Septième leçon - partie 4

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Le match durent un moment, son pote est bon et l'équipe a l'air super soudée. Mon brun se tortille parfois à côté de moi, étend les jambes, les replie, les lève. Jamais rien lui va et il fait que ronchonner.

Finalement, je le prends sur moi et j'enroule mes bras autour de lui.

— Arrête de bouger, je grogne.

— Ça me fait mal d'être trop assis comme ça, il me répond sur le même ton en se blottissant sur moi.

— Et là ?

— Mouais.

— Nan ? Utilise-moi comme coussin. Trouve une position et tiens-t’y.

Il bouge un long moment dans tous les sens, et se frotte a moi par la même occasion, sans jamais s'arrêter.

— Thomas ! Stop ! Je grogne en le serrant plus fort. Sinon je te fais un énorme bisou baveux, je lui chuchote.

Il sourit et se tortille encore un peu.

— Je te tripote. Bouge un orteil et je te tripote. Ou alors tu regardes bien sagement ton pote se faire encastrer au sol, de façon très sexy.

Thomas grogne et s'arrête.

— Voilà qui est mieux, je souris, satisfait.

Je caresse son ventre, ses cuisses, regardant Méphisto courir comme un fou.

Ils font souvent des tentatives en sautant partout, mais l'autre équipe est forte en défense et les arrête presque à chaque fois.

Le score est pas terrible, l'équipe qu'on soutient arrive pas à remonter la pente et l'écart se creuse de plus en plus.

Thomas dit plus rien, calé dans mes bras, jusqu'à ce qu'il crie un soutien à Méphisto qui lui envoie un grand sourire.

Il m'a fait sursauter. Mais quand je vois son sourire je lui pardonne. Je veux le faire sourire comme ça.

À la mi-temps, notre joueur nous fait signe qu'il va boire et le terrain se vide plus ou moins.

— Thomas, tu veux un truc à manger ?

— Et toi ?

— Ouais. Je vais chercher. Tu prends quoi ?

Il fait la moue et hausse les épaules.

— Rien. Ça ira.

— Ok. A boire ?

Il secoue la tête et se relève pour me laisser la place.

Je passe et vais faire la queue pour un hot dog. Je me prends aussi un coca. Je reviens et je le vois toujours à sa place à bouger toutes les trois secondes. Il me fait rire.

— Tu veux ma saucisse ? J'arrive avec un sourire. (Il secoue la tête). Sûr ? Je m'assois à côté de lui.

— Ouais. Sûr.

— Tant pis... Je croque dans mon hot dog avec délice.

Je le sens me regarder, puis tourner la tête vers le match qui reprend.

Quand j'ai fini, je tapote mes genoux et il m'ignore royalement, les yeux rivés sur le match.

— Chéri... Je murmure à son oreille.

Son regard tourne vers moi, interrogateur.

— Viens sur moi.

Ses fesses font le transfert du gradin jusqu'à mes cuisses.

— Je suis plus confortable non ?

Il hoche la tête et se colle à moi en ronronnant. Le match continue comme ça, et l'équipe qu'on supporte finit par perdre, mais on s'en fout ; on sait que Méphisto a bien joué et qu'il a donné tout ce qu'il avait. Il pouvait rien faire, les autres étaient plus forts...

On l'attend après les vestiaires, et il sort une demi-heure plus tard, se marrant avec ses coéquipiers. Il a pris sa douche et ses cheveux sont encore humides. Enfin, pas que je regarde ses cheveux...

Thomas est accroché à mon bras et le félicite, je fais pareil. On repart, on discute du match en chemin.

J'ai mon bras autour de l'épaule de mon copain. À moi.

Quand on arrive à sa rue, il s'éloigne un peu -et s'approche de Méphisto par la même occasion- avec un sourire désolé.

— On fait quelque chose cet après-midi ? il enchaîne, comme pour détourner mon attention.

Je suis pas dupe. Mais je comprends.

— Ce que tu veux. J'imagine que tu vas pas vouloir trop bouger, feignasse, je souris.

— Exact, il fait un sourire resplendissant et tourne le regard vers son pote pour avoir son avis, que j'attends aussi.

— Tu connais mieux le coin que nous, qu'est-ce qu'on peut y faire de tranquille ?

— De tranquille pas grand-chose, il se marre. Edimbourg est une ville qui bouge. Mais on peut aller dans des pubs sympa.

— Tu veux faire ça ? m'interroge mon brun.

Il a pas l'air emballé.

— Je te suis. Ce que tu veux.

— J'ai juste envie d'être dans un lit alors bon...

— Allons dans un lit, dans ce cas.

J'ai un petit sourire satisfait.

— Je croyais que tu voulais faire quelque chose ?

— On peut faire pleins de choses dans un lit.

Thomas me lance un regard torve et roule des yeux et moi je souris, content de mon effet.

— Je croyais que tu avais arrêté les trucs à trois, il grommelle pour que moi seul l'entende.

Je me marre.

