Pourquoi lui ? Pas moi ? (Partie 1)

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"Viens ici ! Marguarite !" cria madame Sky, la directrice de notre orphelinat. Je délaissai mon cahier et courut vers elle. Elle se tenait à l'entrée de notre classe, et ne me semblait pas en bonne humeur.

— Bonjour Madame.

— Suis-moi, immédiatement !

Je ne compris pas ce qui l'a gêné dans cette belle journée : même la cuisinière, qui ne souriait jamais, m'avait raconté une anecdote pendant le petit déjeuner.

— Assieds-toi, dit-elle en pointant vers une petite chaise.

— Madame, pourrais-je savoir le motif de ma présence ici ?

— Ne t'inquiète pas, tu saura maintenant.

A ce moment-là, entra Philippe. Il semblait en train de pleurnicher, lorsqu'il me vit, il m'adressa un petit sourire malicieux.

— Ton frère m'a dit qu'une bagarre a eu lieu entre vous et que tu l'a blessé. N'est-ce pas ?

Philippe approva tandis que je visionnais son bras enroulé dans un pansement. Jamais je n'aurai osé le blesser autrement, mais comment a-t-il pu m'accuser ?

— Oui madame. Lorsque j'ai dit à ma soeur que je vais être adopter prochainement, elle s'est mis à m'insulter et me frapper. Je ne peux l'empêcher à enfoncer ses ongles dans mon bras.

— Quelle bête ! Tu sera sanctionnée prochainement, je te le promets !

Je restai bouche bée devant ces paroles infondées. Sanctionnée, et où aller ? Je fixai Philippe d'un regard méprisant. Alors je criai à la directrice :

— Madame, il ment ! IL MENT !!! JE VOUS JURE !!!

— Chut !!! On ne crie pas dans mon bureau !!!

— Je comprend bien que tu es jalouse de moi, mais ce n'est pas suffisant pour me battre.

Il articula cette dernière phrase avec un ton moqueur. Moi, jalouse ? Et bien, oui ! Depuis la mort de nos parents, on lui donnait toujours de l'importance alors que je gémis silencieusement. Et enfin, vint le jour où un formidable couple décida de l'adopter, quant à moi, mon vilain sort m'a forcé de rester ici. BIEN SUR JE SERAI JALOUSE !!!

— Madame Sky, je voudrais bien te demander. Pourquoi il participai aux balades, tandis que moi, j'avais pas le droit ? Pourquoi il recevait les cadeaux de nos oncles et tantes alors que moi, j'avais pas le droit ? Pourquoi il avait tant d'amis, alors que, j'avais personne à qui parler ? POURQUOI LUI DEVAIT ETRE ADOPTE ALORS QUE MOI J'AVAIS PAS LE DROIT ?

— ... Euh... Je ne peux te répondre, Marguarite, c'est pour ton bien.

— MON BIEN ? Mon bien d'être détéstée par toute l'orhelinat ? Mon bien est d'être comme transparente dans notre famille ? C'est ça MON BIEN ?

— Je peux te dire la raison.

— Philippe, tais-toi.

— Pourquoi ? Madame Sky ? Enfin, elle a terminé ses treizes ans, inutile de lui cacher ce secret pendant toute sa vie.

Secret ? Que dis-tu ?

— Tu dois savoir...

— PHILIPPE !!!

— Que tu es...

— FERMA-LA !!!

— Une bâtarde.

Sur ce, la directrice se pencha sur mon frère et balanca sa main violemment vers son visage. Je restai bouche bée devant cette scène inexplicable.

— Moi ? Bâ.. Bât.. Bâtard ??? Mais.. Tu... Tu ment. TU MENTS !!!

— Je ne ments pas. Notre mère t'a mis au monde après que son amant l'a quitté. Trois ans plus tard, elle se maria avec mon père et le secret est resté au fond du puit. Seuls mes parents et notre famille était au courant. Je les entendis une fois parler de ça. Mais j'ai promis de ne rien dire. Pas avant que tu ne me blesse physiquement et moralement aussi.

Madame Sky se leva et cria à PHilippe :

— DEHORS !!! JE TE DIS DEHORS !!! JE NE VEUX PAS DE TOI DANS MON BUREAU !!!

