Huitième leçon - partie 5

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On descend et on arrive chez moi, où ma mère nous attend.

Thomas la salue à nouveau gentiment et lui rend l'argent qu'elle lui a donné en la remerciant. On passe aussitôt dans ma chambre.

Mon brun pose son sac sur mon lit et en sort le caleçon bordeaux qu'il m'a payé pour que je le mette avec mes affaires.

— Merci, je souris en le rangeant en bas de mon armoire avec tous mes boxers noirs.

Une fois revenu assis sur mon matelas, mon petit Thomas pose ses mains sur mes épaules. Il pousse tout doucement pour me faire tomber et ses genoux s'appuient sur le lit de chaque côté de mes cuisses. Lorsque mon dos touche la couverture, il est à quatre pattes au-dessus de moi, ses lèvres sur les miennes.

Je garde les yeux ouverts un instant avant de le fermer quand j'intègre ce qui m'arrive. Je lève mes mains pour caresser ses cheveux et ses lèvres bougent encore un peu plus lentement sur les miennes.

Je l'appuie un peu contre moi, demandeur, pressant ; et alors il se recule pour me regarder et j'ouvre les yeux pour faire de même. J'ai chaud.

— Willy Willy... il murmure avec un ton amusé.

— Quoi... Je pince mes lèvres.

— Rien, il rit en se couchant par-dessus moi.

— Mh... T'es frustrant... Excitant...

Il caresse mes petits cheveux en me regardant.

— Défrustre-toi alors, il dit après un petit moment en se laissant glisser sur le côté, une main tirant la mienne pour que je prenne sa place.

— Comment ? Je demande en montant sur lui, mon envie clairement visible.

— Mh, je sais pas. Tu fais quoi en général ? il se moque.

— Je me branle, je hausse les épaules. Je peux pas faire grand-chose d'autre.

Il roule des yeux.

— Tu voudrais que j'essaye ? il m'interroge en redevenant sérieux.

— Tu l'as déjà fait...

— Non, je veux dire, la fellation. Tu voudrais ?

— Quoi ? Je rougis, et mon corps se tend encore, et c'est clair que j'ai envie. (Je halète direct, complètement surpris). Ouais, tu veux essayer ? Ouais.

— Je veux bien essayer si t'en as envie, il sourit en caressant mes hanches.

— Je sors ! crie ma mère depuis derrière la porte. Je vais chercher à manger.

Thomas tourne la tête sur la gauche pour voir mon réveil, il affiche dix-neuf heures dix.

— J'ai vraiment super envie. Mais tu, prends ton temps et si t'arrives pas...

— J'arrête, il me sourit.

La porte de l'entrée claque.

— Okay... Je frémis.

Je m'assois sur lui et commence à déboutonner mon pantalon. Je me sens plus nerveux que pour ma première fois.

Je sens qu'il me regarde faire et ses doigts tapotent sur mes hanches. J'enlève mes vêtements, et me rassois à côté de lui.

Il se redresse à son tour pour venir m'embrasser tout doucement, la main frôlant mon sexe.

Je pince les lèvres, je l'embrasse en retour. Je jure que j'ai rarement été aussi nerveux, vraiment. Je me laisse faire et essaie de me détendre, m'allongeant doucement sur le matelas.

— Eh, ça va ? murmure mon brun en s'allongeant à mes côtés, la main passant et repassant doucement sur mon membre.

— Nickel. Vraiment bien. Juste hyper... Hyper excité.

Il sourit et embrasse ma mâchoire en resserrant un peu sa prise, ce qui me fait sursauter.

— T'es bandant Thomas. Vraiment bandant.

— Merci, il sourit en descendant ses baisers sur mon cou, puis sur mes clavicules.

Je caresse ses cheveux tendrement, jusqu'en haut de son dos, sa nuque, ses épaules. Et ses lèvres descendent toujours plus, lentement.

— Oh... Ta bouche c'est un truc divin, je murmure, sensible à la moindre caresse.