— Je te partagerais pas Thomas. Tu risquerais de prendre goût au beau brun. Je le jetterais dehors, je lui murmure.

Il sourit et dépose un baiser rapide sur ma joue.

— Alors ? Je redemande à Méphisto.

C'est mon copain qui répond en disant qu'on a qu'à y aller un moment, jusqu'à ce qu'on en ait marre. Et alors on prend le bus pour aller jusqu'au Leslies Bar ; Méphisto a juré que c'était un endroit à voir, même si les bières étaient assez chères.

Sur place, effectivement c'est trop beau. L'endroit est typique, couleur bordeau, tout est en bois, j'adore.

— T'as quel âge en fait Méphisto ? Je demande alors qu'on s'assoit.

— Dix-neuf.

Thomas me sourit et câline ma cuisse sous la table.

— Tu veux quoi ?

— Je vais prendre une Brewdog. Histoire de rester dans le thème écossais, je souris.

— Je connais pas, il papillonne des yeux puis soupire et tourne son regard sur la salle.

— Tu veux partager avec moi au cas où t'aimes pas ?

— Ouais. Ouais on fait ça.

— Ok. Tu prends quoi pour toi ?

— Rien, c'est bon. Je boirai pas beaucoup dans le tien, t'inquiète.

— Ok. C'est pas ça. Je veux te voir ivre.

Il hausse un sourcil.

— Tu veux me voir ivre à midi ? Et me voir ivre tout court ? il s'indigne en retirant sa main de ma jambe.

— Ouais... Tu dois être mignon, je souris.

— Ce sera pas pour aujourd'hui, il grogne quand le serveur passe à côté de nous.

Je me penche sur lui et pose ma tête sur son épaule. Sa main revient câliner ma cuisse lorsqu'on passe commande.

— Ça t'énerve que j'aie envie de savoir comment t'es quand t'as bu ? Je demande doucement.

— Non. Pourquoi ? il tourne la tête vers moi en me souriant avec tendresse.

Méphisto est sur son téléphone en face de nous.

— Je sais pas. T'as arrêté de me toucher. Arrête pas de me toucher, je ronronne en embrassant sa joue.

Il sourit et se tourne un peu plus vers moi, puis ses lèvres prennent les miennes lentement.

Je réponds au baiser. C'est bon de l'embrasser comme ça en public. Ça aussi c'est nouveau. J'embrasse mon mec parce que j'ai le droit c'est le mien.

Sa bouche se recule lorsque ma langue la touche et il me regarde avec un air mi-amusé mi-sévère et je lui rends son regard, mi-boudeur mi-heureux, mi-mi-mi-demandeur.

— Reviens, Saint Willy, il chuchote encore proche de moi et je me colle à lui, le plus possible. Content. Comblé en fait.

Il rigole et nos boissons arrivent.

— Va, goûte en premier, je lui murmure.

Ses lèvres s'approchent du verre, il sent rapidement et prend une gorgée.

— Alors ?

Il fronce le nez et me donne mon verre.

— Pas assez sucré.

Je ris et me penche.

— Fais-moi goûter, je murmure contre ses lèvres.

Je le vois mordre la sienne et jeter un regard à son pote, puis il m'offre sa bouche, posée sur la mienne et légèrement entre-ouverte. Et je le goûte. Lentement. Je laisse ma langue danser avec la sienne, fraîche, un peu amère. J'aime bien. Il est bon. Je m'éloigne ensuite, à regret forcément. Je sais que ça le gêne trop le faire. Sinon je lui aurais déjà sauté dessus et j'aurais dévoré sa bouche.

D'ailleurs, je vois que ses joues sont toutes rouges lorsque je m'éloigne. Craquant. Je prends une gorgée et propose à Méphisto de goûter en tendant mon verre.

Il refuse avec un grand sourire et avale plutôt sa propre bière, presque marron tant elle est foncée. Je rigole et hausse les épaules. Je bois rapidement la mienne et finalement on commande aussi à manger.

Thomas prend une salade simple mais débordante de produits. J'ai repris une bière, plus passe-partout et il boit presque plus dedans que moi. Méphisto nous parle un peu de sa vie ici, puis tend son téléphone à mon copain et je vois un sourire niais s'afficher sur son visage, en plus de sa rougeur. Il prend son portable à lui et fait des manip, puis rend celui de Méphisto à son propriétaire en m'envoyant un sourire. Il m'explique finalement que c'était une photo de nous après l'avoir harcelé tout le repas. Maintenant, on attend des desserts.

J'ai pris un brownie avec une glace à la vanille. J'ai hâte. J'ai promis à mon petit brun de partager avec lui. Il a seulement une espèce de café gourmand, alors on s'est arrangé. Sa main s'est enlevée de ma cuisse depuis un moment, on se touche qu'avec nos bras et nos épaules.

Méphisto est de bonne humeur, il est bavard, il discute joyeusement et on l'écoute. Il a ce truc qui fait qu'on est attentifs à ce qu'il dit, comme fascinant.

