8 - Jay

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 — Tu aurais dû la voir ! lancé-je à mon pote en me laissant tomber dans le divan du salon. Elle a une putain de poitrine et si tu avais vu son cul. Bordel, comment une telle fille peut exister ?

Depuis que je suis entré dans la chambre de Shawn, je n'arrête pas de m'extasier sur le canon que je viens de percuter. Une véritable merveille. Je ne sais pas d'où elle sort, mais je vais tout faire pour la foutre dans mon lit et le plus vite possible. J'ai grave envie de voir ce qui se cache sous cette petite robe qui moulait sa poitrine à la perfection. Ses seins ne sont ni trop petits, ni trop gros. Juste parfait pour mes mains.

— Encore un de tes fameux coups de foudre, se marre Shawn.

Oui, bon, d'accord, ça m'arrive souvent de craquer sur une fille juste en la croisant. C'est peut-être la raison pour laquelle a vingt-sept ans, je n'ai toujours pas trouvé celle qui me ferait décoller. En même temps, pour quelles raisons le monde regorge d'autant de beauté ? Ce serait tellement dommage de s'en priver. Surtout qu'avec mon statut, je peux en posséder à la pelle.

— Non, elle c'est différent. C'est la femme de ma vie, j'en suis certain.

Shawn explose de rire et il ne fait pas semblant. Il est tellement hilare qu'il s'en tient le bide.

— C'est au moins la millième fois que tu me sors ce genre de conneries ! D'ailleurs, je pourrais presque t'écrire une chanson. Le titre ne serait pas bien difficile à trouver, je pense.

— Marre-toi bien, mais cette fois je suis vraiment sérieux.

Quelques coups retentissent contre la porte, nous annonçant l'arrivée d'un visiteur. Sûrement Dan...Ou peut-être Leo. À moins que ce soit un membre du personnel de l'hôtel. Je n'en ai aucune idée. D'ailleurs, en parlant de personnel, la fille que j'ai croisée m'a demandé de descendre voir la réceptionniste si j'étais blessé. Elle avait l'air de bien la connaître. Serait-ce la propriétaire de cet établissement ?

— Comme à chaque fois ! me lance mon pote, blasé , en ouvrant la porte.

Sa réplique a le don de me ramener sur Terre et je perds le fil de mes pensées. Où en étais-je ? Ah, oui, la fille, la réceptionniste...

— Pauvre Jay !

Dan vient à son tour d'interrompre ma réflexion.

Mes deux potes, morts de rire, partent s'installer dans le canapé tandis que je me dirige vers le frigo, à la recherche d'un truc pour me désaltérer. Une bière ferait bien mon affaire.

— Si tu cherches quelque chose à boire, je crois qu'il vaut mieux que tu descendes au bar, m'informe notre guitariste. Leo a un peu zappé de faire les stocks dans cette chambre.

Ouais, comme dans la mienne quoi !

D'ailleurs en parlant du loup, quelqu'un toque à la porte et avec un peu de chance, notre manager se tient derrière. Adossé au mur, les bras croisés sur la poitrine, j'attends que Shawn aille ouvrir. En le voyant revenir avec ce petit binoclard, je grogne pour lui signifier mon mécontentement.

— C'est quoi son problème ? demande-t-il aussitôt aux autres.

— Douze heures de vol et même pas une bière à l'arrivée. Super l'accueil ! réponds-je en ôtant la vedette à mes potes.

Les trois éclatent de rire. Apparemment, aujourd'hui, c'est moi le clown. En général, cette fonction revient plutôt à notre batteur. Enfin bon...

— Pour me faire pardonner, je vous invite à sortir, propose Leo.

Tiens, en voilà une bonne idée. Je ne dis pas non à ce genre de sorties aux frais de la princesse. Même si théoriquement, nous sommes plus les princesses que lui, si on tient compte de nos revenus.