— Ouais ? Et t'as pas vu le mieux, il rit doucement en embrassant mon nombril, la langue glissant sur ma peau.

— J'en doute pas. Toi non plus, je ris en haletant un peu.

— Mh ?

Il lape encore un peu mon nombril puis je le vois lever les yeux vers moi.

— Tu verras. Je te ferai monter au- au septième ciel.

— Ouais. J'en attends pas moins de toi, il chuchote en descendant encore.

— Tu seras pas déçu, je souffle en agrippant un peu les draps et je sens ses lèvres se poser sur ma hampe pour un baiser avant de s'écarter.

Je pince fort mes lèvres et je me redresse un peu pour l'observer. Il m'embrasse tout autour, l'air de se décider à y aller. J'attends patiemment sans rien dire, bougeant parfois les hanches inconsciemment.

Ses lèvres se posent à nouveau sur mon sexe, un peu plus haut, et je retiens ma respiration en me laissant retomber contre le matelas.

Tout de suite après, je sens sa langue passer au même endroit et j'étouffe un gémissement, relevant un peu les hanches.

— Et tu dis que je suis réceptif ? il rit avant de recommencer.

— C'est- putain... Je souffle encore, avalant difficilement ma salive.

Il ferme les yeux et recommence, un peu plus longuement.

— Oh- ouais, c'est... Mes mots s'étouffent dans les sensations.

Intense, fort, bon, génial, un truc comme ça. Et il m'a même pas encore sucé au sens sucer du terme. Bordel... Il embrasse encore une fois la base, la lèche une seconde, puis fait remonter sa langue jusqu'au bout.

Je hoche la tête sans m'en rendre compte, une main retournant sur ses cheveux. Et là, je sens son hésitation. Ses mouvements sont un peu moins sûrs, ses doigts se referment sur mes cuisses ; puis sa bouche englobe mon gland. Je lâche un soupir, c'est bon... Et lui, il s'enlève. Je me redresse aussitôt, inquiet.

— Ça va pas ?

Il fait une petite grimace et s'assoit sur le matelas en câlinant mon sexe de sa main.

— Okay. Okay, c'est, pas de problème. Pas grave. C'est bon. Ouais, t'as essayé.

Je hoche un peu la tête et lui fais un sourire rassurant. Lui, il secoue la tête, embrasse mon ventre et recommence la même opération que précédemment, les yeux dans les miens.

Je le regarde bouche bée, je peux pas quitter ses gestes, je ferme parfois les yeux, tentant quand même de jamais le lâcher du regard. Et lui, il descend, encore et encore, et remonte quand il peut pas plus, toujours, et ça me rend fou et je lâche des sons, parfois, de plus en plus en fait, et je ferme les yeux.

Ses gestes sont parfois maladroits, c'est normal, c'est la première fois, mais entre ceux-ci, il est plutôt assuré et reproduit sûrement ce qu'il a déjà reçu dans le passé.

J'ondule un peu, doucement, je l'encourage silencieusement, ma main se fait tendre sur sa tête. Après un petit moment, il essaye de descendre plus bas et s'étouffe tout de suite.

Je me mords la lèvre, à la fois un peu coupable et un peu amusé ; ça m'est arrivé aussi.

Je le vois sourire aussi quand il essaye de se reprendre, et sa main prend tendrement le relais. J'ai pas l'impression qu'il soit écœuré, je crois qu'il a été surpris la première fois, on dirait qu'il s'est un peu habitué maintenant, que ça le gêne pas. J'aime bien ses gestes attentionnés et maladroits, alors même qu'il est sûr, ou qu'il en a l'air.

Après un petit moment, il redescend et approche sa bouche pour embrasser l'extrémité. Je donne un petit coup de hanche sans le lâcher des yeux.

Lui, il lève les siens pour croiser mon regard et sort une langue mutine, qui vient taquiner le gland.

— Encore, je demande, un poil autoritaire.