Alors qu'on discute c'est à mon tour de poser ma main sur sa cuisse. C'est trop tôt pour que je le chauffe, alors même si j'ai super envie de le taquiner et de remonter ma main, je la laisse là où elle est, le caressant lentement. Un jour je sais qu'il sera assez à l'aise pour que je me le permette. Pas aujourd'hui.

Il m'envoie des petits sourires de temps en temps, surtout quand il voit que je parle pas depuis un moment.

Peu après, on a dévoré nos dessert, j'ai pris mes médocs et on est rentrés chez Méphisto. Il est maintenant quinze heures et on est dans sa chambre, tous sur son lit.

Thomas a la tête posée sur les cuisses de Méphisto et ses jambes sur les miennes. On parle, la main du garçon à la voix grave caresse ses cheveux distraitement.

Ça me fait toujours bizarre et je me rends compte que je suis vraiment possessif. J'aurais jamais pensé. Je les regarde silencieusement, moi je câline ses jambes, son genou doucement que je masse un peu pour l'apaiser.

Il m'a souri lorsqu'il a compris ce que je faisais, d'un air sincère et heureux.

Je m'appuie contre la tête de lit, je ferme les yeux. Je m'endormirais presque. Peu après, je les entends chuchoter entre eux.

J'écoute distraitement, toujours les yeux fermés. Pourtant, même si je me concentre bien, j'entends que des chuchotis et pas de réels mots. J'ouvre un œil et je les regarde.

Méphisto a la tête penchée sur mon brun, ils sont occupés par leur discussion.

— Vous dites quoi ? Je marmonne en baillant.

Personne me répond et le grand brun se penche un peu plus pour pas être entendu. Son dos est tout courbé pour avoir le visage au-dessus de mon copain.

— Vous gênez pas... Je grogne.

Thomas gigote de ses jambes sur moi. Je tire un poil, et sa jambe se relève d'un coup. Au passage, son talon tape dans mon entrejambe.

— Aaaaah, je pousse un râle aigu.

Le con, le con, le con. Je presse mes bijoux de famille. Bordel.

Il relève le buste et manque de taper son front à celui de Méphisto.

— Mon dieu ! Ça va ?

— Si tu voulais me rendre inapte au sexe, c'est réussi, je réponds d'une voix étouffée en me tenant toujours les parties.

— Mais tu m'as pincé ! Désolé désolé ! il s'écrie sans savoir quoi faire.

Je gonfle les joues, je souffle. La douleur commence enfin à s'apaiser. C'était intense. Ça fait mal.

— Alors... Tu es inapte maintenant ? il tente avec un sourire innocent.

— La ferme, je grogne. Tu sauras si je suis inapte cette nuit.

— Petit coquin... ricane Méphistophélès.

J'attends encore deux minutes sans rien dire avant de soupirer et de m'étirer.

— Bon, de quoi vous parliez avant que j'épile Thomas et qu'il me castre ?

— Pff j'ai même pas réussi, râle ce dernier.

— Respect pour tes Dieux, je grogne, en le fusillant du regard. Tu devrais masser le point qui fait mal.

— Mes Dieux ?!

— Ouais. Tu les vénèreras bientôt, je souris en coin, ma bonne humeur revenue.

Thomas souffle bruyamment et retombe sur les cuisses de M qui câline aussitôt ses cheveux à nouveau. Lui, il sourit en coin en regardant le visage de mon petit. J'ai un léger rire, amusé. Il est mignon, mi gêné mi vexé.

— Alors, de quoi vous parliez quand vous étiez presque en train de vous rouler une pelle ?

— Presque, t'es sûr ? lance Thomas sur un ton bas, sans décrocher ses yeux du visage au-dessus de lui.

— Eh, je reprends un ton sérieux. Pas de ça. T'es à moi.

Je tire ses jambes jusqu'à ce qu'il se retrouve à mon niveau.

Son tee-shirt est resté au niveau des cuisses de son pote et maintenant on voit tout son ventre. Ses cheveux sont autant en bataille. Il me regarde avec des grands yeux mignons et naïfs.

— À moi, je répète d'un ton sans appel, sourcils froncés.

Je l'embrasse, possessif.

Ses mains arrivent au niveau de mon visage pour me repousser alors que son corps gigote, comme il l'a fait toute la journée.

Je m'éloigne et le jauge du regard, et je fusille ensuite Méphisto. Je marque mon territoire.

Lui il lève les mains au ciel avec un sourire que j'imagine un peu malicieux.

Je retourne à mon petit brun et je plisse les yeux. Ses joues sont légèrement rougies. Je pose encore un léger baiser sur ses lèvres.

— Ça, à moi. Clair ?

Il hoche la tête rapidement en me regardant encore de ses grands yeux. Il y aurait pas un peu d'admiration là-dedans ?

— Ok, je souris et je fais un petit bisou sur son nez. Donc, vous qui ne vous rouliez pas une pelle parce que vous voulez tous les deux rester en vie parce que je le dirai jamais assez, être en vie c'est important, de quoi vous parliez alors que Méphisto était dangereusement près de mon copain ?

