V

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 Le jour se levait.

 Le Roi était mort mais personne ne criait ''Vive le Roi !'' pour un nouveau souverain.

 Divitia et Potentia prirent la parole en publique pour annoncer le dernier vœu de Tograz. Puis, elles firent afficher ces paroles dans le reste du Royaume. Beaucoup furent mécontents. Le destin d'un Royaume reposerait dans les amours d'une simple femme !?! C'était du jamais vu ! Les choses se compliquaient mais, heureusement, la demande du défunt Roi fut acceptée. Si c'est le Roi qui le dit, alors c'est qu'il a raison, non ?

 Les deux Princesses avaient hésité à parler de Jonathan. Il ne méritait pas cela... mais leur cœur lui en voulait d'avoir voulu se balader tout seul. C'était à cause de cela que leurs parents étaient morts ce jour-ci ! Pour elles, c'était trop tôt pour se réconcilier avec leur défunt frère. Elles décidèrent de laisser ce que le Roi avait fait. Plus tard, peut-être, elles parleraient de Jonathan.

 Elles étaient belles et bien les filles de leur père.

 Puis, les jours passèrent. Certains virent l'occasion rêvée pour aller faire la cour à la cour à leur Princesse de leur choix pour, peut-être, mettre court à cette recherche en cours ! Mais ceux-là auraient dû prendre des cours pour cacher leurs vrais intentions car même un aveugle auraient pu voir leur soif de pouvoir !

 Certains étaient véritablement amoureux mais leurs utopies se brisèrent bien vite. Les Princesses ne voulaient pas d'eux. Pour se faire pardonner, elles lui donnèrent un peu d'argent pour que celui-ci, s'il avait l'air sympathique, puisse réussir un peu mieux dans la vie. Elles ne voulaient pas leur briser totalement le cœur, leur intelligence leur avait fait comprendre que faire cela était inutile. Surtout dans une période comme celle-ci ! Enfin, elles voulaient le faire à moins de gens possible car certains, à cause du chagrin, furent mort. Ah ! La triste exagération des événements lorsque nos sentiments nous font délirer cause parfois bien des conséquences, et pas qu'en amour !

 Il y en avait un qui avait fait un coûteux paris qui était de donner tout ce qu'il avait s'il n'arrivait pas à séduire l'une des deux Princesses. Il était tellement sûr de lui... Et, au final... il se retrouva à mendier dans la rue pour avoir ne serait-ce qu'une croûte de pain. Bah ! Pour lui, ça ne changeait presque rien ! Sauf que, maintenant, il était nu comme un ver. Mais il retrouva vite quelques vêtements.

 Tous firent l'erreur d'aller vers elles et les aborder. Tous voulurent faire le premier pas. Mais quelle erreur ! C'était aux Princesses de le faire, ce pas. Mais elles ne le dirent pas. C'était plus marrant et cela leur permettait de voir ceux qui n'osaient pas... et pas les tonnes d'hypocrites !

 Un jour, c'était le début du printemps, les jumelles étaient sorties dehors apprécier le paysage et se balader. Elles plaisantaient entre elles sur le futur, sur ce qu'elles voudraient faire si elles étaient Reines, sur l'homme qui pourrait leur plaire...

 Mais, soudain, elles entendirent du bruit non loin. Elles s'approchèrent. Lorsque ce dernier fut assez proche, elles purent apercevoir deux hommes. Elles allèrent vite se cacher pour ne pas être vues !

 L'un était blond, il avait une musculature imposante ainsi qu'une voix grave qui disait :

 - Voyons, mon fils ! Je t'ai appris à travailler manuellement en plus de l'éducation que pourrait recevoir un Roi. Tu es intelligent et beau... Et tu n'arrives toujours pas à séduire ne serait-ce qu'une seule femme !

 Cet homme, elles le connaissaient : c'était Lord Covreftal, surnommé ''Janos'', référence à l'ancien Dieu à deux facettes, car ce dernier jouait souvent double-jeu. Il était le mari de Dame Émadersa. Ce qu'elles ne savaient pas, c'est que ces derniers, ces nobles (trop ?) fiers, avaient un fils.