Il refait la même opération, sans aller plus loin et avec une petite moue crispée. Je frissonne et tremble presque d'envie, j'ai la lèvre inférieure mordue fort, je le regarde encore, je l'admire. Puis il se décide à m'envelopper à nouveau, sa bouche descend un peu plus vite sur la longueur, sa main sur la base pour guider mon sexe.

— Tu le fais bien Thomas... Je souffle, pris par le plaisir.

Sa bouche remonte, les lèvres et la langue plaquées sur la chair, et ses dents commencent par râper un peu jusqu'à ce qu'il les enlève rapidement quand je me redresse ; puis sa langue parcourt la longueur comme pour se faire pardonner.

Je me repose, je souffle, il se débrouille bien. Je sens que ça monte de plus en plus...

Sa main m'attrape alors et il me masturbe énergiquement, la langue lappant parfois mon sexe, le gland ou la base.

Je me crispe et me tends, je pose ma main sur la sienne, me cambre. Ça vient...

Je sens ses yeux sur moi quand ses doigts accélèrent encore et que sa langue se pose à l'extrémité. Je ferme les miens aussi sec et je lâche un râle alors que je jouis. Je garde les yeux fermés ; je pense que j'ose pas croiser son regard là tout de suite. J'en profite pour respirer et reprendre mes esprits, et je finis par ouvrir les yeux et le regarder.

Il s'est assis sur le matelas, le regard sur mon visage. Je pince mes lèvres et me redresse en tailleur. Je me sens encore tremblant.

— Ça va ?

Il hoche la tête et sa main vient caresser ma jambe. Je me rapproche, jusqu'à me coucher, tête sur ses jambes, en partie blotti contre lui.

— Ça va, toi ? je le sens hésiter un peu.

— Ouais. Super bien, je murmure. Merci pour ça. Et d'en avoir fait autant.

Je caresse sa cuisse. Sa main passe dans mes cheveux clairs et vient les câliner.

— Je confirme. Le goût est bizarre, il rit tout bas.

— Mais ça a été ? Je lève les yeux sur lui d'en bas.

— Ouais. Ça va, il me sourit et ses doigts dérivent pour caresser ma joue.

— Ça va genre, tu le referais ? Je souris en coin.

— Ça va genre je te le referai, il rit.

— Trop bien... Je ris en embrassant sa main.

— Je m'attendais un peu à pire... il m'avoue.

— À quoi de pire ?

— Le goût, la sensation dans la bouche, la gêne... Ce genre de choses.

— Donc c'est mieux que tu pensais ? Tant mieux...

Il hoche la tête.

— J'ai essayé de faire du mieux possible.

— T'as fait bien.

— Ouais ? J'essaierai de faire très bien, super bien, extra bien, les prochaines fois. C'est pas facile, à savoir ce qu'il faut faire, quand, comment... c'est quand même gros c'machin ! il se marre.

Je rigole aussi.

— Ouais. Je te laisserai tout le loisir de t'entraîner les cent prochaines années.

— Cool. Il sera sûrement moins gros d'ici là.

— Eh ! N'importe quoi ! Il sera toujours méga gros, je grogne.

Lui il lève les yeux au ciel en souriant.

— Je suis content. De te l'avoir fait.

— Ouais. Moi aussi. Et que ça t'ait pas dégoûté des hommes pour toute ta vie, je ris en me redressant.

— Tu crois que ça serait possible ?

— Ouais, je pense qu'y en a qui ont envie d'essayer mais face à une bite ils en mènent pas large et retournent vite à leurs chers vagins, je me marre.

Je le vois sourire quand il se couche sur mon lit. Je me pose juste derrière lui - on en a tout juste la place - et je le colle à moi.

— Je vais être sale, il proteste tout bas en attrapant ma main pour me serrer un peu plus.

— Je te laverai.

— Mes vêtements ?

— Je t'en passerai de nouveaux... On les nettoiera vite à l'eau si y a des taches.

Il hoche la tête contre moi.

— Ok. Il est tard. On doit m'attendre pour manger, chez moi, il dit bas en câlinant mes doigts.

