48 - Logan

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Il est vingt-deux heures, un samedi soir, et je suis seul chez moi. J'aurais pu me rendre à cette soirée organisée par Kate, mais je n'en ai eu aucune envie. Elle et Deb m'ont pourtant saoulé avec, en me promettant que ça me ferait du bien. Tu parles ! Je ne crois pas que ce soit ça qui m'aurait aidé à supporter mes foutues douleurs. Sans compter qu'il vaut mieux que je me tienne loin de l'alcool pour ne pas replonger dans mes délires. Boire pour oublier, j'ai déjà donné et pour quel résultat ? Aucun. Le daron a raison, l'alcool n'efface pas les peines, il ne fait que les camoufler. Dès que vous arrêtez, elles vous explosent à la tronche, encore plus douloureuses.

En plus, pour ce que je m'apprête à faire, vaut mieux que j'ai les idées claires. Ça prendra le temps que ça prendra, mais je finirai par mettre mon plan à exécution. Si mon vieux apprenait ce qui se joue sous mon crâne, il m'enfermerait, sans aucun doute, dans ma piaule jusqu'à ce que je change d'avis. Sauf que je ne vois pas comment je peux laisser ce salopard s'en sortir. Il doit crever pour tout le mal qu'il fait à mon amour. Ce qu'il a dit m'a foutu encore plus K.O que les coups que ses potes m'ont bazardé. Depuis, je n'ai pas passé une seule nuit correcte. Je cauchemarde encore et encore. Quand je me réveille le matin, je suis totalement couvert de sueur tant je me suis débattu. J'ai vraiment la haine !

Je pars me chercher une canette de soda dans le frigo, avant d'aller m'affaler sur le canapé. J'hésite un instant entre allumer ma console ou mater la télé. Au final, j'opte sur le second choix. Parce que jouer pourrait me rappeler encore et toujours elle.

Putain, est-ce qu'un jour je parviendrai à y penser sans avoir l'impression de crever à chaque fois ?

J'avale une gorgée de ma boisson préférée tout en zappant sur les différentes chaînes. De la daube, comme d'habitude. Rien de bien anormal pour un samedi soir. Même en plein hiver, les programmateurs n'ont toujours pas trouvé mieux à mettre que ces rediffusions de séries, vieilles comme le monde, vues et revues.

Alors que je tombe sur une chaîne d'infos, mon attention est attirée par le titre qui défile en dessous des présentateurs. Un truc d'important semble s'être déroulé dans la ville où Lu m'a dit qu'elle m'aimait. Poussé par la curiosité, j'arrête de changer de chaîne.

— Nous rappelons pour ceux qui viennent d'arriver que les autorités ont retrouvé près de Taos, une jeune fille qui a été enlevée, il y a un peu plus de deux semaines.

Quoi ? Qui ?

Putain, mon cœur se met à devenir fou, tant il espère que ce soit elle. Cette fois, bien attentif, je pose ma canette sur la table basse et glisse mes mains sur le sommet de mon crâne, doigts entrecroisés.

Faites que ça soit elle ! Putain, ouais, faites que ça soit elle, pour que notre cauchemar cesse !

— Anna, c'est à vous.

Perdu dans mes pensées, j'ai dû zapper un truc pour que le relai soit ainsi passé à la journaliste sur place.

— Oui, en effet. Les autorités viennent de remettre la main sur Lucy Baldwin…

Au moment où son visage apparaît, un poids énorme se retire de ma poitrine. Elle est sauvée, bordel ! J'en chiale tellement c'est bon. Mais, putain, pourquoi mon vieux ne m'a rien dit ? Est-ce pour cette raison qu'il s'est cassé en plein milieu du repas et que ma mère s'est également barrée juste après avoir foutu nos assiettes dans le lave-vaisselle ? Afin d'en avoir le cœur net, je file dans ma chambre récupérer mon portable. Mon cœur bat si vite que je me demande si ce con va tenir le choc. Il a plutôt intérêt, parce que j'ai besoin de revoir son sourire avant de clamser.

Une fois mon smartphone en main, je compose le numéro privé de mon daron. Pas de réponse, merde ! Je tente sur son pro, mais même résultat. Fait chier ! Et j'obtiens la même chose en essayant de joindre ma mère. Ils jouent à quoi, là ? Je suis certain que tous les deux sont au courant, alors pourquoi me font-ils un coup pareil ? Furax, je balance mon téléphone sur le lit dans un mouvement rageur, avant d'aller le récupérer à nouveau. Si les cons de journalistes en parlent, il y a peut-être une info qui traîne sur le net qui pourrait m'indiquer où ils l'ont emmené. En quelques secondes, je trouve ce que je cherchais. Quand je tombe sur une photo d'elle allongée sur un brancard, je sais où elle a été conduite. Mon vieux ne place sa confiance que dans un seul hôpital de cette ville. Je reste encore quelques secondes à mater cette image, le cœur pris dans un étau. La voir dans cet état me donne encore plus envie de mettre mes plans à exécution.

