28 - Lucy

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Ma vie a bien changé depuis que je suis arrivée chez les Baldwin, voilà déjà sept semaines. Mon très long hiver a enfin laissé place au printemps. Je croque de plus en plus la vie à pleines dents. J'admets que Logan n'y est pas pour rien, il fait tout pour que j'oublie mon traumatisme et se racheter. Chaque jour qui passe me rend encore plus accro à lui. Il est si beau, si doux, si tendre. Si tout, en fait.

Après ce qu'il a fait devant toute la classe, il n'en est pas resté là. Il m'a poussée à parler avec son père de ce que j'ai vécu. Au début, j'ai été réticente, mais comme il m'a menacée de tout dévoiler à Killian, j'ai préféré abdiquer. Il vaut mieux que ce soit la justice qui se charge de cette enflure, plutôt que mon meilleur ami. Je n'ai aucune envie qu'il se retrouve derrière les barreaux à cause de moi.

Par la suite, un mandat d'arrêt a été émis concernant ma mère et son mari. Monsieur Baldwin m'a expliqué que la femme qui m'a mise au monde allait être poursuivie pour négligence et maltraitance envers moi. Pour le moment, ils n'ont toujours pas été arrêtés. J'ai entendu John, le commissaire de la ville et ami de la famille, dire au père de Logan qu'ils avaient déménagé sans laisser de trace. Killian n'a pas été très étonné de l'apprendre quand je lui en ai parlé. D'après mon frère de cœur, l'autre fumier semblait devoir du fric au Dark Angels. Il m'a raconté qu'en général, les gens dégagent vite dans ces cas-là pour ne pas crever dans d'atroces souffrances. Je ne sais pas comment il sait tout ça, mais il avait l'air si convaincant que je n'ai pu que le croire.

Logan a aussi insisté pour que je parle à mon père. Monsieur Baldwin était au téléphone avec lui afin d'obtenir son autorisation de m'héberger jusqu'à la fin de l'année. Si au départ, j'ai refusé, d'un non catégorique, j'ai fini par me laisser convaincre par mon copain. Devant son air de chiot battu et sa voix de gamin, je ne serai jamais capable de lui résister. Entendre mon géniteur après toutes ces années m'a vraiment fait bizarre. Je ne me souvenais même plus à quel point sa voix était fortement marquée par son accent. Toutefois, je n'ai pas pu me retenir de lui dire combien je le détestais de m'avoir laissé entre les mains de cette mégère. Il s'est excusé en m'expliquant qu'il n'avait pas eu d'autres choix, ma mère a fait en sorte qu'il ne puisse pas obtenir ma garde en arguant qu'il ne pourrait jamais subvenir à mes besoins. Cependant, ill ne m'a jamais oubliée. À chacun de mes anniversaires et à chaque Noël, il m'aurait envoyé une carte et de l'argent. L'apprendre m'a fait haïr encore plus ma mère. Je ne sais pas ce qu'elle en a fait, or, une chose est sûre, je n'en ai jamais vu la couleur. On a ensuite discuté de la nouvelle vie qu'il mène au pays des kangourous. Il s'est remarié, il y a environ sept ans avec une très jolie femme. Vu sa manière de m'en parler, je n'ai aucun doute sur l'amour qu'il lui porte. Il a essayé de me convaincre de venir vivre avec lui et sa nouvelle famille. Il a argumenté en disant que je serais bien, que les deux fils de sa femme et mon demi-frère serait ravis de m'avoir auprès d'eux. J'ai refusé, impossible pour moi d'imaginer une seule journée sans Logan. Loin de lui, ce serait comme se retrouver priver d'oxygène, j'en mourrais. Mon géniteur n'a donc pas eu d'autres choix que d'accepter la demande de monsieur Baldwin.

Quant au lycée, plus personne n'ose chuchoter sur mon passage. Entourée de mes deux gardes du corps, ils n'ont pas trop le choix de toute façon. Même si entre Logan et Killian, ce n'est pas la grande amitié, ils tentent de se tolérer pour moi et sont tous les deux prêts à en découdre avec le premier ou la première qui s'en prendra à moi.