— Ouais... Juste. Je suis content que tu sois venu.

— Moi aussi. Vraiment.

Il se tourne entre mes bras, m'observe un petit moment, puis tend ses lèvres. Je l'embrasse.

— Eh, Thomas.

Il lève des yeux interrogateurs vers moi, puis vient baiser ma mâchoire lentement.

— J'te l'ai pas en fait vraiment dit comme ça mais juste, tu vois. Je t'aime.

Je le sens sourire contre ma peau.

— Ouais. Moi aussi.

— Enfin t'sais... Je réponds rapidement. T'es pas obligé si t'es pas sûr de le dire, tout ça...

— Pourquoi on irait pas chez moi, samedi ? il dit plutôt.

— Chez toi ? Tes parents seront là ?

Il hoche la tête et m'observe avec de grands yeux. Je fais une grimace.

— Pourquoi tu veux aller chez toi ? J'hésite.

— Tu voudrais pas les rencontrer ? Vraiment ?

— Genre, vraiment comment ?

— Genre, tu es Will, mon petit-ami ?

— T'es sûr ? Je le regarde dans les yeux. Tu sais ce que ça implique ? Genre Will n'est pas une fille avec une paire de seins ?

— Surtout genre, Will est un mec qui va mettre sa bite dans ton cul, mais ouais, je vois ce que ça implique.

— Ouais, je rigole. Alors... Tu dirais quoi qu'on aille chez toi et qu'on dorme chez moi ?

Il hoche la tête.

— Alors je dois m'habiller comment ? Je demande en remettant justement mon pantalon.

— Comme tu veux. T'es toujours beau.

— Genre, je cache mes tatouages ? J'enlève mes piercings ? Je fais une raie au milieu de ma tête ? On se dirige vers le salon.

— Garde tes tatouages. Garde tes piercings. Coiffe-toi comme d'habitude et mets de beaux habits. Tout toi, il sourit avant de m'embrasser.

— Okay... Alors notre prochain moment en tête à tête c'est samedi c'est ça ? Je murmure.

— À part si tu as envie de me voir avant... il fait avec malice.

— Nan. Samedi. Samedi c'est un moment parfait. Je veux pas craquer avant. Je veux être frustré et avoir hyper envie de toi.

Il sourit de toutes ses dents.

— Allez. Vole petit oiseau. File avant que je change d'avis et que je décide de te prendre brutalement aujourd'hui, je souris en coin.

— Ouais ? Brutalement ?

— Ouais. Sans te faire mal. Mais brutalement, je lui murmure.

— C'est vrai ? il s'approche et passe ses bras autour de mon cou, les yeux dans les miens.

— Oui. Tu vas adorer. (J'entoure sa taille. Il hoche la tête puis la pose dans mon cou). Allez. Va. (Je claque ses fesses et lui il secoue la tête en se collant plus à moi. Je souris). Pourquoi ? Je murmure en remontant les mains sur son dos pour le caresser doucement.

— Envie de rester avec toi.

— Tu crois que tes parents seraient ok ?

— C'est un jour de semaine... Ta mère serait ok ? il demande plutôt en reculant sa tête pour m'observer, les yeux pleins d'espoir.

— Ma mère rentre pas avant demain matin.

— Mais elle a dit qu'elle allait chercher à manger, tout à l'heure, il me fait remarquer en enfouissant à nouveau sa tête dans mon cou, avec de petits baisers.

— Elle part au boulot à vingt-et-une heures.

Il répond pas mais continue à embrasser ma peau, les bras toujours par-dessus mes épaules.

— Mh, Thomas...? J'hésite.

— Mh ? il fait, la voix un peu plus basse dans mon cou.

— Je vais appeler ma mère. Qu'elle te prenne un truc.

— Ouais ? On peut aller manger dehors, sinon. Il faut que j'envoie un message à mes parents, il chuchote en me serrant un peu plus fort contre son corps.

— D'accord. Demande-leur déjà, je souris.

