la bise comme pour les autres et je capte la joie qu’ils ont de me revoir alors que moi je n’avais quasiment pas fait attention à eux la seule fois où je les avais rencontrés.

Mais bon !! Faut dire aussi que je venais de retrouver Thomas et que nous étions assez pressés par le fait que nous avions un train à prendre.

Baptiste me tend une deuxième guitare qu’ils ont installée depuis la seconde fois ou nous avons joué ensemble.

Elle est plus ancienne mais je trouve que je l’ai mieux en main, elle avait juste besoin d’être un peu accordée pour pouvoir entamer une deuxième carrière.

Nous jouons ainsi une bonne heure au plus grand plaisir de Mireille car comme il était prévu qu’elle vienne, nous avions concocté un petit récital rien que pour elle.

J’en profite pour observer attentivement Alice avec son violon, j’aime beaucoup les sons qu’elle en tire et ça me démange d’essayer.

C’est Mireille pendant la petite pause qui nous demande de jouer autre chose, elle nous scie les pattes en nous faisant une réflexion que nous n’attendions certainement pas.

- C’est comment déjà le nom de votre groupe ? Les « papises » ? Non mais ! Vous avez quel âge ? Jouez-moi un truc qui bouge sinon je vais m’endormir Hi ! Hi !

Anthony mort de rire.

- Vous aviez raison les gars ! C’est une super mamie que vous avez trouvée, on s’essaye un petit moment jazz et après ça je vous interpréterai un ou deux nouveaux trucs que j’ai appris cette semaine.

Mes amis ne disent rien car pour la plupart ils en sont encore à leurs stupeurs de l’heure précédente.

J’attrape le violon d’Alice pendant qu’ils en sont encore à boire un coup et je m’essaie à positionner mes doigts et l’archet en mimant quelques notes.

Alice et son frère ont suivi mes gestes et se regardent interloqués, la jeune fille s’approche de moi et corrige légèrement ma position.

- Là comme ça pour un garçon ça ira mieux, tu as déjà essayé le violon ?

- Heu non ! Mais je t’ai regardé faire et je crois que j’ai compris le truc.

Alice éclate de rire.

- Eh bien tu serais fortiche, parce que moi j’en joue depuis des années et…

Elle crispe sa mâchoire.

- …au début ce n’était pas joli à entendre.

Baptiste qui est près de son frère.

- Demande à ta sœur qu’elle le laisse jouer.

- (Rémi surpris) Pourquoi donc ? S’il n’en a jamais fait, il va se ridiculiser plutôt qu’autre chose.

- Fais-moi confiance et puis tu sais quand tu connaîtras mieux Florian, tu comprendras qu’avec lui le ridicule ne tue pas Hi ! Hi !

- Tu veux te moquer de lui, c’est ça ?

- Même pas ! En fait je voudrais bien te voir gober les mouches, allez ! S’te plaît !!

Rémi fixe un instant les yeux de Baptiste et rougit.

- C’est bien parce que c’est toi !... Alice !!!

Alice se retourne surprise d’être appelée par son frère.

- Oui ??

- Je suis sûr que « Flo » voudrait essayer ! Laisse-le jouer cinq minutes, tu veux bien ?

Alice regarde le petit rouquin qui d’un seul coup a les yeux qui brillent.

- Tu veux ?

- S’il te plaît oui ! Je ne te l’abîmerais pas et puis il y a un morceau que j’aime beaucoup, un truc de Vivaldi. Concerto pour violon tu connais ?

- (Alice sourit) Tu t’attaques à du lourd là !! En plus sans les partitions c’est quasiment impossible à jouer.

- T’inquiète je connais par cœur.

Alice a le regard qui se plisse d’étonnement.

- Je serais curieuse d’entendre ça.

Les autres n’ont rien perçu de cette conversation à quatre et discutent tranquillement en attendant la fin de la pause que la musique reprenne.

Une note cristalline sort alors de l’instrument et fait se retourner tout le monde, ils entendent alors le prélude de ce concerto bien connu et restent subjuguer le temps que Florian joue en y mettant tout son cœur.

Rémi reçoit un petit coup de coude de Baptiste qui sourit en lui mimant son expression, sa bouche se referme en claquant légèrement et il sourit à son tour au jeune homme qui se moque gentiment de lui.

- Il nous a bien eu le rouquin.

Baptiste qui dirige son regard vers Florian.

- T’inquiète ! Nous aussi.

Anthony se laisse bercer par la musique, son oreille absolue entend toute la richesse qu’Alice (car il croit que c’est elle qui joue) sort de son archet. Il avait déjà apprécié plus tôt son toucher exceptionnel, mais là elle l’emmène dans un ailleurs musical qui le fait frissonner.

La jeune fille le regarde et un immense sourire illumine son visage à voir ce beau garçon aussi visiblement ému et imprégné par la musique.

Elle s’approche de lui et lui glisse doucement à l’oreille en lui prenant la main.

- C’est un vrai artiste le petit Florian crois-moi.

Il resserre sa main dans la sienne et son visage se fige à ce contact, il frissonne autant par la musique qu’au toucher de cette main et de cette voix si douce.

Il comprend enfin le sens de ces paroles et hoquette de stupeur, comme le premier soir où son ami l’a surpris avec sa guitare.

Une larme d’émotion perle sur ses joues aussitôt effacée par la main douce d’Alice qui a le voir ainsi, ne peut s’empêcher de lui déposer une bise affectueuse sur le front tout en sentant son cœur s’emballer au contact de ses lèvres sur la peau si chaude du jeune homme.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (64/100) (Paris) (Begin)

La soirée après cet intermède où Florian a encore eu la primeur d’applaudissements sincères, se termine quelques heures plus tard et tous repartent avec le sourire en ayant passé un très agréable moment.

Mireille ne s’est jamais retrouvée aussi bien dans sa tête depuis la disparition de son époux et embrasse en les faisant rires tous ceux qui passent à sa portée.

Florian repart avec la fratrie et se couche pour s’endormir quasiment aussitôt.

Ce n’est que le lendemain matin au petit-déjeuner qu’il découvre une lettre à l’en-tête du service des armées, il l’ouvre surpris après avoir bien vérifié qu’elle lui était destinée.

Il savait déjà par Robert qu’une des conditions pour la validation de sa troisième année d’internat était qu’il passe une semaine par mois dans un hôpital militaire.

Le hic c’est qu’il ne l’avait pas prévenu que ce serait comme chirurgien aspirant et ça, c’est une autre paire de manches.

L’armée est tout le contraire de ce qu’il est et c’est avec l’appétit coupé qu’il se lève de table pour aller s’habiller.

***/***

« Paris, plusieurs jours plus tard, un lundi matin tôt. »

Le planton devant la barrière ne voit pas passer le garçon qui ne s’arrête pas devant sa guérite alors qu’il a le dos tourné.

La grande allée qui mène au bâtiment principal est déserte à cette heure matinale et personne ne le remarque non plus jusqu’à ce qu’il arrive devant l’accueil où une jeune femme en uniforme s’active devant son ordinateur.

- Excusez-moi madame ? Où pourrais-je trouver le responsable de cet hôpital s’il vous plaît ?

- (La femme surprise) Comment êtes-vous entré jeune homme ? Où est votre badge ?

- Je n’en ai pas madame, personne ne m’a dit qu’il en fallait un.

- Vous venez pour quoi ?

- Travailler madame.

- Entreprise ?

- Pardon !!

- Oui, c’est quelle entreprise qui vous emploie ?

- Heu ! Je ne comprends pas ? J’ai reçu un ordre de mission où il est spécifié que je devais m’adresser au directeur pour prendre mes fonctions. Je suis chirurgien et je dois passer une semaine par mois ici à ce qu’il paraît.

La femme hausse le ton.

- Je n’aime pas beaucoup les petits plaisantins dans ton genre gamin. Brigadier !!!

- Oui chef !!

- Sortez-moi cet énergumène de nos murs et toi gamin ne t’avise pas à revenir sinon je te fais arrêter, c’est bien compris ? Si c’est une plaisanterie pour faire le caïd auprès de tes copains et bien c’est réussi alors maintenant tu dégages.

- Mais !!

- Emmenez-moi ce rigolo dehors brigadier !!

Le gars me prend par le bras et m’entraîne assez brusquement vers la sortie, j’essaie de protester et de lui faire entendre raison, mais rien n’y fait et il commence à me traîner dans la cour d’une démarche assurée.

Arrivé devant la guérite, un homme d’une quarantaine d’années nous regarde et voyant mon air outré ne peut s’empêcher de sourire car apparemment même quand je suis comme en ce moment en colère et bien ça fait rire.

- Brigadier !!

L’homme se redresse.

- Oui mon capitaine ?

- Qu’est ce qui se passe donc ?

- C’est ce gamin mon capitaine, il est entré sans autorisation et il demande à voir le général ou plutôt le directeur comme il dit.

- Et tu lui veux quoi au « directeur » ?

- C’est ce que j’ai essayé de faire comprendre à la femme en uniforme, j’ai reçu une lettre me demandant de me présenter au responsable pour travailler ici une semaine par mois en alternance avec la fac et le CHU de Reims.

Le capitaine me dévisage et me fixe dans les yeux, s’il croit que je vais détourner mon regard du sien il a le droit de rêver.

Apparemment ma détermination le fait hésiter, il fait signe au brigadier de me lâcher et reprend d’une voix plus conciliante.

- Hum !! Du CHU de Reims ? Tu n’aurais pas cette lettre sur toi par hasard ?

- Si bien sûr !! Suffit de demander !!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (65/100) (Paris) (Begin) (suite)

Je lis son étonnement sur son visage quand il commence à comprendre que peut-être je ne mens pas, quand je sors l’enveloppe bleue aux couleurs de l’armée et que je la lui tends, ses yeux s’arrondissent en voyant qui en est l’expéditeur.

- Vous pouvez disposer brigadier, je m’occupe moi-même de ce jeune garçon.

- Bien mon capitaine !!

Il salue.

- Mes respects mon capitaine.

Il sort alors la lettre pour la lire en prenant tout son temps, ses sourcils se froncent et il me refixe en voyant mes yeux briller d’amusement.

- Pourquoi tu n’as pas commencé par présenter cette lettre ?

- Parce qu’on ne m’a pas laissé le temps de m’expliquer monsieur.

- Mon capitaine !!

- Pardon monsieur ?

- Ici c’est un hôpital militaire et on appelle les gens par leurs grades.

- Désolé monsieur, mais je n’ai pas demandé à venir ici et je suis contre ce que représente l’armée.

- C'est-à-dire ?

- J’ai fait vocation de soigner et de guérir alors que l’armée a celle de tuer et de blesser les gens.

- Pas ici, c’est un hôpital rappelle-toi !

- Ça, c’est pour vous donner bonne conscience, si vous n’enverriez pas les gens se faire tuer il n’aurait pas lieu d’être.

- Je vois !! Objecteur de conscience ?

- Absolument pas monsieur !! Médecin ! Juste médecin. Je ferai le sermon d’Hippocrate et non comme dans l'armée celui d’hypocrite !!

- Il va falloir que tu modères tes paroles ici mon garçon, tout le monde ne sera pas aussi conciliant que moi. Qu’arriverait-il si nous te renvoyons ? Tu y as pensé ?

Amusé car je n’en ai rien à faire.

- Je ne fais que ça monsieur, je continuerai ma deuxième année de fac comme jusqu’à maintenant et j’aurais quatre années à faire en plus voilà tout.

L’homme bougonne dans ses dents mais aussi dans sa langue natale apparemment car je l’entends bien prononcer des paroles en polonais.

Je lui réponds alors dans sa langue et du coup il me regarde d’un autre œil, il reprend l’en tête de la lettre où mon nom est inscrit et ses yeux cillent violemment comme s’il avait eu un déclic soudain.

- Allons voir le général ! Suivez-moi lieutenant !

En souriant car je suis certain qu’il n’attend que ça.

- C’est à moi que vous parlez monsieur ? Mon prénom est Florian et non pas lieutenant, vous avez dû mal lire.

Il soupire mais me renvoie mon sourire.

- Si tu es bien celui que je pense. Tu as intérêt à être le quart de ce qu’on a entendu sur toi, « lieutenant ».

J’éclate de rire.

- Ça va alors, je ne vais pas avoir à me fatiguer beaucoup Hi ! Hi !

Il m’entraîne de nouveau avec lui vers le bâtiment et c’est en polonais qu’il bougonne à nouveau.

- Eh bien ça ne va pas être de la tarte.

Je lui réponds dans sa langue.

- Et pourtant dieu sait que j’aime ça Hi ! Hi ! Vous devriez goûter celles de ma grand-mère, c'est un vrai délice.

Nous voilà au beau milieu de la cour à rire comme des malades, quelques personnes en uniformes ou en blouses blanches commencent à circuler autour de nous et nous regardent sans comprendre ce que fait un capitaine assez craint je l’apprendrai par la suite, à se marrer avec un gamin tout minus aux cheveux roux coiffés à la pile électrique.

C’est dans cet état que nous entrons dans le bâtiment, la femme de tout à l’heure se dresse sur ses jambes comme un ressort tellement elle est surprise de me revoir.

Surtout en compagnie d’un officier qui apparemment a perdu toute son attitude martiale habituelle et s’esclaffe comme un fou en pénétrant dans le hall d’accueil.

- Mon capitaine !!

- Repos Hi ! Hi ! Heu pardon ! Repos MDL (Maréchal des logis), veuillez prévenir le directeur Hi ! Hi !

Il tente de reprendre son sérieux.

- Hum !! Je veux dire le général, que le jeune De Bierne vient d’arriver.

La femme est complètement déstabilisée.

- Bien mon capitaine !!

- (Le capitaine) Allez vient Florian ! En attendant je te paye un café si ça te dit.

- Avec plaisir monsieur.

- Rhaa !! Mais arrête Hi !! Hi ! Sinon on ne va pas y arriver. Si tu ne veux pas m’appeler par mon grade, appelle moi Philippe.

Je vois qu’il attend ma réponse, prêt à exploser.

- D’accord « Philsou », on y go !!

Il regarde la MDL en se mordant la lèvre puis en haussant les épaules d’un air de dire qu’il n’y a rien à espérer et que c’est comme ça, mais le fou rire le reprend et il préfère s’éloigner de l’accueil pour m’emmener au distributeur à boisson.

Juste avant de le suivre, je vois bien la femme se pincer les lèvres à son tour et je me promets de tout faire pour qu’ils perdent tous le bâton qu’ils ont dans le cul et redeviennent eux-mêmes ou du moins plus souriant.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (66/100) (Paris) (Begin) (suite)

Arrivé devant le bureau du grand patron, le capitaine fait signe à Florian de l’attendre dans le couloir.

Il va sans dire qu’il a l’intention d’expliquer un peu les choses avant de faire entrer le gamin dans le saint des saints du quartier.

Le général écoute avec attention pendant quelques minutes avant de prendre la parole.

- C’est de ma faute, j’ai dû ranger ce courrier quelque part et la venue de ce garçon m’est complètement sortie de l’esprit. Heureusement que vous avez rattrapé le coup, j’imagine si le gamin était retourné chez lui comment on se serait fait tirer à vue par le conseil.

- (Le capitaine) Vous aviez prévu quoi pour lui ici mon général ?

- Comme je vous l’ai dit, j’ai complètement zappé sa venue. Peut-être pourriez-vous vous en charger pour aujourd’hui en lui montrant les différents services et comment nous fonctionnons, mais avant ça je vais quand même le recevoir pour lui remonter un peu les bretelles.

- Si je peux me permettre mon général ! Vous n’êtes pas très curieux de savoir si tout ce qui se dit sur lui est bien réel, non ?

- Bien sûr que si mais je vais d’abord lui apprendre les règles militaires, il attend dans le couloir ?

- Oui mon général !

D’une voix forte.

- Vous pouvez entrer lieutenant !!!!

Bien sûr son ordre reste lettre morte et rien ne bouge dans le couloir, le capitaine se retient de sourire car il ne connaît pas le garçon depuis longtemps mais il a quand même pu le juger suffisamment pour savoir lequel des deux pliera le premier.

Il ne fait aucun doute que le jeune homme n’en a rien à faire d’être ici ou pas et qu’aucune espèce d’intimidation ne le fera plier dans sa résolution qu’il a prise de ne pas accepter l’institution militaire avec ses statuts rigides.

Le hic c’est que Florian n’a même pas entendu l’ordre pour la bonne raison qu’il en avait marre d’attendre et qu’il est parti seul visiter l’étage.

Le lieu est manifestement administratif et donc pour lui n’a que très peu d’intérêt, sauf une salle où un certain nombre de personnes sont rassemblées et sont de toute évidence en formations sur une quelconque matière qu’il n’a pas encore pu déterminer.

Il écoute donc quelques instants, autant par curiosité que pour passer le temps.

Il ne fait bientôt plus aucun dote pour lui qu’il assiste là à un cours de perfectionnement en macro biologie appliqué et l’homme âgé qui tient lieu de professeur inscrit une longue formule sur le tableau, attendant sans doute qu’un des « élèves » la complète.

Florian sourit car il remarque tout de suite une jeune fille complètement perdue qui regarde le tableau comme si sa vie en dépendait.

Il sort alors de sa poche son éternel calepin et inscrit en gros chiffre la réponse à la formule, il attire l’attention de la jeune fille sur lui par de grands gestes et lui montre ce qu’il y a noté quand elle le regarde avec curiosité.

Son visage montre une telle expression de surprise que bien sûr elle se fait capter par le prof qui en suivant la direction de son regard, découvre Florian dans l’encoignure de la porte avec son carnet à la main.

- Mais entrez donc jeune homme puisque vous avez l’air si intéressé par mon cours, à moins que ce ne soit que cette charmante demoiselle qui vous motive ?

Bien sûr ses paroles font se retourner vers moi toute la « classe » et je me retrouve l’air pas franchement malin avec mon calepin à la main.

Je passe la tête à travers la porte et regarde l’homme qui m’a demandé d’entrer, l’allure que je donne à ce moment-là doit être assez drôle parce que des ricanements commencent à s’entendre venant d’un peu partout dans la salle.

- Allez !! Venez !! Maintenant que vous avez dissipé tout le monde avec vos pitreries, montrez-moi donc ce cahier que vous vous escrimiez à mettre sous le nez de cette demoiselle.

***/***

Pendant ce temps-là le général s’égosille deux fois de plus à lui demander d’entrer avant que n’y tenant plus, il se lève et n’aille lui-même ouvrir la porte pour s’apercevoir qu’il n’y a personne dans le couloir.

Il se tourne vers le capitaine les yeux marquant la surprise.

- Il est où ?

Le capitaine en le rejoignant dans le couloir.

- Je ne comprends pas. Il était avec moi il n’y a pas cinq minutes, il a dû avoir un besoin pressent ou quelque chose dans le genre.

Ils entendent alors une explosion de rires dans une pièce au fond du couloir, le capitaine se prend la tête à deux mains en se disant qu’ils n’en ont pas fini avec ce zouave et qu’il va vite changer l’ambiance comme c’est parti là.

- Je crois savoir où il est mon général.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (67/100) (Paris) (Yuan)

Yuan est en pause entre deux cours, quand il remarque qu’il a reçu un SMS de la part de Florian.

Il l’ouvre aussitôt pour savoir ce que lui veut son ami et sourit jusqu’aux oreilles quand il le lit.

« Salut toi, tu vas bien ? Juste pour te dire que je viens squatter chez toi cette semaine, je t’expliquerai ce soir. Bisous. »

La semaine qui ne commençait pas fort, devient soudainement beaucoup plus belle.

Yuan repense ensuite qu’il devait aller passer la soirée chez son cousin et l’appelle pour se décommander, sans lui en donner la raison réelle car inconsciemment il préfère rester seul avec Florian.

Un autre SMS arrive alors et le refait sourire de plus belle. Comme pour le précédent, il l’ouvre et le lit avec beaucoup d’intérêt même s’il reste sibyllin en soi.

« Bonjour Yuan, je ne sais pas si tu te rappelles de moi, Patricia la jeune femme qui travaille avec Florian ? Juste que j’avais envie d’avoir de tes nouvelles.

J’ai bien aimé notre premier contact, alors je pensais qu’on pourrait peut-être se voir à l’occasion la prochaine fois que tu viens sur Reims. Tiens-moi au courant, merci. »

Yuan le relit une deuxième fois et seul dans la cour de la fac il s’exclame troublé.

- Wouah !!! Eh bien !! Si je m’attendais à ça moi ?? Décidément des lundis comme ça, j’en veux un toutes les semaines !!

C’est sûr qu’il a envie de la revoir, il y pense sans savoir comment faire depuis un moment déjà et c’est elle qui fait le premier pas.

Maintenant il commence à réfléchir et un dilemme le frappe d’un coup, deviendrait-il amoureux de deux voire trois personnes maintenant ? Peut-être est-ce la solution qui va résoudre tout en fin de compte ?

Patricia lui a plu dès le premier contact et elle est souvent revenue dans ses pensées, tout autant d’ailleurs que Florian et Thomas.

La conversation qu’il a eue avec eux est toujours présente dans sa mémoire, avoir quelqu’un avec qui il serait en couple et pouvoir ensuite faire partie plus intimement encore de la vie de ses deux amis.

Du coup les cours du jour lui paraissent super-intéressants et il s’y attelle en sachant très bien que c’est surtout pour que le temps passe plus vite jusqu’au soir.

***/***

Pendant la pause de midi après le repas à la cafétéria, il ne tient plus et part d’un bon pas s’enfermer dans une toilette afin de soulager un tant soit peu le barreau qu’il se tient entre les jambes depuis le milieu de la matinée.

Yuan commence à se déshabiller entièrement car il aime bien être à l’aise dans ces cas-là et ensuite après un nettoyage méticuleux du siège des WC, il s’assoit tranquillement les jambes tendues et commence à se caresser doucement, sachant pertinemment qu’il a une bonne heure devant lui pour se satisfaire.

Il entend des voix arriver dans le sanitaire et il ne sait par quel réflexe, remonte ses jambes afin que personne ne sache qu’il est à l’intérieur en voyant ses pieds par la fente entre le sol et le bas de la porte.

Apparemment bien lui en prend car il entend quelques secondes plus tard une voix de garçon chuchoter.

- C’est bon !! On peut y aller il n’y a personne.

Une autre voix masculine pas rassurée.

- Tu es sûr ?

- Si je te le dis !! Regarde par toi-même si tu ne me crois pas !

- Si ! Si !

- Allez viens ! On va dans celui-là, c’est le plus grand et il est au fond. Si quelqu’un vient ce sera plus discret, tu hésites ? Pourtant tu étais ok, non ?

- Oui mais ça me fait drôle de faire ça.

- Entre et vire tes fringues, je pisse un coup et je te rejoins.

Yuan a la respiration bloquée et tente en douceur de reprendre de l’oxygène sans se faire remarquer.

Il profite du bruit que fait l’autre garçon en se dévêtant dans le sanitaire près du sien pour y parvenir, il commence à se caresser le sexe en tendant l’oreille amusé malgré tout de la situation dans laquelle il s’est mis.

L’autre garçon rentre à son tour et il entend la porte qui se verrouille derrière lui, une voix presque imperceptible dit alors.

- Waouh !! Tu es trop mignon, je m’en doutais un peu remarque !!

- Chut !! Si quelqu’un t’entendait ?

- T’inquiète il n’y a personne, j’ai envie de te sucer ! Je peux ?

- Tu ne te déshabilles pas avant ?

- Après, mais là j’ai trop envie de l’avoir dans ma bouche.

Yuan s’astique en écoutant les bruits qui lui parviennent de derrière la mince cloison et aux sons comprend qu’il y en a un qui se régale.

L’excitation lui fait accélérer l’allure et sa jouissance arrive plus vite que prévue, faut dire que ce qu’il se passe à un mètre de lui est assez bandant car il y en a un qui prend visiblement son pied.

Il s’essuie vite fait et se rhabille en faisant le plus de bruits possibles avant de tirer la chasse d’eau.

Quand il sort, il se dirige vers les lavabos pour se laver les mains dans un silence total qui le fait sourire.

- Ne vous gênez pas pour moi les gars Hi ! Hi ! Bonne bourre Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (68/100) (Paris) (Yuan) (suite)

Yuan quitte ensuite les toilettes et retrouve la sortie pour se détendre un moment dehors, même si la température est plutôt froide.

Il voit peu après les deux gars sortir vite fait en jetant des regards effarouchés autour d’eux, ils l’aperçoivent alors avec le sourire aux lèvres et baissent les yeux de honte de s’être fait prendre.