Il haussa ses épaules et quitta la pièce, nous laissant dans un état d'ébahissment. La jeune femme semblait désemparée, ses mains se crispaient sur les dossiers posés maladroitement sur la table ronde. Elle inspirait une longue bouffée d'air puis dit :

— Ecoute, chérie. On voulait que ça n'influence pas sur ton avenir. Crois-moi. On voulait que tu mènes une vie normale. Excuse-moi ma petite de n'avoir pas révéler ceci auparavant. Je suis désolée, très désolée...

Ma vue devint floue, mon coeur battait à rompre ma poitrine. Je ne parvenais pas à comprendre ! Cet aveu de Philippe, ce regard de la directrice, tout ceci est bien vrai ? Je suis bâtarde avant d'être orpheline ! Et elle parle de mon avenir, quel avenir ?!? Je m'en fous !!!

Inconsciemment, je poussai un cri douleureux et mes larmes se mirent à couler sans cesse. J'échappai aux bras de madame Sky et courus dans les couloirs du collège lié à notre orphelinat. L'écho de mes pas, de mes cris, de mes sensations m'étranglait. Partir, partir au plus loin possible était mon but ! Je ne reviendrai jamais dans cet endroi satané. Lorsque je fus dans le quartier Charles X, un sentiment de bien-être m'envahissa.

* * *

— Et voilà une petite nouvelle ! Bienvenue à notre princesse ! criait une bande de petits vagabonds quand je m'installai sur un banc dans le jardin central vers vingt heures.

Je me désintéressai d'eux rapidement et me roulai dans un journal déchiquetté, espérant me protéger du froid hivernal de notre ville. Un garçon du même âge que Philippe s'approcha de moi.

— Salut ! Je m'appelle François ! Je suis le chef de notre groupe, Les loups, enchanté de te voir parmi nous !

— Et qui t'a dis que je veux m'adhérer à votre bande, hein ? Tu décide à ma place, alors ? C'est génial !!!

J'étais tellement en mauvaise humeur que je perdais mon sang-froid à chaque dialogue.

— Tant pis pour toi. Si tu veux mourir de faim, je te laisserai faire. Au revoir et n'hésite pas au cas où tu changerai d'idée.

Il me fit un signe de sa main et rejoignit ses copains. Après quelques minutes, je fermis les yeux et ne tardai pas à m'endormir.

* * * *

— Hey, toi ! La petite blonde ! Réveille-toi, veux-tu que Robinson te chasse ?

Je n'ouvris mes yeux qu'après maintes et maintes tentatives. La vois était celle de François. Je m'assis et constatai qu'il s'éloignait rapidement avec sa amis. Je me demandai en fait de ce Robinson dont il parlait. A ce moment-là je vis un vieil homme circuler dans le jardin. Je ne fis pas ce que m'avait dit François car il n'y avait pas d'autres endroits où je peux me réfuger.

Un instant après, le vieillard m'aperçut et s'approcha de moi à pas de loups. Le sang se glaca dans mes veines et je sentis ma gorge se nouer. Devais-je m'enfuir ? Ou rester ici ? J'étais persuadée, jusqu'à ce que sa voix, presque perceptible, me vint et m'arracha à mes rêveries.

— Toi, tu n'es pas parmi ces idiots graçons ?

je hochai ma tête négativement. Il souriat.

— Donc, suis-moi, dit-il tout bas.

Je ne risquai rien de circuler avec lui dans les rues grouillantes. Alors, je me hâtai de marcher derrière ce Robinson. IL me parut barbu, recroquevillé, svelte mais bienveillant. Nous marchâmes pendant un quart d'heure dans des rues désertes et effrayantes. Soudain, il entra dans un rez-de-chaussez, et m'ordonna de faire la même chose. J'hésitai longtemps avant de s'y lancer : si cet inconnu m'avait accueilli chez lui, il ne me voudra pas du mal.

NOTE : J'ai coupé la nouvelle en deux partie parce que ça donne plus de cinq minute en une seule. Alors, merci de m'avoir lu et à vos commentaires et anno. ^^

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