— Fais-le. Trop bien là. Téléphone dans ma poche arrière, il grogne sans bouger de sa position.

— Moi ? Je hoquète. Ouais. Ouais, génial. Ouais... Je prends son téléphone et trouve le numéro. Tu veux pas leur demander toi ?

J'ai l'impression qu'il secoue un peu la tête, mais il dit rien, sûrement trop bien installé comme ça.

— Ouais, je souffle encore, comme avant un sprint, et j'appelle.

Pendant que les tonalités s'enchaînent, la bouche de Thomas se pose sur mon cou longuement. Puis la voix de sa mère parle dans mon oreille et mon copain embrasse ma peau.

— Bon-bonjour Madame, c'est... Je le fusille du regard. C'est moi. Je veux dire, William, enfin, Will. Vous vous souvenez ?

— Will. Bien sûr. Tout va bien ? Thomas va bien ? fait tout de suite sa mère, la voix un peu inquiète.

Et mon brun lui, continue de m'embrasser tout légèrement sur la base du cou.

— Oui. Très bien. En pleine forme, je la rassure tout de suite. Il est à la maison - je veux dire, ma maison, enfin chez moi, et il voulait savoir s'il pouvait rester dormir.

J'ai sorti la fin d'une traite, ayant perdu la moitié de mon souffle.

La joue de mon petit s'est posée sur mon torse, il attend.

— Tu es sûr qu'il va bien ? je la vois presque froncer les sourcils à travers le combiné.

— C'est un soir de semaine. C'est pas vraiment raisonnable, vous allez vous coucher tard.

— Si je vous promets qu'on se couche tôt...? J'hésite.

— C'est vrai, ça ? Et il sera à l'heure demain ? Je sais pas, Will. Vous pouvez pas plutôt vous voir ce week-end ?

— C'est - on avait prévu ce week-end, enfin oui, c'est juste qu'il commence à faire tard et que tout est prêt chez moi, ça lui évite d'avoir à rentrer et j'ai à manger à la maison, mh, c'est que... Je lui demande du regard, complètement perdu. Je suis nul avec les parents.

— Steuplé maman... On sera sages, lance mon brun au combiné, les doigts partis caresser mes cheveux.

— Ouais. Enfin, oui, je pince les lèvres.

Sage. Mh.

— Et comment vous comptez faire pour les cours, demain ? T'as même pas d'affaires de rechange, Tom, rajoute sa mère.

Quand il l'entend, mon brun grogne et repart se cacher dans mon cou en l'embrassant.

— Je peux lui prêter... Oh, et il a acheté des caleçons aujourd'hui. Il pourra en mettre un pour demain.

— Écoutez... Non, pas ce soir. Vous vous verrez ce week-end, ok ?

— Ok, pardon pour le dérangement...

— À plus tard, Will, fait la voix pour la dernière fois, et j'entends les tonalités de fin d'appel.

Je suis désolé, je lui murmure en remettant son téléphone en place.

Il se dégage de mon emprise et me sourit. Il me dit que c'est pas grave à l'oreille, pose un baiser rapide sur mes lèvres et s'en va chercher son sac dans ma chambre. Et je le regarde partir, et finalement ç'aurait été mieux s'il avait pu rester... Je lui vole un dernier baiser et lui dis d'être prudent.

— Bien sûr. Toujours. À demain ? Peut-être. Si on se voit. Monsieur le ministre, il rit, appuyé à la porte.

— À demain peut-être, si j'ai du temps à t'accorder, je nargue en attirant ses hanches à moi une dernière fois.

Ses mains remontent jusqu'à l'arrière de ma tête, dans mes cheveux, et son bassin vient se coller à moi accompagné de son grand sourire.

— Ouais ? Tu crois que t'en auras ? Je suis pas sûr. T'es toujours occupé avec d'autres, il rit.

C'est ça d'être célèbre bébé, je me moque.

— Ouais ? Et pourquoi t'es célèbre, au juste ?

— Parce que je suis séduisant... Je lui fais un clin d'œil provocateur.