Yuan leurs fait un clin d’œil et les détaille un peu au passage, un des deux gars est très mignon alors que l’autre n’est pas du tout son style.

Il les voit chuchoter quelques secondes entre eux avant de se diriger vers lui, son sourire ne le quitte pas et comme ils n’ont pas le moins du monde l’air agressif, il les laisse s’approcher de lui jusqu’à être face à face avec eux.

- (Yuan) Excusez-moi les gars si je vous ai fait peur, je n’aurais pas dû me moquer de vous comme ça.

- (Le brun) Tu ne diras rien ?

- (Yuan) Bien sûr que non ! Chacun est libre de ce qu’il fait et puis vous êtes majeurs.

Le blond que Yuan trouve mignon prend la parole d’une voix toute timide.

- J’ai honte tu sais ? C’est la première fois que je fais un truc comme ça, alors en plus se faire prendre ce n’est pas cool.

Le brun voyant que Yuan sourit toujours.

- Pourtant j’avais regardé sous les portes ! Tu faisais quoi là-dedans ?

- Un petit solo Hi ! Hi ! Tu veux un dessin ?

- (Le brun sourit) Heu !! Non pas la peine et c’était bon ?

- Bah oui cool !! En plus j’avais des bruitages assez chauds pas loin si tu vois de quoi je parle ?

Le petit blond voit le regard appuyé de son copain sur lui et rougit jusqu’aux oreilles.

- Oh !!

Le brun en riant.

- C’est vrai que tu n’étais pas discret Hi ! Hi !

Il reporte son regard sur Yuan.

- Mais bon ! C’était sa première expérience aussi, faut le comprendre.

- (Yuan sincère) Désolé de l’avoir interrompue comme ça alors.

- (Le brun) Tu es comme nous toi aussi si je comprends bien ?

- Oui et non !! C’est plus compliqué que ça, disons que je n’ai rien contre vous mais que ça ne sert à rien d’essayer de me draguer.

- (Le brun) Moi c’est Charles et lui c’est Steven.

- Enchantez les gars, moi c’est Yuan ou « Yu » si vous préférez.

Charles en lui tendant la main.

- Copain ?

Yuan en la lui serrant amicalement.

- Pas de soucis.

Steven lui tend à son tour la sienne.

- Copain alors ?

Yuan en réitérant son geste avec un grand sourire.

- Je crois que oui.

Il regarde sa montre.

- Il vous reste une bonne demi-heure si vous voulez y retourner ?

Charles regarde son copain.

- Qu’est-ce que tu en penses ?

Steven l’air gêné.

- Heu !! Je ne préfère pas, non ! Un autre jour si tu veux.

Charles visiblement déçu.

- Ok c’est toi qui vois, je vais vous laisser les gars ! À plus !

Les deux garçons le salut et reste un moment sans parler, Yuan trouve le départ de Charles assez cavalier puisqu’il était prêt à rester avec Steven si celui-ci avait dit oui à sa demande.

- Il y a longtemps que vous êtes ensemble ?

- (Steven) Non ! En fait ça fait qu’une semaine que je le connais et je crois même que s’il n’avait pas autant insisté je n’aurais jamais fait quoi que ce soit avec lui.

Yuan en souriant l’air moqueur.

- Il n’est pas beau hein ?

Steven en riant.

- T’es vache de dire ça « Yu » Hi ! Hi !

- Tu penses comme moi, avoue ?

- T’as raison mais il m’avait trouvé à son goût et moi je n’oserai jamais draguer un mec alors ?

- (Yuan) Faute de grive tu te serais contenté d’un merle, c’est ça ?

Steven en rougissant.

- Je me sens seul tu sais !

Yuan voit le regard que Steven porte sur lui et lui précise amicalement tout de suite avant qu’il ne se fasse un film.

- Désolez mais je ne suis pas libre.

Steven relève ses yeux bleus sur lui.

- Ah !!

- Mais je pense connaître quelqu’un avec qui tu t’entendrais bien, du moins mieux qu’avec ton Charles.

- Ce n’est pas « mon Charles » !!

- (Yuan sourit) Ecoute !! Je ne te promets rien mais si tu veux je vous présente et après ça c’est vous qui voyez. Je sais qu’il flashe sur les beaux mecs et en plus un ami à moi aussi blond que toi lui a fait un effet bœuf.

Steven ne répondant pas, Yuan en conclut qu’il n’est pas intéressé et laisse tomber l’affaire.

Il va pour proposer à Steven de venir avec lui boire un coup avant la reprise des cours quand celui-ci se décide à parler.

- Tu es sûr que je lui plairai ?

- C’est surtout que je pense sincèrement qu’il te plaira vraiment celui-là et que tu n’aurais pas à te forcer au cas où ce serait réciproque.

- Il s’appelle comment ?

- Je n’en sais fichtrement rien figure toi Hi ! Hi ! Écoute !! Si tu veux on y va maintenant ? De toute façon le prochain cours est facultatif pour moi.

Steven hésite puis se redresse, signe qu’il vient de prendre sa décision.

- D’accord ! Pour moi c’est pareil.

- Alors allons-y !!

- Entendu !! Heu « Yu » ?... Merci.

- Pour ?

- (Steven hésite) Charles !! Ça aurait été une erreur je pense.

Yuan avec un sourire amical.

- Je le pense aussi, allez vient que je te présente à l’amour de ta vie beau blond.

Steven les yeux brillant d’amusement.

- Hi ! Hi ! Je te suis beau brun.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (69/100) (Paris) (Yuan) (suite)

Ils sortent alors de la fac, Steven pense tout naturellement qu’ils vont prendre le métro et commence à s’y diriger quand il voit Yuan avec son téléphone portable à l’oreille et s’arrête pour l’attendre.

Une fois que le jeune asiatique raccroche, il le voit lui faire signe de revenir et retourne vers lui surpris.

- (Yuan) J’ai appelé un taxi, ça ira plus vite et puis je n’aime pas trop l’odeur du métro.

- (Steven surpris) Ça va coûter un bras !!

Yuan sort sa carte en souriant.

- T’inquiète pas pour ça j’ai un abonnement.

Pendant qu’ils attendent le taxi et ensuite durant tout le trajet, les deux garçons font plus ample connaissance et apprennent très vite à vraiment s’apprécier.

Une fois au forum des halles, ils descendent et Yuan paie avec sa carte puis il dirige son nouvel ami vers le restaurant où ils sont tous venus la dernière fois qu’ils étaient ensemble avec Thomas et les autres.

Yuan prie pour que le jeune serveur si timide soit de service, c’est la fin du coup de bourre et il soupire de satisfaction quand il le voit derrière la terrasse vitrée à desservir les tables.

Il le détaille un peu en souriant car comme dans ses souvenirs, il est plutôt craquant.

Un mètre soixante-quinze environ pour soixante-dix kilos, brun court avec les yeux noisette et âgé d’une vingtaine d’années.

Un visage plutôt rond super-agréable à regarder et un sourire à faire fondre un iceberg, il trouve qu’ils iraient très bien ensemble bien qu’ils soient complètement différents physiquement.

Steven est pour sa part plutôt comme « Flo » de style crevette avec son mètre soixante-huit ou neuf et ses cinquante-cinq kilos tout mouiller.

Des cheveux aussi blonds que ceux de Thomas avec des yeux bleus très pâles, un visage angélique et une douceur naturelle dont il comprend qu’elle ait faite l’envie d’un gars comme Charles, qui n’a pas la même chance et est plutôt mal pourvu par la nature niveau physique.

Ce qui lui a fait penser au jeune serveur, c’est qu’il trouve qu’ils ont la même timidité du regard et qu’apparemment ils sont aussi perdus l’un que l’autre niveau sentiment.

Il s’en était déjà fait la remarque la fois où ils ont déjeuné ici et il a tout de suite pensé à lui quand Steven lui a dit qu’il se sentait seul.

Ils entrent dans le restaurant et restent devant l’entrée à attendre qu’on s’occupe d’eux.

Le serveur les capte tout de suite et sourit en reconnaissant le jeune asiatique qui lui a laissé un pourboire mirifique, le garçon qui l’accompagne lui amène la même bouffée de chaleur que le grand blond la fois où ils sont venus en bande et c’est en prenant sur lui qu’il vient vers eux en tentant tant bien que mal à rester très professionnel.

- Bonjour ! C’est trop tard pour déjeuner, désolé les gars.

- (Yuan) En fait on venait pour t’inviter à boire un pot après ton service, on était dans le coin et je me suis rappelé que tu avais été super sympa avec nous.

Le serveur prenant une bonne teinte carmin.

- Heu ! C’est gentil.

- Bien sûr si tu n’as pas envie nous comprendrons tu sais ?

- Non ! Non ! J’en ai encore pour dix minutes, je vous offre un café si vous voulez en attendant ?

- Volontiers, oui ! Ton taulier n’est pas là ?

- Non ! Pas aujourd’hui, c’est le barman qui tient la boîte. Allez prendre votre café, vous lui dites que c’est de la part de Michael (prononcé Michale).

Yuan en lui faisant un clin d’œil.

- Ok, on t’attend.

Ils se dirigent vers le bar, Yuan voit bien que le fameux Michael se retourne plusieurs fois sur eux et il serait prêt à penser que c’est surtout sur Steven, mais là il se l’imagine peut-être juste parce que c’est ce qu’il aimerait.

Par contre le petit blond ne le quitte pas des yeux et ça c’est plutôt bon signe déjà pour lui.

- Alors ?

- (Steven sursaute) Hein !! Ah oui ! Il a l’air sympa comme tu disais.

- (Yuan amusé) Mieux que Charles ?

Steven en rigolant.

- Alors là !! Y a pas photo !!

- Bon !! C’est du tout bon alors ? Je peux vous laisser faire connaissance maintenant ?

- S’il te plaît « Yu »… tu peux rester ? Je ne saurai pas quoi lui dire, déjà que là j’ai les pétoches comme tu ne peux même pas t’imaginer !!

- Rhaa !! Mais tu as quel âge ?

- Dix-neuf ans pourquoi ?

- (Yuan) Ce n’était pas ça ma question bêta !! Hi ! Hi ! Décidément je vais marquer ce lundi d’une pierre blanche Hi ! Hi ! Mon ami vient passer la semaine chez moi, une belle fille veut me revoir et je me fais un pote tellement timide qu’il en est à croquer Hi ! Hi

- (Steven surpris) Tu as une copine ? Je croyais que tu étais comme moi, je veux dire…

- Gay ? En fait je crois que je suis hétéro sauf que j’aime aussi un, disons deux garçons mais à part eux, je ne crois pas être attiré par les mecs. En fait j’en suis sûr mais je ne sais pas comment te l’expliquer, c’est déjà assez compliquer pour moi. Au fait « Stev » !! Tu ne m’as pas dit comment tu me trouvais ?

Steven redevient écarlate.

- Heu !! Je ne sais pas si je peux te le dire.

Yuan lui fait un grand sourire.

- Je suis si repoussant que ça ?

- Pff !!! Tu sais très bien comment tu es alors n’en rajoute pas, je suis déjà assez gêné comme ça par ta question, surtout après ce que tu viens de me dire.

- Messieurs ?

Les deux garçons se retournent brusquement ayant complètement dans leurs conversations, oubliés où ils sont.

- (Yuan) Hein !! Ah oui, deux cafés s’il vous plaît, c’est Michael qui nous les offre.


2eme année 1er semestre 2ème partie : (70/100) (Chez Mireille)

Marc est dans la cuisine et termine d’aider Mireille à la vaisselle, il n’a pas cours cet après-midi-là et il pense rejoindre Sébastien à sa séance de Kiné.

Avant il a des choses plus terre à terre à régler comme faire ses comptes du mois et le nettoyage de sa chambre entre autres, il s’y attelle donc au plus tôt pour ne pas manquer l’heure tant attendue de retrouver son ami.

Il n’a toujours pas réglé ses problèmes de couple avec Alexie et Arnault et cherche un moyen rapide de le faire.

Marc ne souhaite pas leurs annoncer ça par téléphone, craignant d’être mal compris et ne tenant surtout pas à les perdre.

Par contre il ne se sent pas d’aller plus loin avec Sébastien que les baisers et les quelques caresses échangées, tant que tout ça ne sera pas clairement réglé.

Maintenant il connaît l’impatience de son beau rouquin blond ainsi que la sienne à pousser plus avant leur relation, c’est dans cet état d’esprit perturbé qu’il se met à ses tâches ménagères tout en ayant en tête le sourire si craquant de son amoureux.

Marc n’est pas particulièrement attiré par les plaisirs dit solitaires, aussi il commence à avoir une libido exacerbée qu’il a de plus en plus de mal à contenir.

C’est le sexe tendu à lui en faire mal qu’il s’assoit devant son bureau et qu’il gère ses comptes, depuis quelques mois il n’est plus à compter sous par sous déjà à cause de la jolie somme que Florian a gagnée cet été et lui a si gentiment offert.

Mais aussi depuis que ses parents ont tenu parole et lui ont doublé son allocation mensuelle, ce qui lui permet d’envisager de passer son permis pour ensuite de trouver une petite occase pas trop chère.

Occase qui lui sera d’une grande utilité et lui évitera d’embêter Carole pour se rendre à Thillois et ce aussi souvent qu’il en aura envie.

Maintenant son vœu le plus cher est que Sébastien fasse comme son amie en prenant pension avec lui chez mamie Mireille.

Mais pour ça il connaît trop bien le garçon qui n’acceptera pas tant qu’il pensera être un boulet pour lui, ce qui est bien sûr loin d’être le cas dans l'esprit de Marc.

Une fois tout mis en ordre dans ses comptes et dans sa chambre, il s’habille chaudement pour partir ensuite d’un bon pas pour se rendre au CHU.

Il y arrive un peu en avance et en profite pour aller dire bonjour à Émilie, « Juju » ainsi qu’à Patricia qui maintenant fait également partie de ses amis.

Maxime et « Ju » sont en cure et ne rentreront que pour les fêtes de fin d’année, Florian est à Paris pour sa première semaine d’internat à Begin et Grégory en stage sur Metz pour une semaine.

C’est en salle de pause qu’il trouve Émilie et « Juju » qui comme à leurs habitudes parlent de leur chéri qui leur manque déjà alors que ça ne fait que depuis ce matin qu’il est parti.

- Salut vous deux !! Déjà en peine du beau pompier ?

Émilie en se retournant surprise.

- Tiens !! Salut « Marco » !! Et oui que veux-tu, c’est ça l’amour Hi ! Hi !

- (Marc) Vous avez de la chance vous trois, si seulement c’était si simple pour tout le monde !!

« Juju » connaissant très bien ce qui perturbe son copain.

- C’est la vie tu sais, et puis ce n’est pas comme si tu étais seul ! Dis-toi que si c’est arrivé c’est que ça devait le faire. Je ne connais pas ce fameux Arnault, à part que c’est comme ton frère et je trouve mieux pour vous deux que ça n’aille pas plus loin. Alexie par contre je n’arrive pas à le cerner sur ce coup là, vous aviez tellement l’air bien ensemble !!

- Nous l’étions vraiment tu sais ? Et puis c’était nouveau aussi bien pour lui que pour moi, sans doute nous sommes nous emballés un peu trop vite.

- (Émilie gentiment) Tu n’as pas peur que ça fasse pareil avec Sébastien ? Tout le monde ne rencontre pas l’amour de sa vie aussi vite que Florian et Thomas l’ont fait.

- (Marc) Je sais mais autour de moi c’est pourtant le cas, que ce soit « Flav » et « Caro » ou vous trois, « Seb » et Sylvain, « Max » et « Ju », « Aurel et Chl… »

- (« Juju » amusé) Hé !! Tu ne vas pas citer toute la bande ? Relaxe ! Va plutôt rejoindre Sébastien qui doit se demander ce que tu fiches alors qu’il doit déjà être entre les mains de « Dan ».

Marc regarde sa montre et sursaute, à s’apitoyer sur son sort il n’a pas vu l’heure passer et lui qui était en avance, se retrouve maintenant à la bourre.

Il le retrouve allongé sur la table de massage, Jordan lui fait travailler le bassin qui il l’a déjà remarqué commence à retrouver une réelle souplesse ainsi qu’une musculature qui se voit maintenant à l’œil nu.

Sébastien qui depuis le début de la séance avait une mine contrariée, le voit arriver et retrouve immédiatement le sourire ce en quoi « Dan » s’aperçoit immédiatement.

- Ne faut pas demander qui est derrière moi Hi ! Hi ! Ça va Marc ?

- Cinq sur cinq !!

Jordan s’arrête un instant.

- Je vais prendre une petite pause, le temps que vous vous disiez un petit bonjour.

Marc en rougissant.

- Merci...

Il attend que le Kiné quitte la pièce, en reluquant les formes plus qu’appétissantes que lui offre à sa vue son ami.

Sébastien n’a qu’un boxer sur lui et son corps que Marc trouve parfait, se retrouve entièrement scanné par son regard vorace.

Sébastien sent l’excitation le prendre et développe sous les yeux de Marc extasié, une érection phénoménale qui le fait rougir comme un ado boutonneux.

- Arrête de me reluquer comme ça, c’est gênant.

- T’es trop beau tu sais ?

- Ouaih mais bon !! Jordan va bientôt revenir et je ne vais plus savoir où me mettre.

Marc comprend le trouble de Sébastien, il recouvre alors la zone en plein tumulte par une serviette à laquelle il triple l’épaisseur pour ne pas qu’elle prenne la forme plus que subjective qui se trouve en dessous.

Après ça, il vient l’embrasser tendrement et c’est dans cette position que Jordan les surprend quand il revient.

Le Kiné sourit devant tant de tendresse entre ses deux garçons qui lui rappelle comme à chaque fois son jumeau avec David à l’époque où tout n’était pas si simple pour eux non plus.

Il voit bien la serviette et n’a pas à chercher très loin pour en comprendre l’utilité, il fait comme si de rien était et reprend ses massages en repartant depuis la plante des pieds afin de laisser le temps au jeune homme de reprendre le contrôle de son corps.

- (Jordan) Plus que quelques semaines et tu seras prêt pour l’opération, après ça il ne te restera plus qu’à réapprendre à te servir de tes jambes et comme te l’a promis Florian, pour Pâques tu devrais courir à nouveau comme un garenne.

- (Sébastien) J’ai de la chance de l’avoir rencontré !

Jordan le regarde alors dans les yeux.

- Une sacrée chance mon garçon, sois en convaincu !

2eme année 1er semestre, 2ème partie : (71/100) (Paris) (Hôpital militaire Begin)

(Suite)

Le capitaine suivi du général parcoure rapidement le couloir jusqu’à la salle d’où sont sorties tous ses rires, ils s’arrêtent dans l’encadrement de la porte restée ouverte et regardent à l’intérieur sans se faire remarquer tant l’auditoire est obnubilé par un jeune garçon aux cheveux roux qui joute avec le colonel instructeur devant le tableau avec chacun une craie à la main.

L’homme déjà âgé n’a que le temps d’écrire une formule que déjà Florian en donne la réponse ou la termine.

Celles-ci deviennent de plus en plus ardues et laissent depuis longtemps déjà les élèves à la ramasse qui ne comprennent quasiment plus rien tant cela est loin de leurs portées.

Les éclats de rire viennent des dessins que fait le petit rouquin dans le dos du colonel pendant qu’il écrit ses formules au tableau, l’homme est tellement obnubilé par ce qu’il fait qu’il ne se rend compte de rien et l’arrière de sa blouse bleu marine se voit maculer de petits smileys tous plus drôles les uns que les autres.

Le colonel termine d’écrire son expo de biologie et repose sa craie bruyamment en dessous du tableau, il se rend compte en se retournant vers eux que ses stagiaires sont morts de rires et bien sûr n’en comprend absolument pas la raison.

- Calmez-vous s’il vous plaît !! Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle, vous devriez au contraire être respectueux envers ce jeune garçon qui montre une extrême connaissance dans une matière où vos lacunes ne sont plus à démontrer. Mon garçon, si tu me prouves cette application et bien je te tire mon chapeau et je demande que tu sois intégré dans mon équipe sur le champ.

Je corrige machinalement quelques fautes qu’il a faites et le termine en y mettant une réflexion toute personnelle sur quelques modifications qui me semblent essentielles pour poursuivre par la suite des recherches sur d’autres voies jusque-là sous exploitées et qui feraient je le pense avancer l’étude ainsi que la résolution des problèmes de rejets postopératoires.

Le général qui est dans son élément comprend qu’il a affaire à quelqu’un d’encore plus particulier qu’il ne pensait jusqu’alors.

Son sursaut du début au vu des gamineries tracées à la craie derrière le dos d’un officier, a très vite fait place à un intérêt sans bornes envers la joute intellectuelle à laquelle se livrent l’homme et le gamin.

Le schéma d’idées à développer qui termine cette séance lui ouvre une voie de recherche prometteuse et qui ne va pas manquer si elle porte ses fruits à révolutionner son temps.

Il entre alors machinalement dans la salle et se place à côté du jeune garçon, prend une craie et commence à développer avec lui certaines idées que cette nouvelle vision des choses lui apporte.

Le capitaine sourit à son tour en voyant ses deux officiers aux grades élevés entourant un jeune garçon à l’allure pour le moins surprenante dans ce lieu et argumentant avec lui sur des points tellement complexes que lui-même se sent complètement à côté de la plaque et tout ça avec une passion telle qu’ils font complètement abstraction de son jeune âge et de la raison de sa présence dans cette salle.

Philippe fait un signe aux stagiaires pour leurs faire comprendre qu’ils doivent quitter la pièce en silence, une fois chose faite il referme derrière eux et repart s’installer dans le bureau du général en attendant qu’ils daignent revenir à des problèmes plus terre à terre.

La matinée passe ainsi sans qu’il ne se passe rien d’exceptionnel dans l’étage hormis de temps en temps quelques exclamations joyeuses venant de la salle où sont toujours enfermés les deux officiers avec Florian.

Philippe retourne finalement à ses occupations, il demande à une des secrétaires de l’étage de le prévenir quand ils sortiront.

Il est presque treize heures quand il revient aux nouvelles et qu’on lui signale que c’est toujours pareil mais que pourtant le général devrait sortir car il a des rendez-vous importants qu’il ne peut remettre ad vitam aeternam.

Comme si le fait d’en parler les faisait sortir, ils entendent la voix du général dans le couloir qui demande.

- Il y a quelqu’un ?

- (La secrétaire) Oui mon général !!

- Ah ! Très bien ! Pouvez-vous nous faire monter des sandwiches et des boissons s’il vous plaît.

- (La secrétaire) Certainement mon général, vous avez des préférences ?

- Jambon beurre cornichon avec de l’eau minérale pour moi et le colonel !

Il pose une question dans la salle.

- Et toi « Flo » tu veux quoi ?

- Pareil pour moi, ne te casse pas le bonnet Marcel ça ira très bien.

- (Le général) Alors la même chose pour trois personnes s’il vous plaît ?

La secrétaire regarde le capitaine avec les yeux ronds.

- Vous avez entendu mon capitaine ?

Le capitaine prêt encore une fois à éclater de rires.

- Quelque chose me dit qu’il va y avoir du changement dans le coin très rapidement Hi ! Hi !

La secrétaire encore plus surprise de sa réaction.

- J’ai bien entendu mon capitaine ? Le garçon a appelé le général par son prénom ?

- Va falloir vous y faire brigadier ! Il m’appelle bien déjà « Philsou » alors pourquoi pas bientôt « Märs ou Cecel » Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (72/100) (Paris) (Yuan) (suite)

Michael revient un petit quart d’heure plus tard, il a troqué ses vêtements de travail par ceux de ville et se plante devant Yuan et Steven le sourire aux lèvres.

- Je suis à vous maintenant, je n’ai pas été trop long j’espère ?

- (Yuan amusé) A nous !! Fais attention à tes paroles mon gars, nous pourrions les interpréter autrement.

- (Michael troublé) Je voulais dire que nous pouvions y aller c’est tout.

Yuan en lui faisant un gros clin d’œil.

- J’avais bien compris c’était juste pour voir ta réaction.

Michael jette un petit coup d’œil vers Steven qui le dévore du regard, il rougit violemment ce qui ne manque pas de faire effet miroir sur Steven qui devient rouge à son tour.

Une fois dehors, Yuan regarde l’heure et se dit qu’il va devoir faire vite car il a encore pas mal de choses à faire pour recevoir « Flo » ce soir comme il se doit.

Il prend la main des deux garçons et les relie entre elles, l’air bête qu’ils prennent à son geste le fait sourire.

