30 - Logan

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Depuis que ma mère m'a parlé de ce putain de colis, je ne tiens plus en place. Je crève d'envie de retrouver ce fils de pute et de lui faire passer l'envie de s'en prendre à ma copine. Un véritable volcan a fait irruption au fond de mes entrailles, tellement ça me révolte. Et dire que les flics n'arrivent même pas à le choper… ils attendent quoi ces cons ? Que ce salopard parvienne à foutre la main sur elle ? Même si entre elle et moi, c'est plus que tendu en ce moment, je ne le laisserai pas s'en approcher. Quitte à crever !

Les rayons de la lune éclairent le beau visage de Lu. Ses traits encore tirés me prouvent que le cauchemar de cette nuit l'a encore marquée. Trois putains de nuits que c'est ainsi. Trois nuits où même mes bras ne sont plus foutus de lui apporter la paix. Pire, elle me refuse même le droit de la toucher. Plus de galoches. Plus de caresses. Que dalle ! Nada ! Ça me fout les boules ! Je refuse de la perdre à cause d'un putain de psychopathe ! Ce soir, je vais l'emmener loin d'ici, là où tout a commencé entre nous. J'espère que le petit week-end que j'ai prévu juste elle et moi, l'aidera à comprendre que je ne l'abandonnerai pas.

Son réveil vient de sonner, elle ouvre péniblement les yeux, s'étire et se lève. Même pas un regard dans ma direction. À croire que ce matin, je suis totalement invisible. Elle est dans son putain de monde où je n'ai aucune place !

— Bonjour, bébé ! lui lancé-je alors qu'elle s'habille devant moi.

Elle ne se rend même pas compte du putain d'effet qu'elle me fait en agissant ainsi. Je bande comme un malade, cependant je n'ai pas le droit de la toucher. Une véritable torture !

— Bonjour, me répond-elle d'une voix totalement atone en se tournant vers moi.

Elle essaie de sourire, mais, à son regard totalement vide, je sais que ce n'est qu'un masque.

— Ce soir, je te ramène, lui annoncé-je en me levant à mon tour.

Elle arque un sourcil, visiblement étonnée par mon annonce.

— Ce n'est pas la peine, Deb s'en charge.

— Cherche pas à discuter, je t'ai dit que je te ramenais, point barre !

— Je croyais que tu devais aller soulever de la fonte avec tes potes.

Qu'est-ce qu'elle me gonfle à vouloir chercher toutes les excuses du monde pour me faire changer d'avis ?

— Arrête, Lu, de vouloir me fuir !

Elle braque un regard étrange sur moi tandis que je saute dans mon jeans.

— Je ne te fuis pas, Logan.

Mais, bien sûr ! Comment elle m'explique alors qu'elle ne me laisse plus le droit de m'approcher d'elle ?

Plutôt que de lui répondre par des mots, je vais jusqu'à elle, afin de lui prouver qu'elle a tort. J'ai à peine pénétrer son espace personnel qu'elle recule d'un pas.

— Pourquoi tu recules, si tu ne me fuis pas ?

Ma question semble faire mouche, elle baisse les yeux sur ses mains, qu'elle triture nerveusement.

— Je n'y arrive pas, Logan, m'avoue-t-elle d'une voix tremblante.

— J'ai du mal à capter. Tu n'arrives pas à quoi, bébé ?

Le regard triste qu'elle me lance me fait un putain de mal de chien.

— J'ai peur de te blesser si je me laisse aller avec toi.

Bordel, elle déconne ou quoi ? C'est cette distance qu'elle fout entre nous qui me blesse, ouais !

— Explique, parce que, franchement, je pige que dalle à ce que tu racontes !

— Y a rien à expliquer ! C'est comme ça, c'est tout !

Je balise grave. Putain, elle n'a pas intérêt de me sortir qu'elle ne veut plus de moi, sinon j'explose tout.

— Tu veux rompre, c'est ça ? C'est pour ça que tu fous autant de distance entre nous ?

— Je n'ai rien à t'apporter, Logan. Chris a raison, Mandy serait mieux pour toi.

Putain de bordel de merde ! Qu'est-ce qu'il vient foutre dans l'histoire, ce con ? Et elle ? Cette fille est peut-être un bon coup, mais jamais elle n'arrivera à battre ma jolie brune. Ni sur ce plan-là, ni sur aucun autre. Ce n'est pas parce qu'elle essaie toujours de me coincer, que je vais me laisser faire. Les cheerleaders de ce bahut ne sont bonnes que pour un plan cul, rien de plus.

