Chapitre 7

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Deux heures plus tard, mon équipement est arrivé et je prends un échantillon du sang de Daniel. Les réactifs sont positifs. Il s’agit bien de la merde produite par mes laboratoires. Mais il est différent de la version que je connais. Après l’avoir analysé, je remarque une sorte de minuscules robots présents dans le sang. Sous mes yeux ébahis, ils se rassemblent et construisent une structure qui envoie des courants électriques qui activent le poison. C’est donc ainsi qu’il a fait, le connard ! En mélangeant un puissant psychotrope et une nanotechnologie, il a réussi là où j’avais échoué. Il peut donc contrôler toute personne à distance. Le salopard ! Je ne connais qu’une solution pour couper court et détruire les robots : les électrocuter. Mais je refuse de faire du mal à mon amour.Je lui explique ce qu’il s’est passé et pourquoi il ne se rappelle rien de ce matin. C’est à son tour d’être étonné, partagé entre la colère et la surprise de ce que mon père et ses industries savent faire. Finalement, la colère prend le pas sur tout le reste. Il rage mais essaye de se maîtriser par égard pour moi. Il m’embrasse tout doucement, me dit qu’il sera bientôt de retour puis sort de la maison. Je veux l’arrêter mais mon corps est une torture et je ne sais toujours pas parler plus fort qu’un faible murmure, l’éloignant de moi, m’abandonnant seule dans la grande maison dans laquelle je sais à peine faire deux pas avant de m’effondrer. J’ai peur, j’ai mal et il est parti. Où est-il alors que j’ai tant besoin de lui ? Rien ne saurait répondre à ma question, son téléphone est resté sur la consule sur laquelle il l’a posé hier soir. Les larmes me piquent les yeux, j’essaye de les retenir mais c’est plus fort que moi et elles m’échappent.

Je ne sais pas combien de temps je reste là, prostrée à terre, à pleurer. Tout ce que je sais, c’est que la douleur de mon cœur s’ajoute à celle de mon corps et que le Daniel doux et aimant que je connais me manque. Le temps disparait, tout n’est que douleur. Enfin, la porte d’entrée s’ouvre. Daniel rentre à la maison, accompagné de son père. En me voyant sur le sol, le visage en larmes, il pousse un cri mais Daniel m’a déjà prise dans ses bras, embrassant ma face pour effacer les traces de mes pleurs.

« - Bon sang mais que ce passe-t-il ici ?, éructe le Roi, visiblement en colère. Qu’est-ce que tout cela veut dire, Daniel ? Que fait la fiancée de ton frère chez toi, à t’embrasser comme si sa vie en dépendait ?

- Il se passe que Magdalena m’aime, que je l’aime et que je ne laisserai jamais mon débile de frère poser le moindre doigt sur son magnifique corps !

- Comment ? Es-tu tombé sur la tête ? Tu es venu me chercher au palais pour me dire que tu refuses le bonheur de Jean-Alexandre ?

- Son bonheur ? Oh non, père ! Il veut juste l’utiliser afin de faire croitre sa popularité et sa fortune, l’utiliser comme une femme-trophée. Mais jamais il n’y aurait pu avoir du bonheur entre eux deux. De toute façon, tu t’es opposée à ce mariage, non, bébé ?

- Oui, arrivais-je à souffler, m’accrochant à son cou comme à une bouée de sauvetage.

- Mais ! Enfin ! Tout ceci n’a pas de sens ! Daniel, dis-moi ce que je fais ici !

- Très bien. Il se trouve que son père a voulu me causer des ennuis, avant-hier et il s’est retrouvé en prison pour ça. De plus, il m’a avoué l’avoir frappée et violée à plusieurs reprises. Et Magdalena m’a dit qu’il l’utilisait comme un jouet pour gagner en popularité et des amis en les laissant la torturer et la forcer à coucher avec eux. Comment pourrais-je laisser une telle situation continuer comme si de rien n’était ?

- Est-ce vrai ? Bon Dieu ! Et moi qui le croyait innocent, malgré les rapports que j’avais reçu sur lui. Je suis désolé de ne pas les avoir crus plus tôt. Cependant, le mariage est déjà programmé et arrangé, il est impossible de faire marche arrière.

- C’est faux. On peut toujours faire marche arrière. Je n’épouserai jamais personne d’autre que Daniel ! Je hais Jean-Alexandre, l’idée de ce mariage et ma famille. Pour moi, seuls Daniel et mon frère comptent. S’il-vous-plait, Majesté, entendez-moi et annulez cette union infernale !