- Écoute Michael ! Tu plais beaucoup à Steven et je vois bien que c’est réciproque. Maintenant c’est à vous de voir jusqu'où vous êtes prêt à aller, sache que Steven a failli céder à un mec qui ne lui convenait manifestement pas juste parce qu’il est trop timide pour chercher tout seul et je pense que tu ne dois pas être bien loin d’être pareil que lui !! Alors posez-vous quelque part et discutez un peu tous les deux. Au mieux et bien vous devinez quoi, au pire je pense que vous serez amis et c’est tout ce que je vous souhaite. J’ai moi-même un ami très cher qui passe la semaine chez moi et je n’ai pas beaucoup de temps aussi je vais vous laisser, j’espère vous revoir très vite et de toute façon je suis à la même fac que Steven.

- (Steven affolé) Tu t’en vas ?

- Relaxe blondinet !! Tu vois bien qu’il n’est pas comme ton « Charles », détend toi et tu verras que tout ira bien.

Yuan regarde Michael qui sourit tendrement devant le stress évident du petit blond à se retrouver seul avec lui.

- Tu vois à qui tu as à faire ? C’est un garçon en or et je crois vraiment que vous êtes faits l’un pour l’autre, vas-y doucement avec lui c’est tout ce que je te demande.

Michael en resserrant sa main dans celle de Steven.

- Pas de soucis Yuan ! Et merci pour tout.

Yuan repart alors en se disant qu’il avait peut-être aidé deux beaux mecs extrêmement timides à se rencontrer et qu’il avait sûrement aidé l’un d’eux à ne pas faire quelque chose qu’il aurait pu regretter toute sa vie en servant de bon coup à un gars qui non seulement n’était sûrement pas fait pour lui, mais qui en plus l’aurait sans doute jeté très rapidement une fois qu’il aurait eu gain de cause.

Un petit tour au supermarché du coin pour faire quelques courses et le revoilà chez lui à tout ranger, en pensant avec des étincelles dans les yeux qu’il aurait son meilleur ami tout à lui pendant cette semaine.

Du coup il appelle Thomas pour lui demander des nouvelles et savoir quand lui aussi serait dans la région.

Comme à chaque fois qu’ils s’appellent, ça dure une éternité car ils s’apprécient tellement qu’ils ont toujours quelque chose à se raconter.

Thomas est surpris de savoir Florian à Paris alors que la veille encore ils ont discuté ensemble et il ne lui en a pas parlé.

Quand il raccroche et que tout est prêt dans l’appartement pour recevoir son ami, Yuan repense à la raison qui l’a fait rencontrer Steven et se dit que ce ne serait pas une mauvaise idée d’épuiser ses réserves avant que « Flo » n’arrive et qu’il lui mette comme à chaque fois le feu dans ses émotions.

Il allume son ordinateur et met en diaporama toutes les photos prises chez Akira le photographe.

Il se dévêt entièrement comme à son habitude et commence à se caresser en regardant les images si subjectives qui défilent lentement sous ses yeux.

Son sexe long et fin est au summum de son érection quand il arrive à la scène qui comme à chaque fois qu’il la regarde, le fait « partir » dans une jouissance phénoménale.

Son cri de pur plaisir traverse la pièce pendant qu’à son tour il envoie loin le fruit de son orgasme sur le parquet de la chambre et reste ensuite un long moment tremblant à reprendre sa respiration et à calmer son cœur dans sa poitrine.

Yuan regarde une dernière fois avec une petite larme s’échappant de son œil la photo de ses deux amis souriant, l’attente devient de plus en plus pénible pour le jeune asiatique qui il le sait bien les aime plus que tout et qui trouve vraiment difficile à tenir, même s’il les comprend au fond de lui cette condition qu’ils lui ont mise pour l’accepter avec eux sans restriction.

Il va falloir qu’il en parle à Florian du fait que ça ne peut pas continuer comme ça encore trop longtemps.

Il sent bien qu’il n’est pas loin de la dépression à trop les désirer et les sentir à la fois si proches de lui avec les sentiments qu’il leurs connaît à son encontre, mais aussi si loin de son besoin de ne faire qu’un avec eux rapidement tellement son corps et son cœur le lui réclament.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (73/100) (Paris) (Chan & Dante)

- Bizarre quand même cette annulation de ton cousin au dernier moment ?

- (Chan) Je trouve aussi. Il nous cache quelque chose et le connaissant plutôt bien, je ne serai pas surpris que ça ait un rapport direct avec « Flo » ou « Thom ».

Dante en hochant la tête.

- Il faudrait que tu lui parles sérieusement, je trouve que depuis quelques temps il n’est plus le même.

- (Chan soupire) Il est amoureux qu’est-ce que tu veux !

- Il faudrait vraiment qu’il trouve quelqu’un et qu’il arrête de penser sans arrêt à eux, ce n’est pas bon pour son moral.

Chan en souriant.

- Tu sais de quoi tu parles !

Dante lui rend son sourire et lui répond en lui prenant doucement la main.

- Justement oui ! J’ai eu la chance de te rencontrer et ensuite ça m’a permis de relativiser pour finalement comprendre que c’était sans espoir.

- Tu y penses encore ?

Dante le fixe franchement et resserre sa main dans la sienne.

- Je mentirai en disant le contraire, mais tu es là maintenant et c’est toi que j’aime.

Chan a un sourire coquin.

- Hum !! Je demande à voir.

- Ah oui ? Vraiment ? Tout de suite ?

- Hum !! Oui !!

Dante se lève et met un CD de musique, un son langoureux résonne alors dans la pièce quand il commence à onduler lascivement en rythme avec le timbre chaud des instruments.

Lentement son corps souple s’approche près de son ami et ses vêtements tombent un à un derrière lui en ne laissant pas Chan indifférent loin de là, une énorme bouffée de chaleur lui monte alors aux joues en même temps que son sexe s’érige et que des frissons d’excitation lui traversent le corps.

Le corps de Dante se découvre petit à petit, ses muscles fins roulent sous sa peau imberbe et amènent l’eau à la bouche du jeune Eurasien qui tente de le toucher sans y parvenir, tant la souplesse et la rapidité de son amant sont grandes.

Dante se tourne et passe lascivement ses doigts dans l’élastique de son petit slip blanc en coton qui met merveilleusement en valeur un fessier tout en rondeur au-dessous des deux magnifiques fossettes de ses reins cambrés.

Les doigts jouent avec la ceinture du slip et laissent apparaître de temps en temps la séparation plus sombre de ses petites fesses nerveuses.

Dante observe son chéri et sourit devant le visage dont les joues sont marquées par une forte envie sexuelle qui lui assombrissent encore plus sa peau déjà mâte de nature.

Il ôte son sous-vêtement dans un geste rapide et vient s’allonger le dos sur les genoux de son copain qui aussitôt s’approprie son corps de ses mains douces et fermes.

Chan respire avec difficulté tellement la vision du corps de son ami offert entièrement à ses caresses, le remue dans ses sentiments les plus profonds.

Ses doigts suivent les lignes bien tracées des muscles abdominaux et descendent jusqu’à être chatouillé par la toison pubienne au-dessus de laquelle une hampe bien ferme vibre dans l’attente d’une caresse et d’une prise en main de sa part.

Chan voit les yeux semi-fermés de son amant complètement abandonné sous ses caresses, ses lèvres humides et rouge de sang qui l’attirent comme le Yin attire le Yang.

Son visage se porte vers ce fruit écarlate et son souffle agace son ami qui vibre de plus en plus sous la lascivité de ses caresses, un petit râle sensuel s’échappe des lèvres de Dante qui n’en peut plus d’attendre et réclame se baiser enflammé qui tarde trop à son goût et qui l’exacerbe au plus haut point maintenant que sa libido est à son summum.

Chan le sent vibrer et comprend qu’il est temps de lui porter la première estocade car il sait très bien que le jeune homme offert à ses caresses est insatiable et que leur joute amoureuse ne fait que commencer.

***/***

L’heure suivante n’est plus que plaisirs insatiables jusqu’à ce qu’ils n’en puissent plus et qu’ils se serrent l’un contre l’autre pour un long câlin, jusqu’à s’endormir sans même en prendre conscience.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (74/100) (Paris) (Hôpital militaire Bégin)

(suite)

Il est presque seize heures quand enfin les deux hommes accompagnés par Florian, sortent de la salle de cours de l’hôpital militaire.

Le colonel et le général tiennent chacun en mains les folios des notes qu’ils ont prises depuis qu’ils y étaient enfermés, l’air satisfait marquant leurs visages ainsi que les regards admiratifs portés sur le jeune garçon qui les accompagne, prouve si besoin était qu’ils ne regretteront pas cette journée de par toutes les promesses d'avancées médicales qu’elle leur a permis d’obtenir et aussi de la nouvelle vision qu’ils ont du jeune rouquin à l’intelligence tellement pointue.

- (Le général) Je vous laisse retrouver vos stagiaires colonel, vous leur expliquerez la cause de cette interruption de leurs cours et j’espère que vous ne verrez pas d’inconvénients à leurs faire rattraper ce retard.

- (Le colonel) Bien sûr mon général.

Il montre la petite liasse de feuilles A4 qu’il tient en main.

- Je pense que nous allons vite entendre parler des retombées médicales de ce qui est noté ici et j’ai hâte de poursuivre ces recherches de façon plus consensuelle avec Florian si vous m’y autorisez.

- Ça va de soi !! Nous en reparlerons à notre prochain briefing quand nous en ferons un exposé auprès de notre service de recherche.

Le colonel en saluant son supérieur.

- Mes respects mon général !!

Il se tourne vers Florian.

- A très bientôt lieutenant.

- Ecoute Henry !! Si tu veux vraiment qu’on travaille ensemble, il te faudra comprendre une fois pour toutes que je ne veux pas de « lieutenant ». Va falloir vous y faire ou me virer d’ici au plus vite c’est bien compris ?

Le colonel déconcerté.

- Mais !!

- Il n’y a pas de mais !! C’est comme ça et c’est tout !! Désolé si je heurte votre façon de voir les choses à tous les deux, mais ce n’est pas négociable. Après tout je n’ai pas demandé à être embrigadé dans votre armée, faites-moi une place de civil parmi vous et je ne vous demanderais rien de plus.

- (Le général) Suivez-moi lieut... Florian, je vais réfléchir à tout ça. En attendant je pense que v… Que tu aimerais visiter la partie qui t’intéresse le plus ici.

- Cool !!! Parait que vous êtes bien équipés dans l’armée? Mieux que nous en tous les cas, sinon vous avez prévu quoi pour moi ? Une équipe ou je devrais assister un de vos chirurgiens ?

Le général laisse le colonel s’éloigner puis regarde avec amusement le jeune garçon si impulsif.

- Tu préférerais quoi ?

- Une équipe bien sûr !! Mais je comprendrais que vous n’ayez pas assez confiance en moi pour ça, après tout vous ne me connaissez que par ouïe dire.

- C’est sûr mais tellement fort que c’était à nous faire péter les tympans Hi ! Hi ! Bon ! C’est d’accord, je vais t’attribuer une équipe. Combien de personnes te faut-il ?

- Quatre, un interne et trois infirmiers de blocs. Si ce n’est pas trop demandé, j’aimerais les choisir moi-même au fil de l’eau. Déjà que ça va me faire tout drôle de ne pas avoir mes amis pour m’assister alors si en plus ils ne me plaisent pas !!

Je fais une grimace.

- Beurk !!

Le général sourit à cette mimique plus qu’expressive.

- Y a pas à dire, tu es vraiment un drôle de zouave. Tu vas faire jaser tu sais ? Ce n’est pas courant pour ne pas dire que ça n’est jamais arrivé que je cède aussi vite au premier gamin venu. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai comme l’impression qu’on ne te refuse pas souvent quelque chose, je me trompe ?

Je lui fais une moue amusée qui l’éclate aussitôt.

- Bah non !! En plus tu as raison et je ne sais pas pourquoi c’est comme ça.

Le général ne peut s’empêcher de rire et de lui passer une main amicale dans les cheveux.

- Je commence juste à me faire une petite idée là-dessus ! Hi ! Hi ! Allez viens ! Commençons la visite avant qu’il ne se fasse tard.

J’ai le droit alors à la tournée complète, je dois avouer que je suis impressionné par l’ampleur de cet hôpital et de ses différents services.

Ce qui me marque le plus, ce sont les pathologies qui ne sont absolument pas comparables à celles d’un hôpital public.

Bien sûr le service maternité et celui de gériatrie ne sont représentés qu’au strict minimum pour le premier et complètement absent pour le second.

Le service de pathologie virale ainsi que celui de chirurgie réparatrice représentent le plus gros des interventions du lieu et en conséquence, prend la majeure partie de la place et du personnel de l’établissement.

Le plus énervant dans cette visite c’est la façon qu’ont les gens à se redresser devant notre passage, j’en profite pour dévisager les personnes que je croise et je m’arrête plusieurs fois pour observer attentivement les faits et gestes de quelques-uns d’entre eux, sans toutefois avoir le déclic qui m’en ferait choisir un plutôt qu’un autre pour lui proposer de bosser avec moi.

Sans doute le fait d’être accompagné avec un général les crispe plus que de raison et ne me permet pas de ressentir la petite étincelle qu’il me manque pour savoir qu’untel me plaît et pourrait devenir un ami. Ce qui me parait le minimum pour envisager de travailler ensemble.

Je tire gentiment sur la manche du général.

- Heu !! Marcel ?

Le général sursaute, pas habitué à se faire appeler par son prénom ici.

- Hein !! Quoi ?

- Ça te dérange si je continue tout seul ? Tu les impressionnes trop et j’ai du mal à me faire une idée de ce qu’ils sont vraiment, tu comprends ?

- D’accord !! Je vois ce que tu veux dire, rejoints moi dans mon bureau avant de partir. Si tu ne te rappelles plus où c’est, tu n’auras qu’à t’y faire conduire.

Je lui fais un clin d’œil.

- Ce n’est pas la peine, j’ai déjà visualisé où c’est alors pas de soucis. Juste que j’aimerais que tu me présentes à quelques personnes avant de partir.

- Si tu veux mais je n’en vois pas l’utilité.

- Moi si !

Le général me regarde attentivement quand une petite lueur de compréhension allume alors son regard.

- Ah ! Je vois ! Pas de soucis.

Il se racle la gorge.

- Mesdames et messieurs !! Un instant d’attention s’il vous plaît !! Je vous présente Florian De Bierne, il sera parmi nous une semaine par mois suite à la demande expresse du conseil de l’ordre. J’espère que vous lui ferez bon accueil, Florian est interne au CHU de Reims et il est donc autorisé à effectuer des interventions de tous types dans cette enceinte. Il est autorisé également à choisir le personnel nécessaire pour l’assister, ceux qui se verront désignés seront automatiquement libérés de leurs fonctions actuelles pendant ses périodes de présences parmi nous.

Voyant qu’il en a terminé avec ses explications, les militaires qui ont écouté son speech se mettent au garde à vous jusqu’à temps qu’il les salue à son tour et reparte vers ses quartiers.

2eme année 1er semestre, 2ème partie : (75/100) (Paris) (Hôpital militaire Begin)

(Suite)

Je retourne également sur mes pas, jusqu’à une petite salle de pause repérée quelques minutes plus tôt et je m’y assieds tranquillement, attendant que la rumeur fasse son effet escompté.

Ce qui arrive rapidement car déjà plusieurs personnes curieuses entrent dans la pièce et hésitent encore manifestement à venir me parler malgré l’énorme envie que je peux lire dans leurs yeux.

Bien sûr comme je m’y attendais un peu, ce sont les plus jeunes qui font les premiers pas et j’en reconnais plusieurs qui étaient dans la salle de cours en début de matinée et qui à leurs sourires, se rappellent sûrement des petits dessins que j’ai gribouillé dans le dos de leur colonel.

Pour les décider à venir me parler, je leur souris avec sympathie en espérant que ce sera suffisant pour une première approche.

La jeune femme à qui j’avais montré mon carnet avec le résultat de la formule qu’elle ne trouvait pas s’approcha la première, elle me tend la main que je serre avec plaisir.

- Re-bonjour

- Salut ! Moi c’est Florian !!

- Valérie.

- Enchanté Valérie, tu veux t’asseoir ? Je peux t’offrir un café ?

- Heu ! Non merci, à cette heure-là je ne suis pas fan. Tu es le Florian dont on entend parler depuis cette année ?

- Il y a des chances oui.

Je m’aperçois qu’aussitôt ma réponse donnée, les autres s’approchent visiblement toute timidité vaincue par leurs curiosités.

- (Valérie) Qu’est-ce que tu viens faire ici ?

- Apparemment les bruits qui couraient sur moi sont montés suffisamment haut pour que certaines personnes aient eu envie de vérifier si tout ce qui se dit est exact.

- Et ???

- Comment veux-tu que je le sache ? Personne ne m’en a jamais rien dit. D’ailleurs je serais curieux d’en connaître vos versions.

Suis alors une cacophonie où tout le monde parle en même temps et raconte ce qu’il ou elle a appris sur moi.

J’entends des choses qui me paraissent irréalistes tellement c’est gros et d’autres qui m’amènent des réflexions comme de savoir qui aurait bien pu dire ça parmi les gens que je côtoie car non seulement ils reflètent la vérité mais vont assez loin dans les choses que j’ai réalisées, même celles que j’aurais préféré garder secrètes.

Je réponds par oui ou par non suivant ce que j’accepte ou pas que soit validé par mes paroles.

L’ambiance se détend très vite, ça me permet de repérer certaines personnes envers qui j’aurais certainement de fortes affinités.

Il y a « Val » bien sûr que je mets automatiquement dans mes choix car j’aime beaucoup sa personnalité agrémentée et c’est loin de me déplaire, d’un minois sympathique.

Je repère également un jeune gars resté en retrait des autres qui pourtant ne me lâche pas des yeux, il doit avoir à peine la vingtaine avec une bouille qui m’attire irrésistiblement à le dévisager à mon tour.

Châtain à la coupe réglementaire bien dégager derrière les oreilles, de grands yeux d’un beau vert clair et des oreilles fortement décollées qui me font sourire et lui donnent un air comique mais surtout hyper craquant.

Quelques taches de rousseurs parsèment le haut de ses joues et un physique élancé qui prouve une certaine sportivité, enfin le petit mètre soixante-huit qui fait de lui comme pour moi un spécimen pas très grand mais pour lui super attirant dans sa jovialité à fleur de peau.

Sinon pour l’instant personne d’autre n’attire plus que ça mon attention et je décide donc de bouger pour me rendre dans un autre secteur afin de poursuivre ma recherche.

Je me lève donc en spécifiant à Valérie que si elle le désirait, elle devrait se présenter demain matin au bureau du général pour le prévenir qu’elle ferait partie de mon équipe.

Je me dirige ensuite vers le garçon qui me voit arriver vers lui en rougissant fortement, je lui tends la main en souriant et me présente à lui amicalement.

- Salut ! Florian !

- Bonjour ! Moi c’est Romain !

Je réponds à son sourire timide par un des miens.

- Tu serais d’accord pour me faire visiter ta caserne ?

- Si tu veux.

Je décide de rompre la glace avec lui parce que je vois bien qu’il en meurt d’envie mais n’ose pas.

- Et toi tu veux ?

- Bien sûr !

- Alors arrête de faire le cake et soit toi-même Hi ! Hi ! Je t’impressionne tant que ça ?

Romain croise mon regard et frissonne.

- Bah un peu quand même !

En riant de bon cœur.

- Normal, je suis trop beau Hi ! Hi !

Romain commence à se dérider.

- Pff !! N’importe quoi Hi ! Hi !

Je fais celui qui est déçu.

- Ah !! Je croyais pourtant ! Bah tant pis alors !!

Je pose ma tête rapidement sur son épaule et je fais semblant de pleurer.

- Bouhhh !!!

Romain me repousse gentiment les yeux brillant d’amusement.

- Mais arrête ! T’es ouf ! On va nous prendre pour quoi ? Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (76/100) (Orléans)

Bruno est installé dans son fauteuil, il regarde entrer son fils avec son copain Nantais.

Il s’interroge depuis quelques temps sur les relations qu’il ressent entre les deux garçons au détriment de Marc que Bruno a appris à apprécier et duquel il s’était finalement fait à l’idée d’avoir pour « gendre ».

Anne sort de la cuisine et voit son mari songeur comme à chaque fois que les deux garçons rentrent à la maison en montrant autant de complicités.

Elle aussi ne comprend pas réellement ce qu’il se passe, elle soupire en venant s’asseoir sur les genoux de son époux.

- (Anne) J’aime beaucoup Arnault mais je dois t’avouer quand même que j’aimais bien Marc et que tout ce qui se passe en ce moment ne me plaît pas des masses.

- À moi non plus tu sais, qu’ils nous le disent si « Marco » ne fait plus partie de leur relation. C’est quand même un monde quand tu te rappelles comment ils étaient inséparables avec « Alex ».

- Parle-leurs en toi !! Bastien et Henriette sont comme nous, ils ne savent plus qu’en penser eux non plus.

- (Bruno) Ce n’est pas vraiment nos affaires chérie, mais tu as raison. Peut-être qu’ils ne se rendent pas compte de ce qu’ils sont en train de faire à leur copain.

Bruno se lève et se dirige vers la chambre des garçons, il frappe à la porte et attend l’autorisation d’entrer.

- Oui ?

- C’est moi ! Je peux vous parler cinq minutes les gars ?

- Entre p’pa !

Bruno ne se fait pas prier deux fois et entre dans la chambre, il remarque aussitôt la gêne de son fils et le geste rapide d’Arnault pour remettre en place son tee-shirt.

- (Alexie) Un problème p’pa ?

- Je n’appellerais pas ça comme ça mais ta mère et moi nous nous posons des questions et nous aimerions connaître votre version avant de nous en faire toute une montagne.

- (Alexie surpris) Quelles questions ?

- C’est à propos de Marc ! Tu sais que nous l’aimons beaucoup et comme nous n’en entendons plus parler, nous voudrions savoir si vous vous êtes disputés avec lui ou quoi que ce soit d’autre qui l’empêche de venir nous voir depuis la rentrée.

Alexie regarde son copain qui ne sait plus visiblement où se mettre.

- Écoute p’pa ! C’est assez difficile d’en parler, surtout à vous deux.

- (Bruno) Qu’est-ce qu’il se passe ? Je n’ai pas pour habitude ni ta mère d’interférer dans ta vie mais là nous voulons comprendre ! Vous l’avez…

Il hésite en cherchant ses mots.

- Largué ?

Alexie baisse la tête et Arnault n’en mène pas large lui non plus.

- Heu ! Ce n’est pas ça p’pa, mais je me suis beaucoup rapproché d’Arnault comme vous avez dû vous en rendre compte pour venir nous questionner comme ça. En fait pour être franc, Arnault et moi nous prenons du recul avec Marc.

Arnault prend la parole à son tour.

- Marc est comme un grand frère pour moi vous savez ! Je crois que nous avons fait une erreur lui et moi en croyant que nous étions attirés l’un vers l’autre pour une tout autre raison et maintenant je n’ose plus lui parler. J’aimerais redevenir comme avant avec lui mais j’ai peur qu’il m’en veuille et puis il y a Alexie, je l’aime vraiment et je crois que lui aussi m’aime. Seulement il était avec Marc et comme moi, il ne sait pas comment lui faire comprendre que c’est fini mais qu’il restera toujours plus qu’un ami pour lui. Pour faire court, nous avons peur tous les deux qu’il ne nous comprenne pas et qu’il nous en veuille à un point qu’il ne voudrait plus entendre parler de nous deux.

Alexie reprend la suite.

- Et ce n’est pas du tout ce que nous voulons crois-moi p’pa ! Juste que nous ne savons pas comment lui avouer et que du coup nous préférons faire l’autruche et attendre.

Bruno les regarde et comprend ce qui les perturbe autant.

- Je ne pense pas que ce soit la bonne solution, crevez l’abcès au plus vite et parlez-lui franchement. J’ai peut-être une information qui vous aidera à le faire plus facilement, Marc aurait… je dis bien « aurait », quelqu’un en vue lui aussi et il se pose également beaucoup de questions. Sa relation avec son ami à Reims est en stand-by justement parce que lui pense à vous et qu’il ne sait pas non plus sur quel pied danser.

- (Arnault) Marc est amoureux ?

- (Alexie) Eh bien ça alors !

Bruno voyant le visage de son fils devenir rayonnant de joie.