 Celui-ci, justement, était assez grand. Il avait de sublimes et courts cheveux d'une couleur noir de jais, comme ceux de sa mère. Son visage paraissait angélique. Sa musculature témoignait qu'il savait soit travailler dans les champs, soit se battre. Il avait une petite cicatrice sur la joue droite, une coupure, une estafilade qui s'était sûrement créée grâce à une épée ou un couteau ou bien une dague. Cette dernière donnait quelque chose de plus viril, guerrier à ce visage si doux, si délicieux. Il portait un habit rouge éclatant. Elles ne purent voir ses yeux, dommage ! Mais, par contre, elles purent l'entendre répondre à son père avec le même timbre de voix que ce dernier :

 - Mais, mon père... Vous savez très bien que je suis... Vous savez... Extrêmement timide... J'ai peur du rejet !

 - Et c'est en ayant peur du rejet que tu te feras encore plus rejeter ! Écoute, Ignazio, il faut que tu fasses un effort !

 - Je sais ! J'ai déjà essayé d'en faire un mais...

 - Mais ce fut vain. Tu sais quoi ? Je crois avoir une bonne idée...

 - Quelle est-elle ?

 - C'est à propos des deux Princesses.

 - Divitia et Potentia ? Oui, je sais qu'elles cherchent un mari...

 - Alors tente ta chance !

 - Non !

 - Pourquoi donc ? Tu ne les aimes pas ?

 - Elles sont extrêmement jolies...

 Les deux sœurs, cachées, commencèrent à rougir dés que l'on parlait d'elles. Elles se retenaient de rire car elles surprenaient pile la conversation qui parlaient d'elles. Quand Ignazio dit qu'elles étaient jolies, elles se cachèrent mutuellement la bouche pour ne pas pousser un cri de surprise. Elles avaient leur renommée, mais cela surprenait toujours lorsqu'on entendait ça, caché, lors d'une conversation que l'on surprend, que l'on soit un homme ou une femme (de toute façon, il n'y a pas vraiment de différence entre les deux sur le point des sentiments) ! Avec un peu de chance, il parlera de leur intelligence aussi.

 Ainsi, il continua :

 - Mais je ne les connais pas vraiment... Et elles ne me connaissent pas...

Ne craint rien, nous sommes justement en train de te connaître...

 - … Et puis, que penseraient-elles de moi si je venais les aborder comme ça ! Cela devrait les surprendre...

Plus depuis quelques jours...

 - Enfin, je ne sais pas si elles pourraient m'aimer ! Elles cherchent quelqu'un digne d'un Roi, sûrement...

 - Mais...

 - Je sais ! ''J'ai reçu l'éducation digne d'un Roi.'' Mais cela ne veut pas dire que je suis digne d'en être un ! Enfin... Je suis bien trop timide pour aller ne serait-ce leur parler ! Peut-être si elles me parlaient d'abord... Mais pas avant.

 - Très bien, mon fils. Je comprend... Allez ! Rentrons, maintenant !

 - Je te suis.

 Elles le virent s'en aller. Leur cœur battait à cent à l'heure si bruyamment qu'il était étonnant que les deux hommes n'aient rien entendu. Elles étaient toute rouge ! Une chaleur qui jamais ne se meurt, digne d'un feu d'une énorme ampleur, avait embrasé leur cœur et leur fleur.

 C'était lui !

 Enfin, l'était-ce réellement ?

 Puis, elles se regardèrent et se rendirent compte d'un très léger détail qui posait problème : elles étaient toutes les deux tombées amoureuse de ce beau jeune homme.

 Et en même temps, en plus. La foudre ne tombe pas deux fois au même endroit, comme on dit. En effet, un centimètre d'écart ne fait pas le même endroit. Et celle-ci les avait frappé et la puissance de ce coup les fit tituber avant de tomber dans le fleuve passionné de l'Amour (après, reste à voir si elles allaient se noyer, nager ou bien vite en sortir (non car, sérieusement, l'eau est froide, là)).

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