balade dans le village

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Je me réveille groggy et décide de ne plus interférer. Je ne veux plus de piqûres et suis épuisé. Je me laisse porter par ces souvenirs.

*

Nous descendîmes les marches pour rejoindre mes parents dans le salon. Hélène tapa sur l’épaule de mon père pour lui signifier notre retour. Il mit le film en pause avant de retirer son casque.

« Le film est bien ? commença Hélène.

– Le rendu est super, répondit mon père.

– Contente que ça vous plaise.

– On n’a pas vu le temps passer, on s'est laissé bercer et on a failli piquer un roupillon ! enchérit maman.

– Tant mieux, c’était le but.

– Mais qu’est-ce que tu as ? s’inquiéta ma mère en découvrant les pansements.

– Ce n’est rien. Votre fils a voulu jouer avec le chat. Ce dernier s’est défendu et l’a griffé.

J'acquiesçai avec un sourire.

– Quand je te disais que tu étais une brute avec les animaux, rit ma mère, rassurée.

Elle poursuivit :

– On ne va pas tarder à rentrer.

– Vous partez déjà ? Vous n’avez pas vu mes autres enfants, hasarda Hélène pour les retenir.

– On ne voudrait pas abuser de votre gentillesse, ajouta mon père.

– Vous ne me dérangez pas. Vivien ne devrait plus tarder. »

À peine Hélène finissait-elle cette phrase qu’un adolescent en survet entra dans la maison.

« Bonjour maman. Tu reçois aujourd’hui ?

– Vivien, je te présente nos nouveaux voisins. Voici Valentino, sa femme Marie, et là, la jolie petite frimousse c’est Fabien.

– Je vois qui est ton préféré. », commenta Vivien avec un sourire espiègle.

Il salua de la tête mes parents et me serra la main.

« Ça gaze mon pote ?

– Ça gaze », dis-je.

Les adultes haussèrent les épaules, ce qui nous fit bien rire Vivien et moi.

« Alors c’était bien le foot ? demanda Hélène.

– Ouais, pas mal. On a encore gagné, ça manque de sang frais par ici. »

Tant que c’est pas le mien avalé par des poupées de porcelaine, pensai-je.

« Et toi, tu es bon au foot ? me demanda Vivien.

– Je me débrouille.

– La prochaine fois, je t’emmène.

– On habite au 15 de la rue, intervint maman.

– En effet, on est tout proche. Mon invit’ tient. La prochaine fois, je t’embarque avec moi, mais là, direction la douche. À plus et bonne journée à vous», termina Vivien.

« Zlough »

Et encore une poussée. Heureusement que je m’étais installé dans le canapé.

Vivien monta l’escalier. Il prit des affaires de rechange dans sa chambre, avant de passer dans la salle de bains de l’étage. Il était tellement absorbé par ses pensées, qu'il ne remarqua même pas le carreau cassé à la porte de la chambre de sa sœur !

« Zlough »

« C’est un gentil gamin et il plaira à votre fils, déclara Hélène.

– Je n’en doute pas. Encore merci pour le café et le film.

– De rien, j’ai passé un agréable moment avec vous. Vous pouvez repasser quand vous le voulez.

– C’est vraiment gentil de nous accueillir aussi chaleureusement, remercia maman.

– Mon petit doigt me dit qu’on sera amenés à se revoir.

– Hélène, déclara mon père en la bisant.

– Au revoir, Madame. », dis-je.

Nous sortîmes de la maison et après un dernier salut de la main, nous rentrâmes chez nous.

Après le déjeuner, je montai me reposer.

« Tu montes déjà dans ta chambre ? me questionna maman.

– J’ai veillé un peu trop tard hier, répondis-je.

– OK. Je te laisse te reposer un peu. Mais juste une heure ou deux. Tu ne dormiras pas de la nuit sinon.

– OK maman. », conclus-je.

Je m’étendis sur le lit. J’eus du mal à m’endormir, car je repensais sans arrêt à cette matinée. À ces poupées diaboliques, mais aussi aux avertissements d’Hélène. Des gens ou d’autres choses me voulaient du mal. Et ils étaient dangereux…

Pour l’instant j’étais seul, même si Hélène m’avait affirmé que je recevrais de l’aide de certains villageois…

Qui étaient ces ennemis et pourquoi me voulaient-ils du mal ?

Je ne trouvais pas de réponses et finalement sombrai dans un sommeil profond.

À mon réveil, je descendis dans la cuisine.

« Tu tombes bien, j’allais venir te chercher.

– Et qu’est-ce que je dois faire ? maugréai-je.

– Ce n’est pas comme ça que tu vas rencontrer de nouveaux amis. Va donc te balader. », proposa ma mère.

Je retrouvai le sourire en indiquant à mon père que la cabane abritait un vélo.

« Tu as déjà fouillé la cabane, toi, ça ne m’étonne pas. », rit mon père.

Il ramena la bicyclette et me la tendit.

« Allez, va t’amuser un peu. »

Je m’installai dessus et commençai à zigzaguer entre les arbres.

« Ne fais pas trop ton malin, me prévint mon père.

– Je gère, répondis-je.

– Et si tu allais plutôt pédaler dans le village ? Tu vas finir par avoir un accident ici avec tes zigzags. Mais reviens pour 19 heures, pour le dîner, déclara ma mère.