- Eh bien !! On dirait que mes paroles vous font plaisir ? Qui aurait pu penser une chose pareille !! Décidément vous les jeunes, je n’arrive plus à vous comprendre.

Arnault regarde le père de son copain.

- Vous êtes déçus que ce soit moi qui sois avec votre fils, c’est ça ?

Bruno fixe le jeune homme un long moment puis fini par pousser un long soupire.

- Je n’ai rien contre toi Arnault, juste que je m’étais fait à l’idée que « Marco » fasse partie de la famille et voilà que tu arrives et qu’il va nous falloir nous faire à cette idée à présent.

Il capte le regard de son fils et d’un ton plus sévère.

- Quant à toi je te préviens ! Nous voulons bien accepter tes choix de vie mais il est hors de questions que cette maison soit le lieu de défilé de toutes tes conquêtes, c’est bien compris ? Que tu te cherches nous voulons bien le comprendre mais pas dans cette maison ! Nous sommes bien d’accord ?

Alexie prend le reproche de son père en pleine poire et c’est l’air honteux qu’il maintient son regard dans le sien pour répondre.

- Désolé de t’avoir déçu p’pa ! Mais je te promets que cette fois c’est très sérieux et j’aime vraiment « Nono ».

Bruno en se radoucissant quelque peu.

- Alors ayez au moins le courage de le dire à votre ami, surtout dites-lui bien qu’il sera toujours ici comme chez lui et que ta mère et moi l’apprécions vraiment très fort et que nous serions désolés de ne plus le voir.

Arnault a les yeux qui brillent en posant la question qui le démange et le perturbe depuis quelques temps déjà.

- Vous croyez que Bastien et Henriette m’accepteront toujours chez eux ou il faut que je me trouve un appartement ?

Bruno comprend le stress du jeune homme et lui sourit.

- Si vous êtes honnêtes avec Marc, je ne pense pas que ça changera les choses. Ils t’aiment bien eux aussi mais Marc est le grand copain de Flavien et de « Ludo », alors ne les oblige pas à faire un choix. Quand à te trouver un appartement !! N’oublie pas que tu es ici chez toi maintenant et que si tu le désires, tu peux venir vivre avec nous et poursuivre sereinement tes études.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (77/100) (Aix)

Michel relie pour la dixième fois au moins la lettre qu’il tient dans sa main, il sourit à l’application avec laquelle elle a été écrite comme venant d’un autre âge avec les points et les déliés comme lui aussi les a appris à l’école.

***/***

« Lettre du père Antoine »

Mon cher ami

Si je me permets de vous adresser cette lettre, c’est parce que j’ai tenté toutes les démarches possibles et imaginables sans aucun succès ni de la part de ma hiérarchie, ni auprès des instances de notre pays ou même de celui où nous sommes implantés.

Comme vous le savez, notre dispensaire est le seul dans une région immense à donner les soins si minimes soit-il auprès des populations locales qui sont dans un dénuement que vous ne sauriez apprécier sans vous en rendre compte par vous-même.

Ce n’est pas tant l’argent qui nous manque quoiqu’il y ait tant à faire que nous n’en avons jamais assez.

Non ! Ce qui nous fait le plus défaut, ce sont les bonnes volontés depuis que nous arrivons tous à un âge où il nous est de plus en plus difficile à subvenir de façon journalière aux tâches harassantes qui sont les nôtres.

Un renouvellement rapide du personnel ecclésiastique ou civil devient incontournable, faute de quoi nous nous verrions dans l’obligation d’ici quelques années à fermer notre dispensaire pour faute de bras et laisser les tribus autochtones sans soins aux mains de leurs sorciers avec leurs anciennes croyances païennes.

Ce qui voudrait dire que toutes les actions sanitaires et spirituelles que nous leur prodiguons depuis tout ce temps n’auraient servi à rien et que nous serions de nouveau des acteurs passifs de la disparition de ces tribus, qui hélas ne pourrait plus résister aux maladies amenées par la « civilisation » et qui déjà malgré tous nos soins les déciment petit à petit.

J’ai appris à votre contact de reconnaître en vous un homme de bien, proche de notre seigneur et je sais que cette lettre va autant vous toucher que mes mains tremblent à l’écrire.

Je l’envoie comme une bouteille à la mer, en espérant de toute ma foi en Dieu qu’elle ne restera pas lettre morte et que grâce à vous une solution soit trouvée rapidement.

J’en profite également pour vous demander des nouvelles de « Kinou », sachez qu’il me manque beaucoup et qu’il était un réconfort pour le vieil homme que je suis.

Votre ami Antoine.

***/***

Michel pose le courrier sur la table basse du salon et soupire fortement, il comprend très bien le désespoir de ce vieil homme qui a voué sa vie à son dieu et à soigner les populations qui en ont le plus besoin dans les endroits les plus reculés de la planète.

Maintenant que peut-il faire ? Tenter à son tour de se faire ouvrir quelques portes et jouer du peu d’influence qu’il a pour venir en aide à celui qui un jour a recueilli un bébé sorti miraculeusement indemne d’un terrible accident.

Un homme qui a permis qu’un nourrisson retrouve une famille qui sinon n’aurait pas résisté bien longtemps au chagrin de la perte de ses enfants.

Thomas entre alors et le voit assis perdu dans ses pensées, il aperçoit la lettre posée sur la table et ne doute pas qu’elle ait un rapport direct avec l’inquiétude qu’il lit sur le visage de Michel.

- Un souci papy ?

Michel sursaute, ne l’ayant pas entendu entrer.

- Hein !! Ah! C’est toi Thomas ! On peut dire ça oui!

- Qu’est-ce qu’il se passe ?

Michel lui montre la lettre du doigt.

- Lis, tu comprendras mieux que n’importe quelle explication.

Thomas prend la lettre et s’assoit pour la lire à côté du vieil homme, ses traits changent au fur et à mesure qu’il prend connaissance de ce qui y est écrit.

Quand il l’a terminé, il la repose sur la table et ensuite se tourne vers Michel, le visage grave.

- Que pouvons-nous faire ? L’église a trop perdu de pouvoir pour poursuivre ses œuvres d’évangélisation et tous ces endroits ferment un par un.

- Si seulement j’en avais le moindre début d’idée mon garçon, tu sais combien de ses gens meurent chaque jour ? Des centaines, voire des milliers et nous ne faisons rien de plus pour eux que ces petites structures de soins qui comme tu le dis si bien disparaissent au fur et à mesure faute d’argent, mais aussi de gens suffisamment interpellés par toute cette misère pour se dévouer à une tâche aussi noble et ardue. Seul un saint de nos jours accepterait d’y aller et d’y passer sa vie.

Thomas sursaute aux dernières paroles de Michel, un saint il n’en connaît peut-être pas mais une personne pour qui l’empathie avec la misère humaine est une de ses raisons d’être, il en connaît une qui cadre parfaitement à l’idée qu’il s’en fait.

Thomas se rappelle aussi d’une certaine conversation récente où il était sujet de créer une structure médicale pour justement venir en aide aux plus démunis de cette planète, dans un lieu pas encore choisi mais où elle serait utile au plus grand nombre.

- Il faut que je te raconte un truc qui vient de me traverser l’esprit, il y a bien un petit problème à résoudre mais rien de rédhibitoire si l’enjeu est aussi important qu’il en a l’air.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (78/100) (Paris) (Hôpital militaire Begin)

(Suite)

Sa réaction amène le sourire aux quelques personnes qui ont assisté à notre petit duo comique.

Nous sortons de cette salle de repos et je me laisse guider par Romain vers un autre endroit où malgré l’heure qui commence à être bien avancée, il y a un petit attroupement devant un distributeur à boisson.

Je me suis renseigné un peu sur lui pendant le trajet et j’ai appris ainsi plusieurs choses à son sujet.

D’abord qu’il est nouvellement muté ici et ensuite qu’il y est affecté comme infirmier, je lui demande donc tout naturellement si lui aussi accepterait de faire partie de l’équipe que je commence à me constituer.

- Tu sais Florian, il y a des personnes beaucoup plus compétentes que moi ici. J’en suis qu’à ma deuxième année d’armée et j’ai encore beaucoup de choses à apprendre.

- Justement ! Tu n’aimerais pas rester avec moi ?

- Bien sûr que oui ! Juste que je te préviens, c’est tout !

Je lui souris, amusé.

- Me voilà prévenu alors et demain tu iras si tu le veux bien, aller dire au général que je t’ai choisi pour faire partie de mon équipe.

Romain stoppe au beau milieu de la salle pour me fixer dans les yeux.

- Pourquoi moi ?

Je ris de bon cœur.

- Parce que tu es le seul à ne pas me trouver beau Hi ! Hi !

- Y a pas à dire, tu as une case de fêlée toi Hi ! Hi ! Bon ! Nous y voilà ! On fait quoi maintenant ?

- Il me manque encore un interne et un infirmier pour finaliser l’équipe.

Romain regarde autour de lui et sourit.

- Alors suis-moi ! Ce n’est pas ici que tu vas les trouver.

- Ah ! Et c’est où ?

- On ne t’a jamais dit que tu étais bien curieux toi ?

Décidément il me plaît de plus en plus ce Romain.

- Non ! Jamais !

- Eh bien comme ça, c’est fait ! Maintenant je vais te présenter un gars qui a été muté en même temps que moi. Il est super-sympa malgré ses galons et en plus il a un petit quelque chose qui fait qu’on le remarque de loin Hi ! Hi !

- (Intrigué) Et c’est quoi ?

- Heu ! Disons qu’il est tout le contraire de nous deux Hi ! Hi !

Je comprends qu’il n’en dira pas plus, aussi je me tais et le suis dans les couloirs jusqu’à un bâtiment qui doit être une salle de sport.

Romain avant d’entrer.

- Tu fais du sport Florian ?

Je gonfle mes biceps avec un grand sourire.

- Un peu !!! Tiens regarde ?

Romain fait pareil et éclate de rire.

- Mouaih et bien ce n’est pas gagné non plus Hi ! Hi ! Allez ! Entrons et j’espère seulement qu’il sera là.

La salle n’est pas pleine mais quand même suffisamment remplie, autant de garçons que de filles je dirais.

Un match de handball est en cours et Romain nous amène nous asseoir sur les gradins pour en suivre la partie, il me prend le bras et me montre la personne qu’il voulait me faire rencontrer du doigt.

- Tiens c’est lui là-bas, on aurait du mal à le rater, pas vrai ? Hi ! Hi !

Oups !! Ce n’est pas un gars qu’il pointe du doigt mais ça ressemble plus à une montagne, il me fait penser aussitôt à l’énorme black qui joue dans « la ligne verte ».

Un film déjà plus si récent que j’ai regardé plusieurs fois du fait qu’il m’avait alors fortement marqué.

Le gars fait facile les deux mètres et les cent vingt kilos, il est tout en muscles et d’un beau noir tirant sur le marron foncé.

Les cheveux coupés ras comme tous ici d’ailleurs et un visage glabre aux traits dénotant une virilité affirmée.

- Ouah !!

Romain me regarde en souriant.

- Comme tu dis Hi ! Hi ! Mais tu verras, il est super-gentil et surtout c’est un des meilleurs futurs toubibs qu’ils n’auront jamais ici…

Il se reprend.

- Après toi bien sûr.

- Attends de me connaître avant de faire des affirmations pareilles.

- Pff !! Alors ? Tu en penses quoi ?

Je regarde le gars jouer et j’ai les yeux qui s’agrandissent de stupeur quand je le vois attraper le ballon qui dans ses mains ressemble à une balle de tennis.

Il l’envoie tel un boulet de canon depuis le milieu du terrain, vers le goal adverse qui ne cherche même pas à le stopper.

Il se baisse en se protégeant le visage, tellement la force et la vitesse du ballon est impressionnante quand elle cingle le filet avec un fort bruit mat.

Romain se lève et applaudit avec admiration.

- Putain le tir de ouf !! Tu as vu ça ?

Il hurle alors.

- Allez mon « titi » claque leurs en une autre !!

J’éclate de rire, ce qui fait se retourner Romain vers moi sans comprendre.

- Qu’est-ce qu’il y a de drôle ?

En m’essuyant les yeux.

- Rien, t’inquiète Hi ! Hi !, c’est juste que mes potes m’appellent « mon minet » Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (79/100) (Reims) (Rémi/Alice) (suite)

- (Alice) Je vais faire un tour à Saint Rémi tu viens ?

- (Rémi) Si tu veux oui ! Mais Florian est à Paris cette semaine.

- (Alice) Je le sais mais je dois voir « Antho », il doit me passer des partoches pour notre prochain concert et j’aimerais m’entraîner un peu avec.

- (Rémi taquin) C’est ça oui !

Alice lui met une claque sur le bras.

- Mais arrête !!

- Dis plutôt que tu es tombée raide dingue du bel Anthony Hi ! Hi !

- N’importe quoi !! Tu délires petit frère !

- Ah oui ? Vraiment ?

Il imite sa sœur en faisant des yeux de merlans frits.

- Bonjour Anthony, tu vas bien aujourd’hui ?

Il fait semblant de remettre une mèche de cheveux en place sur la tête de sa sœur.

- Tu devrais mettre du gel mon « Toninou » Hi ! Hi !

Alice sourit à son frère.

- Rhaa !!! Moque-toi ! On t’y verra quand ce sera ton tour.

- Je rigole mais je suis content pour toi, sérieux ! Il est très bien comme mec et je pense qu’il ferait un beau-frère parfait.

- (Alice amusée) D’autant plus que tu t’entends plutôt bien avec son petit frère.

- Baptiste ? Heu oui pourquoi ?

- Pour rien, pour rien !! Bon ! On y va ?

Rémi regarde sa sœur d’un œil suspicieux, son sous-entendu ne lui plaît pas beaucoup mais il préfère ne pas insister plus que ça avec elle.

C’est vrai que Baptiste est devenu un super pote pour lui mais les allusions de sa sœur prêteraient à croire que ce serait plus que ça et bien sûr elle est complètement à côté de la plaque.

Un bon quart d’heure plus tard, Alice se gare et ils descendent de voiture pas loin de là où habitent leurs nouveaux amis.

C’est Dylan qui les aperçoit le premier et en avertit les autres, Baptiste et Stéphane se retournent avec un grand sourire aux lèvres, pendant qu’Anthony ressent la boule de chaleur dans son ventre comme à chaque fois qu’il pense à Alice.

Le frère et la sœur se retrouvent très vite au milieu d’eux, les poignées de mains ainsi que les bises fusent le temps d’un bonjour chaleureux.

Baptiste en serrant la main de Rémi.

- Tu vas bien mon pote ?

Rémi électrisé comme à chaque fois qu’il est en contact avec le jeune homme.

- Cool et toi ?

- C’est de la balle ! Toujours partant pour vendredi soir ?

- Bien sûr ! Manquerait plus qu’on rate l’occasion de jouer avec vous quatre.

- (Dylan) En tous les cas tu ne manques pas de coffre toi !! Une sacrée chance de vous connaître vous deux !!

- Merci mais tu sais la chance est aussi pour nous crois-moi.

Alice tient toujours la main d’Anthony dans la sienne depuis qu’ils se sont faits la bise.

- Tu as pensé à moi ?

- (Baptiste amusé) Il ne fait que ça, tu sais Hi ! Hi !

Anthony en rougissant.

- En plus je suis sûr qu’il se croit vraiment drôle.

Alice a les yeux brillants de plaisir à le voir aussi démonstratif de ses émotions.

- Je parlais des partitions que tu devais me photocopier.

- (Anthony) Elles sont à la maison, tu viens avec moi ??

Alice lui lâche la main pour lui prendre le bras.

- Allons-y !! Vous nous attendez les gars ?

-(Stéphane) N’en profitez pas pour nous faire un petit.

Anthony rouge vif d’un seul coup.

- Y a pas !! Dès qu’il y a une fille avec nous il faut aussitôt que vous soyez lourds, c’est plus fort que vous ça !

Dylan qui voit bien l’état de son copain.

- Mais non, c’est juste que tu piques des bols tellement fort quand on te charrie que c’est trop marrant Hi ! Hi !

Anthony prêt à laisser couler ses larmes.

- Facile pour vous de vous moquer, vous avez des copines vous.

Alice fusille du regard les deux garçons qui du coup ne savent plus où se mettre.

- Viens Anthony ! Ils n’ont pas dit ça méchamment.

La jeune fille et le garçon partent bras dessus bras dessous en laissant les quatre garçons peu fiers de leurs plaisanteries puériles dont ils ne s’étaient pas rendu compte combien elles avaient visé juste sur ce point précis seul à rendre leur copain malheureux, mais qu’ils ignoraient jusque-là.

- (Dylan) Putain quel con j’ai été !!

- (Stéphane) Et moi donc !! Je n’aurais jamais pensé que ça rendrait « Antho » aussi triste.

Baptiste en regardant son grand frère s’éloigner.

- J’espère qu’il trouvera quelqu’un très vite, il le mérite.

- (Rémi) Ne vous inquiétez pas pour lui les gars, je suis bien placé pour savoir que c’est fait.

Baptiste le regarde avec de grands yeux étonnés.

- Alice !!!

Rémi lui fait un clin d’œil en haussant les épaules.

- Hé !!!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (80 / 100) (Paris) (Hôpital militaire Begin)

(Suite)

- Hi ! Hi ! Titi et Rominet Hi ! Hi !

Nous nous retournons surpris en tombant nez à nez avec un gars éclaté de rire à nous entendre, il a l’air plutôt sympa à première vue et donc nous entamons la conversation avec lui pendant que la partie continue sous les cris et les applaudissements du public.

- Salut ! Moi c’est Florian et lui, c’est Romain.

- Moi c’est Antoine, aspirant Antoine Mathéi en première année d’internat.

- Heu ! Si ça ne te dérange pas, évite les grades devant moi parce que ça me met les abeilles si tu vois ce que je veux dire ?

- (Antoine surpris) C’est une caserne ici et nous avons tous un grade, pas toi ?

- Je suis civil, Florian De Bierne troisième année d’internat, je suis ici pour satisfaire aux désidératas du haut conseil et je t’avoue que j’aurais préféré être ailleurs qu’ici.

Antoine secoue la tête incrédule.

- Wouah !! Mon père va te bouffer tout cru si tu lui balances ça comme ça.

- (Romain curieux) Ton père ?

- Oui le général qui commande cet hôpital.

- J’y crois pas !! Tu es le fils à Marcel ??

Antoine en ouvrant de grands yeux.

- Tu connais mon père ?

- Un peu oui ! J’ai passé quasiment la journée avec lui et Henry.

Antoine cherchant visiblement de qui Florian lui parle.

- Henry ? Ah ! Tu veux parler du colonel Bientz sans doute ?

- Oui, mais pour moi c’est Henry et Marcel et eux m’appellent Florian.

Antoine visiblement est à la ramasse, il regarde les mimiques de Romain qui essaie de lui faire comprendre quelque chose qu’il ne saisit pas.

Il lui fait de gros yeux ronds d’incompréhension jusqu’à ce que Romain soupire et se décide à prendre la parole.

- C’est le Florian du CHU de Reims, tu sais celui dont tout le monde parle !

Antoine a enfin le déclic.

- Ah d’accord !! Je me disais aussi que tu faisais vachement jeune pour un troisième année, tu as quel âge ?

- Dix-sept et toi ?

- Vingt et un ! C’est donc bien toi alors ? Eh bien ! Si on m’avait dit ce matin que je rencontrerais le type qui fait la une des cancans de toute la caserne depuis six mois. Je suis sur le cul là ! Parole ! Et tu viens faire quoi ? Ah oui ! Le conseil ! Qu’est-ce qu’ils te veulent ceux-là ?

- Sûrement vérifier les on-dit sur moi !

- Et ils sont réels ?

Je souris devant la tête qu’il fait en posant la question.

- Tu n’auras qu’à juger par toi-même si tu veux, j’ai l’autorisation de me constituer une équipe alors si tu veux en faire partie ?

- Tu cherches quoi ?

- En fait j’avais envisagé trois infirmiers et un interne mais avec deux et deux ça devrait pouvoir le faire aussi.

Antoine regarde Romain.

- Tu vas en faire partie ?

- (Romain) Oui ! Florian vient de me le proposer !

- Et il y a qui d’autre ?

- (Romain) Valérie et peut être « Titi » si Florian et lui sont d’accords.

- Le capitaine ?

Romain me regarde et voit mon regard noir posé sur lui.

- (Romain) Stephan est comme Florian en troisième année, d’ailleurs ils ont fini la partie. Vous voulez que je l’appelle ?

Je lui fais signe que oui, Romain se lève et met ses mains en porte-voix pour hurler dans le gymnase.

- Titi !!! Hep !! Par ici !!!

Le colosse se tourne vers nous et sourit en voyant Romain lui faire de grands gestes de la main.

Il s’avance alors dans notre direction et au fur et à mesure qu’il s’approche, mes yeux s’agrandissent d’étonnement en me rendant compte de la taille impressionnante qu’il fait.

Ce qui de loin m’avait déjà paru frappant l’est encore plus de près, je suis obligé de lever haut la tête pour continuer à regarder son visage qui reste dans la première impression que j’en ai eu, c'est-à-dire avenant et très viril.

« Titi » en serrant la main de Romain qui disparaît entièrement dans la sienne.

- Tu voulais me parler « Rom » ?

- Oui assieds-toi que je te présente à …

Il hésite en nous regardant Antoine et moi.

- …mes nouveaux amis ?

Je lui souris en acquiesçant de la tête et je tends à mon tour la main avec quand même une pointe d’appréhension, à la montagne de muscles qui l’engloutit en riant de la tête que je fais.

- T’inquiète Hi ! Hi ! Je vais te la rendre, Tu es nouveau ici ?

Il tend la main à Antoine.

- Toi je t’ai déjà vu, tu as l’air d’aimer le hand ?

Antoine en surveillant sa main d’un air comique.

- Heu oui !

Nous restons ainsi une petite demi-heure à discuter et nous présenter, quand il comprend qui je suis et l’objet de l’appel de Romain à se joindre à nous, il sourit en refusant gentiment mon offre.

- C’est sympa d’avoir pensé à moi les gars, mais je suis désolé de devoir refuser votre offre. Ce n’est pas que ça ne m’intéresse pas mais j’ai d’autres objectifs que d’être l’assistant de quelqu’un, même si c’est de celui dont j’entends parler depuis un moment. En plus vous voyez bien que nous sommes trop différents et que cela n’occasionnerait que de la gêne pendant le travail.

Romain visiblement déçu.

- Tu es sûr de ta décision « Titi » ?

- Oui « Rom », je préfère qu’on reste copains si vous voulez mais vraiment non ! Je n’aime mieux pas ! De toute façon je ne pense pas que ce sera un gros problème pour vous de trouver quelqu’un d’autre ici, pas vrai ?

Je comprends ses raisons et souris pour lui répondre.

- Ça devrait le faire, oui ! Et puis tu as sans doute raison !

Je me lève en gonflant ma poitrine et mes biceps.

- A nous deux ça manquerait de place au bloc pour circuler.

« Titi » me regarde et part dans un énorme éclat de rire qui fait se retourner sur lui toutes les personnes encore dans la salle.

- Ah ! Ah ! Ah ! Je vois ça « Goliath » !! Écoute ? Si quelqu’un me cherche, promis je t’appelle à mon secours Ah ! Ah !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (81/100) (Paris) (Yuan) (suite)

Yuan termine de préparer la table quand il entend la porte d’entrée s’ouvrir et se retourne, le visage épanoui de joie pour accueillir son ami.

- Pose tes affaires dans ta chambre « Flo », ça va être prêt dans cinq minutes.

Je fais comme il me dit et dépose mon sac à dos dans la chambre, je le rejoins ensuite et lui vol rapidement un bisou sur le coin des lèvres.

Ce qui ne manque pas d’épanouir encore plus le visage rayonnant de « Yu ».

- Tu parles d’une journée ! Pff !! Je suis vanné !

- Allez !! Viens t’asseoir et laisse-toi dorloter.

- Avec plaisir !! Tiens au fait ! Tu as le bonjour de « Pat », tu sais que tu as le ticket avec elle ? Elle ne me parle que de toi.

Yuan en rougissant.

- Ah oui ?

- Je t’assure ! Mais dis donc toi ? On dirait que ça te fait plaisir ?

- C’est vrai et je serais un sacré menteur si je te disais le contraire, ça me fait bizarre tu sais ?

- Comment ça bizarre ? Elle est super-mignonne et je comprends que tu éprouves des choses pour elle.

- Oui, ce n’est pas ça ! Juste que je ne pensais pas que ça m’arriverait avec plusieurs personnes.