Ce fils de pute va regretter d'avoir vu le jour !

Il faut que j'aille la voir. Peu importe son état, je dois la voir. Pour pouvoir à nouveau respirer, c'est une nécessité absolue.

Après avoir rangé mon téléphone dans la poche de mon jogging, j'attrape ma veste et mes clés, puis je dévale les escaliers au pas de course. Quelques secondes après, je démarre ma caisse. Jamais, je crois que je n'ai conduit aussi vite. Y a pas intérêt à ce que je croise les flics, ces cons m'empecheraient d'aller jusqu'à elle. Je n'ai pas envie d'attendre demain pour être à ses côtés.

Arrivé sur le parking, je pousse un soupir de soulagement. Aucune lumière rouge et bleu dans le dos, tant mieux. Je sors de ma bagnole et cours jusqu'à l'accueil en dégageant d'un coup d'épaules les personnes qui m'empêchent d'avancer comme je le souhaite.

— La chambre de Lucy Calaan ? demandé-je à une petite femme à lunettes.

Elle tapote sur son clavier pendant que je pianote, fébrile, sur le comptoir.

— Pouvez-vous m'épeler le nom s'il vous plaît.

Non, mais elle est sérieuse, c'est pas bien compliqué, si ?

— Comme ça se prononce ! C.a.l.a.a.n.

Elle semble prendre tout son temps pour trouver son dossier et moi, je perds de plus en plus patience devant son incompétence. Putain, ce n'est pas possible d'être aussi lent ! Faudrait qu'il pense à embaucher des gens plus motivés dans ce foutu hôpital.

— Je suis désolée, monsieur, mais personne n'est entré avec ce nom-là, m'annonce-t-elle en me regardant par-dessus ses lunettes.

Putain, papa, tu l'as fait emmener où ?

Pas moyen qu'elle soit ailleurs. Elle est forcément là.

Saoulé, je cogne mon poing sur le comptoir, avant de me reculer de quelques pas, pour essayer de me calmer. Nerveux, je passe plusieurs fois les mains sur mon visage, avant que, dans un flash, je me souvienne de ce qu'a dit la journaliste à la téloche. Lucy Baldwin. Voilà pour quelles foutues raisons, la femme a l'accueil ne l'a pas trouvée. Mon père l'a fait entrer ici sous notre nom. Je ne sais pas pourquoi il a fait ça, mais je pense que c'est une putain de bonne idée. Son prénom accolé à mon patronyme donne super bien en plus.

— Baldwin ! Lucy Baldwin ! annoncé-je en me jetant presque sur le comptoir.

Elle me scrute comme si j'étais un foutu extraterrestre, à moins qu'elle me voit comme un putain de taré. Puis, avec une extrême lenteur, elle se met à taper sur les touches de son clavier.

Je vais finir par crever, bordel, si elle ne se magne pas plus.

Elle ne capte pas que j'ai besoin d'être à côté de la fille qui hante mes journées, afin de pouvoir retrouver cette part de moi qui me manque depuis près de trois semaines.

— Je… Je suis désolée, monsieur.

Quoi encore ? Elle ne va pas me sortir, que cette fois elle ne l'a pas trouvée non plus.

— Je ne peux pas vous donner cette information.

Putain de bordel de merde ! Je vais exploser !

— Comment ça ?

Ses yeux naviguent à plus d'une reprise entre l'écran et moi, avant de porter leur choix définitif sur ma tronche.

— Par ordre du procureur général, cette information ne doit être divulguée à personne.

Putain, je te hais, papa !

Furax d'être si proche d'elle et pourtant de ne pas pouvoir la voir, j'attrape la nana par sa blouse et la soulève. Mon regard meurtrier plongé dans le sien, je lui ordonne de me donner ce foutu numéro de chambre, avant que je ne puisse plus me retenir.

— Si vous ne vous calmez pas, monsieur, j'appelle la sécurité.

— J'en ai rien a foutre de votre putain de sécurité, je veux juste ce foutu numéro de chambre ! tonné-je en la relâchant brutalement.

— Je ne peux…

Quelqu'un ose poser sa main sur mon épaule à cet instant. Hors de moi, je me tiens prêt à en découdre avec le connard qui se situe à ma droite, poings déjà serrés. D'un coup, je me retourne pour lui faire face. Quand j'accroche le regard compatissant de John, le meilleur pote de mon vieux et commissaire de la ville, je laisse retomber un peu la pression qui pèse sur mes épaules. Il doit savoir où se trouve ma copine.