– Ça marche. »

J’ouvris le petit portail qui menait dans la rue avant de remonter sur la bicyclette.

Je me baladais dans le village quand une fille me héla.

« Salut, t’es nouveau, toi. »

Je m'approchai d’elle.

« Ouais, on a emménagé hier.

– Je me serais souvenue de toi. Moi c’est Léa. Et toi ?

– Fabien. Qu’est-ce que tu fais toute seule ? demandai-je intrigué.

– Je préfère rester seule d'habitude. Y'a pas grand monde d’intéressant dans ce bled. J’ai peu de potes ici.

– Tu traînes pas avec la bande de Vivien ?

– T’as pas perdu de temps, toi. Vivien c’est pas trop mon pote. À part le foot, il connait pas grand-chose.

– En fait, je l’ai rencontré ce matin. Sa mère nous a offert le café.

– D’accord. Comment va Hélène ?

– Un peu fatiguée, mais ça va. Elle est forte.

– Tu sais pour Zoé ? hésita Léa.

– Oui.

« J’en sais même plus que toi… »

– Donc tu te promènes toute seule dans le bled ? demandai-je pour changer de sujet.

– Ouais, comme je te l’ai dit tout à l’heure, j'ai pas beaucoup d'amis. Et puis, j’aime me ressourcer dans la nature.

– Moi aussi, j’ai parfois besoin de m’isoler pour me détendre, ajoutai-je amusé.

– Tu me plais bien, toi ! On se recroisera sans doute un de ces quatre.

– C’est sûr. En attendant, je vais continuer mon petit tour.

– OK. À la prochaine.

– À plus. »

Je continuai ma visite. Au coin des rues, je saluais les passants qui discutaient entre eux.

Au bout de quelques temps, je décidai de rentrer quand un ado surgit devant moi.

« Hé. Tu pourrais pas faire attention, toi ! », m’apostropha-t-il, en colère.

Il sort d’où celui-là ?

« Désolé, je ne t’ai pas vu arriver, dis-je, embarrassé.

– Ça ne fait rien, ça m’arrive souvent ici. Tu n’es pas le premier et tu ne seras pas le dernier à ne pas me voir débarquer, dit-il en riant. Remets-toi, si tu voyais ta tronche ! répliqua-t-il avec un grand sourire.

– Moi... c’est Fabien, bafouillai-je.

– Ravi de l’apprendre. Moi, c’est Dimitri mais on m’appelle Dim, c’est plus fun.

– Il y a beaucoup d’ermites dans votre coin, ajoutai-je malicieusement.

- C’est à mon tour de ne pas comprendre, poursuivit Dimitri.

– J’ai croisé Léa tout à l’heure.

– Ah bon. Elle t’a parlé ? C’est plutôt rare. Elle est assez solitaire comme nana, affirma Dimitri d’un ton amusé.

– J’avais remarqué. Et toi ?

– Moi ? Non, pas plus que ça. Sauf pour faire des farces aux nouveaux venus, déclara Dimitri en clignant d'un œil, tu habites où ?

– Au 15, Rue des roses.

– Pas loin de Vivien dans ce cas. Il s’y croit un peu, mais il n’est pas méchant. »

C’est sa façon de se protéger.

« Sa mère nous a invités, mes parents et moi, à venir prendre le café. Je l’ai vu en fin de matinée. Il souhaite que je me joigne à lui pour une partie de foot dans les prochains jours.

– Ouais, c’est pas trop mal ça. Faut dire qu’on n’a pas trop de loisirs par ici.

– Sinon, faut faire comme moi le tour du village. En espérant qu’un gamin ne se plante pas devant mon vélo à tout bout de champ ! commentai-je en souriant.

– Tu as le sens de l’humour, toi ! Tu me plais bien. Bon, c’est pas que je m’ennuie, mais ma mère va me tirer les oreilles si elle ne me voit pas revenir.

– Tu as raison. Et la mienne va me dire qu’il ne faut pas discuter avec les inconnus. », conclus-je.

Nous rîmes de cette blague, et après un salut, chacun repartit de son côté. La journée avait été riche en rencontres. Je décidai de rentrer chez moi, et, cette fois, personne ne me dérangea.

Je rangeai le vélo dans le cabanon avant de revenir dans la cuisine où ma mère m’attendait.

La soirée se passa sans encombre. À la fin du film, nous montâmes nous coucher.

*

J’ouvre les yeux. Personne dans ma cellule. La lumière phosphorescente du néon me brûle les rétines. Je les plisse pour m’accoutumer avant de les rouvrir complètement. Je tourne ma tête vers la droite. Ils m’observent. Toujours leur sempiternel sourire aux lèvres.

Soudain, l’un d’eux éteint la lumière. J’ai ainsi droit à un répit. Je soupire de soulagement.

Je ne sais toujours pas pourquoi ils me bombardent d'images ni quel est leur but. Que me veulent-ils à la fin ?

En tout cas, je suis bien content que cette journée riche en émotions se termine. Entre les moments de tristesse, de peur et d’invraisemblances, j’ai été servi.

Je pense que certaines images reviendront me hanter cette nuit.

En attendant, je vais essayer de ne pas trop y penser. Tenter de me relaxer, afin de récupérer, car demain ils continueront et je doute que ce soit plus agréable.

Je n’ose imaginer la suite de leur programme…

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