— Haley est crevée. Je vais rester avec elle, nous informe Dan.

— Shawn ?

Il secoue la tête.

Quoi ? Mais, non ! Il ne peut pas me lâcher !

— Merde, mec, tu m'as promis de sortir ce soir !

— Le vol m'a tué et j'ai mal au crâne.

Je grogne encore une fois. Ça ne me plaît pas du tout ! Mais, je ne vais quand même pas faire un caprice, ça c'est plutôt le style d'Haley, certainement pas le mien.

— Jay ? me questionne Leo.

— Ouais, moi je suis partant, pas comme ces loosers. Tu veux qu'on aille où ?

— J'ai remarqué un pub plutôt pas mal dans le centre hier. Le Devil's.

Je hoche la tête, juste pour lui confirmer que son idée me plaît bien.

— À plus, bande de lâcheurs ! lancé-je avant de quitter la suite de Shawn.

Je me rends dans ma chambre, pour changer de tenue. Comme j'hésite entre un pantalon noir, chemise bleue et un jeans troué et t-shirt, je jette un coup d'œil sur google pour connaître le style du bar. Vue les photos, la première option est la meilleure. Je les enfile en laissant les trois premiers boutons de ma chemise déboutonnés. Ma musculature apparaît ainsi sagement par l'ouverture. Devant le miroir, je jette un coup d'œil à mon reflet et coiffe, ou plutôt décoiffe astucieusement, mes cheveux avec mes doigts. Le résultat me plaît bien. Malgré mes heures d'avion et le décalage horaire, je suis plutôt beau gosse.

Une fois prêt, je rejoins mes potes au restaurant de l'hôtel. Une jolie serveuse vient de suite s'enquérir de notre commande. Jambes interminables et des seins tout à fait affriolant, elle me plaît bien. Si je ne trouve pas quoi me mettre sous la dent au Devil's, je rentrerai l'emballer. Du coup pour être certain qu'elle soit là à mon retour, je lui demande à quelle heure elle finit, avec mon plus beau sourire.

— Le restaurant ferme à minuit. J'y serai encore un peu après.

Je hoche la tête, satisfait de sa réponse, avant de lui indiquer le plat choisi. Je la suis des yeux tandis qu'elle se dirige vers la cuisine pour y déposer nos commandes. Elle chaloupe des hanches sous mes yeux et j'ai même l'impression qu'elle exagère le mouvement, pour me chauffer. Je ne peux pas dire, elle a un putain de cul bandant. Elle doit être une vraie bombe au lit. Ça me plaît bien.

— Ça t'arrive de penser à autre chose que ta queue, me chambre Dan dès que je tourne la tête vers eux.

— Quand je n'y pense pas, je suis sur ma basse.

Tous trois explosent de rire. J'adore le sexe et ils savent que je ne m'en prive pas. S'ils ont un meilleur moyen de passer du bon temps, je suis preneur. Pour le moment, je n'ai rien trouvé de mieux.

Quand elle revient avec nos plats, elle me lance un clin d'œil, comme si c'était déjà dans la poche.

Calme-toi, ma belle ! Rien n'est gagné.

Elle est peut-être pas mal, mais sur une échelle d'un à dix des filles que je me tape, elle obtiendrait un petit sept, soit juste un peu au dessus de la moyenne. Je peux trouver mieux sans difficulté. Notamment, je pourrais peut-être recroiser celle de tout à l'heure. Elle, c'est un neuf, voire carrément un dix, que je lui mets direct. Ouais, elle m'a vraiment tapé dans l'œil. Elle a l'air si naturelle, contrairement à toutes ces filles qui en font toujours trop. Puis, son physique enverrait en enfer même le plus pieu des hommes.