— Rien que tu doives savoir, il me nargue en essayant de baisser son tee-shirt sur son ventre découvert.

Je maintiens ses petites mains avec amusement. Je me penche et j'embrasse son nombril en riant.

— Sale gamin.

Ses mains atterrissent sur l'intérieur de ma cuisse dans une petite tape. Dangereusement près de mes testicules -si elles sont encore en vie.

— Attention à toi, méchant ! il me lance avant de rouler sur le côté.

— Méchant ! Je m'offusque en lui faisant des gros yeux. Méphisto, tu l'as mal élevé !

Je tourne mon regard vers lui et le découvre amusé, jambes croisées.

— Ouais, je sais. Il est super avec moi pourtant, il ricane. Mais ça peut devenir une petite teigne, c'te bête.

Il s'avance et sa main va tout de suite chatouiller son cou et son ventre ; et mon Thomas se tord de rire immédiatement.

Je souris, attendri, et je m'attelle aussi à le chatouiller. Tellement réactif, je vous dis...

Son corps se lance dans tous les sens et il continue de rire aux éclats en bégayant nos prénoms.

— Trop mignon, je me mords la lèvre sans arrêter.

— S-stop ! il nous supplie sans cesse, et je crois même que Méphisto se prend un coup de tête dans l'action et je me mets à rire, et j'en peux plus, je vais me pisser dessus, j'attaque encore et encore et on se prend des pluies de coups tellement il gigote.

— Allez ! Arrêtez ! il grogne cette fois en essayant de nous repousser, et je vois son air changer pour devenir agacé.

Méphisto se retire tout de suite et je fais pareil.

— La teigne est de retour ! se moque le bronzé en s'asseyant en tailleurs.

Tout de suite, mon brun trouve le second souffle et se jette sur lui avec un grand cri.

Je le regarde faire, les yeux écarquillés, et une pointe d'envie au fond du cœur. C'est vers lui qu'il est allé, pas vers moi.

— Je suis pas une teigne ! il gronde en tapant son torse de ses poings.

— C'est Hyde.

Thomas s'arrête d'un coup. Il reste à califourchon sur les jambes de son pote, les mains sur ses épaules. Sa tête dévie vers moi lentement avec son visage indigné.

— Tu me trahis, il souffle. J'y crois pas !

— T'as vu la colère qui monte ? On verrait presque une veine palpiter sur son front, je murmure faussement à Méphisto.

Mon brun prend son menton entre ses doigts et le tourne vers lui.

— L'écoute pas ! Te laisse pas entraîner, reste de mon côté ! Reviens de mon côté !

Je prends le menton de Thomas et le tourne vers moi.

— Te tiens pas si proche de lui ou je peux aussi devenir un Mister Hyde...

Il se met à sourire et secoue fortement la tête.

— Mon pauvre Tom. Martyrisé, commente son pote en se laissant tomber en arrière, le dos sur le matelas.

— Ouais. Terriblement martyrisé. Va te coucher vers lui tant que je suis d'accord, je grogne, toujours possessif.

Alors il couche le reste de son corps sur Méphisto, à demi sur lui et toujours les genoux autour de ses hanches. Je les regarde et je me rallonge en silence, fermant encore les yeux.

— Je suis pas Mister Hyde, fait mon copain d'une petite voix en brisant le silence.

— T'es mon garçon. Un bon garçon la plupart du temps, je lui chuchote en caressant son dos.

Tout le temps, il rectifie et se dandine.

— Presque.

— Quoi ? Non ! Tout le temps. Je le suis tout le temps.

Le rire grave mais bas de Méphisto s'élève dans sa chambre. Saleté de son mélodieux.

— On va dire ça. Tu m'as pas envoyé ton genou dans les couilles.

— C'était mon talon alors ça va. Et j'ai pas fait exprès. On m'épile pas comme une fille, non mais !

— Ouais ouais...

Il y a un silence, puis des bruits de draps. J'ai toujours les yeux fermés. Et tout à coup, une masse s'écrase sur moi et je lâche un juron en soufflant tout l'air dans mes poumons. J'ouvre les yeux et tombe nez à nez avec ceux de Thomas ; puis ses lèvres prennent les miennes et ses genoux se resserrent sur mes hanches.

Je passe aussitôt mes mains sur sa taille et je le rapproche de moi d'un coup. Je mordille sa lèvre inférieure et je m'invite dans sa bouche. Il se trémousse tout doucement en m'embrassant, les doigts emmêlés dans mes cheveux et je gémis en le poussant à bouger sur moi.

Un grognement échoue entre mes lèvres et sa main se referme un peu plus sur mon crâne. Il est un peu brutal. Ça me surprend toujours. Ça me surprendra toujours. C'est comme un feu d'artifice, j'ai aussitôt envie de lui, envie de plus, encore, de nouveau.

— Will, Will... il murmure lorsqu'il réussit à s'arracher au baiser.

