Elle est là, entre les décombres, fumante, souillée de cendres, néanmoins, encore pailletée

de rouge. Il la regarde en déglutissant, douloureux et plein de remords est son regard alors

qu’autour de lui, les gens se déplacent en automates, péniblement indifférents aux

sentiments qui le déchirent.

L’air empeste une fumée âcre et irrespirable qui se déplace en veloutes, et noircit le ciel en

quelques coups de vents. L’homme s’agenouille et, de ses mains qui tremblent, se saisit de

la carte ; vestige d’une passion qui se voulait éternelle. Son pied trébuche sur une lanterne

brisée , mais la douleur dans son pied n’en est en rien comparable à celle qui étouffe son

coeur à la vue de ces quelques mots disparates, rédigés dans un dernier élan de désespoir,

de jalousie, mais surtout d’amour : “ Mes meilleurs voeux pour ton mariage “.

Une larme roule sur sa joue glabre et éclabousse le bout de papier défraîchi, aux petits

coeurs pailletés de rouge écarlate. Cette carte de voeux se voulait conciliante, cependant,

debout entre les débris de murs, il ne cesse de regretter. Il se l’imagine, l’avant-veille, assise

auprès d’un feu, ses longs cheveux roux enflammant son dos, ses tâches de son crépitant

comme des braises. Il se l’imagine penser à lui, à son mariage, à leur histoire d’autrefois.

Puis, elle se saisit d’une carte de voeux et écrivit quelques mots à son attention, et dans

l’âtre de la cheminée, brûla ses sentiments.

La maison a ensuite explosé.

Dépouillant ses voeux de chaleur, autant que sa chaire.