Sur les coups de vingt-et-une heures trente, Leo vient me retrouver comme convenu. En général, quand on est en tournée, il préfère dîner seul dans sa chambre. Ça lui permet d'avoir du temps pour contacter sa femme et ses six gosses. Lui aussi doit aimer baiser, vu son nombre de gamins. Cependant, il est super fidèle. Il n'a jamais ramené une nana dans une piaule d'hôtel, même à des milliers de kilomètres de sa femme. S'il sort ce soir, c'est pour se détendre un peu. Ses journées sont aussi, voire plus harassantes que les nôtres. Pour ma part, j'ai plus l'impression de ramasser un max de blé en m'éclatant que de travailler. J'adore tout autant être sur scène que rencontrer nos fans. Le truc le plus ennuyant, ce sont les journalistes. Dan pense exactement comme moi, c'est un peu moins le cas de Shawn. Pour lui, il n'y a que la scène et même s'il se prête au jeu sans broncher, on sait tous à quel point les rencontres avec nos groupies et les interviews le font chier. J'ai dû plus d'une fois le calmer pour qu'il ne s'emporte pas contre un type de la presse.

— T'es sûr que tu ne veux pas sortir ? demandé-je à mon pote, histoire d'être certain qu'il n'a pas changé d'avis.

— Non. Je vais en profiter pour me reposer un peu et aussi pour appeler Laura.

Étonné qu'il puisse avoir envie de la contacter, je fronce les sourcils. Dans l'avion qui nous a amené ici, il avait plutôt l'air de vouloir la tenir loin de lui.

— T'es sûr que tout va bien ? T'avais plus l'air de vouloir te taper une de tes groupies que d'appeler ta copine, lorsqu'on est arrivé.

— Il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.

Là, c'est certain, il ne va pas bien.

— C'est quoi le problème, Black ?

— J'ai juste envie d'appeler ma copine, c'est tout.

Je jette un coup d'œil à Dan et Haley, qui haussent tous deux les épaules. Ils n'en savent pas plus que moi, apparemment.

— Je ne sais pas ce qu'il t'arrive, vieux, mais tu vas monter te changer et tu sors avec moi. Je ne vais pas te laisser broyer du noir tout seul.

— Qu'est-ce que t'as pas compris, Miller, dans je n'ai pas envie de bouger ?

Son regard me défie d'ajouter quoi que ce soit. Têtu comme il est, il vaut mieux le laisser tranquille.

— Ok, mec, je laisse tomber. Mais si jamais, t'as besoin de ton vieux pote, fais-moi signe.

— Ouais, tu daigneras peut-être répondre à ton téléphone, si tu n'es pas en train de sauter sur tout ce qui bouge.

— Tu sais que mes potes seront toujours ma priorité et toi plus que n'importe qui. T'es mon frère, mec.

Depuis que son ex s'est barrée, je suis présent à ses côtés, tout comme il l'a toujours été pour moi. Même quand j'étais dans la merde jusqu'au cou, après ce meurtre, que je n'ai jamais voulu commettre, il ne m'a jamais abandonné. Putain, rien que d'y penser, ça me file la gerbe ! Surtout qu'ensuite, ça a failli faire sauter le groupe à cause de l'autre connasse. Si jamais je croise cette fille, ce n'est pas ma queue qu'elle va sentir passer, mais mon pied dans son cul. Elle ne connaissait rien à mon histoire et a été la déballer à la presse. Je n'avais fait que nous défendre dans cette ruelle, face à ce con qui voulait s'en prendre à Shawn et moi. Quand l'autre a voulu me planter, je l'en ai empêché, mais mon coup est parti trop vite, trop fort. Il s'est effondré comme une merde. Mort sur le coup. J'ai tenté de le réanimer, ça n'a servi à rien. Parfois quand j'y pense, je me demande si c'est vraiment ma faute ou bien s'il y avait un autre problème derrière. Le légiste n'a jamais pu être certain. Sans preuve évidente de ma culpabilité et avec l'arme qu'il possédait, la justice n'a pu trancher que sur de la légitime défense.