— Encore... Je grogne en me redressant pour les attraper de nouveau.

Il s'éloigne dès que je suis à quelques millimètres, puis secoue la tête. Je gémis encore et lèche ses lèvres, le questionnant du regard.

Un toussotement résonne à côté de nous et mon brun hausse les épaules avec une moue désolée.

— Oh. Ouais. J'avais oublié qu'il était là... Je dis sans lâcher mon garçon des yeux.

Ses doigts passent dans ma nuque et il y caresse mes petits cheveux. Je frissonne, mon regard est encore voilé de désir, et pas que lui. Je frotte ma tête contre son torse. Sa deuxième main, opposée à Méphisto, passe sous mon tee-shirt et va caresser ma hanche nue.

— Thomas... Je souffle en relevant le regard.

J'ai vraiment envie de lui... Il m'aide pas. Je pourrais le prendre maintenant si l'autre était pas là. Et s'il le voulait bien...

Mon brun fait encore une mine désolée, peut-être même un peu déçue, et lève les mains en l'air. Je gémis doucement, c'est dur ce qu'il me fait là. J'embrasse son cou doucement, je laisse mes lèvres posées là sans rien faire. J'essaie de calmer mon corps qui m'écoute pas.

— Et si vous descendiez... ? propose la voix de Méphisto.

— Ouais, je souffle en regardant mon copain, qui lui répond en même temps que moi que, Non merci, ça ira.

Je me mords la lèvre et hoche la tête, et je m'appuie de nouveau contre la tête de lit en fermant les yeux.

— Ouais, ça ira...

Le corps de Thomas glisse de nouveau sur le mien et le fait se retrouver sur moi, toujours à califourchon. Ses bras passent dans mon cou et ses lèvres s'y posent tendrement, comme pour s'excuser. Je bouge un peu sous lui, mais plus j'essaie, plus ça frotte, pire c'est, alors j'arrête et je retiens ma respiration. Pense à un truc qui calme, Will...

Juste à ce moment, ses dents viennent caresser ma peau et son souffle chaud s'écrase dessus. J'étends automatiquement le cou, c'est pas possible, il grille tous mes neurones putain.

— Heureusement que tu l'as, ce caleçon, il glisse tout bas à mon oreille.

Ok, si j'avais un doute, cette fois je suis certain qu'il le fait exprès. Je le rapproche encore d'un coup, attrape ses cuisses et je le soulève.

— Je te le rends dans di- vin- une demi-heure.

— Quoi ? s'exclame mon brun en riant. Non, repose moi Saint Will ! il se marre à gorge déployée, se tenant tout de même à mon cou pour pas tomber.

— À toute ! Je claque la porte derrière nous et descends maladroitement les escaliers. Hyde m'a cherché... Je lui murmure à l'oreille, embrassant son cou sans arrêter d'avancer.

Il émet son désaccord avec l'aide de quelques grognements mêlés à des gémissements, et j'ai du mal à finir le grand escalier.

— Pose moi au moins à terre, qu'on tombe pas ! il finit par dire.

— Je suis assez fort mon cœur, arrête de gigoter, je lui souffle quand on atteint la porte de la chambre d'amis ; et il se met à se tortiller encore plus.

Arrivés là, je le jette sur le lit après avoir fermé la porte et je viens à quatre pattes sur lui.

— Tu trouves amusant de me chauffer comme ça... ? Je lui murmure d'une voix sensuelle.

Lui, il s'échappe de mon emprise en rampant sur le dos avec ses coudes.

— Eh ! J'écarquille les yeux. Arrête, l'anguille !

Je le vois rouler sur le côté et en une seconde il est de nouveau sur ses pieds.

Je reste là en tailleurs, la lèvre mordillée sans comprendre, et l'érection franchement douloureuse.

Il se rapproche tout doucement et ses doigts se posent sur mes genoux tout aussi lentement. Son visage reste à quelques centimètres du mien, penché de son corps en avant.

— Tu veux pas attendre ce soir ? Qu'on soit tous les deux...

— Mais tu m'as excité... comme un dingue...

— Ouais ? J'ai fait moins que les autres fois il se redresse et croise les bras, un sourcil levé.

— Ouais, mais je m'y attendais pas et c'est venu d'un coup.

Il me fixe encore en fronçant les sourcils, un petit sourire présent sur les lèvres.

— T'es... Je sais pas, t'es surprenant et ça m'a excité. Je vais pas te faire un dessin tu l'as senti.

Il lâche un petit rire et s'approche à nouveau.

— J'avais compris, il me pousse et me fait tomber sur le matelas. Tu sais, au début, je pensais pas le faire. (Il déplie mes jambes et grimpe sur moi). C'est toi qui m'a donné l'idée. C'était innocent, il fait, assis pile sur mon entrejambe.

Il pouvait pas mieux se positionner.

— Ouais.... Je souffle, la respiration presque coupée. T'as ce don de me rendre fou...

— Je suis heureux de l'avoir, il ondule très doucement et pas longtemps. Alors ? Ce soir ou maintenant, ici... ?

