nouveaux horizons

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Malgré la nuit éprouvante, je me réveillai en douceur. Pour me relaxer, je lus un peu. Après une toilette de chat, je descendis dans la cuisine pour le petit déjeuner.

Maman balayait la pièce et avait déjà dressé la table.

« Salut chéri, tu as meilleure mine aujourd’hui.

– Ouais, pas de cauchemar cette fois. », mentis-je.

Maman m’adressa un clin d’œil, la nuit avait été plus difficile pour elle, car les événements de début de soirée l’avaient ébranlée. Elle avait assisté à la première attaque de l’essaim de Brice. Heureusement, elle n’était pas au courant de la seconde tentative avortée.

Alors que je terminai mon repas, on sonna à la porte.

Maman ouvrit. Hélène se tenait sur le seuil, les cheveux en bataille et les traits tirés.

« Bonjour Hélène. Tu n’as pas l’air d’aller bien. Entre donc et assieds-toi. »

Hélène remercia ma mère et s’installa sur une chaise.

« Décidément, la série noire continue, commença la nouvelle amie de maman.

– Calme-toi, tout va bien. Tu es en sécurité ici. Respire. »

Hélène inspira profondément avant de poursuivre.

« Ce matin, Pauline, la mère de Brice, est venue me voir. On ne se voit pas souvent, car elle habite une grande ferme rénovée à l’écart du village ; mais parfois on accueille son fils Brice ; c’est un grand copain de Vivien, ils jouent souvent ensemble au foot. Tu l’as peut-être rencontré ? me demanda Hélène.

– Oui, en effet. On a joué au foot lundi, acquiesçai-je.

– Bref, Pauline est venue me trouver ce matin pour me dire que dans la soirée d’hier un accident s'était produit.

– Quel genre d’accident ? questionna ma mère anxieuse.

– Un accident grave. Brice brûlait des vieilles choses tandis que Pauline s'affairait dans le grenier. Lorsqu'elle est arrivée dans le jardin, elle ne put empêcher l'inévitable : Brice était déjà carbonisé !

Super comme excuse. Alors que c’est elle qui a cramé son propre fils.

– Mais, c’est horrible comme histoire ! Je comprends mieux pourquoi tu parlais de série noire tout à l’heure.

– Oui, trois morts en deux jours, ça commence à faire beaucoup, surtout pour un si petit village. Pauline est venue m’avertir ce matin, après sa déposition à la gendarmerie.

– Décidément, cette semaine commence bien mal, commenta ma mère.

– J’espère que la rentrée sera plus calme, acheva Hélène.

– Allez, viens donc ici », proposa maman à sa nouvelle amie.

Elles s’étreignirent un assez long moment avant de se séparer.

« Ça m’a fait du bien de te parler.

– N’hésite pas à venir. Et la prochaine fois que tu viendras, j’espère que les nouvelles seront meilleures.

– Au fait, je ne venais pas pour me plaindre. Je voulais inviter ton fils à la maison. Mais tu as raison : on a eu notre quota de morts pour l’année !

– D'accord, mais rentre pour midi, déclara maman à mon attention.

– Vivien sera content de voir quelqu’un de familier ce matin, Dimitri est déjà là, mais ta présence lui ferait également du bien, poursuivit Hélène

– J’accepte avec plaisir. », dis-je.

*

J'observe une salle de contrôle composé de divers écrans. Je n'arrive pas à distinguer les images qui y défilent, car mon regard se porte — de manière quasi hypnotique — sur les personnes présentes dans la pièce : deux hommes en blouses blanches et un militaire.

« Passez à la suite. Ces dialogues sont inutiles pour notre projet, s'exclame le soldat.

Nous avons passé des mois pour les rendre le plus naturel possible.

Désolé messieurs, mais le résultat n'est pas celui escompté, les comportements sont incohérents par rapport à la réalité. Donc si nous pouvions passer à l'essentiel...

C'est impossible ! Nous ne pouvons occulter certains passages sans risquer d'altérer...» le coupe un second scientifique.

Une sonnerie stridente m'empêche d'entendre la suite, je souhaite couvrir mes oreilles, mais mes poignets sont entravés. Mes jambes tremblent. Et ce son qui n'en finit pas ! Il va finir par me rendre dingue ! Puis, des pas me proviennent, suivi d'une lumière aveuglante, accompagné de questions.

« Tout va bien ? Ouvrez les yeux.

Ouvrez les yeux ?

Ils sont ouverts, sinon comment j'aurais pu observer les médecins et le militaire !

Il répéte sa question en me secouant cette fois.

Il ne se rend pas compte que je le...

En fait, il a raison, je ne le vois pas ! Je dois donc avoir les yeux fermés et de deux choses l'une : soit j'ai refermé instinctivement mes paupières lorsque j'ai quitté la salle de contrôle et j'étais dans le cirage pour ne plus me souvenir du trajet de retour me menant à ma chambre, soit je ne l'ai jamais quitté, et tout ceci n'était qu'un de leur passage. Pourtant cela ne ressemble pas à un de leur souvenir. Que cache ce nouveau lieu, ces nouveaux personnages ? Quand vont-ils décider à me donner des réponses ?

– Ouvrez les yeux si vous m'entendez.

Je m'exécute, par dépit.

– C'est bien. Vous nous avez inquiété. Nous allons prendre votre tension. Ensuite, nous vous laisserons vous reposez quelques instants avant de poursuivre.


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