— Elle est où ?

Il me lance un signe du menton en direction de l'extérieur.

— Viens, on va aller parler dehors.

— J'ai pas envie d'parler, j'veux juste la voir, putain !

Sans me laisser le choix, le bras autour des épaules, il m'entraîne à l'extérieur. Je tente de me débattre pour faire demi-tour, mais d'une pression de la main, il m'en empêche. Ce n'est qu'une fois hors du bâtiment qu'il me relâche.

— Pourquoi vous m'empêchez de la voir ? grogné-je.

— Ecoute, fiston, si ton père ne t'a pas prévenu, c'est qu'il a ses raisons.

À ses mots, mon cœur lui entend : « elle est tellement mal que le daron ne veut pas que tu la vois. Y a peu de chance qu'elle s'en relève ». Et il chute de manière théâtrale pour venir s'exploser à mes pieds. J'ai mal, putain ! Mal à en crever !

Je pince l'arrête de mon nez pour ne pas me foutre à chialer devant cet homme.

— Dis-moi juste si elle va bien, le supplié-je d'une voix tremblante.

Quand il dévie son regard pour ne pas avoir à affronter le mien, je sais alors que mon putain de cauchemar, mon putain d'enfer, ne s'est pas volatilisé. Lu, ma Lu, est au plus mal. On l'a peut-être retrouvée, mais la faucheuse risque de me la reprendre à tout moment. Haineux contre cette chienne de vie, je shoote dans un gobelet qui traîne là par hasard.

Si elle m'abandonne, je vais clamser. Jamais, je ne m'en remettrai.

Je capte, alors, ce que ce con de Romeo a ressenti quand il a cru que sa Juliette était morte. Parce que sans la mienne, c'en est fini pour moi. Je ne lui survivrais pas. Lu est mon tout, la seconde partie qui complète mon âme. Sans elle, la vie n'aura plus aucun sens. Alors à quoi bon continuer ?

— J'ai besoin de la voir, s'te plait.

Il me scrute avec attention, avant de souffler un long coup. Je ne sais pas quoi dans mon attitude ou mes paroles lui font changer d'avis, mais il finit par me donner le nom du service dans lequel elle se trouve. Je me rue aussitôt à l'intérieur du bâtiment. D'un rapide coup d'œil sur les panneaux indicateurs, je repère l'étage des soins intensifs, puis je cours jusqu'aux ascenseurs. Un homme, certainement de la sécurité, me demande de ralentir, qu'on ne court pas ici. Il pourra me dire ce qu'il voudra, je m'en tape royalement. Je ne veux pas perdre de temps, parce qu'il m'est peut-être compté. Si elle doit partir définitivement, je veux pouvoir lui dire avant à quel point je suis fou d'elle et que je la retrouverai de l'autre côté.

Deux ascenseurs mènent à ce service. Pourtant, aucun d'eux ne semble vouloir descendre jusqu'au rez-de-chaussée. Fatigué d'attendre, je fonce vers la cage d'escalier, j'irai certainement plus vite, même si je dois gravir six étages au pas de course. Quand je pousse la porte de l'autre côté, je tombe nez-à-nez sur une infirmière. Je la retiens par le bras, le temps de récupérer ma respiration.

— Lâchez-moi, monsieur !

Plié en deux par un point de côté, je tente de me redresser.

— La chambre de Lucy Ca… Baldwin.

Je me retiens à la dernière seconde de lui donner son vrai nom.

Lucy Baldwin.

Je crois que mon cœur ne se remettra jamais de son prénom collé à mon nom. Ça sonne tellement beau.

— Je suis désolée, monsieur, mais je ne…

Putain, elle va me sortir la même débilité que l'autre en bas !

— Ouais, pas besoin de plus, j'ai capté le message ! grogné-je en relâchant son bras. Par l'ordre de mon connard de père, le procureur général, vous ne pouvez pas me donner cette info.

Devant mes mots, l'infirmière en perd son latin alors que quelqu'un gronde, outré, mon prénom dans mon dos. Je me retourne aussitôt pour faire face à ma frangine. Je serre les poings en découvrant que McKenzie est avec elle. Il a oublié sa foutue promesse ou quoi ? D'ailleurs qu'est-ce qu'ils foutent là tous les deux ? Vu qu'ils étaient à cette putain de soirée, il y a de fortes chances que quelqu'un les ait prévenus, ça m'étonnerait qu'ils mataient tranquille la télé quand elle a été retrouvée.

— Logan !

En reconnaissant la voix de ma meilleure pote, qui accourt dans ma direction, le doute n'est plus permis. Je suis donc le seul con à ne pas avoir été averti. Je trouve ça dégueulasse de la part de mes vieux, j'aurais dû être le premier informé, peu importe son état. C'est ma copine, putain ! La fille dont je suis fou amoureux !