— Ou les deux... Je tiens sa taille et le fais bouger encore.

Il appuie délicieusement juste où il faut.

— Les deux ? il penche la tête, l'air de réfléchir, et continue les mouvements que je lui fais faire comme si de rien était.

— Ouais. On fait un truc maintenant... Un- un autre ce soir... Il m'hypnotise.

— Mh ? Quoi ? il se tortille puis recommence à onduler, et même à faire des petits cercles des hanches, ensuite.

— Ce que tu veux, je réponds d'une voix rauque en bougeant moi aussi sous lui.

— Mh. Pas très convaincant.

Il envoie un coup de bassin puis replaque ses fesses sur moi, je lâche un râle. Je passe mes mains sous son tee-shirt et le lui enlève rapidement, pour laisser mes doigts traîner sur son corps fin.

— Tu sais que je ferais n'importe quoi...

Sa tête se penche encore une fois.

— Ça me dit pas ce qu'on fait maintenant... il murmure en jouant avec la pression que crée son derrière sur moi.

— On fait, on va, on se fait du bien.

Il échappe un rire puis se mord la lèvre, les yeux dans les miens. Son corps descend tout doucement, puis remonte, et redescend, et je le regarde faire, fasciné.

— Tu penses, tu crois que tu te sentirais prêt à me toucher ? Je halète.

— Je pensais, je pensais ce soir... il rougit en détournant les yeux.

— Ouais ? Ok, ce soir... J'humecte mes lèvres, je les mords, je me sens grossir encore si c'est possible.

Lui, il a arrêté ses mouvements et touche distraitement le bas de mon tee-shirt.

— Je l'enlève ? Je demande en voyant son hésitation.

— Euh, je sais pas, tu veux, tu veux quoi ? Faire quoi ?

— Rien. On attend ce soir si tu préfères. Je dois juste me calmer... Je souffle.

— Tu veux ? On peut, euh, je sais pas, il rougit encore un peu et se penche pour déposer un baiser sur ma lèvre.

Le balancier de son bassin reprend dans son geste, toujours parfaitement exécuté et pourtant parfaitement fortuit.

Je gémis et reprends ses hanches, ma main se pose sur sa nuque pour le laisser contre moi et je l'embrasse fort, je l'embrasse avec tout ce que j'ai d'excitation, de passion, d'envie, j'inverse nos positions et le fait balancer sous moi, et je donne des coups de hanche.

Des petits couinements sortent à nouveau de sa bouche et ses jambes s'enroulent avec un peu de difficulté autour de moi. Son corps bouge par à-coups sur le matelas sous mes mouvements et sa tête s'est tirée en arrière.

Je descends sur son cou, je le lèche, le mordille, le maltraite, mes mains sont partout sur son corps, j'ai envie de lui, c'est trop, encore trop...

Je sens que je bute contre son sexe, contre ses testicules et contre son érection à chaque poussée. Sa bouche s'est refermée, je peux plus entendre aussi distinctement ses petits sons érotiques.

Mes doigts atteignent sa ceinture et s'en débarrassent vite, je tire sur son pantalon et son caleçon et il est nu devant moi en un instant. Offert, il a les joues rouges, les lèvres brillantes, un putain de fantasme ambulant. Ses jambes retombent sur le matelas à plat.

— Fais, fais pareil. Déshabille-toi, il murmure en se tortillant.

Il m'en faut pas plus pour être à poil dans la seconde. Je me recouche entre ses jambes et... C'est divin. C'est la première fois qu'on se touche directement et c'est trop bien. Ça va être quoi quand on va coucher ensemble ? J'en peux plus, je l'embrasse encore, j'ai oublié comment je m'appelle.

Ses talons viennent se croiser sur l'arrière de mes cuisses alors qu'il répond à mon baiser, beaucoup plus lentement que moi. Je prends son rythme, je ralentis la cadence, je sais que lui en a besoin.

J'avais pas remarqué ses mains dans ma nuque, et maintenant je sens ses doigts dans mes cheveux. Il reprend ses gémissements très rapidement entre mes lèvres et son corps bouge encore sur le matelas au rythme de mes mouvements sur sa peau nue.

Je peux me contenter de ça. J'ai pas besoin de plus. Son corps nu contre mon corps nu, j'ai joui pour moins que ça y a deux jours. Je le sens contre moi et bordel c'est bon, et je sens comme il aime ça aussi, quand on se touche comme ça...

— Trop, t-trop bon... couine mon Thomas et son corps se tend.

Il me rend fou quand il est comme ça, je sens qu'il est tout près, qu'il arrive, alors je me laisse aller aussi, je l'embrasse, je lui transmets que c'est pas juste du cul, c'est lui et moi, c'est plus que ça. Et à partir de ce moment-là, il retient plus rien et atteint l'orgasme en m'embrassant.