Lorsque nous arrivons, Leo et moi, au Devil's, le pub est déjà bien bondé. On réussit tout de même à se dégoter une table au fond de la salle. Quelques fans viennent me voir et me demandent des autographes. Je me prête au jeu. De toute façon, où que j'aille, notre célébrité ne me permettra jamais d'être tranquille, à moins d'enfiler lunettes de soleil et casquette, comme Shawn.

Après une dizaine de signatures, je pense enfin être tranquille pour descendre ma bière, mais c'est sans compter sur une retardataire qui vient me voir tout sourire. Pas mal celle-là, contrairement aux autres qui viennent de défiler devant moi. Par contre, elle me dit quelque chose. Il me semble l'avoir déjà vu un peu plus tôt dans la journée. Je me demande si c'est à l'aéroport ou à l'hôtel, jusqu'au moment où ça me revient. C'est celle qui accompagnait mon canon. Si elle, elle est là, il y a de fortes chances que l'autre aussi. Avant même d'attraper le bout de papier qu'elle me tend, je scrute la salle à la recherche de la plus jolie fille de l'univers. Malheureusement avec tout le monde qu'il y a, je n'arrive pas à la repérer.

— On s'est déjà vu, non ? lui demandé-je, histoire de confirmer mes soupçons.

— Oui, ma sœur t'a percuté à l'hôtel.

Alors, comme ça, c'est sa frangine. Intéressant.

Je finis par attraper la feuille , ainsi que le stylo qu'elle me tend.

— C'est quoi ton nom ?

— Leslie.

— Ok, Leslie.

Je signe ce bout de papier en mettant un petit message. Ça leur fait toujours plaisir et j'adore voir que rien qu'en écrivant, je leur apporte un peu de rêve. La vie est parfois si injuste que si je peux leur faire oublier leur quotidien ne serait-ce que cinq minutes, c'est une bonne chose.

Je lui rends sa feuille, mais garde le stylo. J'ai une petite idée en tête concernant sa sœur.

— Dis-moi, tu n'aurais pas une autre feuille, j'aimerais signer pour ta sœur.

Face à son étonnement, ses yeux deviennent aussi rond qu'un ballon de soccer.

— Je peux toujours partager celle que j'ai, mais je ne suis pas certaine qu'elle apprécie ton geste.

— Ah ouais ? Et pourquoi ?

— Elle déteste la musique actuelle.

En entendant cette réponse, j'imagine cette jolie fille lovée dans un fauteuil, un plaid sur elle, en train d'écouter du Mozart. De plus en plus intéressant. Même si je joue du métal, il m'arrive d'écouter de la musique classique, ça détend. Puis surtout, ça me rappelle les soirées passées au coin du feu dans les bras de ma mère.

— Je peux peut-être lui faire changer d'avis ?

— Je te souhaite bien du courage. Ça fait cinq ans que j'essaie pour ma part.

— Qui tente rien n'a rien.

Elle éclate de rire, avant de déchirer sa feuille et de me tendre le bout vierge.

Ta sœur me dit que tu détestes la musique d'aujourd'hui. Je fais parti d'un des plus célèbres groupe du moment et j'aimerais tenter de te faire changer d'avis autour d'un verre. Si t'acceptes, je t'attends au comptoir.

Jayden Miller

Leslie ne se contente pas de reprendre la feuille et de l'amener à sa sœur. Non, elle la déplie et lit mon message juste devant mes yeux.

— Ma sœur t'a tapé dans l'œil ou quoi ? me questionne-t-elle, un large sourire amusé plaqué sur ses lèvres.

— Y a des chances, réponds-je évasif.

Elle pouffe avant de nous laisser seuls. Je ne la quitte pas un seul instant du regard tandis qu'elle se faufile entre les clients pour rejoindre sa table. Enfin, je sais où se trouve ma belle inconnue. Sa sœur lui donne mon message. J'observe ses réactions tandis que ses yeux parcourent les mots que j'y ai gravé au stylo bille. Elle secoue la tête, tout en froissant la feuille.