Ni d'une ni deux, je fonce sur Lucy qui s'apprête à ouvrir la porte. Dans un geste brusque, j'abats mes mains au-dessus de sa tête pour l'empêcher de sortir. Cette fois, collée à mon torse, elle ne pourra pas me fuir, pas tant qu'elle ne m'aura pas balancé ce qui se cache sous son foutu crâne.

— Laisse-moi partir, Logan ! m'ordonne-t-elle.

— Non, soufflé-je à son oreille.

La perle salée que j'aperçois sur sa joue, au moment où elle se retourne, me percute violemment. Je déteste la voir pleurer, elle a bien assez versé de larmes comme ça. De la pulpe du pouce, je chasse la trace de son chagrin.

— Je t'ai promis qu'on traverserait tout ça ensemble, alors explique-moi pour quelles raisons tu me parles d'une fille dont je me fous carrément.

— Elle… elle…

Putain, mais à quoi elle pense ? Je hais vraiment quand elle se renferme ainsi.

— Elle quoi ?

Elle plonge un regard rempli de détresse dans le mien, tout en mordillant sa lèvre. Cette fois, ça n'a rien à voir avec sa façon de m'allumer. C'est plutôt un foutu appel au secours qu'elle me lance. Si je veux l'aider, je dois me calmer, pas le choix. Pourtant, mon cœur bat comme un malade, tant il a la trouille qu'à l'instant où elle quittera cette chambre, ce soit fini entre nous.

— Qu'est-ce qu'elle peut m'apporter de plus que toi, bébé ? demandé-je en lui caressant la joue avec tendresse.

Contre toute attente, elle vient à la recherche de ce contact. On reste quelques secondes ainsi, totalement silencieux, les yeux dans les yeux. Puis, alors que je pense que l'orage est derrière nous, elle me lance :

— Du sexe.

Alors c'est ça son putain de problème ? C'est pour cette putain de raison qu'elle s'éloigne de moi ? Elle croit quoi ? Que maintenant que j'ai goûté à son corps, je ne suis plus foutu de m'en passer ? Elle pense vraiment que notre histoire se résume à ça ? Bordel, je n'y crois pas ! Furax, je plaque ma bouche à la sienne. Je veux qu'elle comprenne que même sans, je suis dingue d'elle et que ce n'est pas parce que Mandy est une chaudasse, que je changerai d'avis. Mon baiser est brutal, dur. Il reflète toute la colère qui me brûle les veines. Elle tente de me repousser, je ne bouge pas pour autant. Je continue à l'embrasser encore et encore jusqu'à ce qu'elle finisse par lâcher prise et tire sur mes cheveux pour me rapprocher d'elle. J'en profite pour glisser ma langue dans sa bouche. Elle ne veut peut-être plus qu'on couche ensemble, néanmoins elle ne m'interdira pas de la posséder de cette façon.

— Ce soir, je te ramène ! lui lancé-je à bout de souffle avant de la laisser en plan pour aller foutre mon pull.

Une demi-heure plus tard, je suis avec mes potes devant le bahut. Et quand je dis potes, je parle de Kate, Reed et McKenzie. Depuis qu'on a un but commun, protéger Lu de l'autre salopard, Killian et moi passons de plus en plus de temps ensemble. Ce gars est bien plus cool que je ne le pensais… du moins tant qu'il ne s'approche pas trop près de ma copine. Et j'ai bien capté qu'il ne laisserait pas passer une seule incartade de ma part. Si je fais du mal à Lu, il me tombe dessus.

— Lucy n'est pas avec toi ? me demande-t-il alors que je sors à peine de ma caisse.

Ouais, je sais, c'est étonnant. C'est la première fois que ça arrive depuis qu'on est ensemble, sauf que, après notre galoche passionnée, elle a quand même tenu à garder cette distance entre nous. Putain, vivement la fin des cours qu'on se retrouve seuls loin de tous !

— Elle a préféré venir avec ma sœur.

McKenzie plisse les yeux. Ce que je raconte ne semble pas lui plaire. J'espère qu'il ne va pas me tenir responsable de tout ça. Parce que, merde, j'en bave bien assez depuis trois jours.

— Tout va bien entre vous ? m'interroge Kate, inquiète.

Je hausse les épaules.

— Je vais l'emmener à Taos pour le week-end. Ça devrait aller mieux ensuite.