— Elle est où ?

Aucun de mes potes, ni même ma sœur, n'osent me regarder après cette question. Je vais vraiment virer barge si on continue à vouloir foutre des obstacles entre elle et moi. Ils ne peuvent pas comprendre que c'est vraiment vital pour moi de la voir, de pouvoir la toucher, lui parler. J'en ai besoin, merde !

— Papa ne veut pas que tu la voies dans cet état.

Une lame empoisonnée vient de me transpercer le cœur.

En me voyant sur le point de m'écrouler, Kate vient se blottir contre moi.

— Elle va s'en sortir, beau gosse, tente-t-elle de me réconforter.

— Je veux juste la voir.

Ma voix tremble comme jamais.

— Juste la voir, répèté-je suppliant.

Ma meilleure pote lance un coup d'œil sur nos autres amis. Mckenzie hoche la tête tandis que ma sœur secoue la sienne.

— Chambre trois cent vingt-quatre, finit par m'indiquer Reed. Mais, mec, tu ne devrais pas.

Je me détache de Kate et envoie un signe de tête à mon pote pour le remercier. Il n'a pas besoin de plus pour capter que personne ne pourra me faire changer d'avis. C'est elle et rien qu'elle. C'est vital.

Je longe le couloir à la recherche de ce foutu numéro jusqu'à ce que je remarque mes vieux en grande discussion avec un un homme en blouse blanche. Au vu du stéthoscope autour de son cou, le doute n'est pas permis, c'est un médecin.

Elle est là, tout près de moi.

J'accélère le pas, puis m'arrête net en l'entendant parler.

— … Je ne m'engagerai pas sur son pronostic vital, mais les prochaines heures vont être décisives.

Mon monde se met à tanguer tandis que ma mère se love contre mon père. De ma place, je vois son visage baigné de larmes et les miennes se mettent à couler. Figé par la douleur, je n'arrive plus a faire un pas.

— Logan ? s'étonne ma mère en posant ses yeux sur moi.

Mon père tourne aussitôt la tête, avant de franchir rapidement la distance qui nous sépare.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Comment as-tu su ?

Furax qu'il est voulu me tenir loin d'elle, je le repousse avec force. Tous savaient sauf moi !

— Et toi ? Pourquoi as-tu tenu bon de ne rien me dire ? C'est ma copine, putain !

Il baisse un instant son regard vers ses chaussures, avant de plonger ses yeux dans les miens. Lèvres pincées, il semble plonger dans une intense réflexion.

— Je t'ai vu te détruire la première semaine et je ne voulais pas que ça recommence. Quand on l'a trouvée, je me suis dit qu'il valait mieux que tu l'ignores tant qu'on ne saurait pas si oui ou non, elle allait s'en sortir. Tu viens tout juste de te relever, alors j'ai trouvé ça préférable.

Médusé qu'il ait pu prendre une telle décision, je tourne la tête de droite à gauche.

— T'avais pas le droit !

Coupable, il baisse les yeux vers ses chaussures une nouvelle fois.

— Ton père a fait ce qui semblait être le mieux, tente de lui venir en aide ma daronne.

D'un simple regard, je lui fait comprendre qu'elle ferait mieux de se la boucler. Je me sens trahi par ma propre famille.

— On ne veut pas te perdre, Logan, reprend mon vieux.

— Vous avez rien compris ! Sans elle, j'suis déjà mort. Je ne lui survivrai pas. Maintenant, laissez-moi aller la voir.

Mes vieux s'écartent pour me laisser passer jusqu'à la chambre. Au moment où j'en franchis la porte, mon cœur s'arrête. Son petit corps inerte est là, étendu dans ce lit trop moche. Les larmes aux yeux je m'approche d'elle et découvre son visage marqué par les coups. Dans son sommeil, elle semble apaisée, sûrement grâce à cette perfusion qui la relie à une poche. À ses joues creusées, je sais qu'elle a perdu du poids. Beaucoup même. Je m'assois sur le lit, pose mes lèvres sur son front, le seul endroit indemne de blessures.

— Ne me laisse pas, bébé, s'il te plaît, la supplié-je en caressant avec tendresse ses cheveux.

Puis, je m'écroule sur elle et, le visage enfoui dans son cou, je chiale sans pouvoir me retenir.

On dit que l'amour est le plus beau cadeau que la vie puisse vous faire, pour moi, c'est tout le contraire. L'amour est douloureux et cruel. Il vous laisse croire qu'il pourra vous apporter le bonheur, alors qu'en vrai, il fera tout pour vous mettre au sol à la moindre occasion.

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