- Tu me comprends mieux maintenant alors ?

- C’est vrai oui, tu ne m’en veux pas ?

- T’en vouloir ? Mais de quoi ? Ah je vois ! Tu veux dire par là que je serais jaloux de Patricia ? Mais bien sûr que non bien au contraire et puis j’en ai parlé avec elle et elle est même d’accord pour qu’on reste comme ça si tu le veux toujours.

Yuan estomaqué par les paroles de Florian et ce qu’elles insinuent surtout.

- Vous avez parlé de « ça » ensemble ?

- Il fallait bien mettre les choses aux points, non ? Elle m’a demandé si j’étais prêt à abandonner mes vues sur toi et je lui ai répondu que si c’était pour ton bonheur il n’y avait pas de soucis. Ça l’a fait réfléchir et elle m’a dit quelque temps après qu’il n’y aurait pas de problèmes si c’était ce que tu voulais de poursuivre également avec nous.

Yuan tombe des nues.

- Elle t’a vraiment dit ça ? J’y crois pas !!!

- Je t’avouerai qu’elle m’a surpris également, mais j’ai compris qu’elle tenait vraiment à toi et surtout qu’elle nous aimait bien également moi et « Thom ».

Yuan repart dans la cuisine pour sortir le plat du four, mais aussi je pense pour réfléchir à toute cette conversation.

Quand il revient dans la pièce, c’est avec un énorme plat fumant et un sourire tout aussi énorme aux lèvres, montrant toute sa joie de ce qu’il vient d’apprendre.

Il pose la nourriture sur la table et nous sert sans rien dire, ses yeux brillants de gaieté me font chaud au cœur.

Je comprends qu’elle sera sa décision, qu’il s’empresse d’ailleurs de me faire connaître.

- Ça arrangerait tout alors !! Putain « Flo », tu ne peux pas t’imaginer combien je suis heureux ce soir. Tu sais ce matin j’ai reçu un texto de Patricia juste après le tien et je me suis dit que des lundis comme ça j’en voudrais tous les jours, mais là après ce que tu viens de me dire c’est...... Wouah !!

- Ecoute « Yu » ! Si tu veux on en reparle après dîner, parce que là j’ai vraiment trop les crocs et ça sent trop bon ton truc.

- Tu n’as rien mangé à midi ?

- Juste un sandwich, hum ! Miam ! T’es un chef on te l’a déjà dit ?

Yuan sourit en voyant son ami manger avec un tel appétit.

- Régale-toi alors Hi ! Hi !

Le repas se fait donc en silence juste ponctué des bruits de mastications des deux garçons affamés et ce n’est qu’un peu plus tard dans la soirée au moment d’aller se coucher, qu’ils reprennent le cours de cette conversation qui leur brûle les lèvres.

- (Yuan) Tu veux te coucher ou on peut encore discuter un peu ?

Je lui fais un clin d’œil.

- Les deux si tu veux !

Je vois bien ses yeux qui s’allument de joie et c’est en un rien de temps que nous nous retrouvons en pyjama dans son lit, bien installés avec la tête relevée par deux énormes oreillers tournés l’un vers l’autre.

- J’ai eu Thomas au téléphone tout à l’heure, tu ne lui avais pas dit que tu commençais à Bégin ?

- Oups !! J’ai complètement zappé le truc !! D’ailleurs c’est l’heure où je l’appelle d’habitude.

Je prends mon portable et lance l’appel.

- Allô mamours !!

- ……………….

- Je suis couché là !

- …………….

- Oui chez « Yu » ! J’avais complètement oublié de t’en parler hier soir, j’y serais une semaine par mois grâce à mon stage sur Bégin.

- ……………..

- (Je souris à Yuan) Il te souhaite une bonne nuit.

Yuan devant le téléphone.

- À toi aussi « Thom »

- ……………

- Oui il est à côté de moi !

- …………..

- Dans le même lit, oui Hi ! Hi !

- …………….

- T’es bête ! En plus ça ne risque pas Hi ! Hi ! Il a mis son tue-l’amour d’enfer Hi ! Hi !

- ……………

- Imagine un peu ! Un pyjama avec des gros nounours sur des nuages Hi ! Hi ! On se croirait dans un épisode des bisounours Hi ! Hi !

Je vois Yuan regarder sa veste, rougir et s’exclamer.

- Ho !!!

- …………

- C’est lui oui Hi ! Hi ! Il vient de se rendre compte que j’ai raison Hi ! Hi ! Allez bisous tout partout mon grand.

- ……….

Je termine en baissant la voix.

- Je t’aime !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (82/100) (Reims) (Rémi/Alice) (suite)

Une fois dans le couloir de la résidence, Alice s’arrête pour faire face à Anthony.

Le jeune homme se mordille la lèvre inférieure les yeux toujours tristes, elle lui prend alors doucement une joue dans sa main.

- C’est quoi ton problème avec les filles « Antho » ?

Anthony en baissant la tête.

- Je n’en ai pas ! D’ailleurs comment le pourrais-je puisqu’elles ne s’intéressent pas à moi ?

Alice sursaute, ne s’attendant visiblement pas à sa réponse.

- Ou as-tu été cherché des idées pareilles ?

Anthony en redressant la tête.

- Pas besoin d’aller loin tu sais, il suffit de regarder autour de moi. En plus de ne pas être terrible, je suis aveugle et ça n’arrange rien.

- (Alice choquée) Qui t’a dit une chose pareille ?

- Que je suis aveugle ? Ça se voit non ?

- Idiot !! Je ne parlais pas de ça tu le sais bien !!

- Bah !! Ça se saurait si je plaisais aux filles, il y en aurait au moins une de temps en temps qui essaierait de me parler tu ne crois pas ?

- Justement !

- (Anthony surpris) Quoi justement ?

Alice sourit car elle sait très bien que ce qu’elle va lui dire inverse les rôles, mais qu’il n’y a que comme ça qu’il saura ce qu’elle pense de lui.

Si elle attend que ça vienne d’Anthony, Alice se rend bien compte qu’elle n’est pas rendue.

- Depuis quand Alice est un prénom de garçon ?

Anthony ne peut s’empêcher de sourire.

- Pff !! N’importe quoi ! Je ne vois pas le rapport !

- Eh bien moi je le vois figure toi ! Quand tu oses dire devant moi que jamais une fille ne vient te parler, j’ai le droit de me poser la question il me semble.

- Mais enfin Alice ! Toi ce n’est pas pareil ! Tu ne comprends pas ou tu le fais exprès ?

- Heu !! Je ne suis pas sûr vois-tu que ce soit moi qui ne comprenne pas.

- Mais enfin ! Je te parlais des filles dans le sens, petite amie.

- Oui et alors ? En plus c’est bien ce que j’avais compris.

Elle voit les yeux d’Anthony s’agrandirent de surprises, elle se dit qu’enfin il commence à comprendre et que ce n’est pas trop tôt.

- Tu insinues quoi là ?

D’une voix douce empreinte d’émotion, puisque c’est le moment pour elle de se révéler à ce garçon qu’elle trouve depuis le premier jour si craquant.

- Mais je n’insinue rien « Antho », à part peut-être que tu es un gros balourd de ne pas comprendre et que c’est moi qui m’y colle à faire ton boulot.

- Mon boulot ??

- Oui parfaitement, ton boulot !! Depuis quand c’est à la fille de dire la première à un garçon qu’il lui plaît ? Tu peux me le dire ?

Elle hésite car une idée vient de lui traverser la tête, idée à laquelle elle n’avait pas pensé jusque-là.

- À moins que je ne te plaise pas ?

Sa voix s’éraille soudainement.

- C’est bien ça ?

Anthony très sensible aux sons, comprend tout de suite la détresse et le doute qui vient de la prendre, il lui attrape le bras avant qu’elle ne s’éloigne.

D’une voix montrant à son tour combien il en est bouleversé.

- J’aime bien tu sais quand tu fais le premier pas, moi je n’aurais jamais osé. Peut-être à cause de ma trop grande timidité ou du fait que je sois aveugle, mais j’aime bien et je ressens la même chose pour toi Alice, crois-moi.

La jeune fille sent les larmes couler sur ses joues, la joie de cet aveu qu’il lui fait lui va droit au cœur et elle reste un long moment, figée sans savoir que dire ni que faire.

- Alors tu attends quoi ?

- (Anthony) Comment ça, j’attends quoi ?

- Pour me le prouver imbécile !

- Co.... Comment ?

- Déjà en m’embrassant et puis en étant un peu plus romantique.

Les mains du jeune homme cherchent son visage et quand elles le trouvent en font doucement le tour en cherchant à se faire une idée plus précise de la beauté d’Alice que son frère lui a tellement vantée.

Elles entrent en contact avec l’humidité des larmes que la jeune fille ne peut refréner, un rictus d’inquiétude puis un grand sourire de compréhension anime le visage du garçon quand doucement il approche ses lèvres de celles de son amie et qu’il l’embrasse d’abord timidement, puis avec plus d’assurance.

- Comme ça ?

Alice le cœur battant la chamade.

- Non !

A son tour elle applique ses lèvres frémissantes sur celles du jeune homme.

- Comme ça !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (83/100) (Paris) (Hôpital militaire Bégin)

(Suite)

Le général disperse le rassemblement matinal du lever des couleurs, il jette un œil rempli de fierté sur le drapeau flottant au vent et retourne d’un bon pas vers son bureau pour débuter réellement sa journée.

Il doit recevoir maintenant les trois futurs médecins et infirmiers mutés de ce matin et ronchonne en se demandant quand tout cela va cesser, l’organisation devenant trop difficile suite à ses changements de personnels qu’il subit depuis quelques semaines.

Dans le couloir face à son bureau, Valérie, Romain et Antoine, attendent également debout près des trois militaires arrivés avant eux.

Valérie sourit à Romain et fait connaissance du troisième futur larron avec qui elle va travailler une semaine au moins par mois pour le restant de l’année universitaire.

Les trois autres personnes semblent stressées pour ne pas dire plus de leurs nouvelles affectations.

Seul l’un d’entre eux connaît la raison de sa présence ici, il ne pouvait pas moins car étant le fils de la personne qui est l’instigateur de toutes ses mutations.

Erwan Désmaré, vingt et un ans, fils de Maurice Désmaré directeur de la DST est un garçon d’un mètre quatre-vingt aux cheveux brun en brosse.

Il est d’allure sportive comme son père et ses soixante-douze kilos n’ont pas une pointe de graisse, pour achever le tout il a un regard charmeur dont les yeux verts ne laissent pas insensible la gent féminine qui pour beaucoup de ses demoiselles en feraient bien leurs quatre heures.

Son père quand il a eu connaissance il y a quelques années de son choix pour la médecine, a été au premier abord plutôt déçu qu’il ne suive pas sa voix dans les services de l’état.

Ensuite après réflexion, il s’est dit qu’après tout c’était un métier qui demandait tout autant d’abnégation que le sien et il a fini par l’accepter finalement avec le sourire.

Quand Erwan a annoncé à son père qu’il s’était engagé dans l’armée pour poursuivre ses études, celui-ci l’a serré dans ses bras un long moment tellement il a été fier de son garçon.

Cette affectation à l’hôpital militaire Bégin, c’est Maurice qui en est l’instigateur et ce n’est que le week-end dernier, qu’il l’a avoué à son fils en lui en donnant la raison.

Depuis Erwan a beaucoup réfléchi, le garçon dont son père lui a parlé avec tant de trémolos dans la voix qu’il a cru un moment à une erreur de jeunesse de sa part et qu’il allait lui annoncer qu’il était son demi-frère.

Le rire tonitruant de son père lui a bien vite fait comprendre qu’il s’était mis le doigt dans l’œil et qu’en fait c’était autre chose qui le liait à ce garçon.

En pensant à tout ça, il écoute machinalement la conversation amicale des trois derniers arrivés.

Erwan comprend plus ou moins qu’ils vont faire équipe, qu’il leur manque encore un quatrième assistant pour collaborer avec un chirurgien nouvellement arrivé et qui monte son futur team au sein d’un des services de chirurgie.

Bien sûr il est loin de penser que ce serait pour être avec le jeune Florian De Bierne de qui son père lui a expliqué en quoi il s’intéressait à lui, aussi c’est en toute transparence et sans faux-semblant, qu’il se présente à eux en engageant la conversation.

Les présentations sont très rapides, Erwan se sent vite très à l’aise autant avec les deux garçons forts sympathiques qu’avec la jeune fille qu’il trouve très jolie au demeurant.

Il se promet de la « respecter » s’ils travaillent ensemble car il connaît bien sa propension à changer de partenaire comme de chemise et ne tient pas à ce que cela nuise à son travail ainsi qu’à l’ambiance de l’équipe.

Quand le général arrive dans le couloir qui mène à son bureau, il reste un instant à l’arrêt devant tant de monde qui manifestement attende son arrivée.

Bien sûr il ne peut pas rater de voir son fils et se demande ce qu’il vient faire là étant donné les instructions qu’il a de ne pas s’afficher avec lui pendant le service.

Un des nouveaux mutés le voit, il se redresse aussitôt en criant.

- Garde à vous !!!

Dans un réflexe tout militaire, les cinq autres personnes se redressent à leur tour et restent figées les doigts dans le pli du pantalon.

- Repos !!

Il fait signe à son fils de le suivre dans le bureau, préférant commencer par lui vu qu’il est malgré tout intrigué par sa présence ici.

Quelle n’est pas sa surprise de le voir entrer accompagner par deux autres personnes, bien sûr il est loin de penser à ce qu’il a dit à Florian la veille.

Le général d’une voix marquant la surprise.

- Oui !!!

Valérie en saluant réglementairement son supérieur.

- Maréchal des logis Pinoto Valérie, Je demande à faire partie de l’équipe de l’aspirant De Bierne mon général !

Romain à son tour salut son supérieur.

- Maréchal des logis Duval Romain, je demande également à faire partie de l’équipe de l’aspirant De Bierne mon général.

Antoine salut à son tour son père.

- Aspirant Mathéi Antoine, je fais la même demande qu’eux mon général.

La surprise se lit à livre ouvert sur le visage du général, il ne pensait pas que ça irait aussi vite et surtout que son propre fils en ferait partie.

Il est satisfait malgré tout de le voir impliquer dans cette équipe qui de toute évidence fera parler d’elle.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (84/100) (Paris) (Hôpital militaire Bégin)

(Suite)

- Repos !! Je prends note de vos demandes et j’en référerai à vos chefs de service respectifs, il y a une petite erreur dans l’énoncé de vos sollicitations. Enfin pas vraiment une erreur mais juste une autre façon de voir les choses, Florian De Bierne est et reste officiellement aspirant mais il sera accepté pour respecter sa demande expresse à ce qu’il soit considéré comme civil le temps qu’il passera parmi nous. Si je compte bien et d’après ce qu’il m’a demandé, il resterait un poste de libre dans l’équipe qu’il va diriger ?

- (Antoine) Permission de parler mon général ?

- Bien sûr lieutenant !

- Je… enfin « nous » pensons connaître celui qui sera le dernier intervenant dans l’équipe, Florian ne l’a pas encore rencontré mais cette personne serait intéressée et il ne reste plus à Florian qu’a donné son accord s’il le souhaite.

- Qui est cette personne ?

- Elle est dans le couloir mon général, c’est un des nouveaux qui vient d’avoir son affectation parmi nous et qui se présente à vous ce matin.

Le général remarque le hochement de tête des deux sous-officiers qui confirme les paroles de son fils.

- Très bien ! Faites-le entrer !

Antoine salut rapidement puis ouvre la porte et passe la tête dans le couloir, il attire l’attention d’Erwan par un geste de la main.

- Lieutenant ? Le général voudrait vous parler !

- (Erwan surpris) Qui ça ? Moi ?

Antoine lui fait un clin d’œil amusé.

- Oui ! Venez !

***/***

Pendant que le fils de Maurice entre dans le bureau, Florian quant à lui arrive devant le poste de garde et cette fois-ci sort son badge tout neuf pour le tendre sous le nez du planton.

L’homme se redresse aussitôt et va pour le saluer quand Florian lui dit amusé.

- Sacré moustique !! Il vous pique le cul sans qu’on s’y attende Hi ! Hi ! Allez bonne journée man !!

Le brigadier n’a pas le temps de répondre que déjà le petit rouquin qui vient de lui parler est reparti, malgré tout il ne peut laisser s’échapper un sourire amusé devant sa dégaine en le voyant s’éloigner rapidement vers le bâtiment principal.

La chance est avec lui du fait que c’est la même sous-officier qu’hier qui est à l’accueil et qui bien sûr ne manque pas de le reconnaître.

Florian lui fait son petit sourire espiègle, ne lui laissant pas le temps d’en placer une.

- Salut !! Je vais voir Marcel ! Je connais le chemin !

Il grimpe quatre à quatre l’escalier sans lui laisser le temps de réagir et arrive en courant presque dans le couloir au moment où ses trois nouveaux amis sortent du bureau.

- Salut les gars !! Vous m’attendez ? Je n’en ai pas pour longtemps, juste le temps d’un petit coucou au taulier et j’arrive.

Comme pour la jeune femme de l’accueil, il ne leurs laisse pas le temps de répondre que déjà il frappe un petit coup bref à la porte et entre sans attendre qu’on lui en donne l’autorisation.

Il se retrouve nez à nez avec Erwan qui sursaute devant cette entrée si peu protocolaire.

- Oups !! Je te dérange ?

Le général lève les yeux au plafond devant autant de familiarité, malgré tout il ne peut s’empêcher de sourire devant la bouille grêlée qui le regarde avec un grand sourire.

- Non ! Justement tu tombes bien !

- Cool !!!

- Je te présente l’aspir… Hum !! Je disais voici Erwan Désmaré, il a fait connaissance avec ta future équipe et aimerait en faire partie.

Je me tourne curieux vers le jeune homme et le détaille avec intérêt, ses traits me font tout de suite penser à Maurice et il ne me faut pas longtemps pour que ça devienne une certitude tellement la ressemblance est frappante.

- Tu es de la famille avec Maurice ?

- (Erwan surpris) Heu !! Oui ! C’est mon père.

- C’est lui qui t’envoie vers moi ?

- Non ! Pas du tout !! Juste que j’ai discuté avec vos trois assistants dans le couloir et ils m’ont parlé d’un chirurgien qui formait une équipe à laquelle ils allaient faire partie, je ne savais pas que c’était vous.

- Mais tu sais qui je suis ?

- Mon père m’en a parlé oui, mais encore une fois je ne savais pas que c’était à vous qu’ils faisaient allusion dans le couloir.

Je lis sur son visage qu’il est sincère car il est visiblement aussi étonné que moi sur ce coup là.

En plus j’avoue qu’il me plaît bien, c’est donc avec un grand sourire que je lui tends la main.

- Je te crois ! Top là camarade et Bienvenue au club !!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (85/100) (Paris) (Hôpital militaire Bégin)

(Suite)

Le général a écouté sans rien dire, maintenant qu’il les voit se serrer la main une question lui brûle les lèvres.

- Tu connais son père ?

- Qui ça ? Maurice ? Bien sûr, c’est comme qui dirait mon protecteur depuis de longues années.

- (Le général ahuri) Ton protecteur ?

- Ah !! Je vois que tu n’es pas au courant ! Maurice, enfin… son père, est le directeur de la DST.

Le général reporte son regard sur Erwan.

- C’est vrai ?

- Oui mon général !

- Eh bien ça alors !!

Il me regarde à nouveau.

- Il te protège de quoi ?

Je ne veux pas non plus trop en dire.

- Faudra lui demander, c’est sans doute lié à mes capacités sortant de l’ordinaire tu comprends ?

- Heu oui ! J’essaie tout du moins ! Mais je t’avoue que tout ça ne me dit rien qui vaille, enfin !! Encore un mystère de plus sur ta personne. Décidément !! Je n’ai pas fini de me poser des questions.

Voyant que je ne réponds pas et que j’attends la suite du programme, il prend une feuille dans le tiroir pour la remplir rapidement.

Une fois terminé, il la signe et y appose un coup de tampon puis me la tend.

- Présentez-vous au service qui est indiqué sur cette feuille, ils ont besoin d’urgence d’un coup de main et je pense que vous serez utiles là-bas. Je vais prévenir le chirurgien responsable du service, qu’il n’attrape pas une crise cardiaque quand il va te voir.

Je me redresse amusé en le saluant et en faisant claquer mes talons l’un contre l’autre.

- À vos ordres mon général !!

Le bond qu’il fait m’éclate un maximum.

- Hi ! Hi ! Ne rêve pas Marcel !! C’était juste pour voir ta tête Hi ! Hi !

Je sors vite fait en emmenant Erwan avec moi, nous entendons le général maugréer dans ses dents juste avant de refermer la porte et nous nous regardons Erwan et moi, amusés de notre sortie.

- Mon père m’avait prévenu, mais c’est vrai que tu es terrible quand même Hi ! Hi !

Nous rejoignons les trois autres en riant, ceux-ci en nous voyant comprennent que l’équipe est au complet et c’est dans cette atmosphère bonne enfant que nous allons nous présenter au lieu de notre futur travail.

Un silence impressionnant nous accueille dans cette aile de l’hôpital, les gens circulent autour de nous visiblement affairés et ne font pour ainsi dire pas attention aux cinq personnes quasi inconnues qui pénètrent dans leurs services.

Un cri soudain nous fait stopper net, les poils dressés par l’impact de ce son démontrant tant de terreur de la part de celui qui l’a poussé.

Une femme sort d’une pièce complètement affolée et cherche visiblement du regard quelqu’un qui pourrait lui venir en aide.

- Un chirurgien chambre vingt-deux !! Vite !! Nous sommes en train de le perdre !!

Je me plante directement devant elle suivit par mes quatre acolytes.

- Je suis chirurgien ! Je peux vous aider ?

Elle me regarde bizarrement, mais apparemment elle est trop stressée pour me rembarrer et je dirais même à voir son visage, qu’elle est prête à tout pour s’ôter la responsabilité de ce qu’il se passe dans la chambre.

- Vite alors !! Il perd tout son sang, les sutures de l’opération n’ont pas tenu.

Je fonce dans la chambre où mon regard capte tout de suite le problème, un homme est étendu sur le lit et du sang sort de sa jugulaire en petits jets saccadés.

Je me précipite alors vers lui et entre mon doigt dans la plaie, cherchant à obstruer l’artère le temps de réfléchir à une action possible.

- Où sont les blocs opératoires ?

Valérie qui connaît l’endroit pour y avoir déjà effectué plusieurs services.

- Au fond du couloir à gauche !!

- Alors on fonce !!! Vite !!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (86/100) (Paris) (Hôpital militaire Bégin)

(Suite)

Erwan et Antoine comprennent eux aussi l’importance de faire vite, ils enlèvent les freins qui bloquent le lit et le poussent dans le couloir.

J’ai toujours le doigt qui stoppe l’hémorragie aussi je monte sur le lit pour pouvoir continuer à l’y maintenir pendant la manœuvre, plusieurs personnes déboulent dans le couloir et regardent d’un œil surpris l’étrange attelage que nous formons.

Arrivé au bloc, ils positionnent le lit tout contre la table d’opération et me regardent en attendant mes ordres.

- Allez les gars !! À trois on le pose !! Un ! Deux ! Trois !

L’homme se retrouve sur la table en un rien de temps, le lit est alors écarté pour nous laisser plus de place.

J’ai la main et la moitié du bras couvert de sang, tout ça n’est pas très hygiénique mais nous n’avons pas le temps de nous préparer plus tellement l’urgence est là.

- Mettez-lui une perfusion et une poche de sang vite !! Romain ! Vire-moi son pansement et désinfecte le plus que tu peux autour de mon doigt !! Antoine trouve moi les clamps !!

Pour une première fois à travailler ensemble, nous sommes servis mais je note dans ma tête combien mon choix était judicieux.

Aucun ne panique et tous effectuent les gestes qu’il faut quand il faut, l’homme est très rapidement mis sous perfusion, nettoyé et les clamps posés.

Je vérifie s’il y a un afflux de sang suffisant par les vaisseaux secondaires pour maintenir l’irrigation interrompue par la pose des pinces, celles-ci stoppent maintenant complètement la circulation du sang de part et d’autre du point de rupture de l’artère.

Je sens des regards curieux derrière mon dos, nous devons faire une sacrée impression au personnel habituel du service avec nos vêtements si peu protocolaires.

Moi en civil avec mon sweat-shirt imbibé de sang et mes copains en uniformes pas vraiment adaptés au lieu.