— Tu veux que je lui parle ? me demande son meilleur pote.

Même s'il intervenait, je ne suis pas certain que ça puisse changer quoi que ce soit.

— C'est à moi de lui faire capter que je la kiffe grave et pas que pour son cul. Même si j'admets qu'il est super bandant.

Mes potes me dévisagent bouche bée. Mes mots ont peut-être été un peu trop direct, surtout devant celui qu'elle considère comme son frère de cœur.

— Elle doute de tes sentiments ? finit par me demander Reed.

Nouvel haussement d'épaules.

— Je crois surtout qu'elle a la trouille de ne pas pouvoir me satisfaire. Et ça me fait grave chier qu'elle le pense. Elle a même été me balancer que Robinson avait raison, que je serais mieux avec Mandy.

Si Kate et Reed explosent de rire, sûrement à l'évocation de l'autre greluche, ce n'est pas du tout le cas de McKenzie. Il semble perturbé par tout ça. Contrairement aux autres, lui doit se douter de pour quelles raisons, elle réagit ainsi.

— Robinson commence vraiment à me foutre les nerfs ! Tu ferais mieux de lui dire d'arrêter ses conneries avant que je l'explose. Lucy n'a pas besoin qu'il la harcèle en ce moment.

J'en suis bel et bien conscient, putain ! C'est clair que je vais le choper dans la journée pour lui dire d'arrêter d'emmerder ma copine et de lui foutre de sales idées en tête.

— En tout cas, ton idée de week-end est un super plan. Vous allez pouvoir vous retrouver seuls loin de toute cette merde, conclut Killian avant que Lu et Deb ne se pointent.

Ma frangine salue tout le monde en claquant une bise sur la joue de chacun d'entre eux. Quant à ma copine, elle m'ignore royalement, elle préfère aller se réfugier contre McKenzie plutôt que de venir se blottir dans mes bras. Putain, je déteste quand ils sont proches l'un de l'autre. Chaque fois, ma jalousie ne peut s'empêcher de venir me narguer. Mes ongles s'enfoncent dans ma paume de colère. Il vaut mieux ça que d'aller les séparer même si j'en crève d'envie. Son chien de garde ne me lâche pas une seule fois du regard, j'ai l'impression qu'il tente de me rassurer, mais je n'arrive pas à en être certain tant je suis sur les nerfs. Il passe son bras autour de ses épaules et l'entraîne à l'écart. Je vais le tuer !

— Il veut juste lui parler, me sort Deb.

Mâchoires crispées, je me tourne vers elle.

— Je l'ai entendu le lui dire, ajoute-t-elle pour tenter de me convaincre.

Ce qui ne marche pas si bien que ça. D'autant plus que je lui ai demandé de ne pas lui en toucher un seul mot. Pourquoi il le fait alors, si ce n'est pas pour me foutre encore plus en rage ?

Quand ils reviennent, seul le sourire timide de Lu parvient à me détendre. Je ne sais pas ce qu'il lui a dit, mais en tout cas, ça semble bien fonctionner. Elle s'approche de moi et pose ses lèvres sur ma joue. Je ne perds pas de temps pour l'attirer contre moi et marquer mon territoire d'une galoche qui nous laisse encore et toujours totalement vidés de notre souffle. Beaucoup sifflent autour de nous. Rien à foutre ! Quand je l'embrasse, tout le reste disparaît. Il n'y a plus qu'elle et ses putains de lèvres au goût bien trop exquis pour que je puisse m'en passer un jour.

— Arrête de jouer avec moi, bébé, tu vas me rendre dingue, murmuré-je contre sa bouche.

— Je te promets de faire des efforts, me sourit-elle.

*******************

En route pour Taos, je repense à cette foutue journée. Lu n'a pas arrêté de souffler le chaud et le froid avec moi. Un coup tout va bien et l'instant suivant, c'est l'inverse. Il suffit d'un seul mot ou d'un putain de geste pour qu'elle se renferme et m'évite. Là, elle est en mode je te fuis. Depuis qu'on est partis, elle n'a pas décroché un mot, tout ça à cause de Robinson. L'enfoiré a été lui balancer qu'elle n'était pas assez bien pour moi. Mais de quoi je me mêle ? Et dire que c'était mon pote ! Tu parles… J'espère que ma petite intervention suffira à ce qu'il ferme sa gueule désormais.

— Tu vas faire la tronche longtemps ? finis-je par briser ce putain de silence qui me soûle.