- C’est que… Je ne suis pas sûr que Jean-Alexandre acceptera ni que sa mère et ta famille se plient à cette décision et…

- Père ! Vous êtes le Roi ! Tout le monde doit se plier à votre volonté, dans ce pays. Non ? Pour une fois, Père, écoutez-moi.

- Êtes-vous tous les deux sûrs de ce que vous dites et faites ? La Seconde Reine ne vous aime pas beaucoup et tirera parti du moindre coup d’éclat que vous ferez pour gagner à sa cause les antiroyalistes et ceux qui veulent votre mort.

- Tant que nous sommes ensemble, rien ne pourra nous atteindre.

- Ensemble, nous sommes plus forts. Ensemble, nous pouvons tout faire. Même affronter mon père qui les assassins ne sera plus rien.

- Ton père joue les assassins ? Attendez une seconde ! Qu’est-ce que c’est cette histoire, encore ?

- Il se passe que mon très cher père a injecté à Daniel un psychotique agrémenté de nano-robots qui, une fois qu’ils ont commencé à s’agglomérer peuvent former des caillots, bouchant les différents vaisseaux sanguins, qui émettent des courants électriques qui déclenchent le poison et celui qui lui a été inoculé avec le produit devient la marionnette de l'entreprise ou de la personne qui possède le logiciel qui contrôle les robots. Dans cet état, la personne contrôlée ne se souvient de rien une fois l’effet de la toxine achevé. Cependant, pendant qu’elle est manipulée, le pantin peut effectuer n’importe quoi et irait jusqu’à tuer les personnes qui lui sont les plus chères. Daniel, sous le contrôle de mon paternel, a tenté de me violer de la même manière que ce qu’il faisait quand j’étais plus jeune et avec le même sourire cruel. C’est ainsi que j’ai pensé à cette technologie qui est développée dans les laboratoires que je dirige, dans l’entreprise de Père. Une simple analyse de sang m’a suffi pour confirmer mes soupçons.

- Oh ! Bon sang ! Depuis quand ces laboratoires travaillent-ils sur ce projet ?

- Quelques années. Le projet a commencé juste avant la destitution de Daniel de son titre d’héritier.

- Qui a demandé et financé ces études ?

- Si ma mémoire est bonne, il s’agit de votre seconde épouse.

- Que Dieu nous vienne en aide ! Daniel, soit gentil et va me chercher un scotch bien sec. Magdalena, je vais avoir besoin de plus d’explication et un accès total à tous les dossiers qui concernent ce projet.

- Bien sûr. Si vous voulez, nous pourrons aller à mon bureau. Mais pas aujourd’hui. Mon corps me fait encore trop mal.

- Raconte-moi ce qu’il s’est passé entre vous deux. Depuis le début jusqu’à maintenant. Toute la vérité et non pas les bobards que tu as racontés il y a un mois devant ta famille. »

Le temps de raconter l’entièreté du récit, Daniel est revenu avec l’alcool, m’a prise sur ses genoux, ajoutant quelques commentaires tout du long afin de compléter mes paroles et le Roi nous écoute en silence. À la fin de l’histoire, tout le monde se tait, plongé dans ces pensées. Le Roi est le premier à briser le silence en nous remerciant de notre honnêté. Il nous croit, du moins, c’est ce qu’il nous dit et que Daniel me confirme. Puis il s’en va, me faisant promettre de le prévenir lorsque je serai en état de me rendre au bureau. Je me sens mieux, la vérité rétablie et Daniel est auprès de moi. Je suis fatiguée, épuisée par la douleur et la longueur du récit que nous avons raconté. Sans un mot, il me porte jusqu’à notre chambre, me déshabille et me donne un bain chaud, confortablement installée contre lui. C’est tellement différent de ce qu’il s’est passé ce matin et tellement semblable à ce à quoi je commence à m’habituer. Je m’endors dans ses bras avant même de toucher l’oreiller.

En me réveillant, je me sens nettement mieux. La douleur que je ressentais hier est presque entièrement passée et mon cœur brisé par les actes de Daniel a été soigné par ses soins délicats et amoureux. Ma tête posée sur son torse, je sens les battements réguliers de son cœur et son souffle dans mes cheveux. Ses bras me serrent délicieusement contre lui et nos jambes entremêlées me font sourire. Je regarde son visage endormi, l’admire dans son sommeil. Il est si beau, mon homme. Est-ce que tout ceci est réel ? J’ose espérer à un avenir à nous deux. Le Roi nous donnera-t-il son accord et sa bénédiction ? Je le voudrais tant.