— Mh... il sourit et m'observe avec attention. Pourquoi Jimmy t'a appelé pute, au juste ? Et moi ton mac ? il rit un peu.

— Parce qu'il est con, et qu'il est frustré que je lui aie refusé mes services, je grogne. Je lui ai dit que j'étais trop cher pour lui.

— Tes... tes services ? je le vois avaler lentement en me fixant.

— Oui enfin façon de parler. Il voulait que je le suce, j'ai dit non, j'avais pas envie - et je déteste les mecs qui demandent comme ça. Il m'a proposé de me payer, et voilà. Il m'a lui-même considéré comme une pute.

Thomas me regarde avec de grands yeux.

— Et, y en a d'autres qui ont fait ça ?

— Ouais. Il a répandu la rumeur. Mais je te rassure, j'ai jamais fait un truc comme ça. Si je couche, c'est parce que j'en ai envie, pas parce qu'on me paie pour ça. J'ai même refusé un type avec qui j'en avais envie parce qu'il m'a dit qu'il prévoyait de me payer.

Il hoche lentement la tête, les yeux toujours grands sur mon visage.

— Quoi, ça te gêne ? Je demande en passant une main sur son visage. Que des gens croient ça ?

— Ben... Euh, ouais, un peu, il hésite.

Je laisse ma main tomber.

— Ok. Rentre chez toi, je souffle.

— Hein ?! il s'affole tout a coup. Quoi ? Tu, je... il me regarde avec de plus grands yeux encore, la mine blessée, puis attrape son sac. Ok, il dit avant de sortir de l'appart, fermant la porte derrière lui.

Je soupire encore et serre les dents. Les rumeurs sur moi le touchent ? Ok. Qu'il croit ce qu'il veut sur leur véracité. Je frappe dans une armoire, et je sens la colère m'atteindre. Il aurait honte d'être avec un mec dont des gens pensent qu'il se prostitue ? Il a qu'à me larguer. J'attrape du pain et du fromage et mange rapidement, avalant mes médicaments. Je veux être dans ma chambre avant le retour de ma mère.

La porte de l'appartement se rouvre dès que je m'enferme.

— Les gars ? demande ma mère depuis l'entrée, je l'entends poser son manteau. J'ai pris des pâtes et du tiramisu ! ses pas résonnent dans la seule pièce principale, puis j'entends qu'ils s'arrêtent. Ben, vous avez déjà mangé ?!

Ma mâchoire se serre encore, je respire lentement, mon cœur s'emballe et ça me fout tout le temps la trouille quand il fait ça.

— Will ? J'ai dit que je sortais acheter de la nourriture !

La poignée de la porte de ma chambre s'abaisse.

— Ouais, c'est, merci. J'avais pas très faim, il a dû rentrer, je la rassure quand elle constate que la porte est fermée à clé.

— Ah. Ok. Pourquoi t'as fermé ? T'as pris tes médicaments ? T'es sûr qu'il est rentré ? elle rit. Il se cache pas avec toi dans la chambre, par hasard ?

Je baisse les yeux sur mes mains qui tremblent un peu, je les serre en poings. Il m'accepte pas comme je suis.

— J'ai pris mes médicaments. Je me sens un peu fatigué. Je vais dormir. Travaille bien.

— D'accord. T'ouvriras la porte quand je serai partie, hein ? Tu sais que je veux pas que ce soit fermé. Si il t'arrive quelque chose.

J'entends qu'elle passe son manteau à travers la fine cloison.

— Ouais.

Je parle pas fort mais je sais qu'elle a entendu. Je me couche et ressasse aussitôt. Je déteste la nuit pour ça.

Je trouve pas le sommeil avant des heures, me tournant et retournant dans mon lit. C'est pour ça que je veux pas m'attacher, cette sensation de vide, cette sensation de peur, le coeur qui bat plus vite et plus fort, le sentiment de malaise et les larmes qui veulent vraiment sortir. Qui aime ça ? Qui veut ça ?

Je m'endors sur ces questions.

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