Elle m'ignore. Génial ! Si elle continue comme ça, je vais finir par regretter d'avoir demandé à mon daron les clés du chalet.

— Soit tu me réponds, soit je m'arrête sur le bas-côté.

Elle se tourne enfin vers moi. Ouf ! Je ne suis pas invisible.

— Ça fait au moins deux heures qu'on roule, tu m'emmènes où ?

Ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais, néanmoins c'est mieux que son foutu silence.

— C'est une surprise. Je peux juste te dire qu'on va passer un week-end tranquille toi et moi.

— Pourquoi tu fais ça, Logan ?

— Parce que tu ne m'en laisses pas le choix, bébé ! Depuis que ma sœur t'a balancé ce que l'autre connard avait écrit, tu n'es plus la même.

Je me tourne très rapidement pour ne pas laisser sa réaction m'échapper.

Et merde !

Vu comme elle s'enfonce dans le siège, ça ne fait aucun doute qu'elle est terrorisée. Et si je n'en étais pas convaincu, les légers tremblements de sa main me le confirment. Hors de question de la laisser plonger en enfer !

D'un coup de volant, ma caisse fait une embardée vers le bas-côté pour m'arrêter. J'attrape le visage de Lucy entre mes paumes pour qu'elle le tourne vers le mien. Son regard est à des milliers de kilomètres de moi, là où ce fils de pute exerce un pouvoir total sur elle. Je rage de la voir dans cet état.

Calme, vieux, ce n'est pas le moment de perdre ton sang-froid !

C'est vrai, elle a trop besoin de moi pour que je me laisse entraîner par la haine que je ressens pour ce salopard.

— Bébé, tu n'es pas seule. Que ce soit mon père, John, McKenzie ou moi, personne ne le laissera s'approcher de toi. T'en as ma parole, alors, cesse d'y penser.

— Il parvient toujours à ses fins, réplique-t-elle la voix tremblante. Il me veut et il finira par m'avoir.

Ses paroles sont destructrices et me foutent un coup au moral. Cependant, je refuse de me laisser abattre. Pas maintenant. Pas devant elle.

— Pas cette fois ! grogné-je. Alors, si t'as vraiment des sentiments pour moi, fais-moi plaisir et oublie ce putain de colis.

— J'essaie, mais je n'y arrive pas. Comment a-t-il su que je travaillais là-bas ? Qui le lui a dit ?

Je ne suis pas foutu de répondre à ses questions, qui sont également les miennes depuis trois jours.

— J'en sais rien, mais je suis sûr d'une chose, à la fin du week-end, tu n'y penseras plus.

Je signe mes mots d'un doux baiser sur sa bouche, comme pour conclure une promesse.

Arrivé à destination, je quitte la caisse le premier et viens ouvrir la portière de Lu, tel un gentleman. Ses prunelles brillent d'une lueur que j'apprécie cette fois. Ma petite idée semble avoir un effet bénéfique.

— Pourquoi ici ? me demande-t-elle, sourire aux lèvres.

Je passe derrière elle, glisse mes bras autour de sa taille et pose mon menton sur le sommet de sa tête, avant de lui répondre :

— Pour te rappeler ma promesse de ne plus jamais te laisser. Je t'aime, Lucy Anna Calaan.

Putain de merde, les mots m'ont échappé. Je voulais le lui dire, mais pas comme ça. Pas tout de suite, du moins. Je voulais attendre qu'on ait mangé pour le lui avouer, les yeux dans les yeux.

Elle se retourne vers moi, choquée ou surprise, je ne sais pas vraiment. Tout ce que je sais, c'est que mon cœur palpite un peu trop vite dans l'attente qu'elle réagisse.

— Tu… quoi ?

— Je t'aime, bébé et pas que pour ton joli petit cul.

Je ponctue ma phrase d'une petite claque sur les fesses, qui l'a fait sursauter.

— Et, tu m'en veux pas si… tu vois quoi ?

Pas vraiment, néanmoins comme ses joues rougissent, je capte qu'elle me parle de sexe.

— Je te rappelle que tu m'as déjà fait attendre et que je ne me suis pas barré en courant.

Elle sourit, de ce genre de sourire qui me rend fou, avant de poser sa jolie bouche sur la mienne.

— Moi aussi, je t'aime, Logan Alexander Baldwin. Je suis désolée pour ces derniers jours. J'ai juste une peur bleue qu'il réussisse à nous séparer. J'ai la trouille de te perdre.