Je continue encore quelques instants, ça glisse, c'est lui, ça m'excite encore plus, c'est moi qui l'ai fait venir, et c'est bon... Je me laisse aller dans un râle, j'arrête jamais de l'embrasser, même quand c'est fini, même quand on est tous les deux terrassés par ce qu'on vient de faire...

— Will... il soupire en câlinant mes cheveux lorsque ma tête dérive vers son cou. T'es bien trop bon... il murmure super bas, heureusement proche de mon oreille.

Je souris. Je suis content. J'ai toujours cette trouille d'aller trop loin. J'ai une décharge d'excitation rien qu'en repensant à ce qu'on vient de faire, en me souvenant de sa voix quand il m'a dit de me déshabiller, des sons qu'il fait quand il est à bout... J'embrasse encore doucement son cou. Moi, trop bon ? Et lui alors...

Son corps se relâche tout doucement, ses jambes tombent de mes cuisses jusqu'au matelas, ses bras aussi, et il soupire.

Je remonte sa mâchoire, j'embrasse sa joue et je me recule pour le regarder. Je caresse son visage de ma main, doucement.

— Je me lasserai jamais de ça. Même dans mille ans.

— Moi non plus, il souffle en me faisant un petit sourire.

— Ouais ? Tant mieux, je rigole doucement.

— Est-ce que... Tu vas ramener ce caleçon à Londres, n'est-ce pas ? Tu peux pas le laisser à Méphisto. Même, même si tu l'as enlevé pendant.

Ses joues prennent des couleurs et ses yeux se ferment une seconde avant de revenir sur moi.

— T'aimes tant que ça ? Je souffle. Lui dis jamais. Mais je me vois mal... Lui demander de le garder. Nan ? Comment je peux dire ça...

— C'est, il doit être un peu sale alors... il cache son visage de ses mains. Qu'est-ce que je dois jamais lui dire ? il demande en laissant passer un œil entre ses doigts.

— À quel point ça t'excite que je porte ça, je lui chuchote. Ouais, je peux lui dire que je le ramènerai. Et on ira faire les magasins de sous-vêtements à Londres. Tu prendras ce que tu veux.

Il hoche rapidement la tête, les yeux fixés dans les miens.

— Je les essaierai même sur place si tu veux, je murmure encore contre ses lèvres. Tu me diras ce que tu préfères...

— Ouais... Ouais je ferai ça, il souffle en fermant les yeux, et sa bouche effleure lentement la mienne sans jamais l'attraper.

— T'es beau Thomas. Je te jure, t'es super beau. T'es désirable, tellement...

Il s'éloigne et me sourit.

— Merci... J'essaye...

— Essaie plus, t'y es. Je vais avoir la trouille maintenant. Ils vont tous découvrir ce que j'ai vu tout de suite en toi.

Il se marre en secouant la tête et articule le mot jamais.

— Tu parles. Ils vont se ruer sur mon Thomas. Et mon Thomas aura l'embarras du choix...

Je me niche contre son cou.

— Pour ça, il faudra que tu me ramènes jusqu'à Londres. Tu veux bien maintenant, dis ? il ironise en caressant mon dos. Et même là-bas, je choisirai de rester un peu avec toi encore.

— Juste un peu hein ? T'es horrible, je ris. Je te ferai devenir tellement accro à moi que tu verras plus les autres. Même Méphisto aura plus l'air de rien.

— Ouais. Ok, il rit. Tu te lèves ? Comment on se nettoie ?

— Je vais chercher de quoi dans la salle de bain, bouge pas.

Je remets mon pull. Je fais ce que je peux avec mon pantalon.

— Eh ! Tu vas salir celui-là ! me prévient Thomas, qui me regarde sur ses coudes depuis le matelas. Le reste doit être sec, faudrait... se nettoyer avant. Ouais, non. Sors pas à poil. Je t'attends.

Je rigole et lui fait un dernier signe avant de sortir. Je reviens quelques minutes plus tard avec des papiers humides et je l'aide un peu ; je me suis occupé de moi dans la salle de bain.

— Si gênant, il rit nerveusement avant de passer un dernier coup sur son ventre et de remonter son pantalon sur lui. Ok. Fait.

— Top.

On se redresse et il finit de s'habiller. On fait même le lit et on retourne dans la chambre de Méphisto. C'est un poil gênant.

Thomas se laisse tomber tête la première sur le matelas et demande à son pote de rien dire en grognant contre la couverture.

Du coup, Méphisto me regarde. Je pince les lèvres, amusé, et je m'assois tranquillement au bout du lit.

— Alors. Vous allez bien ? engage le bronzé en m'observant encore avec un air que j'arrive pas à identifier.

— Un peu crevé, je réponds en souriant légèrement.

— Carrément, grogne mon brun dans le matelas, et je ris plus franchement en caressant son dos.

— Trop d'efforts, il souffle encore en tournant sa tête du côté de Méphisto.

Je hausse un sourcil, surpris et amusé qu'il ose dire ça. J'attends la suite, qui ne vient pas. Il fixe simplement son pote sans rien dire. Enfin j'imagine, je vois pas.