Malgré tout personne ne vient pour prendre notre place, j’en déduis que ce que nous faisons leurs laissent suffisamment à penser que nous savons gérer l’urgence.

La reconstruction de la partie endommagée de l’artère ne me prend pas très longtemps et je desserre petit à petit les clamps afin de laisser de nouveau la circulation sanguine se faire naturellement.

Ça a l’air de tenir cette fois-ci pour que je me décide à récupérer les pinces puis après un dernier coup d’œil critique sur mon travail, je referme les chairs et suture la plaie.

Romain refait le pansement pendant que je contrôle son rythme cardiaque et que je lui injecte un somnifère.

Comme ça il ne risque pas de foutre mon travail en l’air en bougeant trop fortement la tête, ce qui a sans doute été le cas précédemment pour que la première opération n’ait pas tenu.

- C’est bon les gars ! Je crois qu’il s’en sortira mais c’était moins une !

Nous laissons la main aux infirmiers du service qui ramènent le blessé dans sa chambre et nous allons faire un brin de toilette pour enlever toutes les marques de sang sur nos mains.

J’ôte également mon sweat pour rester en maillot de corps, comme d’ailleurs ceux de mon équipe qui ont retiré également leurs hauts d'uniformes.

Je remarque amuser le regard que portent Erwan, Romain et surtout Antoine, sur la poitrine plus que pulpeuse de « Val ».

- Dites bandes de cochons !! Quand vous aurez fini de vous rincer l’œil ?

Valérie comprenant que c’est pour elle que je parle met ses bras en croix sur sa poitrine, tentant sans vraiment y parvenir d’y cacher ses trésors.

- Oh !!! Mais ce n’est pas bientôt fini, oui !!

- (Romain amusé) Y a du matos ma vieille Hi ! Hi !

Valérie faussement outrée.

- Attends que j’aille voir s’il y en a autant de ton côté sale cochon !!

Une infirmière arrive pour lui tendre une blouse en souriant, Valérie la lui prend des mains et l’enfile en vitesse, en se sentant quand même mieux une fois chose faite.

- C’est mieux comme ça ? Vous allez pouvoir vous calmer maintenant ?

Antoine fait la moue, mais ses yeux brillent d’amusement.

- Bof !! T’étais mieux en « Bimbo » tu sais ?

Valérie le regarde à son tour et son sourire me dit que notre jeune interne blond ne lui est pas indifférent.

- Pour la « Bimbo » ce sera en dehors du service ok ?

Antoine en pique un magnifique bol qui nous fait tous rire, il fait malgré tout fi de son trouble et réplique du tac au tac.

- Ah d’accord !! Et il se termine à quelle heure ?

2eme année 1er semestre 2ème partie : (87/100) (Afrique)

Okoumé et son fils Akim arrivent à la clairière, où maintenant il y a tout autour de celle-ci des pieux plantés de carcasses mortes mit en place par les chasseurs de sa tribu et qui servent d’avertissements au cas où quelqu’un voudrait y pénétrer sans autorisation.

Le bruit a changé et Akim a expliqué à son père que c’était ceux que les hommes blancs faisaient pour la replantation de jeunes arbres en remplacement de ceux qui ont été abattus.

***/***

Elle est là comme toujours et feule doucement quand elle les aperçoit, Okoumé s’approche d’elle pour la caresser doucement.

Cette journée s’annonce comme les autres à part sur un point, l’atmosphère anormale qui imprègne les lieux.

La panthère fixe le guerrier qui ne comprend pas ce qu’elle lui veut, elle recule alors en s’éloignant de lui et lentement s’avance vers l’endroit où sont enterrés les six hommes blancs.

Okoumé la suit en demandant à son fils de rester sur place et de l’attendre, ce n’est que quand il arrive à l’endroit précis où ils ont creusé la fosse qu’Okoumé sent son corps se figer d’effroi.

Celle-ci a été rouverte et vidée de ses cadavres, il ne reste plus que les outils et les armes qui maintenant se retrouvent à l’air libre et commencent à être attaqués par la rouille.

Il se baisse pour constater que les traces sont fraîches, la terre a été retournée il y a très peu de temps.

En bon chasseur Okoumé commence à suivre les marques laissées au sol, la panthère feule en signe d’avertissement ce qui le rend encore plus prudent et le freine dans son avancée.

Plusieurs centaines de mètres plus loin, ils arrivent devant une trouée où un énorme tas de cendres termine de s’éteindre en laissant encore échapper de rares fumerolles.

L’homme et l’animal s’approchent, quelques ossements humains sont visibles et Okoumé relève sa lance en observant attentivement tout autour de lui à la recherche d’un quelconque signe de présence humaine.

L’impression de danger pèse lourd sur les épaules du chef Massai qui sent son corps se recouvrir de transpiration, le pelage noir de sa compagne se hérisse à son tour quand ils entendent non loin un bruit de craquement sec prouvant la présence proche d’une ou de plusieurs personnes.

- Rrrrrr !!!

Okoumé se tourne vers elle, il frémit devant ses babines retroussées et son air agressif, il plante sa lance au sol et attrape son arc, puis sort une flèche qu’il positionne et bande, prêt à la décocher au premier signe de danger.

« Crack !!!! »

Le bruit se rapproche, la panthère s’allonge au sol prête à bondir sur l’intrus qui manifestement arrive sur eux sans trop se soucier d’être discret.

Une silhouette apparaît bientôt à leur vue, l’homme s’avance en les fixant de ses yeux sombres.

Une espèce de statu quo entre les deux hommes et l’animal se passe, le temps que chacun se fasse une idée de la dangerosité ou pas de l’autre.

La panthère bondit soudainement pour attaquer l’inconnu, celui-ci fait un geste de la main qui la stoppe en plein élan en la faisant s’affaler à ses pieds, inerte et la gueule béante à chercher son souffle qu’elle trouve apparemment difficilement, pour témoin le son rauque qui s’échappe de sa gorge.

Okoumé comprend qu’il doit baisser son arme, l’homme en face de lui marquant une assurance telle qu’il est conscient de son inutilité et qu’au contraire le fait de la braquer sur cet homme risque fort de se retourner contre lui.

- (L’inconnu) Sage décision !! Rappelle-la près de toi et parlons !!

Okoumé cille au ton de commandement de cette voix si profonde.

- Reviens ici ma belle !! Allez !!

La panthère semble comprendre les paroles d’Okoumé, elle se tourne avec difficulté vers lui et rampe dans sa direction, l’homme voyant que le danger est passé baisse sa main qui jusque-là était toujours dirigée vers elle et l’effet est immédiat car la panthère aussitôt se sent libre.

Elle rejoint alors rapidement le guerrier pour se coucher à ses pieds, visiblement oublieuse de toutes ses velléités agressives.

Okoumé reste figé devant tout ce qu’il se passe et qu’il ne comprend pas, l’homme reprend son approche vers eux quand son visage s’adoucit pour la première fois depuis qu’il est apparu à leur vue.

Le chef Massai comprend que le danger est passé, lui aussi se détend et son corps se relâche de l’énorme pression qu’il subissait jusque-là.

L’inconnu le remarque également, un sourire apparaît sur son visage étrangement livide à la beauté irréelle.

- (L’homme) Je ne suis pas un ennemi !! Le moment n’est pas encore venu pour toi de me rejoindre dans ma quête !! Repars d’où tu viens et ne reviens plus ici, seul ton plus jeune fils y sera autorisé pour faire le lien. Les conditions ne sont pas encore toutes réunies, tu sentiras de nouveau mon appel quand le temps sera venu pour toi de m’apporter ton aide.

- Qui es-tu ?

- Celui qui ne devrait pas être là !! Va!! Retourne à ta vie et ne pose plus de questions.

2eme année1er semestre 2ème partie : (88/100) (Reims) (Rémi/Alice) (fin)

Anthony vibre de tout son corps sous le baiser enflammé d’Alice, une joie comme il n’en a plus connu depuis très longtemps emplit son cœur.

L’odeur de parfum mélangée à celle naturelle de la jeune fille l’enivre, son cœur bat à tout rompre et quand après une longue minute elle se détache de lui c’est pour admirer le visage épanoui et pour elle merveilleux de ce garçon si sensible.

Alice d’une voix douce.

- Alors !!

Anthony semblant s’éveiller d’un rêve merveilleux.

- Ouah !!! Encore !!

Alice lui redonne en riant un deuxième baiser, plus rapide celui-là et lui reprend le bras pour l’amener jusqu’à l’ascenseur.

- Quel étage ?

- Hein !! Ah oui !! Deuxième !

- Reviens en Hi ! Hi ! On dirait que tu viens de décrocher la lune Hi ! Hi !

- C’est un peu ça tu sais, c’est tellement merveilleux pour moi ce qui m'arrive. Confirme-moi que ce n’est pas juste un fruit de mon imagination ?

- Rassure-toi « Antho », c’est bien réel.

Alice à la sortie de l’ascenseur le laisse passer devant elle du fait qu’il connaît mieux qu’elle le chemin, une fois dans l’appartement Anthony va directement sans hésitation dans sa chambre et revient aussi rapidement auprès d’elle avec une chemise remplie de polycopies.

Ils font alors le chemin inverse pour rejoindre les autres, non sans se redonner plusieurs fois en riant de brefs baisers scellant le début de leur liaison.

Baptiste voit tout de suite que quelque chose a changé à l’expression extasiée sur le visage de son grand frère, Rémi remarque également le regard que sa sœur porte sur le jeune aveugle et un grand sourire de joie lui retrousse les lèvres.

Il met un petit coup de coude à Baptiste et lui dit suffisamment bas pour que lui seul entende.

- Tu vois que j’avais raison !

Baptiste se tourne vers son copain et sourit à son tour.

- Ils vont bien ensemble tu ne trouves pas ?

- Oh que oui !!

- Il n’y a plus que nous deux à caser maintenant Hi ! Hi !

Rémi a les yeux qui brillent.

- C’est sûr ! Mais nous avons le temps aussi, en plus les filles sont plutôt rares autour de nous. Dis-moi ? Tu n’aurais pas une ou deux copines à me présenter ? Parce que je t’avouerai que c’est plutôt le désert dans mon entourage.

Baptiste le regarde avec une pointe de regret, en comprenant par ses paroles qu’il n’a plus qu’à remballer loin dans ses pensées l’idée de plus en plus présente qu’il avait de Rémi comme beaucoup plus qu’un ami.

- Va falloir que tu te débrouilles tout seul pour en trouver parce que c’est autant le désert pour moi à ce niveau-là.

- Ah !! Pourtant en te voyant j’avais pensé que tu n’avais que l’embarras du choix.

- Pff !! N’importe quoi !! Je ne vois pas ce qui te fait dire une chose pareille !

Rémi le regarde incrédule.

- Un beau mec comme toi ? Ça me paraissait évident pourtant.

Baptiste hésite un instant à tout lui dire mais préfère n’en rien faire, ne le connaissant pas encore suffisamment.

- Toi aussi tu es beau mec et ce n’est pas pour ça qu’elles te sautent toutes dessus à chaque coin de rue, non ?

- Mouaih !! Tu as raison, c’est sans doute parce que je ne suis pas suffisamment dégourdi avec les filles. En fait je t’avouerai même qu’elles me foutent la trouille, moque-toi si tu veux mais c’est vrai je t’assure !

Baptiste soupire et préfère mentir.

- Pareil pour moi tu sais, je reconnais que ce n’est pas drôle tous les jours.

- J’ai peut-être une solution si tu es d’accord ?

- Ah oui !! Laquelle ?

- On pourrait s’aider mutuellement si tu veux, je trouve une fille qui me plaît et tu t’arranges pour lui parler de moi et j’en ferais autant pour toi.

- (Baptiste amusé) Tu regardes trop la télé Hi ! Hi !

- Allez !! S’te plaît !!

Baptiste sourit au visage de chien battu que fait son copain, il se dit que de toute façon ça n’engage à rien et qu’en plus ça lui donnera l’occasion pour passer plus de temps avec lui.

- Ok d’accord ! Mais c’est bien parce que c’est toi ! Pff ! Quelle idée quand même !!!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (89/100) (Paris) (Hôpital militaire Bégin)

(Suite)

Le commandant responsable du service de chirurgie réparatrice dans lequel viennent d’être mutés Florian et son équipe raccroche le téléphone, sa conversation avec le général lui amène le sourire aux lèvres.

Il connaît l’homme depuis de nombreuses années et sait combien il est attaché à l’étiquette militaire, sa requête envers le jeune De Bierne va à l’encontre de tout ce dont il s’attendait venant de sa part.

Considéré le jeune aspirant comme un civil ? Pourquoi pas après tout puisque ce n’est pas son choix mais celui de bureaucrates que le commandant ne tient pas particulièrement dans son cœur.

Il trouve même que le garçon du fait de son jeune âge doit en avoir une sacrée paire pour tenir tête, seul contre tous avec autant de convictions.

Il se lève et sort de son bureau pour inspecter son service, comme il le fait chaque matin mais également dès qu’il a un instant de libre dans son emploi du temps plus que chargé.

Les chuchotements inhabituels qu’il entend à droite à gauche piquent sa curiosité, il arrête une de ces discussions en s’adressant aux deux sous-officiers en pleine conversation.

- C’est quoi toutes ses messes basses "chef" ?

Les deux hommes se redressent d’un bond et saluent leur supérieur qui le leurs rend brièvement.

- Repos !! Je vous ai posé une question ?

- Paraitrait qu’un gamin en civil s’est débrouillé comme un chef hier au bloc opératoire mon commandant.

Les deux sous-officiers expliquent tout ce qu’ils savent par le téléphone arabe de la caserne, téléphone qui fonctionne beaucoup mieux que la méthode officielle et qui déjà fait gorge chaude de l’intervention salutaire du jeune garçon sur un patient en rechute d’une opération menée sur lui l’avant-veille.

Le commandant écoute d’une oreille attentive et comprend comment les « exploits » de ce "Florian" ont pu faire le tour des services hospitaliers Français alors qu’en si peu de temps, il a déjà fait celui de la caserne.

- Savez-vous où il est ?

- Aux dernières nouvelles ils étaient aux douches mon commandant.

- Comment ça ?

- Parait que ça rigole bien là-bas mon commandant.

Le commandant sourit bien malgré lui car la rumeur sur ce jeune homme va autant sur son extrême compétence dans les actes quels qu’ils soient de la chirurgie, mais aussi de sa forte propension à la plaisanterie et surtout à amuser la galerie partout où il se trouve.

Curieux de voir de visu le gaillard, il salue brièvement ses subordonnés et repart d’un bon pas vers l’endroit où ils lui ont signalé sa présence.

Et de fait quand il arrive dans le couloir non loin des blocs sanitaires, il entend un rire tellement débordant de gaieté qu’il ne peut s’empêcher lui-même d’y succomber en ricanant tout seul rien qu’à l’entendre.

Malgré tout, il se reprend assez vite pour garder un minimum d’apparence martiale quand il entre à son tour dans la pièce et se retrouve devant le jeune garçon qui rit de cette façon si communicative à gorge déployée.

"Converse" aux pieds, jeans délavé et tee-shirt Marsupilami, voilà la tenue très peu militaire dans laquelle il le trouve.

Un corps gracile, mais aux muscles fins apparents et une tête qui même sans le rire qui s’échappe de ses lèvres en ce moment précis, lui amènerait certainement un sourire amical tant elle est atypique.

Un visage rond grêlé de taches de rousseurs sur le haut des joues, le front et l’arête du nez, des cheveux d’un roux magnifique dressés comme les épis d’un champ de céréale balayé par le vent et des yeux d’un vert si profond qu’ils lui mangent la figure et attirent inexorablement le regard vers eux.

Petit gabarit du genre qu’ils recherchent pour la conduite des chars, avec des mains blanches aux doigts d’une finesse tel qu’il pourrait s’adonner à la broderie sans problème.

Le commandant rit tout seul intérieurement de ses pensées peu orthodoxes et se décide à prendre la parole quand il voit le garçon le fixer dans les yeux avec curiosité.

- Voilà donc à quoi ressemble notre nouvelle recrue !!

Il regarde également les trois autres garçons et la jeune femme.

- Et je présume que vous faites tous partie de la nouvelle équipe ?

Les quatre se redressent et saluent.

- Oui mon commandant !!

- Je me présente ! Commandant Alain Hartshum !

C’est plus fort que moi, j’éclate de rire et lui dis.

- À vos souhaits ! Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (90/100) (Chez Mireille)

Carole est installée dans le salon et comme elle n’a pas cours ce matin, elle a décidé de faire un peu de repassage et en profite pour ratisser large car elle a pitié de Marc ainsi que de Dorian et Gérôme, qui la font bien rire à chaque fois qu’ils s’y collent.

En fait elle aime bien le faire alors que c’est une véritable corvée pour beaucoup, tandis que ça la détend tout aussi bien qu’un bon bouquin.

Elle trie les vêtements par catégorie et s’amuse à chaque fois de la différence qu’il y a entre les garçons et surtout son Flavien, en riant elle étale sur la table à repasser un boxer de son homme et met par-dessus un sous vêtement de chacun des trois autres garçons.

Bien sûr celui de Flavien déborde de chaque côté et elle pouffe comme une gamine à ce constat.

Comme à chaque fois qu’elle pense à lui, son esprit part loin dans des pensées en tout genre, mais la vision de son boxer lui amène aussitôt celle de ce qu’il contient quand il le porte.

C’est dans cet état d’esprit que la trouve Mireille quand elle sort de sa cuisine pour venir discuter un peu avec la jeune fille avec laquelle elle s’entend bien, ainsi d’ailleurs qu’avec tous ceux qui ont pris pension chez elle.

- Ne me dis pas à quoi tu penses surtout Hi ! Hi !

Carole relève la tête et sourit.

- Il ne vaut mieux pas non ! Hi ! Hi !

- J’aurais eu peur de sortir avec un garçon aussi impressionnant.

- Au début je me disais ça aussi et puis en fait ça se passe très bien, il est conscient de son physique et n’est jamais brusque avec moi.

- (Mireille curieuse) Même pendant... Heu ! La chose ?

- (Carole amusée) Surtout pendant la chose comme tu dis Hi ! Hi !

- C’est un très beau garçon et tu as gagné le jackpot avec lui, je sais qu’il t’aime beaucoup et je ne vous souhaite que du bonheur à vous deux.

- C’est gentil ! Il t’aime beaucoup aussi comme tout le monde ici d’ailleurs.

- (Mireille) Ma vie a changé depuis que vous êtes là et je ne me souviens même plus comment c’était avant.

***/***

La jeune fille et la vieille femme discutent un long moment, jusqu’à ce que le téléphone sonne et que Mireille décroche.

- Allô !!

- …………..

- Oui c’est ici ! Mais ils sont au travail là ! Je peux leurs laisser un message si vous voulez ?

- ……………..

- Bien entendu si vous préférez, maintenant je ne sais jamais à quelle heure ils rentrent.

- ………………..

- Attendez ! Je prends un stylo pour noter.

Mireille fouille un instant dans le tiroir et en tire un calepin avec de quoi écrire.

C’est bon ! Vous pouvez y aller !

- ……………..

Mireille note et à la fin elle demande.

- S’ils me demandent de la part de qui ?

- …………….

Mireille termine de noter.

- C’est parfait mademoiselle, je ferais la commission dès qu’ils rentreront.

- ………….

- Entendu, je n’y manquerai pas ! Au revoir mademoiselle.

Mireille raccroche et repose le stylo sur le calepin, elle reste un instant devant le téléphone puis elle rejoint Carole en soupirant.

- Je ne sais pas ce qu’elle voulait mais ça avait l’air important.

Carole relève son fer à repasser et demande par pur curiosité.

- Elle voulait joindre qui ?

- Dorian et Gérôme ! Sa voix était bizarre, comme si elle ne savait pas si elle devait me parler ou pas.

- Bah ! C’est peut-être une amoureuse qui n’ose pas se déclarer, remarque sachant pour « Do » et « Gé » elle ne devrait pas se faire d’illusion non plus Hi ! Hi !

- Ne rit pas ma grande, je pense que c’est plus grave que ça. J’espère me tromper mais sa voix était vraiment bizarre.

- Qu’est-ce qu’elle t’a fait noter ?

- Un numéro de téléphone et son nom en disant qu’ils sauraient qui elle est.

- Ah oui ? Et c’est quoi son nom ? Peut-être que je la connais !

- Jaquemin ! Léonie Jaquemin.

Mireille voit Carole devenir toute blanche, elle se précipite vers elle et la prend dans ses bras.

- Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu la connais ?

Carole d’une voix blanche.

- Hélas oui ! Et je te jure que j’aurais préféré ne plus jamais entendre ce nom.

2eme année1er semestre 2ème partie : (91/100) (Aix)

Franck est à son bureau, il prend connaissance des derniers rapports liés à la recherche de ses hommes disparus.

Ceux-ci sont désespérants de platitudes, mais surtout n’apportent rien de nouveau et il va devoir faire stopper les équipes toujours à tenter de collecter des informations.

Trop de temps maintenant est passé depuis leurs disparitions et les chances s’amenuisent de jour en jour de les retrouver vivants.

Aussi préfère-t-il passer l’éponge pour laisser les autorités du cru terminer de mener les recherches en continuant comme ils le font à interroger les indigènes.

C’est néanmoins avec regret qu’il clôt le dossier et signe les formulaires d’assurances qui permettront aux familles de toucher les indemnités incluses dans le contrat pris par l’entreprise en prévoyance d’incidents de ce genre.

C’est dans cet état d’esprit que le trouve Michel quand il se fait annoncer au secrétariat et qu’il entre dans le bureau quelques instants plus tard.

- Eh bien !! Ce n’est pas la grande forme on dirait !

- Tu peux le dire oui !

- Toujours pas de nouvelles ?

- Non !! C’est mort maintenant, rends-toi compte que depuis le temps nous aurions dû les retrouver ou au minimum en entendre parler.

Michel hoche la tête en accord avec les paroles de son ami.

- C’est bien malheureux tout ça !

Il voit les feuilles à l’en-tête de l’assurance.

- Tu ne les as pas encore envoyés ?

- Justement j’allais le faire !

- Heureusement que Pierre à l’époque avait négocié ce contrat sinon ça aurait coûté une fortune en indemnisation.

Franck tristement comme à chaque fois qu’il entend parler de son ami.

- Il était comme ça, toujours prévenant sur tout.

Michel regrette ses paroles quand il voit combien elles ont attristé Franck.

- Tu comptes faire un geste supplémentaire pour les familles ?

- J’aurais bien voulu oui mais tu sais bien que cette décision doit être validée par le conseil d’administration et que depuis qu’il a été émancipé, c’est Florian qui en est l’actionnaire majoritaire. Alors si tu veux toujours le garder en dehors du coup, je ne sais pas comment faire. De plus je commence également à avoir des difficultés avec le comité d’entreprise qui demande justement la réunion annuelle du CCE et qui s’étonne qu’elle ne soit pas déjà programmée.

Michel fait une grimace.

- De toute façon il faudra bien qu’il l’apprenne un jour et d’ailleurs c’est un peu pour ça que je suis venu te voir.

- (Franck intéressé) Ah ! Quand même !

- Oui ! Je voulais voir avec toi de combien l’entreprise pourrait se passer de liquidités sans que ça nuise à son développement.

- (Franck étonné) Faudra voir ça avec la compta, mais pourquoi as-tu besoin d’autant d’argent ?

- Thomas m’a parlé d’un projet que Florian voudrait mettre en œuvre et d’après l’ampleur qu’il m’en a rapportée, il n’aura certainement pas assez de sa fortune personnelle pour le mener à bien.

- Hein !!! Mais c’est quoi ce projet ? Il veut construire une pyramide ou quoi ?

- (Michel amusé) Quand même pas Hi ! Hi !

Il raconte alors la conversation qu’il a eue avec Thomas, il continue ensuite avec la demande d’aide du père Antoine et l’idée qui lui est venue de concilier les deux.

- Seulement il y a un hic dans tout ça… Florian et l’Afrique !! Tu connais tout autant que moi ce rejet qu’il a de tout ce qui concerne cette région.

- Et comment tu penses faire ?

- Thomas m’a dit que Florian lui a fait promettre de ne pas aller là-bas sans lui, alors je pensais que tu pourrais organiser une visite à notre agence pendant les prochaines vacances de « Flo ».

- Pourquoi pas ! Même si au vu de ce qui vient de se passer, je ne suis pas très chaud pour les envoyer dans le secteur. Quant à son projet, je le trouve plutôt démesuré venant d’un garçon qui ignorerait tout de sa fortune. Pas toi ? J’ai idée qu’il doit en savoir beaucoup plus qu’il te le laisse à penser et ça ne m’étonnerait pas de lui, vu tout ce que j’ai appris dernièrement.