Perdue dans mes pensées et ma contemplation, je ne me prends pas compte qu’il s’est réveillé et me regarde. Il me retourne sur le dos et m’embrasse. Je rigole et lui rends son baiser. Doucement, il écarte mes jambes et je me rends compte que nous avons dormi nus. Il pense vraiment à tout. Je le taquine mais il reste sérieux, voulant sans doute se faire pardonner des événements d’hier matin. Je me laisse faire, contente qu’il n’ait plus peur de me toucher. Mais il hésite, son regard me fait croire que je suis une poupée de porcelaine, belle et fragile. Alors je prends l’initiative, renverse notre position et m’assieds sur son ventre. Il me dit qu’il aime sentir la moiteur de mon désir contre lui tout comme j’aime sentir son membre érigé contre mes fesses.

J’approfondis notre baiser, lui montrant tout mon amour pour lui. Je descends doucement, jusqu’à ce que son gland me pénètre. J’aime le sentir en moi et n’imagine personne d’autre à sa place. Il perd rapidement patience face à mon inaction et reprend le dessus pour s’enfoncer plus profondément. Il y va un rien trop fort mais ça m’a manqué. Ses coups de butoir accélèrent, me tirant des cris de ma voix déjà si éraillée. Il me fait mal mais nettement moins que la veille. Je sais qu’il ne va pas tarder à jouir, je le sens à sa façon frénétique de couvrir ma bouche et mes seins de baisers, me mordant légèrement. Il sait comment me faire monter aux rideaux, en jouant avec mon clitoris. Je m’accroche à ses cheveux et aux draps, tirant assez fort que pour lui arracher une mèche et déchirer le tissu. Pas le temps de m’en inquiéter, l’orgasme m’assaille et m’emporte loin de tous nos problèmes. Daniel crie mon nom en jouissant et se répand en moi à longs jets chauds puis s’effondre sur moi, m’écrasant sous lui mais je ne sens pas son poids tant je suis aux anges.

Quelques heures plus tard, je prépare à manger pendant que Daniel s’arrange avec son père pour qu’on puisse aller à mon bureau. L’exercice ne m’est pas vraiment familier mais je sais que je me débrouille assez que pour faire une sauce bolognaise. Je finis de mettre la table et nous sers au moment où il arrive dans la cuisine, l’air mécontent.

« - Que se passe-t-il ? Il y a un problème avec ton père ?

- On peut dire ça. Il refuse que je vienne avec vous. Il m’ordonne de rester ici pendant que vous allez à l’entreprise de ton père.

- Ne t’inquiète pas, mon cœur. Que pourrait-il m’arriver quand je suis avec le Roi ?

- Je ne m’inquiète pas de ce qu’il pourrait arriver, je n’aime pas être loin de toi.

- Je t’aime. Moi non plus je n’aime pas m’éloigner de toi mais je vais m’arranger pour aller vite. Ne t’inquiète pas. Par contre, je n’ai rien à me mettre pour y aller. Ça, c’est plus gênant…

- Pas de panique, mon père a tout prévu. Il arrive dans une heure avec une tenue pour toi et un garde pour s’assurer que je ne quitte pas la maison.

- Je ne comprends pas pourquoi il ne veut pas que tu quittes la maison. C’est insensé !

- Je ne sais pas mais il vaut mieux ne pas chercher avec lui. Mangeons, tant que c’est chaud. Ça sent très bon en tout cas. »

Nous mangeons en silence, lui furieux et moi inquiète. Son père arrive juste à l’heure prévue et me donne une grande housse blanche. Je monte me changer et hallucine sur la tenue choisie. Un chemisier et une jupe. En soi, c’est assez simple. Sauf quand on y regarde de plus près : le chemisier a un décolleté tellement profond que je ne peux pas porter de soutien-gorge et il est d’un magnifique rouge-corail ; la jupe est échancrée jusqu’au sommet de ma cuisse et noire. Mes sous-vêtements se voient donc réduits au strict minimum. Daniel va détester me voir sortir habillée ainsi mais je n’ai pas le choix. Quand je redescends, mon pressentiment se voit confirmer : les yeux de mon homme s’écarquillent et sa mâchoire tombe comme dans un dessin animé. De son côté, son père a l’air d’apprécier le spectacle et m’offre son bras pour sortir. Sur le pas de la porte, j’embrasse Daniel une dernière fois et il me murmure qu’il veut que je garde cette tenue en revenant.

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