Je regarde du coup attentivement l'expression de Méphisto. Je me demande s'ils vont en parler. Quand le regard du bronzé se refixe sur moi, je souris en coin. Je regarde Thomas, attendri.

— Tu te reposeras cette nuit. Un moment, je rigole.

Méphisto lâche un petit rire et envoie un visage plus heureux à mon brun, au lieu d'afficher sa moue indéfinissable.

— Alors, vous partez bientôt maintenant ? Il commence à être tard. Vous savez où vous dormez ? Il faut penser à vos habits, c'est sec.

— Ouais, merci. On va y aller. On dormira sur Leeds si on y arrive. J'y suis jamais allé encore.

On continue un peu à parler de notre trajet avec les gars et seulement une heure plus tard je suis sur la moto tandis que Thomas dit encore au revoir à son pote.

— Go bébé ! Je lui dis pour l'encourager. On a quatre heures de route !

Je tourne la tête une seconde et lorsque je les regarde à nouveau, Thomas est dans les bras du brun qui le serre fort.

Je soupire et lève les yeux au ciel, je tourne la tête, comme si j'avais rien vu. Je klaxonne un coup. Pour la forme.

Je les entends ronchonner puis la moto s'alourdit, mon brun a grimpé dessus.

Aussitôt, dès que je sens qu'il me tient bien, je démarre. C'est reparti. À moi.

— Impatient, il commente dans son casque, et je l'entends dans le mien.

Sa main se lâche quelques secondes de mon ventre, j'imagine qu'il fait coucou, puis il se raccroche fermement, même si je sais qu'il en a pas vraiment besoin.

— Ouais. Impatient de t'avoir pour moi tout seul.

— Tu m'as déjà eu plein de fois aujourd'hui.

— Mais il était toujours là pour te rappeler qu'il était ton meilleur ami.

— Et tu étais toujours pas loin pour lui rappeler que t'étais mon copain, avec des droits sur mon corps.

Je sens son ton moqueur.

— Au moins ça puisque j'en ai pas sur ton cœur, je grogne. À moi, je répète. Je suis hyper jaloux.

— Laisse mon cœur en dehors de ça. Tu sais très bien que tu as une place là-bas, il râle et je peux presque le voir rouler des yeux. T'as pas eu de quoi être jaloux aujourd'hui, non ? il dit sur le ton de l'évidence.

— Vous vous êtes murmuré des trucs que tu voulais pas que j'entende, je boude. (Je peux pas m'en empêcher. Je suis jaloux. Je connais pas ce sentiment, dur de le comprendre. Il est pas logique). Et il te câline et te caresse tout le temps. Les mecs font pas ça entre eux. Sauf, t'sais. Si y a un truc...

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

— Je sais pas. Des fois j'ai du mal à le cerner. Des fois je me dis que c'est pas pour rien s'il a déjà testé avec un mec. Je sais pas. J'ai la trouille c'est tout.

Il y a un petit moment de silence et lorsque je m'apprête à reprendre la parole, il le fait.

— Et ça fait quoi, qu'il ait essayé avec un mec, au juste ?

— Rien. Si. Non. Juste, j'ai peur qu'il essaie avec toi un jour.

— Il a tenté et ça lui a pas plu. Pourquoi il essayerait avec moi ?!

— Parce que sa relation avec toi est différente !

On s'arrête à un feu rouge et il décroche ses mains pour les mettre à l'arrière, sur les poignées.

— Différente ? Et alors ?

— Il pourrait réaliser que c'était pas d'être avec un mec mais de pas être avec toi qui lui a pas plu, je dis d'une voix morne.

Plus j'en parle et plus ça me fiche la trouille.

Je l'entends soupirer, ça grésille un peu dans mon casque.

— Et donc ? Tu crois que s'il venait vers moi la bouche en cœur je lui dirais que moi aussi je veux tenter ? Alors que je suis avec toi ?

— Je sais pas... Tu le connais depuis longtemps et t'es tellement complice avec lui... Ça me fait chier Thomas mais vous allez bien ensemble. Et j'ai pas envie que ce soit le cas. Je veux que tu ailles bien qu'avec moi.

On repart. Je tourne au carrefour, toujours sans sa réponse. Finalement, je sens ses mains se resserrer sur mon ventre et son corps s'appuyer sur le mien.

— Ramène-nous en un seul morceau, il murmure gentiment en me câlinant.

— Ouais. Je ferai toujours attention à toi. Cette leçon-là elle est pour moi, je murmure et je les pense fort ces mots.

Des fois je me dis que si je me suis attaché si vite, c'est peut-être que mon cœur a pas envie de perdre de temps. La vie se casse vite, elle laisse rien derrière elle à part des regrets. Et mon cœur veut pas vivre dans le regret. Il a trouvé ce qu'il fallait. Il veut plus s'emmerder à chercher encore. Il veut vivre à fond. Ouais, je crois que mon cœur a un putain de besoin de vivre et qu'il veut le faire un max avec Thomas.

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