Je me rappelle du jour où Gabson, le type qui appartient au gang, est venu me bloquer contre mon casier. Sa manière de me parler et de me toucher m'ont fichu une trouille bleue. Il m'a dit que le quarterback n'était pas un type pour moi, qu'une fille comme moi méritait beaucoup mieux que ce salopard. On aurait dit un psychopathe. Heureusement pour moi, Killian passait par là. Il a passé un bras autour de mes épaules pour me dégager de cette sale situation. Quand Logan nous a vu ainsi, il n'a pas pu s'empêcher de se montrer jaloux et m'a fait la gueule toute la journée. Parfois, il me fait rire, même si je déteste le voir dans ses mauvais jours. Il doit comprendre qu'il n'y a que lui qui fait battre mon cœur. Quant à Killian, il devrait cesser de vouloir me surprotéger vis-à-vis de mon beau brun. Il ne me fera plus jamais de mal, j'en suis convaincue.

C'est une des raisons pour lesquelles, j'ai décidé, hier soir, de programmer mon réveil plus tôt, afin d'ouvrir les yeux avant lui. En plus, aujourd'hui, c'est son anniversaire et j'ai envie d'être la première à le lui souhaiter. J'ai prévu quelque chose de particulier. Depuis quelques jours, ça n'arrête pas de me trotter dans la tête, même si une boule d'angoisse me noue le ventre. J'admets que j'ai peur de franchir le pas, pourtant je désire vraiment qu'il soit le premier. Celui qui m'aidera à dépasser toutes mes craintes. À m'affranchir de tous mes cauchemars. Jusqu'à présent, il a toujours été doux et tendre. Je ne pense pas qu'il en soit autrement ce matin, bien que là ce sera plus que de le toucher ou de le laisser explorer mon corps avec ses mains ou ses lèvres.

À peine suis-je réveillée que je viens déposer un baiser sur l'arrête de sa mâchoire, puis un autre au coin de sa bouche. Il s'agite un peu, mais je continue l'exploration de son visage du bout de mes lèvres jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux. Comme tous les matins, il m'attire sur lui pour venir me donner un baiser qui me coupe le souffle. Un feu brûlant prend naissance dans mon bas-ventre. Son érection matinale appuie sur mon intimité. Contrairement aux autres fois, je me frotte dessus. Peut-être comprendra-t-il ce que je veux sans avoir à lui dire clairement ?

— Eh, doucement ! m'ordonne-t-il en me retenant par les hanches.

Bon, lui faire comprendre par des gestes risque de ne pas être évident.

— Il n'est pas un peu tôt pour se réveiller ?

Pour toute réponse, je me mordille la lèvre, je sais que ça le rend fou.

— À quoi tu joues, Lu, ce matin ? me questionne-t-il d'une voix éraillée.

— J'avais envie de te souhaiter ton anniversaire la première, lui avoué-je, d'une voix sensuelle que je ne me reconnais pas.

Il fronce les sourcils.

— En m'allumant ?

— J'ai envie qu'on aille jusqu'au bout, lui soufflé-je au creux de l'oreille.

Je me redresse légèrement pour observer ses réactions sur son visage, seulement éclairé par la lueur de la lune. Ses beaux yeux bleus viennent de perdre plusieurs tonalités tant ils me semblent sombres à présent.

— T'en es sûre ?

Quand je hoche la tête, il passe sa langue sur ses lèvres et j'ai l'impression que son érection durcit un peu plus.

— Ok. Si jamais, tu veux arrêter, tu me le dis, d'accord ?

Après avoir obtenu mon accord, il m'attire à lui et plaque sa bouche contre la mienne. Très vite, elles se déchaînent l'une contre l'autre, avant qu'il vienne mélanger sa salive à la mienne. Nos langues se cherchent, se taquinent, puis entament une valse à un rythme endiablé. Ses mains descendent le long de mon dos, déclenchant une myriade de frissons sur leur passage. Quand elles viennent malaxer mes fesses, la chaleur monte très vite de plusieurs crans. Je me débarrasse de mon débardeur tant le feu qui brûle dans mes veines me donne chaud. Au moment où mes seins apparaissent devant lui, un son guttural quitte ses lèvres.