Je viens de foirer méchamment. Visiblement, elle a vraiment une dent contre les musiciens.

— Qu'est-ce que tu lui as mis ? me questionne Leo.

J'étais tellement focalisé sur elle, que je n'ai même pas prêté attention à mon manager. Vu sa question, il a dû observer toute la scène.

— Je lui proposais juste un verre.

Ce con explose de rire.

— Le beau Jayden Miller vient de se faire remballer sec.

— Ouais, mais la soirée ne fait que commencer. Je n'ai pas dit mon dernier mot.

— La fille t'avait pourtant prévenu. L'autre n'aime pas la musique actuelle et je suppose que ça englobe également les musiciens.

— On verra bien, souris-je, loin d'être abattu.

Au cours de la soirée, je descends plusieurs bières sans quitter ma belle inconnue des yeux. Plus d'une nana tente de me draguer, mais je ne leur prête aucune attention. Il n'y en a qu'une ce soir avec qui j'ai envie de rentrer. Son manque d'intérêt pour ma gueule est un véritable défi, que j'ai envie de relever. C'est si rare ce genre de gonzesse qui ne me tombe pas directement dans les bras, que ça me donne envie de le relever.

À un moment, son regard est attiré par la piste de danse et ce qu'elle voit ne semble pas lui plaire du tout. Sa sœur pose une main sur son avant-bras, dans un geste qui semble se vouloir réconfortant. Elles échangent quelques mots, avant que la plus jolie des deux se lèvent et aille danser.

Je l'observe bouger en rythme avec la musique diffusée. Elle a un putain de déhanché !

Je me lève à mon tour avec l'envie de la rejoindre. J'aimerais bien voir comment elle s'en sort avec un partenaire. Je me fonds parmi les danseurs, sans jamais entrer dans son champs de vision. Quelque chose me dit que si elle me voyait, elle me fuirait en courant. Ce n'est absolument pas mon objectif.

Une fois derrière elle, je claque mes mouvements au sien. Je me rapproche peu à peu jusqu'à ce que nos corps se frôlent. Malgré ma présence toute proche, elle ne se retourne pas. Néanmoins, elle sait que je suis là vu qu'elle bouge tout contre moi. Et bordel, elle m'excite ! Si elle continue, je vais me retrouver avec une trique dont j'aurais dû mal à me débarrasser ensuite, si je n'arrive pas à l'entraîner dans un coin tranquille. Après plusieurs minutes dans cette position, elle finit par me faire face et enroule ses bras autour de ma nuque. Son odeur est divine, un doux mélange de fragrance sucrée qui me donne envie de plonger mon nez dans son cou. Putain, comment je suis censé tenir face à une telle créature. Je tente une approche subtile. Elle ne me repousse pas, au contraire elle vient appuyer un peu plus sa poitrine contre la mienne et m'offre son cou. C'est un bon point, mon vieux. Alors qu'elle continue à danser de façon très, voire trop, sexy, contre moi, je dépose de doux baiser dans son cou, avant de remonter vers sa mâchoire, pour finir sur sa bouche. Waouh ! Tout est exquis en elle jusqu'au goût de sa bouche et sa façon d'embrasser.

— Tu n'as pas perdu de temps pour me remplacer, à ce que je vois ! entends-je dans mon dos.

J'ouvre aussitôt les yeux pour faire face au connard qui vient de sortir une telle connerie.

— Mon pauvre, je te plains. Cette fille est d'un ennui mortel au lit.

Putain, de quoi je me mêle ? Même si je ne la connais pas, vu sa façon de bouger sur la piste de danse, je suis sûr qu'au lit, elle doit être une vraie bombe. Alors c'est quoi son problème à ce gars ? Ma belle inconnue semble super mal à l'aise, face à ce type. Son ex, peut-être ?

