Chapitre 16

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Cible coercible.

Fragile et très docile.

Tu ne sers à rien,

Tu n'es qu'une tache.

Une fille sans équilibre.

Pourquoi te relever ?

Tu ne comprends donc rien ?

Les gens attachent la corde

A ton malheureux destin.

Vivre ou mourir ne change rien.

Rappelle-toi seulement d'où tu viens,

Quand les louves intrépides

Tiendront ta piste sur le chemin.

Fanny par-ci, Fanny par-là,

Mathilde sourit, et puis s'en va.

Le souffle manque,

On drape la fille.

Pas d'inquiétude,

Elle se remet.

L'hôpital jure :

"c'est terminé".

Maman part recoucher Bébé.

Dans la tanière,

Pas d'atmosphère.

Les bêtes austères

Dégénèrent.

Sourire médiocre.

Sourire en toc.

Petite chose est en loques.

Infamie,

Déférence indiffère.

Hérésie.

Console-toi dans la bière.

C'est la vie...

Le mépris...

Les pourris...

Tragédie...

Tout le monde devient sourd,

Quand s'impose ta douleur.

On soupire quand tu viens :

Il n'y a plus grand malheur !

Tu m'attristes, Enfant :

Sans avenir, quelle frayeur !

Finie, appauvrie,

Sans esprit,

Tu consens.

Jeunesse indigeste.

Insensible, sans conteste.

Regarde la créature

Que tu gardes toujours en laisse.

L'immondice morose

Qui redemande une dose

De bâtons :

Belle façon

D'lui donner

D'l'affection.

C'est grâce à tes grands airs

Qu'la fille laide est un rat.

Expérience sans patience,

Mutiler est en toi.

Parasite émérite.

Assassin qui a faim.

Fanny connait déjà

La façon d'mettre fin à tout ça.

Penser, ingérer,

Digérer, retarder,

La porte définitive

Qui lui rendra sa liberté.

Tu demandes

Redemandes,

Tu Insistes

En sévices,

Le geste qui mettra fin

Au calvaire de celle que tu crains.

Oui, celle que tu crains.

De jours en lendemains.

Car l'ironie du sort

Veut que l'Affreuse soit sur ton chemin.

Chemin qui déraisonne.

Chemin qui empoisonne.

L'amour est sans détour,

Tissu fragile, de velours.

Jalousie insensée.

Tristesse démesurée.

Sophie rugit, Fanny s'écrie,

L'instrument a sauté.

Professeur n'est pas dupe,

Son regard s'est trompé.

Pourtant Sophie se tait

Quand l'amie est appelée.

Belle amitié faussée.

Ridicule majuscule.

Innocente et coupable,

Mathilde quitte sa table.

Des coups de coude, des regards noirs,

Mathilde perd tout espoir :

Fanny encore souffrante

Est plus sinistre qu'une mort vivante.

Avec le dirlo,

Madame use des grands mots.

Ignorante, fatigante,

Elle devient médiatrice.

"Vas-y, Rita, envoie la suite !"

Comme si c'était sans vice.

Pourtant le monde sain

n'est plus fait que de vices.

Fanny s'applique.

Fanny se pique.

Les choses dérangent.

La salle se range.

La pièce est noire.

Le monde s'égare.

Tout est Empire.

Les choses empirent.

Proviseur perd patience.

Mathilde patiente sans peine.

Directeur joue Madeleine.

Professeur attend peine.

Mathilde se crispe.

Fanny s'éclipse.

Tout est factice.

Récit d'ellipses.

Temps est compté.

Tension élevée.

La vie jouée.

Le match serré.

Fanny regarde Mathilde,

Vieille poupée démembrée.

En mammifère hautain,

La fille reste mal élevée.

Fanny pipi, Fanny vomi,

Fanny horreur, Fanny déchet :

D'adoration,

De collection,

D'distribution,

De tractation,

Folie que tout cela !

Elle ne le mérite pas !

Les créatures abjectes,

Méritent qu'on les maltraite.

Déphasée,

Dénaturée.

Laisse-moi te dire,

Mathilde Randome,

Comment la vie t'apparait.

Celle-ci t'ennuie, trop monotone,

Sans frère ni sœur, le chat t'assomme.

Cri solitaire dans la maison :

Personne ne jure dans le salon.

On se dispute pour la pension

Et les babioles sans distinction.

"Garder Mathilde ? Très peu pour moi !

Mais de l'argent, cela va de soi !"

Fanny t'inspire, Fanny t'excite.

Alors sa vie, tu la consommes,

Dans la bassesse

Dans la détresse.

Mathilde Randome,

Très loin des hommes.

Tu ne le sais pas, mais voilà,

J'ai bien pitié de toi.

Fanny pipi, mais Fanny sourit.

Les grandes âmes sont généreuses.

Alors Fanny te sauvera,

Et en sera malheureuse.

"Je suis tombée, je le promets.

Mon portable s'est brisé.

Je le jure sur ma vie,

Seule responsable, je suis."

Directeur se sent mieux,

Rassuré, cela est sûr.

Le lycée sans souci,

C'est son poste qui survit.

Mathilde observe Fanny,

D'un air bien hébété.

Professeur guette Fanny,

Manières interdites.

Proviseur cherche Fanny,

Jugement indécis.

Et Fanny jette un oeil,

Par la grande fenêtre.

La nature s'illumine,

Tout cela est très bon.

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