Michel réfléchit avant de répondre.

- C’est une éventualité à ne pas négliger en effet, mais je le crois capable d’en venir à bout de lui-même. Déjà qu’il gagne bien sa vie sans rien demander alors imagine s’il voulait vraiment gagner beaucoup d’argent, les possibilités qu’il a pour le faire sont à la hauteur de son intelligence et crois-moi il n’en manque pas.

- Alors pourquoi veux-tu t’en mêler ?

- Tout simplement parce que j’aime beaucoup le père Antoine, de plus un projet comme celui-là demande déjà pas mal d’années rien que pour le mettre en place avant qu’il ne soit opérationnel.

- Écoute Michel !! Laisse-moi un peu de temps pour réfléchir à tout ça et nous en reparlerons, d’accord ? En attendant je vais quand même voir à organiser cette visite à notre agence mais sans rien dire sur tout le reste. Thomas croira que c’est dans le cadre de ce que je lui ai dit, il préviendra lui-même Florian s’il tient à tenir sa promesse qu’il lui a fait.

- (Michel sourit) Pour ça aucune inquiétude, tu connais notre Thomas.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (92/100) (Reims) (Dorian & Gérôme)

***/***

« Quelques jours plus tard »

Gérôme repose sa tasse en la claquant nerveusement sur la table, Dorian le regarde et comprend son impatience.

Ils sont place d’Erlon située au centre-ville de Reims, dans un café où ils attendent Léonie qui doit les y rejoindre.

Quand ils sont rentrés chez Mireille le fameux jour où elle a téléphoné, ils ont trouvé celle-ci assise dans le salon avec tous les autres pensionnaires et le silence ambiant leur a mis tout de suite la puce à l’oreille sur un événement spécial qui se serait passé dans la journée.

Aussitôt mis au courant, Gérôme a rappelé et n’a rien pu en tirer de plus que ce rendez-vous dans ce bar, ce vendredi après-midi.

Dorian en regardant sa montre.

- Relax !! C’est nous qui sommes en avance !

Gérôme sur les nerfs.

- Pourquoi n’a-t-elle rien voulu dire au téléphone ?

- Bah !! Elle a eu sans doute peur d’être sur écoute !

- Justement !! C’est ça qui me rend nerveux figure toi ! Imagine un peu ce qu’elle a à nous dire pour prendre autant de précautions.

- Je ne comprends pas moi non plus, je croyais qu’elle avait démissionné ?

- Elle l’a fait !! Du moins de la DST, j’en ai eu la confirmation hier quand j’en ai parlé à Patrice.

- Tu l’as appelé ? Tu aurais pu me le dire quand même !

- Ça me perturbe tellement cette histoire que j’ai oubliée, excuse-moi.

- Et qu’est-ce qu’il t’a dit au juste ?

- Pas grand-chose en fait, juste qu’elle avait bien quitté l’agence et qu’elle n’avait plus fait parler d’elle depuis. Patrice fait des recherches, il nous tiendra au courant s’il apprend quelque chose d’intéressant.

- Si Maurice est mis dans le coup ça ira très vite.

- Je pense oui !

La porte du bar s’ouvre et une femme entre, les deux garçons y jettent un œil vite fait et reprennent leurs conversations quand ils sont étonnés de la voir s’asseoir à leur table.

- Ça va vous deux ?

Dorian ouvre de grands yeux étonnés car s’il reconnaît tout de suite la voix, pour le reste il tombe sur le cul et la femme qui s’assoit près d’eux ne ressemble pas vraiment à la Léonie qu’il se rappelle.

- Léonie !!!

- Plus bas s’il te plaît !! Écoutez-moi et ne dites rien, je ne vais pas pouvoir rester bien longtemps et je risque gros rien qu’à être ici à vous parler. Florian est en danger ! Des personnes dont je ne dirai pas le nom veulent le faire enlever et l’emmener loin d’ici pour l’utiliser à leurs fins.

- (Gérôme) Comment ???

- Silence !! Je n’ai pas fini ! Ils en ont appris beaucoup sur lui et sur ses possibilités, je travaille pour eux mais je n’ai pas voulu le trahir une deuxième fois. S’ils apprennent ce que je vous ai dit !! Je crains pour ma vie vous comprenez ? Ils sont prêts à tout pour utiliser son secret.

- (Dorian) Dis-nous au moins un nom ?

- (Léonie hésite) Maurice le connaît, il saura de qui il s’agit !! Bonne chance et faites attention à Florian, dites-lui que je m’excuse pour ce que je lui ai fait et que j’aimerais qu’il me pardonne.

Elle se lève au moment où le serveur arrive pour prendre sa commande et sort du bar avec un dernier sourire empli de tristesse adressé aux deux garçons avant de disparaître à leurs yeux.

- (Dorian incrédule) Qu’est-ce que tu en penses ?

- Qu’on est dans la merde !! Une sacrée merde même !!

Il prend son portable et explique tout ce qu’il vient de se passer à Patrice, puis raccroche et sort son porte-monnaie pour payer l’addition.

- Allez ! Viens ! Nous avons du boulot.

Les deux policiers sortent du bar en prenant le chemin du commissariat tout proche.

Un homme assis à l’opposé dans le même bar, se lève lui aussi et paye à son tour sa consommation, il lance un appel sur son téléphone et pendant que le serveur lui rend la monnaie, discute avec la personne à l’autre bout.

- Vous aviez raison chef ! Elle vient de les prévenir !

- ……..

- Entendu ! Ce sera fait !

Il rempoche sa monnaie avant de quitter le bar, l’homme prend alors le chemin qu’a pris Léonie comme s’il savait où la trouver et pose la main sur sa veste à la hauteur de sa poitrine pour y tapoter doucement son arme.

- C’est bien ma vieille ! Nous avons du boulot tous les deux ce soir !

Un rictus mauvais orne alors son visage, apparemment il est habitué à ce genre de mission et semble y trouver un plaisir manifeste.

2eme année 1er semestre, 2ème partie : (93/100) (Paris) (Yuan) (suite)

Les deux sacs à dos sont déjà posés dans le couloir, quand Yuan vérifie qu’il n’a rien oublié.

Florian va bientôt arriver, il n’aura juste le temps que de prendre sa douche avant qu’ils ne repartent pour rejoindre leur train.

Yuan sourit car il a passé une merveilleuse semaine avec son ami entièrement à lui, leurs discussions et leurs fous rires aux histoires que lui a racontées « Flo » sur ses premiers jours passés dans sa caserne, lui ont redonné une pêche incroyable et son état dépressif est vite passé aux oubliettes.

Apparemment son intégration s’est faite sans trop de mal ne serait-ce la discussion houleuse sur le respect qu’il doit à son chef de service au nom sujet à la plaisanterie sans méchanceté de Florian, mais que l’homme a apparemment mal prise puisque ça s’est terminé dans le bureau du général où « Flo » s’est fait taper sur les doigts.

Une certaine froideur reste depuis lors entre l’homme et Florian qui malgré ses excuses n’a pas réussi à se faire réellement pardonner, juste une espèce de statu quo entre eux leur permettant de travailler ensemble sans trop de problèmes de part et d’autre.

Yuan est le nez dans son frigo afin de mettre à la poubelle les quelques aliments dont la date de péremption ne passera pas le week-end, quand son ami rentre et va direct sous la douche avec juste un.

- C’est moi « Yu » je me douche et on y go !!

Yuan referme le sac-poubelle qu’il descendra en quittant l’appartement et entre dans la salle de bains avec des affaires propres sous le bras pour que Florian puisse se changer.

Il admire le corps nu de son ami en ombre chinoise à cause de la buée qui couvre la vitre de la porte de douche, il sourit quand Florian se met de profil et que son sexe semi bandé se porte à sa vue.

Il détourne pudiquement les yeux pour respecter la pudeur de son ami en songeant malgré tout qu’il aimerait en avoir une pareille.

L’eau s’arrête et Florian sort de la douche en voyant son copain le visage tourné vers le mur, il sourit avec amusement.

- Je t’ai vu mater ma queue tu sais ?

- Excuse-moi mais c’était plus fort que moi, je suis désolé.

- Bah !! Après ce qu’on a déjà fait ensemble tu n’as pas à l’être, tu sais ?

- (Yuan sourit) Justement ! Hi ! Hi ! J’ai pas besoin de ça, c’est déjà bien assez difficile de ne pas faire que d’y penser.

- Tu peux regarder maintenant je suis présentable Hi ! Hi !

Yuan soupire et se tourne vers son ami, ses yeux s’arrondissent de stupeur quand il le voit nu en remuant des fesses, le sexe faisant de grands cercles.

- Hélicoptère !!!! Hi ! Hi !

- Florian !! T’es vraiment qu’un sale gosse Hi ! Hi !

C’est mort de rire qu’ils sortent de l’appartement et prennent le chemin de la gare de l’Est tout près.

Le trajet qu’ils connaissent maintenant par cœur, passe très vite car ils ont toujours quelque chose à se dire.

Arrivés à Reims, ils vont poser leurs affaires à l’appartement et récupèrent Damien et Guillaume au passage, pour s’en retourner rapidement jusqu’au CHU où ils veulent passer voir Patricia.

Ils apprennent les dernières nouvelles de la semaine et bien sûr sont heureux du rapprochement d’Anthony avec Alice.

- (Guillaume) Au fait « Flo » !! J’aurai le dossier médical d’Anthony la semaine prochaine au plus tard, Baptiste a réussi à le trouver dans les papiers de sa mère et il va-t’en faire une copie.

- Cool !!

- (Damien) Ça serait bien si tu pouvais faire quelque chose.

- Je me le demande en fait !!

Yuan surpris de ma réponse.

- Pourquoi tu dis ça ? Je serai à sa place j’en rêverais tout le temps.

- Tu dis ça parce que tu sais ce que c’est de voir alors que pour « Antho » ce n’est pas pareil, il n’en a pas la moindre idée et ce sera très compliqué pour lui. Son cerveau n’est pas formé comme nous depuis notre naissance pour assimiler les formes et les couleurs pour leurs donner un nom.

- (Guillaume) Il lui faudra juste du temps pour réapprendre tout ça.

- Pas certain que ce soit aussi simple pour lui, de toute façon attendons déjà de voir si c’est réalisable et après nous en discuterons avec lui et sa mère. Je ne ferai rien sans qu’ils soient conscients des implications et qu’ils ne le veuillent réellement.

- (Guillaume) Pourquoi sa mère ? Anthony est majeur ?

- Parce que c’est elle qui connaît le mieux son fils et elle saura instinctivement si c’est une solution à retenir, maintenant n’allez pas lui mettre ces choses-là dans le crâne pour l’instant.

- (Damien) Attends !! On n’est plus des gamins !!

Je le regarde amusé.

- Ah oui ? C’est qui le bébé à sa "moman" ??

- (Damien rougit) Pffttt ! Ça fait longtemps qu’elle ne m’appelle plus comme ça !!

- (Guillaume moqueur) Pourtant ce matin encore je l’ai bien entendu, ou alors j’entends des voix Hi ! Hi !

Damien rouge vif cette fois ci.

- Mais arrête !!! Tiens !! Regarde-le maintenant comment il se fout de moi !!

Je me retiens de rire.

- Meu non !!! Tu te fais des idées là.

Je lui mets une petite tape sur les fesses et lui dis surpris.

- Tiens !! Tu n’as pas mis ta couche ??

Nous détalons tous en riant avec « Dami » au cul qui nous poursuit avec la ferme intention de nous faire payer à sa façon nos moqueries envers lui.

- Bande de salops !! Vous allez voir qui va bientôt avoir besoin de mettre des couches !!

Pour pouvoir s’asseoir après ce que je vais vous mettre comme coups de pied aux culs !!

2eme année 1er semestre 2ème partie : (94/100) (Paris)

« Toc ! Toc ! »

Maurice relève les yeux du dossier qu’il consultait.

- Entrez !!

Patrice et Camille entrent dans le bureau qu’ils connaissent maintenant très bien, ils savent pourquoi ils sont là puisque ce sont eux qui ont prévenu leur patron suite à la conversation que Patrice a eu avec Gérôme.

- Asseyez-vous ! J’ai vérifié certaines choses depuis votre appel et je crois qu’il faut prendre très au sérieux l’avertissement de votre ancienne collègue.

- (Patrice inquiet) Pouvons-nous en savoir plus ?

- Bien sûr !! Sinon je ne vois pas l’intérêt à vous avoir convoqués tous les deux. Déjà sachez que votre prochaine mission sera de surveiller Florian quand il sera à Paris, je vais mettre quatre personnes avec vous sur cette mission et ils seront sous vos ordres. Il y aura également un renforcement militaire qui sera prévu pendant ses séjours à Begin, nous mettons également en place une cellule de surveillance sur Thomas et le quartier où vivent les grands-parents de Florian.

- (Camille alarmée) C’est si grave que ça ?

- Bien plus car vous ne savez pas encore le pire !!

Il ouvre son dossier et en sort un cliché fraîchement imprimé.

- Tenez !!

Patrice prend la photo et sursaute.

- Qui est-ce ? Et qui lui a fait ça ?

- Vous ne la reconnaissez pas ? Remarquez vue son état ce n’est pas étonnant.

Camille pousse un cri.

- Léonie !!

Maurice en reprenant la photo.

- Elle vient de m’être envoyée il n’y a pas une heure, c’est un employé de l’hôtel où elle avait pris une chambre qui l’a découverte suite à l’inquiétude d’un voisin qui avait cru entendre un bruit anormal et qui avait frappé à sa porte sans résultat.

Patrice en avalant difficilement sa salive.

- Je sais ce qu’elle a fait, mais elle ne méritait pas une fin pareille.

Maurice soupire en rangeant la photo.

- Deux balles à bout portant en pleine tête, au moins elle n’aura pas souffert.

Camille les larmes aux yeux en repensant à celle qui à un moment de sa vie a représenté beaucoup pour elle.

- Elle savait ce qu’elle risquait et elle l’a fait quand même, rien que pour ça elle mérite notre pardon.

- (Maurice) Je pense qu’elle a toujours regretté d’avoir trahi son ami et qu’elle n’a trouvé que cette solution pour se pardonner elle-même.

- (Patrice) Qui a pu faire une chose pareille ?

Maurice avec de la colère dans la voix.

- Qui on s’en fout, nous finirons bien par le savoir. La question est de connaitre l’identité de celui qui en a donné l’ordre !! Et là-dessus j’ai ma petite idée et croyez-moi si c’est bien de cette personne qu’il s’agit, il va le payer cher !!

- (Patrice) Vous ne nous direz pas son nom ?

- Pas dans l’immédiat, il y a quand même un doute et je ne voudrais pas vous mettre sur une fausse piste.

- (Patrice) Je comprends, pour Reims qu’est-ce que vous avez prévu ?

- Gérôme et Dorian continueront leur mission, j’envoie également plusieurs équipes en doublons là-bas dès demain.

- (Patrice) Ça fait beaucoup de monde ! Comment allez-vous justifier tout ça ?

Maurice avec un sourire amical aux lèvres.

- Ne vous inquiétez pas pour ça, j’ai eu mes ordres d’en haut et tous ces changements d’organisation sont très officiel.

Camille surprise en comprenant l’implication de ses dernières paroles.

- « Flo » a tant d’importance que ça ?

- Je vais vous faire un aveu qui ne devra pas sortir de ce bureau, je ne vous ai pas dit toute la vérité depuis le début de cette affaire. Maintenant que je suis convaincu de votre forte amitié envers ce garçon, je peux vous en dire plus. Florian est suivi par nos services depuis qu’il a l’âge de trois mois et qu’il est revenu d’Afrique parfaitement sain alors que les photos prisent de lui et le rapport de l’officier qui l’a pris en charge sont parvenus dans un service traitant spécifiquement des cas disons anormaux pour ne pas dire paranormaux, vous comprenez ?

- (Patrice) Alors cette mission au camping ?

- Faisait partie d’autres conjointement menées et dont vous n’étiez bien entendu pas au courant.

- (Camille) Alors tous ses dons ?

- Ils étaient déjà connus pour certains de nos services, oui !!

- (Patrice) Qui est-il en réalité ?

- (Maurice soupire) Une énigme !! Que nous cherchons à comprendre sans y parvenir, ce garçon n’aurait pas dû réchapper à ses blessures. Mais le plus important c’est la propriété de son organisme à sécréter ce pouvoir de régénérescence que nous avons tous constaté, mais aussi de l’étrange acceptation qu’ont les personnes qui le côtoient et qui trouvent ça normale. Vous rendez vous compte de la valeur de ce garçon ?

- (Camille) Je me rends surtout compte que c’est mon ami et que quelqu’un cherche à lui nuire, le reste n’a aucune importance pour moi.

- (Maurice) C’est bien ce que je viens de vous dire et c’est là le grand mystère qui entoure notre petit rouquin. Quant au fait de chercher à lui nuire, je ne pense pas mais je dirais plutôt de se l’approprier pour son propre compte.

- (Patrice) Que pouvons-nous y faire ?

- Pas grand-chose malheureusement, si ce n’est le faire disparaître aux yeux du monde. Mais en attendant j’ai un compte à régler, prends tes nouveaux ordres au secrétariat et mets en place ta surveillance avec tes nouveaux coéquipiers.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (95/100) (Reims/Paris) (Règlement de compte)

« Le lendemain, onze heures du matin. »

L’homme sort de son hôtel avec sa valise à la main, sa mission ne s’est pas vraiment passée comme prévu et il lui faut quitter la région le temps que l’enquête sur l’assassinat bat son cours.

Un autre agent va prendre sa suite avec tous les alibis nécessaires sur les vingt-quatre dernières heures, au cas où il lui serait demandé des comptes.

***/***

Les deux hommes le voient passer devant eux et prennent une photo depuis l’intérieur de la voiture dans laquelle ils sont en sous-marins (surveillance).

Aussitôt le fichier photo est entré dans le pc portable que l’un d’entre eux tient sur ses genoux et très vite les informations s’affichent en leurs donnant le renseignement qu’ils attendent.

- C’est bien lui !

- Ok j’y vais !

- Fais gaffe, d’après son dossier c’est un sacré vicieux !

- T’inquiète ! Moi aussi !

L’homme sort de l’auto banalisée et commence à suivre le tueur en le rattrapant petit à petit tout en restant le plus discret possible.

Il sort de sa poche un petit appareil à air comprimé qu’il dirige négligemment vers le dos du quidam, quand il est sûr de ne pas le rater il appuie sur un petit bouton qui déclenche l’appareil et envoie une capsule dans un léger « Pfft » ! Quasiment inaudible.

Il s’arrête alors et se laisse rejoindre par la voiture, une fois à l’intérieur il regarde son collègue avec un œil interrogateur.

- Alors !

- C’est bon ! Le marqueur fonctionne, ils n’auront plus qu’à le cueillir à Paris.

- Ok je les préviens.

- Et maintenant ? On fait quoi ??

L’homme lance l’appel avant de répondre.

- Va jusqu’à la gare, il ne nous reste plus qu’à attendre son remplaçant. Allô !! Patron ?

- ……

- C’est fait !

- ……….

- Entendu patron ! On vous tient informer dès que nous entrons en contact avec lui.

Il remet son téléphone dans sa poche et reporte son regard sur son collègue.

- Je crois que Maurice nous a mis sur du lourd cette fois-ci, je ne l’ai jamais vu comme ça !

- Qu’est-ce qu’il t’a dit ?

- De ne prendre aucun risque quitte à le supprimer.

L’autre homme quitte un instant les yeux de la route pour les porter sur son collègue.

- T’as raison ! C’est du lourd cette fois !

***/***

« Paris deux heures plus tard. »

L’homme descend du train pour entrer directement dans le premier taxi qui s’avance vers lui, il donne une adresse et se détend sur la banquette arrière, soulagé de ne pas avoir été repéré.

Il ferme les yeux et somnole, bercé par les mouvements du taxi.

Le chauffeur l’observe par le rétroviseur, le point rouge qui clignote discrètement sur son GPS intégré au tableau de bord le fait sourire de satisfaction et il a un rictus mauvais en se dirigeant vers une zone relativement dégagée.

Il prend alors une grande bouffée d’air et appuie sur l’aérosol qu’il tient dans sa main libre, le gaz inodore s’en échappe pour en remplir très vite l’habitacle.

Le chauffeur compte les secondes dans sa tête sans aucune trace de nervosité et gare le taxi quand il sent qu’il va devoir reprendre sa respiration.

Il en sort alors rapidement en claquant la porte derrière lui pour la refermer, il prend ensuite son téléphone et appelle les secours.

- Allo !!

- …..

- Un client qui vient d’avoir une crise cardiaque dans mon taxi.

- …..

Il renseigne au mieux la personne à l’autre bout du fil pour ensuite raccrocher en s’allumant une cigarette.

Un coup d’œil sur sa montre, il ouvre la porte du taxi et laisse ouvert le temps que l’air puisse se renouveler à l’intérieur, il prend ensuite le pouls du passager arrière et sourit.

- Un de moins !!!

L’homme ressort son téléphone et lance un nouvel appel.

- Allô patron ?

- …..

- C’est fait !

- …………

- Entendu !

Il raccroche alors qu’un bruit de sirène arrive dans sa direction, le chauffeur remonte dans son taxi et attend sereinement des secours qui manifestement arriveront trop tard.

***/***

Maurice fait le tour de son bureau et range dans son coffre un dossier sur lequel il vient d’annoter en rouge « affaire classée ».

Même si Léonie ne faisait plus partie de son service, il ne pouvait pas permettre de laisser sans réagir son meurtre alors qu’elle s’était rachetée de façon si courageuse.

- Un partout bal au centre !! À mon tour de prendre l’avantage ! Tu aurais dû te contenter de respecter notre deal au lieu de vouloir jouer cavalier seul, j’espère que tu comprendras l’avertissement et que la perte de ton liquidateur te fera réfléchir.

2eme année 1er semestre 2ème partie : (96/100) (Paris) (Yuan) (suite)

« Chez les Viala »

Son œil s’ouvre difficilement et capte aussitôt l’heure indiquée au plafond par le réveil de Florian.

- Et merde !!

Yuan se retourne et constate qu’il est seul dans le lit ainsi que dans la chambre.

Florian et Guillaume sont déjà debout et l’ont laissé dormir, faut dire aussi qu’à l’heure où ils sont rentrés ça ne fait pas autant que ça d’heures de sommeil.

Une fois qu’ils ont retrouvé Patricia au CHU, ils ont attendu qu’elle finisse son service et ont passé la soirée ainsi qu’une partie de la nuit tous ensemble jusque très tôt ce matin.

Yuan est heureux quand il met les pieds au sol et qu’il se dirige vers la salle de bains, Patricia et lui se sont rapprochés, le baiser d’au revoir qu’ils se sont donnés était beaucoup plus qu’un simple baiser amical.

Il est sous la douche quand il entend frapper à la porte.

- C’est toi « Yu » ?

- Oui entre ! C’est ouvert !

Damien passe la porte et reste un moment indécis en comprenant que son ami est toujours sous la douche.

- (Yuan) Ne fait pas ta mijaurée « Dami », entre… ça fait courant d’air.

Damien entre et referme derrière lui, il ne peut s’empêcher de regarder le corps magnifique de son ami et fini par se retourner gêné malgré tout de le détailler de la sorte.

- Il y a ton assiette dans le frigo si tu as faim !

- Cool !

Yuan arrête l’eau.

- Tu me passes une serviette s’il te plaît ?

Yuan attrape le linge que lui tend son ami en lui adressant un large sourire et un petit clin d’œil devant son trouble manifeste.

Il se sèche sans pudeur et rigole devant l’air emprunté de Damien qui ne peut s’empêcher de reluquer le jeune asiatique.

- Eh bien « Dami » ? Mathis ne te suffit plus que tu me dévores comme ça des yeux ?

Damien en piquant son bol.

- Je ne te dévore pas des yeux !! N’importe quoi !!

- Ah oui !! Tu fais quoi alors ?

- Je regarde un beau mec qui se balade à poils devant moi, c’est tout.

- La différence est vraiment infime tu ne trouves pas ? Allez !! Tu vois bien que je te charrie, il est où « Flo » ?

- Dans le bureau de mon père, Baptiste a donné les copies du dossier médical d’Anthony à Guillaume et il est en train d’en prendre connaissance.