— Je pense que tu t'es trompé de personne, mon gars. Ma copine est super chaude, alors je ne te permets pas de l'insulter. C'est peut-être toi, qui n'a pas su s'y prendre avec elle.

Je baisse mes yeux vers son entrejambe, histoire d'appuyer mon allusion, et le con est en train de bander. Je suppose que la blonde qui l'accompagne n'y est pas pour rien. En tout cas, il vient de me filer un bon prétexte pour le remettre à sa place.

— Vu la taille de ton engin, ça ne m'étonne pas beaucoup qu'elle s'ennuyait avec toi ! lui lancé-je, acerbe.

Un rire mélodieux s'élève près de moi. Déconcentrée par ma belle inconnue, je ne vois pas le poing de ce mec venir s'abattre sur ma gueule. Ce n'est qu'au moment où une violente douleur se réveille que je réalise ce que vient de faire cet enfoiré. Furax, je le repousse violemment, avant de venir lui coller une droite dans sa tronche. Au moins, son sourire d'hypocrite vient de s'effacer. S'en prendre à un ancien boxeur, c'est une très mauvaise idée. Surtout que malgré ma carrière, je n'ai pas totalement arrêté les entraînements.

— Arrêtez ! gueule la pétasse qui l'accompagne.

Elle se place devant moi pour m'empêcher d'atteindre une nouvelle fois son mec.

— Tu devrais partir, me suggère la fille qui me fait craquer.

Putain, je ne connais toujours pas son prénom !

Je me tourne vers elle. Elle semble vraiment sérieuse et visiblement, elle paraît perturbée par ceux qui nous filment. Ses yeux n'arrêtent pas de passer de moi à ces inconnus.

— Je pars, si tu viens avec moi.

— Je pense que je ne vais pas avoir le choix, si je ne veux pas que tu te trouves mal par ma faute. Ma sœur me tuerait s'il arrivait quelque chose à votre groupe.

Satisfait, je lui lance un sourire, avant de lui prendre la main et de l'emmener dehors.

— L'hôtel n'est pas très loin, on peut rentrer à pieds ou si tu préfères, je peux appeler mon chauffeur. Il ne devrait pas mettre longtemps à venir nous chercher.

Comme Leo et moi sommes venus en marchant, je sais qu'il faut moins de dix minutes pour rejoindre notre point de départ.

— À pieds, ça me va très bien.

— Très bien. Alors, dans ce cas, je vais enlever mes chaussures, sinon mes pieds vont me tuer.

Merde ! Je n'avais pas fait gaffe à ses talons avant de lui donner ma décision.

En tout cas, elle me plaît de plus en plus. Même si elle semble avoir de l'oseille, au point d'avoir un chauffeur, elle n'est pas comme toutes ses filles de bourges, qui ne m'auraient même pas laissé le choix. Elles auraient exigé d'avoir leur chauffeur ou que j'appelle un taxi. Elle, elle enlève ses escarpins et arpente les rues londoniennes pieds nus.

— Au fait, c'est quoi ton nom ?

— Jenny, mais tout le monde m'appelle Jen.

Jen ? Comme l'ex de Shawn ?

Impossible !

De toute façon, des Jen, il y en a des milliers de par le monde. Alors, la probabilité pour qu'elle ait un quelconque rapport avec mon meilleur pote est de l'ordre de zéro point un. Même si ça pourrait expliquer son aversion pour la musique, je ne pense pas une seule seconde que c'est celle dont il est toujours accro, malgré les cinq années écoulées.

Mais si c'était le cas ? Si c'était vraiment le cas, je ne serais pas en droit de m'en approcher. Putain, je l'ai embrassée !

Cesse de réfléchir, vieux ! Rien ne prouve que c'est bien elle !

Ouais, j'espère, parce que plus nous avançons, plus nous discutons et plus elle me plaît. 

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