Si mon palpitant était foutu de faire des cabrioles, c'est ce qu'il ferait tant je suis heureux d'entendre ses mots. Ça fait un bien fou de savoir qu'elle a de réels sentiments pour moi et qu'elle ne va pas me larguer comme une merde. Fou de joie, je l'embrasse encore et encore jusqu'à ce que nous ne soyons plus foutu de le faire sans nous asphyxier. J'ai grave envie d'elle, néanmoins je vais devoir me montrer patient. Je peux toujours rêver qu'avant la fin du week-end, elle m'aura laissé l'occasion de la faire mienne encore une fois.

Après avoir déposé nos sacs à l'intérieur, de nous être embrassés au moins une centaine de fois, je lui propose de descendre dans la vallée manger un bout. Son estomac approuve ma demande d'un grognement bien sonore. Est-ce qu'elle a avalé au moins quelque chose aujourd'hui ? Je n'y ai pas vraiment fait gaffe, trop occupé à répondre aux gars qui me parlaient encore une fois de la Crimson Tide. Ils sont surexcités de savoir que je vais évoluer dans l'une des meilleures équipes de ce niveau.

Quelques minutes plus tard, nous poussons la porte du café dans lequel nous avons pris un chocolat chaud lors de notre rencard au ciné. Ils font les meilleurs tacos des environs.

Lu sourit. Depuis que nous nous sommes déclarés nos vrais sentiments, son sourire ne semble plus vouloir quitter ses lèvres. Je ne vais pas m'en plaindre, bien au contraire. Si lui dire que je l'aime permet de tenir l'autre pervers loin de ses pensées, je la noierai sous mes déclarations.

Nous nous installons à la même table que la dernière fois, l'un en face de l'autre cette fois. Je veux pouvoir la regarder tout le temps du repas. Alors qu'on dîne, je fais tout pour lui changer les idées. On parle de ses bouquins auxquels je ne connais rien. On se rappelle notre enfance et on se marre.

— T'as postulé dans quelle université ? finis-je par lui demander.

Ouais, je suis curieux de savoir si je pourrais poursuivre mon rêve jusqu'au bout. Je me suis peut-être engagé verbalement auprès de la Crimson Tide, mais je n'ai encore rien validé. Si elle souhaite se barrer très loin d'Albuquerque et qu'elle n'envisage pas Atlanta , je ne signerai pas mon engagement, même si ça me fait chier.

— Je n'ai pas encore finalisé mes vœux, mais je pense partir à New York. C'est mon rêve. Je suis certaine que là-bas, il ne me retrouvera jamais. Puis, l'océan est proche.

Je hoche la tête, pensif. L'université de Columbia m'a fait une proposition, ça tombe bien.

— Et toi ?

— J'ai pour le moment un engagement verbal avec Atlanta, mais je vais refuser.

Elle écarquille les yeux, sous le coup de l'incompréhension. Je lui ai toujours dit que la Crimson Tide était l'équipe universitaire de mes rêves, un super tremplin pour pouvoir jouer en pro par la suite.

— T'es dingue ou quoi ? Tu rêves d'intégrer cette équipe depuis que tu sais lancer un ballon !

— Et ? Les Lions de Columbia ne sont pas une mauvaise équipe non plus. En plus, ils m'ont proposé de les rejoindre en tant que quarterback titulaire.

Je mens un peu, elle n'a pas besoin de savoir que c'est Atlanta qui m'a fait cette proposition. Les Lions me veulent en simple remplaçant. Pour me faire remarquer par une équipe pro, ça risque d'être plus difficile. Je devrais juste attendre mon tour pour leur en mettre plein la vue. De toute façon, je sais que certains recruteurs de la NFL suivent déjà mes statistiques, ils attendent seulement de me voir évoluer un cran au-dessus pour m'appeler dans leur équipe. Ce n'est que partie remise. Un jour, je passerai pro et ce jour-là, je lui apporterai tout ce qu'elle désire.

— Attends ! T'es en train de dire que tu veux abandonner l'équipe de tes rêves pour moi ?

— Sans toi, mes rêves ne valent rien. Alors si tu veux aller à New York, on ira.

Si elle avait besoin d'une preuve supplémentaire de mon amour pour elle, je viens de la lui donner. À présent, j'espère qu'elle me croira que je ne laisserai jamais personne me l'enlever. Plus d'une année sans elle m'a largement suffit.

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