Yuan enfile un boxer et un bas de jogging vite fait, un coup de peigne plus tard ils sont devant Florian qui lève les yeux vers eux et sourit en voyant le torse luisant de son ami tout près de lui.

- Waouh !! Quel spectacle !!

- (Yuan) Je suis tombé où là ? Déjà Damien qui vient me reluquer pendant que je prends ma douche et maintenant toi qui en a les yeux qui sortent de la tête Hi ! Hi !

Damien qui cherche à se défendre.

- C’est lui qui m’a dit d’entrer, je ne savais pas qu’il était tout nu.

- (Je souris) Ah d’accord !! Dis plutôt que tu le fais exprès de t’exhiber devant nous pour nous aguicher, sale pervers.

Yuan se passe la main sur ses abdos devant le nez de Florian.

- Meu non !! Ou alors juste un petit peu pour voir si je fais toujours mon petit effet.

- Alors tu dois être content ?

Yuan nous fait un grand sourire.

- Assez oui ! Hi ! Hi ! Bon ! Trêve de plaisanterie sur mon corps d’apollon, ça donne quoi pour « Antho » ?

Je repasse les coupes de l’IRM pour vérifier une nouvelle fois que je ne me suis pas trompé.

- C’est une malformation congénitale au niveau du nerf optique, son cerveau ne reçoit pas les informations parce qu’elles se perdent en route.

- (Damien anxieux) C’est opérable tu crois ?

- Pas dans le sens de ta question malheureusement.

Yuan me fixe intensément.

- Mais toi tu pourrais faire quelque chose ?

- (J’hésite) Sans doute oui ! Mais je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose à lui faire que de lui rendre la vue.

- (Damien incrédule) Mais pourquoi ?

- Son cerveau ne sera peut-être pas capable d’assimiler toutes ses nouvelles données tu comprends ?

Yuan qui hoche la tête.

- Il arriverait quoi si c’était le cas ?

- Comment veux-tu que je le sache ? Personne n’a jamais rendu la vue à un aveugle de naissance et je n’ai rien pour étayer mes craintes. Au pire il pourrait devenir fou qu’est-ce que j’en sais !! Au mieux il lui faudra des années pour avoir une vision des choses comme vous et moi, le temps d’apprendre à différencier les objets et à leurs donner un nom.

- (Yuan) Mais tu vas quand même lui en parler ?

- Je demanderai à Frédéric d’en parler à sa mère avant, c’est elle qui devra s’occuper de lui pour toutes ses années qui lui seront nécessaires et il faut qu’elle sache la sinécure qui l’attend. Seule une mère pourra avoir la patience suffisante vous savez ? Et ce sera au détriment de sa vie à elle.

- (Damien) Mais tu peux le faire ?

Je regarde une dernière fois l’IRM.

- Oui ! Mais nous perdrons également des amis car ils ne pourront pas rester ici, ce serait trop dangereux pour moi.

- (Yuan) Peut être pas si tu l’opères ailleurs qu’ici !

Damien le regarde, étonné.

- Et ou ça ?

- (Yuan) Chez moi !

- (Damien) A Paris ?

Yuan en captant mon regard.

- Non ! En chine !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (97/100) (Fac)

« Lundi matin. »

La vie ce lundi-là reprend son cours naturel avec qui dans les salles d’études, qui à son travail.

Flavien et Carole attendent Sébastien, Marc et Florian, même si maintenant ils ne suivent pas les mêmes cours.

Ils ont gardé l’habitude d’entrer ensemble à la fac et bien sûr de se retrouver pendant leur temps libre ainsi qu’à la cafétéria.

Sébastien arrive le troisième et ils aperçoivent au bout de la rue la silhouette de Florian qu’ils reconnaîtraient entre tous du fait qu’il a gardé l’apparence d’un gamin bien qu’il ait un an de plus depuis cet été.

C’est d’ailleurs cet aspect physique qui attire toujours autant l’attention sur lui, tout comme sa bouille mouchetée aux cheveux fous qui lui ont donné depuis peu son nouveau surnom.

Un des étudiants a affiché un jour un poster du professeur Einstein dans le couloir de l’accueil en inscrivant en gros au bas de l’affiche.

« Ici aussi nous avons le nôtre »

L’image de cet homme éminent aux cheveux en bataille a beaucoup fait rire et c’est devenu très vite depuis le surnom de Florian au sein de l’établissement.

Jamais personne ne l’a affublé de ce surnom en sa présence mais en dehors de ce moment-là c’est devenu l’appellation principale que tous emploient, élèves comme professeurs en parlant de lui.

- (Sébastien) Regardez Einstein s’il n’a pas l’air toute « gaite » encore Hi ! Hi !

Flavien comme à son habitude fond comme un bonbon tendre en regardant son ami.

- Je le préfère comme ça, vous savez ?

Carole en le regardant amoureusement.

- Tu l’aimes beaucoup pas vrai ?

- Beaucoup oui !! Et ça même avant qu’il sauve la vie de « Ludo ».

Sébastien plisse les yeux d’un seul coup.

- Ils sont bizarres les deux mecs dans la voiture là-bas, on dirait qu’ils surveillent « Flo » regardez !!

Flavien suit le regard de son copain et voit aussitôt de quoi il parle.

Une Peugeot garée dans la rue avec deux hommes à l’intérieur qui suivent visiblement des yeux le petit rouquin qui ne se doute de rien, le sang de Flavien ne fait qu’un tour et il se dirige rapidement vers son ami.

- (Sébastien) Carole ! Va chercher du renfort pendant que j’appelle Dorian et Gérôme, et tu restes dans le campus s’il te plaît.

- (Carole) Mais !!

- Fais ce que je te dis ! Ce n’est pas la place d’une fille, on ne sait jamais.

Pendant qu’il appelle Dorian, Flavien dépasse le véhicule et s’approche de Florian qui le voit arriver, surpris des traits tendus de son visage.

- Qu’est-ce que tu as ?

- (Flavien sérieux) Tu avances tranquillement, mais tu restes collé à moi « Flo » !

Décidément il m’inquiète.

- Tu me fais quoi là ?

Flavien se voulant rassurant.

- Je me plante peut-être mais j’ai l’impression que les deux gus dans la bagnole sont là pour toi, une fois que nous les aurons dépassés tu accélères le pas et je m’occupe du reste c’est compris ?

- Je reste avec toi ou nous continuons ensemble, mais il est hors de question que je te laisse seul sur ce coup là !

- (Flavien soupire) Ok mais tu restes derrière moi, allons-y !

Il arrive au niveau de la voiture et sans que personne n’ait pu devancer son geste, il ouvre la porte brusquement en attrapant les deux gars par le col et en les tirant de toutes ses forces vers lui.

Les deux gars à l’intérieur se sentent happés et extirpés manu militari comme de simples sacs de pommes de terre, ils se retrouvent plaqués contre le mur qui ceinture la fac et leurs yeux s’arrondissent de frayeur tellement ils ont été pris par surprise.

Leurs pieds ne touchent plus le sol, Flavien leurs écrasent la gorge avec ses poings fermés sur leurs cols de vestes.

Sa voix aux intonations inquiétantes s’élève alors qu’il a son visage rouge de colère à quelques centimètres des leurs, blancs de frayeurs.

- Vous avez cinq secondes pour me dire ce que vous voulez à mon ami avant que je vous éclate la tronche comme un fruit trop mûr ! Florian ? Regarde dans leurs vestes si tu y trouves quelque chose de louche !

Je sors de derrière lui et commence à mettre ma main dans la veste du premier, j’ai un mouvement de recul en sentant l’arme qu’il porte sur lui et je la sors avec deux doigts en tremblant pour la laisser tomber au sol.

Je fais pareil sur le deuxième homme sous le regard noir de mon ami qui est prêt à tout maintenant je le sens bien pour leurs casser la tête.

Flavien en assénant un fort coup de genou dans le ventre du gars à sa droite qui pousse un gargouillement de douleur.

- Vous lui vouliez quoi à mon ami ? Répondez connards !!

Un gargouillis sort de la gorge du premier.

- Graaa !!!

- Laisse-le respirer « Flav » sinon il ne pourra jamais te répondre.

Flavien desserre légèrement sa prise, prêt à resserrer l’étau au moindre signe d’agressivité.

- Alors !!

- Po..li..ce !!

Flavien d’une voix rageuse.

- Et mon cul c’est du poulet ?

Je vois Sébastien courir vers nous en faisant des grands signes et j’arrête le geste de Flavien qui recommençait à lever le gars par le col.

- Arrête « Flav » !! Ils disent peut-être la vérité !!

Sébastien toujours le téléphone à l’oreille.

- C’est Dorian !! Il dit qu’ils bossent avec eux !!

Flavien relâche aussitôt son étreinte sur les deux gars qui s’affalent au sol complètement sonné et c’est d’une voix redevenue normale qu’il leurs pose la question qui tue.

- Vous ne pouviez pas le dire plus tôt ??

2eme année 1er semestre 2ème partie : (98/100) (Fac) (suite)

Les deux policiers se regardent incrédules et le moins amoché des deux, parce que pour l’autre ce n’est pas gagné vu comment il se tient l’estomac.

Le moins amoché donc lève la tête étonnée vers le grand blond qui les domine de sa carrure et parvient à répondre d’une voix encore éraillée par la pression du poing de Flavien sur sa gorge.

- Pas eu trop le temps non plus !

Je passe la tête sous le bras de mon copain pour leurs demander.

- Ça va aller messieurs ?

- Faudra bien !

Son regard se porte alors vers l’entrée de la fac où une dizaine de gars arrivent vers eux, il me regarde à nouveau avec une expression d’incrédulité totale dans les yeux.

- C’est comme qui dirait ma protection rapprochée de deuxième rang Hi ! Hi ! Pour le premier rang pas la peine de vous dire qui c’est je pense.

Flavien fier comme un paon.

- Ramassez votre matos, ça fait tache ici et excusez-moi mais votre façon d’observer mon ami était suffisamment inquiétante pour que j’intervienne. J’en connais deux qui vont entendre parler du pays croyez-moi !

Sébastien en regardant sa montre.

- Tu t’expliqueras avec eux ce soir, nous allons rater nos cours si on continue à squatter la rue.

Flavien va serrer la main aux gars qui maintenant sont à côté de nous.

- Merci d’être venu les mecs ! Vous avez été super !

Nous laissons les deux policiers sur le trottoir et retournons tous à notre train-train quotidien.

Les deux hommes se relèvent et vont se poser dans leur voiture.

- Pfft !! Il a besoin de protection qu’ils ont dit !! T’as vu le molosse ? J’ai pas tout compris là, juste la porte qui s’est ouverte et je me suis retrouvé le dos au mur à chercher de l’air !!

- Et moi donc !! J’aurais reçu un bloc de béton dans la panse que ça m’aurait fait pareil !!

Dans la cour de l’université, les cinq amis se retrouvent et se regardent en souriant, Carole enlace son héros et minaude à son oreille.

Je souris et soupire fortement, elle se tourne vers moi amusée.

- Quoi ?

- Et moi alors ?

- Quoi toi ?

- Imagine si je n’avais pas été là ce qui aurait pu lui arriver à ton freluquet ! Hein ? Imagine ?

Flavien me regarde les yeux ronds.

- Tu ne manques pas d’air toi ! J’aurais bien voulu t’y voir tiens ?

Je dresse le torse en bandant mes biceps, mes yeux arrivent au niveau de sa poitrine et j’éclate de rire.

- Je les aurais écrasés tiens !! Mate la bête Hi ! Hi !

Ce sont les larmes aux yeux qu’ils le regardent tous les quatre s’éloigner d’eux toujours en gonflant le torse, ils le voient s’arrêter quelques mètres plus loin et leur dire.

- Merci quand même mon « Flavounet » Hi ! Hi ! À charge de revanche Hi ! Hi !

Marc arrivé depuis peu est mort de rire.

- Il se fout carrément de ta gueule là Hi ! Hi ! Ne te laisse pas faire Flavien sinon tu n’en tireras plus rien Hi ! Hi !

Carole à voix suffisamment haute pour que Florian l’entende.

- Attrape-le et met lui une fessée devant tout le monde, ça va le calmer Hi ! Hi !

Flavien fait mine de s’élancer pour l’attraper quand ils le voient filer comme un garenne en riant à gorge déployée.

- Faudrait déjà qu’il sache courir Hi ! Hi !

Flavien piqué au vif pique un sprint et attrape Florian à la volée, celui-ci trop pris dans son fou rire pour pouvoir s’échapper.

Il va pour feindre de lui claquer les fesses quand le petit rouquin se serre contre lui et lui claque un gros smack sur la joue, lui ôtant toute velléité de poursuivre son geste.

- Merci Flavien, je plaisante avec toi là mais je sais que je peux toujours compter sur toi. Je suis fier d’être ton ami tu sais ?

Flavien en a le cœur qui s’accélère et repose doucement son copain au sol, ses yeux brillent quand il lui tourne le dos sans répondre et qu’il retourne vers Carole qui remarque immédiatement son trouble.

- Qu’est-ce qu’il y a mon chéri ? Qu’est-ce qu’il t’a dit pour te mettre dans un état pareil ?

Flavien essuie ses yeux d’un geste vif et serre son amie contre lui.

- C’est « Flo » qu’est-ce que tu veux chérie, il a des petits gestes et des paroles parfois qui me vont droit au cœur.

Carole comprend et l’embrasse tendrement.

- C’est qu’avec toi il n’a pas de mal à viser pour l'atteindre, il est tellement gros !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (99/100) (Fac) (suite)

La matinée passe normalement sans rien de spécial en vue, ce n’est qu’à la cafétéria qu’ils se retrouvent tous pour la deuxième fois de la journée.

Ils ont le sourire comme à chaque fois qu’ils sont tous ensemble à leur table de prédilection et bien sûr la conversation part comme à l’habitude dans toutes les directions à la fois, créant très vite une cacophonie criante car chacun voulant se faire entendre.

Arrive la discussion sur cette étrange surveillance renforcée autour de Florian, celui-ci n’en comprenant pas plus la raison que ses amis.

- C’est quand même bizarre que « Do » et « Gé » ne nous aient rien dit ?

- (Marc) Tu devrais interroger directement celui qui les a mis en place.

- (J’hésite) Je ne sais pas si c’est une bonne chose, je crois plutôt qu’il va falloir que je me mette au vert pendant les vacances d’hiver.

- (Carole) Comment ça au vert ?

- J’avais prévu de passer une semaine ou deux au cirque pour avoir l’attestation obligatoire pour pouvoir m’occuper de « Kinou ». En plus ils sont en quartiers d’hiver à Aix et je pourrais être avec « Thom », ceux qui veulent venir seront les bienvenus.

- (Flavien) Ça ne risque pas d’être compliqué pour le couchage ?

- (Florian) On pourrait louer des caravanes si le dirlo du cirque est d’accord ? Ça serait cool en plus, je n'avais jamais mis les pieds dans une roulotte à part la fois où j'y suis resté quelques jours.

- (Carole amusée) Faudra faire un choix parce que je ne pourrai pas me payer et les vacances d’hiver et celles d’été.

- T’inquiète pas ma grande je gère.

- (Flavien) C’est gentil « Flo » mais nous n’allons pas passer nos vacances à chaque fois à tes dépens.

- T’inquiète pas pour ça tu veux ! Je suis bourré de tunes, l’hôpital me paye un fric fou et je ne dépense pour ainsi dire rien.

- (Marc sourit) Je pourrais aussi mettre au pot cette fois-ci, mes parents m’ont alloué un chèque mensuel plus que suffisant depuis la rentrée, et puis il me reste toujours l'argent du chèque des dernières vacances.

Flavien toujours avec la même idée en tête.

- Comment tu fais à Paris quand tu vas voir Yuan ?

- Hi ! Hi ! C’est lui qui raque, son père est pété de tunes, notre « Yu » est multimilliardaire vous ne le saviez pas ?

- (Carole estomaquée) Ah quand même !!!

Je rectifie quand même.

- Tout du moins son père l’est et il est son seul héritier, de plus Ming n’est pas radin avec son fils.

Flavien qui parle sans réfléchir :

- Il est comme toi alors ?

Il s’aperçoit de sa bévue et tente de se reprendre :

- Je veux dire que comme tu viens de le dire, tu es bourré de tunes Hi ! Hi !

J’ai bien remarqué sa gêne soudaine et le sursaut de Marc qui l’a fusillé du regard, seul Carole est restée avec la même tête, étonnée d’apprendre pour Yuan.

- Tu es au courant ?

Flavien se tortille sur sa chaise.

- De quoi ?

Je le fixe dans les yeux.

- Tu es au courant ?

Flavien baisse la tête.

- Oui !

Je me tourne vers Marc.

- Et toi aussi ?

Marc fixe son ami.

- Oui !

- Qui d’autres ?

- (Marc) « Do » et « Gé » ainsi qu’Alexie et Arnault.

- Depuis quand ?

- (Marc) Depuis que nous avons emménagé chez Mireille.

Carole à la ramasse.

- Mais de quoi vous parlez enfin !!!

- « Flav » t’expliquera ma grande, juste que j’aimerais savoir comment vous avez appris ça ?

- (Marc) Pour moi Alexie et Arnault, c’est chez mes parents en septembre et pour « Do » et « Gé » c’est une des raisons de leur mission avec toi. Je m’appelle De-Lamarlière et je suis aussi l’héritier de la fortune de mes parents qui sont issus tous les deux de familles de l’ancienne noblesse très riches même s’ils ne sont pas aussi généreux avec moi que le père de « Yu » avec son fils. Quand Alexie leurs a parlé de toi en leur disant que lui aussi connaissait un ami à particule, ils ont su tout de suite qui tu étais ainsi que l’héritage qui te vient de tes parents.

- (Carole) Et c’est seulement maintenant que vous me le dites ? Sympa les gars et bonjour la confiance !!

Flavien visiblement troublé des paroles de son amie.

- Tu m’en veux ? J’avais promis de garder ça pour moi tant que Florian n’en parlerait pas le premier et j’ignorais tout sur « Marco » je te le promets. Et puis d'abord !! Depuis quand tu le sais toi ?

- Depuis toujours mais c'est une longue histoire.

Carole voit qu'ils sont tous suspendus à mes lèvres, sa colère disparaît quand elle réalise que toutes ses révélations sont un peu une surprise générale et que Florian semble soulagé que la vérité sur lui soit connue d’eux tous.

Carole en souriant.

- Moi je vous préviens ! Je n’hériterais de rien alors ne venez pas me taper, c’est bien compris ?

Flavien visiblement rassuré.

- Pareil pour moi les gars Hi ! Hi ! Jamais j’aurais pensé un instant avoir trois super potes multimillionnaires, je comprends mieux maintenant comment tu comptes financer ton projet.

- Je vois que les frangins ont lâché le morceau eux aussi.

Flavien en lui faisant un pied de nez.

- Rater mon pote !! C’est Thomas qui a vendu la mèche.

- (Curieux) Quand ça ?

Flavien dégaine en riant son portable.

- Quand on s’appelle pour se raconter des histoires de blonds Hi ! Hi !

2eme année 1er semestre 2ème partie : (100/100) (Fac) (fin)

Du coup derrière toutes ses nouvelles informations, l’idée des vacances en roulotte fait son petit bonhomme de chemin.

Nous commençons donc à faire des plans sur la comète car mine de rien la date approche très vite, nous sommes déjà en décembre.

Marc pose la question qui lui brûle les lèvres.

- Ce serait grave si Sébastien venait avec nous et qu’il manque ses séances de kiné ?

- Pourquoi veux-tu qu’il les manque ? Je serai là pour le faire à la place de « Dan », il n’y a pas de soucis. En plus je pense l’opérer avant de partir, Jordan m’a prévenu récemment qu’il avait beaucoup avancé avec lui et qu’il pourrait être prêt plus vite que prévu.

Marc fou de joie.

- Youpi !!! Du coup il pourra remarcher plus tôt ?

- Ça me paraît logique Hi ! Hi !

- (Flavien) Tu devrais demander à Alexie et Arnault de venir, ça te permettra de leur parler. Je t’ai expliqué ce qu’il en est depuis que j’ai eu mon oncle au téléphone, ce serait dommage de gâcher votre amitié alors qu’en fait vous êtes tous d’accord.

Marc redevenant sérieux.

- Tu as raison, ça fait trop longtemps que ça dure et j’ai envie de les revoir. Maintenant comme tu dis j’ai Sébastien et ça nous permettra d’avancer.

Flavien avec un clin d’œil.

- Et de reculer !

Je comprends son idée.

- Et d’avancer !

Flavien mort de rire.

- Et de reculer Hi ! Hi !

Moi aussi je pars en vrille.

- Et d’avancer Hi ! Hi !

Carole pense que nous devenons fous.

- Mais arrêter ça !! Qu’est-ce qui vous prend ?

Flavien en fixant Marc qui cherche aussi où est le loup.

- Tu avances et tu recules, comment veux-tu… comment veux-tu que je t’encule Hi ! Hi !

Je continue les yeux larmoyants à la tête que fait « Marco ».

- Les rondeurs de ton micheton, font grossir ton saucisson Hi ! Hi !

-(Flavien) Tiens ça rime !!

Carole s’entruche avec son yaourt.

- Mais vous êtes de vrais gosses parole !!

Marc tout rouge.

- Pour dire des conneries, c’est sûr qu’ils se sont bien trouvé ses deux-là.

Après ce petit moment détente, les cours reprennent et chacun cogite dans son coin les informations qu’ils viennent d’apprendre des uns sur les autres.

Je soupçonne malgré tout que d’autres personnes doivent être au courant pour moi et je pense en particulier à Frédéric et Annie, ayant eu maintes fois l’occasion de surprendre leurs coups d’œil entendus à diverses conversations pendant l’année passée.

***/***

« Quelques jours plus tard au CHU, un matin comme les autres pour Sébastien. »

Jordan voit le jeune homme arriver, accompagné de ses parents qui ont tenu à être là étant donné la surprise qu’il va avoir d’ici pas longtemps.

Sébastien a été surpris quand il les a vus arriver la veille au soir pour passer la soirée et la nuit à Thillois avec les parents de Sylvain et Mélanie, d’apprendre ensuite la semaine de congé qu’a prise son père lui fait plaisir.

Vu la façon dont leur fils était reçu, ils n’ont plus trouvé nécessaire de déménager en se contentant de venir passer un week-end de temps en temps auprès de lui.

Ils se présentent donc tous les trois ce jour-là au CHU et sourient à l’accueil amical du kiné qui visiblement est devenu un peu plus que ça pour Sébastien.

- (Jordan) Un petit changement ce matin jeune homme ! Tu vas passer une IRM et quelques radios pour vérifier si tout se remet en place correctement et aussi pour vérifier une nouvelle fois ta lésion au cerveau.

Sébastien surpris malgré tout.

- Ah ? D’accord !

Ils prennent alors le chemin vers la salle où il s’était déjà rendu la première fois qu’il était venu ici.

L’infirmière et le médecin qui le prennent en charge sans attendre, sont aimables et souriants.

Sébastien se laisse donc examiner sur toutes les coutures, trois quarts d’heure plus tard Jordan revient le chercher pour l’amener dans une salle de pause.

***/***

Non loin de là, Florian les mains lourdement chargées rit comme un fou en traversant les couloirs sous l’œil étonné du personnel qu’il croise en route.

Il pose son attirail avant d’entrer dans le bureau du médecin ayant effectué les analyses, celui-ci est devant son ordinateur à consulter l’IRM quand il entend la porte s’ouvrir et qu’il voit Florian entrer.

- Salut ! Alors ça donne quoi ?

- Salut Florian ! Eh bien écoute je pense que c’est bon, Jordan a bossé comme un chef et ses muscles se sont reformés ainsi que ses os qui ont repris leurs aspects normaux. Mais regarde par toi-même, j’étais sur la lésion du cerveau et je te tire mon chapeau de l’avoir détectée, si je n’avais pas été mis au courant de son existence jamais je ne l’aurais vue.

Je m’assieds à sa place, un bref coup d’œil pour constater qu’elle n’a pas évolué et reste circonscrite sur une zone infime facile à traiter.

- Ok ! Je vais aller lui annoncer la bonne nouvelle, je l’emmène direct au bloc ensuite.

- Très bien !

Il m’accompagne, marque un moment de stupeur en me voyant reprendre ce que j’ai laissé dans le couloir.

- Mais !!!

Je ris en voyant la tête qu’il fait.

- Hi ! Hi ! Vu ta tête, j’ai hâte de voir la sienne Hi ! Hi !

Fin du tome 5 (à suivre tome 6 « Amid »)

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