— Putain, bébé, jamais je ne me lasserai de les voir. T'es tellement belle !

Il les prend dans ses deux grandes mains, les malaxe, tire sur mes tétons. C'est si bon qu'un gémissement quitte ma bouche.

— Chut ! Tu risques de réveiller tout le monde, me dit-il de sa voix cassée par le désir.

Mortifiée qu'on ait pu m'entendre, je camoufle mon visage dans son cou. Dans un geste des plus tendres, il relève mon visage vers le sien. Son doux sourire et l'expression de son regard se veulent rassurant. Il attend quelques secondes, l'oreille à l'affût. Comme aucun bruit ne semble l'inquiéter, il pose ses lèvres sur les miennes, avant de me renverser sur le dos. Lorsqu'il enlève son t-shirt, je reste comme toutes les autres fois pantoise devant ses abdominaux. Pris d'une impulsion qui leur est propre, mes doigts en redessinent le contour. Quand je le vois si bien foutu, je me demande encore comment un tel mec peut être avec moi.

— Tu ne me quittes pas des yeux, bébé, d'accord ?

La première fois où il a voulu pousser un peu plus notre jeu, j'ai été prise d'une crise de panique alors que mes paupières étaient closes. Derrière elles, je voyais le visage de l'autre monstre penché au-dessus de moi. Je me suis mise à hurler, heureusement nous n'étions que tous les deux. Logan a dû se montrer très patient pour que je revienne vraiment à moi. Depuis, il me demande de ne pas le lâcher du regard.

Agenouillé devant moi, il attend ma réponse patiemment. La lueur de désir ne l'a pas lâché pour autant. Dès que je hoche la tête, un large sourire étire ses lèvres, avant qu'elles ne s'abattent une nouvelle fois sur les miennes. Le brasier qu'il allume est tel que j'ai l'impression de suffoquer, mais ce n'est rien comparé aux sensations qui m'envahissent lorsqu'il décide qu'il est temps de passer aux choses sérieuses. Je ne le quitte pas un seul instant du regard alors qu'il ne laisse aucun répit à mes seins, malaxant l'un avec sa main et taquinant l'autre avec sa bouche, sa langue et ses dents. D'une main, j'agrippe ses cheveux tandis que j'enfonce mon autre poing dans ma bouche pour éviter à mes gémissements de franchir mes lèvres. Mais, mince, c'est tellement bon ! Non seulement c'est le roi du stade, mais c'est aussi le roi des câlins. Il sait exactement où me toucher pour me faire réagir. Cette maxime devient encore plus vraie lorsque son pouce vient jouer avec mon clitoris. Je me cambre, gémis contre mon poing. J'en veux plus.

— Tout va bien, bébé ? demande-t-il après avoir fait disparaître un de ses doigts dans mon intimité.

— Oui, soufflé-je au bord de l'asphyxie.

Il ne lui en faut pas plus pour qu'il entame un doux mouvement de va-et-vient, qui me laisse très vite pantelante. Mon corps se recouvre de sueur. Mon nom se perd sous ses caresses. Seul le sien franchit mes lèvres. Mon bas-ventre se transforme en volcan prêt à entrer en éruption.

Alors que je suis sur le point de m'envoler vers le firmament, il cesse toute caresse et se redresse sur son coude pour venir planter son regard dans le mien. Je le hais de me laisser ainsi au bord du précipice sans aller jusqu'au bout.

— Tu veux toujours ? me questionne-t-il d'une voix tellement sexy que ma frustration s'envole d'un coup.

Je me mordille la lèvre, avant de hocher la tête.

— Ok, attends alors.

Un immense froid m'envahit au moment où il se lève. Je le suis des yeux tandis qu'il se dirige vers son bureau. Quand il retire son boxer, je ne peux m'empêcher de contempler ses fesses. Il a un de ses culs ! Je suis certaine que toutes les filles du bahut doivent saliver devant. Une pointe de jalousie s'infiltre en moi quand je pense à toutes celles qui ont déjà eu droit de tester ses performances.

— À quoi tu penses, bébé ? me demande-t-il, en déroulant un préservatif sur son sexe.

Éhontée par mes pensées, mes joues prennent feu.

— Aux autres filles avec lesquelles tu as couché.

Plus de secrets, plus de non-dits,c'est ce qu'on a mis en place entre nous pour que ça fonctionne, mais, là, pour le coup, j'aurais préféré me mordre la langue.

Il m'observe un instant, en silence, avant de me répondre sur un ton des plus sérieux :

— Ce sera une première pour moi aussi.

Quel menteur ! Je secoue la tête pour lui faire comprendre que je ne le crois pas un seul instant.

Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres tandis qu'il me rejoint dans le lit. Ce n'est qu'une fois qu'il me surplombe qu'il me répond :

— C'est la première fois que je vais coucher avec une fille pour qui j'ai des sentiments.

Face à cette déclaration, mon cœur se met à battre la chamade. Je m'apprête à lui répondre, mais sa bouche se colle à la mienne et je perds totalement le fil de mes pensées. D'une main experte, il m'aide à me débarrasser du dernier rempart qui nous sépare.

Au moment où son gland vient appuyer sur mon intimité, tout change. Des images défilent dans ma tête. Malgré mes yeux ouverts, ce n'est plus mon copain que je vois, mais cet homme répugnant. Sans même comprendre ce qu'il m'arrive, je griffe son dos, cherche à le repousser.

— Eh, bébé ! Ce n'est que moi !

Logan me parle, me rassure avec une infinie tendresse.

— Si tu veux qu'on arrête, on peut.

Non, je ne veux pas. Je veux juste que ces images cessent de me hanter. Juste être normale comme toutes les autres.

— Non, continue.

— D'accord. Je te préviens, ça risque de faire un peu mal.

Sa bouche goûte la mienne dans un baiser des plus féroces. Ce n'est qu'au moment où je gémis son nom contre ses lèvres qu'il pousse pour s'introduire en moi. J'ai toujours cru que la première fois serait très douloureuse, ce n'est pas vraiment le cas. C'est juste un peu désagréable et bizarre. Logan ne bouge plus, seuls ses mains viennent se poser sur ma tête et son regard sonde le mien, attentif à la moindre de mes expressions.

— Ça va ?

Maintenant que je suis habituée à sa présence, ça va mieux. Je me contente, toutefois, de répondre d'un hochement de tête.

— Je vais bouger un peu, ok ?

Nouvel accord tacite de ma tête, avant qu'il ne remue son bassin. Ses coups de reins sont lents et doux. Le regard qu'il me porte me donne l'impression d'être là huitième merveille du monde. Il couvre ma bouche de doux bisous, tout en gardant ses prunelles ancrées aux miennes.

— Bordel, Lu, c'est si bon !

Quand il se met à bouger un peu plus vite, une nouvelle excitation s'empare de mon corps. Il a raison, c'est bon et tellement différent de ce que nous avons fait jusqu'à présent. Je me laisse envahir par ses émotions et me surprend même à entourer ses hanches de mes jambes.

Sa cadence se fait de plus en plus rapide jusqu'à ce que son corps se contracte et qu'il pousse un râle dans mon cou. Quand il relève la tête, jamais je ne l'ai vu aussi beau qu'aujourd'hui. Apollon peut aller se rhabiller.

Quand quelques minutes plus tard, il m'attire dans ses bras, mon cœur bat encore à une allure effrénée. Après ce que j'ai vécu, je ne pensais pas que ce genre de choses puissent avoir un avant-goût de paradis.

— Joyeux anniversaire, chuchoté-je contre ses lèvres en venant réclamer un nouveau baiser.

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Hello !

Je vous souhaite un bon réveillon et à l'année prochaine.

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